Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Membres du jury :
Président : ……………………………
Membre : Pr Khélifa KHARROUBI
Membre : ……………………………
I
(William Arthur Ward)
II
" ال يكتب إنسان كتابا يف يومه إال قال يف غده
III
J’aimerais adresser tous mes remerciements aux personnes qui
m’ont aidé, de près ou de loin, à l’élaboration de ce mémoire
IV
« La Faculté de Droit et des Sciences Politiques de Sousse
V
§ Paragraphe
B.C.T. La Banque Centrale de Tunisie
C.C. Code de Commerce
C.C.P. Code de Comptabilité Publique
C.D.I.P. Code de Droit International Privé
C.D.R. Code des Droits Réels
C.O.C. Code des Obligations et des Contrats
C.P. Code Pénal
C.P.C.C. Code des Procédures Civiles et Commerciales
C.P.U. Centre de Publication Universitaire
C.S.C. Code des Sociétés Commerciales
C.S.P. Code du Statut Personnel
C.T. Code du Travail
Cass. Civ. Cour de cassation Chambre Civile
Cass. Com. Cour de cassation Chambre Commerciale
D. Recueil Dalloz
Dir. Sous la direction de
Éd. Édition
Fasc. Fascicule
Ibid. Ibidem (au même endroit)
J.-CI. Com. JurisClasseur Commercial
J.-CI. Pr. Civ. JurisClasseur Procédures Civiles et Commerciales
J.O.R.T. Journal Officiel de la République Tunisienne
JCP JurisClasseur périodique (La semaine juridique)
VI
L.G.D.J. La Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence
LPA Les Petites Affiches
N° Numéro
Op. cit. Opere citato (dans l'œuvre citée)
P. Page
R.D. Bancaire et Bourse Revue de Droit Bancaire et de la Bourse
R.T.D. Com. Revue Trimestrielle de Droit Commercial
Rev. Crit. D.I.P. Revue Critique de Droit International Privé
V° Voir
VII
قائمة املختصرات باللغة العربية
الصفحة ص.
الطبعة ط.
مجلة القضاء والتشريع ق.ت.
املجلة القانونية التونسية م.ق.ت.
نشرية محكمة التعقيب ن.م.ت.
VIII
Partie I : L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
régularisation
IX
Introduction
INTRODUCTION
1
J.-M. DELLECI, « La Réforme des Procédures Civiles d'Exécution : Son application aux
opérations de banque », 2ème éd., Paris, La Revue "Banque" Éditeur, 1997, p. 1.
2
Voir à ce propos :
.185 . ص،2015 ، مجمع األطرش للكتاب المختص: تونس،3 . ط،" طرق التنفيذ: "القانون العدلي الخاص،خليفة الخروبي
1
Introduction
compte » est impropre étant donné que l’objet de la saisie n’est pas le compte lui-
même3, mais plutôt, le solde créditeur de ce dernier4.
La saisie-arrêt est l’un des mécanismes juridiques forcés mis à la
disposition du créancier impayé. En vertu de l’article 330 du C.P.C.C., « tout
créancier dont la créance est certaine peut, sur permission du juge cantonal ou
du président du tribunal de première instance du lieu du domicile du débiteur,
chacun dans la limite de sa compétence, saisir-arrêter entre les mains d'un tiers
et dans la limite de sa créance les sommes et objets mobiliers qui sont dûs même
à terme ou sous condition, ou qui appartiennent à ce débiteur ».
Ainsi, la saisie-arrêt est une procédure par laquelle un créancier intercepte
soit des sommes d’argent soit des choses mobilières dues à un débiteur par une
tierce personne et se fait payer sur la valeur des biens saisis5. En fait, le créancier
(saisissant) fait défense à un tiers (tiers saisi), qui est le débiteur de son propre
débiteur (débiteur saisi), de se libérer entre les mains de ce dernier et demande à
la justice d’ordonner attribution à son profit des sommes dues ou du prix de la
vente des objets mobiliers 6.
Cette définition permet de dégager une triple originalité de la saisie-arrêt,
notamment celle opérée dans le cadre du compte courant ; des originalités quant
à la procédure, quant aux sujets de la saisie et quant à son objet 7.
3
F. GEORGES, « La saisie de la monnaie scripturale », Bruxelles, Larcier, 2006, p. 271 n°
181 :
« A proprement parler, on ne saisit jamais un compte ; ce concept désigne en effet la convention
intervenue entre l'établissement de crédit et son client »
4
Pour F. DEKEUWER-DÉFOSSEZ et S. MOREIL, « Droit bancaire », 10ème éd., Paris, Dalloz,
2010, p. 54 :
« Tant que le compte n'est pas clôturé, il n'existe pas de « solde ». … (Il s’agit plutôt)
d’une « position » créditrice ou débitrice du compte, souvent appelée à tort « solde ».
5
J. VINCENT et J. PRÉVAULT, « Voies d’exécution et procédures de distribution », 16ème
éd., Paris, Dalloz, 1987, p. 198, § 238.
6
H. SOLUS, « Cours de voies d’exécution », Paris, Les cours de droit, 1961, p. 76.
7
R. PERROT, « Voies d’exécution », Paris, Les cours de droit, 1978, p. 115.
2
Introduction
3
Introduction
8
Voir à ce propos :
:247 . ص،1997 ،.ت.م. ن،1997 ديسمبر17 مؤرخ في،48035 قرار تعقيبي مدني عدد
هو كل من سوى المدين المعقول عنه سواء كان دائنا عاقال.ت.م.م. من م330 "يؤخذ ويفهم من عبارة "غير" الواردة بالفصل
فاألموال المودعة لدى المعقب، وبالتالي.ومعقوال تحت يده في اآلن نفسه أو أية مؤسسة يوجد لديها أموال المدين المعقول عنه
."ضده مع أنه مودعا لديه فهو غيرا
:236 . ص،1999 ،.ت.م. ن،1999 جانفي4 مؤرخ في،59267 قرار تعقيبي مدني عدد
"يمكن للدائن العاقل أن تكون له صفة الغير المعقول تحت يده إذا قدّم تصريحه على الوجه المطلوب وفي المواعيد المقررة
."بالقانون إلى كتابة المحكمة وضمنته بدفاترها وكان ذلك التصريح إيجابيا بوجود أموال تابعة للمعقول عنه
4
Introduction
9
Voir à ce propos :
مرافعات مدنية: فقه قضاء محكمة التعقيب، عصام األحمر،2008 نوفمبر27 مؤرخ في،21330 قرار تعقيبي مدني عدد
:126 . ص،2013 تونس،وتجارية
." أي أن يكون المعقول تحت يده مدينا للمعقول عنه بموضوع العقلة،"يجب أن يكون المعقول ملكا للمدين
10
R. PERROT, op. cit., p. 115.
11
Voir définition donnée par, T. BONNEAU, « Droit bancaire », 9ème éd., Paris, Montchrestien,
2011, p. 257, § 333 :
« Le compte courant est un contrat par lequel les parties décident de faire entrer en compte
toutes leurs créances et dettes réciproques de manière à ce que celles-ci soient réglées
immédiatement par leur fusion dans un solde disponible soumis à un régime unitaire. La partie
qui inscrit une créance à son crédit se nomme l’envoyeur ou le remettant ; la partie qui procède
à la même inscription au débit est le récepteur ».
5
Introduction
compte courant ne puisse être qu’avec une banque. A titre d’exemple, deux
commerçants peuvent être en compte courant pour leurs fournitures réciproques12.
Il arrive que la dénomination de compte courant soit parfois appliquée à des
comptes qui n'ont pas ce caractère. Les comptes de chèques ouverts auprès de la
poste sont appelés souvent comptes « courants » postaux alors qu'ils n'en ont pas
la nature 13. En effet les comptes courants postaux sont régis par un texte spécial,
à savoir la loi du 1er Novembre 1990, et constituent une activité postale au sens
de l’article 2 du Code de la Poste14.
On parle aussi, à tort le plus souvent, de compte courant d'associé pour
désigner les dépôts de fonds que des associés effectuent dans l'actif d'une société
pour contribuer à son financement15.
La qualification de « courant » est subordonnée à la réunion de deux
éléments : intentionnel et matériel.
L’élément intentionnel signifie que la preuve doit être faite que les parties
ont entendu, explicitement ou tacitement, organiser leurs rapports financiers selon
la formule du compte courant. Cette preuve n'est soumise à aucune forme
particulière, elle peut être déduite par le juge à partir des conditions dans
lesquelles le compte fonctionne16.
12
G. RIPERT et R. ROBLOT, « Traité de droit commercial, T. 2 : Effets de commerce, banque,
contrats commerciaux, procédures collectives », 16ème éd., Paris, L.G.D.J., 2003, p. 363, n°
2317.
Voir un exemple de convention de compte courant extra-bancaire (Annexe n° 1)
13
J. STOUFFLET, « Compte courant », Rép. Dr. Com. Dalloz, Février 2009, p. 1, n° 2.
14
Loi n° 90-97 du 1er Novembre 1990, « Relative aux comptes courants postaux », J.O.R.T. n°
72 du 9 novembre 1990, p. 1636.
15
J. STOUFFLET, op. cit., p. 1, n° 2.
16
Voir à ce propos :
:285 . ص،1985 ،.ت.م. ن،1985 جوان17 مؤرخ في،11848 قرار تعقيبي مدني عدد
"إن تكييف الحساب البنكي حسابا جاريا يتطلب توافر عنصرين أولهما معنوي وهو نية الطرفين في فتح حساب جار تلك النية
التي يمكن أن تكون صريحة أو ضمنية كما يمكن إثباتها بكافة الوسائل ومنها العمليات المسجلة بالحساب وثانيهما أدبي وهو
."مبدأ عمومية الحساب الجاري أي تبادل الدفوعات وتشابكها
6
Introduction
17
Voir à ce propos :
:145 . ص،1997 ،.ت.م. ن،1997 جوان25 مؤرخ في،53129 قرار تعقيبي مدني عدد
" إن الحساب الجاري المدعى به وإن لم يكن موضوع إتفاق كتابي بينهما فإن المعاملة التجارية قد إسترسلت بينهم لمدة تزيد
."عن خمسة أعوام وإن تلك العمليات تفترض وجود ذلك الحساب
18
Voir à ce propos :
. ص،7_6 عدد،1969 ،.ت.ق. م،1967 جوان7 بتاريخ، صادر عن محكمة االستئناف بتونس،27119 حكم استئنافي عدد
:117
"الحساب الجاري ال يتكون بين الطرفين ّإال إذا اتفق شخصان على تكوينه بينهما بمعامالت مسترسلة بما يستلزم ذلك من
وبناء على ذلك فال يكفي تضمين عبارة.توفر ركني تبادل دفعات القبض مع عدم قابلية تفكيك الديون المترتبة لكل منهما
.""كش" أو "قائمة حساب" وتسجيل عبارة "وقف حساب" إلثبات حصول ذلك االتفاق
7
Introduction
partie s’engage à faire entrer en compte les créances dont elle est titulaire à
l’encontre de son cocontractant 19.
Ce principe permet au compte courant de jouer son rôle d'instrument de
garantie. Étant toutes affectées au compte, les créances réciproques se servent
mutuellement de garantie, sans qu'on puisse, toutefois, parler de sûreté au sens
technique du terme étant donné que l’affectation n’est pas liée à une position
débitrice du compte au moment de la naissance de la créance 20.
Deux conséquences découlent de ce principe de généralité. D’abord,
l’entrée d’une créance au compte n’implique aucun accord spécial du créancier.
En plus, le créancier ne peut, en principe, s’opposer à l’inclusion d’une créance
dans le compte et en demander un règlement direct21.
Le principe d’affectation générale, édicté dans l’intérêt commun des
parties, peut être écarté par leur accord. Ainsi, les parties peuvent d'un commun
accord faire entrer certaines créances en compte courant et en exclure d'autres,
notamment par le biais d'une affectation spéciale ou lorsque lesdites créances
bénéficient d'une sûreté particulière22.
La qualification de compte courant est également subordonnée à la
réciprocité des remises. Cette condition énoncée par l’article 728 du C.C. signifie
que « le compte doit être conçu de telle manière qu’il puisse recevoir des remises
des deux parties. Chacune d’elles peu prendre la qualité de remettant et de
19
T. BONNEAU, op. cit., p. 264, § 342.
20
J. STOUFFLET, op. cit., p. 3, n° 22.
21
C. GAVALDA et J. STOUFFLET, « Droit bancaire : Institutions, Comptes, Opérations,
Services », 2ème éd., Paris, Litec, 1994, p. 137, n° 293.
22
P. BOUTEILLER, J.-CI. Com., v° « Compte courant », à jour au 8 Mars 2014, fasc. 347, p.
7, n° 13.
8
Introduction
récepteur »23. Cette exigence de réciprocité concerne l’origine des remises et non
la position du compte24.
Toutefois, depuis 1890 la Cour de cassation française n’exige pas que la
réciprocité soit effective, il suffit qu’elle soit possible. Autrement dit, il suffit que
la réciprocité n’ait pas été exclue par la convention des parties.
En plus de la généralité et de la réciprocité des remises, l’article 728 du
C.C. exige l’enchevêtrement de ces dernières. Ces deux conditions, à savoir
l’enchevêtrement et la réciprocité, sont complémentaires. En fait, la réciprocité
des remises peut être successive, mais l’enchevêtrement des remises, appelé
encore l’alternance, écarte la simple succession des remises. Le compte-courant
suppose la possibilité de remises alternées au sens de l’article 728 du C.C. qui
dispose que « les règles relatives au contrat de compte courant que prévoient les
articles 729 et suivants ne sont pas applicables s'il a été stipulé que les remises
de l'une des parties ne devront commencer que lorsque les remises de l'autre
seront terminées ».
Autrement dit, il n'y a pas de compte courant, si l'ordre des opérations et,
par conséquent, les fluctuations sont préétablies. « Si ces fluctuations sont
aménagées de manière rigide dans la convention, le mécanisme du compte
courant est dépourvu de sens et d'intérêt, encore qu'il y ait matériellement une
alternance des remises »25.
L'existence de remises enchevêtrées peut se déduire, d'une part, de l'absence
de stipulation contraire dans la convention de compte-courant, d'autre part, de
l'allure générale du compte 26.
23
C. GAVALDA et J. STOUFFLET, op. cit., p. 138, n° 295.
24
Toutefois, depuis 1890 la Cour de cassation française n’exige pas que la réciprocité soit
effective, il suffit qu’elle soit possible. Autrement dit, il suffit que la réciprocité n’ait pas été
exclue par la convention des parties
Civ., 2 Juillet 1890, cité dans : Ibid., p. 139 n° 295.
25
J. STOUFFLET, op. cit., p. 4, n° 42.
26
P. BOUTEILLER, op. cit., p. 5, n° 9.
9
Introduction
27
Voir à ce propos :
:128 . ص،2008 ،.ت.م. ن،2008 أفريل2 مؤرخ في،16497 قرار تعقيبي مدني عدد
"على خالف الحساب الجاري الذي تتداخل فيه المعامالت المسترسلة بين البنك والحريف مع توقف الفوائض على الدفعات
المسجلة به فإن حساب اإليداع يقتضي التصرف في حدود مقدار الرصيد الدائن وأنه في صورة تجاوز هذا الرصيد فإن البنك
."يذكر صاحب الحساب بخالص المبلغ الذي تجاوز مقدار الرصيد المودع
28
J. LABAT, « Le compte courant bancaire des entreprises : Comment concilier pratique et
théorie ? », Paris, Lamy, 2007, p. 115-116, n° 283.
29
C. GAVALDA et J. STOUFFLET, op. cit., p. 140, n° 298.
30
R. DESGORCES, « Relecture de la théorie du compte courant », R.T.D. Com. 1997, p. 383,
n°1 :
La novation en matière de compte courant n’est pas celle en droit des obligations telle que
définie par l’article 357 du C.O.C. qui dispose que « la novation est l’extinction d’une
obligation moyennant la constitution d’une obligation nouvelle qui lui est substituée ».
Dans le cadre d’un compte courant, la créance novée n’est pas remplacée par un nouveau lien
d’obligation isolé, elle intègre l’obligation initiale exprimé par le solde du compte.
31
S. PIEDEIÈVRE et E. PUTMAN, « Droit bancaire », Paris : Economica, 2011, p. 271 n° 259.
10
Introduction
32
R. DESGORCES, « Relecture de la théorie du compte courant », op. cit., p. 383, n°1 :
« L'emploi de la notion d'indivisibilité est impropre. L’obligation est indivisible (Selon l’article
191 du C.O.C.) lorsque son objet n'est pas susceptible de division. Or, dans la théorie du compte
courant, la notion d'indivisibilité n'a pas été utilisée pour caractériser la prestation due mais
pour définir l'union entre les articles ».
