Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
DROIT DE LA FAMILLE
Plan :
Partie 1 : le couple
Partie 2 : la filiation
PARTIE 1 : le
Mouvement d’égalisation entre les différentes formes de couple : bcp de règles sont prévues
pour les couples mariés, pacsés et concubins
DONC partons d’un pluralisme pour aller vers une unicité ? NON mais interroge
(faut – il faire primer la liberté du couple ou est-ce qu’un couple qui ne se marie pas (…)
Il y a des protections mais elles sont + faible que pour le mariage
2
Parmi les majeurs : + de 66% vivent en couple (dont 73% sont mariés – 23% en concubinage
– 4% pacsés)
DONC évolution des mœurs MAIS le mariage reste le modèle dominant du couple
Titre 1 : Le mariage
Loi de 2013 : mariage pour tous
Elle introduit l’article 143
Déf mariage : ART 143 CCivil : « le mariage est contracté par 2 personnes de sexe
différent ou de même sexe »
Mouv de contractualisation (ex : divorce par consentement mutuel) = faire de la place aux
accords entre époux + renforce l’individualisme
Raison ? pratique car pour désengorger la justice + assurer la paix sociale
3
a) La protection contre les atteintes posées par une personne privée (contrat) : sous
forme de clause de célibat ou viduité (= ne pas se remarier après être veuf)
Dans un acte à titre gratuit (= une partie procure un avantage sans en recevoir en
retour) : la clause de célibat est valable car comme on ne reçoit qu’un avantage sans
avoir à donner on a le choix d’accepter ou non, sauf si les clauses sont dictées par des
motifs illicites (rancœurs, haine raciale).
Dans un acte à titre onéreux (= une partie procure un avantage contre un avantage) :
la clause est nulle car elle porte atteinte à la liberté de mariage sans qu’il n’y ait de
choix (besoin d’argent)
4
b) La protection contre les atteintes posées par le législateur (résultante d’une norme
étatique) :
o Ex 2010 : CourEDH sanctionne la Pologne : interdiction de se marier à un
détenu
o Ex 2002 : arrêt Goodwin contre UK : CourEDH sanctionne UK qui n’acceptait
pas le mariage d’un transgenre
1838 : arrêt CCass : elle dit que toute promesse de mariage est nulle en soi comme portant
atteinte à la liberté illimitée qui doit exister dans les mariages
DONC la rupture des fiançailles est libre donc :
o Le fiancé délaissé ne peut pas saisir le juge pour le forcer à l’épouser
o La rupture n’est pas une faute qui donne lieu à des dommages – intérêts
MAIS si les fiançailles sont rompues de façon abusive alors il y a une faute qui donne lieu à
des dommages – intérêts (attention : ce n’est pas la rupture qui est fautive)
DONC tous les droits ont une limite : l’abus (ex : arrêt Clément Baillard)
Si 1 des fiancés rompt les fiançailles avec brutalité alors c’est une faute
Ex : rupture 5 jours avant
Ex : la fiancée a quitté son travail avec contrat de mariage rédigé OU devant toute
l’assemblée
Préjudice
Patrimoniaux : ce qui a déjà été payé pour le mariage
Extrapatrimoniaux (moraux) : trouble affectif, atteinte à la réputation…
5
La bague de fiançailles :
Bague de famille : on offre mais on ne le donne jamais (= prêt)
RESTITUTION
Bague achetée : on revient sur le régime de tous les présents
IL FAUT FAIRE LA DISTINCTION DU DESSUS (usage ou à valeur importante)
L’âge :
PRINCIPE : ART 144 CCivil : « Le mariage ne peut être contracté avant 18 ans
révolus »
o DONC un âge minimal et pas d’âge maximal
EXCEPTION : ART 145 : « Néanmoins, il est loisible au procureur de la République du lieu
de célébration du mariage d'accorder des dispenses d'âge pour des motifs graves ».
