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Tolu Cemile

P. BONIN Introduction historique au droit


EPI : plan du cours

Examen : soit dissertation, soit un commentaire.

Introduction : Pourquoi l’Histoire du droit ?

I. Pourquoi enseigner de l’histoire à des juristes?


II. Qu’est ce que le droit ?
III. Enjeux et définition de la notion d’État

I : Pourquoi enseigner de l’histoire à des juristes?

A. Utilité génétique

On peut mieux saisir la nature des choses, parce qu’on connaît leur origine (toute l’histoire
de la poule est contenue dans l’œuf), cette démarche, dimension légitimante à chercher les choses
dans leur passé. Se placer dans la perspective génétique, c’est déjà poser un postulat sur la
nature du droit, sur un ordre du monde, sur une naissance, une sorte de caractère intangible.
La démarche génétique, comprendre les choses par les origines, revient à essayer d’extraire des
éléments invariants.

(Cette perspective peut donc ne pas être complètement compatible avec l’approche relativiste du
droit. Le contenu du droit peut tout être et son contraire.
Cette démarche inconsciente d’aller dans le sens d’une légitimisation, les choses sont comme ça
car elles ne peuvent pas être autrement, c’est s’interdire de faire preuve d'imagination et de
créativité. Cette devise du juriste « c’est comme ça parce que ça ne peut pas être autrement »).

B. Utilité comparatiste

Droit comparé dans l’espace, comparer avec ce qui se fait ailleurs, dans les autres pays,
continents. Droit comparé dans le temps aussi, ici et maintenant, tel problème juridique se règle de
telle façon mais autrefois se réglait autrement. Le passé est un stock d'expériences dans lequel on
peut puiser pour éclairer et transformer le droit qui existe actuellement.

Mais aussi dangers avec cette démarche : anachronisme, est la+ grande faute, exemple : fin XVIIe
siècle, les espagnols attaquent en Catalogne, que doit faire le roi ? Danger de l’anachronisme c’est
de projeter des paramètres qui sont ceux de notre époque (ex : dire que le roi a utilisé le téléphone
au XVIIe s, ce qui est faux). Exemple : Plutarque durant l’Antiquité raconte : affaire de Spartacus,
les esclaves révoltés par rapport à l’esclavage, ils ont réduit leur anciens maîtres à l’esclavage, à
cette époque l’esclavage était normal. Ici l’anachronisme est : qu’il ne faut pas dire qu’ils étaient
victimes et que cela paraissait monstrueux -> faux, à cette époque c’était normal.

Démarche comparatiste dans le temps.

Ex : Ubi societas, ibi jus « là où il y a une société, là ou il y a un corps du droit », vérité de grande
portée très général, le droit est nécessaire à toute société. (Mais en réalité cette expression n’est pas
romaine, les romains ne peuvent pas le penser parce qu’ils ne pensent pas la société dans les même
termes que nous, eux pensent à la société commerciale, ça ne peut exister avant le 17e siècle).

C. Utilité sociologique

Expérience de pensée, références culturelles que communique l’histoire du droit qui sont propres
aux juristes, outils culturels. (Les médecins rigolent aux blagues de médecins, et les juristes aux
blagues de juristes).

II : Qu’est ce que le droit ?

Souvent on va chercher la réponse dans le passé, des définitions et particulièrement dans le socle,
base dont notre droit est issu : le droit romain.

Définition générale du droit dans le droit romain :

-> Au XVIIe s ap JC Aristote a dit « le droit est l’art du bon et de l’équitable ».

-> Début du IIIème siècle Ulpien : « le droit est une volonté constante et perpétuelle de rendre à
chacun le sien ».

Ces deux définitions ont une perspective finaliste, le droit est définit par rapport à sa finalité : est un
outil au service du juste. Il s’agit de définitions qui insistent sur l'hétéronomie du droit, il se
définit par quelque chose qui lui est différent, extérieur. Il n’est pas simplement considération
abstraite, alors lorsqu'il y a contradiction entre droit et juste, le droit ne doit pas être appliqué.
Cicéron : Summun jus summa injuria « l'application excessive du droit conduit à l’injustice », s’il
y a trop de droit de droit, trop d’injustice. Qui a vocation à dire le juste ?

D’autres définitions qui se sont développées à partir du XXe siècle :

Considèrent que le droit est un ensemble de normes et que la validité d’une norme est conditionnée,
dépend de sa conformité aux normes supérieures, et particulièrement aux normes supérieures qui
énonce la façon de faire les normes inférieures (la Constitution dit comment faire la loi).
Généralement perspective transmise sous forme de pyramide, hiérarchie des normes. En cas de
conflit, si une norme inférieure contrevient à la norme du niveau supérieur, elle ne s’appliquer car
elle ne respecte pas la norme au dessus, Hans Kelsen.
Cette définition ne s’intéresse pas du tout à la finalité du droit, c’est seulement un ensemble de
normes qui sont valables parce qu’elles sont conformes au système.

Le schéma de Kelsen pose une question, en haut, la Constitution qu’est ce qui fait sa validité ? On
ne doit pas se poser la question, c’est un postulat (proposition qui ne peut être démontrée mais qui
est nécessaire pour faire une démonstration).

En opposant les définitions romaines et les définition qui sont + actuelles d’un droit plus fermé sur
lui même et autonome on peut dégager deux grandes tendances.
1ère tendance : D’un coté le jusnaturaliste, le droit des hommes, d’un lieu et d’un moment donné,
subordonné à l’ordre du monde c’est le droit naturel.

2ème tendance : considère qu’il n’y de droit que de droit positif, étudier que ce qui est posé, le droit
est fermé sur lui même, on ne considère comme droit que le droit positif.

La règle est différente de la norme:

Le droit est une espèce de lego, constitué de briques élémentaires que sont les normes.
Ce terme est utilisé depuis le XXe siècle, depuis la pénétration de la pensée de Kelsen, normativité
(état de ce qui est conforme à la norme). Le terme de norme s’employait très peu auparavant.

Depuis l’époque romaine on employait le terme de règle, le jurisconsul Paul qui est romain pose la
question des rapports entre règle et droit. Il dit « il faut tirer la règle du droit et non pas le droit de la
règle », c’est contre-intuitif par rapport à notre perspective actuelle, aujourd'hui le droit est
énoncé par les normes alors que la perspective jusnaturaliste est l’inverse, le droit préexiste et la
règle ne fait que l’énoncer, elle ne le décide pas.