33
Voir à ce propos :
:34 . ص،1996 ت.م. ن،1996 أفريل4 مؤرخ في،52040 عدد،قرار تعقيبي مدني
" من خصائص الحسابات الجارية أنه ال يمكن الوصول إلى معرفة كونها دائنة أو مدينة إال متى تم قفلها وفق أحكام الفصل
". من المجلة التجارية732
:278 . ص،1983 ت.م. ن،1983 فيفري3 مؤرخ في،5308 عدد،قرار تعقيبي مدني
وما بعده من فصول المجلة التجارية وباألخص728 "معاملة البنك الحد حرفائها بطريق عقد الحساب الجاري الوارد بالفصل
في قرضه المال مع خصم الفائض واسترسال ذلك دوريا بينهما اخذا وعطاء مع وجود التوثقة فان البنك ال729 منها الفصل
."حق له في عقلة اموال المدين او استصدار حكم عليه في قسط مستقل من أصل ذلك الدين
11
Introduction
Les différents articles du compte sont les parties d’un tout ; ils se tiennent
les uns aux autres. Le remettant n’a pas le droit de se déclarer créancier du
récepteur pour la remise qui lui a été faite. On ne saura qu’à la clôture du compte
qui est créancier ou débiteur : la créance sera le solde du compte34.
Par application de l’idée d’absence d’exigibilité avant la clôture du compte
courant, la jurisprudence considère que tant la relation des parties se poursuit et
que le compte enregistre des opérations de débit et de crédit réciproques, la
banque n'a pas le droit d'agir contre son client pour se faire payer séparément sur
l'un des articles du compte 35.
Ainsi, la théorie de l’indivisibilité consacre l’idée d’une compensation
globale à la clôture du compte36. En d’autres termes, aucune créance ne peut être
séparée du compte et traitée isolément37. Autant dire qu’aucune créance n’existe
jusqu’à la clôture de ce dernier, et que le solde final permet à lui seul de déterminer
les qualités de créancier et de débiteur 38.
Etant défini, le compte courant peut-il faire l’objet d’une saisie ?
34
G. RIPERT et R. ROBLOT, op. cit., p. 373, n° 2337.
35
Voir à ce propos :
:278 . ص،1983 ت.م. ن،1983 فيفري3 مؤرخ في،5308 عدد،قرار تعقيبي مدني
وما بعده من فصول المجلة التجارية وباألخص728 "معاملة البنك الحد حرفائها بطريق عقد الحساب الجاري الوارد بالفصل
في قرضه المال مع خصم الفائض واسترسال ذلك دوريا بينهما اخذا وعطاء مع وجود التوثقة فان البنك ال729 منها الفصل
".حق له في عقلة اموال المدين او استصدار حكم عليه في قسط مستقل من أصل ذلك الدين
36
J. HAMEL, « Banques et opérations de banque, T. 1 : Les comptes en banques », Paris :
Sirey, 1966 n° 381 (Cité dans J. LABAT, op. cit., p. 148, n° 355.)
L’auteur parle d’un « bloc […] indivisible dans le temps en ce qu’il serait impossible d’y faire
aucune fissure depuis l’ouverture du compte courant jusqu’à la clôture »
37
Voir à ce propos :
:96 . ص،2 عدد،1989 .ت.ق. م،1988 ديسمبر12 بتاريخ، صادر عن محكمة تونس اإلبتدائية،55015 حكم إبتدائي عدد
ّ "
إن الديون الوقع إدخالها بالحساب الجاري تصبح فصال من فوله وال تقبل التفكيك أو التسوية المنفردة نتيجة لذلك مخالفة
". من المجلة التجارية المطالبة المستقلة بمعلوم سندات األمر بعد إدخالها بالحساب الجاري729 و728 ألحكام الفصلين
38
M. CABRILLAC et M.-T. RIVES-LANGE, « Le compte courant en droit français », Paris,
Sirey, 1969, p. 145, n° 257.
12
Introduction
39
A. BACHA, « Les effets de la saisie des comptes en banque », Mémoire pour le D.E.A. en
Droit Privé, La Faculté de Droit et des Sciences Economiques et Politiques de Tunis,
1980/1981, p. 4.
40
J. HAMEL, « Banques et Opérations de Banque, T. I : Histoire. Le commerce de banque en
France et à l'étranger. Le compte en banque. Le compte courant. Le chèque », Cité dans Ibid.,
p. 4.
13
Introduction
41
Loi n° 59-129 du 5 Octobre 1959, portant promulgation du Code de Commerce, J.O.R.T. n°
56 des 3, 6, 10 et 13 novembre 1959, p. 1218.
42
J. LABAT, op. cit., p. 148, n° 354.
43
A. LEBORGNE, « Droit de l'exécution : Voies d'exécution et procédures de distribution »,
2ème éd., Paris, Dalloz, 2014, p. 510, n° 1121.
44
J.-L. RIVES-LANGE, « La saisissabilité du compte courant », D. 1974, Chronique., p. 101.
14
Introduction
valeurs à saisir, ni personne sur qui on puisse saisir : L'objet et le sujet manquent
à la fois » 45.
Cette déduction démontre « le caractère artificiel et impraticable » de la
conception classique d’absence de créance tant que le compte fonctionne46.
D’ailleurs, cette conception n’a cessé d’être critiquée pour ses
conséquences néfastes dont la plus importante est l’insaisissabilité du compte
courant 47.
Cette insaisissabilité du compte courant heurtait l’équité. Que la saisie soit
déclarée nulle ou que ses effets soient reportés à la clôture du compte, le débiteur
saisi pouvait disposer librement de son solde provisoire pour retirer les fonds et
ôter à ses créanciers une partie de leur gage général.48
Cette conséquence inéquitable et excessive, pour les créanciers du débiteur,
de l’insaisissabilité de l’avoir au sein du compte courant, a poussé la jurisprudence
française, en première étape, à détourner l’application stricte du principe
d’indivisibilité du compte courant.
Ainsi, la Cour de Paris a engagé la responsabilité du banquier pour avoir
autorisé une diminution anormale du solde créditeur après la saisie 49. Dans une
autre décision, ladite Cour autorisait au créancier, par la voie de l’action oblique,
à demander la clôture du compte courant de leur débiteur50.
45
E. FEITU, « Traité du compte courant », Paris : Marescq, 1873, p. 331 n° 245.
46
M. CABRILLAC et M.-T. RIVES-LANGE, op. cit., p. 146, n° 259.
47
Ibid., p. 145, n° 258 :
La jurisprudence française a « également justifié de la sorte la suspension de la prescription tant
que le compte fonctionne et le fait que, la remise n’étant pas un paiement par compensation ne
tombe pas sous le coup de l’article 447 du code de commerce lorsqu’elle est faite en période
suspecte. »
48
J-L. RIVES-LANGE, « La saisissabilité du compte courant », op. cit., p. 101.
49
Paris, 16 Mars 1943, J.C.P. 1943, II, 2405.
50
Paris, 9 Novembre 1949, J.C.P. 1950, II, 5311.
15
Introduction
51
M. CABRILLAC et M.-T. RIVES-LANGE, op. cit., p. 146, n° 259.
52
Ibid., p. 147, n° 260.
53
J.-L. RIVES-LANGE, « La saisissabilité du compte courant », op. cit., p. 101.
54
Cass. Com., 13 Novembre 1973, bull. civ. IV n° 325.
16
Introduction
chaque solde provisoire une exigibilité immédiate est reconnue, voire il ne serait
plus courant 55.
D’ailleurs, une année après cette reconnaissance de la saisissabilité du solde
provisoire du compte courant, la chambre commerciale de la Cour de cassation
française a précisé que « l'existence d'un solde provisoire ne permet pas
l'exercice, par l'autre partie, d'une action en justice contre le titulaire du compte
courant, à défaut d'une convention particulière » 56.
Une lecture concomitante de ces deux arrêts mène à conclure que le solde
créditeur du compte courant peut faire l’objet d’une saisie-arrêt, alors même que
ce solde n’était, par nature, exigible qu’à la clôture du compte57. En d’autres
termes, « l’indivisibilité du compte courant est opposable entre ses
parties », non les tiers 58.
En conclusion, il convient de dire qu’historiquement, le droit tunisien est
en avance par rapport au droit français quant à l’admission de la saisissabilité du
solde provisoire du compte courant. Mais, il convient d’étudier la position actuelle
du droit tunisien par rapport à d’autres droits comparés.
55
J. LABAT, op. cit., p. 150 n° 357.
56
Cass. Com., 25 Novembre 1974, bull. civ. IV n° 298.
57
J.-M. DELLECI, op. cit., p. 202 n° 333.
58
P. BOUTEILLER, op. cit., p. 9, n° 22.
17
Introduction
59
S. GUINCHARD et T. MOUSSA, dir., « Droit et pratique des voies d'exécution 2015-2016
», 8ème éd., Paris : Dalloz, 2015, p. 799, n° 800.01.
18
Introduction
60
L’article 43 de la loi n° 91-650 du 9 juillet 1991 « Portant Réforme des Procédures Civiles
d'Exécution » Française :
« L'acte de saisie emporte, à concurrence des sommes pour lesquelles elle est pratiquée,
attribution immédiate au profit du saisissant de la créance saisie disponible entre les mains du
tiers ainsi que de tous ses accessoires. Il rend le tiers personnellement débiteur des causes de la
saisie dans la limite de son obligation.
La signification ultérieure d'autres saisies ou de toute autre mesure de prélèvement, même
émanant de créanciers privilégiés, ainsi que la survenance d'un jugement portant ouverture d'un
redressement ou d'une liquidation judiciaires, ne remettent pas en cause cette attribution.
Toutefois, les actes de saisie signifiés au cours de la même journée entre les mains du même
tiers sont réputés faits simultanément. Si les sommes disponibles ne permettent pas de
désintéresser la totalité des créanciers ainsi saisissants, ceux-ci viennent en concours.
Toutefois, lorsqu'une saisie-attribution se trouve privée d'effet, les saisies et prélèvements
ultérieurs prennent effet à leur date ».
61
S. GUINCHARD et T. MOUSSA, dir., op. cit., p. 911, n° 920.04.
19
Introduction
62
La B.C.T., « Rapport Annuel 2015 », Juin 2016, p. 173.
A fin 2015, le nombre de banques agréés en Tunisie s’est maintenu à 31 établissements, répartis
entre 22 banques résidentes, 2 banques d’affaires et 7 banques non-résidentes.
En Tunisie le réseau bancaire compte 1774 agences à fin 2015 traduisant une densité d’une
agence pour 6191 habitants. Ainsi, 66% de la population dispose d’un compte bancaire soit
presque 2 comptes bancaires pour 3 habitants.
Le nombre de cartes bancaires émises à fin 2015 s’élève à 3 millions de cartes. Quant au nombre
des distributeurs automatiques de billets, il s’établit à 2249 unités.
20
Introduction
reçoivent l'argent destiné aux paiements, d'où il est distribué par les moyens de
paiement modernes63. De là, la plupart des saisies-arrêts se font entre les mains
des banques, que ces saisies soient pratiquées par la banque sur elle-même ou par
les autres créanciers saisissants.
Mais bien que la plupart des saisie-arrêt s porte sur des comptes courants,
la saisie du compte courant se distingue techniquement des autres saisies-arrêts
par la complexité des mécanismes qui régissent le fonctionnement dudit compte.
D’ailleurs, la spécificité du compte courant va nécessairement affecter sa
saisie. De là il importe de se demander quels effets sont à recenser et qui viennent
affecter le compte courant après sa saisie ?
Deux orientations sont à envisager. Au niveau du fonctionnement du
compte, une perturbation est désormais présente. Elle prend l’allure d’une
indisponibilité sans pour autant porter atteinte au maintien du compte courant
(Partie I). Mais eu égard à la nature même du compte courant caractérisé par
l’enchevêtrement des opérations, il est impératif de retenir des solutions
spécifiques destinées à fournir les modalités de cette indisponibilité du compte
saisi pour savoir s’il y a lieu de lever cette indisponibilité ou régulariser les effets
de certaines opérations sur le solde du compte saisi (Partie II).
63
J.-L. RIVES-LANGE, « La monnaie scripturale : Contribution à une étude juridique », Études
de Droit Commercial à la mémoire de H. CABRILLAC, Paris, Librairies Techniques, 1968, p.
405.
21
Première Partie :
L’indisponibilité, un effet
direct de la saisie
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
23
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
64
L’article 11 du C.P.C.C.
65
Voir à ce propos :
:128 . ص،2007 .ت.م. ن،2007 سبتمبر25 المؤرخ في،9352 قرار تعقيبي مدني عددـ
.""طالما تضمن محضر العقلة التوقيفية طابع المعقول تحت يدها فإنه يعتبر صحيحا في حق ممثلها القانوني
24
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
distincte de la société mère, ils ne sauraient être concernés par la saisie signifiée
à cette dernière66.
En revanche, et comme la succursale étrangère n’est pas dotée d’une
personnalité morale distincte, c’est la société mère qui est tenue en tant que tiers
saisi67. Ainsi, sous l'empire de la saisie-arrêt, la chambre commerciale de la Cour
de cassation française, dans un arrêt rendu à la faveur de la Compagnie Tunisienne
de Navigation, avait jugé que la déclaration affirmative du tiers saisi devait inclure
les sommes déposées par le saisi dans une succursale étrangère attendu que « la
saisie-arrêt s’exerce sur l’ensemble des sommes dont le tiers saisi est débiteur
envers le saisi »68.
Cette solution, réaffirmée sous le régime de la saisie attribution, était
critiquée au motif qu’elle constitue une extraterritorialité des voies d’exécution69.
Or, cette solution se justifie par le fait que la saisie ne porte pas sur les fonds situés
à l'étranger mais sur une créance dont la banque est personnellement débitrice
lorsque les fonds figurent au crédit d'un compte ouvert dans une succursale
étrangère ne disposant pas de la personnalité morale70.
Ainsi, tous les comptes ouverts au nom du débiteur saisi, tant qu’ils sont
détenus personnellement par le tiers saisi sont saisissables par application à la
règle de principe qui veut que tous les biens appartenant au débiteur répondent de
ses dettes.
66
L’article 462 du C.S.C. in fine :
« Est réputée filiale, toute société dont plus de cinquante pour cent du capital est détenu
directement ou indirectement par la société mère, et ce, abstraction faite des actions ne conférant
pas à leur porteur des droits de vote ».
67
J.-M. DELLECI, op. cit., p. 227, n° 362.
68
Cass Com., 30 Mai 1985, Rev. Crit. D.I.P. 1986, p. 329, note Battifol.
69
G. CUNIBERTI, « L’extraterritorialité de la saisie-attribution : l’affaire BNP-Paribas
Monaco », Revue Lamy Droit des Affaires, n°28, Juin 2008, p. 29.
70
S. GUINCHARD et T. MOUSSA, dir., op. cit., p. 915, n° 921.30.
25
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
Par dérogation à la règle de principe qui veut que tous les biens appartenant
au débiteur répondent de ses dettes, certains de ces biens échappent aux poursuites
par la volonté ou la permission de la loi ; ils sont insaisissables.
L'insaisissabilité, est « la situation juridique d'un bien qui est exception-
nellement soustrait au droit du créancier d'agir en exécution forcée »71. Ainsi
définie, elle s’entend d’un bien qui, pour diverses raisons, est soustrait aux
poursuites par la loi, mais qui demeure aliénable par son propriétaire. Le bien est
mis hors d’atteinte des créanciers sans perdre pour autant son utilité pour son
propriétaire72.
Cette inexécutabilité est autorisée constitutionnellement si elle a un
fondement légal73.
71
A. LEBORGNE, op. cit., p. 277, n° 584.
72
R. PERROT et P. THÉRY, « Procédures civiles d'exécution », 3ème éd., Paris : Dalloz, 2013,
p. 217, n° 216.
73
L’article 111 de la Constitution de la République Tunisienne du 27 Janvier 2014, », J.O.R.T.
n° spécial du 20 Avril 2015, p. 3 :
« Les jugements sont rendus au nom du peuple et exécutés au nom du Président de la
République. Il est interdit, sans fondement légal, d’empêcher ou d’entraver leur exécution ».
26
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
74
D. R. MARTIN, « Des comptes bancaires à affectation spéciale ouverts à des
professionnels », R.D. Bancaire et de la Bourse, Janvier / Février 1992, n° 29, p. 2.
75
N. CAYROL, J.-CI. Pr. Civ., v° « Saisie-attribution (Comptes Bancaires : Règles
Spécifiques) », à jour au 14 Janvier 2013, fasc. 2280, p.23, n° 110.
27
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
76
Cass. 1ère Civ., arrêt n° 82-10.114, du 20 Avril 1983, D. 1984, p. 78, obs. Vasseur.
77
J.-M. DELLECI, op. cit., p. 208, n° 348.
