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Master : Droit privé comparé :

Espace Afrique Francophone et Commonwealth

Module : Droit pénal comparé

Semestre 1

Sous la direction du Professeur :


Mr. Said AZZI

L’état de nécessité

Préparé par :

MERZOUK Fatima Ezzahra


OUCHEN Sara

Année universitaire : 2019-2020


Sommaire

Sommaire

Introduction

Chapitre 1 : La notion d’état de nécessité en droit comparé

Section 1) La consécration législative de l’état de nécessité

Section 2) Les fondements de l’état de nécessité

Chapitre 2 : Les éléments constitutifs de l’état de nécessité en droit pénal


comparé

Section 1) Les éléments constitutifs en droit marocain

Section 2) Les éléments constitutifs en droit français

Conclusion

Bibliographie
Introduction

L’état de nécessité a certes été explicité récemment par de nombreux législateur mais
cette notion a toujours exister.

Ainsi, la Chine pourrait être l’un des premiers pays à consacrer la théorie de l’exercice
d’un droit illégal, en particulier en ce qui concerne l’impunité du vol commis en période de
famine et de sécheresse, en raison de son caractère contraignant et nécessaire.

En Inde les lois de Manou, qui remonte à plus de douze siècles, comprenait des textes
et des passages permettant la justification et l’impunité des actes interdits et prohibés en raison
de la nécessité. Ceci permettant ainsi aux militaires privilégiées d'exercer l'une des occupations
interdites dans leurs classes (dans un système social basé sur le système de classes) s'ils étaient
dans la misère. Il permettait également à toute personne exposée au risque de faim de manger
du bœuf et des chiens pour rester en vie, même si la consommation de viande était interdite.

Selon Cicéron, homme d’état, avocat et écrivain dans son œuvre sur la République
romaine relève des infractions nécessaire tels que l’autorisation de la personne la plus forte de
jeter son faible collègue à la mer et de saisir la planche pour échapper à la mort si cela est
inévitable et que le canot ne supporte pas plus d'une personne. En effet pour les romains la
nécessité suspend le droit mais ne le supprime pas «necessitas non tollit jus sed suspendit .

D’ailleurs ce cas de nécessité figure notamment dans la chariaa islamique, et confère


donc a à toute personne le droit d'éviter le danger qui peut être infligé à condition de ne pas
offenser autrui et de leurs causer préjudice (exemple : l'obligation de jeûne pour les malades et
le voyageur est levé).

Les juristes à travers différents versets et hadiths ont établi une règle selon laquelle les
nécessités autoriseront les interdictions.

Actuellement, l’état de nécessité constitue l’une des circonstances prévues par la loi
française et marocaine permettant de supprimer le caractère infractionnel d'un comportement.
Ces circonstances sont des faits justificatifs tant en droit marocain qu’en droit français

Dés lors il convient de nous demander dans quelles mesures et limites l’état de nécessité
peut être considéré comme un fait justificatif qui supprime l’infraction?
De ce fait il est primordial d’étudier dans un premier temps la notion d’état de nécessité
a travers une approche comparative (chapitre 1) pour ensuite en élucider les conditions du fait
justificatif prévue distinctement par le législateur marocain et français (chapitre 2).
Chapitre 1) La notion d’état de nécessité en droit comparé

Il s’agit de s’interroger l’essence même de la notion d’état de nécessité (section 1) pour


pouvoir ensuite en étudier les fondements du fait justificatif général (section 2) .

Section 1) La consécration législative de l’état de nécessité

En principe à la réunion d’un élément légal (l’infraction doit être prévue par la loi),
l’élément moral (intention coupable) et matériel (l’auteur doit avoir commis les actes), l’auteur
présumé d’une infraction pourra voir sa responsabilité pleinement engagée.

Toutefois, dans certaines hypothèses l’un des éléments constitutifs de l’infraction est
manquant, de sorte que la responsabilité pénale de son auteur devra être atténuée ou bien
écartée. Le nouveau code pénal français dans ses articles 122-1 à 122-8 a procédé à une
redéfinition des causes d’irresponsabilité ou d’atténuation de la responsabilité tout en légalisant
des créations jurisprudentielles comme l’état de nécessité.

