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FACULTE POLYDISCIPLINAIRE
BENI MELLAL
DEDICACE
; A ma grande Famille ;
2
REMERCIEMENTS
Pour un pareil travail, on n’est jamais complet, voire parfait. Notre
ambition est de mettre en pratique presque toutes les techniques de recherche
scientifiques que nous avons acquises tout au long de notre cursus
universitaire.
3
« La possession est une amitié entre l’homme et les choses ».
4
LISTES D’ABREVIATIONS
P : Page.
S : Suivant.
. الصفحة: ص
. مرجع سابق: س.م
السنة: س
. المطبعة أو الطبعة: ط
. مجلة ملفات عقارية: ع.م.م
. مجلة قضاء المجلس ا لعلى: ع.م.ق.م
. مجلة القضاء والقانون: ق.ق.م
5
INTRODUCTION
Il va de soi que le droit de propriété(1) est le premier des droits réels
que toutes les sociétés(2) ont reconnu et que tous les droits positifs ont
consacrés. Ainsi, les modes d’acquisition de la propriété sont légion. A
chaque mode sa propre origine. Celle-ci peut se présenter sous forme d’un
(1)Dans son art 35, la nouvelle constitution marocaine, adoptée par référendum populaire le 1er juillet 2011,
prévoit ce qui suit : « Le droit de propriété est garanti. La loi peut en limiter l'étendue et l'exercice si les
exigences du développement économique et social de la Nation le nécessitent. Il ne peut être procédé à
l'expropriation que dans les cas et les formes prévus par la loi. Sur le plan international, ce droit est également
protégé, et ce en vertu, entre autres, de l’’art 17 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen prévoyant
: « Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a droit à la propriété ».
(2)Selon une maxime populaire, très célèbre dans la culture marocaine : il y a deux choses pour lesquelles on
est prêts à mourir : notre progéniture et notre terre.
(3)Cette distinction repose sur les circonstances d’après lesquelles une personne se prétend titulaire d’un droit.
Elle est en conséquence fondée sur la volonté ou l’absence de celle-ci de ceux qui créent le droit. Si l’acte
juridique, d’une manière générale, est une manifestation de volonté destinée à créer des effets de droit, le fait
juridique sera, et il l’est, un événement qui crée, transmet ou éteint un droit sans qu’une personne ait voulu ce
résultat.
(4)Cette école orthodoxe se rattache à l’Imam malik Ibn Anas né à Médine en 93 de l’Hégire (709) et mort en
179 H (795). La base de son système repose sur la pratique et les usages de la ville de Médine. Sa méthode
consiste,
6
Cette dernière était, ex-nihilo, régie par les dispositions consacrées par l’école
de Malik, n’étant pas prise en considération par le dahir de1915 relatif au
régime de l’immatriculation. Par conséquent, il a fallu attendre jusqu’à la
promulgation du code des droits réels (5) qui est venu unifier et partant de là
harmoniser le régime juridique applicable aussi bien aux immeubles
immatriculés qu’à ceux non immatriculés. Par ailleurs, aujourd’hui comme
depuis l’adoption dudit code, la possession, étant un essai de synthèse du droit
musulman, apparaît avec un visage nouveau et jeune, tout en conservant son
charme ancestral.
ayant pour intitulé la possession, et ce à partir de l’art 239 jusqu’à l’art 263(6).
De la sorte,
d’après Ibn Khaldoun dans la recherche et l’étude de la manière d’agir et de décider particulière au prophète.
C’est pourquoi son école est dite celle des gens du Hadith (ahl-al hadith). Malik est l’auteur du Mouattà (la voie
aplanie).
-Pour plus de détails, voir :
- BOUSSETTA Mourad : la coutume en droit marocain : aspects historiques et contemporains, thèse
pour l’obtention de doctorat, université de Lille 2, 1992, à partir de la page 168 à la page 175.
- KHATTABI Mustapha : esquisse des notions fondamentales du droit musulman, communication faite
au 16 ème congrès de l’Institut International de Droit d’Expression Française (I.D.E.F) tenu à Rabat du 20 au
27 novembre 1983 sur le thème général : « Capacité des droits canonique, hébraïque et islamique à
appréhender les problèmes de notre temps », publié à la revue marocaine du droit, p. 17
(5)Il est adopté en vertu de la loi n° 39.08 relative promulguée par le dahir n° 1.11.178 le 25 DihiJja 1432 (22
novembre 2011) portant application dudit code. Ce dahir est publié au B.O n° 5998 en date du 27 Dihijj 1432
(24 novembre 2011). Il est entré en vigueur après six mois à compter de la date de sa publication au B.O.
Prévoit l’art 334.
(6)Ces dispositions sont situées dans le titre premier intitulé : des causes d’acquisition de la propriété,
troisième chapitre, titre deuxième, livre premier. Ce dernier est divisé en quatre sections, ainsi qui suit :
7
l’acquisition de la propriété de l’immeuble(7) via la possession dépend de
l’existence de certaines qualités sine quibus non. Le droit s’incline donc
devant le fait lorsque celui-ci est significatif. Il avantage celui qui exploite
l’immeuble pendant un certain délai au détriment de celui qui est le propriétaire
passif. Est-il toujours que quelques circonstances empêchent le dépossédé de
revendiquer son droit en temps opportun. Dans ce cas, l’effet de la possession
ne peut jouer à son égard. Cependant une fois cet empêchement levé, le délai
de la prescription commence à courir.
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1. PROBLEMATIQUE : Dans quelle mesure la propriété immobilière
peut-elle s’acquérir par la possession en droit marocain ?
