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THEME 1 : L’enfant

Le lien de filiation : Lien de droit qui unit un enfant à son père et/ou à sa mère et parfois même au
deux.

La filiation ne tenait pas nécessairement compte du fait biologique, du fait de la procréation de la


naissance.
Il y avait de grandes évolutions et de grands principes qui gouvernent le droit de la famille.
L’égalité mais aussi aujourd’hui, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être préservé. La CIDE le pose
dans son article 3 doit toujours être pris en considération.
L’idée que chacun a droit à son identité est en train de se développer à travers l’article 8 à la CEDH.

I) La filiation

Le droit français a connu plusieurs réformes législatives (voir moodle).


3 janvier 1972 : Réforme Carbonnier loi 3 janvier 1972 = LA PLUS IMPORTANTE

But = favoriser l’établissement de la filiation et à marquer une première étape dans le souci
d’améliorer une meilleure égalité entre les enfants.
- Ordonnance du 4 juillet 2005 : entrée en vigueur en 2009 par la loi de ratification du 16 janvier
2009
à constituer la deuxième réforme marquante du droit de la filiation.

Au moment de ces réformes, l’objectif était l’égalité pour assurer à tous un même traitement dès le
départ.

C’est à partir de ces moments là que disparaisse les notions « d’enfant légitime » et la d’ « enfant
naturel ». Ces filiations étaient opposées.
Les expressions inégalitaires disparaissent.

Légitime  mariage
Naturel  Hors mariage

Il y a une différence qui subsiste tout de même entre les filiations qui découle d’une procréation et
les filiations qui constitue un lien de droit, mais sans qu’il y ait eu procréation.
Puisque le lien de filiation st un lien de droit il y a parfois distorsion entre l’un et l’autre. Il y’a bien un
lien de filiation mais sans qu’il y ait un lien biologique dans le cas des enfants adoptés.

Sous-titre- La filiation par procréation

La procréation est un fait et son résultat, la naissance qui est un autre fait = deux faits distincts.
Ces faits vont servir à établir le lien entre l’enfant et ses géniteurs.
Cependant, aussi il peut arriver que les auteurs du lien de filiation, ne sois pas toujours les géniteurs.
Il y a procréation au départ, mais qui n’est pas faite naturellement. Exemple de la procréation
médicalement assistée.
CHAPITRE 1 : LA FILIATION PAR NATURE/ PAR PROCREATION NATUREL

La naissance est un simple fait juridique et ne suffit pas à établir le lien de filiation.
La plupart du temps il n’est pas nécessaire d’agir en justice pour l’établir. Il existe cependant,
plusieurs modes d’établissement de la filiation. Ce sont des modes non contentieux (en
dehors d’une action en justice)

Article 310-1 du Code civil : expose et cite les modes d’établissement de la filiation
« la filiation n’est légalement établit par l’effet de la loi, par la reconnaissance volontaire,
par la possession d’état constaté par un acte de notoriété »

Ici il s’agit des modes contentieux.

Article 310-2 : « la filiation peut aussi l’être par jugement dans les conditions prévu… »

Ici il s’agit d’un mode contentieux. (Acte en justice)

Section 1 : Les modes non contentieux de l’établissement de la filiation

Paragraphe 1 : Etablissement par l’effet de la loi

On parle de cela par opposition à une démarche quelconque effectué par les parents, quant
à établir la filiation. Ici, c’est la loi que dans tel cas, automatiquement, un lien de filiation est
établi, sans la démarche des intéressés. Lorsque la filiation découle de la loi il n’y a aucune
démarche à effectuer. Si les conditions prévues par la loi sont suivies le lien de filiation est
établit.

Il y a, si on se trouve dans la procréation par naturel, la deuxième distinction qu’on ne peut


pas effacer est que l’établissement de la filiation maternelle n’est pas la même que la
filiation paternelle. Elle n’est pas la même car la filiation maternelle découle de
l’accouchement qui permet d’établir cette filiation. Elle est exprimée sous l’adage latin
« mater semper certa est » « la mère est toujours certaine ». La mère d’un enfant est la
femme qui accouche de cet enfant.
Pour la filiation paternelle il n’y que l’acte de procréation qui le rattache biologiquement à
l’enfant.