Ainsi pendant longtemps l’état de nécessité n’était pas admis officiellement comme pouvant
être cause d’impunité pour l’agent. Seules quelques dispositions légales se référaient plus ou
moins explicitement à l’état de nécessité pour justifié l’acte normalement interdit (la
justification législative de l’encombrement de la voie publique ; le mauvais traitement des
animaux n’était punissable qui si la personne avait agi sans nécessité).

L’état de nécessité n’était alors considéré que comme variante de la contrainte. En effet, en
l’absence d’un texte légal, les juges français avaient tendance à assimiler l’état de nécessité à
la contrainte morale, prévue par l’article 64 de l’ancien Code pénal. Mais, cette confusion n’a
pas été à l’abri de la critique doctrinale, étant donné qu’à la différence de la contrainte morale,
cause de non imputabilité, l’état de nécessité constitue traditionnellement un fait justificatif qui
neutralise l’élément légal de l’infraction.

Soulignons ici que dans les deux cas, la personne est amenée à commettre l’infraction du
fait d’une pression qui s’exerce sur sa volonté. La différence tient à l’intensité de la pression
qui s’exerce sur la volonté de l’agent, dans la contrainte :il faut que l’abolition de la volonté
soit totale (choix de l’agent est inexistant), force irrésistible alors que dans l’état de nécessité :il
n’y a pas d’abolition totale malgré son caractère urgent, il laisse à l’agent quelques marges de
réflexion et de manœuvre, il a la liberté de décision, car il choisit de commettre une infraction
pour éviter la réalisation d’un dommage plus important.
Une telle solution à été illustré dans l’affaire Ménard de 1898 1, cette femme vivait avec sa
mère et son fils, âgé de deux ans, né de père inconnu. La mère et la fille sont sans travail et
vivent des allocations que leur verse le bureau de bienfaisance de la commune. Mais, elles ne
sont pas suffisantes pour nourrir trois personnes. Le 22 février 1898, alors que Louise, sa mère
et son fils n’ont pas mangé depuis 36 heures, elle vole, à la devanture d’une boulangerie, un
pain de trois kilos. Le boulanger, qui n’est autre que son cousin, porte plainte pour vol. Les
gendarmes transmettent la plainte au parquet et Louise est convoquée au tribunal de Château-
Thierry le 4 mars 1898 pour répondre du délit de « vol simple ». Elle n’a pas d’avocat, comme
la plupart des pauvres de cette époque. Le juge Magnaud relaxe l’accusée sur le terrain de la
contrainte, or dans ce cas de figure il n’y avait pas de contrainte, l’abolition de la volonté de la
mère n’était pas totale. Elle avait choisi de voler pour nourrir son enfant. Situation de l’état de
nécessité, et non pas de la contrainte… il a retenu cela, affaire de 1898 époque ou la
Jurisprudence n’a pas dégagé encore comme un fait justificatif, le seul fondement en droit était
la contrainte. Cette notion sera reprise ensuite par de nombreux juristes, mais ce n’est qu’un
siècle plus tard, le 1er mars 1994, qu’elle sera inscrite dans les textes. Et ce n’est qu’en 1956
que le Tribunal Correctionnel de Colmar va pour la première fois se fonder sur l’état de
nécessité pour relaxer une personne pour l’état de nécessité, soit « la situation dans laquelle se
trouve une personne qui pour sauvegarder un intérêt supérieur, n’a d’autre ressource que
d’accomplir un acte défendu par la loi pénale. A titre d’exemple le vol d’un canot pour sauver
une personne de la noyade.

Le Code Pénal reprend ces faits dans son article 122-72 et reconnait l’état de nécessité, en
le soumettant tout de même à un certaine contions.

Par ailleurs il parait opportun de rappeler que l’état de nécessité correspond à la nécessité
dans laquelle se trouve une personne de commettre une infraction pour sauver un autre intérêt.
A contrario la légitime défense ne s’opère que dans le cas d’une attaque. La nécessité est une
notion plus large.