78
L’alinéa 3 de l’article 287 bis du C.P.C.C. :
« L’huissier de justice doit, également, ouvrir un compte courant spécial pour les fonds revenant
à ses clients. Ce compte est soumis au contrôle du procureur de la République ».
79
L’article 8 de la loi n° 81-55 du 23 Juin 1981, « Portant organisation de la profession d'agent
immobilier », J.O.R.T. n° 44 du 26 Juin 1981, p. 1528.
80
Les articles 16 et 31 de la loi n° 97-71 du 11 novembre 1997, « Relative aux liquidateurs,
mandataires de justice, syndics et administrateurs judiciaires », J.O.R.T. n° 91 du 14 Novembre
1997, p. 2047.
81
Les articles 236 et suivants du décret n° 91-1197 du 27 Novembre 1991 organisant la
profession d’avocat en France.
28
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
82
R. PERROT et P. THÉRY, op. cit., p. 250, n° 247.
83
O. SALATI, J.-CI. Proc. Civ., V° « Biens insaisissables (Biens insaisissables dans le Code
des procédures civiles d’exécution) », à jour au 20 Août 2015, Fasc. 2170, n° 8.
84
S. GUINCHARD et T. MOUSSA, dir., op. cit., p.167, n° 152.10.
29
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
par définition, une personne morale de droit public n’est jamais insolvable, ou
encore le désordre qui pourrait en résulter85.
Mais en réalité, la justification de l’insaisissabilité réside essentiellement
dans le fait que les biens et les deniers publics sont affectés au bon fonctionnement
du service public et qu’ils ne sauraient être détournés de leur affectation au
bénéfice d’un simple particulier sans compromettre gravement la continuité du
service public86.
Avec la loi du 1er Février 198987 et la réaffirmation de la loi de 199688, le
législateur tunisien a adopté une nouvelle distinction89 entre les établissements
85
R. PERROT et P. THÉRY, op. cit., p. 251 :
« Non seulement une collectivité territoriale ou un établissement public peut se révéler
insolvable parce que les crédits sont épuisés, mais en outre, il y a toujours désordre, et désordre
grave pour la crédibilité de la puissance publique, quand un créancier se heurte au mauvais
vouloir d’une administration qui répugne à exécuter les condamnations prononcées contre
elle ».
86
A. LEBORGNE, op. cit., p. 318, n° 688.
87
La loi n° 1989-9 du 1 Février 1989, J.O.R.T. n° 9 du 7 Février 1989, p. 203.
88
La loi n° 1996-74 du 29 juillet 1996, « modifiant et complétant la loi n° 89-9 du 1er février
1989 relative aux participations et entreprises publiques telle que modifiée et complétée par la
loi n° 94-102 du 1er août 1994 », J.O.R.T. n° 62 du 2 Août 1996, p. 1638.
89
Classiquement, et en d’autres droits comparés, on distingue les établissements publics à
caractère administratif et les établissements publics à caractère industriel et commercial. Le
législateur tunisien adoptait cette distinction implicitement dans la loi La loi n° 1972-40 du 1
Juin 1972, « relative au Tribunal Administratif », J.O.R.T. n° 23 du 2 Juin 1972, p. 738.
Mais, ce critère de distinction n’était pas très clair, vu que dans la réalité administrative sont
apparus des établissements publics qualifiés d’établissement à double visage qui tantôt peuvent
avoir une activité administrative et tantôt une activité industrielle et commerciale.
Voir à ce propos :
A. AOUIJ MRAD, « Droit des Entreprises Publiques », Tunis : C.P.U., 2009.
30
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
90
L’article 8 (nouveau) de la loi n° 1989-9 du 1 Février 1989, telle que modifiée par la loi n°
1996-74 du 29 juillet 1996, « modifiant et complétant la loi n° 89-9 du 1er février 1989 relative
aux participations et entreprises publiques telle que modifiée et complétée par la loi n° 94-102
du 1er août 1994 », J.O.R.T. n° 62 du 2 Août 1996, p. 1638 :
« Sont considérés des entreprises publiques au sens de la présente loi :
- les établissements publics à caractère non administratif et dont la liste est fixée par décret
- les sociétés dont le capital est entièrement détenu par l'Etat
- les sociétés dont le capital est détenu par l'Etat, les collectivités locales, les établissements
publics et les sociétés dont le capital est détenu entièrement par l'Etat à plus de 50% chacun
individuellement ou conjointement.
Sont considérées participations publiques, les participations de l'Etat, des collectivités locales,
des établissements publics et des sociétés dont le capital est entièrement détenu par l'Etat ».
91
Ajouté par l’article 13 de la loi n° 123 du 28 Décembre 2001, « Portant loi de finances pour
l'année 2002 », J.O.R.T. n° 104 du 28 Décembre 2001, p. 4251.
92
L’article 9 de la loi n°2016-35 du 25 Avril 2016, « Portant statuts de la Banque Centrale de
Tunisie » (paru uniquement en langue arabe au J.O.R.T. n° 35 du 29 Avril 2016, p. 1643).
93
En vertu de l’article 132 de la Constitution de la République Tunisienne :
« Les collectivités locales sont dotées de la personnalité juridique, de l’autonomie
administrative et financière. Elles gèrent les intérêts locaux conformément au principe de la
libre administration ».
31
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
94
Cette immunité est prévue par l’article 19 du C.D.I.P.
95
S. GUINCHARD et T. MOUSSA, dir., op. cit., p. 169, n° 152.31.
96
R. PERROT et P. THÉRY, op. cit., p. 255, n° 252.
97
Voir à ce propos :
،" إنقليزية معلق عليها- فرنسية- عربية: "مجلة القانون الدولي الخاص،لطفي الشاذلي ومالك الغزواني وعدنان األسود
.342 . ص،2008 ، مركز الدراسات القانونية والقضائية:تونس
32
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
98
Par l’article 1er de la loi n° 58-30 du 10 mars 1958, « portant adhésion de la République
Tunisienne à la Convention sur les Privilèges et Immunités des Institutions Spécialisées adoptée
par l’Assemblée générale des Nations-Unies, le 21 novembre 1947, ainsi que les textes finals
des Annexes tels qu’ils ont été approuvés par les Institutions Spécialisées au 29 décembre
1951 », J.O.R.T. n° 20 du 11 Mars 1958, p. 248.
Dans le deuxième article de ladite loi, le législateur précise que :
« Le champ d'application île la Convention visée à l’article 1er intéresse les Institutions
spécialisées suivantes :
a) Organisation Internationale du Travail ;
b) Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture ;
c) Organisation des Nations-Unies pour l’Education, ta Science et la Culture ;
d)Organisation de l’Aviation Civile Internationale ;
e) Fonds Monétaire International ;
f) Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement ;
g) Organisation Mondiale de la Santé ;
h) Union Postale Universelle ;
i) Union Internationale des Télécommunications ;
j) Organisation Météorologique Mondiale ».
99
Par l’article 1er de la loi n° 67-40 du 21 Novembre 1967, « Autorisant l'adhésion de la Tunisie
à la Convention de Vienne sur les relations consulaires et au Protocole y annexé concernant
l'acquisition de la nationalité », J.O.R.T. n° 49 du 21 Novembre 1967, p. 1444.
33
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
100
Cass. 1ère Civ., 28 sept. 2011, n° 09-72.057, D. 2011. Actu. 2412.
34
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
Cette immunité prévue pour les Etats étrangers ainsi que les personnes
morales objet de l'article 19 du C.D.I.P. est facultative étant donné qu’ils peuvent
y renoncer, à condition que cette renonciation soit certaine, express et non
équivoque101.
Le compte courant est le contrat par lequel les parties décident de faire
entrer en compte toutes leurs créances et dettes réciproques de manière à ce que
celles-ci soient réglées immédiatement par leur fusion dans un solde disponible
soumis à un régime unitaire 102.
A cet effet, l’article 729 du C.C. dispose que « toutes les créances, résultant
des relations d'affaires de correspondants et qui ne sont pas garanties par des
sûretés légales ou conventionnelles, font, de plein droit, l'objet de remises en
compte courant à moins que, par stipulation générales ou spéciales, il n'ait été
convenu d'en exclure certaines ».
Ainsi, à l’exclusion des créances spécialement créées pour servir de
garantie, les créances inscrites au compte courant perdent leur individualité et leur
spécificité pour ne plus constituer qu’un élément indifférencié du solde103.
101
L’article 25 du C.D.I.P.
102
T. BONNEAU, op. cit., p. 262, n° 339.
103
C. GAVALDA et J. STOUFFLET, op. cit., p. 140, n° 298.
35
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
D’ailleurs, l’article 737 du C.C. prévoit que les créances entrant en compte
cessent d'être soumises aux règles qui leur sont propres tout en limitant cet effet
d’entrée en compte courant à la prescription et d'intérêts.
En matière de saisie du compte courant cette idée d’indivisibilité du compte
courant mène à conclure que le paiement d'une créance insaisissable emportait
extinction de celle-ci, de sorte que disparaissait avec elle l'insaisissabilité qui la
caractérisait104.
Ainsi, le paiement d'une créance insaisissable par l'inscription au crédit du
compte du montant d'un chèque ou d'un virement fait disparaître aussitôt le
bénéfice de l'insaisissabilité. Pour échapper à la saisie, le bénéficiaire de
l'insaisissabilité n'a pas d'autre solution que de toucher son argent en espèces105.
Le législateur tunisien, bien qu’il impose le recours au compte bancaire
pour régulariser maintes transactions, il n’a pas prévu expressément
l’insaisissabilité des sommes provenant des créances insaisissables entrées en
compte courant et ce, contrairement à son homologue français106.
Tout de même, il convient de voir quelles sont les créances insaisissables,
susceptibles d’entrer en compte courant (A), et d’étudier l’incidence de la saisie
sur certaines opérations de banque (B).
104
R. PERROT et P. THÉRY, op. cit., p. 229, n° 226.
105
N. CAYROL, J.-CI. Pr. Civ., v° « Saisie-attribution (Comptes Bancaires : Règles
Spécifiques) », op. cit., p. 18, n° 92.
106
Voir à ce propos :
I. CORPART, « Le renforcement de la protection des comptes bancaires contre les saisies et la
mise en place du solde bancaire insaisissable », L.P.A, 13 Mai 2003, n°95 P. 4.
Décret n°92-755 du 31 juillet 1992 instituant de nouvelles règles relatives aux procédures
civiles d'exécution française pour l'application de la loi n° 91-650 du 9 juillet 1991 portant
réforme des procédures civiles d'exécution française.
36
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
107
Y. KNANI, « Droit Commercial : Les effets de commerces, le chèque, le virement et la carte
de paiement », Tunis, C.P.U., 2005, p. 355, n° 332.
108
Le montant est fixé à 130 dinars par l’article 1er de l’arrêté du ministre des finances du 8
Janvier 1986, « portant fixation des montants au-dessus desquels les dépenses publiques sont
obligatoirement payables par virement de comptes », J.O.R.T. n° 5 du 24 Janvier 1986, p. 118.
109
A. LEBORGNE, op. cit., p. 291, n° 611.
37
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
110
S. MELLOULI, « Voies d'exécution : Procédures juridiques de recouvrement des
créances », Tunisie : CLE, 1991, p. 153.
111
L’article 355 du C.P.C.C.
112
L’alinéa 2 de l’article 354 du C.P.C.C.
38
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
113
R. PERROT et P. THÉRY, op. cit., p. 224, n° 223.
114
A. LEBORGNE, op. cit., p. 289, n° 608.
115
L’alinéa 2 de l’article 331 du C.P.C.C.
39
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
116
La loi n° 30 du 14 décembre 1960, « relative à l'organisation des régimes de Sécurité Sociale
», J.O.R.T. n° 57 du Mardi 13 -Vendredi 16 Décembre 1960, p. 1602
117
L’article 34 de la loi n° 32 du 12 Mars 2002, « Relative au Régime de Sécurité Sociale pour
Certaines Catégories de Travailleurs dans les Secteurs Agricoles et Non Agricole », J.O.R.T.
n° 22 du 15 Mars 2002, p. 603 :
« Les pensions payables par la Caisse Nationale De Sécurité Sociale sont incessibles et
insaisissables tant qu'il ne s'agit pas de paiement de dettes alimentaires. Dans ce cas, la quotité
de la cession ou de la saisie ne peut dépasser celle autorisée sur les salaires ».
118
L’article 30 de la loi n° 104 du 13 décembre 2002, « Relative au Régime de Sécurité Sociale
des Artistes, des Créateurs et des Intellectuels », J.O.R.T. n° 106 du 31 Décembre 2002, p.
3187 :
« Les pensions servies par la Caisse Nationale De Sécurité Sociale sont incessibles et
insaisissables, tant qu'il ne s'agit pas du paiement de dettes alimentaires et à condition que la
quotité cédée ou saisie ne dépasse pas la limite permise pour la saisie des salaires ».
40
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
119
Le montant est fixé à 500 dinars par l’article 1er de l’Arrêté Du Ministre Des Finances du 8
Janvier 1986, « Portant fixation des montants au-dessus desquels les dépenses publiques sont
obligatoirement payables par virement de comptes », J.O.R.T. n° 5 du 24 Janvier 1986, p. 118.
120
L’article 352 du C.P.C.C.
121
La loi n° 28 du 21 février 1994, « Portant Régime de Réparation des Préjudices Résultant
des Accidents du Travail et des Maladies Professionnelles », J.O.R.T. n° 15 du 22 Février 1994,
p. 308.
41
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
des taux de rentes et des capitaux assurés par les sociétés mutualistes. Ainsi, les
comptes courants détenus par les syndicats professionnels sont a priori
saisissables sauf s’ils sont alimentés par les fonds de caisse objet de l’article 245
du C.T122.
122
L’article 245 du C.T. :
« Les syndicats professionnels peuvent affecter une partie de leurs ressources à la création
d'habitations à bon marché et à l'acquisition de terrains pour centres de repos, loisirs, éducation
physique ou hygiène.
Ils peuvent librement créer et administrer des offices de renseignements pour les offres et
demandes de travail, créer, administrer ou subventionner des œuvres de prévoyance,
laboratoires, champs d'expériences, œuvres d'éducation scientifique, agricole ou sociale, de
formation professionnelle, cours et publications intéressant leurs activités.
Les immeubles et objets mobiliers nécessaires à leurs réunions, à leurs bibliothèques et à leurs
cours, sont insaisissables. Il en est de même des fonds de leurs caisses spéciales de secours
mutuels et de retraites en ce qui concerne les rentes et les capitaux assurés jusqu'à concurrence
des taux de rentes et des capitaux assurés par les sociétés mutualistes selon la législation en
vigueur ».
42
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
123
A. LEBORGNE, op. cit., p. 515, n° 1126.
124
N. CAYROL, J.-CI. Voies d’Exécution, V° Saisie-Attribution, (Objet de la saisie), à jour au
14 Janvier 2013, fasc. 2242, p. 7, n° 24.
125
Dans son arrêt n° 00-19693 du 14 Novembre 2004, la Cour de cassation française a considéré
que « l'ouverture de crédit en compte courant, à concurrence de sa partie non utilisée, ne
constitue qu'une promesse de prêt à une personne dénommée ».
43
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
126
Les sommes promises par la banque dans le cadre de l’ouverture de crédit et qui n’ont pas
été utilisé par le client restent dans le patrimoine de la banque et ne sauraient être saisissable
dans le patrimoine du client.
127
A. LEBORGNE, op. cit., p. 515 n° 1126.
128
Ibid., p. 515 n° 1126.
129
Voir à ce propos : D. FAZAA, « Le nantissement des créances et des comptes », Mémoire
pour le D.E.A. en Droit des Contrats et des Investissements, Faculté de Droit et des Sciences
Politiques de Tunis, 1999/2000.
Voir à ce propos : M. CABRILLAC, « Les sûretés conventionnelles sur l’argent » »,
130
44
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
131
Outre les dispositions du code de commerce, le crédit documentaire est régi par les règles et
usances internationales.
En fait, la pratique a été amené, dans un souci d’unification, à définir un certain nombre de
règles qui ont été codifiées sous l’égide de la Chambre de Commerce International. Ce sont les
« Règles et Usances uniformes relatives aux crédits documentaires » qui définissent les
principes applicables en la matière. Bien que d’origine conventionnelle, ces dispositions
s’imposent aux parties qui en décident.
J.-P. MATTOUT, « Droit bancaire international », 3ème éd., Paris : la Revue "Banque" éditeur.,
2004, p. 312, n° 258 et 269.
45
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
fois ces documents sont remis à la banque émettrice, cette dernière paie la banque
intermédiaire, qui elle-même paie le bénéficiaire.
La jurisprudence française a été amenée à préciser les effets de la saisie
pratiquée entre les mains de la banque émettrice d’un crédit documentaire au
préjudice de l’exportateur étranger bénéficiaire. Cette dernière distingue selon que
la saisie est initiée par le donneur d’ordre acheteur des marchandises ou par un
tiers.