A- La filiation maternelle

 L’accouchement
 L’acte de naissance : indique le jour, la date, le sexe, l’heure d’arrivée de l’enfant mais
aussi le nom de la femme qui a accouché et, si possible, le nom du père.
Exception : Lorsque la femme accouche sous X, le nom de la femme n’apparait pas.
L’acte de naissance suffit à établir la filiation maternelle.

Article 311-25 du Code civil : prévoit l’établissement de la filiation maternelle par acte de
naissance

Avant seule la femme mariée, jusqu’à la réforme de 2005, bénéficiait de cette loi. Lorsque la
femme qui accouchait n’était pas mariée il fallait, en principe, qu’elle reconnaisse l’enfant.
(ou possession d’état)

Aujourd’hui, quelques soit le statut conjugal ou matrimonial qui accouche, l’enfant est lié
à elle par l’acte de naissance qui constitue le lien de filiation, c’est une preuve du lien de
filiation.

B- La filiation paternelle par présomption

La loi prévoit également un établissement de la filiation automatique paternelle par le biais


de présomption.

Ce mode d’établissement n’est possible que si les parents de l’enfant sont mariés. Si dans
la terminologie on a supprimé la distinction l’enfant naturel et légitime, le mode
d’établissement spécifique au mariage existe encore.

Procréation : ensemble de procédés qui permettent la fusion d'un ovule et d'un


spermatozoïde humains sans relations sexuelles, par une intervention médicale

 Présomption : le lien biologique avec le père est constitué par le fait de la procréation
puisqu’il ne porte pas l’enfant alors la filiation ne peut pas être directement constaté.
C’est la raison pour laquelle la filiation entre l’enfant et le géniteur reste mystérieux.
On a tenté la présomption : on déduit un fait inconnu d’un élément qui nous est connu.

- 1ère présomption : A partir de la naissance on peut déduire le moment de la conception.

- 2ème présomption : le mariage, donné constaté, le deuxième fait la femme qui accouche est
marié et par conséquent on va déduire de la paternité de l’homme.

Article 312 du Code civil prévoit que « l’enfant conçu né pendant le mariage à pour père le
mari »

C’est une présomption, une déduction : posée par la loi : Le père est celui que le mariage
désigne. A partir du mariage, on présume, que le mari est le père de l’enfant dont elle a
accouché pendant le mariage.
Pour compléter : l’article 311 du Code civil, la loi fait appelle à une autre présomption
prévoit que « l’enfant a été conçu pendant la période qui s’étend du trois centième (300= 10
mois) au 180ème jour ( = 6 mois), inclusivement avant la date de la naissance »

Si l’enfant est né dans cette période et que la date coïncide à la date du mariage et le mari
sera considéré comme le père de l’enfant.
Ces présomptions ont été posé en faveur de l’enfant, de ce qui est dans son intérêt. Elles
ont aussi été posé pour permettre à un enfant puisse succéder si le mari, le père meurt
avant la naissance.

L’article 312 doit être complété par d’autres dispositions du Code civil.

Il prévoit des hypothèses où la présomption de la paternité du mari ne fonctionne pas

1er cas : Article 313 : si « le nom du mari n’est pas indiqué dans l’acte de naissance »

2ème cas : Même article « l’enfant est né plus de 300 jours après l’introduction de la demande
en divorce. » c’est-à-dire à partir d’une séparation légale des parents.

En cette demande de divorce les époux sont autorisés à vivre séparément, la présomption
pourra être écartée.
Dans ce cas, il n’y a aucune filiation du père n’est pas établit.

Il est possible de rétablir la présomption du mari

Article 314 : « la présomption de la paternité du mari est directement établit en cas de


possession d’état à l’égard du mari »

Exception : Il ne faut pas qu’entre temps un autre homme est établit sa filiation.

Article 315 : Nécessite une action en justice de la part du père : le mari de la mère peut
reconnaitre l’enfant. = DEMARCHE, ce n’est pas automatique.

Paragraphe 2 : L’établissement par la reconnaissance

Reconnaissance = acte juridique par lequel une personne déclare de manière solennelle,
être l’auteur d’un enfant et vouloir établir un lien de filiation avec cet enfant.

Ce mode est subsidiaire au 1er mode étudié comme le présente l’article 316 du code civil « si
la filiation n’est pas établie sur l’effet de la loi, elle peut l’être par une reconnaissance de
paternité ou de maternité ».

Si la filiation est établie par la loi il n’y besoin de rien d’autre.


