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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
DESCRIPTION DU COURS
Ce cours présente les différents fondements de la science fiscale en prenant le soin de détailler
les conceptions, les fonctions ainsi que la catégorisation des impositions (impôts et notions
voisines). Il insiste sur le cadre juridique et le cadre technique pour expliciter les différentes
méthodes relatives à la liquidation, à l’évaluation et aux réactions devant l’impôt. Quelques
références au contentieux de l’impôt et aux procédures seront faites.
OBJECTIFS GÉNÉRAUX
OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
A la fin de ce cours les étudiants seront capables de :
• Différencier les différents prélèvements obligatoires
• Relever les prélèvements non obligatoires
• Identifier les aspects techniques du droit fiscal
• Citez les types d’impôts
• Répertoriez les règles relatives au contrôle fiscal et les sanctions attachées
• Décrire les spécificités du système fiscal ivoirien
• Caractériser les régimes d’impositions et en cerner les contours et applications
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
INTRODUCTION
La fiscalité se définit par rapport aux termes « ficus » qui renvoie au panier qui servait à
recueillir la collecte des ressources chez les romains. Il a donné le terme « fisc » utilisé pour
désigner couramment l’ensemble des administrations publiques qui ont en charge l’impôt.
Le droit fiscal est la branche du droit public qui règlemente les droits du fisc et ses prérogatives
d’exercice. Il convient de spécifier à ce stade que la souveraineté de chaque Etat est assise sur
des considérations particulières au rang desquelles s’inscrivent les ressources financières. Or,
la fiscalité renvoie à la gestion de son pouvoir financier, pouvoir qui induit de pratiquer des
prélèvements.
Pour prélever les impôts et les taxes qui sont des ressources mises en place par les états, un
ensemble de pratiques est défini et utilisé par ces États ou leurs démembrements à l’instar d’une
collectivité notamment. Ce sont ces pratiques qui constituent la fiscalité. La fiscalité est reliée
en Côte d’Ivoire aux finances publiques1.
Et rappelle que le budget de l’état se compose de ressources et de dépenses.
Pris littéralement, le « droit fiscal », est composé du nom « droit et renvoie à ensemble de règles
générales obligatoires et impersonnelles régulant la vie en société et dont le non-respect entraîne
une sanction de la part des pouvoirs publics » et de l’épithète « fiscal relatif à l’impôt » . Le
droit fiscal est donc « l’ensemble des règles de droit relatives à l’impôt ».
Toutes les couches socio-professionnelles participent aux charges publiques et à l’intervention
de la puissance publique grâce au paiement des impôts et taxes.
L’impôt étant une charge, il est considéré la plupart du temps, comme une frustration et mal
accepté par le contribuable. Les prélèvements sont en réalité sources de problèmes humains.
Certains contribuables s’y refusent.
Dans la mesure où il n’y a pas d’impôt sans richesse imposable, les prélèvements soulèvent des
problèmes économiques.
L’impôt est à la fois un élément de développement et influence considérablement l’économie
d’un Etat. L’impôt est un moyen d’agir sur l’économie tant au niveau des structures que de la
conjecture (hypothèse ou postulat dont on ne connait pas l’issue, un problème à résoudre).
L’impôt est en outre source de problèmes politiques dans la mesure où historiquement le droit
de consentir à l’impôt est à l’origine du régime parlementaire britannique. Le fait que les
citoyens paient l’impôt est une garantie de leur liberté politique.
De plus, il existe entre l’impôt et certains évènements politiques des liens étroits : par exemple
entre l’impôt et les guerres. L’impôt est parfois la sanction des vaincus (appelé parfois tribut),
c’est aussi un moyen de financer la guerre.
Mais l’impôt est aussi l’expression du rapport des forces politiques et sociales qui s’affrontent
à un moment donné (principe de légalité de l’impôt = impôt doit être voté par le parlement).
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Dans certains états comme la Suisse, ces deux domaines sont distincts.
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Tous ces liens révèlent que l’impôt participe de la construction de tout Etat et qu’aucun état ne
pourrait exister sans impôt. Il faut préciser que l’impôt est au cœur des finances publiques et
rappelle un ensemble de règles particulières contenues dans le droit fiscal.
Si l’impôt a été au départ défini par Gaston Jèze en qu’une prestation pécuniaire destinée à
couvrir les charges publiques, Lucien MEHL et Pierre BELTRAME vont préciser des plusieurs
années l’impôt en tant que prestation pécuniaire requise des personnes physiques ou morales
de droit privé et éventuellement de droit public d’après leurs facultés contributives par voie
d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie déterminée, en vue de la couverture des charges
publiques de l’État et des autres collectivités territoriales ou de l’interventionnisme de la
puissance publique.
Dès lors, l’impôt se rapporte à des situations mettant en cause des personnes morales de droit
public2.
Il fait aussi appel à des règles de gestion, et de droit privé. C’est pourquoi, le droit fiscal est
traité de matière hybride en ce que le droit fiscal emprunte à la fois des règles au droit public et
au droit privé. Le droit fiscal est aussi une matière dite de superposition, dans la mesure où il
attend que certaines matières traitent des questions de fait qu’il récupère avant d’en définir les
spécificités qui lui sont adaptées. Enfin, le droit fiscal Dans son sens immédiat est une science
académique couverte du sceau de la spécificité. Ce qui la distingue des autres matières.
Il sera question de synthétiser pour aller à l’essentiel en 16 heures de théories et 16heures de
pratique. L’objectif général est d’Appréhender les cadres juridiques et techniques de la fiscalité
et Comprendre le système fiscal ivoirien.
Pour ce faire, deux parties seront envisagées : la première sera relative à l’impôt et la technique
fiscale et la seconde à l’étude du système fiscal ivoirien.
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Cf. DJE BI DJE CHRISTIANE, cours de droit fiscal
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L’impôt doit permettre à l’Etat de couvrir toutes ses charges (ex : infrastructures telles que
routes, hôpitaux, dépenses de fonctionnement telles que les salaires des fonctionnaires ; etc.)
C’est ainsi que le prélèvement fiscal est conçu de manière classique. Et cette réflexion se
fonde sur l’idée de la neutralité fiscale. En effet, à l’époque classique, les finances publiques
sont neutres par rapport à l’économie. Dans ces conditions, les impôts ne peuvent pas
influencer l’économie ou le social. S’ils sont perçus, c’est uniquement pour financer les
dépenses publiques. Cette finalité uniquement financière de l’impôt au sens classique, le
distingue de la conception moderne de l’impôt.
Section II : L’impôt au sens moderne
Aujourd’hui, de plus en plus, l’impôt est utilisé comme un instrument d’action économique et
sociale, voire de développement durable, entre les mains des pouvoirs publics. C’est la finalité
non financière du prélèvement fiscal qui se perçoit d’une part au moyen de la neutralité fiscale
(P I), d’autre part par le biais de l’interventionnisme fiscal (P II)
Paragraphe I : de La neutralité fiscale
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Au titre de ces théories, l’autonomie a été mise en exergue spécifiquement dans les années
1920 par le doyen TROTABAS.
En effet, pour la mise en œuvre de la fiscalité, l’administration se fonde sur des règles
étrangères aux autres branches du droit comme le droit civil ou le droit commercial.
La doctrine de l’autonomie a révélé d’autres concepts ou théories ou encore principes comme
le réalisme du droit fiscal.
La théorie de l’autonomie selon laquelle le droit fiscal est un droit autonome du fait de ses
qualifications a ouvert le débat et a engendré des écoles de pensées chez les civilistes avec
notamment PILON ou encore DEMANTE qui considéraient le droit fiscal comme étant
enchâssé dans le droit civil.
D’autres3 ont par la suite pris le relai en insistants sur les particularités du droit fiscal liées à
ses qualifications par rapport aux autres branches du droit mais également du fait de la
technicité de la matière fiscale.
Fort de ce qui précède, il convient de retenir que le droit fiscal a des qualifications propres et
des méthodes qui lui sont spécifiques. En témoigne l’impôt dans ses différentes fonctions. S’y
s’ajoute la particularité des autres prélèvements voisins de l’impôt.
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Cf. Frederic DROUET
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Les prélèvements sont dits obligatoires par qu’ils renferment une obligation attachée à la
charge fiscale.
On en dénombre quatre (4) au regard de la fiscalité ivoirienne, à savoir : la taxe administrative,
la taxe parafiscale, les redevances ou rémunérations pour service rendu, enfin les cotisations
sociales.
La taxe administrative est un prélèvement obligatoire distinct de l’impôt aussi bien dans sa
définition que dans son régime juridique.
En effet, prélèvement institué par la loi, la détermination de son montant est confiée à des
autorités administratives. La jurisprudence qualifie de taxes « les prélèvements obligatoires
que l’Administration perçoit des particuliers à l’occasion d’un service rendu ou
simplement offert ». Ces taxes entrent dans la catégorie des impositions de toute nature dont
parle la constitution (Constitution iv. Article 173 et article 101). Leur montant n’est pas
proportionnel à la valeur du service rendu. C’est le cas comme exemple des droits
d’inscription dans les universités et établissements scolaires publics, des taxes dues en
matière d’enlèvement des ordures ménagères. Quid de la taxe parafiscale ?
Paragraphe II : La Taxe parafiscale
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Si certains concepts fiscaux correspondent aux réalités économiques et juridiques qu’ils visent,
d’autres sont des dénominations tenant compte des réalités sociales notamment éviter d’effrayer
les contribuables. C’est le cas
Les redevances et les cotisations ont en commun le lien attaché au service pour lequel elles sont
créées.
