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Master 

: science juridique 
Module : Droit de la famille

Le mariage mixte et le Maroc

Préparé par :
ESSATTI Maryam

Sous l’encadrement :

Pr. EL OUAZZANNI Ahmed

Année universitaire 2022 – 2023

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Introduction

Si le droit de la famille Marocain de 2004 définit le mariage comme « un pacte fondé
sur le consentement mutuel en vue d’établir une union et durable entre un homme et une
femme» Article 4.

Il convient de signaler qu’en raison du développement des relations internationales et


des facilités de communication entre les peuples surtout dans nos jours par des réseaux
virtuels on est face d’un concept qui s’appelle le mariage mixte ; c’est l’union conclu entre
deux personnes de cultures, nationalités, ainsi que des religions différentes. En effet, personne
ne peut ignorer l’évolution de l’institution du mariage mixte dès la période de protectorat
jusqu’à nos jours. Au paravent c’était le critère de nationalité qui était la base du mariage
mixte, ensuite le critère de la religion est apparu également, mais actuellement est considérée
comme mariage mixte l’union de deux personnes marocain et étranger de statut différent,
dans ce sens le tribunal de premier instance de Casablanca a émis un jugement en 20 Janvier
1994 dans lequel il a défini le mariage mixte en citant 5 cas.

Vu que le mariage mixte est très répondu non seulement dans notre société mais dans
le monde généralement, Prenons la France à titre d’exemple. En 2015 ,12.500 mariages
mixtes célébrés en France ont uni une personne de nationalité française à un conjoint d’une
nationalité du Maghreb, force est de constater que le mariage entre français et marocains sont
de plus en plus fréquents selon les derniers chiffres publiés par l’institut national français de la
statistique et des études économiques. Concernant le Maroc et le contexte de la mixité il y’a
une prédominance des Européens parmi les conjoints étrangers cette tendance s’explique par
l’ancienneté de l’émigration marocaine dans ces pays (France, Hollande, et Belgique) et aussi
par la facilité du mariage et sa législation.

En effet, on est dans un contexte ou la mixité est au cœur de débat parce qu’elle pose
d’énorme problèmes et difficultés à cause de la différence entre les conjoints non seulement
culturels mais aussi réglementaire ; il convient de noter que le code de la famille est inspiré du
droit musulman alors que les autres pays peuvent être musulman aussi (ici on est face juste au
critère de nationalité qui fait la mixité ) ou laïc (les pays Européens il y’a que la nationalité
qui détermine le statut personnel ) . Au Maroc il y’a également la confession, quant à la
société et ses institutions on trouve à titre d’exemple la polygamie, la répudiation,
l’empêchement au mariage à cause de l’allaitement sont connus en droit Marocain dans la

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mesure où il ne sont pas prises en considération dans d’autres sociétés surtout les Européens ,
en revanche on trouve que l’adoption, la reconnaissance d’enfant naturel sont règlementés en
droit Français mais ils ne peuvent jamais exister au Maroc pour leurs contrariété à l’ordre
public marocain . Cette différence de réglementations et d’institutions des couples mixtes
nous pousse à s’interroger sur les enjeux pratiques que rencontrent les familles mixtes au
Maroc.

Afin de répondre à cette problématique on va mettre en relief les conditions de validité


des contrats de mariages mixtes dans la mesure ou la deuxième partie sera dédier aux effets de
ce mariage aussi que les problèmes rencontrés par les conjoints mixtes.

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Plan

Première partie : les conditions de validité de l’acte de


mariage mixte

Chapitre 1 : le mariage célébré au Maroc

Chapitre 2 : le mariage célébré dans le pays étranger (la


France comme exemple)

Deuxième partie : les sources de confusion des couples


mixtes

Chapitre 1 : le régime matrimonial

Chapitre 2 : le régime successoral

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Première partie : les conditions de validité de l’acte de
mariage mixte

D’après les entretiens qui ont été effectués avec des familles mixtes composant d’un
conjoint marocain et l’autre étranger, pas forcément Français, ces familles mixtes sont
confrontées à des incertitudes quant au droit applicable pour la validation de leur contrat de
mariage.

Afin de traiter ces conditions on distingue entre le mariage célébré au Maroc (chapitre
1) et le mariage célébré à l’étranger (chapitre 2).

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Chapitre 1 : le mariage célébré au Maroc :

la convention de 10/08/1981, établie entre le Maroc et la France et répliquée par


d’autres pays par la suite, permet à deux personnes de deux origines différentes de se marier
dans leur pays de résidence sans avoir à se marier une seconde fois dans le pays de
nationalité de l’autre conjoint mais il faut obligatoirement faire une transcription du mariage
dans un délai de deux mois ,à défaut , il y’aura pas de mariage aux yeux des autorités
marocaines et cela peut poser énormes problèmes en ce qui concerne les effets de ce mariage
(filiation – succession …etc. )

En fait, le respect de la loi nationale des époux est toujours exigé pour que le contrat
de mariage du couple mixte soit valable, il convient de signaler qu’il faut toujours respecter la
loi marocaine pour les conditions de fond ainsi que les conditions de forme même si le
mariage a été célébré à l’étranger. Le droit français admet le principe du lieu de la célébration
concernant les conditions de forme pour la validité du mariage des français célébrés à
l’étranger.