C’est le mode d’établissement le plus facile à mettre en œuvre pour établir la filiation
paternelle. C’est aussi le mode d’établissement le plus fréquent lorsque cet homme n’est
pas marié avec laquelle il a eu un enfant.

Ce mode concerne davantage les pères que les mères.

Un acte juridique=acte de volonté qui produira des effets juridiques.

On l’oppose au fait juridique : évènement non voulu mais qui produit des conséquences
juridiques tout de même.

C’est un acte juridique personnel : il est réservé à son auteur, la représentation est
impossible. Il n’y a pas de condition de capacité. (Ex : femme de 16 ans qui voudrait
reconnaitre son enfant, il n’y a pas de limitation)

Le moment de la reconnaissance de la parenté : elle est imprescriptible (= que le temps ne


peut abolir) elle peut se faire à n’importe quel moment. (même dès la conception de
l’enfant : reconnaissance prénatale). On peut également le faire au-delà de la vie de l’enfant.

Il y a aussi des conditions de formes posées

Article 316 alinéa 3 « la reconnaissance est faite dans l’acte de naissance par acte reçu de
l’état civil ou par tout autre acte authentique ».

En pratique, la reconnaissance est reçue par le service de l’état civil.

Au-delà de cela, il peut s’agir de tout autre acte authentique : acte de notoriété par
exemple.

Article 316-1 du Code civil introduit par la loi colon en 10 septembre 2018 pour lutter
contre les reconnaissances mensongères de filiation. « Lorsqu’il existe des indices sérieux
laissent présumer, le cas d’échéant au vu de l’audition par l’officier de l’état civil de l’auteur
de la reconnaissance de l’enfant, que celle-ci est frauduleuse »

Article 2419-2 du Code civil qui n’existe plus aujourd’hui : applicable qu’à Mayotte
prévoyait la même chose.

Depuis cette loi, cette règle spécifique à Mayotte et maintenant dans le droit commun, c’est-
à-dire applicable à tous, quelques soit l’endroit etc…

Paragraphe 3 : L’établissement de la filiation par la possession d’Etat.

Possession d’Etat = Raisonnement dont on va déduire, par une série de faits, la filiation
entre un enfant et son parent.

Elle ne servait qu’à conforter un autre mode d’établissement de filiation. = FONCTION


PROBATOIRE qui permet de prouver la filiation.

Loi 25 juin 1982 : possession d’état = mode autonome d’établissement de la filiation.

Juste avant l’adoption de cette loi, c’est la jurisprudence qui a initié cette évolution, à pris du
sens à la Réunion dans l’affaire Law King.

 Eléments de la possession d’Etat : pour les connaitre on consulte l’article 311-1 du Code
Civil : « s’établi par une réunion suffisante de faits qui révèle le lien de filiation et de parenté
entre une personne et la famille à laquelle elle est dite appartenir ».

Pour la constituer il faut donc une réunion suffisante de faits :

- Le comportement des deux intéressés : une personne doit être traité comme l’enfant de
l’autre personne et réciproquement.

- La renommée : vis à vis de l’extérieur fait d’être considéré par l’entourage social de
l’enfant. Être considéré comme l’enfant de telle ou telle personne (famille, le voisinage,
l’école…)

De cette réunion de faits on en déduit une situation de droit.

 Caractère de la possession d’Etat : Article 311-2 Code civil : « doit être continu, paisible,
publique et non-équivoque »

- Continue : elle doit être régulière. Il n’y a pas de durée fixée par la loi. De plus, elle peut
être instantanée, même avant la naissance. Par ailleurs, il faut une régularité, une assiduité
dans le comportement.

- Paisible : cela fait référence à l’absence de fraude/violence, on ne force ni la possession


d’Etat, ni le lien de filiation.

Exemple : un enlèvement : le voleur va se comporter comme la mère/le père de l’enfant


enlevé. Juridiquement, l’enlèvement fera obstacle à la possession d’Etat.

- Publique : elle doit être connue de TOUS. Il ne s’agit pas d’un secret entre l’enfant et
l’auteur.

- Non-équivoque : il ne doit pas y avoir de doutes sur la filiation. Rien ne doit venir contre ce
lien de filiation. (Ex : gestation pour autrui)
Article 310-1 Code civil relatif à l’établissement de la possession d’Etat par un acte de
notoriété.

Acte de notoriété : Document demandé par l’enfant ou un de ses parents au notaire.