En fait, lorsque la saisie a émané du donneur d’ordre, la Cour de cassation
française a censuré une Cour d’appel qui maintenait une saisie-arrêt pratiquée
entre les mains de la banque émettrice du crédit documentaire alors que, selon la
Cour de cassation, cette banque « avait reçu les documents conformes du vendeur
et s'était engagée directement et irrévocablement à son égard d'effectuer le
payement »132.
En revanche, si la saisie est initiée par un tiers à la convention de crédit
documentaire, la saisie entre les mains du banquier émetteur d’un crédit
documentaire doit être admise133. En fait, la réalisation de l’engagement de la
banque est soumise à la remise des documents convenus, le bénéficiaire d’un
crédit documentaire dispose sur le banquier d’une créance conditionnelle jusqu’à
la remise desdits documents à ce dernier. Cette créance conditionnelle est
saisissable par le créancier du bénéficiaire, dès lors que ce créancier n’est pas le
donneur d’ordre134.
Bien plus que cela, certains auteurs estiment que le créancier du bénéficiaire
peut indifféremment, voir simultanément, procéder à une saisie entre les mains
des deux banques à savoir celle du donneur d’ordre et celle du bénéficiaire. En
fait, aux termes de l’article 10 b des Règles et Usances Uniformes en matière de
132
Cass. Com., 14 Octobre 1981, n° 80-12.336,
133
Cass. Com., 5 Juillet 1983, n° 81-12371, Bull. Civ. IV n°. 202, p. 177.
134
J.-M. DELLECI, op. cit., p. 216, n° 357 bis.
46
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
135
J.-P. MATTOUT, p. 312, n° 258 et 269.
136
J.-M. DELLECI, op. cit., p. 216, n° 357 bis.
137
J.-P. MATTOUT, p. 252, n° 203.
138
Décret n° 3158 du 17 Décembre 2012, « Portant réglementation des marchés publics »,
J.O.R.T. n° 103 du 20 Décembre 2002, p. 3036.
139
T. BEN NASR, « Droit bancaire tunisien », Tunis, [L’auteur], 2009, p. 124, n°180.
47
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
140
Décret n° 442 du 22 Avril 1989, « Relatif aux marchés publics », J.O.R.T. n° 30 du 28 Avril
1989, p. 774.
141
La loi n° 73 du 20 Juillet 1985, « Relative aux marchés des établissements publics à caractère
Industriel et commercial et des sociétés dans lesquelles l'Etat ou les collectivités publiques
locales détiennent directement ou indirectement une participation au capital », J.O.R.T. n° 56
du 26-30 Juillet 1985, p. 961.
48
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
§ I : La solution du C.P.C.C.
A- L’étendue de l’indisponibilité
142
A. JOLY, « Procédure civile et voies d’exécution, T. 2 : Voies d’exécution », Paris : Sirey,
1969, p. 69, § 361.
49
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
143
Voir à ce propos :
:21 . ص،1984 مارس/ جانفي،2 عدد، مجلّة المحاماة،" "العقلة التوقيفية على الحساب الجاري،حمدان غيلب
ّ بصيغة العموم إذ ينص على.ت.م.م. من م333 "ورد الفصل
موقوفة... "جعل جملة المبالغ المالية...أن العقلة تهدف إلى
ّ
) يؤكد قصد المشرع وهو تسليط أثر العقلة على جميع المبالغ دون حصرTotalité( "فإن لفظ جملة...يده بيد المعقول تحت
".أو تحديد
144
A. BACHA, op. cit., p. 40.
145
R. PERROT, op. cit., p. 186
146
S. MELLOULI, op. cit., p. 148.
50
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
147
Voir à ce propos :
ما هي العراقيل والصعوبات المتسببة عن القانون: بعض خواطر عن قانون المرافعات المدنية والتجارية،البشير زهرة
:21 . ص،1985 نوفمبر،9 عدد،.ت. ق،"الجاري به العمل والمتعلق بالعقل التوقيفية
ألن الحاكم حكم بأكثر مما طلب منه بل صار بموجب هذا القانون ملوكيّا."يظهر لي أن هذا العمل مخالف للمنطق والمعقول
".أكثر من الملك
148
Voir à ce propos :
بالمعهد األعلى2002 نوفمبر28 مداخلة ألقيت بمناسبة دورة دراسيّة انتظمت يوم،"" العقلة التوقيفية،الباشا البجار
:13 . ص،) (غير منشور،"للقضاء حول موضوع "العقل حسب التنقيحات الحديثة
مبدأ كلية العقلة بمعنى أن العقلة تجري على كامل األموال1986 " كان المشرع التونسي يتبنى إلى حدود سبتمبر
وعقدت عدة ندوات بوزارة العدل تناولت هذا الموضوع لكن المشرع بقي.التي يملكها المعقول عليه ولو تجاوزت مبلغ الدين
.محافظا على هذا التوجه باعتبار أن دين العاقل وإن كان في حدود مبلغ معين ّإال أنه من الممكن أن تظهر عقل أخرى موالية
من334 وقالوا في األخير أنه بإمكان المدين المعقول عليه أن يؤمن مبلغ الدين بصندوق األمائن والودائع طبق أحكام الفصل
". ويتخلص من العقلة.ت.م.م.م
149
Loi n° 86-87 du 1er Septembre 1986, « portant modification de certaines dispositions du
Code de Procédure Civile et Commerciale », J.O.R.T. n° 49 du 9-12 Septembre 1986, p. 980.
51
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
B- Le bénéficiaire de l’indisponibilité
150
S. MELLOULI, op. cit., p. 146.
151
Voir à ce propos :
:109 . ص،3 عدد،1986 أوت29 مداوالت مجلس النواب
"إن العقلة التوقيفية التي تجرى تحت يد الغير على مكاسب المدين ينبغي أن يقع اجراؤها في حدود ما يفي بمبلغ الدين المجراة
من أجله العقلة وهكذا يبقى المدين يتصرف في بقية أمواله ريثما تقول المحكمة قولتها في شأن تلك العقلة المضروبة على بقية
امواله وفي هذا اإلجراء ضمان للدائن في خصوص دينه وفى نفس الوقت ادخال مرونة أكثر على العمل القضائي الذي ليس
."غايته تجميد أموال الناس بدون مبرر
A. JAUFFRET, « Manuel de Procédure Civile et voies d’exécution », Paris : Sirey, 1969, p.
152
233, § 409.
52
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
153
Voir à ce propos :
،2013 ، مجمع األطرش للكتاب المختص: تونس،2 . ط،"صة
ّ "طرق التنفيذ واستخالص الديون العامة والخا،علي كحلون
.109 .ص
154
L’article 337 du C.P.C.C. tel que modifié par la loi n° 2002-82 du 3 août 2002.
53
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
après lui pour saisir. En un mot, tous les créanciers saisissants quelle que soit la
date de leur saisie et à plus forte raison de leur titre de créance, viendront en
concours155.
Ainsi, selon l’article 314 du C.P.C.C, les opposants vont « participer à la
distribution du produit de la vente ou des deniers saisis arrêtés » et « la saisie ne
peut être annulée et mainlevée totale ou partielle ne peut en être donnée ou
ordonnée que du consentement des créanciers opposants ou en vertu d'une
décision de justice qui leur soit opposable ».
Le solde saisi arrêté sera distribué entre les différents créanciers au prorata
de leurs créances, à moins, bien entendu, que certains créanciers puissent invoquer
en leur faveur une cause de préférences et ce, conformément à l’article 470 du
C.P.C.C.156.
Cette absence de privilège au premier saisissant vis-à-vis des saisies-arrêts
ultérieures est l’application de la règle générale de droit inscrite à l’article 192 du
C.D.R. qui édicte que « les biens du débiteur sont le gage commun de ses
créanciers et le prix s'en distribue entre eux par contribution, à moins qu'il n'y ait
entre les créanciers des causes légitimes de préférence ». Le législateur précise
dans l’article 193 du C.D.R. que « les causes légitimes de préférence sont les
privilèges, le nantissement et le droit de rétention ».
155
Voir à ce propos :
:109 . ص، مرجع سابق الذكر،علي كحلون
إجماال على مبدأ أفضلية الدّائن العاقل بمعنى أن يج ّمد المال المعقول، بما في ذلك العقلة التوقيفية،"ال تقوم العقل التحفظية
"على ذمة الدّائن العاقل فقط دون بقية الدائنين
156
Voir à ce propos :
:203 . ص،2005 .ت.م. ن،2005 ماي25 المؤرخ في،8746 قرار تعقيبي مدني عددـ
أن العقل الجديدة التي قد تجزى على مكاسب معقولة مع عدم العلم بالعقلة االولى تقوم مقام.ت.م.م. من م315 "نص الفصل
االعتراض الذي ينشأ للدائن العاقل الحق في التحاصص بمبلغ دينه مع بقية الدائنين العاقلين والمشاركة في توزيع المال
".ت.م.م. من م463 و347 المعقول سواء كان كافيا ام ال وفق مقتضيات الفصلين
54
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
A- L’inadéquation de l’indisponibilité
partielle avec les mécanismes du compte courant
157
Voir infra (La nature du jugement prononçant la validité de la saisie-arrêt).
158
S. GUINCHARD et T. MOUSSA, dir., op. cit., p. 985 n° 923.12.
159
L’article 728 du C.C.
55
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
160
L. MINIATO, « Voies d’exécution et procédures de distribution », Paris : Montchrestien,
2010, p.150 n° 199.
161
Voir infra le IIème Chapitre de la IIème Partie (La régularisation des opérations en cours).
162
R. PERROT et P. THÉRY, op. cit., p. 453 n° 448.
163
La loi n° 91-650 du 9 juillet 1991 portant réforme des procédures civiles d'exécution.
164
« L'article L. 211-2 du Code des procédures civiles d'exécution dispose en effet que l'acte
de saisie emporte attribution immédiate de la créance saisie disponible « à concurrence des
sommes pour lesquelles elle est pratiquée ».
56
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
165
A. LEBORGNE, op. cit., p. 519, n° 1134.
166
Voir à ce propos :
H. CROZE, « Saisie-attribution bancaire : Les mystères de l’article 47 de la loi du 9 Juillet
1991 », LPA, 6 Janvier 1993 n° 3, p. 71.
167
C. MOULY, « La saisie des comptes bancaires », LPA, 26 Mai 1993 n° 63, p. 10, n°32.
168
R. PERROT et P. THÉRY, op. cit., p. 453 n° 448.
169
J.-M. CALENDINI, « De quelques problèmes liés à la saisie des comptes bancaires », LPA,
26 Février 1992 n° 25, p. 14.
57
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
170
N. CAYROL, J.-CI. Pr. Civ., v° « Saisie-attribution (Comptes Bancaires : Règles
Spécifiques) », op. cit., p. 17, n° 78.
171
G.-L.-J. CARRÉ, « Lois de la procédure civile et administrative. T. 4 : Procédure civile »,
4ème éd., Paris : Cosse et Marchal, 1862, p. 605.
58
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
Etant donné que les effets de la saisie sont limités au montant de la créance
qui en est la cause, l’indisponibilité du compte sur lequel figurent les fonds saisis
se trouve limitée à ces fonds (A). À ce propos, on constate une pratique bancaire
qui vaut l’étude (B).
59
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
B- La pratique bancaire
172
F. GEORGES, op. cit., p. 280 n° 184.
173
M.-T. CALAIS-AULOY, « L’idée d’indivisibilité et le compte courant », LPA, 14 Avril
2000 n° 75, p. 14.
174
M.-T, RIVES-LANGE, op. cit., p. 169, n° 315.
175
Ibid., p. 169, n° 315.
60
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
Si tel est le cas, et pour éviter toute difficulté, dès la réception de l’exploit
de saisie-arrêt, «la plupart des établissements virent immédiatement les avoirs
saisis sur un compte interne spécial de manière à ne pas gêner le fonctionnement
du compte ouvert au nom du client »176.
Ce nouveau compte est appelé « compte interne » ou « compte d’attente »
ou « compte bis ». Il s'agit d'une simple commodité comptable pour bien
distinguer des opérations postérieures à la saisie, les remises nouvelles créditrices
constituant ce que la pratique appelle « l'argent frais »177.
Ainsi, les banques peuvent soit virer les sommes saisies sur un compte
spécial et le compte ordinaire, alimenté par de l’argent frais, continue à
fonctionner normalement, ou bien, à l’inverse, bloquer le compte ordinaire, les
opérations nouvelles seront alors traitées sur le nouveau compte178.
Au point de vue juridique c'est le même compte courant qui continue à
fonctionner 179. De ce fait, il n’y a pas de raison de modifier cette pratique puisque
l'organisation matérielle de la saisie est laissée à l'initiative du banquier 180.
En conclusion, la saisie d’un compte courant ne peut en aucun cas être une
cause directe de sa clôture. Cependant, la saisie peut être une cause de dégradation
de la situation financière suite à laquelle l’article 732 du C.C. prévoit la clôture
du compte courant.
176
H. CROZE, « Saisie-attribution bancaire : Les mystères de l’article 47 de la loi du 9 Juillet
1991 », op. cit., n° 3, p. 71.
Voir : Annexe n° 5 et n°6.
177
M. VÉRON, « Voies d’exécution et procédures de distribution », Paris, Masson, 1989, p.
158.
178
F. -J. CRÉDOT et Y. GÉRARD, « Aspects bancaires de la réforme des procédures civiles
d’exécution », Revue de Droit Bancaire, Janvier/Février 1993, n° 35, p. 8.
179
M.-T, RIVES-LANGE, op. cit., p. 169, n° 315.
180
H. CROZE, « Saisie-attribution bancaire : Les mystères de l’article 47 de la loi du 9 Juillet
1991 », op. cit., n° 3, p. 72.
61
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
Bien que la saisie ne puisse porter clôture du compte courant, elle peut être
accompagnée ou être signe d’une dégradation de la situation financière de l’ayant
compte suite à laquelle le législateur prévoit la clôture du compte.
En effet, l’article 732 du C.C. a dispose que le compte courant est clôturé
suite à la dégradation de la situation financière des parties en compte courant,
notamment si l’ayant compte est frappé d’une incapacité d’exercice pour
mauvaise gestion (A). Pour les entreprises en difficultés économiques un aperçu
historique s’impose (B).
L’alinéa 3 de l’article 732 du C.C. (nouveau), tel que modifié par la loi n°
36 du 29 Avril 2016, « Relative aux Procédures Collectives », prévoit que
l’interdiction du débiteur saisi, sa déconfiture ou sa faillite entrainent de plein
droit la clôture du compte courant181.
Pour l’interdiction, elle peut être soit pour faiblesse d’esprit ou pour
prodigalité.
S’agissant du faible d’esprit, il est défini aux termes de l’article 160 du
C.S.P. comme « celui qui ne jouit pas de la plénitude de sa conscience, qui
conduit mal ses affaires, ne connaît pas les transactions courantes et est lésé dans
ses actes d'achat et de vente ».
Pour la prodigalité, l’article 164 du C.S.P. dispose que « le prodigue est
celui qui ne gère pas convenablement ses biens, s'y livre à des prodigalités ».
181
La loi n° 2016-36 du 29 avril 2016, « Relative aux Procédures Collectives », J.O.R.T. n° 38
du 8 Mai 2016, p. 1724.
62
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
182
La déconfiture désigne la situation d’un débiteur qui ne peut pas faire face à son passif
exigible par son actif disponible.
يكون معسرا المدين الذي " تكون مكاسبه غير كافية، غير منشور،1998 سبتمبر28 المؤرخ في،55037 قرار تعقيبي عدد
."لسداد ما عليه من ديون
183
T. BEN NASR, op. cit., p. 298.
184
L’article 739 du C.C. (ancien), publié dans le J.O.R.T. n° 60 du 4 Décembre 1959, p. 1398.
63
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
185
L’article 2 de la loi n° 95-35 du 17 Avril 1995 complétant et modifiant certaines dispositions
du C.C., J.O.R.T. n° 33 du 25 Avril 1995, p. 795. :
« Sont abrogées les dispositions des articles 413 à 445 et le paragraphe dernier de l'article 448
du code de commerce. »
186
La loi n° 95-34 du 17 avril 1995, « Relative au Redressement des Entreprises en Difficultés
Économiques », J.O.R.T. n° 33 du 25 Avril 1995, p. 792.
187
L’article 35 (nouveau) de la loi n° 95-34 du 17 avril 1995, relative au redressement des
entreprises en difficultés économiques, telle que modifiée par la loi n° 2003-79 du 29 décembre
2003 :
« L'exécution des contrats en cours liant l'entreprise aux tiers, clients, fournisseurs et autres sera
poursuivie. L'administrateur judiciaire ou le débiteur peuvent demander d'y mettre fin après
autorisation du juge commissaire s'ils ne sont pas nécessaires à l'activité de l'entreprise. Les
contrats de travail restent soumis aux lois et conventions qui les régissent.
