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Le mariage

Le mariage n’est pas définit par le c. civ


Doyen Carbonnier → « chacun sait ce qu’il faut entendre par là ; c’est la plus vieille coutume de
l’humanité, et l’état de la plupart des individus adultes ».
Gérard Cornu → « si dans sa formation, le mariage est un contrat, il est, dans ses effets, une
institution car les conséquences que la loi fait elle-même découler de l’acte solennel du mariage
(….) constituent un donné institutionnel » → institution : droits, devoirs et obligations sont édictés
par la loi et on ne peut y déroger.

Les principales dispositions du code civil au sujet du mariage :


 Art 143 → « Le mariage est contracté par deux personnes de sexe différent ou de même sexe. »
 Art 145 → « Il n’y a pas de mariage lorsqu’il n’y a point de consentement ».
 Art 202-1 → « Les qualités et conditions requises pour pouvoir contracter mariage sont régies,
pour chacun des époux, par sa loi personnelle. Quelle que soit la loi personnelle applicable, le
mariage requiert le consentement des époux (…) »
« Deux personnes de même sexe peuvent contracter mariage lorsque, pour au moins l'une
d'elles, soit sa loi personnelle, soit la loi de l'Etat sur le territoire duquel elle a son domicile ou sa
résidence le permet. »
La liberté matrimoniale → liberté d’adhérer ou non au mariage → consacré par différentes
sources : CC 13 aout 1993 : liberté fondamentale à valeur C + article 12 de la DDHC + article 9 de la
charte des droits fondamentaux de l’UE + article 16 de la déclaration universelle des droits de
l’Homme + article 23 du pacte international des droits civils et politiques. Mais dans certains cas
une clause de célibat peut exister → interdite en D du travail mais en dehors il est possible de la
prévoir pour des actes juridiques à titre gratuit. ex : donation, testament etc… → cette clause est
valable sauf mobile répréhensible (jalousie posthume).
La liberté de choisir son conjoint → toute libéralité contraire est interdite + tout licenciement sur
ce fondement est illégal. Ex : on ne peut pas licencier son employé sous prétexte qu’il est marié
avec le concurrent.

L’histoire du mariage :
 En droit romain → acte fondé sur l’accord de volonté des époux.
 Xème application du droit canon → acte célébré par les autorités religieuses, l’Eglise est
compétente en cas de litige, la dissolution du mariage n’est pas possible.
 A partir du XVIème → le mariage est considéré comme un contrat civil, il est célébré par
l’officier municipal.
 1804 → le code Napoléon réaffirme le caractère laïc du mariage.
 XXème → loi de juillet 1965 + décembre 1985 réforme du droit des régimes patrimoniaux →
1975 réforme de la dissolution du mariage
 17 mai 2013 → le mariage homosexuel est autorisé.

Chapitre 1 – La formation du mariage


Dispositions d’ordre public, elles visent à garantir l’intérêt collectif pour garantir un ordre social →
contrôle de l’accès au mariage car tout le monde ne peut pas se marier → consentement doit
être donné, une personne ne pas être déjà mariée à une autre, inceste est interdit, les époux ne

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doivent pas appartenir au même groupe familial (frères/ sœurs, neveux/ nièces, gendre/ belle-
mère).
Section 1 – Les conditions de formation
1 – Les conditions de fond
A– Les conditions biologiques
1 – Les conditions liées à la santé
- Suppression du délai de viduité en 2004 → qui interdisait de se remarier dans les 300 jours
après la dissolution du premier mariage → cela permettait de « savoir » qui était le père d’un
enfant car la période de conception se situe entre 180 et 300 jours avant la naissance.
- Suppression du certificat prénuptial en 2007 → les 2 époux devaient passer un certificat
médical pour vérifier leur état de santé → le secret médical était respecté : seule la personne
passant le certificat était au courant des résultats, les résultats n’étaient pas communiqués au
conjoint.