Les redevances sont définies comme des rémunérations pour service rendu. En effet leur prix
est proportionnel ou équivalent à la prestation fournie ou au service rendu. Le critère de
« l’équivalence » a été consacré dès 1958 par la jurisprudence française dans l’arrêt syndicat
national des transporteurs aériens et confirmé en 1976 par le conseil constitutionnel français
dans sa décision « droits de port et de navigation ». La corrélation entre le service rendu et la
redevance a conduit les juges à exiger que le produit de la redevance soit intégralement affecté
au service prestataire, que la redevance ne soit due que par les usagers effectifs et que le service
bénéficie exclusivement aux redevables du prélèvement. C’est le cas des redevances
téléphoniques, des péages d’autoroutes, des taxes perçues à l’entrée des musées nationaux. Cela
dit, on note que le principe du financement des dépenses d’administration par l’impôt ne fait
pas obstacle à ce que les charges d’un service public particulier soient directement supportées
par les usagers. L’article 5 de l’ordonnance du 2 janvier 1959 autorise à cet effet le pouvoir
réglementaire à établir des redevances ou rémunérations pour service rendu.
Exemple le passage du pont HKB.
Les C.S sont « les apports des personnes protégées ou de leurs employeurs à des
institutions octroyant des prestations sociales, en vue d’acquérir et de maintenir le droit
à ces prestations ». Leur institution relève en grande partie de la loi, spécifiquement des
principes relatifs aux règles d’assiette et de recouvrement, principes propres à la détermination
des assujettis à l’obligation de cotiser et enfin aux principes fondamentaux de sécurité sociale.
Chaque individu, qu’il soit citoyen, administré ou contribuable a une obligation de cotiser dès
lors qu’il devient adhérent. Le taux et les modalités d’application des cotisations sociales
relèvent du pouvoir réglementaire.
De plus, ces cotisations sont affectées exclusivement au financement des régimes de sécurité
sociales et sont perçues par les seuls organes habilités à cet effet : la CNPS en Côte d’Ivoire,
l’URSSAF en France.
Les C.S comportent une contrepartie à la différence de l’impôt, leur perception au profit
d’organismes de droit privé les différencie des TPF,
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Ce ne sont pas des redevances puisqu’ il ne s’agit pas de rémunération pour service rendu.
Leur montant est fixé en fonction de la capacité contributive de l’adhérent et non des risques
encourus.
L’impôt comme les autres prélèvements obligatoires sont définis selon des règles propres à la
science fiscale. En outre le mécanisme qui entoure leur régime juridique emprunte des règles
aussi bien au droit public qu’au droit privé. il convient dès lors d’appréhender les techniques
grâce auxquelles ces principes sont définis par le biais de la technique fiscale.
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La technique fiscale est l’ensemble des mécanismes qui composent un cadre technique et un
cadre juridique spécifiques à la matière.
Au plan technique, on relève trois types d’opérations fiscales seront abordés. Il s’agit de :
l’assiette, la liquidation et le recouvrement de l’impôt.
De façon théorique, toute chose pourrait servir de matière imposable, mais dans le pragmatisme
fiscal guidé par l’idée de « justice fiscale », le choix de la matière imposable doit reposer sur
les capacités contributives. Aussi, c’est la richesse du contribuable qui est prise en compte, par
le biais soit du revenu, soit du capital ou encore à travers la dépense.
Le revenu est la première matière imposable dans les systèmes fiscaux modernes. Que faut-il
entendre par revenu, quelles sont les modalités de l’imposition du revenu ?
1- La notion de revenu : le revenu peut être appréhendé au plan civiliste, économique et
aussi fiscal.
Sous l’angle civiliste, le revenu est « une somme d'argent provenant d'une source permanente
et de manière périodique. » Il en ressort trois critères distinctifs que sont le caractère monétaire
(richesse immédiatement convertible), permanent (plusieurs sources telles que le travail, le
capital, mais aussi des sources mixtes comme l’association du travail et du capital) et périodique
(le revenu peut être mensuel, annuel, trimestriel etc.) C’est le cas des salaires de fonctionnaires
ou de travailleurs ; c’est aussi le cas d’intérêts issus d’actions ou d’obligations.
Au plan économique « le revenu est l’enrichissement d’un sujet économique »
Ainsi pour Gilbert TIXIER et Guy GEST : « Le revenu est égal à la somme des consommations
effectuées par le contribuable et de la variation en plus ou moins de son patrimoine au cours
d'une période donnée ». Cette notion économique a tendance à être reprise par le droit fiscal qui
y apporte toutefois certains aménagements.
Sous l’angle fiscal. La notion fiscale du revenu constitue sous certains aspects tantôt une
extension de la notion civiliste, tantôt une restriction de la notion économique.
- L’extension de la notion civiliste : en droit fiscal, le caractère monétaire n’est pas exclusif
dans la mesure où certains types de revenus non monétaires sont imposés. C’est le cas des
avantages en nature. De plus, le revenu net est également imposable. Il s’agit du revenu perçu,
diminué des dépenses telles que les frais professionnels, les frais engagés pour conserver ce
qui est imposé. Le caractère périodique du revenu civil n’est pas toujours retenu en droit fiscal.
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Ainsi, on impose même les plus-values en tant que revenu, pourtant par définition la plus-
value est exceptionnelle.
- Restriction en rapport avec la notion économique : Certains revenus au sens économique sont
exonérés ; c’est le cas des allocations familiales, de certaines prestations sociales qui sont
déductibles, de certains revenus tels que les primes d’assurance -vie, les emprunts sur
habitation principale.
La notion de revenu est de plus en plus hétérogène, les modalités de l’imposition de ce même
revenu sont également variées.
Que faut-il entendre par la notion de « capital » ? Quelles sont les modalités de l’imposition du
capital ?
Selon P.M. Gaudemet, le capital est la richesse consolidée dans le patrimoine du contribuable.
Derrière cette définition se cachent plusieurs formes de capitaux, à savoir :
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- Les capitaux immobiliers ou mobiliers : les capitaux immobiliers comme par exemple les
immeubles, les forêts sont plus facilement imposables car il est difficile de les dissimuler
physiquement. Ce qui n’est pas le cas des capitaux mobiliers comme l’or, les créances. Cela
explique pourquoi le premier type de capital ait été d’abord imposé.
- Les capitaux productifs ou les capitaux improductifs de revenus
Certains capitaux produisent des revenus. C’est le cas des immeubles qui génèrent des loyers,
c’est également le cas des actions qui peuvent procurer des intérêts etc. Ces capitaux sont donc
plus facilement imposables que ceux qui ne procurent aucun revenu. Les bijoux, les tableaux
de maître, l’or, ne rapportent rien à leurs propriétaires à moins d’être vendus. Mais dans ce cas
le gain éventuel est exceptionnel et se traduit par la disparition du capital. Imposer de tels
capitaux est donc pour le moins plus délicat.
La notion de capital est multiforme. Elle présente pour cette raison des limites qui sont difficiles
à tracer. Cependant la frontière entre certains capitaux et certaines dépenses est souvent difficile
à déterminer. Ex : La plus-value réalisée lors de la vente d’un immeuble est un capital
économiquement parlant, mais en droit fiscal elle est appréhendée comme un revenu. On peut
considérer que certains biens de consommation tels les véhicules et les appareils ménagers sont
des capitaux mais qui s’amortissent très vite. Ce caractère parfois flou de la notion de capital
influe sur les modalités d’imposition du capital. Ex : impôt sur le capital et impôt d’après le
capital- impôt régulier et impôt exceptionnel
Qu’est-ce que l’impôt sur la dépense ? Quelles sont ses différentes modalités d’imposition ? On
peut définir la dépense comme « toute aliénation de richesse consentie par le contribuable pour
se procurer un bien ou un service. ». La dépense apparaît donc comme la richesse qui sort du
patrimoine du contribuable pour servir à l’achat de biens et services. Cependant le droit fiscal
distingue entre les dépenses de consommation et les dépenses d’investissement. En principe il
ne prend en compte que les premières en dehors de quelques cas d’exception. Ex : l’achat par
un particulier d’un immeuble est selon les législations soumis à la TVA durant une certaine
période, généralement les cinq premières années de son existence. Au-delà de cette période,
l’opération relève des droits de mutation.
Tout comme l’impôt sur le revenu, l’imposition sur la dépense peut être synthétique ou
analytique. L’impôt analytique sur la dépense est celui qui ne frappe qu’une dépense
déterminée. On peut citer à titre d’illustration les droits de consommation ou d’accises
(imposition de certains produits tels que le vin, l'alcool, le tabac). On peut également citer les
droits de douanes. Ces impôts analytiques sont en voie de disparition dans les pays développés
(en Côte d’Ivoire leur existence n’est pour le moment aucunement menacée) car ce sont des
impôts réels pour lesquels seule compte la chose achetée et en aucune manière la personnalité
ou les caractéristiques de la personne qui achète. On dit que ces impôts sont socialement
aveugles. Quant à L'impôt synthétique sur la dépense, il prend en considération l’ensemble de
la dépense. Il s’agit de ce que l’on appelle les taxes sur le chiffre d'affaires (TCA). Il peut être
unique ou en cascade.
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A- L’évaluation indirecte
La valeur de la matière imposable est ici supposée, il ne s’agit en aucune manière de la valeur
réelle. Pour cela, on utilise certains éléments intermédiaires d’appréciation à travers notamment
deux méthodes :
1- L'évaluation indiciaire : dans cette méthode on se sert des éléments extérieurs à
la matière imposable pour avoir une idée de l'importance de celle-ci. Anciennement
on avait « la contribution sur les portes et les fenêtres », aujourd’hui on parle plus
de « signes extérieurs de richesse ».
En cas de disproportion marquée entre le train de vie d’un contribuable et ses revenus, la base
d’imposition pour l’impôt sur le revenu est portée à une somme forfaitaire déterminée en
appliquant à certains éléments de ce train de vie un barème fixé par le code (article 168 CGI
France repris en C.I).
2- L’évaluation forfaitaire : La méthode forfaitaire consiste à évaluer les bases
individuelles de l’imposition à partir d’un ou plusieurs éléments considérés comme
révélateurs de celle-ci parce qu’étant en relation directe avec la matière imposable.
