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Fiche récap 4

I) L'établissement non contentieux de la filiation


Définition : La filiation est le lien juridique rattachant une personne à son père et/ou à sa mère.
Par ce lien, la société reconnaît que tel enfant a tel père et/ou telle mère.

« Le tribunal judiciaire, statuant en matière civile, est seul compétent pour connaître des actions
relatives à la filiation. » article 318-1 du Code civil.

La filiation est établie, or toute action en justice, soit par l'effet de la loi, soit par la reconnaissance
volontaire, soit par la possession d'état constatée par un acte de notoriété, soit encore par la
reconnaissance conjointe.

1. Comment la filiation s'établit-elle par l'effet de la loi ?


1.1 Filiation maternelle
La filiation est établie, à l'égard de la mère, par la désignation de celle-ci dans l'acte de naissance de
l'enfant. Conformément à l’article 311-25 du Code civil.

1.2 Filiation paternelle


Dans le cas où les parents sont mariés, la présomption de paternité se fait automatiquement lorsque
l’enfant est conçu ou nait pendant le mariage.

Cependant la présomption peut être écartée dans deux cas ;


- Lorsque le nom du mari n’est pas présent sur l’acte de naissance et par conséquent ne lui
donne pas la qualité de père.
- Lorsque l’enfant né trois cents jours après la demande de divorce, séparation de corps (lorsque
l’on a l’accord du juge pour ne plus vivre sous le même toit. Précède généralement le divorce.)
ce qui fait qu’on ne peut pas assurer que l’ex-mari a la qualité de père.

2. Comment la filiation s'établit-elle par reconnaissance volontaire ?


A défaut d’être reconnu de manière naturel, l’enfant peut être reconnu de manière volontaire. En effet,
les parents, peuvent de leur plein gré, reconnaître un enfant avant ou après sa naissance.

Une reconnaissance est possible tant que l’enfant n’a pas déjà été reconnu. Si cependant l’enfant a déjà
été reconnu dans le passé par un tiers, alors il faudra se rendre devant le tribunal judiciaire pour
contester la filiation déjà établie. Seulement après, la personne pourra reconnaître l’enfant.

Donc la filiation déjà établie fait obstacle à l’établissement d’un nouveau lien de filiation à l’égard de
l’enfant.
La reconnaissance anténatale s'est particulièrement répandue en ce qui concerne les couples non
mariés, car elle permet d'établir la filiation envers le père qui ne bénéficie pas de la présomption de
paternité prévue au seul bénéfice des couples mariés.

Expliquez cette phrase :


La reconnaissance a un effet rétroactif à la naissance de l'enfant.

En effet, à la naissance si l’enfant n’est pas reconnu, alors il est considéré comme étant sans parents.
Alors si les parents décident tous deux de reconnaitre l’enfant, cette action sera décrite comme
rétroactive car cela va revenir à la naissance de l’enfant et donc attester que lors de sa naissance il
avait des parents.

3. Comment la filiation s'établit-elle par la possession d'état?


Article 311-1 du Code civil : « La possession d'état s'établit par une réunion suffisante de faits qui
révèlent le lien de filiation et de parenté entre une personne et la famille à laquelle elle est dite
appartenir. »

Les 5 principaux faits permettant d'établir la possession d'état sont ;

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Fiche récap 4

- Il faut que cette personne ait été traitée par celui ou ceux dont on la dit issue comme leur
enfant et qu'elle-même les a traités comme son ou ses parents.
- Il faut que ceux-ci ont, en cette qualité, pourvu à son éducation, à son entretien ou à son
installation.
- Il faut que cette personne soit reconnue comme leur enfant, dans la société et par la famille.
- Il faut qu'elle soit considérée comme telle par l'autorité publique.
- Il faut qu'elle porte le nom de celui ou ceux dont on la dit issue.

Cette possession d’état doit être sûre (sans aucun doute ou malentendu), continue, paisible et publique.

La possession d’état peut être prouvé par un acte de notoriété. Cet acte de notoriété peut être demandé
par chacun des parents mais également par l’enfant. Il ne peut être demandé uniquement à un notaire,
il faut 3 témoins qui vont attester des faits permettant d’établir la possession d’état.

4. Comment la filiation s'établit-elle par/ reconnaissance conjointe ?


Les couples de femmes qui, pour procréer, recourent à une assistance médicale nécessitant
l'intervention d'un tiers donneur doivent donner préalablement leur consentement à un notaire, qui les
informe des conséquences de leur acte au regard de la filiation ainsi que des conditions dans lesquelles
l'enfant pourra, s'il le souhaite, accéder à sa majorité aux données non identifiantes et à l'identité de ce
tiers donneur

Les données non identifiantes sont les suivantes ;


1- L’âge
2- Les caractéristiques physiques
3- La situation familiale et professionnelle
4- Le pays de naissance
5- Les motivations du don.

Lors du recueil du consentement, le couple de femmes reconnaît conjointement l'enfant.

La filiation est établie, à l'égard de la femme qui accouche, par sa désignation dans l'acte de naissance
conformément à l'article 311-25 du code civil. Elle est établie, à l'égard de l'autre femme, par la
reconnaissance conjointe. Celle-ci est remise par l'une des deux femmes ou, le cas échéant, par la
personne chargée de déclarer la naissance à l'officier de l'état civil, qui l'indique dans l'acte de
naissance.

Tant que la filiation ainsi établie n'a pas été contestée en justice dans les conditions prévues au
deuxième alinéa de l'article 342-10, elle fait obstacle à l'établissement d'une autre filiation (C. civ., art.
342-11).