2 – Les conditions liées à la différence de sexe


La loi interdisant le mariage entre personne de même sexe est supprimée par la loi du 17 mai
2013. Avant la loi prévoyait que le mariage se faisait seulement entre personnes de sexe
différent → ancien article 144 du c.civ « l’homme et la femme ne peuvent contracter mariage
avant dix-huit ans révolus »
Avant 2013, il y a eu quelques rébellions → ex : en 2004, le maire de Begles a célébré un mariage
entre personnes de même sexe. Face à ce mariage la C.Cass est saisie et déclare « selon la loi
française, le mariage est l’union d’un homme et d’une femme ». La CourEDH est saisie et déclare
« il appartient à chaque Etat membre est libre de d’autoriser ou non un couple homosexuel à se
marier ». Le CC affirme que l’exigence d’une différence de sexe n’est contraire à aucun droit ou
liberté que la C° garantit.
Désormais, les mariages homosexuels peuvent être célébrés en France selon l’article 202-1 du
c.civ → « Deux personnes de même sexe peuvent contracter mariage, lorsque, pour au moins
l’une d’elles, soit sa loi personnelle, soit la loi de l’Etat sur le territoire duquel elle a don domicile ou
sa résidence le permet. »
Pour les mariages homosexuels célébrés à l’étranger → peuvent être célébrés par une autorité
étrangère ou par les autorités diplomatiques ou consulaires sauf si l’interdiction est d’ordre
public dans le pays + que les autorités n’ont pas la possibilité de célébrer les mariages.

3 – Les conditions liées à l’âge


Article 144 du c.civ
 Age nuptial = âge minimum pour se marier = 18 ans.
 Les évolutions législatives :
 1804 : femmes 15 ans / hommes 18 ans
 2006 : consacre l’âge nuptial à 18 ans pour les 2 sexes → favorise l’égalité + âge de la
majorité donc capacité juridique + évite les mariages forcés → « Le mariage ne peut être
contractés avant dix-huit ans révolus ».
 Article 145 du c.civ → Il est possible de se marier avant 18 ans pour motifs graves →
grossesse
 Pour le cas du majeur protégé → loi du 23 mars 2019
 Suppression des autorisations pour les majeurs placés sous tutelle ou curatelle.

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 Information préalable de la personne chargée de la protection (tuteur ou curateur), qui
peut faire opposition.
 Attestation de l’information produite auprès de l’off.

B – Les conditions relatives au consentement


Consentement = le « OUI » devant l’officier d’état civil.
Le consentement doit être libre et éclairé → libre = hors de toute pression / contrainte + éclairé
= connaitre la personne et les enjeux pour qu’il n’y ait pas d’erreur mais ce ne sont pas les seules
conditions…

1 – Une intention matrimoniale (volonté de se soumettre au régime matrimoniale).


a – Les mariages de complaisance
Mariage de complaisance = on ne soumet pas à l’ensemble du statut matrimonial, on cherche à
obtenir un avantage fiscal ou à obtenir plus rapidement la nationalité française → le but :
obtenir un avantage lié au mariage.
Il existe 2 types de mariages de complaisance :
 Mariage blanc → les 2 parties se sont mises d’accord sur le but recherché → ils sont tous les 2
consentants.
 Mariage gris → 1 des 2 époux ment sur ses sentiments dans le but d’obtenir un avantage lié au
mariage.
Sanction en cas de mariage de complaisance = nullité absolue du mariage (nullité relative = la
nullité ne peut être invoquer que par les parties au contrat (prouver un intérêt légitime pour la
déclencher) / nullité absolue = toute personne qui y a un intérêt peut invoquer la nullité) = tous
les biens sont restitués en cas de nullité.

b – Exemple du mariage blanc


En cas de doute sur l’intention matrimoniale :
 Possibilité d’avoir recours à un contrôle à priori → l’off saisit le procureur de la République, le
procureur cherche des « indices sérieux » (attestations, témoignages, enquêtes) → a 15 jours
pour se prononcer :
- procède au mariage
- il s’y oppose
- sursoit à la célébration du mariage pour faire procéder à une enquête.
 Contrôle à posteriori (= sanction) → il doit toujours y avoir une communauté affective et
matérielle après le mariage (les époux ne peuvent pas se marier et ensuite vivre chacun de leur
côté).
Sanction = nullité absolue, le délai est de 30 ans à compter de la célébration du mariage, la
nullité peut être demandée par le proc ou les époux ou toute personne ayant intérêt à agir
(souvent ce sont les enfants d’un 1er mariage). Arrêt C.Cass « l’annulation du mariage blanc
entraine l’annulation de la nationalité française ».