Cette problématique sera, tant que peut se faire, mise en exergue à la
lumière des dispositions juridiques, d’une part, et de la jurisprudence d’autre
part. Pour ce faire, il est digne d’intérêt d’adopter un plan divisé en deux
grands chapitres principaux. Le premier chapitre traitera des règles de fond
régissant la possession, pourvu que soient traitées dans le deuxième chapitre
les règles de forme qui organisent la possession.
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PREMIER CHAPITRE
LES REGLES DE FOND REGISSANT LA
POSSESSION
Il est de fait que les règles de fond sont celles qui déterminent
l’ensemble des droits et obligations dont peut jouir tout sujet de droit. A ce
sujet, la possession se fonde sur deux éléments (section1) diamétralement
corrélatifs. Ces derniers doivent représenter certaines qualités (section2).
Faute de quoi le dépossédé (al- mouh’ouizo àalayehi) peut invoquer
l’invalidité de la possession en opposant au possesseur un vice qui aurait pu
entacher sa possession (section 3).
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Paragraphe 1 : Définition de la possession
donné aucune définition à la possession. C’est là une lacune (10). Ceci étant,
l’art 239/1 s’est contenté d’énumérer tour à tour les éléments que toute
possession peut ou doit comporter. Ledit art énonce : « la prescription
acquisitive est établie par la maîtrise de fait sur l’immeuble avec l’intention de
l’acquérir ». Il s’agit en premier lieu d’un élément matériel, et d’un autre
moral, en second lieu. Ces deux éléments sont connus sous l’appellation «
(9)En vertu de l’art 2255 du code civil français : « La possession est la détention ou la jouissance d'une chose
ou d'un droit que nous tenons ou que nous exerçons par nous-mêmes, ou par un autre qui la tient ou qui l'exerce
en notre nom ». L’art 2262 rajoute : Les actes de pure faculté et ceux de simple tolérance ne peuvent fonder ni
possession ni prescription.
-Voir le code civil - Dernière modification le 14 février 2020 - Document généré le 17 février 2020, Copyright
(C) 2007-2020 Légifrance.
(10)De notre position, on n’est point d’accord avec ceux qui disent que le fait de définir est une tâche qui ne
relève pas de la compétence du législateur, mais de celle de la doctrine, car aucun texte ne le dit expressément.
Ceci d’une part, d’autre part, le législateur tantôt définit, tantôt ne définit pas. Certaines législations définissent
une institution juridique, alors que d’autres ne la définissent pas.
(11)Elle permet, sous certaines conditions, l’acquisition de la propriété par usucapion parce que ses deux
éléments constitutifs sont réunis : le pouvoir de fait sur la choses ( corpus) dit en arabe Al haouz, et la volonté
de traiter cette chose comme sienne( animus domini). Celle-ci se distingue de la possessio naturalis (la
possession naturelle), dite également la possession corporalis (la possession corporelle), possession incomplète
à laquelle manque l’animus domini : celui qui a la maîtrise de fait sur une chose l’exerce en vertu d’un titre
impliquant la reconnaissance du droit d’un tiers et l’obligation à restituer, comme le locataire, le dépositaire ou
l’usufruitier ; il ne peut donc en acquérir la propriété par prescription. En droit moderne, on parle de possession
précaire ou de détention.
11
cette notion de possession. Selon cette doctrine, la possession est un pouvoir
réel ou une maîtrise effective (domination) sur une chose mobilière ou
immobilière ou sur un droit réel résultant de cette même chose (12). C’est
donc une appréhension ou emprise matérielle dite pouvoir de fait. Ce dernier
peut apparaître sous différentes manifestations : plantation, culture ou
cultivation, destruction, construction ou habitation. Ce pouvoir de fait
correspond au droit de propriété exercé sur une chose avec une âme de
propriétaire, qui permet à son titulaire d’exercer une protection possessoire du
bien se trouvant sous sa main.
-Voir :
- Henri ROLAND : lexique juridique, expressions latines, 5ème
éd.
- Notons que le petit robert, micro, éd Edouard
Trouillez, 5ème éd. 2013, explique le verbe possédé
comme suit : posséder (verbe translatif) est avoir
quelque chose à sa disposition.
-Si les termes possession et détention, d’une optique
toute civiliste, reçoivent la même traduction en
arabe à savoir Al-hiyaza ou Al-haouz, leurs sens -
chacun- ne reviennent au même ; couvrant chacun une
acception variée, juridiquement parlant. En droit
pénal, le terme détention a une acception
particulière.
- Voir :
-Mohamed CHAFI, lexique juridique français-arabe,
5ème éd. imp. PAPETERIE EL WATANYA, Marrakech, p. 130
et 296.
-Ibrahim NAJJAR, Ahmed Zaki BADAOUI et Youssef
12
Chellah : DICTIONNAIRE JURIDIQUE, français-
arabe, 7ème éd. imp. LIBRAIRIE DU LIBAN, p. 100
et 224.
12
Cette définition est incomplète pour ne pas dire fausse, et ce pour la
simple raison qu’elle néglige la voie par laquelle le possesseur peut entrer en
possession de l’immeuble ; si bien que la mainmise peut avoir lieu suite à une
violence ou à un acte illégitime dit en droit voie de fait.
psychologique (14).
(13)Il est de tradition de souligner, depuis Paul, que la possession suppose « le corpus et l’animus » et non «
l’animus ou le corpus ». Ils forment une indécomposable unité.
(14) Cette déduction est issue de la jurisprudence et de la doctrine.
(15)G. CORNU : vocabulaire juridique, Association CAPITANT, 4ème éd. PUF, 2003, V° corpus, p. 87.
13
ou disposition, le droit réel possédé(16). Disons en définitive que le corpus est
tout simplement un fait matériel se matérialisant par la détention de la chose.