L'administrateur judiciaire doit adresser un avis aux cocontractants de l'entreprise dont les
contrats ont fait l'objet d'une décision y mettant fin, et ce, dans les quinze jours suivant leur
extinction, et ce, par lettre recommandée avec accusé de réception. »
188
T. BEN NASR, op. cit., p. 299.
64
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
Lors de la saisie, d’un compte courant, le rôle du banquier tiers saisi est
primordial. Ainsi, certains estiment que « ce sont les banquiers qui mènent la
saisie des comptes bien plus que les huissiers » puisqu’une fois l’exploit de saisie-
arrêt signifié au banquier, celui-ci en tant que spécialiste des comptes, met en
œuvre la saisie, d’abord en rendant indisponible les sommes saisies, puis en
effectuant les opérations de régularisation pour déterminer la partie saisissable du
solde189.
Ainsi, on va s’intéresser aux obligations du banquier quant au
fonctionnement du compte saisi, notamment en rendant le solde saisi indisponible
puisque l’indisponibilité implique une interdiction de paiement au banquier (§I).
Sinon, il en sera tenu pour responsable (§II).
189
N. CAYROL, J.-CI. Pr. Civ., v° « Saisie-attribution (Comptes Bancaires : Règles
Spécifiques) », op. cit., p. 4, n°12.
65
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
§ I : L’interdiction de paiement
L’exploit de saisie-arrêt dès l’instant de sa signification a pour effet de
rendre indisponible la créance du débiteur saisi sur le tiers saisi, et ce jusqu'à
concurrence du montant de la créance cause de la saisie190.
Cette défense de payer est énoncée par l’article 333 du C.P.C.C. et portée à
la connaissance du tiers saisi par l’huissier de justice qui est tenu de reproduire
obligatoirement les termes de cet article dans son exploit et ce conformément aux
dispositions de l’alinéa 2 de l’article 332 du C.P.C.C. sous peine de nullité de la
saisie191.
Ainsi, en opérant le blocage du solde du compte, la saisie-arrêt empêche
toute modification du solde rendu indisponible par les opérations nouvelles192.
Cette interdiction de paiement a une valeur absolue à l’égard de toutes les
parties engagées dans la procédure de saisie-arrêt, à savoir le débiteur saisi (A) et
le créancier saisissant (B).
190
P. MARETTE, « Procédure civile et voies d’exécution », 2ème éd., Paris : Litec, 1986, p.
128.
191
Voir annexe n° 2 (Exemple d’exploit de saisie-arrêt sur compte courant).
192
Voir à ce propos :
.61 . ص،1972 أكتوبر،8 عدد،.ت.ق. م،1972 فيفري18 مؤرخ في،56131 حكم إستعجالي عدد
""ال يمكن للمعقول تحت يده أن يغير من حالة الدين من تاريخ العقلة لتعلق حق الغير به
193
J.-L. RIVES-LANGE, « La saisissabilité du compte courant », op. cit., p. 102.
66
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
194
A. BACHA, op. cit., p. 37.
195
Ibid., p. 35.
196
L’article 379 du C.O.C. :
« La compensation n’a pas lieu au préjudice des droits régulièrement acquis à des tiers ».
197
R. PERROT, op. cit., p. 154.
67
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
saisissant au même titre que tous les autres biens composant le patrimoine du
débiteur saisi198.
En fait, tant que le jugement de validité de la saisie n’est pas rendu
exécutable, le saisissant n’est pas encore reconnu être le créancier du tiers saisi
même si sa créance est constatée par un jugement199. Sauf si, le solde saisi ne suffit
pas à répondre à toutes les créances.
A cet effet, la Cour de cassation avec ses Chambres Réunies, dans un arrêt
rendu le 22 Février 2007, estime que si le solde du compte ne suffit pas de
répondre à toutes les saisies et oppositions, le banquier est tenu de consigner la
totalité du solde indisponible, auprès de la Caisse des Dépôts et des
Consignations, à la disposition de tous les créanciers et opposants qui peuvent à
défaut d’accord recourir au juge commissaire pour la distribution des deniers200.
Dans cet arrêt, le banquier a été déclaré responsable d’un paiement effectué
au bénéfice d’un saisissant disposant d’un jugement validant la saisie-arrêt revêtu
de la formule exécutoire, tandis que le solde du compte est toujours indisponible
en vertu d’une saisie-arrêt antérieure qui produit encore ses effets.
198
C. CÉZAR-BRU, « Théorie et pratique des voies d'exécution, 3ème éd., Paris : Rousseau &
Cie, 1927, p. 130.
199
Voir à ce propos :
:263 . ص،1997 .ت.م. ن،1997 أفريل16 مؤرخ في،47238 عدد،قرار تعقيبي مدني
""المطالبة باألموال المعقولة قبل رفع العقلة طلب سابق ألوانه وفي غير طريقه
200
Voir à ce propos :
،2007 نوفمبر،10 عدد.ت. ق، صدر عن الدوائر المجتمعة،2007 فيفري22 مؤرخ في،5735 عدد،قرار تعقيبي مدني
:167 .ص
"لئن إختلفت إجتهادات المحاكم وتباينت آراءها حول اإلجراء القانوني الملزم بإتخاذه المعقول تحت يده عند تعدد العقل
التوقيفية وعدم كفاية المال المعقول للوفاء بكافة الديون الثابتة للدائنين والمعترضين فإن األحكام المنظمة للعقل وخاصة
واضحة الداللة وصريحة البيان في وجوب تأمين كامل المبلغ المعقول بصندوق الودائع.ت.م.م. من م464 و347 الفصلين
."واألمانات على ذمة الدائنين والمعترضين الذين بإمكانهم اللجوء إلى قاضي التوزيع إن لم يتفقوا رضائيا على المحاصة
68
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
201
Voir à ce propos :
:1 . ص،2006 .ت.م. ن،2006 جوان22 مؤرخ في،9082 عدد،قرار تعقيبي مدني
" إن القضاء بإلزام المعقول تحت يده بأن يؤدي للدائن العاقل مبلغ دينه من المال الموجود تحت يده رغم تضمن تصريحه أن
ذلك المال تسلطت عليه عدة عقل توقيفية سابقة الزالت قائمة لعدم اإلذن قضائيا برفعها أو بصحتها يؤدي إلى منح الدين
".موضوع العقلة التوقيفية األخيرة امتيازا بغير سند قانوني
202
L. CAMENSULI-FEUILLARD, « La dimension collective des procédures civiles
d'exécution : Contribution à la définition de la notion de procédure collective », Thèse pour le
doctorat en droit de l'Université de Nantes présentée et soutenue publiquement le 7 décembre
2006, Paris : Dalloz, 2008, p. 71, § 98.
203
C. CÉZAR-BRU, « Théorie et pratique des voies d'exécution », 3ème éd., Paris : Rousseau &
Cie, 1927, p. 130.
69
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
Sur le plan civil, l’article 333 du C.P.C.C., étant la règle spéciale consacrée
à la procédure de saisie-arrêt, n’a pas déterminé la sanction applicable au paiement
effectué malgré la saisie, de ce fait, il faut recourir au texte général.
La règle générale est donnée par l’article 309 du C.P.C.C. qui dispose que
« toute saisie a pour effet de mettre sous main de justice les biens sur lesquels elle
porte et d'empêcher que le débiteur n’en dispose au préjudice de ses créanciers.
En conséquence, toute aliénation, à titre gratuit ou à titre onéreux, et tous baux
de biens saisis, ainsi que toute constitution de nantissement ou de tous autres
droits réels sur ces biens, sont nuls et non avenus à l'égard de créanciers ».
Cet article s’inscrit sous le chapitre intitulé « Disposition Générale » du
titre intitulé « Des Voies D’exécution » du C.P.C.C. et comme il « s’exprime en
termes généraux il faut l’entendre dans le même sens »204. Ainsi, il est applicable
à toutes les saisies, notamment la saisie-arrêt, sauf s’il y exception expresse205.
L’application des termes de l’article 309 du C.P.C.C. à la saisie-arrêt mène
à première vue de frapper de nullité les paiements effectués par le banquier tiers
saisi, malgré l’indisponibilité.
Mais, en réalité, ledit article n’a pas précisé si la nullité qu’il prévoit est
absolue ou totale. Car, en tout état de cause, les effets sont les mêmes. L’intérêt
de distinguer la nullité absolue de celle relative, réside dans la détermination de
qui peut agir en nullité, le délai de prescription, la possibilité de ratification et de
confirmation 206.
Par rapport aux effets, il n’y a pas de distinction entre la nullité absolue ou
relative. A cet égard, l’article 325 du C.O.C. prévoit que « l’obligation nulle de
plein droit ne peut produire aucun effet, sauf la répétition de ce qui a été payé
204
L’article 533 du C.O.C.
205
L’article 534 du C.O.C.
206
Voir à ce propos :
.209 . ص،1997 ، مطبعة الوفاء: تونس،2 . ط،" العقد: "النظرية العامة لإللتزامات،محمد الزين
70
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
207
N. CAYROL, J.-CI. Pr. Civ., v° « Saisie-attribution (Comptes Bancaires : Règles
Spécifiques) », op. cit., p. 16, n° 77.
208
F. GEORGES, op. cit., p. 117 n° 67.
71
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
cette responsabilité civile ne peut être que délictuelle vu l’absence d’un lien
contractuel entre le saisissant et le tiers saisi.
La mise en œuvre de cette responsabilité obéit à des conditions de
responsabilité de droit commun. Le créancier qui demande la condamnation du
tiers saisi au paiement des dommages et intérêts doit prouver la faute de ce dernier,
qui consiste en le non-respect de l’indisponibilité imposée par l’exploit de saisie-
arrêt, le dommage qu’il a subi et lien de causalité entre la faute et le dommage
réclamé209.
A cet effet, la preuve de la faute peut être faite devant la juridiction civile,
dans le cadre d’une action civile, ou devant la juridiction pénale, si le saisissant
veut se constituer partie civile, car l’irrespect de l’indisponibilité est constitutif
d’une infraction pénale 210.
209
Les article 82 et 83 du C.O.C.
210
Voir à ce propos :
:202 . ص،2004 ،.ت.م. ن،2004 نوفمبر4 مؤرخ في،6335 عدد،قرار تعقيبي جزائي
"ان عدم وجود المعقول بالمكان الذي تم ايداعه وتأمينه به في عهدة الحارس الذي لم يسع إلحضاره عند التنفيذ يجعل اركان
".الجريمة متوفرة دون حاجة الى المطالبة بمكان ومأل المعقول
72
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
211
Voir à ce propos :
.217 . ص،2006 ، مركز النشر الجامعي: تونس،" "القانون الجنائي العام،فرج القصير
73
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
Mais, sont exclus de ces comptes les comptes de mandataires, dits aussi
professionnels, vu que les sommes inscrites sur ces comptes sont détenues par le
titulaire du compte pour le compte d'autrui. De même, les comptes dont le titulaire
bénéficie d’une immunité d’exécution qui est un privilège personnel que la loi
accorde à certains débiteurs pour les soustraire à toute mesure d’exécution.
74
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
75
L’indisponibilité, un effet direct de la saisie
Néanmoins, le banquier n’est pas obligé de garder les sommes saisies entre
ses mains puisque le C.P.C.C. prévoit certaines modalités qui peuvent affecter le
principe d’indisponibilité. En effet, le principe d’indisponibilité est susceptible de
levée. De même qu’il doit tenir compte de la régularisation des opérations en
cours.
76
Deuxième Partie :
Les modalités de
Bien que le banquier tiers saisi soit chargé de bloquer le solde saisi à
concurrence du montant de la créance cause de la saisie, cette indisponibilité peut
être levée par divers mécanismes mais sous certaines conditions. En effet, le
banquier peut se trouver déchargé de l’obligation d’indisponibilité par un
jugement sur le fond (Section 2ème), mais parfois ce jugement n’est pas nécessaire
(Section 1ère).
Selon les termes de l’article 333 du C.P.C.C. le banquier tiers saisi peut se
libérer de l’obligation de garder les sommes saisies entre ses mains et sous sa
responsabilité en vertu d’une mainlevée amiable ou par recours au juge des
référés.
78
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
212
Voir à ce propos :
:92 . ص،2000 .ت.م. ن،2000 أفريل17 مؤرخ في،77107 عدد،قرار تعقيبي مدني
"وحيث انه تأسيسا على ذلك إذا قام محام نيابة عن موكله بإجراء عقلة توقيفية على أموال لدى الغير ثم أثناء نشر القضية
تولى نفس المحامي مراسلة المعقول تحت يدها معلما إياها بوقوع صلح بين منوبه والمدين ويعرب له صراحة عن تراجعه
في العقلة ويطلب منه تسليم مبلغ ألفي دينار لمنوبه وتسليم الباقي إلى المعقول عليه ووقع استخالص هذا المبلغ فعال فإن ذلك
محمول على الصحة وال يمكن لمن أجرى العقلة بعد ذلك أن يحتج على المعقول تحت يدها بعدم انبرام الصلح أو ان العقلة ال
.ترفع إال باتفاق األطراف
إذ أن المحامي الذي تولى القيام بإجراءات العقلة هو الذي طلب بنفسه رفعها والعقلة تزول إذا رفعها طالبها فضال عن ان
االتفاق يعتبر حاصال لكون من أجرى العقلة هو الذي طلب رفعها بناء على ما تضمنه الصلح ومحكمة القرار المنتقد لما
نحت غير هذا المنحى واعتبرت ان المكتوب المحتج به من طرف المستأنفة والمحرر من طرف نائب العاقل ال بقوم مقام
." تكون قد أساءت فهم القانون وتعين نقض القرار.ت.م.م. م333 االتفاق المتحدث عنه بالفصل
79
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
Avant le jugement de validité, le tiers saisi n’a pas le droit de payer le saisi,
il lui est interdit aussi de se libérer entre les mains du saisissant. Cette situation
l’oblige à conserver, aussi longtemps que dure la procédure, la créance saisie-arrêt
ée.
A cet effet, le législateur a prévu la procédure de consignation dans l’article
334 du C.P.C.C. qui donne au banquier tiers saisi la possibilité de se décharger de
cette obligation.
80
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
213
S. GUINCHARD, T. DEBARD, dir., « Lexique des termes juridiques 2016-2017 », 24ème
éd., Paris, Dalloz, 2016, p. 275.
214
L’article 4 de la loi n° 48 du 10 juillet 2016 « relative aux banques et aux établissements
financiers ».
(Paru uniquement en langue arabe au J.O.R.T. n° 58 du 15 Juillet 2016, p. 2516).
81
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
ses affaires avec son client sans attendre le jugement de validité. De là, il peut
recourir à la consignation.
De leur côté, le débiteur saisi et le saisissant jugeront peut-être plus sûre la
consignation quand les premiers indices d’insolvabilité du tiers saisi ou de
l’huissier de justice commencent à apparaitre215.
En général, et peu importe la partie demanderesse de la consignation, il
revient au juge qui autorisait la saisie au sens de l’article 330 du C.P.C.C.
d’ordonner avec ordonnance sur requête la consignation.
A cet effet, le juge jouit de son pouvoir discrétionnaire quant à l’acceptation
de la demande de la consignation et quant à la désignation du consignataire. Au
terme de l’article 334 du C.P.C.C., ce dernier peut être, soit la caisse des dépôts
et consignations, soit un tiers consignataire.
Pour la partie consignatrice, il peut être soit la Caisse des Dépôts et des
Consignations ou un autre tiers signataire.
Pour ce qui est de la Caisse des Dépôts et des Consignations, il faut noter
qu’elle est devenue en 2011 par le décret-loi n° 85-2011 un établissement public
doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière216. Elle reçoit « les
dépôts et consignations ordonnés par la loi, par la justice ou par l’administration,
auprès du trésorier général de la Tunisie, conformément aux termes d’une
convention qui sera conclue à cet effet entre le ministère des finances et la caisse
des dépôts et consignations »217.
Pour le tiers consignataire, il peut être n’importe quelle personne physique
ou morale, que le juge estime capable d’assurer la garde des sommes saisies.
215
A. BACHA, op. cit., p. 45.
216
Décret- loi n° 85 du 13 septembre 2011, portant création de la « caisse des dépôts et
consignations », J.O.R.T. n° 71 du 20 Septembre 2011, p. 1846.
217
L’article 3 du Décret- loi n° 85 du 13 septembre 2011, portant création de la « caisse des
dépôts et consignations », J.O.R.T. n° 71 du 20 Septembre 2011, p. 1846.
82
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
Mais, quel que soit le consignataire désigné par l’ordonnance sur requête,
les effets de la consignation sont les mêmes.