Évolution de l’âge nubile :
o Ancien droit : F = 12 ans // H = 14 ans
o 1874 : F = 15 ans // H = 18 ans
o 4 avril 2006 : égalisation du seuil des 18 ans
BUT : lutter contre les mariages forcés + renforcer l’égalité H/F
6
Le sexe :
Avant : différence de sexe = essentielle (raison : procréation+ hostilité à
l’homosexualité)
MAIS évolution :
o Sanction pénale face à cette hostilité
o ART 515-8 CCivil : permet le concubinage des homosexuels
o Loi 17 mai 2013 : mariage homosexuel
La santé :
Pas d’interdiction de se marier avec des personnes malades MAIS il y a des aménagements
b) Mariage posthume :
Il peut être célébré si le défunt a donné de son vivant son consentement au
mariage sans équivoque (= en être sûr).
2 hypothèses :
o Militaire décédé
o Avec un motif grave et sur autorisation du président (on le date
fictivement) : affaire barrage Malpasset
La réalité du consentement :
Acte juridique qui nécessite un accord de volonté
o Idée de consentement qui renvoie au psychisme les époux doivent
réellement avoir envie de se marier
Pour que le mariage soit valable : il faut un consentement intègre et réel (ART 146
CCivil)
La manifestation du consentement :
7
Le mode d’expression importe peu, il est généralement oral mais peut être écrit ou par des
signes (muets). Un arrêt en 1768 a considéré que des larmes sur le lit de mort considéraient
un consentement.
La capacité du consentement
Pour les majeures classiques temporairement privés de lucidité (= subissent une altération
des facultés mentales au moment du mariage) :
Ex : démence temporaire
Le juge annule le mariage que si on peut le prouver au moment du mariage
Le consentement sincère :
Hypothèse du mariage d’une personne âgée dans le but d’avoir une assistante
Nullité du mariage CAR pas matrimonial
Le consentement intègre :
Un consentement doit être donné libre et éclairé
Le vice de consentement
La violence :
Elle peut être physique ou psychologique avec une conception large (ex : menace,
pression
Ex : Cour d’appel de Toulouse : mariage sous menace de dénonciation à la gestapo
L’erreur :
Déf droit des contrats : croyance erronée qui existait lors de l’échange des
consentements et qui doit avoir été déterminante (= s’il avait découvert la vérité
avant, il n’aurait pas consenti)
o ART 180 énonce « l’erreur dans la personne » = erreur sur l’identité physique
ou civile (arrêt Berthon CCass 1862)
- Sur l’identité (ex : jumeaux)
- Sur l’État civil (ex : changement de sexe ou cacher qu’on a été marié et
divorcé ou même sous tutelle)
Le dol :
Loysel : « En mariage, trompe qui peut »
Comment sanctionner ? :
Erreur : sanctionner comme une erreur
Tromperie intentionnelle : pas sanctionnable dans le mariage on considère que se
représenter sous son meilleur jour fait partie du jeu de séduction
a) La monogamie :
ART 147 CCivil : « on ne peut contracter un second mariage avant la dissolution du
premier »
La polygamie = être marié simultanément avec plusieurs personnes (pour les
hommes) = interdit en France
Méthodes pour prévenir la bigamie :
o ART 70 CCivil
o Fournir un extrait d’état civil de moins de 3 mois qui doit permettre à l’officier
d’état civil de connaître la situation matrimoniale (la veuve doit produire l’acte
de décès)
Sanctions :
o Civiles : nullité absolue du second mariage + peut être demandée dans les 30
ans suivants la célébration du second mariage (ART 147)
o Pénales : ART 433-3 du Code Pénal : 1 an d’emprisonnement et 45 000€
d’amende
Loi du 4 août 2021 : aucun titre de séjour délivré en France même si l’union de
polygamie est établie ailleurs
2 situations sur le sol français :
o Si l’un des époux du second mariage est ressortissant d’un état qui interdit la
polygamie le second mariage est nul
10
o Si les 2 époux sont ressortissants d’un pays qui autorise la polygamie alors
autorisée (ex : Mali)
2 affaires :
1. En 2013 affaire Denise X mariée avec un homme avec lequel elle a une fille mais il est
violent elle divorce mais le père de son ex-mari garde un lien avec son ex-bru et sa
petite fille et la mère et lui tombent amoureux et se marient. Lors du décès de
l’homme la succession s’ouvre les héritiers sont son fils et son épouse, le fils assigne
en nullité du mariage son ex sur le fondement de l’article 161 du code civil donc la
Cour de cassation fait un contrôle de proportionnalité en étudiant les faits d’espèce :
mariés pendant 22 ans donc pas d’annulation du mariage, pas d’empêchement
absolu.