On distingue le forfait légal (les éléments d’appréciation dans ce forfait sont fixés
par la loi. C’est le cas en matière des bénéfices agricoles) du forfait conventionnel
(Il s’agit d’un accord entre l’administration fiscale et le contribuable à travers le
système dit de l’évaluation administrative.)
B- L’évaluation directe
Il s’agit d’une évaluation par le contribuable lui-même mais qui suppose la possibilité
pour le fisc d’apprécier la justesse de la déclaration.
1-La déclaration ou l’évaluation par le contribuable : la déclaration est le procédé de droit
commun de constatation et d’évaluation de la matière imposable. Le contribuable doit fournir
au fisc les renseignements nécessaires à l’établissement de l’assiette (montant du revenu,
charges de familles, charges déductibles). Son dépôt est obligatoire, dans un certain délai.
Même si la déclaration est toujours présumée exacte, elle joue le rôle de moyen de preuve
opposable à l’Administration fiscale et au contribuable. Le déclarant est présumé le mieux
connaître le montant de la matière imposable. Cette méthode peut s’avérer cependant complexe
pour le contribuable qui ne peut pas maîtriser l’ensemble de la législation fiscale. Pour
l’administration au contraire elle allège ses obligations dans la perspective d’une présomption
d’exactitude.
2- Le contrôle par l'administration
Dans la mesure où la déclaration repose sur les informations communiquées par contribuable,
il est nécessaire pour l’Administration fiscale de les vérifier. Ce contrôle s’opère à travers les
pouvoirs d’investigation (demande de renseignements et recherche de renseignements) et de
vérification (vérification de comptabilité et examen contradictoire de l’ensemble de la situation
fiscale personnelle.) de l’Administration.
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Liquider l’impôt c’est calculer son montant précis. Pour cela on applique généralement le taux
à la base que l’on a établie (l’assiette). On parle de taux de l’impôt.
Toutefois d’autres éléments du « tarif » de l’impôt interviennent également. On les qualifie de
tarif.
Le plus souvent le taux de l’impôt est un taux ad valorem c’est à dire un pourcentage que l’on
va appliquer à la base (l’assiette). Mais il existe, s’agissant de certains impôts comme les droits
d’accises, des taux spécifiques qui s’expriment par une valeur en francs CFA par quantité de
marchandise ou de produit visé.
Deux problèmes se posent s’agissant du taux ad valorem : celui de sa détermination et celui de
son adaptation.
A- La détermination du taux
On peut déterminer le taux par rapport au produit de l’impôt ou plutôt par rapport à la matière
imposable.
Selon que le taux de l’impôt est déterminé et donc connu avant ou après le produit de l’impôt
c’est à dire ce qu’il rapporte, on a affaire à un impôt de quotité ou à un impôt de répartition.
1. L’impôt de répartition
Dans ce type d’impôt on fixe d’abord le montant attendu du prélèvement. Celui-ci étant connu,
on peut le répartir entre les contribuables. Le taux peut alors être calculé. Ce type d’impôt a
aujourd’hui disparu. Il était notamment par les États dans le cadre de la fiscalité directe locale.
Les «quatre vieilles » étaient réparties entre les communes, à l’intérieur des communes on
répartissait entre les contribuables, en fonction des bases des impôts. Aujourd’hui, les impôts
sont tous des impôts de quotité.
2. L’impôt de quotité
Dans ce type d’impôt le taux est fixé d’abord. Ensuite, il est appliqué à la base imposable. Enfin,
on connaît le produit de l’impôt. Le taux est donc ici une cause et non pas une conséquence.
1. L’impôt proportionnel
C’est un impôt dont le taux est constant quel que soit le montant de la matière imposable. Ce
type d’impôt est apparu le premier et demeure en vigueur aujourd’hui notamment en matière
d’impôt sur la dépense. Cet impôt réalise une justice arithmétique.
2. L’impôt progressif
L’impôt progressif est celui dont le taux s’élève avec l’augmentation de la dimension de la
matière imposable. Il réalise une égalité réelle et non plus arithmétique. L’idée du taux
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progressif est apparue avec Montesquieu qui souhaitait imposer plus le superflu que le
nécessaire, mais c’est surtout Condorcet qui expose l’idée moderne de l’impôt progressif.
On aperçoit un tel type de taux notamment dans les droits de succession. Par la suite cette
technique sera appliquée à l’impôt sur le revenu.
B- L’adaptation du taux
1- La personnalisation de l'impôt
Tenir compte de la personne du contribuable c’est prendre en considération sa situation
familiale. L’aménagement familial de l’impôt peut être réalisé de différentes manières.
a) Le quotient conjugal
Ce système est employé aux États-Unis où il est couramment dénommé «le cadeau de mariage
de l’Oncle Sam ». Son mécanisme est le suivant : le revenu imposable du ménage est divisé en
deux parts. Le barème progressif de l’impôt est appliqué à chaque part; le montant de l’impôt
dû par le ménage se calcule en multipliant par deux le résultat obtenu. Les couples sont ainsi
avantagés par rapport aux célibataires mais on ne tient pas compte du nombre d’enfants. Ce
défaut est corrigé dans le système du quotient familial.
b) Le quotient familial
Dans ce système, l’idée de base est de proportionner l’impôt aux possibilités de consommation
de toutes les personnes entre lesquelles se partage le revenu global d'un foyer fiscal. Le
contribuable se voit accorder un nombre de parts proportionnel au nombre de personnes dont il
a la charge. Le revenu global du foyer est divisé par le nombre de parts ensuite on applique à
ce quotient le barème progressif de l'impôt. La multiplication du résultat obtenu par le nombre
de parts donne la cotisation d’impôt que doit le contribuable. Ce système est appliqué en France
et en Côte d’Ivoire.
2- La discrimination de l'impôt
C’est l’adaptation du taux à la matière imposable et non plus au contribuable. Deux sortes de
discriminations peuvent être distinguées.
C’est notamment le cas dans la TVA puisque dans le cadre de ce même impôt coexistent
plusieurs taux. Chacun de ces taux frappant un certain type de marchandises.
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Il peut arriver qu’une même base soit frappée par deux taux différents dans le cadre formel de
deux impôts différents. C’était le cas en France dans l’impôt sur le revenu des personnes
physiques jusqu’en 1971 où une taxe complémentaire frappait certains revenus non salariaux.
- Les abattements
L’abattement est une exonération de la partie la plus basse du revenu ou de manière générale
de la base. Ils sont censés correspondre à la partie du revenu absolument nécessaire pour
subsister.
- Les déductions
Ce sont des sommes que l’on soustrait du revenu imposable pour des raisons le plus souvent de
justice fiscale. Ainsi, la déduction des frais professionnels permet-elle de n’imposer que la
partie du revenu dont on dispose réellement. Les déductions constituent également un
instrument d’interventionnisme fiscal. La déduction de certaines dépenses, comme celles liées
aux économies d’énergie, favorise bien sûr les économies en question. Mais, comme la
déduction est appliquée au revenu à dépenses égales mais à revenus différents, le cadeau fiscal
ne sera pas le même. On est donc en présence d’une injustice que l’on peut éviter en corrigeant
non plus la base de l’impôt, mais la cotisation fiscale elle-même.
Elles ont comme objet non pas la base de l’impôt, mais la cotisation d’impôt. Elles sont
regroupées dans les réductions et les décotes ou exonérations.
- Les réductions
Elles sont destinées le plus souvent à encourager certaines dépenses d’ordre personnel engagées
par les contribuables. C’est le cas par exemple : des cotisations versées à un syndicat .Elles
s’appliquent sur le montant de l’impôt calculé suivant le barème progressif et après
plafonnement éventuel des effets du quotient familial et imputation de la décote. Ces réductions
d’impôt ne peuvent donner lieu à remboursement.
La décote est un mécanisme qui permet de réduire, voire d’annuler l’impôt. L’exonération quant
à elle dispense totalement d’impôt sous certaines conditions fixées par la loi. Ainsi les
entreprises victimes de la crise électorale sont-elles exonérées de certains types d’impôt.
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Section III : LE RECOUVREMENT DE L'IMPOT
Il s’agit de l’ensemble des opérations tendant à obtenir le paiement de la dette fiscale. Que
contient l’opération de recouvrement ? Quel objectif vise-t-elle ?
A- L’auteur du recouvrement
C’est le plus ancien des systèmes. En effet, il a été utilisé sous l’ancien régime en France pour
le recouvrement de la taille. Les collecteurs de l’impôt étaient des contribuables désignés par
les autres contribuables pour recouvrer l’impôt. Aujourd’hui, le système de la collecte est
appliqué à la TVA puisque ce sont les assujettis à l’impôt qui sont chargés de l’établir et de le
recouvrer. Chaque mois, ils versent aux comptables de la DGI la TVA collectée diminuée de la
TVA qu’ils ont eux-mêmes payée sur les marchandises et les services nécessaires à la
fabrication de leurs produits.
- La ferme
Ce système est aussi très ancien. Il était pratiqué sous la monarchie. Un financier, le fermier,
s’engageait à verser au Trésor le montant de l’impôt. En échange, il disposait du droit régalien
de recouvrer l’impôt. L’avantage du système était qu’il libérait l’Etat de toute préoccupation de
recouvrement et même d’assiette et de liquidation. L’administration de l’époque n’aurait pas
été en mesure de le faire. Mais ce système était coûteux puisque la rémunération du Fermier
était de l’ordre de 20 % du produit de l’impôt recouvré.
- La régie
C’est le système dans lequel l’Etat lui-même assure le recouvrement de l’impôt. Il est pratiqué
aujourd’hui. En effet, trois réseaux comptables recouvrent les impôts.