Terme de décision nous place sur une ligne de crête : question de savoir si le droit est une opération
de connaissance, est ce que c’est quelque chose qui existe et qu’il faut découvrir ou est-ce que le
droit est quelque chose qu’il faut décider, décision de volonté -> ligne de partage, deux points de
vue, le droit est ce qu’on décide, c'est le produit d’un rapport de domination entre humains.
Soit opération de connaissance, soit opération de volonté.
Philosophe anglais David Hume qui formule cette opposition, on appelle ces différentes
perspectives « la loi de Hume » ou « guillotine de Hume » , « être ou devoir être ».

III. Comment l’État ?

-> rapports entre État et nation ?


-> « les Rois ont fait la France »

A. État et Nation dans quel sens ?

Adhémar Esmein (rôle matriciel) a rédigé le premier manuel fondateur de droit


constitutionnel français, il est la porte d’entrée du droit constitutionnel.
Adhémar Esmein a aussi écrit le premier article de droit civil droit privé. Il est avant tout un
historien du droit.

Fin XIXème siècle, la IIIe république -> avec les républicains, cela va se traduire par une profonde
réforme de l’enseignement supérieur, avec une association de l’enseignement et de la recherche,
on a une grande réforme des études de droit, réforme d’agrégation et Adhémar Esmein dit qu’il faut
trois agrégations en disant qu’il faut de l’histoire du droit, en 1881, il a prononcé, à la faculté de
droit de Paris le premier cours d’histoire du droit, à écrit un manuel très important pour les
premières années.
Sa définition de l’État : L’ État c’est ce qui donne la personnalité juridique à la nation, au début de
son manuel fondateur de droit constitutionnel. A la fin du XIXe siècle la nation apparaît comme une
évidence, (des ancêtres gaulois de cette époque aux élèves du 19e s. « Le grand roman national »).
Les idées d'Adhémar Esmein ont été très structurantes, les cadres dans lesquels nous nous situons
ont été structuré par A.E. Et pourtant la Nation n’est plus une évidence, contrairement à l'époque où
c’était le cas. Aujourd'hui la Nation ce n’est pas une réponse mais une question.

Point du vue du droit privé, perspective téléologique (constitue un rapport de finalité).

(Dialectique du moule et de la forme).

(Aujourd’hui nous continuons à faire les cours comme au 12e siècle. l'amphithéâtre continue à
exister).

B/ « Les Rois qui ont fait la France »

Signification : dans la perspective classique, la Nation peu à peu va se perfectionner dans une
logique progressiste, étape par étape, et l’une de ces étapes est la forme monarchique.

Au début on avait la formule romaine, La Gaulle, ne constituait pas en soit une réalité politique
encore moins juridique. C’est à partir de son effondrement avec Clovis, qu’on va considérer que la
France avance vers la perspective juridique. Toute une période où la France va prendre une forme
monarchique, stade qui est nécessaire avant d’aller vers ce qui est mieux, c’est une logique
progressiste, avant la Révolution et la République.

Les rois qui ont fait l‘État et l’État qui a fait la France.

Formulation Histoire de France, pourquoi pas « de la France » ? La France « histoire de France »


cela incarne, cela devient une personne.

Première partie : Avant la France

° Héritage de Rome
° Monde carolingien (encore dans une logique d’empire)

Chapitre Ier : Héritage de Rome

Dans sa dernière forme institutionnelle, Rome a laissé le modèle de l’empire, le terme


d’empire recouvre deux significations :
-> 1er : renvoie à une ère de de domination avec un centre et des zones dominées par ce centre, sens
qu’on peut qualifier de géopolitique.

-> 2ème sens du terme : sens plus institutionnel, voire juridique, c’est l’organisation politique avec
un empereur, une monarchie (mono) un seul qui commande, forme particulière de monarchie, dont
le monarche s’appelle empereur.

Les deux sens du terme peuvent se superposer ou ne pas se superposer. La III et IV République
avaient un empire colonial mais pas vraiment d’empire, polysémie du terme empire.

On va parler à Rome d’empire au sens géopolitique avant qu’il y ait un empereur. Peu à peu la cité
romaine va dominer le centre, va s’étendre, puis va dominer l’Italie, puis toute la Méditerranée
occidentale. L’ expansion romaine s’est faite avec une « république ». L’ Empire romain
prend une forme institutionnelle à partir de 27 av JC. Et formellement l’empire romain disparaît
en occident le 4 septembre 476. Les signes de la fonction d’empereur d’occident sont envoyés à
Constantinople, l’empire romain n’existe plus que dans la partie de l’orient.
Le sentiment de communauté, d’appartenance survit même après 476, pour les gens qui y ont vécu
cette date est anodine.

-> héritage romain, ce qui a perduré malgré la disparition de l’empire romain


-> ce qui à pris la place

Section 1 : L’ héritage romain :

Rome à légué des modèles politiques, juridiques, institutionnels. Pendant très longtemps
jusqu’au XIVe siècle au moins, on a eu l’impression de vivre toujours dans le monde romain.
Aujourd'hui plutôt idéologique progressiste (on dit que demain sera mieux qu’aujourd’hui) alors
qu’avant c’était l’inverse.
L’ empire romain atteint son apogée au début de IIe siècle ap JC, l’empire compte alors 50 millions
d’habitant, 20% de l’humanité à cette époque, avec des voies de communications, zone
immensément peuplée. Cet empire couvre une aire géographique extraordinaire, jusqu'au Tigre,
du Reims au Sahara, l’empire s’étend sur des milliers de km.

Historien Tacite écrit « supposé que les romains .. » , il ne faut pas idéaliser la paix romaine, pax
Romana, paix qui est relative, on pouvait retrouver à cette époque des assassinats d’empereur.

La disparition de Rome était un phénomène de transition, ce n’était pas brutal.


Mais nostalgie quand même après « Rome n’est plus dans Rome » (œuvre : Formule magique
pour un centre perdu, Christophe Imbert), il y a des nouvelles Rome.

L’ empire romain a- t il été assassiné ?