Notaire : juriste investi d'une mission d'autorité publique qui prépare des contrats sous la forme
authentique pour le compte de ses clients

Article 317 du Code civil relatif à la limite temporelle posé à l’article 310-1 CC.

On peut demander cet acte que dans un délai de 5 ans

Il peut y avoir plusieurs cas :

 soit le parent ayant la possession d’Etat est décédé.

Par conséquent, si on veut constater cette possession d’Etat, il faut le faire dans le délai de 5 ans.

 soit le parent vit mais il ne se comporte pas comme le père/mère de l’enfant et ne donne plus de
nouvelles.

Dans ce cas, la possession d’Etat ne vaut plus, elle cesse. Il y a tout de même la possibilité de
demander à un notaire dans un délai de 5 ans à partir du moment où le parent n’a plus donnée de
nouvelle

 soit personne n’a cessé de se comporter comme père/fils.

Cet acte de notoriété est imprescriptible (= peut se faire à n’importe quel moment) et on peut
toujours demander l’acte sans action en justice.

Section 2 : L’établissement contentieux de la filiation

Article 310-1 alinéa 2 CC « la filiation peut être établit par jugement »

En principe, tout enfant peut voir sa filiation établie, si besoin, par jugement. Par ailleurs, à partir
du moment où ce dernier n’est pas rattaché à une famille maternelle/paternelle (peut poser
problème en cas d’adoption)

On a tout de même 2 exceptions :

 Article 310-2 CC : l’enfant né d’un inceste.

Il ne peut voir sa filiation établit que d’une seule ligne : maternelle, mais il ne pourra pas être établit
à l’égard du père.
Cette limite s’applique au géniteur, il ne pourra pas établir la possession d’Etat.

 Article 352 CC : l’enfant adopté.

Lorsqu’un enfant fait l’objet d’une procédure d’adoption plénière (=les liens avec les parents
biologique n’ont pas été coupé), dont la filiation biologique n’a pas été établit, va se trouver placé
dans la famille des adoptants.

Autrefois la femme qui accouchait sous X ne pouvait pas établir de filiation. Aujourd’hui, cela a
changé, notamment grâce à la loi de ratification de 2009.

A partir de ce moment, le parent biologique ne peut plus reconnaitre l’enfant, ni par action en
justice ni par jugement.

 Toutes personnes peuvent voir sa filiation établit sauf l’enfant incestueux et l’enfant adopté.

Paragraphe 1 : Les principes communs aux actions relatives à la filiation

L’ensemble des actions relatives à la filiation : Article 318 et suivant jusqu’à l’article 324 inclus.

 1er principe : L’enfant ne peut porter que sur un enfant né viable.

 2ème principe : Le tribunal judiciaire est seul compétent pour connaître des actions en matière de
filiation (avant c’était le TGI). Il intervient en collégialité, il est exclusivement, le seul compétent.

Article 320 CC : Principe de chronologie


Tant que la filiation n’a pas été contesté en justice, la filiation légalement établit fait obstacle à la
filiation par jugement.

Cet article est posé pour résoudre/éviter les conflits de filiation.

Exemple : Une femme mariée accouche d’un enfant et parallèlement, un autre homme (que le mari)
reconnait l’enfant comme étant le sien.
Cela laisserait sous-entendre qu’il y aurait deux filiations paternelles possible, or cela n’existe pas,
c’est impossible.

 Réforme 2005 : les pères non-mariés devront toujours reconnaitre l’enfant pour établir le lien
de filiation

A partir du moment où le lien de filiation est déjà établit par une ligne (maternelle/paternelle), en
principe, on peut établir une filiation le plus proche de la réalité au niveau des ressemblances
physique (fils/père ou mère/fille).

 Pour établir un nouveau lien de filiation, il faut faire tomber l’ancien, c’est-à-dire agir en
contestation du 1er lien de filiation.
Les actions en matières de filiation sont :

- Indisponibles : L’indisponibilité de l’Etat de la personne empêche la conclusion de convention qui


porterait sur l’état des personnes (comme objet) :

Article 16-7 CC : interdiction de rédiger des conventions pour les mères porteuses, la gestation pour
autrui est prohibée.

Article 323 CC : Les actions en matière de filiation : on ne peut pas y renoncer (à son état, ni à l’action
en justice relative à cet état)

- Personnelles : elles répondent à la question qui peut agir en justice et de la transmission du


patrimoine aux héritiers.