Toutefois, au Maroc l’état de nécessité en tant que fait justificatif, doit être induit des
dispositions particulières du Code pénal. En effet celui-ci n’est pas expressément formulé par
le législateur. Ainsi, on relève huit textes qui en font une application univoque.

1CA Amiens, 22 Avril 1898, Affaire Louise Ménard


2« N’est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-
même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien, sauf s’il y a
disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace »
En principe « celui qui, notoirement connu pour son appartenance à la religion
musulmane, rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le temps du ramadan,
sans motif admis par cette religion, est puni de l'emprisonnement d'un à six mois et d'une
amende de 200 à 500 dirhams »3. De cette disposition nous pouvons déduire que si la rupture
est canoniquement justifiée, l’infraction est qualifiée de nécessaire.
De plus, l’exercice de l’autorité publique (magistrat, fonctionnaire public) illégalement
anticipé, autrement dit qui « commence à exercer ses fonctions sans avoir prêté serment, est
puni d'une amende de 200 à 500 dirhams »4. Néanmoins, le délit d’exercice illégal de l’autorité
publique n’est pas retenu s’il agit par cas de nécessité.
Quant à l’avortement médical il n’est pas réprimé lorsqu’il constitue une mesure
nécessaire pour sauvegarder la santé de la mère en danger 5. Contrairement à l’avortement
intentionnel d’une femme qui est réprimé et punie de « l'emprisonnement de six mois à deux
ans et d'une amende de 200 à 500 dirhams »6.
Concernant le délit d’abondant de famille, il n’est pas puni lorsqu’il apparaît nécessaire
et s’il est fondé, sur un motif grave a titre d’exemple. 7
La destruction ou la mutilation d’animaux domestique ou d’élevage cessent d’être
infractionnels s’ils sont commis par nécessité 8.
Par ailleurs, toute personne qui encombre la voie publique par le dépôt « des matériaux
ou des choses quelconques qui empêchent ou diminuent la liberté ou la sûreté de passage » 9,
est puni de détention d'un à quinze jours et d'une amende de 20 à 200 dirhams ou de l'une de
ces deux peines seulement, sauf en cas de nécessité.
Entre autres, le refus d’obtempérer à une convocation de l’autorité publique est justifié
si le refus est fondé sur un motif valable soit nécessaire 10.
De même, n’est pas responsable pénalement le médecin frappé d’interdiction
professionnelle, qui déroge à l’article 323 du Code pénal marocain (inobservation de la mesure
de sûreté) si sa transgression de la loi est fondée sur la nécessité de soigner 11.
Donc ces dispositions ne sauraient être considérées comme exceptionnelles ; elles sont
manifestement l’application d’une règle générale, celle de l’impunité de l’infraction nécessaire.

3
Art.222 CPM
4
Art.261 CPM
5
Art 453 CPM
6
Art 454 CPM
7
Art 479 CPM
8
Art 602 et 603 CPM
9
Art 608 al 10 CPM
10
Art 609 al 3 CPM
11
Art 456 CPM
Certes la responsabilité pénale est effacé, toutefois l’état de nécessité ne supprime pas
la responsabilité civil de l’auteur tenu d’indemniser la victime.
Section 2) Le fondement de l’état de nécessité