Ainsi les conditions de validité de contrat de mariage au Maroc (le consentement, la dot, les
empêchements au mariage), la religion … peuvent poser des problèmes que ne peux pas les
ignorer notamment pour la femme marocaine qui compte se marier avec un non musulman
dans ce cas le mariage est nul sauf au cas où le futur époux convertir à l’islam. Il convient de
mentionner que la conversion à l’islam doit se faire par une déclaration devant les Adouls de
vouloir adopter la religion musulmane. Cet acte de conversion est consigné sur un registre
spécial tenu à cet effet au tribunal.

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Chapitre 2 : le mariage célébré dans le pays étranger (la France comme
exemple) :

Le mariage mixte d’un marocain avec un étranger le dahir de 4Mars 1960, exige une
double célébration alors que ce mariage doit être célébré en premier lieu devant les adouls si
le conjoint musulman et/ou marocain et devant les rabbins si le marocain est de confession
juive et il faut que ce mariage sera conclu devant l’officier de l’état civil.

Quant au mariage entre français et marocains est soumis pour sa validité à la loi
nationale de chacun des deux futurs époux en ce qui concerne les conditions de fond, et à la
loi française concernant les conditions de forme. Néanmoins le législateur marocain exige le
respect du statut personnel du conjoint marocain même si la célébration du mariage a lieu à
l’étranger.

Malgré l’existence des conventions qui régissent le mariage mixte et les lois qui
facilitent ledit mariage cela n’empêchent pas que les couples mixtes sont confrontés à des
incertitudes quant au droit applicable et assez des difficultés et incompréhension notamment
au niveau du régime matrimonial et de la succession. Cela ne pousse à s’interroger sur ces
points dans une deuxième partie.

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Deuxième partie : les sources de confusion des couples mixtes

Nul ne peut nier que les couples mixtes souffrent d’assez problèmes à cause des
différents régimes juridique de leurs pays, ainsi que la religion, notamment en ce qui concerne
le régime matrimonial applicable (chapitre 1) et celui de la succession (chapitre 2).

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Chapitre 1 : le régime matrimonial

Le régime matrimonial est le régime des biens qui constitue également une source de
confusion.

Au Maroc, le régime matrimonial légale est la séparation des biens selon l’article 49
du code de la famille cela veut dire que chacun des conjoints gère son patrimoine propre
pendant le mariage et le récupère à la dissolution, force est de constater que ce régime est de
nature religieuse l’islam.

En Europe c’est le régime matrimonial de la communauté des biens qui s’applique, ici
on est face d’une question primordiale quelle est la loi applicable ?

Dans le cas d’un mariage mixte, la loi applicable aux régimes matrimoniaux est celle de la
première résidence habituelle du couple.

Comme nous l’avons expliqué dans sur les régimes matrimoniaux, en France, le


régime matrimonial de la communauté réduite aux acquêts est systématiquement attribuée. Ce
régime signifie que tous les biens acquis avant le mariage ou reçus par donation ou
succession durant le mariage sont des biens propres appartenant à chacun des époux. Ainsi,
tous les biens achetés durant le mariage sont des biens communs.

En revanche si le couple mixte réside à l’étranger et que l’un des conjoints est
marocain, c’est le code marocain de la famille qui va s’appliquer à ce mariage ce qui implique
un régime de séparation des biens.

Grâce à un contrat de mariage, les époux sont libres de choisir leur régime matrimonial
séparation des biens, communauté universelle. Mais il faut que le couple mentionne son choix
dans le contrat de mariage.

En effet il y’a une autre solution mais peu utiliser c’est la convention matrimoniale ; si
les époux le souhaitent il y’a la possibilité d’établir une convention matrimoniale entre eux,
néanmoins il reste une option peu pratiquée. C’est un avenant à l’acte de mariage dans lequel
les conjoints déclarent les biens qu’ils repartissent entre eux.

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Non seulement le régime matrimonial qui constitue la source de confusion pour le
mariage mixte mais également le régime successoral qu’on va le développer dans le deuxième
chapitre.

Chapitre 2 : le régime successoral

Le mariage mixte ne veut pas forcément dire un mariage des personnes des différentes
nationalités mais il existe également le cas des différentes religions musulman avec non
musulman cela pose un grand problème en ce qui concerne le régime successoral. Selon
l’article 332 du code de la famille la succession entre musulman et non musulman est
interdite. Dans ce cas la solution juridique est le testament.

En cas d’une femme étrangère non converti à l’islam mariée avec un homme marocain
musulman pour ce dernier la solution est leg.

Les enfants de cette femme peuvent héritier d’elle sans aucun problème.

Conformément au règlement européen 650/2012 le non marocain peut choisir la loi applicable
à la succession de ses biens qui se trouve dans un pays de l’union européenne à partir de
moment où il porte la nationalité de ce pays.

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Bibliographie
Bouchra, J. (s.d.). problème du couple mixte face au droit interne et droit international privé (cas franco-
marocain

DAHIR N°1-04-22(3 FéVRIER 2004) PORTANT PROMULGATION DE LA LOIS N°70_03 PORTANT CODE
DE LA FAMILLE. (s.d.).

Hassan, E. A. (s.d.). Mariage mixte ( Attention aux statistiques officielles . L'ECONOMISTE.

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https://o-maroc.com/mariage-mixte-principes-base. (s.d.).

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MANAF, A. (s.d.). problémes du couple mixte face au droit et la société. impremerie NAJAH EL JADIDA
1990.

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