C’est la volonté d’être titulaire du droit, tandis que le corpus est une
14
Paragraphe 1 : Les conditions de la possession (19)
Est condition tout ce qui sert de fondement pour la validité d’une chose.
Par suite, la validité de la possession nécessite la présence de certaines
de droits et à les exercer par soi-même, et aussi à assumer des obligations (21).
La capacité, ici, est un attribut de la personne du possesseur. Il s’agit ici de la
capacité
(19)Elles sont énumérées l’un après l’autre par l’art 240 de la loi n° 39-08.
(20)Dans l’un de ses arrêts la cour de cassation confirme que les conditions servant de base à l’établissement
de la possession sont celles connues de la doctrine, à savoir : la mainmise, la revendication, l’écoulement de la
durée, la disposition, l’absence de conteste et le témoignage testamentaire.
:ينظر
11/3/3/4418 في الملف المدني عدد. 23 ص2. العدد، ع.م.م. الصادر عن محكمة النقض منشور ب: . 107 القرار عدد
(21)Elle peut être de jouissance ou d’exercice. Prévoit l’art 206 du code de la famille. De même, l’incapacité est
une mesure d’exception qui ne peut résulter que d’une disposition légale comme l’énonce l’alinéa 2 de l’art 3 du
dahir des obligations et contrats marocain .
15
d’exercice attendu que le possesseur doit jouir de sa pleine capacité qui est
selon l’art 208 du code de la famille une faculté qu’a une personne d’exercer
ses droits personnels et patrimoniaux et qui rend ses actes valides. Cette
capacité ainsi entendue est une question d’âge dit de majorité et fixé selon
l’art 209 du code susmentionné à dix-huit ans grégoriens révolus.
A vrai dire, cette condition n’est expressément pas prévue par la loi. Elle
est déduite des termes de l’alinéa 3 de l’art 243 de la loi 39.08. Cet alinéa
prévoit : « l’incapable ou le partiellement incapable peut acquérir la possession
par son représentant légal pour son propre compte ». Il en ressort que seul le
capable, in principio, peut posséder, l’incapable aussi, mais par exception.
L’art 243 dans son alinéa 3 distingue entre l’incapable -c’est-à-dire celui dont
(22)Conformément aux dispositions de l’art 213 du code de la famille, la capacité d’exercice est limitées dans les
cas suivants :
1) l’enfant qui, ayant atteint l’âge de discernement, n’a pas atteint celui de la majorité ;
2) le prodigue ;
3) le faible d’esprit.
-Conformément à l’art 217 du code de a famille, ne jouit de la capacité d’exercice :
1) l’enfant qui n’a pas atteint l’âge de discernement ;
2) le dément et celui qui a perdu la raison ;
3) la personne qui perd la raison de manière discontinue a pleine capacité durant ses moments de lucidité.
(23) Il peut être légal, testamentaire ou datif.
16
B. La nationalité(24)
Seuls les nationaux peuvent posséder. En aucun cas les étrangers.
Également, cette condition n’est expressément pas prévue par la loi. On l’a
déduite des termes de l’art 39/2 qui prévoit : « cette possession ne peut être
confiée aux non- marocains ». Ainsi, le Marocain est l’enfant né d’un père ou
d’une mère marocaine. Est marocain aussi l’enfant né au Maroc de parents
inconnus. Toutefois, l’enfant né au Maroc de parents inconnus sera réputé
n’avoir jamais été Marocain, si au cours de sa minorité, sa filiation est établie
à l’égard d’un étranger, et s’il a, conformément à la loi nationale de cet
-Pour plus de développement, voir les articles 229, 230 et ss du code de la famille. Ce dahir n° 1-04-22 du 12
Hija 1424 (3 février 2004) portant promulgation de la loi n° 70-03 est publié au B.O n° 5358 du 2 ramadan 1426
(6 octobre 2005), p. 667.
(24)Elle est régie par le code de la nationalité marocaine promulgué en vertu du dahir n° 1-58-250 du 21 safar
(6 septembre 1958), publié au B.O n° 2394 du 12 septembre 1958, p. 1492.
(25)Voir les articles 6 et 7 du code de la nationalité.
(26)Voir l’art 8 du code de la nationalité.
17
une résidence habituelle régulière au Maroc (nationalité jus soli). Également,
peut déclarer opter pour la nationalité marocaine toute personne née au Maroc
de parents étrangers et ayant une résidence habituelle et régulière au Maroc,
dont le père lui-même est né au Maroc, lorsque ce dernier se rattache à un
pays dont la fraction majoritaire de la population est constituée par une
communauté ayant pour langue l’arabe ou pour religion l’Islam et appartenant
C. La revendication
coindivisaire(29).
18
E. la disposition (at-tassarouf )(30)
(32)
11/3/34418. تحت في الملف المدني عدد23 .ص2 العدد،ع.م. م. منشور ب، الصادر عن محكمة النقض107 : قرار صادر
20
G. Inexistence du lien de parenté
Selon l’art 255/2, il n’y a pas lieu à possession entre le père et son
(33)Le fils est la traduction du mot Iben. Ce terme ne vise que le sexe masculin, à l’exclusion de tout autre sexe.
:ينظر
63/07/ في الملف الشرعي رقم132 ص1989/ 43 و42 العدادان، ع.م.ق.م. منشور ب،. ، القرار الصادر عن المجلس ا العلى
Nous constatons que le législateur, quand il a invoqué la notion de père, il l’a accompagnée d’un nom singulier
(son fils), alors quand il a invoqué celle de mère, il l’a acompagnée d’un nom pluriel (ses fils). Ce pluriel va
dans le sens de considérer en jeu de possession les enfants même illégitimes, c’est-à-dire naturels. Autrement
dit, il se peut que la mère ait deux enfants utérins, et que l’un est issu d’un mariage, alors que l’autre est issu
d’une relation sexuelle illégale. Les deux donc ne peuvent posséder ce dont leur mère est propriétaire, étant liées
à leur mère par un lien naturel. On dit alors que l’enfant suit toujours sa mère.