Comme nous l’avons déjà évoqué, parfois l’infraction est commandée par la nécessité
où se trouve une personne de sauvegarder une vie, un bien ou un droit. N’étant pas
irrésistiblement contraint à l’infraction, l’agent commet volontairement et délibérément celle-
ci, portant ainsi atteinte à la vie, aux biens ou aux droits d’une autre personne.
La loi marocaine offre ainsi, en cas de nécessité, le choix entre deux maux : elle permet
l’accomplissement d’une infraction pour éviter un mal qu’elle estime encore plus grave. Ce
choix fondé sur une permission de la loi, c’est l’état de nécessité.
Il s’agit de se demander comment fonder la justification d’une infraction commise
délibérément par un agent à qui la loi consent exceptionnellement une option entre deux maux ?
Un tel fondement peut-il être subjectif et correspondre soit à la contrainte morale, soit au
mobile ? Est-il au contraire purement objectif et partant susceptible de se confondre avec
l’intérêt social ?
Concernant le fondement subjectif, la lecture de l’article 453 du Code pénal marocain,
justifiant l’avortement nécessaire nous pouvons déduire que la contrainte morale peut fonder
l’état de nécessité Cependant cette considération subjective qui, en l’espace, peut déterminer le
choix du médecin, ne peu fonder d’autres justifications, en effet un musulman ne saurait, par
exemple, être contraint moralement à rompre le jeune. En droit pénal marocain, les états
passionnels ou émotifs « ne peuvent, en aucun cas exclure ou diminuer la responsabilité »12.
C’est au contraire l’état de nécessité qui peut, en certains cas exceptionnels, venir justifier
l’infraction lorsque celle-ci est fondée sur une contrainte morale spécifique, telle celle qui est
décrite par l’article 538 du Code pénal marocain13.
A défaut de contrainte morale, peut-on retenir cette cause impulsive et déterminante de
l’infraction que peut être le mobile généreux (exemple : le vol nécessaire pour nourrir sa
famille). La règle posée, en droit marocain, est celle de l’indifférence des mobiles; ils peuvent,
tout au plus, permettre au juge d’accorder le bénéfice des circonstances atténuantes, mais ne
sauraient, en aucun façon, justifier l’infraction qui demeure punissable.

12 Art 137 CPM


13
« Est ainsi, sans nul doute, justifiée l’infraction commise sous la pression d’un chantage »
Quant au fondement objectif le seul critère susceptible de justifier l’infraction
nécessaire, quelle que soit sa nature juridique, réside dans l’intérêt social. La société n’est pas,
en effet, fondée à punir si le bien sacrifié par la transgression du droit a une valeur moindre ou
égale au bien sauvegardé par la commission de l’infraction. En effet, dès l’instant où cette
nécessaire transgression de l’ordre juridique n’est pas inspirée par un tempérament anti-social
est sans objet. Si la sanction pénale n’est pas nécessaire, donc injustifiée, on doit considérer
l’infraction comme nécessaire, donc justifiable.
Entre autres il convient de souligner que le législateur français a réuni toutes les causes
d’irresponsabilité pénale dans un seul chapitre sans préciser leur fondement objectif ou
subjectif. Toutefois, selon la doctrine, l’état de nécessité n’a pas perdu son fondement objectif
en tant que fait justificatif. Par conséquent, la répression se trouve désarmée, lorsque sous
l’empire de la nécessité, l’individu choisit de sauvegarder un bien dont la valeur est supérieure
à celle du bien qu’il sacrifie, ou même à la rigueur un bien de valeur équivalente. Dans ces cas-
là, l’infraction est socialement utile ou socialement indifférente. A propos d’une mère de famille
qui a volé, en janvier 1997, des aliments pour améliorer l’ordinaire de ses deux enfants, le
tribunal correctionnel de Poitiers a relaxé la prévenue en considérant que celle-ci se trouvait,
au moment des faits, dans un état de nécessité. Cependant, sur appel du Ministère public, la
Cour d’appel de Poitiers a estimé que les difficultés financières de la prévenue étaient
insuffisantes pour caractériser un danger réel et imminent et que les trois vols commis
successivement par elle étaient incompatibles avec le seul acte nécessaire à la sauvegarde de la
personne menacée3 . Par ailleurs, la Cour d’appel de Montpellier a écarté l’argumentation des
prévenus qui prétendaient avoir procédé à la destruction des plants de riz génétiquement
modifiés et cultivés à des fins expérimentales afin de protéger leur environnement et alerter sur
ce point l’opinion publique. En rejetant leur pourvoi en cassation le 19 novembre 2002, la
Chambre criminelle a estimé que les juges du second degré avaient justifié leur décision en
prononçant qu’aucune des conditions de l’état de nécessité n’était pas remplie en l’espèce

Chapitre 2) Les éléments constitutifs de l’état de nécessité en


droit pénal comparé

Section 1) Les éléments constitutifs en droit marocain

Parfois l’infraction est commandée par la nécessité ou se trouve une personne de sauvegarder
une vie, un bien ou un droit. N’étant pas irrésistiblement contraint à l’infraction, l’agent commet
volontairement et délibérément celle-ci partant aussi atteinte à la vie, aux biens ou aux droits
d’une autre personne.