ART 71 CCivil :
Si l’un des époux ne peut pas se procurer son acte de naissance ALORS acte de
notoriété
Déf : acte d’autorité qui atteste des informations de l’acte de naissance
La publicité du mariage :
ART 63 alinéa 1 : affichage en mairie du lieu où sera célébré le mariage et du domicile
de chaque futur époux
BUT :
o Informer les tiers pour les éventuelles oppositions
Dispense : pour des personnes célèbres (ex : (mariage de Johny Halliday célébré par
Nicolas Sarkozy)
La célébration du mariage :
Principe : célébré par un officier d’état civil ou par le maire dans la mairie où vie un
des époux depuis au moins 1 mois
12
Déroulement de la cérémonie :
A la maire (principe de laïcité + acte solennel qui exige l’intervention de l’autorité
publique)
Lecture par l’officier de l’état civil des articles : 212, 213, 214, 215, 371-1
Demande s’ils ont fait un contrat de mariage si oui doit être inscrit, séparer les biens
Doit dresser sur le champ l’acte de mariage
1) Le devoir de respect
Respect : ajouté à l’article 212 par la loi du 4 avril 2006 mais il était appliqué depuis
très longtemps par la jurisprudence
15
L’ajout est symbolique : il met l’accent sur le fait que l’autre est une altérité, être deux
ce n’est pas faire qu’un il faut respecter l’autre dans son altérité.
Le respect recouvre le respect de l’intégrité physique et morale :
Évolution de la loi = renforcée pour lutter contre les violences conjugales :
Loi 2018/2019 a permis de mettre en place :
o Le retrait de l’exercice parental
o Le bracelet antirapprochement
o Le téléphone grave danger.
Le respect de l’intégrité morale : concerne la liberté de conscience et de croyance
o Ex : une adhésion d’un époux lors du mariage à une secte ne constitue pas
une faute dès lors que ça ne créé pas de conséquences néfastes (comme la
reconversion).
Le devoir de respect = s’abstenir de violences verbales :
o Ex : insulter sa belle-mère devant son mari régulièrement peut constituer une
faute de divorce.
C’est aussi protéger l’honneur de son mari :
o Ex : un arrêt dans lequel un couple s’inscrivait dans une pratique religieuse
rigoureuse et un des époux se rend compte de son homosexualité et il avait
des conversations avec des hommes : condamné au motif du respect
o ATTENTION : ce n’est pas l’homosexualité qui est fautive mais que son épouse
l’ai appris en découvrant ces correspondances secrètes.
Il y a donc un devoir de sincérité, de loyauté (concurrence déloyale quant à sa
profession, concevoir un enfant dans son dos), de discrétion, de tolérance.
2) Le devoir de fidélité
NOW : constitue un divorce pour faute, OU une faute civile avec des dommages-
intérêts
o = considéré comme de l’ingratitude -> peut permettre de révoquer les
donations faites à l’époux.
MAIS : Il y a des cas de dispense judiciaire CAR tous les devoirs doivent être respectés
jusqu’à ce que le divorce soit prononcé.
o Parfois il est jugé que l’infidélité n’a pas été la cause de l’arrêt de la
communauté de vie. La plupart du temps les juges estiment qu’il y a une faute
mais ils ne voient pas le préjudice.
Donc est-ce qu’un devoir non sanctionné par le droit peut-il toujours être considéré comme
un devoir ?