En principe, seule la personne dont la filiation est en cause/ son représentant légal, peut agir.

Article 323 CC : Les actions en matière de filiation ne peuvent pas être transmises sauf…

… exceptions pour les héritiers Article 322 CC

Soit le défunt n’avait pas agi mais on est toujours dans les temps pour agir, à ce moment les héritiers
peuvent intenter une action.
Soit le défunt ayant engagé l’action est décédé avant que l’action n’aboutisse et c’est à ce moment
que les héritiers peuvent engager l’action.

- Prescriptible : l’écoulement du temps auquel on donne une situation juridique.

 La situation est fondée sur de véritables bases et on ne peut pas les remettre en cause.

 La situation est infondée et on se dit que le temps est écoulé et que par conséquent, on ne peut
plus engager d’action.

Article 321 CC « les actions se prescrivent au bout de 10 ans »

Lorsque l’on réclame quelque chose (ici l’établissement de la filiation), c’est que l’on a jamais/pas
encore eu ce que l’on demandait.

Exemple : La Cour de cassation avait été saisi pour savoir si cet article était contraire à la CEDH,
notamment à l’article 8 qui inclue le droit d’établir sa filiation biologique au nom d’un droit à
l’identité.

Au quotidien, l preuve de la filiation se fait par titre, c’est ce qui transparait à l’article 310-3 « la
filiation se prouve pat l’acte de naissance (= titre souverain)

L’acte de naissance est le titre souverain, le titre par excellence :


 il établit lui-même la filiation
 indique en marge la façon dont le lien est établit
 indique la reconnaissance, les jugements…

Ce n’est qu’en son absence que le titre résultera d’un jugement : jugement supplétif de l’acte de
naissance.

Dans le cadre d’un établissement de filiation, selon l’article 310-3 alinéa 2 : « la preuve de la filiation
est libre »

 Elle se prouve et se conteste par TOUS MOYENS.

La Cour de cassation a complété le texte en précisant que l’expertise juridique est de droit en matière
de filiation sauf si il existe un motif légitime de ne pas y procéder.

28 mars 2000 : La Cour a admis que l’expertise juridique était de droit

22 novembre 2007  Assemblée plénière

Expertise juridique : Mesure ordonnée par le juge ou le tribunal qui consiste à charger des
techniciens qualifiés d'une mission d'information de nature à lui permettre de rendre sa décision.

Jusque-là, lors d’une action en justice que l’expertise puisse être mené pour établir la filiation. Il y a
eu un revirement de jurisprudence pour que cette expertise soit menée. Si elle est demandée, il faut
y donner suite et en tirer les conséquences.

Cette nouvelle a fait émerger le droit à l’identité ainsi que la CEDH.

Si l’expertise biologique reste encadrée elle ne peut être effectuée que dans trois hypothèses :

 Article 16-11 relatif au corps humain

- l’action en établissement/contestation de filiation


- filiation en fin de subside
- ne peut être ordonné que par un juge dans le cadre d’une action en justice.
Même en cas de saisine du juge il y a des limites citées plus haut.

Il n’y a pas d’expertise de convenance, c’est-à-dire vouloir prendre connaissance d’une filiation par
simple curiosité.

L’expertise est de droit, en principe, le juge ne peut pas la refuser sauf :

- 1ère exception : motif légitime de ne pas y procéder Exemple : le juge ne peut pas procéder à
l’expertise car le père est, sois disant, introuvable ou la personne prouve qu’elle est stérile et ne peut
donc pas concevoir

- 2ème exception : cadre d ‘une action en contestation de possession d’Etat = une des actions possibles
en matières de filiation. Ici on passe devant le juge, si les éléments nécessaires à la possession d’Etat
ne sont pas regroupés pour prouver le lien de filiation entre le parent et son enfant.
- 3ème exception : L’expertise est demandée sur une personne décédée (voir article 16-11 alinéa 5,
voir l’affaire Yves Montand, où une exhumation a été faite pour prouver le lien de filiation entre une
fille qui prétendait que Montand était son père.)

Il y a une action relative à la filiation, l’un des plaideurs demande l’expertise, le juge l’ordonne
cependant la personne appelée peut refuser. Cependant, le juge pourra souverainement constater
les conséquences : soit la filiation (le juge peut avoir assez d’élément en main sans faire l’expertise
et établir ainsi la filiation. Soit il peut aussi constater qu’il n’y a pas de filiation.