La loi marocaine offre ainsi, en cas de nécessité , le choix entre deux maux, elle permet
l’accomplissement d’une infraction pour éviter un mal qu’elle estime encore plus grave, ce
choix fondée sur une permission de la loi, c’est l’état de nécessité.

L’état de nécessité, fait justificatif, n’étant pas expressément formulé par le droit pénal
marocain, on peut l’analyser comme un principe général du droit qui s’il n’est pas formulé
explicitement par le législateur, se trouve véritable ou suspension dans l’esprit de notre droit14.

Condition :

Il est bien évident que l’infraction nécessaire doit être subordonnée à de strictesconditions, si la
transgression du droit pénal peut être justifiée par un péril actuel et injuste, encore faut-il qu’elle
soit nécessaire etmesurée.

Condition tenant au péril

Un péril actuel :

L’actualité du péril ressortissant des huit textes du code pénal. C’est ainsi qu’aux termes de
l’article 435 du code pénal marocain.

Ex : l’avortement thérapeutique peut intervenir pour sauvegarder la santé de la mère.

Un péril injustifiable :

Le péril ne doit pas avoir été causé par une faute de l’agent , si par exemple la destruction
d’animaux prévus par l’art 602 alinéa 1 du code pénal marocain a été réalisée à la suite d’une
violation de clôture , (selon l’art 202 alinéa 2 du code pénal marocain) l’infraction ne saurait
être justifiée quand bien même la vie de l’agent on était sérieusement menacée , il en va de
même dans le cadre de l’art 603 alinéa 2 du code pénal marocain lorsque après avoir pénétré
dans une propriété privée au mépris d’une interdiction , l’agent a été contraint pour se défendre
, de détruire l’animal.

Condition tenant à l’infraction

14 Cours de droit pénal au Maroc « cours de droit.net »mars 10.2019.


Une infraction nécessaire :

Les huittextes du code pénal marocain sont univoques, l’agent a le choix entre deux maux,
aucune alternative ne lui est offerte, l’infraction est l’unique moyen de conjurer le péril. Aux
termes de l’art 453 du code pénal marocain, par exemple : le médecin est contraint de pratiquer
un avortement car c’est le seul moyen de sauvegarder la santé de la mère

Une infraction mesurée :

Il n’est pas douteux qu’une certaine proportionnalité soit exigée pour justifier l’infraction.

Une infraction justifiable : si le bien sauvegardéà une valeur supérieure au bien sacrifié, l’intérêt
social exige la transgression de l’ordre pénal et l’infraction est justifiée.

Une infraction injustifiable : si c’est la vie une personne qui est en jeu.Ex : pour
sauver sa propre vie an automobiliste tue une autre personne? Une réponse négative s’impose ;
si le la permission de la loi ouvre en droit marocain un choix, ce choix est mesuré, il ne peut,
en effet déboucher sur un homicide nécessaire qui état par hypothèse,délibéré, ne pourrait être
défini que comme un meurtre, l’art 329 du code pénal marocain, si on justifiait le meurtre
nécessaire, on ne pourrait qu’approuver la torture nécessaire.

Si le bien sauvegardée a une valeur dérisoire au regard du bien sacrifié, il ne parait pas
douteux que l’infraction, estimée nécessaire par l’agent, soit injustifiable.

Il ne peut aller différemment qu’on certains cas de légitime défense mais le conflit agressé peut
déterminer de telles conséquences que le législateur a préférée règlementer cette application
particulière de l’état de nécessite en

L’érigeant en principe justificatif autonome.

En droit français

Elles sont pour partie au moins posées par l'art 122-7 du code pénal. On peut les grouper en
deux catégories. Les conditions peuvent être les conditions relatives au danger et les conditions
relatives à l'infraction15.

15Philippe-Jean Hesse, fichier PDF, 2002.