I. Le modele romain

A. Les nouveaux équilibres après la crise du IIIème siècle


La crise commence en 235, caractérisée par un groupe de mouvement, des barbares venus
de l’extérieur. L’ empire contre attaque, la crise prendra plusieurs décennies, mais la situation
sera stabilisée à la fin du IIIe siècle, mais avec des bases différentes :

° Effet démocratique avec l’installation de barbares, d’abord mot grec repris par les
romains. Le barbare c’est celui qui dit « bar bar bar », on ne le comprend pas parce qu’on ne
comprend pas la même langue que ces derniers. Les grecs, romains, raisonnent par rapport à la
cité, alors barbare n’est pas de la cité, pas un homme de la polis mot grec, qui donne par la suite les
mots : politique et politesse. En latin cité : civitatem civilisation, être civilisé veut dire appartenir au
monde de la civilisation. Être barbare c’est à dire, non grec et non romain, c’est un terme chargé
d’une connotation péjorative, dévaluante.

- Mais celui-ci va s’installer dans l’empire, les partisans des différents empereurs vont faire
des alliances avec les barbares pour avoir des hommes pour se battre. Ils viennent de l’est, sud,
de l’Asie à causes des conditions climatiques qui changent.

- Pression qui s’accentue contre la frontière de l’empire, le limes est la limite, la


frontière. Des guerres civiles ont aussi lieu dans la cité, ce qui va amener les frontières à se dégarnir
et permettre aux barbares d’entrer. Ils veulent entrer et bénéficier des richesses de l’empire.
Implantation démographique de barbares dans l’empire.

- Les barbares sont des peuples en migration, mais ils peuvent être à des postes importants,
des fonctions de commandements particuliers souvent militaires car les barbares sont sont souvent
des guerriers. Phénomène nouveau, on retrouve des barbares massivement implantés dans
l’empire romain, soit ils sont invités à entrer pour leurs talents, soit ont été acheté soit ont été
vaincus. Ils vont les s’installer à la frontière, pour faire face aux peuples barbares qui sont restés à
l’extérieur.
Généralement les peuples barbares sont liés à Rome avec un traité avec un statut de fédéré.

A partir de la 2ème moitié du IVème siècle, on va avoir dans les commandements des responsables
d’origine barbare, et puisqu’ils rendent un service on leur a donné des terres, voir des grands
domaines privés.
Exemple : On trouve mention d’un peuple germain d'origine scandinave, à partir du milieu du
IIIème siècle, ils font partie des peuples qui envahissent l’empire et possèdent le statut de fédéré.
On a trouvé une inscription funéraire près de Budapest avec marqué “moi franc citoyen romain
soldat en arme”, il est à la fois un barbare installé dans l’empire ET romain.
En 451, a lieu une bataille, les Huns incarnent les « nouveaux » barbares, a lieu une grande poussée
des Huns pour envahir l’empire romain mais l'armée romaine va repousser cette avancée, cette
armée est d’ailleurs essentiellement constituée de barbares.

-> À partir du IIIème siècle il y a déjà une importante barbarisation de l'empire qui déjoue
complètement l'opposition romaine et barbare, car les barbares situés dans l'empire se romanisent.

-> Romanisation qui suit la crise du 3e siècle.

° Un autre effet de la crise : le partage de l’empire, répartir le pouvoir impérial sur plusieurs
têtes, l’empire va être dirigé par quatre empereurs. Idée d’unité qui reste, lorsque qu’on s’adresse
à un homme, on oublie pas qu’on s’adresse au trois autres. Parler à l’empereur au pluriel, et tout le
monde commence à faire cela dans la cité (origine du vouvoiement).
Répartition géographique qui s’est établie, avec deux entités avec chacune à sa tête un empereur,
un empire d’occident avec la capitale Rome et un empire d’Orient qui va avoir pour capitale, une
nouvelle Rome installé sur cité nouvelle, fondé par l’empereur Constantin, « la ville de Constantin »
, Constantinopolis, (Byzance), Constantinople, (Istanbul après la conquête des turcs). Devient la
capitale de l’empire romain d’Orient. Fondé en 330, ce processus a commencé dès fin la fin du IIIe
siècle, avec séparation progressive des deux entités, en s’éloignant progressivement l’une de l’autre.
En 476 plus d’empereur en occident mais seulement en Orient.

Nouveaux équilibres qui se mettent en place après la crise : éléments religieux :

La religion chrétienne apparaît avec le Christ, au Ier siècle ap JC, il naît sous le règne du
premier empereur et beaucoup de chrétiens verrons là une volonté divine. Cela n’intéresse pas les
romains, ils ne prêtent pas attention au christianisme, pour eux c’est une autre religion monothéiste
même si il y a des persécutions dont certaines très violentes.

La donne va changer avec la crise du IIIème siècle (avant les dieux protégeaient la cité, le
christianisme aussi mais plus maintenant), peu à peu les chrétiens font des adeptes, on a une forte
réaction anti chrétienne en raison du refus de certains chrétiens de considérer l'empereur
comme un dieu ou même de prendre les armes pour lui selon eux prier pour l'empereur suffit.

« Le sang des martyres est la semence des chrétiens », les persécutions renforcent les croyances et
la religion

Au début du IVe s le christianisme n’a pas disparu, mais s’est renforcé et finalement la religion
chrétienne va être officiellement acceptée dans l’empire par l’édit de tolérance de 313, les deux
empereurs, l’empereur Constantin et celui d’Occident vont admettre la religion chrétienne dans
l’empire. Va se répandre très vite et le 24 novembre 381 édit de Thessalonique empereur
Théodose Ier (se convertie au christianisme en 380) fait du christianisme la religion officielle, et va
jouer un rôle très important dans l’empire. L’ empereur revendique un contrôle de la
religion, c’est le césaro populisme.
S’ouvre alors la période de la romanité tardive.

B. La romanité tardive

Les historiens décomposent la période en deux :


-> 1er temps : le principat 27 av JV à 235 -> principat, l’empereur se présente comme le
premier des citoyens, formellement la république romaine n’a pas disparu. La façade républicaine
est maintenue pourtant derrière tout a changer même si de l'extérieur tout semble pareil.

-> La deuxième phase après la crise du IIIe siècle -> dominas, l’empereur se présente comme un
dominus, un maitre.