garcin.viallem@gmail.com

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2 – Un consentement non vicié
Il y a 3 vices du consentement :

 Le dol → tromperie :
- Dolus bonus (bon dol = toute personne raisonnable s’en rend compte)
- Dolus malus (mauvais dol = tromperie qui a amené à contracter).
 Il n’y a pas de Dol possible au mariage, l’on considère qu’il est normal de ne pas se montrer
sous son « vrai jour » avant le mariage. (Faire des recherches sur le sujet, incertain).

Le dol ne peut pas être invoqué comme vice de consentement au mariage car il est
considéré comme une manière de séduction.
 Violence → article 180 du c.civ :
o Violence physique est peu concevable puisque le mariage se déroule devant l’off et
des témoins.
o Violence morale : pressions, crainte révérencielle envers un ascendant = sentiment
d’obéissance/ de crainte envers un ascendant (art 180 al.1) → la personne se sent
obligée de contracter.
 Erreur :
 Sur la personne → son identité civile, physique
 Sur ses qualités essentielles → si l’absence de cette qualité perturbe gravement la vie
normale d’un couple + si la qualité sur laquelle l’époux s’est trompé était pour lui
essentielle. Ex : l’honorabilité : quelqu’un lourdement condamné, capacité à avoir des
relations sexuelles normales, intégrité mentale. L’erreur sur la virginité de l’épouse n’est pas
une qualité essentielle.

CONCLUSION / Pour se marier : intention matrimoniale + consentement libre et éclairé

2 - Les conditions de forme


A – Les formalités précédant le mariage
1 – Des pièces obligatoires
Pour les époux : acte de naissance → justification d’identité + autorisation des représentants
légaux pour les personnes mineures et majeurs protégés
Pour les témoins : identité civile, profession etc…

2 – Audition des futures époux


L’off d’Etat civil peut auditionner les futurs époux avant leur mariage → résulte de la loi de 2003
– 1119 du 26/11/2003 → permet de lutter contre les mariages forcés et les mariages blancs.
Cette audition est facultative → elle intervient quand il y a un doute sur le consentement des
époux.
Cette audition peut être commune ou séparée. Lorsqu’un futur époux est mineur il est possible
pour l’off de l’entendre seul, sans ses parents et son conjoint. L’off peut également demander une
audition séparée lorsqu’il a des raisons de craindre que le consentement d’un ou des époux fait
défaut.

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Pour justifier sa crainte et l’audition séparée l’off se base sur les pièces fournies par les époux +
sur l’audition commune + sur des éléments extérieurs qu’il aurait reçu.

3 – La publication des bans


Article 63 du c.civ
Publication des bans au niveau de la « maison commune » → mairie du lieu du mariage et la
mairie des lieux de domiciles ou de résidences des époux.
Le mariage doit se faire dans l’année qui suite la publication des bans.
Affichage a lieu pendant 10 jours.
Objectif → informe la société + permettre d’éventuelles oppositions à mariage.
Il peut y a des Dispenses de publication accordées par le Procureur de la république → Ex : si les
futurs époux sont célèbres. Dispense du délai de 10 jours ex : si un conjoint sur le point de mourir.
Si les conditions ne sont pas respectées l’off peut être condamné à payer une amende entre 3 et
30€.