-> oui : dimension symbolique
-> non : soft law, droit qui incite mais n’oblige pas, pas d’intérêt. Ripert : « il n’y a pas
d’obligation qui n’oblige pas »
Aucune conséquence vis-à-vis des tiers, ce n’est pas une faute de nature à engager la
responsabilité du tiers. (Arrêt de 2000/2001).
MAIS : dans certaines circonstances ce n’est pas le fait d’entretenir la liaison qui
constitue une faute mais les circonstances (créer un scandale public, intention de
nuire).
o Ex : le courtage matrimonial : mettre en relation des personnes dans le but
d’un mariage = pas illicite MAIS le divorce pour faute peut être demandé.
Si un mari infidèle fait des donations à sa maîtresse comme des biens de grande
valeur et que l’épouse essaie de faire annuler la donation
o Arrêt de 1999 confirmé en 2004 en assemblée plénière : les donations d’un
époux à sa maîtresse sont valables.
3) Le devoir d’assistance
Article 212 du Code civil : « Les époux se doivent mutuellement (…) secours et
assistance »
« Pour le meilleur et pour le pire »
Déf : entraide quotidienne entre les époux :
o Aide financière
o Aide morale (maladie, deuil, licenciement)
a) La communauté de toit
Nécessité d’une résidence familiale
Limites : ART 108 : possibilité de ne pas vivre quotidiennement ensemble
MAIS il doit y avoir un lieu de résidence qui est le cœur du couple.
Si l’un des époux quitte le domicile familial on peut demander le divorce pour faute.
17
b) La communauté de lit
Déf : les époux doivent avoir des relations sexuelles
DONC : refuser à titre systématique d’avoir des relations sexuelles sans motif légitime
est un motif de divorce pour faute.
En cas d’asexualité : erreur sur les qualités essentielles du conjoint.
ATTENTION : les demandes de devoirs ne doivent pas se faire dans l’excès et dans le
respect du conjoint, il faut toujours un consentement des deux époux.
o Ex : arrêt de 1984 : reconnaissance pour la 1ère fois d’un viol entre époux
(pendant une instance de divorce sous la menace d’un couteau, y’avait pas de
doute).
o Ex : arrêt de 1992 : la jurisprudence a définitivement consacré que le mariage
n’excluait pas le viol
o Le code pénal a spécialement condamné le viol entre époux, circonstances
aggravantes entre époux.
Paradoxe entre le devoir conjugal et la nécessité du consentement : le devoir de
communauté de lit n’a aucun fondement textuel
MAIS : des auteurs le relie au devoir de fidélité // d’autres ont dit que le devoir de
fidélité était juste ne pas avoir de relations sexuelles avec un tiers // d’autres encore
on dit que relations sexuelles = procréation et mariage
c) La communauté affective
Déf : il faut un certain temps de partage entre les époux (communauté d’activité)
Un divorce pour faute peut être prononcé si un conjoint par ses absences répétées
montre un désintérêt pour la communauté de vie.
Art 213 CCivil : « les époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille »
+ « il pourvoit à l’éducation des enfants et prépare leur avenir »
« Ensemble »
Toujours idée de reproduction
Art 215 alinéa 2 CCivil : « la résidence de la famille est au lieu qu’ils choisissent d’un commun
d’accord »
Principe d’égalité et d’entente des époux
a) La direction de la famille
Pendant longtemps, elle est assurée par le père (le chef de famille : retiré en 1970) + bon
père de famille retiré en 2014
Maintenant : égalité + co direction de la famille
Concrètement il faudrait une co direction pour tout : les 2 époux soient tout le temps là
ensemble pour prendre les décisions
MAIS : pour des raisons pratiques : on limite l’exigence de collégialité
La loi autorise que ce soit fait par un époux avec l’autre qui est d’accord (présomption de la
loi)
Art 372-2 : chaque époux a le pouv d’accomplir les actes usuels de l’autorité parental (et
l’accorde donc à l’autre époux) + Les actes d’administration (art 382-1) :
Un acte usuel ?