On recherche soit la maternité soit la paternité. On imagine que l’enfant cherche à connaitre la
vérité.

A- La maternité : l’action en recherche

Article 325 CC : Principe « à défaut de titre et de possession d’Etat, l’action en recherche est
admise »

Il fut un temps, elle n’était pas forcément admise dans toutes les hypothèses (exemple :
accouchement sous X) jusqu’à 2019.

C’est l’action qui permet à un enfant de demander à un tribunal de constater un lien de filiation
avec une femme, qu’il prétend être sa mère.

Ce type d’action concerne les enfants abandonnés à la naissance, ils vont devoir prouver que la
femme ayant accouché le jour de leur naissance est bien la leur. La preuve peut se faire par tous
moyens. L’exercice de cette action est rare et les difficultés accrues.

Accoucher dans le secret est permis dans le droit français selon l’article 326 CC.

Cet article permet à un enfant de naître sans filiation

Dans ce cas, l’acte de naissance ne mentionne pas le nom de la mère. Cependant, se dégage un droit
à l’identité et on peut avoir droit à établir sa filiation biologique.

Cet article est t-il en accord avec la CEDH ?

 La CEDH a admis la conformité du droit français.

13 février 2003 : Affaire Odièvre

Le droit français assure un équilibre entre l’intérêt de l’enfant et celui de la mère.


La CEDH ne condamne pas cet article qui permet à la femme d’accoucher seule est une institution
ancienne.
Dès le XIXème siècle, on a admis cette pratique afin d’éviter à une femme enceinte à se rendre dans
un établissement spécialisé en médecine pour accoucher.
Cependant, l’accouchement spécialisé a été préférable pour éviter les infanticides. Elle sert aussi :

- d’aide psychologique
- à protéger la mère d’une infection ou même d’un décès (ce qui protège l’enfant par la même
occasion)

22 janvier 2002 : Conseil national d’accès aux origines personnelles recueille le plus d’informations
concernant les origines, les données, les informations personnelles d’un individu.

La CASF : Code de l’action sociale et des familles : la mère est invitée à laisser des informations sur
le père, sur son identité, sur la situation de son enfant, les circonstances de l’accouchement, toutes
indications qui pourrait permettre à l’enfant d’avoir des informations sur son origine. Cependant,
c’est une invitation et non une obligation.

Malgré ce dispositif, même si l’enfant pourra avoir des indications sur sa mère, cela ne veut pas dire
qu’il pourra agir en recherche de maternité.

 On cherche un équilibre tant du côté de la mère que du côté de l’enfant.

La preuve est quelque chose de difficile à trouver voir impossible lorsqu’il n’ y a aucune information
sur la mère.

B- L’action en recherche de paternité

Article 327 CC : prévoit que « la paternité hors-mariage peut être judiciairement déclaré » alinéa 1…
« elle est réservée à l’enfant » alinéa 2

Les actions en recherche de filiation sont réservés à l’enfant seul uniquement à la majorité. Si l’enfant
est encore mineur, ce sera son représentant légal qui agira pour lui.

 19 septembre 2019 : illustre ce que l’on étudie

Un homme avait reconnu un enfant comme étant le sien, décède. La succession de cet homme
s’ouvre et des membres de sa famille saisissent les tribunaux afin d’établir la paternité vers un autre
homme qu’ils pensent être le père biologique de l’enfant. Ils ordonnent une expertise biologique
pour établir la paternité. Les jugent refusent alors que l’expertise biologique est de droit. L’une des
raisons pour laquelle les juges refusent de répondre est qu’il n’y a que l’enfant, s’il le souhaite, qui
peut se permettre de poser une action en recherche de paternité. Les autres membres, même s’ils
ont un intérêt à l’égard de l’établissement de la vérité, n’ont pas le droit d’intenter cette action.

 Ce principe est la seule différence que l’on peut trouver entre l’action en recherche de filiation
(réservée aux parents + enfant) et l’action en recherche de paternité ou de maternité qui ne peut
être faite que par l’enfant.
Article 329 CC prévoit que lorsque la présomption a été écouté, chacun des époux peut demander à
ce que la présomption soit rétablit.

Ici enfant + le père peuvent intenter l’action en recherche de filiation.