Les conditions relatives au danger

Peu importe la nature ou l'objet du danger (personne, intégrité morale ou biens). Un arrêt de la
Cour de Colmar de 1957 admet un danger moral : un père avait violé le domicile de sa femme
en instance de divorce pour soustraire sa fille à des scènes de débauche. Le danger doit présenter
deux caractéristiques: il doit être actuel ou imminent16, comme dans la légitime défense) et il
doit être réel. Un danger simplement éventuel ne saurait justifier la commission de
l'infraction17.

Le danger ne doit pas être la conséquence d'une faute préalable.Par exemple, un marin arrêté
pour ivresse ne peut invoquer ce fait pour échapper à la sanction infligée pour n'avoir pas rejoint
son navire au départ18.Dans un arrêt de la Cour d'appel de Rennes de 1954, un camion allant
trop vite n'avait pu s'arrêter à un passage à niveau et avait été bloqué dessus. Le conducteur,
pour éviter un train qui arrivait, avait brisé la barrière (délit de bris de clôture). « C'est par sa
propre faute que le conducteur s'était placé en état de danger ». Cette jurisprudence a été
critiquée parce qu'elle est contraire au fondement de l'état de nécessité 19.

Les conditions relatives à l’infraction pour éviter le danger

Il faut que l’infraction ait été le seul moyen d’éviter le danger

Il faut que le danger n'ait été évité qu'en commettant l’infraction, l’art. 122-7 le dit
expressément. Tout est affaire d'appréciation. Ex où la nécessité n'a pas été retenue 20.Une
personne était gênée par des abeilles d'un apiculteur et avait volontairement détruit le nid des

16Cass, chambre criminelleAudience publique du mardi 9 novembre 2004, N° de pourvoi: 03-87444,


Publié au bulletin.
17Cass, chambre criminelle, Audience publique du mercredi 1 juin 2005, Bull. crim. N° 168 p. 592.

Avant cet arrêt, la jurisprudence n'était pas unifiée : Cour d'appel de Pau 1968. Un infirme avait été
condamné pour avoir laissé sa voiture en stationnement irrégulier devant la porte du médecin chez
lequel il devait se rendre.
18Cass, chambre criminelle, Audience publique du samedi 29 janvier 1921, Bull. crim. N° 52
19Phèdre Kalamatianou,L’état de nécessité sous l’angle du droit comparé et de la justice pénale

internationale « revu international de droit comparé »Année 2004,pp. 449-457.


20 Ch. crim. 1961.
abeilles. La Cour d'appel a été approuvée par la Cour de cassation : la personne pouvait se
préserver par d'autres moyens21.

L’infraction commise ne doit pas être disproportionné à la gravité de la menace

C'est conforme au fondement de l'état de nécessité : le mal provoqué ne doit pas être supérieur
au danger.Ex: Dame Ménard n'aurait pas pu tuer le boulanger. L'arrêt le plus récent en la
matière est un arrêt de la Cour d'appel de Poitiers du 11 avril 199722.

Dans cette affaire, une mère avait été surprise dans un grand magasin après avoir volé 6 kg. De
viande et seize paquets de charcuterie. En première instance, l'état de nécessité a été admis.La
Cour d'appel de Poitiers a refusé en estimant qu'il y avait disproportion entre le danger et le
moyen employé.L'état de nécessité est beaucoup plus rarement utilisé que la légitime défense.

Conclusion

En guise de conclusion nous pouvons affirmer que l’état de nécessité constitue un fait
justificatif qui se fonde bel et bien sur un intérêt social permettant de supprimer l’infraction
pénal en France comme au Maroc a la réunion de certaines conditions. Toutefois celle-ci ne
supprime nullement la responsabilité civil de l’auteur.

21 M.ELMAS.MARTY, les grands système de politique criminels, cool, temiss,1992.


22cour d'appel de Poitiers 11 avril 1997.
Bibliographie

Code pénal marocain

Code pénal français

Philippe-Jean Hesse, fichier PDF, 2002.

Phèdre Kalamatianou,L’état de nécessité sous l’angle du droit comparé et de la justice pénale


internationale « revu international de droit comparé » Année 2004.

M.ELMAS.MARTY, les grands systèmes de politique criminels, cool, temiss, 1992.

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