B – La célébration du mariage (ART 64 cC)


Peut se dérouler :
 A la mairie → du domicile d’un ou des époux, du domicile des parents
 Au domicile d’un époux.
Personnes devant être présentes à la cérémonie :
 L’officier d’Etat civil
 Les époux → sauf en cas de mariage posthume → article 171 du c.civ → le Prés peut autoriser
le mariage pour des motifs graves (femme enceinte) et si une réunion suffisante de faits
établit sans équivoque le consentement du défunt. Les effets du mariage démarrent à partir
de la veille du décès de l’époux et cesse de produire ses effets au jour du décès. Produit un
effet successoral.
 Les témoins → entre 2 et 4

Le Déroulement de la cérémonie
1 – Lecture du code civil
Article 75 alinéa 1 → Rappel les obligations liées au mariage :
 Article 212 → Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance.
 Article 213 → Les époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille. Ils
pourvoient à l'éducation des enfants et préparent leur avenir.
 Article 214 alinéa 1 → Si les conventions matrimoniales ne règlent pas la contribution des
époux aux charges du mariage, ils y contribuent à proportion de leurs facultés respectives.
 Article 215 alinéa 1 → Les époux s'obligent mutuellement à une communauté de vie.
 Article 371-1 → L'autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour
finalité l'intérêt de l'enfant. Elle appartient aux parents jusqu'à la majorité ou l'émancipation
de l'enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son
éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne. L'autorité
parentale s'exerce sans violences physiques ou psychologiques. Les parents associent l'enfant
aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité.

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2 – L’off interpelle les époux sur la rédaction préalable d’un contrat de mariage
Article 75 alinéa 4 → L'officier de l'état civil interpellera les futurs époux, et, s'ils sont mineurs,
leurs ascendants présents à la célébration et autorisant le mariage, d'avoir à déclarer s'il a été fait
un contrat de mariage et, dans le cas de l'affirmative, la date de ce contrat, ainsi que les nom et
lieu de résidence du notaire qui l'aura reçu.

3 – Recueil du consentement
Il doit recevoir déclaration des deux époux précisant qu’ils veulent se prendre pour époux → le
fameux « oui ».

4 – Rédaction de l’ace de mariage sur le champ


- Registre des mariages.
- Signé par l’off, les époux et les témoins.
- Acte authentique.
- Précision du nom de l’ancien conjoint

Section 2 – Les oppositions à mariage


Article 172 à 179 du c.civ
→ Quand ? Avant le mariage, contraint l’off à surseoir à la célébration du mariage.
→ Qui ? Empêchement invoqué par les ascendants : empêchement légal ex : mineur et absence
d’autorisation parentale, absence d’intention matrimoniale. Opposition formée par le conjoint de
l’époux (bigamie), les collatéraux (s’il n’y a pas d’ascendants), le tuteur ou le curateur s’il n’y a pas
eu l’autorisation du conseil de famille ou si l’opposition s’appuie sur l’altération des facultés
personnelles du futur époux.
→ Comment ? Par un exploit d’huissier de justice et signifié aux futurs époux et à l’off
→ Conséquences ? Interdiction de célébrer le mariage pour 1 an (peut être renouvelée) sauf
mainlevée de l’opposition → il faut faire la demande auprès du TJ qui a 10 jours pour statuer.

Section 3 – La nullité du mariage


Sanction a posteriori → le mariage a eu lieu

1 – La nullité relative
A – Le mariage vicié
Article 180 du c.civ
Action ouverte aux :
- Conjoints dont le consentement a été vicié
- Au procureur de la république en cas de mariage forcé.
Article 181 du c.civ → délai de prescription : 5 ans à compter du mariage.

B – Le défaut d’autorisation
Article 182 du c.civ

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Action par : l’époux du mineur → délai de prescription : 5 ans à compter de l’âge de majorité.
Action par la personne qui devait autoriser le mariage mais qui ne l’a pas fait → 5 ans à compter
du jour où la personne a eu connaissance du mariage. Ex : le tuteur apprend que le tutélaire s’est
marié sans demander son autorisation.

2 - La nullité absolue
Les demandeurs de l’action :
- L’époux
- Tous ceux qui ont intérêt à agir
- Le ministère public.
(Bigamie, inceste) : Le délai de prescription est de 30 ans à partir de la célébration du mariage.

3 - Les effets de la nullité


A – Principe
→ Disparition rétroactive du mariage

B – Limites
→ Les effets du mariage doivent rester valables pour les enfants qui seraient nés de ce mariage
(présomption de paternité reste valable).
→ En cas de mariage putatif : bonne foi d’un ou des époux. Ex : des enfants mineurs qui ne
savent pas qu’il fallait l’accord des parents pour se marier → les époux peuvent alors solliciter le
juge pour que les effets ne soient pas annulés. Si seul un des époux était de bonne foi les effets
ne vont profiter qu’à celui qui était de bonne foi.