Ex : l’accord de la mère en termes d’intervention chirurgicale (la mère peut donner son
accord pour les 2 époux)
Ex : le chgt d’établissement scolaire de l’enfant : un parent peut le changer d’école et l’autre
ne peut pas contester cette décision
Arrêt de 2003 : le passage à la télé d’un enfant
Les époux doivent participer ensemble dans la gestion de la vie familiale + idée d’instaurer
un dialogue entre les parents (pas de prise de décision unilatérale)
DONC en cas de désaccord : on peut saisir le juge (surtout concernant l’éducation des
enfants) = art 373-2-10 : mais ça c’est en dernier recours (d’abord il y a médiation par
l’initiative du juge)
BUT : pacification
19
Résidence familiale :
On la protège face à l’atteinte d’un époux ou d’un tiers
Art 215 : il exige l’accord des époux pour le choix des époux + pour le sort du logement
DONC toutes les étapes de la vie dans le logement sont régies par les époux
Pourquoi autant d’importance :
Raison morale : le logement est vu comme un nid (= ferment de la famille) retour
de l’idée de la vie commune
Raison patrimoniale : c’est le bien qui a le plus de valeur (protection face à l’envie)
Choix de la résidence :
Jusqu’en 1970 : le lieu est choisi seulement par le mari
Loi de 11 juillet 1975 : égalité des époux donc commun d’accord pour le choix
Mais si désaccord : les époux peuvent saisir le juge pour qu’il tranche
o MAIS jamais dans les faits CAR ça amènerait forcément au divorce et à ce
moment-là le juge va prendre une mesure provisoire et autorise les époux à
résider séparément donc fin du devoir de vie commune (ART 255)
A partir du mariage : tout ce qui est acheté va dans la masse commune des 2 époux
o Tous les salaires + biens tombent dans la masse commune
Ce qui n’appartient pas aux 2 époux : tout à titre gratuit (donation, lègue, les biens à
caractère personnels : bijoux, vêtements)
20
Jusqu’où ça va ?
Ex de jurisprudence : Acquisition d’une résidence secondaire : si l’un a contribué bcp plus il
ne peut pas s’en prévaloir car article 214
Ne rentre pas dans les charges du mariage : Investissement locatif d’un époux
Action en contribution aux charges du mariage (par rapport à l’époux qui a arrêté de
contribuer)
Au moment de la discorde : Quand un individu est condamné à devoir payer et ne le fait =
infraction d’abandon famille (art 227-3 Code Pénal)
Devoir de secours
Art 212
Réf à l’idée de besoin : le conjoint est obligé de lui fournir le nécessaire pour vivre
Le juge fixe le montant en fonction des besoins du créancier et des ressources du demandeur
Tant que les époux vivent ensemble : il n’y a pas de devoir de secours car c’est dans les
contributions en charge du mariage
21
Pendant une instance de divorce : le juge prend des mesures provisoires + met fin à
l’obligation de vie commune donc plus d’obligation de contribution aux charges du
mariage MAIS met en place un système de pension alimentaire jusqu’à la proclamation du
divorce (en gros c’est la séparation de corps)
En cas de décès d’un époux : les héritiers peuvent être tenus du paiement d’une pension
alimentaire au titre du devoir de secours jusqu’à ce que la succession soit partagée
définitivement.