Ils dépendent de la direction générale des impôts (DGI). Ils interviennent dans le recouvrement
des impôts indirects, ils procèdent notamment à l’encaissement de la TVA. Il s’agit plus
précisément des receveurs divisionnaires, des receveurs principaux et des receveurs locaux des
impôts.
Les comptables des douanes
Ils dépendent de la direction générale des douanes et procèdent au recouvrement des droits de
douane ainsi que de certains droits indirects.
B- La procédure de recouvrement
Elle se déroule en deux phases que sont la mise en recouvrement et le recouvrement forcé.
- 1. La mise en recouvrement
Elle prend des formes différentes selon qu’il s’agit d’impôts établis par voie de rôle ou non.
Le rôle est une liste des contribuables passibles de l’impôt comportant pour chacun d’eux la
base d'imposition, la nature des contributions, le taux d’imposition et le montant des cotisations.
Cette liste est dressée par le directeur des services fiscaux aux vues des éléments fournis par les
services d'assiette. Les rôles donnent lieu à la délivrance d’avis d’imposition au contribuable.
Cet avis d’imposition précise, le total des sommes à acquitter, les conditions d’exigibilité ainsi
que la date de mise en recouvrement et la date limite de paiement. Les impôts directs sont,
d’une manière générale, exigibles trente jours après la date de la mise en recouvrement du rôle.
En cas de retard dans le paiement, une majoration est applicable aux sommes impayées. Une
lettre de rappel donnant un dernier délai au contribuable lui est adressée. Si la lettre de rappel
n’a pas été suivie de paiement, le comptable du Trésor peut engager des poursuites.
Si l’impôt est perçu sans rôle nominatif (TVA), le paiement s’effectue volontairement par le
contribuable après avoir calculé le montant de l’impôt. Ce n’est que si le contribuable omet ou
paie insuffisamment que l’Administration sera amenée à établir un titre de perception qu’elle
rendra exécutoire : l’avis de mise en recouvrement. En cas de non-paiement, une mise en
demeure est envoyée au contribuable. C’est l’acte par lequel l’Administration fait sommation
au débiteur de se libérer. Après l'expiration d'un délai (vingt jours en général), les poursuites
pourront être engagées.
Il s’agit d’un acte de poursuite par lequel le débiteur est sommé de payer sa dette. Il n’existe
qu’en matière d’impôts directs. Il indique le titre autorisant les poursuites, le montant de la
somme à payer et l’ordre de payer la somme réclamée sous peine d’y être contraint par les voies
23
INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
de droit. Les poursuites ont lieu par ministère d’huissier de justice ou sont effectuées par les
agents huissiers du Trésor faisant fonction d’huissier de justice pour les contributions directes.
❖ La saisie –vente
Elle a pour objet de mettre les biens mobiliers corporels du débiteur, sous main de justice. Elle
est opérée par les agents huissiers du Trésor ou les huissiers de justice et ne peut, en principe,
avoir lieu que huit jours après la signification du commandement.
La procédure s'applique, aux sommes dues à titre de rémunération à toutes les personnes
salariées ou travaillant à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs
employeurs.
L’avis à tiers détenteur
L'avis à tiers détenteur est un acte de procédure qui permet au comptable, sur simple demande,
d’obliger un tiers à lui verser, sur les fonds dont il est dépositaire, détenteur ou débiteur à l'égard
d'un redevable, les impôts dus par ce dernier.
La contrainte
C’est la possibilité de faire incarcérer le contribuable. Mais les hypothèses dans lesquelles cela
est possible sont extrêmement rares.
A- Le contribuable et le redevable
❖ Le contribuable
Le contribuable est celui au nom de qui la dette d’impôt a été juridiquement établie, c’est celui
qui supporte juridiquement le poids de l’impôt, même s’il peut en décaler une partie sur
d’autres.
❖ Le redevable
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
Le redevable est celui à qui le fisc peut réclamer la dette d’impôt. Le plus souvent, le
contribuable et le redevable ne font qu’un, mais pas toujours. La distinction a un intérêt dans
deux hypothèses : la solidarité financière et les tiers détenteurs.
1. La solidarité financière
Elle rend le rôle exécutoire non seulement contre le contribuable, mais encore «contre ses
représentants ou ayants cause ». Elle est prévue par la loi. La solidarité financière peut être
fondée sur l’existence de liens familiaux. Ainsi chacun des époux vivant sous le même toit est
solidairement responsable du paiement de la taxe d'habitation et de l'impôt sur le revenu.
En cas de décès du contribuable, le recouvrement de ses impôts peut être poursuivi sur ses
héritiers et légataires.
Conformément aux dispositions du Livre de procédure fiscale, l’Administration peut par avis à
tiers détenteur appréhender, entre les mains de tiers, les deniers que ceux-ci détiennent du chef
du contribuable.
B- La date du paiement
❖ Le paiement comptant
Dans certains cas, il y a simultanéité entre le fait générateur de l’impôt et son paiement : c’est
le système des droits au comptant tel dans l’hypothèse de la TVA.
❖ Le paiement différé
Le paiement peut être différé : s’il y a un délai entre la connaissance par l’administration de la
matière imposable et le paiement. C’est le cas pour les successions où le paiement peut être
fractionné. C’est également le cas lorsque le fisc accorde un sursis de paiement. Enfin pour tous
les impôts établis par voie de rôle le paiement est différé. C’est le cas de l’impôt sur le revenu
dont le paiement est exigé l’année suivant la perception des revenus imposés ou de l’impôt
foncier.
❖ Le paiement anticipé
Le paiement peut être anticipé. Les tiers provisionnels pour l’impôt sur le revenu constituent,
un exemple de même que la mensualisation pour le même impôt.
❖ Le paiement en argent
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
L’impôt est en principe payable en argent. C’est ce que rappelle le code général des impôts en
mentionnant que « Les impôts et taxes visés par le présent code sont payables en argent… à la
caisse du comptable du Trésor chargé du recouvrement des impôts directs ». Il n’existe donc
plus d’impôt en nature. Toutefois, les législations fiscales admettent la dation en paiement des
droits de succession. Elle se traduit par la remise d’œuvres d’art, de livres, d'objets de collection,
de documents, de haute valeur artistique ou historique ou d’immeubles situés dans les zones
d'intervention du Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres au Trésor. Cette
procédure exceptionnelle de règlement des droits est subordonnée à un agrément. La décision
d’agrément fixe la valeur libératoire qu’elle reconnaît aux biens offerts en paiement. La dation
en paiement n’est parfaite que par l’acceptation par l’intéressé de cette valeur.
Le paiement s’effectue en principe en numéraire. Sont également acceptés les effets bancaires
tels que les chèques bancaires «ordinaires », les chèques de voyages, les ordres de virement. Le
prélèvement automatique est également admis pour le paiement mensuel de l'impôt (cas de
l’impôt sur le revenu, des impôts directs locaux). Aujourd’hui, le télé-règlement existe dans les
Etats développés. Enfin, le paiement des droits de mutation par décès peut être effectué en
valeurs du Trésor dans la proportion fixée selon les législations respectivement par le conseil
d’administration de la caisse autonome de gestion des bons de la défense nationale,
d’exploitation industrielle des tabacs et d’amortissement de la dette publique et par arrêté du
ministre de l’économie et des finances.
❖ L’interdiction de la compensation
Lorsque deux personnes se trouvent débitrices l’une envers l’autre, il s’opère entre elles une
compensation qui éteint les deux dettes. C’est ce que prévoit le Code civil. En droit fiscal le
principe est inverse. Les contribuables ne peuvent invoquer en leur faveur la compensation
entre leur dette fiscale et une créance sur le Trésor. Cette interdiction a plusieurs fondements.
D’abord, le principe de l’universalité budgétaire interdit toute compensation entre dépenses et
recettes (règle du produit brut). Ensuite, cela supposerait l’exécution forcée sur les dettes des
collectivités publiques.
Le cadre technique étant abordé, la technique fiscale exige de s’intéresser au cadre juridique.
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
Il faut entendre par cadre juridique, les sources et principes juridiques sur lesquels repose le
droit fiscal. À cela il faut ajouter la classification des impôts selon le droit.
On note la constitution, les lois et règlements, la jurisprudence ainsi que la doctrine fiscale.
A- La Constitution
En tant que norme suprême de l’État, elle est à la base de tout le droit étatique, donc du droit
fiscal. Les bases constitutionnelles du droit fiscal se trouvent dans la constitution ainsi que des
textes auxquels elle renvoie notamment les déclarations des droits de l’Homme. En Côte
d’Ivoire, il s’agit des articles 93, 101 nouveau par exemple de la Constitution du 19 Mars 2020.
Dans la plupart des États, la loi est la source fondamentale du droit fiscal sous réserve de
l’intervention du règlement et du droit communautaire. Les textes législatifs et réglementaires
sont de plus en plus rassemblés dans le code général des impôts comprenant le livre de
procédure fiscale.
C- La doctrine administrative.
C’est le produit de l’interprétation des textes fiscaux par l’Administration qui fonctionnent
comme mesures d’ordre intérieur pour l’Administration fiscal et s’imposent conséquemment
en vertu du principe hiérarchique aux agents de l’administration fiscale. En revanche, elles
n’ont pas de caractère contraignant pour les contribuables. Toutefois en pratique, elles ont une
portée considérable car elles pallient aux défaillances de la norme fiscale.
D- La jurisprudence fiscale
De plus en plus, les personnes morales saisissent le juge de l’impôt pour voir traiter leurs
contestations. Et ces décisions font l’objet de publication en des domaines divers. Ainsi, on a
pu voir une décision de contestation de la base imposable d’une société de fabrication de
produits pharmaceutiques. C’est la décision BIOMERIEUX,
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
Il s’agit des conventions fiscales internationales ainsi que du droit fiscal communautaire.
