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Introduction :
I. Mise en situation :
• La filiation est le lien juridique qui existe entre parents et enfants et/ou le lien de droit qui existe entre un
enfant et son père/sa mère.
o Depuis toujours, distinction entre filiation naturelle (divisible) et légitime (indivisible) :
Filiation légitime : Etat d’un enfant né d’un père et d’une mère mariés. Filiation indivisible
(rattache l’enfant à sa mère ET à son père)
Filiation naturelle simple : lors de la conception, pas d’empêchement à mariage entre les parents
Filiation naturelle adultérine : quand un des parents, voire les deux, sont mariés avec un tiers.
Filiation naturelle incestueuse : quand empêchement lié à l’alliance ou la parenté entre parents.
o La filiation légitime est indivisible, elle s’établit en bloc vis-à-vis des deux parents tandis que la filiation
naturelle s’établit juridiquement séparément à l’égard du père et de la mère.
o Ordonnance du 4 Juillet 2005 abolit la distinction mais la filiation continue à ne pas être établie de la
même façon dans les deux cas.
• Aujourd’hui, Titre 7 du CC intitulé : « De la filiation ».
o Première réforme importante : 3 Janvier 1972.
o Deuxième réforme importante : 4 Juillet 2005 (entrée en vigueur : 01/07/06)
• Auparavant, conception hiérarchisée des familles :
o Famille légitime (seule jugée d’intérêt)
o Famille naturelle simple (enfants avec statut inférieur)
o Famille naturelle infamante (aucun statut juridique)
A. Condition juridique :
• Ancien article 334 du CC mis en place par loi du 3/01/1972 : « enfant naturel a, en général, les même droits
et les mêmes devoirs que l’enfant légitime, dans ses rapport avec ses pères et mères ».
o Avec 1972, encore quelques différences en matière d’acquisition de nom et d’autorité parentale
o Deux lois du 4 Mars 2002 changent la donne => égalité, jusqu’à abroger article 334.
• Enfant légitime recevait plus en cas de succession que l’enfant naturel adultérin (Anc. Art. 760).
o Arrêt Mazurek (Discrimination injustifiée à l’égard des enfants adultérins) (CEDH, 01/02/00).
o Loi du 03/12/01 abroge toutes les dispositions inégalitaires de ce point de vue
B. Etablissement de la filiation :
1. Filiations naturelles :
• « Tout enfant naturel peut avoir un double lien de filiation juridiquement établit » (03/01/1972)
o Avant, seul l’enfant légitime en avait la possibilité.
o Maintien d’une limite en cas d’inceste absolu (Art.310-2) : lorsque parents sont parents entre eux en
ligne directe ou qu’ils sont frères et sœurs.
A. Eléments constitutif :
1. Principaux faits :
• Posés par Art. 311-1 :
o Tractatus :
Comportement du parent à l’égard de l’enfant
Comportement de l’enfant à l’égard du parent
Prise en charge par les parents prétendus du « train de vie » de l’enfant
o Fama :
Enfant est reconnu comme tel par les proches
Enfant est reconnu comme tel par la société
Enfant est reconnu comme tel par l’autorité publique
o Nomen :
Enfant porte le nom de celui ou ceux dont on lui dit issu.
2. Absence de vices :
• Pas de vice de violence :
o Exclut la fraude, les pressions (familiale notamment)
• Pas de vice de clandestinité :
o Ce qui s’oppose à la définition même de possession d’état
• Pas de vice d’équivoque :
o Pas d’éléments contradictoires propres à créer un doute dans l’esprit des observateurs
1. Bénéficiaires :
• Conditions premières :
o Infertilité médicalement constatée
o Risque de transmission d’une maladie grave en cas de conception par les voies naturelles
• Conditions secondes :
o Couple
o Couple hétérosexuel
o Couple formé de deux partenaires/conjoints en vie
o Couple formé de deux partenaires/conjoints en âge de procréer
o Couple formé de deux partenaires/conjoints pouvant justifier de 2 ans de vie commune
2. Consentement :
B. Conséquences :
1. Etablissement de la filiation :
• Plus forcément de concordance entre vérité biologique et filiation juridique : on sacrifie la vérité
biologique :
o La mère est toujours celle qui accouche
o Le père est le demandeur et non celui qui a donné ses gamètes
2. Contestation de la filiation :
• Le consentement à la PMA prohibe toute action en contestation de la paternité, sauf deux cas :
o Il est soutenu que l’enfant n’est pas issu de la PMA
o Il est soutenu que le consentement a été privé d’effets
Chapitre 2 : Etablissement extrajudiciaire de la filiation :
B. Présomption de paternité
• On présume que la mari de la mère est le père de l’enfant.
1. Principe
• Conditions (Art.312)
o La maternité doit être légalement établie
o L’enfant doit être conçu ou né pendant le mariage.