218
J. VINCENT et J. PRÉVAULT, op. cit., p. 253, § 301.
83
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
219
S. MELLOULI, op. cit., p. 149.
220
R. PERROT, op. cit., p. 178.
221
J. VINCENT et J. PRÉVAULT, op. cit., p. 254, § 301.
222
Ibid., p. 254, § 301.
84
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
223
R. PERROT, op. cit., p. 179.
224
L’article 567 de l’ancien Code de Procédure Civile français tel que modifié par la loi du 17
Juillet 1907 dispose que :
"La demande en validité, et la demande en mainlevée formée par la partie saisie, seront portées
devant le tribunal du domicile de la partie saisie.
En tout état de cause, et quel que soit l'état de l'affaire, la partie saisie arrêtée pourra se pourvoir
en référé afin d'obtenir l'autorisation de toucher du tiers saisi, nonobstant l'opposition, à la
condition de verser à la caisse des dépôts et consignations, ou aux mains d'un tiers commis à
cet effet, somme suffisante, arbitrée par le juge des référés, pour répondre éventuellement des
causes de la saisie - arrêt, dans le cas où le saisi se reconnaîtrait ou serait jugé débiteur.
Le dépôt ainsi ordonné sera affecté spécialement aux mains du tiers détenteur à la garantie des
créances pour sûreté desquelles la saisie-arrêt aura été opérée, et privilège exclusif de tout autre
leur sera attribué sur ledit dépôt.
A partir de l'exécution de l'ordonnance de référé, le tiers saisi sera déchargé et les effets de la
saisie-arrêt transportés sur le tiers détenteur.”.
225
A. BACHA, op. cit., p. 46.
85
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
226
Ibid., p. 47.
227
L’article 39 du C.P.C.C., tel que modifié par la loi n° 94-59 du 23 mai 1994, fixe le taux de
ressort à sept mille dinars.
86
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
Les effets du cantonnement peuvent être appréciés tant du côté des parties
saisies, à savoir le débiteur et le tiers saisi, que de celui du créancier saisissant.
Pour les parties saisies, à partir du moment où la consignation est effectuée,
« la saisie-arrêt perd tout effet à l’égard du tiers saisi »229. Ainsi, le tiers saisi se
libère de l’indisponibilité et le débiteur saisi recouvre ses droits et peut exiger le
paiement du tiers saisi. Seules les sommes consignées restent indisponibles230.
Dans ce contexte, la Cour de cassation confirme que la levée de
l’indisponibilité est automatique sous présentation de justificatifs de la
228
A. BACHA, op. cit., p. 47.
229
L’article 344 du C.P.C.C.
230
Voir à ce propos :
.201 . ص، مرجع سابق الذكر،خليفة الخروبي
87
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
231
Voir à ce propos :
:240 . ص،1997 ت.م. ن،1997 أفريل16 مؤرخ في،45346 عدد،قرار تعقيبي مدني
مما يجعل إثارة.ت.م.م. من م344 "إن رفع العقلة يكون بعد اإلدالء بما يفيد تأمين المبلغ لفائدة المعقب ضدها تطبيقا للفصل
المعقب اآلن من أن المحكمة التي تتعهد بالنظر في صحة العقلة هي الت تتعهد بالنظر في سحب المال هو أمر مردود عليها
."لسابقية وقوع رفع تلك العقلة
232
S. MELLOULI, op. cit., p. 148.
233
A. BACHA, op. cit., p. 48.
234
R. PERROT, op. cit., p. 183.
88
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
235
Voir à ce propos :
:62 . ص،9 عدد،1962 نوفمبر.ت.ق. م،8552 حكم مدني صادر عن المحكمة االبتدائية بتونس عدد
"وحيث أن التأمين الحاصل على هذه الصورة تنحصر فيه العقلة اذ أنه مخصص باالمتياز للوفاء بالدين الذي من أجله وقعت
".العقلة وال معنى للحصر غير ذلك
89
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
236
Voir à ce propos :
ال يتخلى عن المبالغ والمنقوالت المذكورة إال بموجب اتفاق علـى رفـع العقلة أو حكم قاض..." :.ت.م.م. من م333 الفصل
".314 بصحة العقلة التوقيفية أو بطالنها أو رفعها وذلك مع مراعاة أحكام الفصل
90
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
237
Voir à ce propos :
:200 . ص، مرجع سابق الذكر،خليفة الخروبي
"التصريح بالبطالن يمكن أن يحصل في نطاق دعوى التصحيح بأن يحتج المعقول عنه في إطار دعوى معارضة ببطالن
وفي كلتا الدعويين فإن المحكمة تأذن.العقلة أو في إطار دعوى مستقلة يرفعها المدين المعقول عنه أمام المحكمة المختصة
."برفع العقلة
238
L’article 28 du C.P.C.C.
239
Voir à ce propos :
.200 . ص، مرجع سابق الذكر،خليفة الخروبي
91
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
tribunal de première instance qui est appelé à juger, par application aux termes de
l’article 39 du C.P.C.C.
En définitive, que ce soit le juge cantonal ou le tribunal de première
instance, et que ce soit dans le cadre d’une instance en mainlevée ou en instance
de validité, la juridiction compétente doit statuer sur l’existence des causes de
nullité de la saisie.
240
Voir à ce propos :
:21 . ص،1974 ت.م. ن،1974 مارس12 مؤرخ في،9995 عدد،قرار تعقيبي مدني
"إذا أجرى دائن بدين ثابت عقلة توقيفية على أمالك مدينه فإن المدين ال حق له في طلب الرجوع في هذه العقلة إال متى أثبت
".عدم وجود الدين المذكور أو الخالص فيه
92
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
241
A. BACHA, op. cit., p. 70.
242
Voir à ce propos :
:175 . ص،1985 ت.م. ن،1985 نوفمبر4 مؤرخ في،11424 عدد،قرار تعقيبي مدني
"."ان قفل الحساب الجاري يؤلف من نتيجة الحساب الثابتة يوم القفل فاضال مستحق االداء في الحال
243
Trib. 1ère Inst. De Tunis : Jugement n° 11033 du 13 Juillet 1978 ; et n° 11557 du 9 Février
1980
(Cité dans : A. BACHA, op. cit., p. 70.)
244
Voir à ce propos :
:188 . ص، مرجع سابق الذكر،خليفة الخروبي
"إن حلول الدين الذي لم يشترطه المشرع صراحة يبدو بديهيا ألن العقلة التوقيفية يكون مآلها من الناحية اإلجرائية القيام
."بدعوى في صحة العقلة واألداء وعندئذ يشترط أن يكون الدين حاال حتى يصدر الحكم بأدائه
245
L’alinéa 3 de l’article 335 du C.P.C.C.
93
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
En fait, l’article 332 alinéa 1er du C.P.C.C. dispose que la saisie-arrêt est
faite au moyen d’un exploit d’huissier de justice signifié au tiers saisi et auquel
est annexée une copie du jugement en vertu duquel elle est pratiquée ou de
l'ordonnance qui l'a autorisée et de la requête sur laquelle cette ordonnance a été
rendue.
L’article 332 alinéa 2 du C.P.C.C. exige que, à peine de nullité, l’exploit de
la saisie-arrêt doit énoncer l’ordonnance qui l’a autorisé ou le jugement en vertu
duquel elle est pratiquée, indiquer le montant de la créance du saisissant, énoncer
l’identité complète du débiteur saisi et son domicile, et s’il est une personne
morale ou commerçant, le numéro et le lieu de son immatriculation au registre de
commerce.
Si le débiteur n’y est pas immatriculé, l’exploit doit en faire mention
express, et reproduire les termes des articles 333, 337 à 339 et 341 du C.P.C.C.
En plus de cela, l’article 335 du C.P.C.C. exige que « le saisissant doit, à
peine de nullité de la saisie-arrêt, la signifier au débiteur saisi dans les cinq jours
qui suivent son établissement, par exploit d’huissier de justice comportant
assignation à comparaître devant la juridiction compétente, dans un délai de huit
jours au minimum et de vingt et un jours au maximum, pour valider la saisie-
arrêt.
Il doit, également, enrôler l’affaire au greffe du tribunal compétent dans un
délai ne dépassant pas quarante-huit heures à compter de la date de l’assignation
du saisi ».
Ainsi, l’article 335 du C.P.C.C. règlemente l’acte de dénonciation de la
saisie-arrêt et de l’assignation en validité
Pour la première, elle consiste à reproduire la copie de l’exploit de saisie-
arrêt pour que le débiteur saisi soit au courant de la procédure de saisie-arrêt
94
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
engagé sur son compte et de la teneur de l’exploit signifié au tiers saisi246. Pour la
deuxième, elle contient une assignation au débiteur en validité de la saisie-arrêt .
L’assignation doit être suivie d’une mise en en cause au tiers saisi dans
l’instance en validité. En fait l’article 336 du C.P.C.C. dispose que « le saisissant
doit, également, mettre en cause le tiers saisi dans l’instance en validité cinq jours
au moins avant la première audience. L’exploit de mise en cause doit, sous peine
de nullité, contenir le numéro de l’affaire et la date de l’audience ».
En des termes généraux, le saisissant est tenu de respecter la forme, le
contenu et les délais de l’exploit de la saisie-arrêt , de la dénonciation et de
l’assignation prescrits par la loi sous peine de nullité.
D’ailleurs, le débiteur saisi peut invoquer soit par action principale ou par
demande reconventionnelle la nullité de la saisie pratiquée sur son compte qui
peut avoir pour objet soit un vice de fond ou un vice de forme.
En tout état de cause, le jugement portant annulation de la saisie va donner
une mainlevée de la saisie. Cette mainlevée peut être aussi obtenue, si la saisie a
été faite en respectant toutes les conditions imposées par la loi. Mais, là le
jugement va porter validation de la saisie.
246
S. MELLOULI, op. cit., p. 138.
247
H. SOLUS, op. cit., p. 123.
95
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
248
Voir à ce propos :
:201 . ص، مرجع سابق الذكر،خليفة الخروبي
"قد تكون إجراءات العقلة مستوفاة بدون أن تؤدي إلى نتيجة إيجابية وذلك كلما كان تصريح المعقول تحت يده سلبيا بمعنى
أما إذا كان التصريح إيجابيا مع صحة إجراءات العقلة فإن المحكمة المتعهدة تصدر.عدم وجود مال للمعقول عنه تحت يده
."حكمها قاضيا بإلزام المعقول تحت يده بتسليم المال الموجود تحت يده والتابع للمعقول عنه مباشرة إلى الدائن العاقل
249
Voir à ce propos :
مرافعات مدنية: فقه قضاء محكمة التعقيب، عصام األحمر،2009 أفريل4 مؤرخ في،25072 قرار تعقيبي مدني عدد
:126 . ص،2013 تونس،وتجارية
"تبين من مظروفات القضية أن التصاريح الصادرة عن المعقول تحت أيديهم وردت جميعها سلبية األمر الذي دعا محكمة
."الموضوع إلى الحكم برفع العقلة عن كافة المعقول تحت أيديهم وإخراجهم من القضية
250
L’alinéa 3 de l’article 345 du C.P.C.C.
251
L’article 345 du C.P.C.C. alinéa 1er.
96
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
252
J. VINCENT et J. PRÉVAULT, « Voies d’exécution et procédures de distribution », op. cit.,
p. 246, § 290.
253
R. PERROT, op. cit., p. 170.
254
J. VINCENT et J. PRÉVAULT, op. cit., p. 246, § 291.
255
R. PERROT, op. cit., p. 171.
97
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
Ainsi, le débiteur saisi est dessaisi, il n'est plus créancier du banquier pour
les fonds détenus qui sortent définitivement de son patrimoine. Le saisissant est
déclaré créancier direct du tiers saisi.
La conséquence pratique de cette analyse révèle l’intérêt pratique de la
controverse. En effet, vu que la créance objet de la saisie est sortie du patrimoine
du débiteur saisi jusqu’à concurrence des causes de la saisie, le créancier saisissant
a désormais un droit exclusif sur les deniers256.
Ainsi, l’effet principal de ce système est la négation de tout droit aux
saisissants et opposants ultérieurs au jugement de validité, sauf pour la partie des
sommes saisies-arrêtées qui dépasse les créances des saisissants ou opposants
antérieurs.
Par la même, ce système confère au saisissant un droit exclusif sur la
somme qui lui est due, sans avoir à craindre le concours d’autres créanciers qui
n’auraient formé opposition qu’après le jugement de validité.
Ce système, consacré par la jurisprudence française « s’inspire d’une
considération d’ordre pratique qui est de protéger le créancier saisissant, lequel
ayant déjà engagé une procédure longue et difficile, doit être mis à l’abri de toutes
nouvelle saisie »257.
Selon certains, cette jurisprudence a voulu reconnaitre une situation
analogue à celle qui résultait, dans l’ancien droit, du privilège accordé au premier
saisissant : « jura vigilantibus »258.
Mais, cette solution a pour effet de reconnaitre au créancier saisissant un
privilège sur les sommes saisies arrêtées. Or, un privilège ne peut être institué que
par la loi comme l’exige l’article 191 du C.D.R.
256
Ibid., p. 171.
257
Ibid., p. 171.
258
H. SOLUS, op. cit., p. 124.
98
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
259
A. BACHA, op. cit., p. 83.
99
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
En fait, ledit article dans son 2ème alinéa dispose que « les saisies-arrêts ou
oppositions pratiquées après un jugement validant une précédente saisie et
devenu exécutoire, n'ont d'effet que sur la partie des sommes saisies-arrêtées qui
dépasse les créances des saisissants ou opposants antérieurs ».
260
A. JOLY, op. cit., p. 72, § 364.
261
A. BACHA, op. cit., p. 83.
100
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
262
Voir à ce propos :
.41 ص،2008 .ت.ق. م، آجال تصريح الغير المعقول تحت يده،جمال بكار
101
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
263
L’article 337 du C.P.C.C.
264
A. BACHA, op. cit., p. 84.
102
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
par le banquier à condition que cette contestation soit sérieuse, comme l’a exigé
la Cour de cassation265.
La déclaration mensongère du tiers saisi peut porter soit sur les sommes
existant au compte le jour de la saisie, soit sur les opérations ultérieures qui vont
se régulariser et ainsi affecter le solde initialement saisi. La régularisation des
opérations en cours constitue la deuxième modalité dont l’effet d’indisponibilité
doit tenir compte.
L’article 333 du C.P.CC., tel que modifié par la loi n° 82 du 3 août 2002,
prévoit que « la saisie frappe les sommes existantes au solde que le compte fait
apparaître au jour de la saisie ». Ce solde est déterminé en tenant compte des
opérations en cours. Ainsi, la saisie ouvre une période de liquidation de ces
opérations266.
265
Voir à ce propos :
قرار تعقيبي مدني ،عدد ،48818مؤرخ في 14جانفي ،1998ن.م.ت ،1998ص:229 .
"حيث تبين مما له أصل ثابت باألوراق وأن المحكمة المطعون في حكمها لم تأخذ بعين االعتبار دفوعات الطاعنة لعدم إدالئها
بالمؤيد المتمسك بها بما أضحت معه منازعتها غير جدية كما أنها لم تستجب لطلب إعادة اإلختبار لعدم تقديم ولو بداية حجة
توهن النتيجة التي توصل إليها اإلختبار".
266
Voir à ce propos :
مداوالت مجلس النواب 16 ،و 17جويلية ،2002عدد ،40ص:2124 .
"...بسبـــب توالي العمليــات البنكية ،وعدم إمكان تقييدها بالحساب بمجـــرد إنجازها .ويحصل في كثيرا من األحيان أن
تجرى العقلة قبل تقييد عدة عمليات بالحساب ،بحيث يجد المعقول تحت يده نفسه مطالبا بتعديل فاضل الحساب على ضوء
ما ظهر من عمليات ،إال أن غموض النصوص التشريعية في ما يخص هذه المسألة يجعله مترددا حـــول كيفية إدماجها في
الحساب ،مع أن مراعاتــها هي أمر ضروري ال مــناص منـــه ،إذ أن عمليات سحب المبالغ بوساطة البطاقات البنكية مثال
تنقل المبلغ المسحوب بصفة فعلية إلى حوزة الحريف ،وال يعقل أن يتجاهل البنك هذه الواقعة لمجرد أنها لم تدرج في الحساب
بمجرد إجراء العقلة ،إذ أن هذا اإلدراج الحيني مستحيل عمليا ،خصوصا إذا وقع السحب من موزع آلي تابع لبنك آخر عدا
البنك المفتوح لديه الحساب .
وقد راعى المشروع معطى هاما يتمثل في إمكانية وجود عمليات تضيف مبالغ إلى الرصيد الموجود والمسجّل يوم إجراء
العقلة وعمليات أخرى تنقص من ذلك الرصيد ،فوضع قواعد متوازية لهذين الصنفين من العمليات.