(35)En droit successoral, l’usage de ce terme fait considérer aussi bien le sexe masculin que le sexe féminin.
20
considérations relationnelles, voire humaines qu’impose ce lien à l’époux au
même titre qu’à l’épouse.
l’encontre des proches. Dans tel cas, une durée de 40 ans est nécessaire (38).
(36)Selon un hadith du prophète Mohamed : « si quelqu’un possède une chose pendant dix ans, il est à lui ».
(37)Le dahir des obligations et contrats n’a pas envisagé la prescription en matière immobilière, il s’est contenté
de régir la prescription en matière d’obligations.
(38)L’art 51 de la loi 39.08 : « Si la possession est exercée par de proches parents qui ne sont pas
copropriétaires et en l’absence de conflit, le délai est quarante ans ; il est de dix ans, en cas de conflit ». On
peut dire que le mot conflit (al-Âadawa) est toute opposition violente de sentiments, d’opinions ou d’intérêts,
qu’elle soit de fait ou de droit.
: ينظر-
ص.. 1989.43 و42 العددان، ع.م.ق.م. منشور ب86/6307 الصادر عن المجلس االعلى في الملف الشرعي رقم1165 : . القرار عدد
.131
21
Il convient de signaler que la possession postérieure à une possession
ancienne est présumée avoir existé à dater de la possession du premier
possesseur(39).
immeubles que l’on peut posséder(40)et d’autres qui ne peuvent en aucun cas
être possédés, vu l’utilité qu’ils procurent à toute la population.
Aux termes de l’art 261 du code des droits réels ne sont pas acquis par
la possession :
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-les biens appartenant à l’Etat ou à l’un de ses démembrements (les
collectivités locales). Il s’agit des biens publics et privés de l’Etat. Ceux-ci
constituent un aspect entre autres de la souveraineté de l’Etat, c’est pourquoi
ils sont imprescriptibles.
soit la durée(41) ».
-les biens Habous (42) : Ils sont dits les waqf-s : ce sont des biens
immobilisés par le fondateur généralement au profit d’une institution, mais
dont la jouissance va aux bénéficiaires qu’il désigne. C’est une institution
charitable établie dans les sociétés musulmanes, mais qui permettaient au
propriétaire de garantir à sa descendance une rente ou la jouissance d’un ou
plusieurs biens. Ils constituent une sorte de biens de mainmorte (43). Ce sont
des biens selon le droit musulman inaliénables et imprescriptible.
.189ص، 20 عدد، منشور بمجلة القصر. /1967/ /1/1 /02 تحت في الملف الشرعي عدد., الصادر عن المجلس ا العلى، 216 عدد: (قرار صادر41)
(42) Voir l’art 51 du code régissant les biens habous (Moudawanat El-awkaf).
(43) Mourad BOUSSETTA : une introduction générale à l’étude du droit, polycopié, 2010/2011, p. 101
23
-les biens des collectivités Soulalia(44) : Ce sont des terres qui
appartiennent aux groupements ethniques. Ne sont pas acquises les terres
collectives par voie de possession quelle que soit la durée écoulée (45).
Seuls les biens melk (47) sont possédables, chose qui exclut tout
(47)Il est évident que le terme melk ainsi utilisé, conformément à une pratique assez courante, ne correspond pas
à son véritable sens (melk : posséder) ; une terre melk est simplement une terre qui fait l’objet d’une propriété
privative, donc un immeuble immatriculé est également un bien melk.
-Voir : PAUL DECROUX : droit foncier marocain, éd. la porte, imp, AL MAARIF AL JADIDA, 2002, p. 17.
(48)Voir l’article premier de la loi n° 14.07 relative à l’immatriculation foncière.
24
Il est digne d’intérêt que le législateur marocain n’a pas pris en
considération la bonne ou la mauvaise foi du possesseur ; de sorte qu’il a
Bien que soit une situation de fait, la possession, si elle est valide,
produit certains effets d’ordre juridique. Ainsi, une fois la possession établie
en bonne et due forme, elle permet simplement d’écarter l’action en
(49)Tel n’est pas le cas en droit civil français. Nous le verrons plus loin.
(50)Les tenants du rite malékite ne reconnaissent pas la possession comme mode d’acquisition de la propriété.
Ils voient que la possession fait éteindre l’action en revendication à charge pour le possesseur de prêter
serement, alors que d’autres n’exigent pas ce serment.
(51)PAUL DECROUX : op. Cit, p. 19.
(52)Par marque contraire, il est entendu tout signe mettant en cause de la possession.
26 25
conduisait en propriétaire. Le propriétaire n’est pas cru dans ses dires par la
. 236. ص، 2009 ،ا لولى. ط، الرباط،الكرامة. ط،الحيازة واالستحقاق في الفقه المالكي والتشريع المغربي: (جواد ا لهروس53).
(54)Le mot prescription en droit moderne une acception autre qu’elle présente naturellement. La prescription,
en effet, signifie tout simplement une écriture mise en avant. Cette qualification est un reste de la procédure
formulaire des Romains. Aujourd’hui, la prescription est un moyen d’acquérir ou de se libérer.
-Voir :
- Abdelmounaim BENAMTI : la possession, mémoire de fin d’étude pour l’obtention du diplôme de
master en droit foncier et management des affaires, soutenu à la FSJES de Meknès, 2018/2019, p. 54 et 55.