De + en + l’organisation plus centralisée. La nature autocratique (système politique où le


pouvoir est détenu par un seul homme) du régime s’affiche beaucoup plus nettement, l’empereur
use d’un pouvoir bien plus militarisé qu’avant. De plus, la vie se pense au travers du prisme des
nécessités militaires, on va avoir une organisation bien centralisée, avec l’idée qu’il y a un ordre du
monde. Dieu est le maître du monde comme l'empereur est le maître de l’empire. L'empereur
n’est plus un Dieu, le monde des hommes s'organise sur le modèle du monde naturel et cela profite
au monde impérial. Par ailleurs la réflexion chrétienne grandit et influence de + en + les
conceptions. -> Les Romains vont apporter l’idée que le pouvoir appartient à Dieu et a été confié
à l'empereur il doit donc exercer ce pouvoir non selon ses caprices mais selon la volonté de Dieu,
le pouvoir a été donné pour une finalité établit.

La conjonction de ces éléments rapproche du modèle de l’État. La fin de l’empire romain est le
moment où on s’est le plus rapproché de ce qu’on appelle État.

Au départ, les Romains ne se demandaient pas comment fonctionnaient les institutions romaines, ce
sont les Grecs qui ont commencé à s’interroger sur le pourquoi du comment, jusqu’à présent les
Romains juxtaposaient des choses sans se demander comment cela tenait en place. À l’époque de la
république, les choses fonctionnaient par juxtaposition, les choses marchaient.

Avec l’empire on a eu au contraire une très grande hiérarchisation, une véritable


administration. Un maillage territorial, qui se systématise au IV-Ve siècles avec des
circonscriptions locales à la tête desquelles il y a des comes, étymologiquement ce sont les
compagnons de l’empereur. On retrouve des compositions locales qu’on appelle des « contés »
aussi appelé « pagi ». Circonscriptions gallo-romaines. Des associations de contés avec des dux
(officier romain chargé d’un commandement extraordinaire jusqu’au IIIe siècle), les
circonscriptions sont regroupés ce qui forme une pyramide administrative. Les diocèses sont mis
en place (Circonscription ecclésiastique placée sous la juridiction d'un évêque ou d'un archevêque,
dictionnaire Robert).

Toute cette hiérarchie administrative est avant tout tournée vers des nécessités militaires. Les
voies de communications sont organisées en fonction des besoins des armées.
-> Crise démographique qui continue. Administration qui n’est plus efficace. Par certains aspects,
cette pesanteur administrative de la fin de l’empire. (annonce les totalitarisme du XXe s, avec
l’administration qui veut s’occuper de tout).

Prix du pain, pour ne pas avoir de révoltes l’ administration va fixer un plafond, interdiction de
vendre du pain au delà d’un certain prix, l'économie devient un domaine où le pouvoir
intervient. Mais pourquoi ce prix augmente ? Parce que l’armée en prend beaucoup, le blé est plus
cher donc le boulanger adapte son prix. Les boulangers ne peuvent pas vendre plus cher, alors vont
se ruiner. Administration va alors dire au boulanger de rester boulanger, et leur fils vont être
boulanger. (« des bandes de brigands » : des boulangers ruinés).

Même si on a eu un pouvoir beaucoup plus centralisé, peu a peu la structure fonctionne de moins en
moins bien, cette lourdeur administrative s’exerce avec un empereur qui s’efface. Face aux
troubles de l’administrations, il y a une nouvelle vague d’invasion de barbares, on attend plus rien
de l’empereur on cherche des autres protecteurs immédiats, ce sont les protecteur locaux. L’
Empereur apparaît de plus en plus lointain. 4 sep 476, l’empereur disparait, l’ empereur au V e
siècle était un personnage fantoche.

Dernier aspect juridique

C. Les codifications, legs juridique de l’empire romain


Étymologie : qu’est ce qu’un code ? , c’est le produit d’une révolution technologique
d’une ampleur considérable dans la conservation de l’écrit. C’est un support pour l’écrit.

Avant le code on avait des volumes, le volume au départ, ce sont des feuilles qui sont collées les
unes aux autre pour former des longues bandes, sur lesquels on écrit. Ce support est conservé en
roulant les bandes. (Culte juif conserve encore sous cette forme de roulant, quand on veut lire on
déroule et roule sur un autre axe) -> forme ancienne du support de l’écrit. Après la rupture du
papyrus on écrit sur la peau d’animal + robuste. Ensuite on écrit sur des feuilles cousues, l’accès à
l’écrit va changé, quand on a un code, on peut feuilleter (pas comme le volume), nouveaux outils
pour circuler dans le code, avec des tables de matières, des annexes. révolution technologique +
importante que l’imprimerie. Passe du code au volume IIe - IIIe siècle.
-> La Révolution technologique s’accompagne d’un transfert de connaissances, du volume au
code, tri de documentation, le basculement produit aussi des effets en droit.

Au début du IIIème siècle se développe une idée qu’il faut rendre la législation, les textes plus
accessibles (avant feuilles volantes, accès difficile) il faut ordonner, faire une compilation,
rassembler tous les textes de lois, des initiatives privés commencent dès la fin du IIIe siècle et puis
il y aura des codifications officielles. L ’ensemble du droit applicable sera rassemblé sur ordre
de l’empereur en 1 seul code. Cette opération ne se fait pas à droit constant (à droit constant
c’est à dire sans changer les textes), travail de sélection et d’harmonisation. Tout le droit rassemblé
en un code, un ensemble cohérent. Le premier code officiel en 418 sous l’empereur Théodose II,
Code Théodosien (compilation législative). Le code est organisé en 16 livres thématiques et à
l’intérieur de chacun des 16 livres disposition par ordre chronologique, les textes ont été
sélectionnés, et travail de réécriture (reformulation de certains textes).

Un siècle plus tard : Oeuvre de l’empereur Justinien : « la compilation de Justinien ». C’est


l’empereur d’Orient, il le dirige de (né en 482) règne de 527 à 565 (mort), dès le début de son
règne il a pour ambition, d’instaurer l’empire romain dans son intégralité :

- Ambition sous la forme territoriale, l’Orient part à la reconquête de l’Occident, les byzantins
vont lancer des expéditions militaires, opérations du Monténégro, Italie, Afrique du Nord,
Espagne. Cette entreprise de reconquête témoigne de rétablir la romanité dans l’intégrité
passée.

- Une ambition qui se fait également dans le domaine juridique avec la mise à l’œuvre très rapide
d’un travail de très grande ampleur de compilation des textes existants. Rassemblement des lois
mais aussi d’autres types de textes, textes de doctrine, de réflexion sur le droit, l’ensemble va
former un corpus, une synthèse de tout le droit romain, on parle du « corpus de Justinien » ou le
« corpus de droit privé » (c’est à dire le droit romain).