103
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
267
C. MOULY, op. cit., p. 11 n° 40.
268
R. PERROT et P. THÉRY, op. cit., p. 454 n° 452.
269
C. MOULY, op. cit., p. 11, n°40
270
R. PERROT et P. THÉRY, op. cit., p. 454 n° 452.
271
J.-L. RIVES-LANGE, « La saisissabilité du compte courant », op. cit., p. 102.
272
S. GUINCHARD et T. MOUSSA, dir., op. cit., p. 935 n° 923.31.
104
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
saisies arrêtées, il devra fournir un relevé de toutes les opérations passées sur le
compte depuis le jour de la saisie273.
Ainsi, il convient de voir quelles sont les opérations susceptibles de
régularisation (Section I) et comment ces opérations seront mises en œuvre
(Section II).
273
H. CROZE, « Saisie-attribution bancaire : Les mystères de l’article 47 de la loi du 9 Juillet
1991 », op. cit., n° 3, p. 72.
274
R. PERROT et P. THÉRY, op. cit., p. 455, n° 453.
275
J.-M. CALENDINI, « La saisie attribution de compte bancaire », LPA, 9 Février 1994 n°
17, p. 17.
276
Voir à ce propos :
:2136 . ص،40 عدد،2002 جويلية17 و16 ،مداوالت مجلس النواب
هي الصورة التي يقع فيها تقديم أوراق تجارية او شيكات من قبل المدين المعقول333 " إن المقصود بالمطة الثانية من الفصل
حــيــث يقع تقييد،عنه الى البنك المفتوح لديه الحساب خالل الفترة السابقة الجراء الـــعقــــلة لـــغاية إدراجــها بــحسابه
) إال انه قد يتضح أنcrédit( المــبالغ المــدرجة فـــي األوراق والســندات المذكــورة علـى اعــتبار أنها مــن األصــول
فيكون البنك محقا في طرح مبالغها من فاضل الحساب بشرط ان يقع كل ذلك خالل الشهر،األوراق والسندات ليس لها رصيد
." وإال أدى األمر الى جعل العقلة مسلطة على أموال البنك ال على أموال الحريف المعقول عنه،الموالي إلجراء العقلة
105
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
cas, traduit la situation préférentielle du banquier qui peut faire valoir sur le solde,
et au détriment du créancier saisissant, des droits nés d'opérations non
dénouées277.
Ainsi, on va étudier la régularisation comptable dans un premier temps (§
I), puis celle assurant un droit préférentiel dans un second temps, à savoir la
contre-passation (§ II).
§I : La régularisation comptable
A cet effet, l’article 333 du C.P.C.C. prévoit que le solde créditeur au jour
de la saisie peut être accru du montant des chèques ou des effets de commerce
remis à l'encaissement avant la saisie et « non encore portés au compte ».
Pour la remise des chèques, le banquier tiers saisi doit ajouter au solde du
compte saisi le montant des chèques remis à l’encaissement avant la saisie et non
277
R. PERROT et P. THÉRY, op. cit., p. 455 n° 453.
106
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
encore portées en compte. Autrement dit, il s’agit des chèques déposés auprès de
la banque par le débiteur saisi mais qui ne seraient pas encore inscrits en compte
le jour où la saisie a été pratiquée278. Ainsi, le banquier sera bien avisé d'attendre
l’encaissement du chèque pour l'inscrire.
Mais, en pratique, la plupart des banques inscrivent les chèques remis au
crédit du compte dès la remise en se réservant le droit de les contrepasser s’ils
sont rejetés (« sauf bonne fin ») de sorte que ne seront concernés par la liquidation
que les chèques remis au guichet mais non encore comptabilisés 279.
Pour la remise d'effets de commerce, il faut distinguer selon que l'effet est
remis à l’encaissement ou à l'escompte. Si l'effet est venu à échéance et a été remis
en paiement, la solution est la même qu'en matière de chèque : il convient de
l'inscrire au crédit sous réserve d'encaissement. Mais si l'effet a été remis à
l'escompte, étant donné que cette dernière est une opération de crédit, le banquier
est en droit de refuser son inscription sur le compte280.
Sauf que, pour certains, il y a une incohérence à inclure dans le solde saisi,
les effets de commerce remis à l’encaissement, car le banquier mandataire n’a pas,
au jour de la saisie, une obligation de paiement envers son client vu que ces effets
sont entrés au différé du compte et non au disponible281.
D’autre part, certains auteurs proposent d’élargir la liste des opération
créditrices en estimant que, « bien que le texte ne vise que les remises faites à
l’encaissement, il n’est pas douteux qu’il concerne tout autant les remises à
l'escompte » 282.
278
A. LEBORGNE, op. cit., p. 521, n° 1140.
279
H. CROZE, « La loi n° 91-650 du 9 juillet 1991 portant réforme des procédures civiles
d'exécution : les règles spécifiques aux différentes mesures d'exécution forcée et mesures
conservatoires », JCP G 1992, I, 3585, p. 236, n° 20.
280
N. CAYROL, J.-CI. Pr. Civ., v° « Saisie-attribution (Comptes Bancaires : Règles
Spécifiques) », op. cit., p. 11, n° 51.
281
C. MOULY, op. cit., p. 11, n° 44.
282
F. -J. CRÉDOT et Y. GÉRARD, op. cit., n° 35, p. 7.
107
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
283
N. CAYROL, J.-CI. Pr. Civ., v° « Saisie-attribution (Comptes Bancaires : Règles
Spécifiques) », op. cit., p. 11, n° 52.
284
R. PERROT et P. THÉRY, op. cit., p. 455 n° 454.
285
A. LEBORGNE, op. cit., p. 521, n° 1140.
286
N. CAYROL, J.-CI. Pr. Civ., v° « Saisie-attribution (Comptes Bancaires : Règles
Spécifiques) », op. cit., p. 11, n° 52.
108
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
L’article 333 du C.P.C.C. dispose que le crédit du compte « est diminué par
suite de chèques remis à l’encaissement antérieurement à la saisie, de retraits ou
de paiements par cartes bancaires non encore inscrits en compte à la date de la
saisie, si les bénéficiaires ont été crédités antérieurement à la saisie ».
Ainsi, les opérations comptables susceptibles d’augmenter le solde du
compte courant saisi sont d’abord les chèques tirés par le débiteur, mais aussi les
sommes qui auront été retirées par le débiteur.
287
F. -J. CRÉDOT et Y. GÉRARD, op. cit., n° 35, p. 7.
288
C. MOULY, op. cit., p. 11, n° 44.
109
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
289
Voir à ce propos :
:1 . ص،2006 ،.ت.م. ن،2006 نوفمبر1 مؤرخ في،2395 قرار تعقيبي مدني عدد
.""إن تسليم الشيك ال يبرئ الذ ّمة إال بالخالص وخروجه من الحساب
290
La loi n° 82 du 3 août 2002, modifiant et ajoutant quelques articles au code de procédure
civile et commerciale, J.O.R.T. n° 65, du 9 Août 2002, p. 1840.
291
M. CABRILLAC et M.-T. RIVES-LANGE, op. cit., p. 167, n° 310.
292
Voir à ce propos :
.47 . ص.1986 جويلية،7 عدد،.ت. ق،" "انتقال ملكية رصيد الشيك والعقلة التوقيفية،البشير زهرة
110
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
293
Voir à ce propos :
.28 . ص، مرجع سابق الذكر،حمدان غيلب
294
N. CAYROL, J.-CI. Pr. Civ., v° « Saisie-attribution (Comptes Bancaires : Règles
Spécifiques) », op. cit., p. 11, n° 53.
295
Dans une espèce, le Tribunal de Grande Instance de Lyon, par référence aux Règles
uniformes de la Chambre de Commerce Internationale relatives aux encaissements, a considéré
que les chèques émis par le débiteur et remis à l'encaissement par leur bénéficiaire auprès d'une
banque de Hong-Kong avant la saisie, mais entrés dans le système bancaire français après la
saisie devaient être considérées comme postérieures à la saisie et insusceptible de modifier
l’assiette de la saisie.
TGI Lyon, JEX, 13 nov. 1997. Cité dans S. GUINCHARD et T. MOUSSA, dir., op. cit., p. 936,
n° 923.51.
296
R. PERROT et P. THÉRY, op. cit., p. 455 n° 454.
297
Cass. Civ., 13 févr. 2003, n° 01-00.543, Bull. civ. Il, n° 40
111
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
chèque émis, du côté du débiteur saisi 298. De plus, il altère au principe du transfert
immédiat de la propriété de la provision au porteur.
Mais en général, cette solution préconisée par le législateur en 2002
s'explique par une considération de preuve299. Retenir la date de la remise à
l'encaissement est la meilleure solution pour s'assurer que la date du chèque est
bien antérieure à la saisie et pour déjouer l'antidate du chèque300.
A part les chèques tirés par le débiteur et remis à l’encaissement avant la
saisie, le solde du compte courant saisi peut être réduit par d’autres opérations de
paiement.
298
C. MOULY, op. cit., p. 12, n° 48.
299
Y. KNANI, op. cit., p. 286, n° 258.
300
N. CAYROL, J.-CI. Pr. Civ., v° « Saisie-attribution (Comptes Bancaires : Règles
Spécifiques) », op. cit., p. 11, n° 53.
301
La loi n° 2005-51 du 27 juin 2005, « relative au transfert électronique de fonds », J.O.R.T.
n° 51 du 28 Juin 2005, p. 1428.
302
Y. KNANI, op. cit., p. 366, n° 339.
112
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
Les opérations effectuées par une carte bancaire peuvent faire diminuer le
solde du compte courant saisi. Ainsi, l’article 333 du C.P.C.C. permet au banquier
de débiter le compte courant saisi « de retraits ou de paiements par cartes
bancaires non encore inscrits en compte à la date de la saisie, si les bénéficiaires
ont été crédités antérieurement à la saisie ».
S’agissant des opérations effectuées par le moyen d’une carte bancaire, se
révèle l'intérêt de porter l'heure de la saisie sur l’exploit de saisie-arrêt .
En effet, l’article 6 du C.P.C.C. exige que « les exploits dressés par les
huissiers de justice doivent contenir la date de leur signification, avec indication
des jour, mois, année et heure ». Cette exigence de l’horodatage n’est pas
spécifique aux exploits de la saisie-arrêt , mais une mention obligatoire générale
dans tous les exploits rédigés par les huissiers de justice.
Ainsi, si les retraits ou les paiements sont effectués avant l'heure
mentionnée sur l'acte de signification de la saisie, ils échapperont à la saisie et
inversement, les retraits ou paiement effectués postérieurement à la saisie seront
inopposables au créancier.
Les retraits par billetterie ne se posent aucun problème puisque la banque
pourra en rapporter la preuve par les relevés d’opérations produits par les
appareils eux-mêmes, bien que ce soit une manière de se constituer une preuve à
soi-même au sens de l’article 548 du C.O.C.303.
Mais, s’agissant des paiements effectués par cartes bancaires. La
soustraction des paiements par carte effectués par le débiteur avant la saisie est
subordonnée à la condition que leurs bénéficiaires aient « été crédités
antérieurement à la saisie », c'est-à-dire à la condition que le banquier ait honoré
303
H. CROZE, « Saisie-attribution bancaire : Les mystères de l’article 47 de la loi du 9 Juillet
1991 », op. cit., n° 3, p. 73.
113
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
l'ordre de paiement émis par le débiteur. Tant que le banquier n'a rien déboursé,
il n'y a lieu à aucune déduction sur le solde saisi304.
Néanmoins, une distinction aurait dû être faite entre les deux types de
cartes, à paiement immédiat ou différé.
La différence est que si la carte est à débit immédiat, la banque débite son
client du montant de ses achats payés au moyen de la carte au jour le jour, par
contre si elle est à débit différé, elle est débitée généralement en fin de mois305.
Ainsi, dans le premier cas, il est légitime que le banquier puisse demander
sans délai le remboursement. Mais s'il s'agit d'une carte à débit différé, on voit que
le texte confère à la banque l'avantage de pouvoir exercer contre son client un
recours immédiat, alors que ce dernier a payé pour que son compte ne soit pas
débité lors de l'achat. « La régularisation dans ce cas, n'est plus seulement
comptable.
Elle est, pour le banquier, source d'un droit préférentiel dont on n'aperçoit
guère le fondement »306.
En fait, ce droit préférentiel donné au banquier, étant une exception, n’est
prévu par le législateur que pour les escomptes, notamment la contre-passation.
§II : La contre-passation
304
N. CAYROL, J.-CI. Pr. Civ., v° « Saisie-attribution (Comptes Bancaires : Règles
Spécifiques) », op. cit., p. 12, n° 56.
305
F-J. CRÉDOT, « Les aspects bancaires de la loi du 9 Juillet 1991 portant réforme des
procédures civiles d’exécution », LPA, 24 Avril 1992, n°50, p. 10.
306
R. PERROT et P. THÉRY, op. cit., p. 457 n° 452.
114
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
307
Voir à ce propos :
H. SYNVET, « La Contre-passation en compte courant : un vieux problème toujours
d’actualité », Mélanges offerts à Jean DERRUPPÉ : « Les activités et les biens de l'entreprise »,
Paris : GLN JOLY et Litec, 1991, p. 193.
308
C. GAVALDA et J. STOUFFLET, op. cit., p. 155, n° 328.
309
T. BEN NASR, op. cit., p. 263.
115
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
310
Cass. Com., n° 68-10.808, du 11 mars 1970 :
« La banque, à l'ordre de laquelle un chèque a été endossé pour encaissement et qui en a porté
le montant au crédit du compte de dépôt de l'endosseur, peut si le chèque n'est pas payé faute
de provision, le contrepasser au débit du même compte, sous réserve d'une faute qui lui
interdirait de se faire rembourser l'avance qu'elle a consentie par l'inscription immédiate au
crédit du remettant. En effet, la nature du chèque, instrument de payement, ne peut faire obstacle
à ce que, dès lors que la banque est en droit d'exiger le remboursement du crédit, l'écriture
faisant apparaître celui-ci soit contrebalancée par une écriture inverse portée au débit ».
116
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
311
D. GIBIRILA, « Escompte », Rép. Dr. Com. Dalloz, Janvier 2014, n°126.
312
Voir à ce propos :
:181 . ص،1962 ،10-9 عدد،.ت.ق. م،1962 ديسمبر29 مؤرخ في،1949 حكم إبتدائي عدد
"إذا تسلم صيرفي من عميل له حساب جاري لديه كمبياالت بطريق التظهير قصد خصمها فهو مخير بين أن يتقاضى دينه
مباشرة من الملتزمين فيها حسب قواعد الرجوع بدعوى الصرف أو أن يدرج مبالغها بالعنوان المقابل في الحساب الجاري
."الذي سلّمه تلك السندات لعدم الوفاء بقيمتها عند الحلول
117
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
D’ailleurs, l’article 746 du C.C. dispose dans son deuxième alinéa que le
banquier a « à l'égard du bénéficiaire de l'escompte, un droit distinct au
remboursement des sommes mises à la disposition de celui-ci, augmentées des
intérêts et commission perçus ».
Cette action, qui se fonde sur le contrat d’escompte, est une action de droit
commun indépendante de l’action cambiaire exercée sur la base des effets de
commerce escomptés. De ce fait, elle ne peut être intentée que contre le client
remettant, puisque les autres signataires des effets escomptés ne font pas partie de
la convention d’escompte313.
Cette possibilité pour le banquier de demander les paiements des effets
escomptés retournés impayés est consacrée par l’article 743 du C.C. qui prévoit
que sur le porteur, pèse une charge de rembourser le montant de ces effets lorsque
le principal obligé ne paie pas314.
D’une façon générale, pour se faire payer, le banquier est libre de contre-
passer les effets ou d’exercer les recours qui lui semblent utiles, mais s’il opte
pour la contre-passation, son choix devient irrévocable.
313
T. BEN NASR, op. cit., p. 268.
314
Ibid., p. 268.
315
Ibid., p. 265.
316
G. RIPERT et R. ROBLOT, op. cit., p. 373, n° 2336.
118
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
317
T. BEN NASR, « Droit bancaire tunisien », Tunis, [L’auteur], 2009, p. 264.
318
C. GAVALDA et J. STOUFFLET, op. cit., p. 157, n° 332.
119
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
319
Ibid., p. 156, n° 331.
120
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
320
T. BEN NASR, « Droit bancaire tunisien », Tunis, [L’auteur], 2009, p. 266.
321
Cass. com., n˚ 94-10 369 du 7 Mars 2000 :
« En adressant par courrier ordinaire au remettant un effet de commerce revenu impayé après
remise à l'escompte, la banque manque à son obligation de restitution si cet effet ne parvient
pas à son destinataire ».