- Merlin, Auguste Joseph : de la prescription acquisitive en droit romain et en droit français, thèse pour
l’obtention de doctorat, faculté de droit de Paris, 1857, p. 71
26 26
Dans le même sens, il arrive des fois que la possession soit entachée d’un vice
qui la vide par la suite de toute sa valeur.
Le ou les vices de possession sont des circonstances de fait qui ont pour
objet de rendre la possession suspecte. La possession ne serait donc pas
conforme à la réalité, « vices laissant craindre que le fait soit contraire au droit
». Une possession donc n’est protégée que si elle est exempte de vices et
réunit par conséquent les qualités ou les conditions opposées aux vices(55). En
conséquence, l’art 245 du code des droits réels énonce que la possession
exercée par violence, clandestinement ou d’une façon équivoque ne peut avoir
d’effets qu’à partir de la cessation de ces vices. Elle ne peut également produire
d’effet si elle est interrompue et non continue. De même lorsqu’elle est
exercée avec violence .
I. La clandestinité
Pour son efficacité, la possession doit être publique, elle doit être
exercée aux vues de tout le monde. La possession doit se manifester par des
actes matériels visibles par ceux qui avaient intérêt à la connaître (56). Donc, il
ne faut cacher sa possession aux gens, surtout à ceux qui sont intéressés. On
en déduit que la possession n’est pas opposable à celui à qui elle a été
dissimulée par des actes
(55)Idem, p. 48.
(56) Idem, p. 50.
26 27
ostensibles. Néanmoins, il ne faut pas confondre possession clandestine et
possession ignorée : S’il est nécessaire, pour que la possession soit publique,
que tout intéressé ait eu la possibilité d’en prendre connaissance, la question
de savoir s’ils en ont effectivement pris connaissance n’a en revanche aucune
incidence(57).
II. La discontinuité
Elle est établie dès lors que le possesseur n’accomplit pas des actes(58)
d’usage et de jouissance en temps opportun qu’aurait pu accomplir le propriété
s’il était à sa place. Le défaut de continuité se rapporte à l’abandon de
l’immeuble.
III. L’équivoque
Elle renvoie à la manière dont se conduit le possesseur de sorte qu’elle
n’est pas la même que celle dont se comporte le vrai propriétaire vis-à-vis de sa
propriété. En d’autres termes, l’équivoque est l’ambiguïté dans l’exercice de la
possession qui laisse suggérer que la possession pourrait être exercée à un autre
titre que celui de propriété(59).
(57)Inès BIMAGHRA : les modes d’acquisition de la propriété immobilière par la possession : en droit
romain, droit belge et droit anglais, travail de fin d’études, département de droit, Faculté de Droit, de Sciences
Politiques et de Criminologie, LIEGE université, Bruxelles, année académique 2017-2018, p. 9.
(58)La cour de cassation a affirmé que la continuité d’une possession se traduit par l’accomplissement des actes
matériels au droit qu’il prétend avoir sur la chose
142/1/1/2006 في الملف عدد2007/03/28 بتاريخ1065 قرارعدد، صادر عن المجلس االعلى
28
de sa possession à l’égard des tiers (60). Prenons ad exemplum l’héritier d’un
défunt qui s’est trouvé à la mort de celui-ci en possession de la succession,
entend-il les posséder à titre de propriétaire exclusif ou les administrer pour le
compte de tous les cohéritiers. Il y a, donc, équivoque(61). Toutefois,
l’équivoque de la possession est un vice qu’on qualifie d’absolu, il peut être
invoqué par n’importe qui venant contester l’effet d’une possession(62).
IV. La violence
Par violence, on entend le fait d’induire quelqu’un à faire quelque
chose contre son gré. Dès lors, Une possession est dite viciée par violence (63)
lorsqu’un possesseur s’est installé dans l’immeuble par voie de fait ou par
menaces contre le possesseur initial de l’immeuble. La violence donc est un
défaut affectant la possession d’un bien dont on s’est emparé par la force (64).
Il n’en reste pas moins que ce vice est temporaire ; dès qu’il cesse, le délai de
possession commence à courir, et la possession devient de ce faire utile.
2007/10/24 بتارخ3453 : و الفرار عدد3447/1/2002 في الملف عدد14/01/2004 الصادر عن المجلس االعلى بتاريخ،121 :(قرار عدد60)
.1367/1/1/2007 الملف عدد
(61)Abdelmounaim BENAMTI : op. Cit, p. 49
-Les deux arrêts sus-indiqués sont cités par, Abdelmounaim BENAMTI : op. Cit, p. 48 et 49.
(62)Ibid.
(63)Elle peut être physique ou morale.
(64)Abdelmounaim BENAMTI : op. Cit, p. 50.
29
Paragraphe : 2 Les empêchements(65) à la possession
En effet, il y a certaines circonstances qui constituent des barrières
devant toute possession. A ce propos, l’art 265 du code des droits réels
énonce les cas où la possession ne produit aucun effet. Ces cas sont au
nombre de quatre :
30
2. Si l’ayant cause s’absente (66) pour une longue durée et d’une manière
continue, il est présumé n’avoir pas eu connaissance de la possession de
son bien jusqu’à preuve du contraire ;
3. Si l’ayant cause est empêché par un événement sérieux de réclamer son
droit par peur du possesseur ayant ou s’appuyant sur une autorité ;
4. Si l’ayant cause est empêché par des circonstances qui rendent
impossible la réclamation de ses droits pendant la durée prévue pour la
possession.
Paragraphe 3 : La perte de la possession
(66) L’absent (al-gha’bou) peut revendiquer son immeuble après qu’il réapparaisse.