Chapitre 2 – Les effets du mariage


Section 1 – Les effets extrapatrimoniaux

1 – Le devoir de communauté de vie


Article 215 du c.civ
Communauté de vie → communauté affective et matérielle.
- La communauté de toit → civ 1ère, 12 février 2014 → un couple ne vit pas ensemble car l’épouse
travaille en région parisienne et l’époux dans la Creuse, la CA souhaite faire annuler le mariage, la
C.Cass déclare que ce qui compte c’est l’intention matrimoniale et pas réellement le fait de vivre
sous le même toit. (EX : 1ère, 12 février 2014, n°13-13.873).
- La communauté de lit → avoir des relations sexuelles, depuis 2006 : la condamnation pénale
pour agression sexuelle et viol du conjoint.

2 – Le devoir de fidélité
Article 212 du c.civ
Il existe 2 types de fidélité :
→ Fidélité physique → pas d’adultère → si infidélité le conjoint victime peut demander le divorce
pour faute.
→ Fidélité affective = adultère blanc → relation ambigu → arrêt de 1962 → reconnait la faute de
l’épouse pour avoir entretenu une correspondance suspecte avec un inconnu.
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En 2015, un arrêt considère que fidélité et bonnes mœurs ne sont pas tout à fait liées → on
considère que la fidélité, avec l’évolution des mœurs, ne porte pas atteinte à l’honneur et à la
considération...

3 – Le devoir d’assistance
Article 212 du c.civ
Les époux doivent s’aider et se soutenir dans les difficultés rencontrées dans la vie quotidienne.
Ex : maladies, problèmes professionnels.
En cas de non-respect on peut tenter de demander le divorce pour faute et obtenir des
dommages et intérêts.

4 - Le devoir de respect
Article 212 du c.civ
Premier devoir évoqué dans le c.civ → loi du 4 avril 2006 → lutte contre les violences conjugales
et familiales.

5 - La direction conjointe de la famille


Article 213 du c.civ → « Les époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la
famille. Ils pourvoient à l'éducation des enfants et préparent leur avenir. »

Section 2 – Les effets patrimoniaux


1 - Le régime primaire impératif
A – L’assistance matérielle réciproque des époux
1 – Devoir de secours
Article 212 du c.civ
= devoir de nature alimentaire dans le cas où il n’y aurait pas de communauté de toit.

2 – Contribution aux charges du mariage


= chacun doit participer financièrement aux dépenses contractées par le ménage → éducation,
entretien, loisirs, vacances etc…
Article 214 du c.civ → Si les conventions matrimoniales ne règlent pas la contribution des époux
aux charges du mariage, ils y contribuent à proportion de leurs facultés respectives.

3 – L’obligation solidaire des époux aux dettes ménagères


Article 220 du c.civ « Chaque époux à la capacité de contracter seul les contrats qui ont pour objet
l’entretien du ménage ou l’éducation des enfants : toute dette ainsi contractée oblige l’autre
solidairement ».
Obligation solidaire = le créancier est libre de choisir son débiteur, il peut appeler les 2 ou un seul
alors que l’obligation conjointe = on appelle chaque débiteur à hauteur de ce qu’il a contracté.
Dettes ménagères = l’entretien du ménage (électricité, eau, gaz, chauffage…) + l’éducation des
enfants (nourriture, cantine, frais de scolarité…)

Il peut ne plus y avoir d’obligation solidaire si :

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 Dépenses manifestement excessives → par rapport au train de vie du ménage, l’utilité de
l’opération, la mauvaise foi du tiers contractant. Ex : construction d’une piscine, surchauffage,
achat de luxe…
 Achat à tempérament → achat en plusieurs fois
 Les empruntes non modestes → si il y a trop d’emprunts par rapport au train de vie.