4
Voir Cote d'Ivoire - Convention entre la Suisse et la Cote d'Ivoire en vue d'eviter les doubles impositions,
signee le 23 novembre 1987, entree en vigueur le 30 decembre 1990 (www.droit-afrique.com)
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
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Il est possible par ailleurs d’observer que si les terminologies ne coïncident pas forcément en
termes de revenus faisant l’objet d’imposition dans les deux Etats parties, un réajustement est
élaboré afin de garantir aux mieux les intérêts des parties signataires.
Le principe de base est celui de la légalité de l’impôt. En d’autres termes, il n’y a pas
d’impôts sans autorisation de la loi. Cependant la loi fiscale s’applique de manière particulière.
Le principe de la légalité de l’impôt signifie que l’essentiel des règles du droit fiscal est fixé par
la loi. Les révolutionnaires, avant de s’intéresser aux dépenses publiques, se sont exclusivement
intéressés à la fiscalité, aux impôts. Ils étaient axés sur la légitimité fiscale c’est-à-dire sur le
droit de lever l’impôt. Ils ont dès lors négligé le pouvoir d’utiliser les ressources fiscales, c'est-
à-dire le pouvoir de dépenser. Ils se sont attribué le pouvoir de décider de l’impôt et ont
abandonné au roi celui d’utiliser le produit de l’impôt. L’impôt a même une légitimité politique
puisqu’il est décidé par les citoyens ou par leurs représentants.
Ce principe est affirmé par l’article 14 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du
Citoyen de 1789 : « tous les citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leurs
représentants la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre
l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée ». Ce principe
signifie que le législateur peut seul créer et autoriser l’impôt.
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
L’article 101 nouveau de la constitution ivoirienne précise en son alinéa 13 que « la loi
fixe les règles, concernant l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions
de toute nature. »
Concrètement, cela signifie que le Parlement intervient de façon formelle pour toute
création ou toute suppression d’impôt, toute modification du champ d’application d’un impôt
existant. Cette intervention du législateur peut prendre deux formes : celle d’une loi de finances
ou celle d’une loi ordinaire.
L’ordonnance du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de finances précise à son
article premier que : « Les lois de finances déterminent la nature, le montant et l'affectation des
ressources ». En pratique, on note que les impôts sont souvent modifiés voire créés par une loi
de finances. Mais comme ces lois sont soumises à un calendrier précis et contraignant, ce sont
souvent des lois ordinaires qui interviennent.
Cette possibilité est largement utilisée. Elle a été confirmée par le Conseil constitutionnel à
plusieurs reprises. : CC 83-164 DC du 29 décembre 1983 ; CC 84-170 DC du4 juin 1984 ;
CC95-365 DC du 27 juillet 1995. Dans cette dernière décision le Conseil précisait : « les
dispositions fiscales ne sont pas au nombre de celles qui sont exclusivement réservées à la
compétence des Lois de finances, elles peuvent par conséquent figurer dans une loi ordinaire ».
L’impôt ne peut être recouvré que dans la mesure où il a fait l’objet d’une autorisation. En
l’absence d’une telle autorisation, le comptable commettrait le délit de concussion.
L’autorisation est donnée par la loi de finances de l’année. C’est ce que prévoit l’ordonnance
du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de finances dans son article 2 : « La loi
de finances de l'année prévoit et autorise, ... l'ensemble des ressources … de l'Etat »..
La légalité de l’impôt implique que :
L'autorisation de l'impôt est périodique ;
La perception de l’impôt doit être autorisée chaque année par la loi de finances de l’année.
- La loi fiscale s’impose aux contribuables, qui sont obligés de payer l’impôt
- La loi fiscale s’impose à l’administration fiscale
- L’administration ne peut percevoir que l'impôt autorise (jamais au-delà) . Toute
contribution directe ou indirectes autres que celles autorisé par la loi de finances sont
formellement interdites.
PARAGRAPHE II- L’APPLICATION DE LA LOI FISCALE : LE PRINCIPE DE
L’ANNUALITE ET LE PRINCIPE DE LA TERRITORIALITE
La loi fiscale s’applique de manière particulière à la fois dans le temps et dans l’espace.
1- L’application dans le temps : le principe de l'annualité
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
Deux possibilités de dépassement du principe sont possibles. D’une part, des rôles
supplémentaires peuvent être émis par l’administration fiscale jusqu'au 30 Avril de l'année
suivante (France, Côte d’Ivoire). D’autre part, des délais de reprise ou de répétition sont prévus.
En effet, pendant les trois années qui suivent l'administration fiscale a autorisation de procéder
à la réparation des insuffisances de déclarations. En cas de mauvaise foi, le délai de
l’administration peut être prolongé. En cas de redressement fiscal le délai est interrompu.
Le principe de la non-rétroactivité
C’est l’interdiction de reporter à une date antérieure à l’entrée en vigueur de la loi, l’application
de celle-ci. Le principe de non-rétroactivité est rappelé par l’article 8 de la Déclaration des
droits de l'homme et du citoyen notamment pour la loi pénale. Sur cette base on peut penser
qu’il existe en matière fiscale.
La loi entre en vigueur un jour franc après sa publication au Journal Officiel. En matière fiscale,
il y a parfois anticipation de l’entrée en vigueur du fait de l’annualité. Si la loi fiscale était
publiée le 1er janvier, elle devrait entrer en vigueur le 2, or ce n'est pas le cas car elle entre en
vigueur le 1er janvier du fait de l’annualité. L’entrée en vigueur peut être retardée : si elle est
publiée le 28 décembre, elle entrera en vigueur le 1er janvier. La plupart du temps, la loi de
finances est publiée le 30 décembre. En raison de sa non-rétroactivité, la loi est appliquée dès
le jour d’entrée en vigueur ; c’est l’application immédiate c’est à dire que la loi s’applique aux
situations existantes et celles à venir.
L’application immédiate
L’application immédiate se définit comme l’application de la loi nouvelle aux conséquences
futures des situations antérieures. Toutefois de nombreuses lois sont appliquées de manière
véritablement rétroactive. C’est parfois le cas de lois favorables aux contribuables. Il en va
notamment ainsi pour les dispositions abaissant les taux de T.V.A. Selon le Conseil
constitutionnel aucun principe ou règle de valeur constitutionnelle n’interdit à la loi de revenir
sur une exonération fiscale acquise sous l’empire d'une loi antérieure ou d’en réduire la portée
: (CC 83-164 DC du 29 décembre 1983).
2- L’application dans l’espace : le principe de la territorialité
La loi fiscale s’applique sur tout le territoire d’un Etat donné. De manière précise, on peut dire
que le territoire fiscal coïncide avec le territoire politique. Mais ce principe connaît quelques
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
assouplissements puisque certaines parties du territoire politique sont exclues du territoire fiscal
alors que des parties du territoire fiscal constituent une extension du territoire politique.
On constate à l’heure actuelle un double phénomène, d’une part un accroissement du nombre
des sources internationales du droit fiscal, avec le développement des conventions fiscales, et
d’autre part une modification du droit interne pour tenir compte des engagements
internationaux.
Les zones franches
Il s’agit de zones délimitées souvent dans les ports à l’intérieur desquelles, certaines marchand
ises sont importées en franchise de douane, puis réexportées après
traitement éventuel.
Les immunités diplomatiques
La pratique internationale admet à titre de réciprocité, l’exonération fiscale des résidences et a
gents diplomatiques, ainsi que l’octroi de franchises personnelles et réelles, en matière de droi
ts de douane. C’est ce qu'on appelle la valise diplomatique.
Certains pays appliquent le principe de la personnalité des lois fiscales, c’est-à-dire que leurs n
ationaux sont soumis aux lois de leurs pays d’origine, même s’ils vivent à l’étranger. Le droit
personnel de certains impôts (impôts sur le revenu) combiné avec le principe de la territorialité
peut avoir pour conséquence qu’une même personne, ou une même richesse soit soumises à de
ux impositions : l’imposition locale et l’imposition nationale. À l’inverse, la rigidité de l’impo
sition territoriale risque de faciliter l’évasion fiscale en amenant le contribuable à
localiser ailleurs ses biens imposables, dans un autre pays.
On assiste à une certaine harmonisation des systèmes fiscaux due à l’intégration économique d
es États au plan régional.
PARAGRAPHE III- PRINCIPE D’EGALITE DEVANT L’IMPOT
Ce principe condamne tout privilège en matière fiscale. Il a plusieurs corollaires qui sont
détaillés à sa suite. Il revient à considérer les contribuables dans une idée de justice fiscale.
PARAGRAPHE IV- LE PRINCIPE DE LA NECESSITE DE L’IMPOT
Il encadre les questions relatives aux sanctions fiscales ainsi que la rétroactivité de la loi fiscale.
Ce principe signifie que l’impôt est indispensable pour financer les dépenses publiques.
PARAGRAPHE V- LE PRINCIPE DE LIBERTE FISCALE
Ce principe s’entend non seulement de la liberté individuelle, de la liberté du commerce et de
l’industrie. Cette liberté est une liberté prévue par la constitution. En effet, l’impôt ne doit pas
être un instrument de limitation des libertés individuelles notamment des libertés d’entreprendre
et pourtant les différentes procédures du droit fiscal donnent l’impression que l’impôt
n’encourage pas la liberté d’entreprendre.
LE PRINCIPE D’IMPOSER A RAISON DES FACULTES CONTRIBUTIVES
C’est le principe selon lequel l’impôt est reparti également entre tous les citoyens en
considération des capacités financières de chacun. C’est un corollaire du principe de l’égalité
devant l’impôt et de l’égalité devant les charges publiques.
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
Ils sont perçus lors des transactions, signatures ou authentifications des actes juridiques et autres
opérations effectués par les personnes physiques et morales. Il s’agit notamment des actes de
transmission de propriété, d’usufruit ou de jouissance de biens meubles ou immeubles et apports
en société.