: ينظر-
الحيازة في ضوء التشريع و الفقه االسالمي و العمل. اورده محمد بادن. غير منشور. 70/93 في الملف رقم1955 ماي11 الصادر عن المجلس االعلى بتاريخ67 . الحكم عدد
القضائي
.103.ص. 2017 شتنبر20/19 عدد مزدوج. مقال منشور بمجلة المناظرة
(67) Selon l’art 249 du code des droits réels : « La possession s’éteint en cas de renonciation par le
possesseur au contrôle effectif ou par la perte de l’immeuble ».
31
Cependant, si la cessation n’est ni volontaire, ni légalement forcée,
mais résultait d’un cas fortuit ou d’une force majeure (69) telle qu’une
inondation, la possession ne serait perdue, et cela conformément au deuxième
alinéa de l’art 249 de la loi n° 39.08 qui dispose que la possession ne prend
pas fin en cas d’empêchement provisoire tel que la force majeure (70)ou le
cas fortuit.
(70)Elle est Définie par l’art 269 du dahir des obligations et contrats comme étant un fait que l'homme ne peut
prévenir, tel que les phénomènes naturels (inondations, sécheresses, orages, incendies, sauterelles), l'invasion
ennemie, le fait du prince, et qui rend impossible l'exécution de l'obligation.
32
DEUXIEME CHAPITRE
LES REGLES DE FORMES REGISSANT LA
POSSESSION
Les règles de forme ou de procédure sont définies comme étant un amas
de formalités à accomplir pour l’obtention d’un droit. Dans ce cadre, le
possesseur est en droit de défendre ses intérêts en justice chaque fois que sa
possession est menacée (sections 2 et 3). Sur la base de la théorie de
l’apparence, le possesseur est présumé être propriétaire sauf preuve contraire
(section 1).
Prouver est faire apparaître une chose comme vraie, réel et certain ; la
preuve est donc ce qui sert à établir qu’une chose est vraie. En matière
(71)Perdre ou gagner l’affaire est toute une question d’apporter la preuve de l’existence du droit allégué ;
(72)Généralement, c’est au demandeur qu’incombe la preuve ; cette règle est la traduction littérale de l’adage latin :
« actor incumbit probation ».
33
Paragraphe 1 : La charge de la preuve
(73)Au regard de l’art 3 du code des droits réels la possession remplissant ses conditions juridiques confère au
possesseur la propriété de l’immeuble non immatriculé ou tout autre droit réel lui est parvenu sauf marque
contraire.
-Voir également l’art 242 énonçant : « le possesseur n’est tenu de prouver l’origine de sa possession que si le
demandeur présente une preuve appuyant son action ». A cet article s’ajoute, l’art 243/2 qui dit : « celui dont
l’immeuble est entre ses mains est présumée être détenteur jusqu’à preuve contraire ».
(74)Par référence à l’art 399 du dahir des obligations et contrats : « La preuve de l’obligation doit être faite par
celui qui s’en prévaut ».
(75)Abdelmounaim BENAMTI : op. Cit, p. 78.
(76)Ibid.
(77) L. MEZEAUD, F. CHABAS : leçons de droit civil, vol. 2, les biens : droit de propriété
34
trouve également dans un hadith(78) du prophète et dans le saint coran(79)
également.
Une fois que la possession a rempli les conditions exigées par la loi, le
possesseur se convertit en propriétaire, et partant il devient protégé par loi, et
35
prouver le lien de voisinage (al-moujawara) et celui de la communauté (al-
mokhalata)(83) .
autorités compétentes)84(
.2009/2010 ، لكية الحقوق وجدية، جامعة محمد األول، أطروحة لنيل الدكتوراه القانون الخاص، دعوى االستحقاق العقارية:(محمد ابدن83)
.245.ص
(84) L’art 18/2 du décret relatif au plan de la justice (Khotatou al-àadala).
.45ص.1989 . 19عدد. مقال منشور بالمجلة المغربية للقانون و اقتصاد التنمية. محررات الموثقين و حجيتها في االتباث في التشريع المغربي: (محمد الكشبور85)
36
Section 2 : Les règles communes à toutes les actions (86)possessoires
(86) L’action est l’acte par lequel une personne s’adresse à une juridiction et lui soumet une requête portant sur
une prétention en vue de son examen. C’est sur la base de cet examen, portant à la fois sur le fond et sur la
forme, que la demande sera déclarée, par la juridiction de fond, bien ou mal fondé.
- Voir : Jawad AMHMOUL : procédure civile, éd. 2019, imp. OMNIA-Rabat, p. 33.
(87) Il s’agit du délai de forclusion et non celui de prescription.
-Pour plus d’idées, voir:
الحيازة بين الفقه: أورده عبد النارص المحداوي، 461/1/3/04 في الملف الجنحي23/02/2005 الصادر عن مجلس العىل بتارخي،596 : القرار عدد-
.61 . ص، 2008/2009 سنة، وجدة، جامعة محمد األول، لكية الحقوق، رسالة لنيل دبلوم الماستر في القانون اخالص،الماليكي والقانون الم غريبي
.222. ص،2000 سنة، وجدة، دار النرش الجسور، الثانية. ط، القانون القضائي الخاص: عبد العزيزحرضي-
37
sous peine d’irrecevabilité(88). l’action possessoire ne peut être recevable que
si le possesseur a mis la main sur l’immeuble depuis un an au moins. A cela,
nous ajoutons l’impossibilité de réunir le possessoire et le pétitoire.
10/00/11 ورد بالموقع التالي بتارخ،1071/7/71/01 : في الملف المدين عدد00/7/1 االم ؤرخ في، الصادر عن مجلس العىل 7611 :(قرار عدد88)
http://www.juris.courdecassation.ma/webfrom1.Aspx. .11:10 على الساعة
(89)Celui-ci peut être positif ou négatif. Il est positif lorsque l’opposant plante par exemple quelques arbres sur
l’immeuble soumis au possesseur, alors qu’il est négatif, lorsque l’opposant prive le possesseur à accéder à son
immeuble existant sous sa main.