-> À partir de 528, des groupes de travail vont préparer différents éléments du corps, qui sont
promulgués dès 533-234. Une figure se dégage parmi les collaborateurs de Justinien, Tribonien,
prof de droit devenu haut fonctionnaire qui va présider à l’entreprise de la restauration du droit
romain dans sa grandeur passée. Le code de Justinien remonte plus haut dans le temps que le
code Théodosien, rassemble des lois à partir du IIe siècle. Ce code est également + ambitieux par
son plan avec deux niveaux de subdivision, avec 12 livres, et chacun des livres thématique est lui
même décomposé , effort d’analyse + poussée.

-> « Le digeste » c’est ce qui a été bien digéré, bien assimilé, qui est aussi parfois appelé
« pandectes" (recueil de décision d’anciens juristconsuls romains), une fois promulgué rassemble
9000 citations de jurisconsultes. À l’époque classique émerge une nouvelle figure : la figure du
jurisconsulte, du jurisprudent, professionnel du droit. Ils rendaient des avis, vendaient des
consultations. Les romains ont donc produits une masse de réflexion dont le droit est l’objet et c’est
ce qu’on appelle la doctrine. Cet ensemble d’ouvrages de doctrine, à été évalué à 3 millions de
lignes. Tribonien et ses collaborateurs ont sélectionné 300 000 lignes, cela signifie que 95% de la
réflexion qui existait au VIème siècle à disparu (on retrouvait beaucoup de répétitions, car les
auteurs disaient la même chose). Mais en cas de divergence entre les auteurs, il y a eu une
harmonisation. Chacun des fragments est précisément identifié par l’auteur qui l’a écrit. A peu
près de 9000 fragments sont tirés de 38 auteurs différents ayant produit 1600 œuvres. ->
constituer un livre nouveau avec tout cela LE DIGESTE.

Le Digeste au moment de sa promulgation acquiert valeur législative, la réflexion des juristes est
donc devenue la loi, le droit lui même.
Beaucoup de critiques sur leur travail de tri, harmonisation et de réécriture.

À partir du XIXe siècle hypercritique à l’égard des textes antiques, critique qui était très excessive,
travail d’interpolation, voir ce qui parait réel et ce qui ne l’est pas.
-> C’est de cette manière que la réflexion romaine sur le droit nous a été transmis.

Le corpus de Justinien a été diffusé de façon manuscrite avec deux exemplaires, un exemplaire
est allé en Italie ( qui était controlé par l’empire Byzantin ), livre oublié puis retrouvé ensuite par
un moine. Alors le début de la copie de ce seul exemplaire.

Le texte du digeste a valeur de loi, même si il est composé de fragments et de doctrines.

- « Les institutes » : manuel d’introduction au droit. Il existait un certain nombre d’institutes


en circulation, forme doctrinal, pédagogique assez mineure. Cependant Justinien va faire
reprendre un manuel des années 160 « Les instutes de Gaïus », réécrit par Tribonien (533) et ses
collaborateurs. Cette réécriture va prendre la forme d’introduction au droit privé au début de
la compilation du corpus. Les « institutes » présentent à nos yeux un intérêt considérable, les
romains sont des gens concrets, ils veulent gagner des procès, de l’argent. Le seul endroit dans la
littérature juridique romaine, c’est dans les « institutes ». Les institutes on un plan : personne,
chose, action. A partir de la 2ème moitié du XVIIème- XVIIIème siècle, transposition des
institutes sur le droit des français, le Code de 1804, reprend le plan du manuel
d’introduction de Gaïus. Les institutes de Gaïus ont disparus, et au XIème siècle on a connu les
instituts de Justinien.

- En 1816 un diplomate, savant allemand travaillait sur un document palimpseste. Il voit qu’il a
mis la main sur les institutes de Gaïus. On a vu que Tribonien avait pas vraiment changé les
textes.

CODE, DIGESTE, INSTITUTES en latin et le dernier bloc NOVELLES en grec


- « Les novelles » qui comprenaient les nouvelles Constitutions, les nouvelles lois, c’est à dire
les textes postérieurs promulgués après le Code de Justinien, et jusqu’à la mort de
l’empereur. Redécouverte au milieu XIIème siècle qui va permettre de repenser le droit en
occident. On considère que ce n’est plus le droit romain.

II. L’Empire romain a-t-il été assassiné ?

A. Où sont les barbares ?

-> Réplique de la crise du IIIème siècle au Vème s. Les Huns qui viennent du fond de l’Asie
apparaissent dans la documentation vers 375. Migration de peuple qui vont en pousser d’autres, ce
qui fait pression sur le limes (frontière de l’empire).
Vaste processus de migration avec d’autres peuples, alliances etc.. Le résultat est que vont déferler
sur l’ER, des peuples germaniques, scandinaves, des celtes. La différence avec la crise du IIIe s est
que l’empire d’occident ne rétablira pas la situation. L ’empire d’occident sera submergé, mais
l’empire d’Orient arrive à s’en sortir, 1453, prise de Constantinople qui deviendra Istanbul en
1930.

Bataille d’Andrinople 378 : (bataille entre l’empereur romain Valens et tribus germaniques
principalement des Wisigothes et Ostrogoths): un témoin de l’époque, St Ambroise de Milan y voit
un signe de défaite des romains d’orient face aux barbares.

La nuit du nouvel an en 506 : très froid, le Rhin marque la frontière naturelle du monde romain. Le
Rhin est suffisamment gelé pour que des hommes, familles, peuples, chevaux puissent traversé. Le
limes est renversé, et ces personnes ne seront pas repoussées, traversent ER. Et ceux qui viennent
du sud de la Scandinavie, les vandales ont traversé tout le monde romain et s’installe dans l’ER.
Logique de « radia » qui est de prendre les richesses.

La prise de Rome, la ville de Rome est conquise, saccagée par des barbares, des Wisigothes
(peuple germanique issu des Goths) en 410. Rome n’a pas un rôle majeur, mais c’est le symbole qui
est absolument majeur.
Rome n’était plus tombé depuis 390 av JC.