2. Exclusion
• Si l’enfant est né plus de 300 jours après la date de l’homologation d’une convention de divorce ou après
la date de l’ordonnance de conciliation ou après l’homologation des mesures provisoires (Art.313 réformé
16/01/09)
• Si l’enfant est né moins de 180 jours après le rejet de la demande en divorce ou la réconciliation des
époux (Art.313 réformé 16/01/09)
• Si le mari n’est pas désigné comme père dans l’acte de (Art.313 réformé 16/01/09)
o Dans ces cas, si l’enfant a la possession d’état à l’égard de chacun des époux et s’il n’a pas d’autre
filiation juridiquement établie à l’égard d’un tiers, rétablissement automatique (Art.314 réformé 16/01/09)
I. Dispositions générales
A. Caractéristiques communes aux actions relatives à la filiation
• La compétence des actions relatives à la filiation est celle du TGI (Art.318-1)
• Les actions en matière de filiation sont indisponibles ; la transaction est exclue (Art.323)
• Les actions sont transmissibles aux héritiers (Art. 322)
o Si le délai de prescription n’est pas abouti
o Si l’auteur a déjà engagé une action de son vivant
• Autorité des jugements en matière de filiation : en filiation, les jugements ont une autorité absolue : ils
s’imposent même aux tiers (pas seulement aux parties). Aussi, les tiers peuvent l’attaquer par la voie de la
tierce opposition.
2. Conditions
• La présomption de paternité en faveur du mari de la mère a été écartée (cf supra) (Art.329)
• Le demandeur doit alors prouver que le mari de la mère est le père de l’enfant.
3. Effets
• Les effets ne sont pas véritablement le rétablissement de la présomption de paternité mais l’établissement
d’une filiation qui n’est plus fondée sur une présomption mais sur une vérité (preuve + autorité de la chose
jugée)
2. Conditions
• L’action ne vise pas directement l’établissement de la filiation mais l’existence d’une possession d’état.
• Aussi, il faut apporter les éléments constitutifs de la possession d’état et les caractères qui forment son
efficacité (fama+tractatus+nomen+continue+paisible+publique+non équivoque)
3. Effets
• La contestation judiciaire de la possession d’état fonde juridiquement la filiation. Mais cet effet est fondé sur
une présomption de concordance de la filiation vécue et du lien physique de filiation. Or cette présomption
peut être combattue.
• Même s’il n’est pas possible de contester l’existence de la chose jugée, il reste possible d’engager une action
pour démontrer que cette possession ne traduit pas la véritable maternité/paternité.
A. Recevabilité de l’action
1. Cas de figures
B. Bien-fondé
1. Action en contestation de maternité
• Démonstration que la mère n’a pas accouché de l’enfant (Art.332)
• Lien de filiation incestueux (Art.310-2)
• Lien de filiation malgré accouchement sous X (Art.326)
• Filiation établie malgré lien antérieur (Art.320)
• Nullité d’acte de naissance, de reconnaissance
I. Conditions
• Le demandeur doit prouver, par tout moyen, que le défendeur a eu des relations sexuelles avec la mère pdt
la PLC
o Les analyses biologiques sont possibles, non pour établir le lien de filiation mais pour prouver les
relations sexuelles.
• Le défendeur peut écarter la demande en faisant la preuve, par tout moyen, qu’il n’est pas le père de
l’enfant (Art.342-4)
o Les analyses biologiques sont là aussi possibles.
II. Régime
• Action est ouverte à tout enfant dont la filiation paternelle n’est pas établie (Art.342).
o Si l’enfant est mineur, c’est la mère qui engage l’action (Art.342-6).
• L’action peut être engagée dans les 2 ans qui suivent la majorité de l’enfant (Art.342.2)
III. Effets
• Les subsides obéissent au régime des obligations alimentaires.
• Ils sont dus au-delà de la majorité de l’enfant si celui-ci est encore dans le besoin, sauf faute de sa part
(Art.342-2)
• En cas de décès du débiteur, l’obligation de ne s’éteint pas : elle incombe aux héritiers (Art.342-5)
• Les subsides cessent d’être dus si la filiation paternelle de l’enfant est établie autre part (Art.342-8). Les
pensions versées entre temps ne sont pas remboursées (même si effet rétroactif de la filiation).
• Pas de fermeture d’une action en établissement de la paternité plus tard (Art.342-8).
• Enfin, empêchement à mariage entre débiteur et créancier ainsi qu’entre leur familles (342-7)
Chapitre 5 : Accouchement sous X et Expertises biologiques
I. Accouchement sous X :
• Art.326 : cas de l’accouchement sous X : empêchement légal à l’établissement d’une filiation maternelle
o Loi 16/01/09 : Suppression de la référence dans l’article 325 à l’article 326 : fin de l’accouchement sous
X de fait.
• Tentative de conciliation du droit de secret de la naissance et du droit de l’enfant de connaître ses origines :
o Convention de NY relative aux droits des enfants (Art.7, 26/01/1990)
o CEDH : accord (CEDH.13/02/2003)
o Mise en place par la loi du 22 Janvier 2002.
o Lorsqu’une femme exprime lors de son admission la volonté d’accoucher sous X, elle est mise au
courant des conséquences et invitée à laisser des informations sous pli cacheté. Elle n’est pas obligée
d’accepter. Elle est informée qu’elle peut lever le secret à tout moment
o Le conseil national pour l’accès aux origines personnelles recueille les informations sur les femmes
accouchant sous X. Quand un enfant demande à connaitre ses origines, le conseil lui fournit les infos si
la mère décide de lever le secret.
o Le secret est levé du fait du décès de la mère, sauf si la mère a refusé dans sa vie de lever le secret.
o Cette information est sans effet sur l’établissement de la filiation de l’enfant.