38
une prétention contraire au droit du possesseur qui peut être contenu dans un
acte juridique telles les sommations et qui peut résulter d’une négation en
qu’il a subii.
39
ainsi qu’une possession conforme aux dispositions de l’art 166 du code de
procédure civile(92).
mandataire(94).
Elle vise à faire cesser les travaux effectués par un voisin et dont
l’achèvement risque de provoquer un trouble grave pour le demandeur.
Elle
(92)Les actions possessoires ne peuvent être intentées que par celui qui, par lui-même ou par autrui, a depuis
un an, au moins, la possession paisible, publique, continue non interrompue, non précaire et non équivoque
d’un immeuble ou d’un droit réel immobilier.
183. . ص،س. م: ( جواد الروس93)
185. . ص،س. م: (جواد الهروس94)
40
représente l’un des rares cas où seul un intérêt éventuel(95), voire, même futur
(95)En principe le juge ne peut trancher que des litiges déjà nés et non pas ceux à venir ; c’est dire que
l’intérêt devrait être actuel.
(96)Jawad AMHMOUL : op. Cit, p. 54.
(97)Idem, p. 185.
41
Paragraphe 3 : L’action en réintégrande (istirdadou alhiyaza)
réintégrande bien que la possession ait duré moins d’un an(98). En d’autres
mots, cette action dont bénéficie la victime d’une voie de fait, accompagnée
(98)FASSAYLI Ettayeb : précis du droit judicaire privé, , 1ère éd. 1989, institution IZICH pour la
publication universitaire, Casablanca, cité par : Jawad AMHMOUL : op. Cit, p. 190.
(99)Jawad AMHMOUL : op. Cit, p. 54.
(100)GILLES : « la réintégrande » thèse, Paris, 1936, cité par : Jawad AMHMOUL, ibid.
دار، الطبعة االولى، الحيازة فقها وقضاء، أورده عبد العالي العبودية،6191/4 في الملف عدد1976 أبريل2 صادر بتارخ،103 :(قرار عدد101)
148. . ص،1996 سنة، المركز الثقافي العربي،النشر
148. . ص،س. م: (عبد العالي العبودية102)
، 12 و11 منشور مجلة المناهج القانونية عدد،4161/04 في الملف عدد2005 دجنبر21 بتارخ صادر عن مجلس العىل،3419 :(قرار عدد103)
. وما يلي167 .ص
42
Par exception au principe qui veut que la compétence territoriale
appartienne au tribunal du domicile réel ou élu du défendeur, Il est nécessaire
de rappeler que toutes les actions possessoires susvisées devraient être intentées
devant la juridiction dans le ressort de laquelle l’immeuble objet de la
(104)Voir l’art 28 du code de procédure civile, qui prévoit ce qui suit : « Par dérogation aux dispositions de
l'article précédent, les actions sont portées devant les juridictions suivantes - en matière immobilière, y compris
les actions pétitoires ou possessoires, le tribunal de la situation des biens litigieux ». Cette disposition est
consacrée au niveau de la jurisprudence.
- :ينظر-
.96. . ص،65 و64 ع عدد.م. م. منشور ب،1502/04 في الملف المدني عدد 6/7/2005 صادر عن مجلس العىل بتارخ،1992 :القرار عدد
43
compétence est confiée au juge des référés(105). Cela se voit indéniablement
dans le titre relatif aux procédures spéciales, desquelles nous déduisons que le
juge ordinaire est seul compétent, et non celui des référés. Pourtant, c’est le
juge des référés qui devrait normalement connaître des litiges à caractère
possessoire, et ce pour la simple raison que ces actions sont dotées d’un
caractère urgent, ce qui fait que les procédures à entreprendre ne doivent pas
comme c’est le cas en droit égyptien(107). Cependant, un autre auteur voit que
les trois actions possessoires relèvent de la compétence du juge de fond en ce
sens que celles-ci nécessitent pour en connaître un examen profond consistant
dans l’instruction concernant les conditions de la possession, chose qui ne
rentre pas dans les compétences du juge des référés(108), ne statuant pas au
fond. A notre avis, rien n’empêche de saisir le juge des référés si les
conditions de saisine de celui-là sont remplies telles que prévues par les
articles 148 et 149 du code de procédure civile .
44
CONCLUSION
A l’issue de ces quelques pages, force est constater le rôle primordial
que joue la possession comme mode d’acquisition de la propriété immobilière,
mais les qualités qu’exige la possession sont parfois difficiles à établir. Dans
le même contexte, sa validité entraîne quelques effets dont le plus
fondamental demeure l’acquisition de la propriété. Néanmoins, il arrive
parfois que cette possession soit mise en cause lorsqu’elle est entachée d’un
vice le dépourvoyant de toute sa valeur. Également, la possession peut se
perdre dans le cas où l’un des éléments la fondant manque. Elle ne produira
non plus aucun de ses effets si une circonstance fait empêcher le véritable
propriétaire à revendiquer son droit. De plus, elle permet de faciliter au
bénéfice du possesseur la preuve du droit de propriété en l’accompagnant
d’une protection juridique qui se concrétise par la possibilité reconnue au
possesseur de s’adresser à la justice afin de préserver les intérêts que lui
procure sa possession.
45
DEDUCTIONS
(109)Voir : l’art 2272 du code civil français qui prévoit : « Le délai de prescription requis pour acquérir la
propriété immobilière est de trente ans.
Toutefois, celui qui acquiert de bonne foi et par juste titre un immeuble en prescrit la propriété par dix ans ».