Exception : Art 220 alinéa 2 : « la solidarité n’a pas lieu pour des dépenses manifestement
excessives,
Critères :
« Utilité ou non - utilité »
« Train de vie du ménage » : quand le tiers aurait dû se rendre compte de la
disproportion entre la valeur de la dépense et les ressources de la famille
« Bonne ou mauvaise foi du tiers »
Exception : Art 220 alinéa 3 : « la solidarité n’a pas lieu non plus pour les achats à
tempérament et pour les emprunts, à moins que ces derniers portent sur des sommes
modestes, nécessaires
Protéger l’époux contre l’autre époux qui accumule les crédits et les achats à
tempérament
Exception à cette exception : sauf si c’est vraiment une dette ménagère et que le montant
cumulé de cette somme n’est pas excessif par rapport au train de vie du ménage
CONCLUSION :
3 conditions à la solidarité :
Dette correspond aux besoins de la famille
Dette ne soit pas manifestement excessive
L’opération financée par la dette ne se révèle pas dangereuse pour la famille
22
b) Mesures de crise
Situation 1 : L’époux est hors d’état de présenter sa volonté
Situation de vieillissement ou de maladie ou d’un éloignement avec une durée plus ou moins
longue :
SOIT : les époux ont anticipé et l’un donne le mandat de représenter l’autre et manifester sa
volonté à sa place (art 218)
SOIT : rien n’est prévu alors on prévoit une habilitation judiciaire : le juge permet au conjoint
de représenter son époux dans l’impossibilité et le juge détermine les conditions (art 219)
Alors art 220-1 et 221-2 : on saisit le juge aux affaires familiales pour prescrire des mesures
d’interdiction faites à l’époux (ex : lui interdire de retirer des sous sur un compte bancaire OU
disposer individuellement des biens meubles)
Le juge constate :
Un époux qui manque gravement à ses obligations
Il met en péril l’intérêt de la famille
Il y a urgence (le péril est imminent)
Les mesures sont temporaires (max 3 ans) car après c’est le divorce
Art 220-3 :
24
Chapitre 3 : La dissolution
Toutes les règles vont trouver application à ce moment-là car l’un reproche à l’autre
manquement de ses devoirs
« L’idée du droit qui est né des échanges est profondément étrangère à la société conjugale »
= il n’entre que comme le médecin dans un couple sinon on en n’a pas besoin
a) Le décès
Évident mais paradoxal car on peut se marier avec un mort (mariage posthume sous forme
de fiction)
Jusqu’en 2004 : la veuve ne pouvait pas se remarier avant le délai de viduité (300 jours) car
idée de délai pour savoir qui est le père.
NOW : dès le lendemain on peut
Les ex-époux ne deviennent pas des étrangers l’un pour l’autre = union par-delà la mort
Point de vue extra patrimonial : le conjoint peut conserver le nom du conjoint mort.
Si décès : il y a un empêchement relatif dans le lien d’alliance.
Point de vue patrimonial : le conjoint est héritier légal (= on n’a pas besoin de le
prévoir dans un testament = depuis 2001).
Si l’époux décède et laisse des descendants, l’autre a un choix : SOIT il recueille
¼ de la succession SOIT la totalité en usufruit
Si l’époux ne laisse pas de descendants :
b) L’absence
Art 112 et suivants : une personne a cessé de paraitre à son domicile
ART 296
A la fin de cette séparation :
25
SOIT les époux reprennent la vie commune donc tout reprend comme avant sauf le
régime matrimonial, si les époux veulent une communauté
SOIT un époux ou les 2 veulent convertir la séparation de corps en divorce alors
Art 306 : « A la demande de l’un des époux, le jugement de SDC est converti de plein droit au
divorce si elle a duré 2 ans »
La procédure de divorce
= Lorsqu’il y a un accord des époux sur les principes mais désaccord sur les
conséquences/effets
Initialement les époux peuvent rétracter leur acceptation à tout moment MAIS désormais on
essaie de le favoriser ce type de divorce car semi-contentieux
26
DONC pas de possibilité de rétraction de l’acceptation même par la voie d’appel (233 alinéa
4 du CC)
SAUF une hypothèse → en cas de vice de consentement, acceptation peut être retirée
ART 233
> alinéa 2 → permet aux époux d’accepter le principe de la rupture par acte sous seing privé
contresigné par avocat (même idée que divorce extra-jud et l’intérêt est procédural en
enlevant une charge au juge)
> alinéa 3 → acceptation peut intervenir à tout stade de la procédure
La loi de 2004 → divorce par acceptation MAIS sans considération des faits ou des torts à
l’origine de la rupture
Pourquoi cette précision ? car avant, les époux devaient faire un état des lieux des faits
qui les a amené aux divorces MAIS ajd plus besoin de justification, de devoir divorcer pour
des raisons = appelé un divorce faillite et détaché de toute cause objective factuelle
(précisé par l’art 233)
Art 234 → le juge doit avoir la conviction que les époux ont donné tout les 2 leur accord pour
donner sa décision = si c’est le cas, il doit prononcer le divorce et statuer sur les effets de
celui-ci
⇒ Loi de 2004 = assouplissement des conditions qui amène au droit au divorce avec une
réduction de la durée de séparation qui est désormais de 2 ans pour faire une
l’assignation en divorce
Loi de 2019 entré en vigueur en 2021 = aujourd’hui nécessité de 1 ans au jour où le juge
statue
si on ingère volontairement une substance (alcool, drogue) et que cela nous fait
commettre une faute = responsable
si on est atteint d’un trouble = irresponsable
la réconciliation n’efface uniquement les fautes antérieurs qui ont été connu par l’époux
DONC on peut demander un divorce pour faute pour un fait découvert après la réconciliation
ou pour un fait qui a été pardonné mais qui se répète après (car le pardon est conditionnel
“on pardonne à condition que..”)