Les chrétiens y voient l’annonce de la fin du monde, car Christ naît avec l’empire, et l’empire
disparaît. Les opposants aux chrétiens disent qu’on a abandonné les dieux et que maintenant c’est le
désordre.

Saint Augustin ou Augustin d’Hippone va écrire un texte très important La cité de Dieu, originaire
d’Afrique du Nord. Il va permettre de penser ce changement majeur de cadre, qui est
l’effondrement de certains aspects de la romanité. Sa thèse centrale consiste a dire qu’il y a deux
cités, avec la cité de Dieu et la cité des hommes, ce qui est important est la cité de Dieu. Les
vicissitudes qui affectent les hommes, ne doivent pas affecter les chrétiens, il va fournir un cadre
intellectuel de sortie de l’empire romain, permet de faire la transition. St Augustin meurt en 431,
meurt à cause une pierre lancée par les vandales scandinaves.

-> 4 septembre 476 fin de l’ER, après de nombreuse défaites, moment où techniquement à la suite
d’un nouveau coup d’État, Romulus portait le même nom que le Ier empereur mais son surnom
était Augustule (Augustulus), francisé en Romulus Augustule. Les signes de la fonction
d’empereur sont renvoyés à Constantinople. Au moment où cela se passe l’évènement paraît
insignifiant. Un jeune garçon qui n’exerce aucun pouvoir est renversé (pas tué). Ce n’est donc que
rétrospectivement que la date prend une signification importante.

-> Au VIème siècle : les premiers à s’en souvenir se sont les byzantins, avec la volonté de
reconquête militaire, ils exhument que l’empereur d’orient et aussi devenu empereur
d’occident. 476, date de point de basculement -> Tout découpage chronologique est aussi
idéologique, c’est mettre à l’évidence des ruptures et des continuités, mettre des accents sur des
choses plutôt que sur d’autres.
Faire de 476 une rupture, bénéficie d’abord à tout ceux qui se déclare héritier du monde romain,
avec les byzantins en premier, mais bénéficie aussi ensuite à tous les royaumes barbares qui se sont
développés et qui forme les cadres de certains de nos États contemporains. Ceux qui se
présentent héritier de Rome, ne peuvent l’être qui si Rome n’existe plus.

-> La Renaissance (XV-XVIème s) va insister sur le moment de rupture que constitue le VIe s, car
on parle de « renaissance de romanité », ainsi se constitue une vaste période historique entre la
disparition et la résurrection de l’ER, qu’on va considérer comme une grande parenthèse de
l’histoire. Le Moyen Âge est pensé et construit comme une période assez terne, obscurantisme, par
opposition à la splendeur de l’antiquité romaine.
Les historiens vont se répartir entre les 4 périodes historiques, ce qui est très structurant.

Regard très subjectif lorsqu’on assiste à une période de l’effondrement.


Vers célèbre de Verlaine sur Rome.
Auteurs de l’époque des Lumières, Montesquieu, livre sur la cause de la décadence des romains,
pourquoi une civilisation disparaît ? Rome n’est plus Rome à partir du moment où elle se
christianise, il y avait un rejet de cette religion.

Les invasions barbares n’ont globalement eu qu’une ampleur démographique assez réduite. Les
contemporains n’ont pas conscience de vivre la disparition de l’empire romain.

En 476, c’est seulement la barbarisaion qui continue et qui avait commencé dès le IIIème siècle.
L’ opposition romain barbare perd de plus en plus de signification, romain-barbare.

-> Au XVIIIe s les défenseurs de la noblesse, vont dire que les privilèges sont fondés sur le droit
des conquêtes, et qu’ils sont les descendants des conquérants des francs, c’est à dire des barbares ->
Dialectique du maitre et de l’esclave de Hegel. Tiers état, descendants des gallo romains. Les
défenseurs du tiers état vont défendre que les gallo romains ont été attaqués par des prédateurs
parasites et que leur privilège n’était pas justifié.

B. Âge obscure ou éternité de Rome

Ce qui disparaît en 476, c’est uniquement la fonction d’empereur alors que depuis un
certain temps son rôle n’avait plus d’importance. Procédé de synecdoque, prendre la partie pour le
tout, en disant que l’empereur disparait, on dit que l’empire disparaît.
Des éléments de l’empire vont perdurer longtemps. Les romains ont eu conception intégrative,
depuis toujours on peut devenir romain, en d’autre termes, ils vont conquérir le monde entier. Des
populations étrangères vont peu à peu se romaniser.
Pourquoi Rome a cessé de s’étendre et cessé de romaniser le reste du monde ?

-> Avec les même institutions l’empire d’Orient à vécu un millénaire de plus, l’église à permis de
transmettre l’essentiel de la romanité et va perpétuer ces cadres institutionnels.

-> Tombe trouvée en 1653 à Tournay en Belgique, la tombe de Chideric, le père de Clovis mort
aux alentours de 481. Il a été enterré avec ses chevaux, ses armes et il portait les cheveux longs. On
trouve aussi une fibule (épingle à nourrice) qui correspond à un grade, il portait un manteau de
pourpre, et il y avait un anneau avec son nom dessus et sa qualité de rex, de roi, il a les insignes de
général romain, il n’est pas qualifié comme roi des Francs mais seulement comme « rex ».
Commande tant à ses guerriers francs et que ses guerriers gallo-romains.
A sa mort, un intellectuel important, l’évêque St Rémi de Reims, écrit au fils de Chideric, il lui
reconnaît la fonction de gouverneur de la province de Belgique seconde, c’est Clovis. Chef de
guerre barbare, général romain et haut fonctionnaire. A cette date 481, il n’y a plus d’empereur,
il n’empêche qu’on considère que Chideric et Clovis sont des représentants de l’empereur, et
administrent en son nom un territoire.

Clovis peu à peu va prendre le contrôle de toute la Gaulle, et va vaincre d'autres rois barbares. Il
va se convertir et faire alliance avec le clergé. À la fin de son règne il a unifié toute la Gaulle, de
petit chef de territoire à maître de la Gaulle. Il se rend à Tours, sanctuaire très riche, il est acclamé
par le clergé de Tours avec le titre de Consul et d’Auguste, reconnaissance de titres romains. Il est
pas impossible que ces titres lui ont été accordé par l’empereur d’Orient.