121
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
122
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
§ I : Le délai de régularisation
322
Voir à ce propos :
:122 . ص، مرجع سابق الذكر،علي كحلون
48 والحال أن التطبيق قلص من هذه المدة إلى،"مازالت مجلة المرافعات المدنية تحتفظ باآلجال القديمة في إتمام المقاصة
وكان من المفروض أن تنقح، ساعة48 ساعة بعدما أصبح من الممكن إتمام المقاصة بالطرق اإللكترونية في أجل ال يتجاوز
."مجلة المرافعات في اتجاه مراعات آجال المقاصة بالطرق اإللكترونية
123
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
Ce délai est valable pour les régularisations comptables, mais il ne l’est pas
nécessairement pour la contre-passation à laquelle l’article 333 du C.P.C.C.
prévoit un délai plus long.
Lorsqu’il s’agit d’une contre-passation des effets de commerce ou des
chèques revenus impayés après leur inscription au crédit du compte courant saisi,
le délai de régularisation est porté à un mois à compter de la saisie.
Cette disposition permet au banquier, pendant un mois, de faire valoir sur
le solde provisoire des droits nés après la saisie, bien qu’ils résultent d'opérations
non encore dénouées.
Pour contre-passer les chèques revenus impayés, le délai d’un mois ne pose
pas de difficulté mais pour les effets de commerces, certains auteurs estiment que
ce délai est insuffisant eu égard des échéances habituelles de ces dernières323.
L’article 333 du C.P.C.C. prévoit le délai d’un mois sans distinguer entre
les lettres de changes tirées à vue, qui sont payables à leur présentation, et les
traites tirées à un certain délai de vue ou de date ou à jour fixe, qui sont payables
à leur échéance.
En fait, lorsque la lettre est payable à une échéance postérieure au délai d'un
mois qui suit la saisie du compte courant, il est a priori impossible de savoir si elle
sera impayée et donc de soustraire le montant de son escompte324.
Mais, dans ce cas, le banquier peut présenter la lettre à l'acception du tiré.
Si celui-ci accepte, il bénéficie alors de son engagement cambiaire325. Mais si le
tiré refuse d'accepter la lettre, cela « entraîne de plein droit la déchéance du terme,
aux frais et dépens du tiré » comme le prévoit l’article 283 du C.C. in fine.
323
S. GUINCHARD et T. MOUSSA, dir., op. cit., p. 985 n° 937.52.
H. CROZE, « Saisie-attribution bancaire : Les mystères de l’article 47 de la loi du 9 Juillet
1991 », op. cit., n° 3, p. 73.
324
N. CAYROL, J.-CI. Pr. Civ., v° « Saisie-attribution (Comptes Bancaires : Règles
Spécifiques) », op. cit., p. 13, n° 62.
325
Ibid., p. 13, n° 62.
124
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
Les délais de régularisation prévus par l’article 333 du C.P.C.C. sont des
délais d’ordre public. Leur expiration produit certains effets.
326
L’article 540 du C.O.C.
125
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
327
L’article 278 du C.P. :
« Est puni de deux ans d’emprisonnement et d’une amende de mille dinars, quiconque détruit,
détourne, dissipe, prête ou dissimule des objets qu’il sait saisis.
Et la tentative est punissable.
La peine est portée au double lorsque l’infraction a été commise par la personne à qui ont été
confiés les objets saisis ».
328
N. CAYROL, J.-CI. Pr. Civ., v° « Saisie-attribution (Comptes Bancaires : Règles
Spécifiques) op. cit., p. 15, n° 73.
126
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
329
R. PERROT et P. THÉRY, op. cit., p. 461 n° 461.
330
C.A. Lyon, 28 mai 1997 (cité dans N. CAYROL, J.-CI. Pr. Civ., v° « Saisie-attribution
(Comptes Bancaires : Règles Spécifiques) », op. cit., p. 16, n° 75.)
331
C.A. Montpellier, 23 avr. 2001, Dr. et proc. 2001, p. 325.
332
A. LEBORGNE, op. cit., p. 523, n° 1146.
127
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
Le législateur prévoit dans l’article 333 du C.P.C.C. que la saisie frappe les
sommes existantes au solde que le compte fait apparaître au jour de la saisie, qui
est déterminé en tenant compte des opérations de régularisation.
La saisie ne donne de droits que sur les sommes dues par le tiers saisi au
jour de la saisie, et non sur ses dettes postérieures ; la période de liquidation ne
permet que de régler le sort d’opérations antérieures, non de mélanger opérations
333
Cass. 2e civ., 13 févr. 2003, n° 01-00.543, JCP G 2003, IV, 1621.
334
Cass. 2e civ., 13 févr. 2003, n° 01-00.543, JCP G 2003, IV, 1621.
128
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
335
C. MOULY, op. cit., p. 11 ,n°53.
336
L'alinéa 6 de l'article 47 de la loi n° 91-650 du 9 juillet 1991, « portant réforme des
procédures civiles d'exécution », précise les modalités d'imputation des opérations en cours sur
le solde du compte:
« Le solde saisi attribué n'est affecté par ces opérations de débit et de crédit que dans la mesure
où leur résultat cumulé est négatif et supérieur aux sommes non frappées par la saisie au jour
du règlement ».
129
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
saisissant et les droits du créancier saisissant ne seront pas affectés par les
opérations de régularisation.
Par exemple, soit une saisie pratiquée pour un montant de 100, le solde
créditeur du compte au jour de la saisie se monte à 50. Si, au titre des opérations
de régularisation il n’y a aucune opération débitrice, mais seulement une remise
de chèque par le titulaire du compte avant la saisie pour un montant de 20, le solde
créditeur s'établira finalement à 70. Dans ce cas, la régularisation profite au
créancier337.
337
R. PERROT et P. THÉRY, op. cit., p. 459 n° 458.
338
Ibid., p. 459 n° 458.
339
Ibid., p. 459 n° 458.
130
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
340
Ibid., p. 459 n° 458.
341
Ibid., p. 459 n° 458.
131
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
Or, la saisie n'entraîne aucun arrêt du compte. Il faut donc se demander s'il
est possible d'imputer le solde de régularisation négatif sur les sommes portées au
crédit du compte à raison d'opérations postérieures à la saisie (tels des chèques
remis à l'encaissement par le débiteur après la saisie) 342.
Une distinction s'impose entre deux situations. Dans la première,
l’imputation est inconcevable alors que dans la deuxième, elle est envisageable.
Le créancier saisissant n'a aucun droit sur les sommes portées au crédit du
compte après la saisie, dès lors qu'elles proviennent d'opérations réalisées
postérieurement à celle-ci. Le principe est que la saisie opère sur les éléments du
patrimoine en l'état où ils se trouvent au jour où elle est pratiquée343.
Soit une saisie pratiquée pour 120. Le solde créditeur au jour de la saisie se
monte à 100. Les opérations de régularisation font apparaître un solde négatif de
60. Lors de la régularisation, le solde du compte s'accroît de 80, en raison
d'opérations postérieures à la saisie.
Le créancier n'aura aucun droit sur les 80 dont le compte a été crédité après
la saisie. Il a saisi 100 et non 180. Il ne pourra donc jamais devenir créancier pour
plus de 100, même si le solde de 180 permettrait de faire face à la fois au paiement
du saisissant (120) et au prélèvement consécutif aux opérations de régularisation
(60). Il ne pourra obtenir paiement que d'une partie de sa créance : 100 - 60 = 40.
Mais, si on admet, au contraire, que la régularisation peut s'imputer sur
n'importe quel article de crédit, le saisissant pourra recevoir l'intégralité de ce qu'il
réclame.
En fait, « rien ne semble interdire d'imputer les opérations de
régularisation sur ce qui viendrait accroître le solde créditeur après la saisie 344.
342
Ibid., p. 459 n° 458.
343
Ibid., p. 459 n° 458.
344
Ibid., p. 459 n° 458.
132
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
345
Ibid., p. 459 n° 458.
346
Ibid., p. 459 n° 458.
133
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
La consignation est un dépôt d’espèce entre les mains d’une tierce personne
à charge pour elle de les remettre à qui de droit. Cette procédure a l’avantage
d’être ouverte à toutes les parties de la saisie, mais elle ne donne aucun avantage
au créancier qui en profite contrairement au cantonnement judiciaire.
134
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
135
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
En plus, le solde du compte courant saisi doit être débité du montant des
opérations effectuées par le biais d’une carte bancaire, à savoir les paiements ou
les retraits d'espèces aux distributeurs de billets.
136
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
la saisie s’il s’avère dans le mois suivant la saisie qu’ils sont dépourvus de
provision.
137
Les modalités de l’indisponibilité du compte saisi
138
CONCLUSION GÉNÉRALE
140
Ce travail, portant sur la saisie du compte courant, pourrait permettre
d’avoir une idée sur la complexité des mécanismes qui régissent celui-ci et sa
spécificité. Cela permettrait d’envisager, éventuellement, une nouvelle piste de
recherche sur le compte courant.
141
ANNEXE
142
TABLE DES ANNEXES
Bancaire
courant
courant
143
ANNEXE NO 1
144
145
ANNEXE NO 2
146
147
ANNEXE NO 3
148
149
150
151
152
153
ANNEXE NO 4
154
ANNEXE NO 5
6
155
ANNEXE NO 6
156
ANNEXE NO 7
157
158
159
BIBLIOGRAPHIE
160
MARETTE (P.), « Procédure civile et voies d’exécution », 2ème éd., Paris,
Litec, 1986.
MELLOULI (S.), « Voies d'exécution : Procédures juridiques de
recouvrement des créances », Tunisie, CLE, 1991.
MINIATO (L.), « Voies d’exécution et procédures de distribution », Paris,
Montchrestien, 2010.
PERROT (R.) et THÉRY (P.), « Procédures civiles d'exécution », 3ème
éd., Paris, Dalloz, 2013.
PERROT (R.), « Voies d’exécution », Paris, Les cours de droit, 1978.
PIEDEIÈVRE (S.) et PUTMAN (E.), « Droit bancaire », Paris,
Economica, 2011.
RIPERT (G.) et ROBLOT (R.), « Traité de droit commercial, T. 2 : Effets
de commerce, banque, contrats commerciaux, procédures collectives »,
16ème éd., Paris, LGDJ, 2003.
SOLUS (H.), « Cours de voies d’exécution », Paris, Les cours de droit,
1961.
VÉRON (M.), « Voies d’exécution et procédures de distribution », Paris,
Masson, 1989.
VINCENT (J.) et PRÉVAULT (J.), « Voies d’exécution et procédures de
distribution », 16ème éd., Paris, Dalloz, 1987.
Ouvrages Spéciaux :
161
LABAT (J.), « Le compte courant bancaire des entreprises : Comment
concilier pratique et théorie ? », Paris, Lamy, 2007.
MATTOUT (J.-P.), « Droit bancaire international », 3ème éd., Paris, la
Revue "Banque" éditeur., 2004.
Thèses et Mémoires :
Thèses :
CAMENSULI-FEUILLARD (L.), « La dimension collective des
procédures civiles d'exécution : Contribution à la définition de la notion de
procédure collective », Paris, Dalloz, 2008.
GEORGES (F.), « La saisie de la monnaie scripturale », Bruxelles,
Larcier, 2006.
Mémoires :
BACHA (A.), « Les effets de la saisie des comptes en banque », Mémoire
pour le D.E.A. en Droit Privé, Faculté de Droit et des Sciences
Economiques et Politiques de Tunis, 1980/1981.
FAZAA (D.), « Le nantissement des créances et des comptes », Mémoire
pour le D.E.A. en Droit des Contrats et des Investissements, Faculté de
Droit et des Sciences Politiques de Tunis, 1999/2000.
Articles :
162
CALAIS-AULOY (M.-T.), « L’idée d’indivisibilité et le compte
courant », LPA, 14 Avril 2000 n° 75, p. 14.
CALENDINI (J.-M.), « De quelques problèmes liés à la saisie des comptes
bancaires », LPA, 26 Février 1992 n° 25, p. 14
« La saisie attribution de compte bancaire »,
LPA, 9 Février 1994 n° 17, p. 17.
CAYROL (N), J.-CI. Pr. Civ., V° Saisie-attribution, (Comptes Bancaires :
Règles Spécifiques), à jour au 14 Janvier 2013, fasc. 2280.
J.-CI. Pr. Civ., V° SAISIE-ATTRIBUTION, (Objet de la
Saisie), à jour au 14 Janvier 2013, fasc. 2242.
CORPART (I.), « Le renforcement de la protection des comptes bancaires
contre les saisies et la mise en place du solde bancaire insaisissable »,
L.P.A, 13 Mai 2003, n°95 P. 4.
CRÉDOT (F.-J.) et GÉRARD (Y.), « Aspects bancaires de la réforme des
procédures civiles d’exécution », Revue de Droit Bancaire, Janvier/Février
1993, n° 35, p. 8.
CRÉDOT (F.-J.), « Les aspects bancaires de la loi du 9 Juillet 1991 portant
réforme des procédures civiles d’exécution », LPA, 24 Avril 1992, n°50, p.
10.
CROZE (H.), « La loi n° 91-650 du 9 juillet 1991 portant réforme des
procédures civiles d'exécution : les règles spécifiques aux différentes
mesures d'exécution forcée et mesures conservatoires », JCP G 1992, I,
3585, p. 236.
« Saisie-attribution bancaire : Les mystères de l’article 47 de
la loi du 9 Juillet 1991 », LPA, 6 Janvier 1993, § 3, p. 71.
CUNIBERTI (G.), « L’extraterritorialité de la saisie-attribution : L’affaire
BNP-Paribas Monaco », Revue Lamy Droit des Affaires, n°28, Juin 2008,
p. 29.
163
GIBIRILA (D.), « Escompte », Rép. Dr. Com. Dalloz, Janvier 2014.
DESGORCES (R.), « Relecture de la théorie du compte courant », R.T.D.
Com. 1997, p. 383.
FEITU (E.), « Traité du compte courant », Paris : Marescq, 1873, p. 331.
MARTIN (D.-R.), « Des comptes bancaires à affectation spéciale ouverts
à des professionnels », RD bancaire et de la bourse, Janvier / Février 1992,
n° 29, p. 2.
164
قائمة املراجع باللغة العربية:
املراجع العامة:
خليفة الخروبي" ،القانون العدلي الخاص :طرق التنفيذ" ،ط ،3 .تونس :مجمع األطرش للكتاب
المختص.2015 ،
املقاالت:
الباشا البجار "،العقلة التوقيفية" ،مداخلة ألقيت بمناسبة دورة دراسيّة انتظمت يوم 28نوفمبر
2002بالمعهد األعلى للقضاء حول موضوع "العقل حسب التنقيحات الحديثة"( ،غير منشور)
البشير زهرة" ،انتقال ملكية رصيد الشيك والعقلة التوقيفية" ،ق.ت ،.عدد ،7جويلية .1986ص.
.47
"بعض خواطر عن قانون المرافعات المدنية والتجارية :ما هي العراقيل والصعوبات
المتسببة عن القانون الجاري به العمل والمتعلق بالعقل التوقيفية" ،ق.ت ،.عدد ،9نوفمبر ،1985
ص.21 .
جمال بكار" ،آجال تصريح الغير المعقول تحت يده" ،م.ق.ت ،2008 .ص.41
حمدان غيلب" ،العقلة التوقيفية على الحساب الجاري" ،مجلّة المحاماة ،عدد ،2جانفي /مارس
،1984ص.21 .
محمد صالح العياري" ،التعديل األخير لمجلة المرافعات المدنية والتجارية :متعلقه ومرماه"،
ق.ت ،.عدد ،1جانفي ،1987ص.28 .
محمد كمال حالب" ،تعليق على التنقيحات الجديدة لمجلة المرافعات المدنية والتجارية" ،ق.ت.
عدد ،1جانفي ،2003ص.99 .
165
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ................................................................................................. 1
166
§ I : L’interdiction de paiement ............................................................... 66
A- Interdiction face au débiteur saisi .................................................. 66
B- Interdiction face au créancier saisissant ......................................... 67
§ II : La responsabilité du banquier en cas de dessaisissement .............. 69
A- La responsabilité civile du banquier .............................................. 69
B- La responsabilité pénale du banquier ............................................. 72
CONCLUSION DE LA PREMIÈRE PARTIE ............................................... 74
167
§II : La contre-passation ........................................................................ 114
A- La mise en œuvre de la contre-passation ..................................... 116
B- Les effets de la contre-passation .................................................. 120
Section II : La mise en œuvre des opérations de régularisation............... 122
§ I : Le délai de régularisation............................................................... 123
A- La dualité du délai de régularisation ............................................ 123
B- L’expiration du délai de régularisation ........................................ 125
§ II : L’imputation des opérations de régularisation ............................. 128
A- Présentation générale de l’imputation des opérations en cours ... 129
B- Imputation sur les sommes portées au crédit du compte après saisie
........................................................................................................... 131
CONCLUSION DE LA DEUXIÈME PARTIE ............................................ 134
CONCLUSION GÉNÉRALE ..................................................................... 139
ANNEXE........................................................................................................... 142
168