B – Les mesures d’autonomie des époux


 autonomie ménagère → chacun peut passer seul les contrats du ménage. Article 220 alinéa 1
→ « Chaque époux à la capacité de contracter seul les contrats qui ont pour objet l’entretien du
ménage ou l’éducation des enfants : toute dette ainsi contractée oblige l’autre solidairement ».
 autonomie bancaire
 autonomie professionnelle → libre disposition des gains et salaires
 autonomie mobilière → art 222 du c.civ « Si l'un des époux se présente seul pour faire un acte
d'administration, de jouissance ou de disposition sur un bien meuble qu'il détient
individuellement, il est réputé, à l'égard des tiers de bonne foi, avoir le pouvoir de faire seul cet
acte. »

2 – Le régime matrimonial
A – Le régime matrimonial légal
= c’est le régime qui s’applique si rien n’est prévu et aucuns contrats n’est choisi par les époux.
Régime de la communauté réduite aux acquêts :
 Les biens acquis avant le mariage / ou à titre gratuit pendant le mariage (testament,
donations) → biens propres.
 Les biens acquis pendant le mariage à titre onéreux → biens communs

B – Les régimes matrimoniaux conventionnels


Contrat de mariage :
 La communauté conventionnelle → on reste sur la communauté mais on peut modifier
certaines règles. Ex : les biens acquis avant le mariage deviennent des biens communs.
 La séparation de biens
 La participation aux acquêts → principe = séparation de biens mais certains biens peuvent
tomber dans la communauté (maison, voiture).

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Chapitre 3 – Le divorce
→ la dissolution du mariage consentie conventionnellement (= sans faire appel au juge) ou
prononcée par une décision judiciaire du vivant des époux et pour l’une des causes prévues par
la loi.
Les effets juridiques ne valent que pour l’avenir.
4 cas de divorce judiciaire : consentement mutuel / en cas d’acceptation du principe de la
rupture du mariage = divorce accepté/ en cas d’altération définitive du lien conjugal/ pour faute.
L’histoire du divorce :
 Loi du 20/09/1792 → autorise le divorce pour consentement mutuel et incompatibilité
d’humeur.
 1804 → le Code Napoléon autorise peu le divorce → consentement mutuel dans des
conditions très strictes + divorce pour faute si un époux prouve la faute grave de son conjoint.
 Loi Bonald du 08/07/1816 → suppression du divorce + réintroduction du catholicisme comme
religion d’Etat.
 Loi Naquet du 27/07/1884 → réintroduction du divorce mais uniquement pour certaines
fautes déterminées : adultère, excès, sévices, injures graves.
 Loi du 11/07/1975 : libéralisation du divorce → 4 causes de divorce : divorce sur requête
conjointe, divorce demandé par l’un et accepté par l’autre, le divorce pour faute, le divorce
pour rupture de la vie commune + création du juge aux affaires matrimoniales (devient le JAF).
 Loi du 26/05/2004 → simplification du divorce pour consentement mutuel + divorce pour
altération définitive du lien conjugal en cas de séparation de fait pendant 2 ans.
 Loi du 18/11/2016 → divorce par consentement mutuel sans juge.
 Loi du 23/03/2019 → suppression de la conciliation pour les divorces judiciaires.

Section 1 – Le divorce par consentement mutuel


1 – Sans juge
Article 229 du c.civ
= divorce par consentement mutuel par acte sous signature privée contresigné par les avocats et
déposés au rang des minutes d’un notaire.
Avantages : permet de désengorger les tribunaux, + rapide, - cher

A – Conditions
 Il faut que les 2 époux se mettent d’accord sur la rupture et sur les effets de la rupture.
 Chaque époux doit avoir son propre avocat → permet la défense des intérêts de chaque
époux.
 Il ne faut pas qu’un enfant mineur du couple ne demande à être auditionné (article 229-2, 1°)
→ permet que les sentiments de l’enfant soient pris en compte.

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B – La procédure
1 – Élaboration de la convention de divorce
Article 229-1 alinéa 1 → « Lorsque les époux s'entendent sur la rupture du mariage et ses effets,
ils constatent, assistés chacun par un avocat, leur accord dans une convention prenant la forme
d'un acte sous signature privée contresigné par leurs avocats et établi dans les conditions prévues
à l'article 1374. »
But : constater l’accord des époux sur les effets du divorce sur la résidence des enfants mineurs,
sort du logement familial etc…
2 – Signature et transmission de la convention de divorce
Chaque avocat adresse par lettre recommandée avec accusé de réception le projet de
convention à son client.