La formalité de l’enregistrement se réduit le plus souvent à certains actes passés sur des
formulaires spéciaux, et qui sont transcrits sur un registre spécial, tenu par la direction de
l’enregistrement du ministère des finances
L’enregistrement n’est pas une condition de la validité de l’acte ; mais il donne une date certaine
aux actes sous seing privé et peut constituer un commencement de preuves entre les parties.
Ce droit frappe essentiellement le capital lors de sa transmission ; il frappe les actes notariés,
les actes rédigés par les marchands de biens, les décisions de justice, les actes d’huissier et
d’une façon générale les mutations de propriété, les testaments et les actes constitutifs des
sociétés.
Classification selon le fait générateur
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
Certains actes doivent être enregistrés obligatoirement ce sont les actes de mutation ; la
mutation du bien est le fait générateur, plus précisément le fait générateur est la rédaction de
l’acte et non l’opération qu’il constate
Classification selon le tarif applicable
Nous avons :
1- Les droits fixes: le montant des droits est invariable pour tous les actes présentant la
même nature juridique. Pour les actes de société et pour le taux minimum quand le
droit à un taux proportionnel et un taux fixe
2- Les droits proportionnels: qui correspondent à un pourcentage de la valeur des biens
concernés par les actes ou les mutations. C'est le cas des mutations A titre onéreux
d'immeuble ou des apports en société.
3- Les droits progressifs: dont le taux varie en fonction de l'augmentation de la valeur
du bien taxé et du lien de parenté (donation, succession, cession d’un fond de
commerce…)
Les types de droits d’enregistrement
Les droits de mutation à titre gratuit
Les mutations à titre gratuit ne comportent aucune contrepartie pour les bénéficiaires, ce sont
les droits de succession ou les droits de libération à la suite d’une libéralité.
-Les droits de succession
Sont compatibles tous les biens qui font partie de la succession c’est-à-dire l’actif et le passif.
Certaines dettes devant être payés par les héritiers. Quand le passif est supérieur à l’actif les
héritiers peuvent renoncer à la succession.
La succession est imposée à un taux progressif, le taux varie en fonction du montant de la part
de chaque héritier et en fonction du lien de parenté. Ils peuvent être payés en plusieurs fractions
sur une durée pouvant aller jusqu’à 5 ans.
Les droits en donation-partage et les droits en donation en avance d’hoirie
Ces droits sont calculés de la même façon que les droits de succession.
Les droits de mutation à titre onéreux
Ces droits concernent la vente d’immeubles ou de biens meubles, ils sont acquittés en cas de
vente parfaite certaine et actuelle, pour les immeubles ils peuvent porter sur la propriété mais
également sur l’usufruit le montant des droits est proportionnel au montant de la valeur du bien.
Les droits affairant aux actes de la vie des entreprises
Les opérations de création, fusion d'accord ou de cession d’action ou de dissolution sont soumis
à des droits de mutation à un taux proportionnel.
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
B. LA CLASSIFICATION TECHNIQUE
C’est celle qui est utilisée par le code général des impôts ivoirien. Cette classification prend
appui sur des mécanismes et les modalités administratives de taxation. Elle distingue les impôts
directs des impôts indirects, les impôts réels des impôts personnels, les impôts proportionnels
des impôts progressifs, les impôts spécifiques des impôts ad valorem, les impôts analytiques
des impôts synthétiques, les impôts de répartition des impôts de quotité.
L’impôt direct est celui qui frappe directement le contribuable. La classification impôts
directs impôts indirects est la summa divisio du droit fiscal.
L’impôt réel et l’impôt personnel montrent la diversité du phénomène fiscal. L’impôt réel est
celui qui porte sur un élément lié à une situation objective sans considération de la situation
personnelle de son détenteur. Exemple : impôts fonciers, droit d’enregistrement des immeubles.
Quant à l’impôt personnel, il atteint la personne même notamment sa capacité
contributive en tenant compte de sa situation et de ses charges de famille. Exemple : impôts sur
le revenu
L’impôt proportionnel soumet la matière imposable à un taux constant alors que l’impôt
progressif applique un taux variable en fonction de la matière imposable. On considère que
l’impôt progressif réalise plus de justice fiscale, plus d’égalité par rapport à l’impôt
proportionnel puisqu’il frappe lourdement la richesse dont le montant varie.
La préférence entre l’impôt proportionnel et l’impôt progressif est à la faveur de l’impôt
proportionnel car le caractère progressif de l’impôt ne permet pas de favoriser l’investissement.
IMPOTS SPECIFIQUES ET IMPOTS AD VALOREM, IMPOTS ANALYTIQUES ET
IMPOTS SYNTHETIQUES, IMPOTS DE REPARTITION ET DE QUOTITE.
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
C. La CLASSIFICATION ECONOMIQUE
C’est elle qui prend en compte la matière économique de l’impôt. En effet, tout impôt ou
taxe suppose que soit définie l’assiette c’est-à-dire une valeur économique à partir de laquelle
l’impôt sera calculé. Cette valeur économique est fournie dans les systèmes fiscaux
contemporains par l’un des éléments suivants : le revenu, le capital ou le patrimoine et la
dépense. Ainsi, on a les impôts sur le revenu, le capital et la dépense.
1- L’IMPOT SUR LES REVENUS OU L’IMPOSITION SUR LES REVENUS
Il s’agit d’imposer des gains acquis par les individus. Ainsi par exemple, on a pu imposer
des gains aux origines non identifiées. Exemple : impôt général sur le revenu (IGR), impôts
sur les traitements et salaires, impôts sur les sociétés.
2-L’IMPOSITION SUR LE CAPITAL
L’impôt sur le capital est celui qui pèse sur un bien consolidé dans le patrimoine de la
personne du contribuable. Cet impôt porte sur le patrimoine mobilier soit lors de ses mutations,
soit du simple fait de sa détention.
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
Comme tout pouvoir, le pouvoir fiscal est contesté. Il l’est d’autant plus que l’impôt est lourd
et paraît parfois injuste (trop d’impôts tue l’impôt ne dit-on pas ?) L’impôt peut être contesté
dans les prétoires, c’est le contentieux fiscal. Il peut l’être dans les faits. La contestation est
alors sociologique.
Le contribuable peut être tenté d’échapper à l’impôt en ne le payant pas. Dans ce cas il y a fuite
devant l’impôt. Mais le contribuable peut avoir une attitude plus subtile en faisant payer l’impôt
par quelqu’un d’autre : dans ce cas il y a répercussion de l’impôt.
Quelles raisons poussent les contribuables à tenter d’échapper à l’impôt ? Quelles sont les
différentes formes de fuite ? Quelles solutions sont-elles susceptibles d’y remédier ?
❖ La résistance à la contrainte
L’impôt est par définition l’expression d’une contrainte et la tentation est grande de résister à
toute contrainte. Cette résistance est d’autant plus grande que le gain matériel peut être
important. Mais, cette résistance à la contrainte fiscale peut aussi résulter de la transformation
d’une résistance à la contrainte politique. L’impôt n’est-il pas l’expression d’un pouvoir
souverain ? Ainsi, la fuite devant l’impôt est-elle parfois auréolée d’une justification politique
❖ La morale fiscale
Pour beaucoup de personnes l’Etat est une abstraction, voler le fisc n’est donc rien. On voit mal
le lien entre les impôts payés et l’usage qui en est fait. Et même si parfois, l’on peut appréhender
ce lien, on estimera alors que la fraude compense l’injustice fiscale. Il y a donc une propension
assez naturelle à tolérer la fraude. Peu de personnes admettent que « voler l’impôt c’est voler
les autres »
La fuite devant l’impôt s’explique aussi par des raisons liées à l’impôt lui-même et au système
fiscal. L’excès de la pression fiscale, les failles du système fiscal peuvent expliquer le
phénomène.
❖ La pression fiscale
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INITIATION AU DROIT FISCAL GENERAL
Dr. TANO-BIAN Jeanine
La pression fiscale est mesurée par le rapport de l’ensemble des prélèvements obligatoires (PO)
au PIB. Elle est appelée charge fiscale globale dans les statistiques publiées par Eurostat ou
l’OCDE (ou ratio des recettes fiscales par rapport au PIB).
L’évolution de la pression fiscale dépend de plusieurs éléments : du choix de financer la
progression des dépenses publiques par les prélèvements obligatoires, de l’évolution des bases
imposables et des taux d’imposition, de l’évolution du PIB5.
Plus l’impôt est lourd et plus ceux qui doivent le payer essayent d’y échapper d’une manière ou
d’une autre. Mais à l’époque actuelle ce que l’on craint par un excès de l’impôt ce n’est pas tant
la révolte que la fuite.
Dans son Traité d’économie politique, Jean-Baptiste Say affirmait déjà en 1803 qu’« un impôt
exagéré détruit la base sur laquelle il porte ». Mais la « courbe de Laffer » a vu sa notoriété
grandir avec le développement de l’économie de l’offre dans les années soixante-dix.6
C’est en définitive sur la base de sa fameuse courbe que LAFFER a établi que l’augmentation
de la pression fiscale augmente le rendement de l’impôt dans un premier temps, avant de le tarir
dans un deuxième temps.
Le système en lui-même comporte aussi des failles, qui, par ailleurs sont à l’origine de la fuite
des contribuables devant l’impôt.
A. L’évasion fiscale
.
❖ L’abstention
Certains contribuables peuvent être tentés de réduire d’eux-mêmes leur base d’imposition, soit
en réduisant légalement leurs revenus, soit en réduisant leur consommation. Cette démarche
existe, mais elle est difficile à quantifier. Cependant on peut dire qu’une infime partie des
contribuables est concernée.
5
Huart, Florence. « 5. La pression fiscale », Économie des finances publiques. Cours, sous la direction d’Huart
Florence. Dunod, 2016, pp. 87-102.
6
Cf. Minea, Alexandru, et Patrick Villieu. « Impôt, déficit et croissance économique : un réexamen de la courbe
de Laffer », Revue d'économie politique, vol. 119, no. 4, 2009, pp. 653-675.