il peut se défendre sur les fautes qu’on lui reproche en considérant que les conditions
de la faute ne sont pas remplis
il peut lui même reprocher des fautes à son conjoint à titre d’excuse (art 245 alinéa 1)
cad qu’il va montrer qu’il a commis cette faute mais que cette dernière est excusée
par les fautes du demandeur, sans pour autant demander un divorce pour faute et
si c’est admis = mariage maintenu
former une demande reconventionnelle pour altération définitive du lien conjugale →
étudier d’abord celle du divorce pour faute et si refus alors automatiquement statue
sur l’altération
Ils se produisent quand le divorce est irrévocable (= jugement ne peut plus être attaqué par
aucune voie de recours)
2 situations :
Soit ils se mettent d’accord (ex : divorce par consentement mutuel)
Soit désaccord : ART 252 alinéa 4 = les époux soumettent au juge (au moment de la
demande de divorce) un projet de liquidation
ART 268 : en cas de divorce contentieux : soumettre au juge pendant le divorce
ART 267 : le juge statue quand pas de règlement conventionnel par les époux
Si le logement appartient qu’à un seul alors le juge peut créer un « bail forcé » : il
concède le logement à bail au conjoint qui n’est pas proprio (art 285-1). A la condition
qu’il y a des enfants et qu’ils y vivent régulièrement avec l’époux. Le juge a la
possibilité de résilier le bail.
Les donations :
Dans leur convention : 2 types
Des avantages présents = irrévocable
Biens avenir : elle prend effet au décès d’un époux. MAIS elles sont révocables
(exception : l’époux donateur peut décider de les maintenir)
Situation spéciale :
ART 278 : en cas de divorce par consentement mutuel montant et modalités de la
prestation sont fixés par la convention
ART 268 et 279-1 : hors divorce par consentement mutuel : les époux peuvent fixer
par convention le montant et modalités de la prestation (donc utiliser ceux
applicables pour divorce consentement 278 et 279)
Quoi faire si la cause de déséquilibre est antérieure au mariage ? l’un des époux fait fortune
avant le mariage. On ne prend en compte que les déséquilibres pendant le mariage
Jurisprudence : Il n’y a pas lieu de compenser une différence de rémunérations entre
des époux lorsqu’elle est due à une différence de qualification existant avant le
mariage et qu’elle ne résulte pas d’un choix fait dans l’intérêt de la famille (Civ 1ère
26/10/2011 n°10-25.659).
31
Art 271 : les critères (pour fixer le montant : prise en compte du besoin et des ressources) :
c) Durée du mariage (pas longtemps : moins de 10 ans)
d) Age + état de santé des époux car la possibilité d’avoir de nouvelles ressources ou de
se remarier
e) Le patrimoine de chacun
f) La situation professionnelle
g) Les conséquences des choix professionnels faits par l’un des époux pour les besoins
de la famille ou pour favoriser la carrière pro de l’autre époux
h) Les droits existants et prévisibles des époux : la prévisibilité des retraites + la
succession entre-t-elle dans les droits prévisibles ?