La femme qui, après avoir consenti à l'assistance médicale à la procréation, fait obstacle à la remise à
l'officier de l'état civil de la reconnaissance conjointe (C. civ., art. 342-10) engage sa responsabilité (C.
c., art 342-13).

II) L’établissement judiciaire de la filiation


Définition : La filiation paternelle ou maternelle peut être judiciairement établie, c’est-à dire
qu’elle peut être établie par les tribunaux.
Textes : C. civ., art. 318 s.

1- Intenter une action en recherche de paternité ou maternité

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Fiche récap 4

En l'absence de titre (acte de naissance, reconnaissance) ou de possession d'état (permettant


l'obtention d'un acte de notoriété ou l'engagement d'une action pour la faire constater), l'enfant
peut mener une action en recherche de maternité et en recherche de paternité.

1.1 Filiation maternelle


La recherche judiciaire de lien de filiation maternelle est possible. En effet, l’action est cependant
réservée à l’enfant qui est tenu de prouver qu’il est celui dont la mère prétendue a accouché.

Les conditions de la levée de l’anonymat :


- Elle ne peut pas faire le lien de filiation
- L’enfant ne saura pas qui sont ses parents
- Elle doit laisser (si elle le souhaite) des renseignements sur sa santé et celle du père, les
origines de l’enfant et les circonstances de la naissance ainsi que son identité.
- La mère peut laisser sous pli fermé de son identité pour que l’enfant puisse se renseigner s’il
le souhaite
- Elle peut dévoiler son identité à tout moment et donc faire une filiation si elle le souhaite
mais d’abord elle devra rompre le lien de filiation qui est fait avec (s’il y en a un), et puis
établir un lien avec l’enfant ( mais il faut demande l’accord de l’enfant)
- Elle peut transmettre à tout moment son identité sous pli fermé mais également préciser des
informations qu’elle n’a pas dit lors de l’accouchement.

1.2 Filiation paternelle


Comme pour la filiation maternelle, la recherche judiciaire de lien de filiation paternelle est possible.
En effet, l’action est cependant réservée à l’enfant qui est tenu de prouver qu’il est celui dont la mère
prétendue a accouché.

Cette affiliation se prouve par tous les moyens tant que ces derniers sont considérés comment
recevable.

Le test de paternité peut être effectué dans le cadre d’une procédure judiciaire dans le but de
rétablir ou justement contester un lien de filiation. Pour l’effectuer, un passage devant le juge est
OBLIGATOIRE, de plus il doit être effectué par un technicien agréé à cet effet.
Si le test est effectué hors procédure judiciaire, il est alors considéré comme illégal. Dans ce cas la
sanction pénale peut allée jusqu’à un an d’emprisonnement ainsi que 15 000 euros d’amende.
Le juge n’est pas cependant dans l’obligation d’accepter que l’homme fasse un test de paternité.
Néanmoins, si la personne refuse de se soumettre à un test de paternité il en a bien sûr le droit
toutefois le juge peut interpréter cela comme un aveu de paternité (ou, selon le cas, comme un aveu de
non-paternité).

2- Dispositions communes aux deux actions en recherche de maternité ou de paternité

Art 328C. civ. « Le parent, même mineur, à l'égard duquel la filiation est établie a, pendant la minorité
de l'enfant, seule qualité pour exercer l'action en recherche de maternité ou de paternité. »

« Sauf lorsqu'elles sont enfermées par la loi dans un autre délai, les actions relatives à la filiation se
prescrivent par dix ans à compter du jour où la personne a été privée de l'état qu'elle réclame, ou a
commencé à jouir de l'état qui lui est contesté. A l'égard de l'enfant, ce délai est suspendu pendant sa
minorité. » Art. 321 C.civ.

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Fiche récap 4

L'action en contestation de la filiation est une action contentieuse (devant un tribunal) destinée à
remettre en cause un lien de filiation établi.
Textes : C. civ., art. 310-1 s.

La maternité peut être contestée en rapportant la preuve que la mère n'a pas accouché de l'enfant
(C. civ., art. 332, al. 1er) .

La paternité peut être contestée en rapportant la preuve que le mari ou l'auteur de la


reconnaissance n'est pas le père (C. civ., art. 332, al. 2). Ceci recouvre deux situations : celle dans
laquelle le mari conteste sa propre paternité, ou celle dans laquelle le mari voit sa paternité
contestée par un tiers.

Le code civil ménage un équilibre, qui a fluctué au fil des décennies, entre la préservation de la paix
des familles et la reconnaissance de l'importance du lien biologique ou social. La contestation d'un
lien de filiation est un préalable à l'établissement d'un nouveau lien de filiation puisque, tant qu'elle
n'a pas été contestée en justice, la filiation légalement établie fait obstacle à l'établissement d'une
autre filiation qui la contredirait (C. civ., art. 320).

3- Contestation de paternité et expertise biologique


La contestation de paternité peut être prouvée par tous moyens (C. civ., art. 310-3, al. 2), notamment
par une expertise biologique ordonnée par le juge, qui peut intervenir entre l'enfant et le père
juridique ou encore entre l'enfant et les membres de sa famille en cas de précédés du père.
L'expertise génétique est de droit sauf motif légitime de ne pas y procéder. Il faut noter que la
jurisprudence est plus sévère et n'ordonne pas systématiquement une expertise biologique lorsque
le titre est corroboré par la possession d'état.

Toutefois, l'expertise biologique post mortem, n'est possible que si la personne a manifesté son
accord exprès de son vivant ; à défaut, aucune identification par empreintes génétiques ne peut être
réalisée après sa mort (C. civ., art. 16-11).

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