Délai de réflexion de 15 jours.

Signature de la convention par les époux et les avocats.

L’avocat le plus diligent dispose de 7 jours maximum pour transmettre la convention au notaire.
En 1 mois le mariage peut être dissout.

2 – Divorce avec juge


Article 230 et 232 du c.civ
→ divorce amiable prononcé par le juge. Les époux sont d’accord pour mettre fin au mariage
mais pas sur les effets de cette dissolution.

A – Les conditions du divorce


 Les deux époux doivent être d’accord pour dissoudre le mariage.
 Va aboutir à une convention de divorce qui devra être homologuée ( validité = aspect formel de l’acte,
Homologué = le fond et la forme pour donner force obligatoire, amène à des sanctions en cas de non-respects par les parties )
par le juge.

B – La procédure
1 – La requête ( = Requête : récapitulatif des demandes que l’on veut former auprès du juge ; l’assignation : est à
destination de la partie adverse)

Une requête conjointe doit être adressée au JAF.


- Accompagnée de la convention de divorce = règlements des conséquences du divorce,
état liquidatif du régime matrimonial ou une déclaration s’il n’y a pas liquidation.
- Possibilité de n’avoir qu’un avocat pour deux.

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2 – Rôle du JAF
Audition unique des époux :
Séparément, puis ensemble, puis avec les avocats.
- Il vérifie la conformité de la convention et du libre consentement des époux.
- Il vérifie également que les intérêts des époux et des enfants sont bien protégés.
Le juge est ensuite libre d’homologuer ou non la convention.
Puis après homologation de la convention, le divorce est prononcé.

Section 2 – Le divorce pour acceptation du principe de la rupture du mariage


Article 233 du c.civ

1 – La notion
→ les époux sont d’accord pour divorcer mais ne s’entendent pas sur toutes les conséquences.

2 – Les conditions
Constat objectif de l’échec du mariage (article 233 alinéa 1) = l’on n’accuse pas l’autre conjoint,
mais le mariage en lui-même est remis en cause
Demande individuelle ou conjointe → il est possible de préparer une convention qui règle les
points sur lesquels on est d’accord (ex : la répartition de la garde des enfants), le juge ne touche
pas aux éléments déjà réglés par la convention.
Il faut l’accord des deux époux : le juge doit avoir la conviction que chacun des époux a donné
librement son accord.
= une fois les conventions du divorces posés, il n’est pas possible de les changer !

Section 3 – Le divorce pour faute


1 – La notion
Article 242 du c.civ « Le divorce peut être demandé par l'un des époux lorsque des faits constitutifs
d'une violation grave ou renouvelée des devoirs et obligations du mariage sont imputables à son
conjoint et rendent intolérable le maintien de la vie commune. » → triple condition.
On ne conseille pas ce type de divorce car : lourd, coûteux et long.

2 – La faute rejetée
A – La réconciliation des époux
Article 244 du c.civ « La réconciliation des époux intervenue depuis les faits allégués empêche de
les invoquer comme cause de divorce.»
Deux conditions sont nécessaires pour considérer qu’il y a réconciliation : les époux ont repris ou
maintenu leur vie commune + la volonté réelle de pardonner à l’autre.

B – La faute du demandeur
Si demandeur lui-même a commis une faute. Article 245 du c.civ « Les fautes de l'époux qui a pris
l'initiative du divorce n'empêchent pas d'examiner sa demande ; elles peuvent, cependant, enlever
aux faits qu'il reproche à son conjoint le caractère de gravité qui en aurait fait une cause de
divorce. »

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Demande reconventionnelle : le défendeur fait une demande pour condamner aussi le
demandeur → elle peut neutraliser la faute commise par l’époux défendeur et le juge peut
prononcer un divorce pour torts partagés.