Section 2 : Le substrat de la royauté franque

I. La nouvelle monarchie

Les peuples barbares qui ne pratiquent pas l’écrit, saisissent mal les concepts romains
abstraits. Pour autant, il connaissent aussi des sociétés hiérarchisées. Chez les Francs, le pouvoir
se transmet au sein de lignées aristocratiques, des familles qui ont une ascendance sacrée.
( C’est la cas de la famille de Clovis, l’arrière arrière grand-mère de Clovis un jour faisant la sieste
sur la plage et surgit un monstre marin, neuf mois après naît l’arrière grand père de Clovis. Le père
de Clovis a massacré toute les autres branches de sa famille ). Les hommes libres, ce sont les
guerriers réunis à l’assemblée, ils semblent avoir eu un rôle important en choisissant les chefs
qui allaient les mener à la guerre, ils servent sous tel homme précis, relation interindividuelle.

Ces liens vont s’acclimater facilement dans le monde romain, car il y a des pratiques assez
comparables. Avec le « clientélisme » qui existe depuis les époques anciennes, à Rome, un
mécanisme avec le patron qui va protéger les + faibles et en échange les clients c’est à dire les +
faibles vont servir le patron. Le patron pourra aussi leur donner des missions, notamment pour le
défendre, en échange il va les nourrir.
Lorsque l’ administration ne remplit plus son rôle, on cherche de l’aide auprès des plus forts, ce sont
des liens de patronages. Exemple : mais en échange il peut demander de l’aider notamment à faire
partie d’une milice.
Chez les barbares, les femmes jouent un rôle politique important alors que la répartition sexuée
du travail social tend à réserver à la femme un rôle domestique. Mais dans les organisations
franques, celtes la répartition entre homme et femme est différente. Exemple : Tacite, La Germanie,
cérémonie religieuse, les femmes emportent les chaudrons (drogue), pour pouvoir de faire de la
magie.

-> Grand succès de Clovis et de ses fils va reposer sur une alliance avec le clergé gallo romain.
À ce moment plusieurs religions, ° chrétiens orthodoxes, les ° chrétiens qui obéissent à l’église, et
les ° ariens qui suivent un schisme qui vient d’un dénommé Arianus, l’arianisme a été adopté par
la plupart des peuples barbares, à une exception près les francs, Clovis.

Tous les barbares francs restent païen et polythéiste sauf Clovis, qui va se convertir au
christianisme romain, il adopte la religion des gallo romain, avec tout ce qui conserve ces cadres
solides que Rome avait mis en place. Son épouse Clothilde princesse de Burgondes, la branche de
sa famille était catholique, qui n’avait pas été convertie à l’arianisme.
-> Et durant une bataille qu’il était entrain de perdre, il fait un pacte avec Dieu, il gagne la bataille
et se convertit, on le nomme le nouveau Constantin (par l’église), se fait baptiser avec a peu près
3000 de ses guerriers. Il est baptisé à Reims, la nuit de Noël en 492, au moment de la naissance
du Christ.

Alors qu’il renonce à son charisme païen, à la fin de son règne il veut réorganiser l’église qui
devient une administration importante pour le pouvoir royal. Il y a donc des éléments romains
transformés et des éléments d’origine barbare qui s’additionnent. On va parler de Rex francorum,
roi des francs, roi des gallo romains. Le monde franc est pensé comme une unité, mais l’exercice de
la fonction royale va se partager.
Les fils de Clovis ne vont pas se partager des régions mais des liens de fidélité, sources de
revenus, domaines, même si il y aura des affrontements entre eux.

Cette dynastie qui domine la Gaulle franque est appelée Mérovingienne, Mérové c’est le nom de
l'arrière grand père de Clovis. La Gaulle a aussi des régions en périphérie, comme l’Aquitaine ou
la Bourgogne et deux grands territoires : la Neustrie et l’Eustrasie.
Unité du royaume franc, même si en pratique il peut y avoir plusieurs rois.

D’un point de vue administratif l’organisation romaine se simplifie. Moins d’impôts, car ceux
qui font la guerre ne sont plus des professionnels. Néanmoins l’écrit administratif, terminologie
romaine subsiste, l’aristocratie d’origine gallo romaine et le clergé sont des conservatoires de la
représentation de la langue d’origine romaine.

On peut retrouver des comtes -> organisation romaine


Évêque de Tours, Grégoire nous explique que le comte exerce la puissance et que le roi possède
l’autorité auctoritas, potestas, pour penser le lien de subordination du comte au roi.
Pourtant le comte va rendre le justice dans le malberg (signifie la colonne des ancêtres), lieu
sacré, tout le vieux fond païen qui demeure. Le comte va juger avec les rachimbourg (les comtes
choisissaient les rachimbourg, terme germanique) ce sont l’assemblée des hommes libres, dans le
mallus qui est le tribunal médiéval, est il n’y a plus d’appel, il faut faire un nouveau procès.

Les carrières administratives sont centrifuges, on commence sa carrière avec le roi, puis on
devient comte, comportement de manière autonome.
Des royautés itinérantes, il est plus facile de déplacer le consommateur que les denrées, c’est
aussi une façon en se déplaçant de contrôler les territoires. On reste dans une logique
d’administration domestique, servir le roi personne physique et servir le roi la royauté c’est la
même chose.

II/ Continuité législative et identité juridique.

Le droit romain qui nous a été transmis (Code Théodosien, Corpus de Justinien) est un droit
romain complexe, savant, éloigné des pratiques juridiques courantes.
Ce droit romain demeure mais sous forme simplifiée du point de vue de la pureté des concepts,
transmis aux travers de compilations et surtout de résumés, droit romain de + en + simplifié, on
garde ce qui est utile. Dans ce mécanisme de transmission et de trahison du droit romain, étape
important et est franchit avec le bréviaire (qui signifie abrégé) d’Alaric II roi wisigoth, c’est un
résumé du code Théodosien assortis d’éléments de commentaires, de présentations.

A la veille de la bataille décisive, Bataille de Vouillé, Alaric face à Clovis, en 506 Alaric fait
promulguer cette synthèse du droit romain (bréviaire d’Alaric), -> Alaric convoque le Concil
d’Agde pour restructurer l’église des régions qui dominent, pour se réconcilier avec ses sujets gallo
romains (catholiques orthodoxes) et les évêques catholiques, la hiérarchie de l’église .
-> Clovis Vainqueur en 507, va conserver l’oeuvre de son adversaire, Clovis les adoptent, et le
bréviaire va demeurer la principale référence pour le droit romain en occident jusqu’à la
trouvaille de du code Justinien au XI e s.
-> Le bréviaire est la principale référence pour accéder au droit romain « épitomés » (condensé
d’une œuvre), des résumés d’abrégés. Le bréviaire traduit une conception du droit subtilement
orienté, le roi y paraît comme soumis au droit romain -> La décision du prince, roi est inférieure
aux lois reprisent du Code Théodosien.