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Le système fiscal n’est pas parfait, c’est le moins que l’on puisse dire. Les techniques
d’évaluation de la matière imposable sont parfois rudimentaires et permettent de ce fait une
évasion fiscale. Il en va ainsi du forfait. C’est la raison pour laquelle cette technique est en voie
de disparition. L’imperfection peut provenir aussi de lacunes dans la législation fiscale. Dans
ce cas, l’évasion est favorisée puisque la loi n’appréhende pas complètement la réalité fiscale.
B. La fraude fiscale
❖ La dissimulation matérielle
Le contrebandier est l’image la plus connue de cette fraude puisqu’il cache la marchandise qu’il
ne veut pas déclarer. De la même manière, le travail au noir illustre ce type de fraude fiscale
puisque le travail sera exécuté sans facture, aucune taxe aucun impôt ne sera payé.
Enfin l’oubli volontaire de déclaration d’un revenu quelconque constitue un tel type de fraude.
Plus complexe est la dissimulation comptable.
❖ La dissimulation comptable
En jouant sur les différentes qualifications comptables il est possible d’en retirer un avantage
fiscal plus ou moins important. Ainsi, les dépenses personnelles du commerçant seront-elles
qualifiées de professionnelles. Dans une société, une partie des bénéfices pourra être «
transformée » en amortissement, les réserves en provisions. D’autres comportements relèvent
également de ce type de fraude : la double comptabilité, une comptabilité fiscale, une
comptabilité commerciale réelle : le but est de réduire les recettes et d’augmenter les frais, la
facturation de recettes inférieures à la réalité, la vente sans facture pour éviter la TVA, etc…
Enfin, il faut citer la technique des sociétés écrans : une société mère vend moins cher ses
prestations à une filiale installée dans un pays fiscalement plus intéressant, laquelle revend
ensuite au prix normal.
❖ La dissimulation juridique
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A- La prévention
❖ La simplification fiscale
Vu que la fuite devant l’impôt est souvent due à la complexité du système fiscal, Il faudrait
donc simplifier le système. Ce qui n’est chose facile. La réforme de la fiscalité est souvent
prônée cependant on s’aperçoit bien vite qu’il est plus facile en la matière de promettre que de
réaliser. Non pas que les acteurs soient dénués de volonté, mais parce qu’il est difficile
d’entreprendre des réformes en profondeur car beaucoup d’intérêts sont en jeu.
Avec la digitalisation en cours notamment, les consommateurs comme les entreprises sont
incités par les pouvoirs publics en cote d’ivoire à opter pour la télédéclaration et le télépaiement
de leurs impôts. Cette nouvelle procédure est une forme de simplification fiscale , qui a été
introduite dans les habitudes avec la facture normalisée électronique.
La fraude fiscale étant souvent provoquée et encouragée par l’existence de paradis fiscaux,
c’est à dire d’Etats qui ne sont pas liés au nôtre par une convention fiscale et qui ont une fiscalité
avantageuse, cette fraude internationale pourrait donc être sérieusement réduite par la
conclusion des conventions fiscales. Mais là encore, la solution relève beaucoup plus du
volontarisme que du réalisme.
En renforçant les contrôles on peut légitimement penser réduire la fraude fiscale. Ils peuvent
être renforcés par l’accroissement des effectifs des contrôleurs, par des plans systématiques de
vérification ou encore par des mesures visant à connaître toutes les sources de richesse, comme
l’enregistrement de toutes les ventes d’or ou encore la dématérialisation des actions ou même
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Le civisme fiscal peut être défini comme l’adhésion volontaire du bon citoyen au paiement de
l’impôt en d’autres termes, le comportement du bon citoyen qui a compris le rôle et
l’importance de l’impôt et donc accepte de payer ses impôts et qui sensibilise et invite les autres
à payer leurs impôts.
B- La Répression
Elles sont le fait de l’Administration fiscale ; ces sanctions sont essentiellement à caractère
pécuniaire et sont nombreuses et variées avec des caractéristiques particulières.
1. Les Formes
Le plus souvent ce sont des sanctions pécuniaires. Les indemnités de retard dans le paiement
de l’impôt constituent un exemple. Il peut s’agir aussi de majorations de droit ou enfin
d’amendes fiscales en cas d’inexactitude ou d’insuffisance ou d’omission de déclaration. Le
droit de préemption de l’Administration fiscale en matière de droits d’enregistrement constitue
un autre type de sanction. En effet si une transaction à été sous-évaluée le contribuable risque
ainsi de recevoir comme prix de celle-ci la somme qu’il a déclarée.
2. Les Caractéristiques
Les sanctions pécuniaires sont modulées par l’Administration fiscale en fonction de la bonne
foi du contribuable. Elles peuvent faire l’objet de transaction avec le fisc. Tant que la sanction
ne revêt pas un caractère définitif, la discussion peut s’instaurer. Le contribuable peut
reconnaître partiellement ses torts et l’Administration peut alors admettre le caractère excessif
de l’amende. Les deux parties vont établir une convention qui scellera l’accord. Pour les grosses
sommes, on fait intervenir le Comité du contentieux fiscal
La répression pénale de la fraude fiscale ne concerne que les cas les plus graves. Ces sanctions
se surajoutent aux sanctions fiscales. Elles supposent la constitution du délit de fraude fiscale.
Elles sont infligées par le Tribunal correctionnel. Mais, seule l’administration fiscale peut
engager les poursuites et uniquement si des pénalités ont déjà été appliquées. En France, la loi
du 29 décembre1977 a mis en place une « Commission des infractions fiscales » qui doit être
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saisie par l’Administration avant tout dépôt de plainte. Elle rend un avis non motivé qui doit
être suivi. En dernier lieu, le ministre peut ne pas donner suite à la demande déposée. En
principe l’action pénale est uniquement engagée quand il y a fraude systématique et répétitive
ou fraude lourde ou encore lorsque la fraude est accompagnée d’autres délits.
La répercussion est le phénomène qui consiste à transférer le poids de l’impôt sur quelqu’un
d’autre. Il existe différentes formes de répercussion qui s’explique par l’existence de différents
facteurs.
❖ La répercussion légale
C’est la répercussion prévue par les textes et organisée par le législateur. Ainsi, la TVA a-t-elle
été conçue pour être répercutée de l’assujetti vers le consommateur final.
❖ La répercussion de fait
Dans d’autres cas le législateur n’a pas voulu la répercussion et pourtant elle existe en fait ou
peut exister. Il en va ainsi par exemple en matière d’impôt sur les sociétés, il peut dans certains
cas être répercuté dans les ventes. Tout dépend à la fois de la volonté du commerçant et de la
situation du marché.
La charge de l’impôt peut être transférée dans les deux directions opposées : en aval ou en
amont.
❖ La répercussion en aval
❖ La répercussion en amont
Plus rare que la précédente, elle existe néanmoins. On peut citer l’exemple de l’imposition des
valeurs mobilières. L’impôt qui est payé par le propriétaire des titres est en réalité supporté en
partie par la société qui l’intègre dans le calcul du bénéfice distribué.
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❖ La répercussion simple
Lorsque la translation de la charge fiscale se fait d’une personne à une autre personne qui en
supporte la totalité, alors on peut parler de répercussion simple. Le phénomène est assez rare.
❖ La répercussion en chaîne
Dans cette hypothèse, la répercussion se renouvelle à chaque étape du circuit économique par
exemple, chaque élément de ce circuit supportant une part de l’impôt. Plus le circuit sera long
et complexe, et plus il y aura répercussion.
❖ La forme du marché
On peut dire que plus la concurrence n’est grande et moins la répercussion est possible puisque
la concurrence vise à diminuer les prix. A l’inverse les situations de monopole favorisent la
répercussion.
La répercussion n’est vraiment possible que dans les phénomènes de vente et d’achat. Plus
l’impôt est proche de la vente et plus la répercussion est possible. Ainsi, la TVA se répercute
plus facilement que l’IS.
❖ L’élasticité de la demande
La demande et l’offre d’un produit peuvent être plus ou moins élastiques c'est-à-dire plus ou
moins sensibles à une variation de prix. Une élévation des prix due à une incorporation de
l'impôt ne diminuera pas sensiblement la demande des biens à l’usage desquels le
consommateur ne peut renoncer. Dans l'hypothèse d’une faible élasticité de la demande, la
répercussion est donc particulièrement aisée.
❖ L’inflation
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L’inflation facilite la répercussion des impôts des producteurs vers les consommateurs. Il suffit
de donner un « coup de pouce » supplémentaire aux prix pour y incorporer la charge fiscale. A
l’inverse une inflation faible rend plus délicate la répercussion.
Cette phase se traduit par une réclamation formulée et présentée par le contribuable. La
réclamation est ensuite examinée par l’Administration qui prendra une décision.
Paragraphe I : LA RÉCLAMATION
A- Les acteurs
❖ L'auteur
C’est le contribuable lui-même qui doit introduire la réclamation. Un tiers peut, toutefois, se
substituer à lui. Toute personne qui introduit ou soutient une réclamation pour autrui doit
justifier, d’un mandat régulier. Il doit à peine de nullité être produit en même temps que l’acte
qu’il autorise ou enregistré avant l'exécution de cet acte.
❖ Le destinataire
1. Principe
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La réclamation doit être adressée au service des impôts dont dépend le lieu d'imposition, c’est-
à-dire :
- en matière d’impôts directs recouvrés par les comptables du Trésor, au service qui a établi le
rôle dans lequel se trouve compris l'impôt contesté
- en matière d’impôts recouvrés par les comptables de la DGI, au service auquel correspond la
recette des impôts chargée du recouvrement desdits impôts
Les réclamations font l’objet d’un récépissé adressé au contribuable
2. Sanction
Si la réclamation n'est pas adressée au service compétent mais à une autorité hiérarchique
supérieure ou à un autre service extérieur des impôts, elle ne doit pas être considérée comme
irrecevable. Il appartient au service saisi d’une telle réclamation de la transmettre au service
compétent et d’aviser le réclamant de cette transmission.