 4 décembre 2019 : on voulait établir la filiation paternelle hors mariage. Cet homme lance une
QPC s’appuie sur le fait que la mère a accouché sous X pour dire qu’il a le droit à ce que les
informations restent confidentielles.

C- L’action en contestation de la possession d’Etat

Il s’agit de preuve de la possession d’Etat car c’est un mode non contentieux d’établissement de la
filiation. Il existe une action en justice en vue de l’article 330 CC « elle peut être contester par toutes
personnes qui y a un intérêt dans le délai de 10 ans »

Cette disposition est complémentaire à l’article 317 CC, c’est-à-dire que l’on peut demander à un
notaire de dresser un acte de notoriété dans un premier temps (demandé par l’enfant/le parent).
Cependant, si le délai de 5 ans est dépassé, on peut toujours constater la possession d’Etat mais plus
devant le notaire mais devant un juge, toujours dans un délai de 5 ans. Ce qui nous fait un délai total
de 10 ans.

D- L’action a fin de subsides

Il ne s’agit pas d’une action ayant pour objet l’établissement de filiation, mais on y retrouve un lien
avec la filiation.

Article 342 CC alinéa 1 « tout enfant dont la filiation paternelle n’est pas légalement établie peut
réclamer des subsides à celui qui a eu des relations avec sa mère pendant la période légale de la
conception »

L’enfant a le droit d’intenter une action en justice contre n’importe quel homme qui était en relation
avec sa mère à ce moment-là. Le but étant d’avoir une aide matérielle afin que le père verse une
pension alimentaire à l’enfant.

Les conditions :

 Pas de filiation paternelle établit : même si la mère avait des amants pendant la conception de
l’enfant.

 L’amant/ l’un des amants peut prouver par tous les moyens qu’il n’est pas le père (ex : prouver
qu’il est stérile)

L’action a fin de subside peut être exercé par le représentant de l’enfant sous un délai de 10
années.

Si lors de ces actions contre un des amants il se trouve que l’amant est effectivement le père au lieu
de prouver la non-paternité on pourra constater la filiation. Suite à cela, rien n’empêche l’enfant
d’intenter une action en recherche de paternité.

Si un amant a été condamné à verser des subsides, il peut apporter des preuves qui prouvent qu’il
n’est pas le père de l’enfant. A l’inverse, il devra payer des subsides (= somme versée à titre d’aide)

Article 342-8 : Après avoir reçu l’aide matérielle, l’enfant peut intenter une recherche en matière de
filiation.

 Si l’un de ces modes d’établissement de filiation est acceptée/ aboutit, cela met fin à
l’obligation de verser des subsides.

Tous les objets d’établissement de filiation ont un effet déclaratif : on constate une filiation
existente = effet rétroactif au jour de la naissance (contraire de constitutif : fait par un juge, n’a de
conséquence que pour l’avenir.

La CEDH ces dernières années a également esquissé un mouvement qui prône la vérité biologique et
ce, même lorsque l’intérêt de l’enfant nous apparait comme n’étant pas en adéquation avec cette
vérité.

Affaire Mandet contre France :


Un père biologique qui agissait en contestation de la paternité établit à l’égard d’un autre (du mari)
et de l’amère de l’enfant et qui a élevé l’enfant. Mais à l’égard duquel l’article 312 avait joué.
Il sollicite une expertise biologique à laquelle l’enfant refuse de se soumettre.

Convention de New-York : les juges français ont estimé qu’il fallait faire prévaloir la volonté
biologique, la CEDH leur donne raison, l’intérêt supérieur de l’enfant c’est de connaitre la volonté
biologique et que celle-ci soit établit.

Affaire sur la vérité biologique décision de 2018 de la CEDH : un H dont la paternité a été établit dans
les années 60 sur la base de témoignage et d’examen comparé des sangs. Ce n’était pas fiable à
99.9%. Malgré cela la paternité a été établit même si l’homme ne le reconnaissait pas. Il essaie de
nouveau de contester sa paternité en prenant acte des progrès scientifique. Cela est refusé encore
une fois car la filiation avait déjà été établit, il y avait une décision judiciaire.
Cette impossibilité de contester judiciairement cette paternité alors que le test ADN avait affirmé
qu’il n’était pas le père.

L’intérêt de l’enfant c’est l’établissement de la vérité biologique

Section 3 : La contestation de la filiation établie

On ne doit pas confondre l’action en contestation avec l’opposition et l’action en nullité.