(110)Dite en latin bona fides. Elle signifie en matière de possesseur que le possesseur ignorait, au moment
de l’acquisition de la chose, ne pas avoir pu acquérir la propriété.
46
L’usucapion a été introduite pour le bien public afin que l’état juridique
de certaines choses ne reste pas pendant longtemps indéfini. Il suffit
d’accorder au propriétaire un délai déterminé pour qu’ils reprennent leurs
choses(111).
(111)Gai, D : 41, 3, 1 tel que traduit par Shmidlin ( B. SCHMIDLIN, Droit privé romain 1 : origines et
sources, famille, biens, succession, Genève, Bruylabt, 2008, p. 228. Cité par: Inès BIMAGHRA, op. Cit, p.
21.
(112)Marie-louis BEAULIEU : analyse de la possession, les cahiers de droit, article, vol. 4 n° 3, avril 1991, p. 15.
https://doi.org/10.7202/1004137ar, consulté le 19/02/2020 à 21h : 5min.
47
BIBLIOGRAPHIE
REFERENCES EN
FRANÇAIS 1- TEXTES DE
LOI
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- Le code de procédure civile.
- Le code civil français.
- La loi n° 14.07 relative à l’immatriculation foncière.
- Le code de la famille marocain Le code de la nationalité marocaine.
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- La déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1948.
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MARZOUGI, 1ère édition, impression, LIBRAIRIE DAR ASSALAM,
Rabat, 2017.
2- OUVRAGES
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- PAUL DECROUX : droit foncier marocain, édition la porte,
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- Ph. SIMLER : les biens, 3ème édition, Grenoble, 2006.
- TRIGEAUD Jean-marc: La possession des biens immobiliers,
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3- THESES ET MEMOIRES
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- ROLAND Heneri: lexique juridique, expressions latines, 5ème édition.
5- ARTICLES
- FASSAYLI Ettayeb : précis du droit judicaire privé, 1ère édiction
1989, institution IZICH pour la publication universitaire, Casablanca.
- Marie-louis BEAULIEU : analyse de la possession, Les cahiers de
droit, article volume 4 n° 3, avril 1991.
6- SITES INTERNET
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-عبد الناصر الحمداوي :الحيازة بين الفقه المالكي
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جامعة محمد ا لول ،وجدة ،سنة .2008/20099
-محمد بادن :دعوى االستحقاق العقارية ،أطروحة لنيل
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-جواد ا لهروس :الحيازة واالستحقاق في الفقه المالكي
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- .عبد العالي العبودية :الحيازة فقها وقضاء ،الطبعة
ا لولى ،دار النشر ،المركز الثقافي العربي ،سنة .1996
،- .عبد العزيزحضري :القانون القضائي الخاص ،الطبعة
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-مأمون الكزبري :بالتحفيظ العقاري والحقوق العينية في
التشريع المغربي ،الجزء الثاني ،شركة الهالل العربية
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والنشر ،الرباط ،مطبعة النجاح الجديدة ،الدار
البيضاء.
-محمد الدوري ،حيازة العقار كدليل على الملك في ضوء
الفقه المالكي والقضاء المغربي ،دار ا المان ،الرباط
الطبعة
.الثانية2009 ،
.4.المقاالت
-سعاد المعروفي :الحيازة االستحقاقية وفق مدونة الحقوق
العينية والعمل القضائي ،مقال منشور بمنشورات كلية
العلوم القانونية واالقتصادية واالجتماعية ،العدد ، 58
مدونة الحقوق العينية بين الواقع و المأ مول ،الجزء
الثاني،
.السنة .2019
-محمد الكشبور :محرارات الموثقين وحجيتها في ا الثبات
في التشريع المغربي ،المجلة المغربية لقانون واقتصاد
التنمية ،عدد
.1989، 19.
-محمد بادن :الحيازة في ضوء التشريع والفقه ا السالمي
والعمل القضائي ،مقال منشور بمجلة المناظرة ،عدد
مزدوج
،20/19شتنبر 2017
مجلة قضاء المجلس ا العلى، .المجالت - .
العدادان 42و // 43مجلة ملفات عقارية العدد// .23.
مجلة القصر .عدد .20
مجلة المناهج القانونية عدد 11و // 12المجلة
المغربية للدراسات القانونية و القضائية .عدد .8
51
SOMMAIRE
DEDICACE .....................................................................................................2
REMERCIEMENTS ........................................................................................ 3
LISTES D’ABREVIATIONS ........................................................................... 5
INTRODUCTION ............................................................................................ 6
PREMIER CHAPITRE LES REGLES DE FOND REGISSANT LA POSSESSION
………………………………………………………………………………..10
Section 1 : Définition et éléments constitutifs de la possession ....................... 10
Paragraphe 1 : Définition de la possession ...................................................... 11
Paragraphe 2 : Les éléments constitutifs de la possession ............................... 13
I.L’élément matériel de la possession (Le corpus) ....................................... 13
II...................................................................................L’élément
moral de la possession (L’animus) ............................................................ 14
Section 2 : Conditions et effets de la possession ............................................. 14
Paragraphe 1 : Les conditions de la possession ............................................... 15
I.Les conditions liées à la personne du possesseur ....................................... 15
II...................................................................................Les conditions
liées à l’immeuble ..................................................................................... 22
Paragraphe 2 : Les effets de la possession ....................................................... 25
Section 3 : Les vices, perte et empêchements de la possession ........................ 26
Paragraphe 1 : Les vices de la possession ....................................................... 26
I.La clandestinité ........................................................................................ 27
II...................................................................................La
discontinuité ............................................................................................. 28
III. ...............................................................................L’équivoque
28
IV...................................................................................La violence
29
52
53