Le juge n’est pas obligé de prendre en compte ces critères
MAIS : le juge est obligé de tenir compte du critère de la vie de l’époux en concubinage avec
un tiers et que ce concubinage entraine une réduction des charges.
FORME :
Le capital (= modalités d’exécution de la prestation) ART 274
Versement d’une somme d’argent (+ garanties : ART 277)
Le droit de propriété (attribution de biens en propriété ou d’un droit. Temporaire ou
viager d’usage) :
o Si l’attribution s’est faite à titre gratuit (succession ou donation), le juge doit
avoir l’accord de l’époux débiteur.
Chapitre 1 : LE PACS
Création : 1999 suite à une demande sociale (volonté de reconnaissance des couples de
même sexe mais ça concerne aussi les couples hétéro)
Reconnaissance juridique qui ne va pas jusqu’au mariage équivalent aujourd’hui des
fiançailles
Défini à l’art 515-1 : affirmation de la nature contractuelle volonté du législateur de
distinguer le mariage du pacs et conserver la nature spécifique institutionnelle du mariage
Section 1 : la formation
5 conditions de fond :
1. 2 personnes
2. Consentement :
o Au jour de la conclusion du pacs
o Pas de vice de consentement (erreur, violence, dol)
3. Avoir la capacité de contracter : être majeur mais aucune dispense ne peut être
accordée (alors que pour le mariage oui pour des situations spéciales) car si on pense
que le motif grave est la grossesse (comme pour le mariage) ça ne suffit pas pour se
pacser (car pas d’enjeu de présomption de paternité).
4. Ne pas être dans une autre union de droit : art 515-2 prévoit que les 2 personnes ne
doivent pas déjà être mariées ou pacsées. MAIS : elles peuvent être en concubinage
5. Les empêchements : l’inceste : la conclusion du pacs est interdite :
o Entre ascendants + descendants en ligne direct
o Entre alliés en ligne direct (beau-père, belle-mère…)
o Entre collatéraux jusqu’au 3e degrés (frère, sœur, oncle, tante)
Conditions de forme
Acte sous seing privé : avant 2016 sous grief au tribunal / depuis 2016 : déclaration conjointe
devant l’officier d’état civil à la mairie (rapprochement avec le mariage)
34
Acte notarié : il recueille la déclaration conjointe + formalité du pacs + pacs posé sur l’état
civil
MAIS 2 devoirs :
Communauté de vie : engagement
Assistance entre les partenaires (comme celui du mariage) : obligation d’apporter un
soutien mutuel dans les difficultés de l’existence (l’autre peut être désigné tuteur ou
curateur)
Arrêt du 5 juin 2002 : considération d’un devoir de fidélité dans le pacs qui découle de la
communauté de vie. Ce jugement est isolé il n’a jamais été confirmé par la CourCass
Art 515-5-2 : prévoit une liste de biens qui vont rester la propriété privée des partenaires (
Section 3 : la dissolution
ART 515-6 et 515-7
Les causes :
Le décès : ART 515-7 alinéa 1 (effets : ART 515-6)
Le mariage : ART 515-7 alinéa 1
Le consentement mutuel (515-7 alinéa 3 et 4)
35
MAIS : si les circonstances de la rupture sont brutales alors dommages et intérêts. Comme
pour la rupture des fiançailles : la rupture n’est pas fautive mais les circonstances oui.
ART 515-7 alinéa 10 : liquidation des droits + obligations qui résultent du pacs
Si régime de séparation de bien = facile MAIS si chacun demande un bien alors il faut prouver
par tout moyen, si personne ne parvient à prouver chacun à 50%
Si indivision : tous les biens individuels par moitié et aucun recours n’est possible concernant
la répartition moitié-moitié
Aucune prestation compensatoire : pour le pacs, la loi ne rend pas le partenaire héritier
seul le testament rend son partenaire héritier
Avantage du pacs en succession : droits de taxation (équivalent à ceux des époux)