Il y a trois types d’action qui a pour action de contester la paternité :

 L’opposition : prévu dans un cas précis Article 316-1 C.C sur la reconnaissance de filiation=acte
volontaire. Dans le code civil il y avait un dispositif contre la reconnaissance frauduleuse Cette
procédure n’est pas une action en justice : elle permet à l’officier de l’état civil qui soupçonne une
reconnaissance frauduleuse peut faire appel au procureur de la République et pourra faire
opposition à la reconnaissance. (Il peut suspendre l’opération mais il peut s’y OPPOSER). Cette
procédure est en amont, tant que l’opposition n’est pas levé il n’y a pas de filiation établit et donc
pas besoin de contester.

 L’action en nullité : conteste la validité d’un acte qui a permis l’établissement de la filiation. C’est
un acte juridique dans lequel les conditions doivent être remplies. Il faut que le consentement soit
établi, que l’objet de la reconnaissance ne soit pas contraire à la République, il ne faut pas qu’il soit
illicite. S’il manque ces conditions de validité, l’acte est nul.
L’acte juridique établit la filiation mais ici il s’agit de le faire tomber. Si on réussit à le faire, la
reconnaissance par acte de notarié n’est pas valable.
Ce n’est pas parce que l’acte juridique est nul qu’il n’y a pas de filiation.
En cas d’acte nullité on peut toujours intenter une action en recherche de filiation.

 L’action en contestation de filiation : c’est la filiation qui l’objet de l’action.


Article 332 du Code civil permet à la maternité/paternité d’être contesté en rapportant la preuve,
soit que la mère n’est pas accouchée de l’enfant, soit du père, en apportant la preuve que le
mari/l’auteur de la reconnaissance, n’est pas l’auteur de l’enfant.

Le lien officiellement établit ne correspond pas à la réalité biologique.

Pour aller plus loin, il faut distinguer deux hypothèses, que l’on peut mettre en parallèle avec le lien
de filiation.

On a le titre et la possession d’Etat qui permettent de prouver la filiation. Pour pouvoir contester
cette filiation : soit la possession d’Etat conforte le titre. L’intéressé a à la fois l’acte de naissance +
une possession d’Etat qui lui est conforme, sociologiquement la possession d’Etat conforte l’acte de
naissance.

Autre hypothèse : soit il a l’un soit il a l’autre, soit il a l’acte soit il a la possession d’Etat.

 Possession d’Etat conforme au titre (exemple acte de naissance + acte de reconnaissance +


possession d’Etat) : on va vérifier si la coïncidence entre la possession et le titre a duré au moins 5
années. Dans ce cas là la filiation devient inattaquable sauf par le ministère public qui selon l’article
336 du Code civil peut en cas de fraude ou si les actes contiennent des fausseté (des indices de
fausseté), le ministère public peut s’affranchir de ce délai de 5 ans. Sinon pour les autres personnes,
la filiation est inattaquable. Si cette coïncidence entre la possession d’Etat et le titre a duré moins de
5ans, l’action en contestation est possible mais elle est réservée à l’enfant, à l’un de ses pères et
mères ou encore aux parents qui se prétend le parent véritable.
Si un amant pense être le vrai père alors que le mari de la mère est reconnu comme le père
l’établissement de la filiation ne pourra pas être constater il faudra qu’il pose une action en
contestation de filiation.

 Pas de possession d’Etat conforme au titre : elle est envisagée aux articles 334-335 Code civil
Il a soit l’un soit l’autre soit acte de naissance mais l’homme ne se comporte pas comme le père ou
l’homme se comporte comme son père mais il n’y a pas de titre, l’acte de naissance (n’est pas écrit
sur l’état civil de l’enfant) la filiation est plus fragile car il n’y a pas coïncidence entre le titre et la
possession d’Etat, cela sera plus facile de le contester.
2 cas :

- Il y a un titre mais pas de possession d’Etat : Article 334 CC. A ce moment, l’action en contestation
peut être engagé par toute personne qui a intérêt. Le nombre de personnes qui peut agir est plus
élevé Article 321 s’agissant du délai du 10 années à compté du jour où la filiation a été établit. Le
délai de 10 jours.

- Il y a une possession d’Etat mais pas de titre correspond à l’article 335 Cc constaté par l’acte de
notoriété, il va s’agir de contester cet acte de notoriété et le délai est de 10 ans a compter de la
délivrance de l’acte.

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