Section 4 – Le divorce pour altération définitive du lien conjugal


Article 237 et 238 du c.civ
Condition préalable : les époux vivent séparés depuis un an à compter de la demande en divorce
ou du prononcé du divorce (demande introduite sans indication des motifs de la demande).
La clause d’exceptionnelle dureté a été abrogée → article 240 (abrogé) en vigueur de 1976 à 2005
« Si l’autre époux établit que le divorce aurait, soit pour lui, compte tenu notamment de son âge et
de la durée du mariage, soit pour les enfants, des conséquences matérielles ou morales d’une
exceptionnelle dureté, le juge rejette la demande. Il peut même la rejeter d’office dans le cas prévu
à l’article 238 »
Clause d’exceptionnelle dûreté (abrogé) = si le divorce apporte des conséquences matérielle et morale dures pour les enfants/l’un ou les époux, alors le juge peut rejeter
la demande).

Section 5 – La procédure de divorce

https://www.cnb.avocat.fr/fr/actualites/divorce-prise-de-date-compter-du-
1er-janvier-2021

Section 6 – Les effets du divorce


1 - Dates d’effet entre les époux
Pour les divorces par consentement mutuel :
 sans juge : la convention acquiert force exécutoire quand le notaire enregistre l’acte
(dans les 15 jours)
 avec juge les effets s’appliquent à partir de l’homologation par le juge.
Pour les autres types
de divorces : à la date
de demande du
divorce sauf date
antérieure si les
époux ont cessé de
cohabiter et de
collaborer.

2 - Effets extra-
patrimoniaux

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Cessation pour l’avenir de tous les devoirs personnels liés au mariage → devoir de fidélité,
d’assistance, de respect etc…
Sort des enfants. Dispositions légales propres depuis 2004 → le sort des enfants se juge après, il se
fait au cas par cas.
Perte du nom d’usage → article 264 « A la suite du divorce, chacun des époux perd l'usage du nom
de son conjoint. L'un des époux peut néanmoins conserver l'usage du nom de l'autre, soit avec
l'accord de celui-ci, soit avec l'autorisation du juge, s'il justifie d'un intérêt particulier pour lui ou
pour les enfants. »

3 - Les effets patrimoniaux


Apurement du passé → règles différentes selon le régime matrimonial.
Le logement familial : le juge attribue le droit au bail au conjoint chez lequel est fixée la résidence
habituelle des enfants.
Logement en propriété : vente ou attribution préférentielle ou bail forcé.
La prestation compensatoire :
- Des disparités matérielles entre époux au moment du divorce,
- Fixée selon les besoins de l’époux bénéficiaire.
- Principe = versement d’un capital en une seule fois (exception : vente viagère).

Chapitre 4 – La séparation des corps


Alternative au divorce → on ne souhaite pas divorcer mais on veut que la séparation soit tout de
même actée → fin du lien matrimonial mais les époux demeurent mariés.
Se fait soit par :
 Une convention de séparation (déposé au rang des minutes d’un notaire)
 Un jugement de séparation

Section 1 – Les effets extra-patrimoniaux


→ Fin du devoir de cohabitation
→ Exclusion de la présomption de paternité
→ Mais maintien des obligations de : fidélité, d’assistance et de respect.

Section 2 – Les effets patrimoniaux


→ Versement éventuel d’une pension alimentaire
→ Changement de régime matrimonial → on passe de la communauté à la séparation des biens.

Section 3 – La fin de la séparation des corps


→ Décès d’un époux → il n’y a plus d’obligations vis-à-vis de l’autre.

La séparation des corps est situation qui n’a pas vocation à perdurer elle se donc généralement
par :
→ La reprise volontaire de la vie commune → conditions : reprise de la vie commune + les 2
époux souhaitent réellement reprendre une vie commune
→ Le divorce :
 Conversion de la séparation des corps en divorce. Le divorce peut se faire par
consentement mutuel ou demande unilatérale. Comme il y a déjà eu séparation des biens

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avant c’est généralement assez simple. Si ça fait plus de 2 ans qu’il y a séparation des corps,
un seul époux peut faire la demande.
OU...
 Divorce autonome → on part sur un divorce normal sans s’appuyer sur la convention de la
séparation de corps.

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