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les enfants conçus ou nés alors que leurs parents étaient unis par le mariage. Dans
de nombreux pays, le statut d'enfant légitime est opposé à celui d'enfant naturel.
En France
Introduction
La filiation légitime est alors indivisible : elle est établie en bloc pour le
couple marié ou pour aucun des deux. Ainsi l’enfant adultérin a matre (si dans le
couple adultérin, la femme était la personne engagée dans les liens du mariage)
pouvait être établi comme l’enfant du couple de sa mère (le mari de celle-ci étant
établi comme son père). Si le mari le désavouait, il ne pouvait pas être reconnu
par l’amant de sa mère (sauf légitimation ultérieure, mais sa filiation maternelle
restait établie après le désaveu). L’enfant adultérin a matre dont l’acte de
naissance ne porte pas le nom du mari pouvait être reconnu par un autre homme (le
plus souvent, l’amant en question) mais la femme qui l’avait mis au monde ne
pouvait établir de lien de filiation avec lui2.
L’enfant adultérin a patre (si dans le couple adultérin, l’homme était la personne
engagée dans les liens du mariage), quant à lui, ne pouvait être reconnu que par sa
mère (hors légitimation ultérieure). Dans le cas d’un enfant issu d’un double
adultère, sa filiation ne pouvait être établie avec aucun de ses auteurs3.
Jusqu'à l'adoption de la loi du 3 décembre 20016, les différences entre les deux
catégories de filiation tenaient davantage aux conditions de leur établissement,
qu'à leurs conséquences : ainsi, face à un héritage, un enfant adultérin n'était
pas traité à égalité avec un enfant légitime5. Ainsi, la France fut condamnée par
la Cour européenne des droits de l'homme, le 1er février 2000 dans un arrêt
Mazurek7, à propos de la discrimination entre deux frères, dans une affaire
d'héritage.
Cependant, cette différence entre enfant légitime et enfant naturel n'existe plus
aujourd'hui. En effet, l’ordonnance du 4 juillet 20058, entrée en vigueur le 1er
juillet 2006, ratifiée par la loi du 16 janvier 20099, a unifié les conditions
d'établissement et de contestation de la filiation des « enfants nés de parents
mariés » et des « enfants nés de parents non mariés ».
Droit antérieur
L'ancien article 314 du code civil, issu de la loi de 1972, énonçait que « l'enfant
né avant le cent quatrevingtième jour du mariage est légitime et réputé l'avoir été
dès sa conception ». C'était pour l'établissement de la filiation légitime,
rattachant l'enfant aux époux, la consécration de la célèbre jurisprudence Degas
favorisant ainsi l'établissement de la filiation légitime (Civ. 8 janvier 1930, DP
1930. 1. 51). Cependant, l'ancien article 314 autorisait le mari à désavouer
l'enfant en apportant la preuve de sa non-paternité, mais aussi « sur la seule
preuve de la date de l'accouchement, à moins qu'il n'ait connu la grossesse avant
le mariage, ou qu'il ne se soit, après la naissance, comporté comme le père ».
Principe
Voir aussi
Enfant de la plantation
Références
Nizard 1977.
Nizard 1977, p. 97.
Cadoret 1995, p. 15.
Loi no 72-3 du 3 janvier 1972 sur la filiation [archive].
« Héritage : enfants adoptés, naturels ou non reconnus [archive] », sur Droit-
finances.net.
Loi no 2001-1135 du 3 décembre 2001 relative aux droits du conjoint survivant et
des enfants adultérins et modernisant diverses dispositions de droit successoral
[archive].
Mazurek c. France (Arrêt (au principal et satisfaction équitable)), no 34406/97,
CEDH 2000-I [lire en ligne [archive]].
Ordonnance no 2005-759 du 4 juillet 2005 portant réforme de la filiation [archive].
Loi no 2009-61 du 16 janvier 2009 ratifiant l’ordonnance no 2005-759 du 4 juillet
2005 portant réforme de la filiation et modifiant ou abrogeant diverses
dispositions relatives à la filiation [archive].
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Droit de la famille
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Droit de la famille en France