B- Le cadre
❖ Les formes
La réclamation doit être établie par écrit, sous forme d’une simple lettre sur papier libre.
❖ Les délais
La réclamation doit être déposée au plus tard le 31 décembre de l’année suivant celle de la mise
en recouvrement du rôle ou de la réalisation de l’événement.
En toute autre matière fiscale
La réclamation doit être déposée au plus tard le 31 décembre de la deuxième année suivante
celle :
- de la mise en recouvrement du rôle (impôts directs établis par voie de rôle). La date de mise
en recouvrement figure sur l’avis d'imposition délivré au contribuable.
- de la notification d’un avis de mise en recouvrement (impôts perçus par les
comptables des impôts).
- du versement spontané de l’impôt contesté, lorsque ce versement n’a donné lieu,
préalablement, ni à l’établissement d’un rôle ni à la notification d’un avis de mise en
recouvrement.
C- Le contenu
❖ Les mentions
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Outre les nom et adresse de son auteur toute réclamation doit mentionner
- le ou les impôts, droits ou taxes qu’elle concerne.
- l’exposé sommaire des moyens par lesquels son auteur prétend la justifier ainsi que les
conclusions du réclamant
- le lieu d’élection de domicile pour le réclamant vivant à l’étranger
- la signature manuscrite du contribuable ou de son mandataire
Mais une réclamation non signée serait recevable si elle était accompagnée d’une lettre dûment
signée par le réclamant ou si ce dernier était un contribuable illettré ou physiquement inapte à
signer.
- l’avis d'imposition ou copie de l’avis d'imposition ou extrait de rôle, lorsqu’il s’agit d'un impôt
direct établi par voie de rôle
- l’avis de mise en recouvrement pour les impôts, droits ou taxes ayant donné lieu à la
notification d'un tel avis
- les pièces justifiant le montant de la retenue ou du paiement lorsque la demande concerne des
impôts perçus par voie de retenue à la source ou versés spontanément, sans émission préalable
d'un rôle ou d'un avis de mise en recouvrement.
Les réclamations incomplètes sont en principe irrecevables. Toutefois, certains oublis peuvent
être régularisés. C’est le cas de :
- l’absence de mention de l’imposition contestée
- l’absence d'exposé sommaire des moyens et conclusions
- le défaut de production de l’avis d'imposition, de l’avis de mise en recouvrement ou d’une
pièce s'y substituant, d’une pièce justifiant le montant de la retenue à la source ou du versement
de l’impôt contesté. Une décision de rejet ne pourra être prise que si les intéressés n’ont pas
répondu, dans un délai de trente jours, à l’invitation à régulariser leur demande.
Paragraphe II : La décision
A- la forme
❖ L’auteur
L’Administration des impôts statue sur les réclamations. En principe, le directeur départemental
des impôts a seul pouvoir de statuer sur les réclamations. Cependant, le service de base est
appelé à statuer dans de très nombreux cas par le jeu des délégations de signature.
❖ Les délais
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Le service des impôts statue sur les réclamations dans un délai fixé par le LPF (généralement
six mois suivant la date de leur présentation). En cas de difficultés, le délai pourra être rallongé.
Dans ce cas le contribuable est averti.
❖ La notification
Les décisions sont notifiées par lettre recommandée avec accusé de réception. La date de
réception sert de point de départ au délai dont dispose le contribuable pour saisir la juridiction
compétente. La lettre de notification doit reproduire intégralement les motifs de la décision,
lorsqu'il s’agit d’un rejet partiel ou total.
B- Le fond
Le directeur est habilité à statuer sans limite de compétence, quel que soit le sens de la décision
prise : admission totale ou partielle, rejet. La décision doit indiquer, d’une façon sommaire, les
motifs sur lesquels est fondé le rejet total ou partiel de la demande.
Le directeur ne peut accorder des indemnités ou des majorations de droit. Il ne peut non plus
accorder des remboursements de frais sauf les frais d’enregistrement du mandat.
Le directeur peut s’abstenir de prendre lui-même une décision sur la réclamation et soumettre
d’office le litige au tribunal compétent.
2. Le silence
Le silence du directeur au-delà du délai prévu, vaut décision implicite de rejet. Le contribuable
est alors en droit de saisir le juge compétent.
La compétence est répartie entre le juge administratif et le juge judiciaire dans la plupart des
pays. On note généralement une compétence réduite mais attractive du juge judiciaire (en raison
des impôts soumis à sa compétence : retrait de la TVA par exemple mais compétence pour les
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litiges extra-fiscaux se rattachant à l’impôt) et une compétence plus dense du juge administratif
qui est fonction de la matière de la créance. Le jeu des questions préjudicielles rogne cependant
la compétence de ce dernier.
Paragraphe II : La procédure
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Les régimes d’imposition ont connu une évolution passant des régimes traditionnels aux
régimes modernes et incluant de nouvelles considérations comme l’encouragement à la création
d’entreprises et à l’entreprenariat des jeunes.
Il est désormais question de :
- Régime de l’entreprenant
- Régime de la micro-entreprise
- Régime réel simplifié d’imposition (RSI)
- Régime réel normal d’imposition
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A côté des impôts directs qui sont applicables tels que les Impôts et Traitements et Salaires
(ITS), l’Impôt Général sur le revenu, il y a les impôts indirects.
La fiscalité indirecte frappe les dépenses de consommation, elle est très importante en CI, quant
au nombre des impôts et à leur rendement.
Les droits d’enregistrement et de timbres frappent certains actes juridiques.
La taxe sur la valeur ajoutée
C’est un impôt indirect à paiement fractionné qui est perçu sur les transactions commerciales à
un taux unique de 18°/° sur une base hors taxe. La TVA est payée mensuellement après
déduction de la taxe acquittée sur les achats des biens et services. Le champ d’application du
droit à déduction est large et les biens exonérés sont en nombre très limités. C’est le cas
notamment des produits pharmaceutiques, des livres et journaux, des engrais, des produits
alimentaires naturels.
Nous avons la livraison des biens, c’est-à-dire la remise d'un bien meuble corporel en vertu
d’un contrat de vente ou de location, les prestations de service, les importations, les opérations
réalisées par les lotisseurs, les transports spécialisés et par assimilation les livraisons faites à
soi-même.
Sont exonérées de la TVA certaines opérations telles que la vente de timbres ou papiers timbré,
la vente de livre, les opérations des compagnies d’assurance, les produits alimentaires naturels
destinés à la consommation ; les honoraires du corps médical et paramédicales, les
enseignants…
En pratique le taux légal est différent du taux réel car la TVA est perçue sur le prix du produit
toutes taxes comprises c'est à dire TVA comprise.
La taxe sur les prestations de service
Elle est assise sur les agios et les commissions bancaires. Son taux est de 10%
Les personnes assujetties sont les banques et les établissements financiers. Elle est payée
mensuellement.
La taxe sur les contrats d’assurance
Cette taxe porte sur les conventions d’assurance ou rentes viagères conclues avec une société
ou compagnie d’assurances ou avec tout autre assureur ivoirien ou étranger. Le paiement de la
taxe est libératoire des droits d’enregistrement et de timbres. Il existe différents taux appliqués
en fonction des risques couverts.
Toutes conventions ou de rentes viagères conclus avec un assureur ivoirien ou étranger donne
lieu au paiement d’une taxe dont le taux varie selon les risques assurés (7% pour les risques de
navigation maritime, fluviale et aérienne, 25% pour l’incendie).
Sont exemptés les contrats d’assurance par les caisses mutuelles agricole, les assurances vie.
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D. La liquidation
Les droits de douane sont liquidés sur 3 bases :
- L’espèce : dénomination attribuée à la marchandise par le tarif des douanes. Si une marcha
ndise ne figure pas à la nomenclature des tarifs, elle est attribuée à la nomenclature la plus
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proche
- Le pays d’origine : est celui où le produit a été récolté extrait du sol ou fabriquée. Cette ori
gine doit être certaine, pour que la marchandise puisse éventuellement bénéficier de tarifs
privilégiés
- La valeur de la marchandise : à l’importation, la valeur à déclarer est le prix normal des m
archandises tel qu’il serait fixé lors d’une vente dans des conditions de pleine concurrence.
La déclaration doit être accompagnée d’une facture mais celle-ci ne lie pas le service des d
ouanes. La valeur à déclarer est le prix de la marchandise plus les frais de transports, l’assu
rance et l’emballage.
En cas de litiges sur la déclaration, l’exportateur ou l’importateur peut saisir le comité supéri
eur du tarif de douane
L’acquittement des droits
Une fois les droits liquidés, ils doivent être acquittés avant que les marchandises soient enlevé
es du territoire douanier
Le paiement peut se faire au comptant ou l’importateur peut déposer auprès du trésor une sou
mission de cautionnement annuelle.
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BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
OUVRAGES
BELTRAME Pierre, MEHL Lucien, Techniques, politiques et institutions fiscales
comparées, PUF, 1997, p.48
• BELTRAME Pierre, MELH Lucien, Sciences et techniques fiscales, PUF, 1984, p 77
• BOUVIER Michel,
• CAUDAL Sylvie, La fiscalité de l’environnement, LGDJ, 2014, p.25
• COTTERET Jean-Marie, Droit fiscal, précis Dalloz, 4è Edition, 1980, p.3
• DJE BI DJE Christine, Cours de droit fiscal, Licence III Droit, FUPA, 2017-2018
• DJEKOURI Badjo Jeannie-Elisabeth, cours de droit fiscal, Licence III Droit, FUPA,
2020-2021
• SCHMIDT Jean, L’impôt : politique et technique, Dalloz, 2ème édition, 1995, p.9.
TEXTES DE LOIS
DECISIONS DE JUSTICE
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