Pour autant on trouve d’autre adaptation du droit romain à la même époque, chez les
wisigoths vers 460, circulait l’édit de Théodiric. Chez les burgondes on trouve le texte « la loi
romaine des burgondes », qu’on appelle aussi le « papiens » qui est daté entre 502 et 516,
compilation privée de droit romain assez médiocre, a connu une faible diffusion, témoigne que le
droit romain se transmet sous forme simplifiée utilitariste (directement utilisable).

D’autres textes qui viennent des peuples barbares, ces peuples avant d’entrer dans empire
avait des mœurs, coutumes et usage ce qu’on peut appeler un droit, ils n’y ont pas renoncer et ce
droit a finit par être mis par -> écrit. Elle se fait en latin (seule langue de l’écrit). Au moment de la
mise par écrit, les barbares sont depuis longtemps au contact de la romanité, ce sont intellectuels
romains qui procèdent à l’écriture, les documents barbares que l’on a connu sont + ou -
romanisés.

-> C’est sur le modèle du droit romain que les rois barbares vont faire naître par écrit leur droit,
ces textes présentent des solutions juridiques synthétiques associant des éléments romains et
d’autre éléments barbares.
Code du roi wisigoth Euric, 476 texte qui est très romanisé, très influencé par le droit romain, garde
grande influence en Espagne puisque après la victoire de Clovis, les wisigoth se sont replié en
Espagne.
Chez les burgondes, dans l’est de la Gaulle, le texte qui nous rend compte du droit barbare, loi
Gombette en 501 , du nom du roi qui l’a fait promulgué le roi Gomdebaud.

Pour les francs saliens, francs de la tribu de Clovis, ont eux aussi leur texte, la loi Salique, c’est
dans ce texte qu’on cherchera des éléments pour régler des problèmes successoraux. Droit mis par
écrit des francs saliens.
-> De tous les textes de lois barbares, la loi Salique semble le - romanisé, les francs sont sur une
périphérie de l’empire. Rédigé en latin, comporte des éléments de la langue des francs, et
éléments archaïques. La légende veut que la loi Salique ait été rédigé sous Mérové en 420. Mais
telle que nous la connaissons mis par écrit à le fin du règne de Clovis (meurt en 511). La loi
Salique sera modifié à plusieurs reprises, les deniers éléments datent de la période de
Charlemagne. D’autres francs les francs ripuaires (francs plutôt vers Cologne, de la rive) vont
mettre leur droit dans la loi ripuaire vers 630.

Quand Pépin le Bref (fils de Charles Martel) puis son fils Charlemagne conquiert l’ouest de la
Germanie des lois sont également données au peuple soumis, loi des saxons ( édicté par
Charlemagne) , des turingiens, des bavarois.

Deux constats avec toutes ces lois :

Se pose le problème du fonctionnement en tant que système de ces différents textes, quel est le
droit qu’on applique ?

(La Révolution française à fait naitre le nationalisme allemand, les allemands ont cherché dans leur
passe une identité, le nationalisme allemand à chercher à l’époque romantique au XIXs dans son
passé, des marques qui faisait son identité avant de s’être fait romanisé, chercher dans le droit
barbare, des purs éléments de droit germanique qui se serait appliqués aux barbares).

-> Un droit ethnique, les lois barbares, étant des lois nationales, le fonctionnement du
système reposants un principe de la « personnalité des lois ». Comme en droit international privé,
on applique à chacun un droit spécifique, le droit dépend de la personne. Ce schéma présente
l’intérêt d’être très pédagogique, comprendre comment ça marche, mais inconvénient c’est erroné.

Pour qu’un tel modèle puisse fonctionner il faut que le juge ait connaissance de toutes les lois
applicables, ce qui n’est pas possible, au niveau des études. Cela suppose que l’identité ethnique
des justiciables demeure certaine. Or il y a un important brassage des populations particulièrement
encouragé par l’église qui a une compétence spécifique en matière matrimoniale. Ce brassage,
de fusion des élites est achevé au VIIè siècle, l’église s’est attachée à briser les anciennes logiques
dynastiques avec des mariages cette fois ci dans un cercle assez proche, aux ein d’une élite, d’un
groupe dominant. -> La personnalité des lois suppose que l’on a une confiance suffisante dans
l’identité de chacun des peuples, (identité salienne, wisigoth …). Ce présupposé n’est plus
tellement reçu par la science actuelle. Les loi barbares ne s’envisagent plus dans une
perspectives génétique sur le modèle linguistique, on ne lit plus les les lois barbares comme
l’entrée dans l’écriture d’une naissance juridique immémoriale comme le reliquat d’une pureté
originelle, on a même proposé que loi salique soit formée autour d’un noyau qui aurait été
constitué d’un règlement militaire donné vers 350 par l’état major romain aux mercenaires francs,
la loi salique aurait un noyau romain, pas un droit barbare, mais un droit pour les barbares.
-> Aujourd’hui les lois barbares sont organisées comme projet politique au moment de leur
rédaction, en faisant promulguer les lois barbares, les différents rois barbares se situent dans
la continuité de l’empereur législateur. Les lois barbares supposent un consensus des
populations concernées. La loi Salique s’appelle également « pacte » càd contrat, pas un texte
imposé à l’un par l’autre, texte discuté et accepté par les deux parties. On les envisage comme les
produits de nouveaux pouvoirs, les lois barbares permettent un importance territoriale +
marquée.

-> Lancement d’un processus d’éthnogenèse (commence à la fin de l’empire occident), qui
reformule les mythes fondateurs, donnés de la cohésion au groupe qui domine. Des catégories
latines qui servaient jusqu’alors à décrire des réalités géographiques ou politiques des coalitions
mouvantes, sont maintenant réorganisées comme désignant des entités sociales et culturelles.
Pour donner l’identité au groupe existant on leur construit une origine. L’ethnicité va reposer sur la
croyance à une origine partagée. Cela convenait aux romains qui avait des interlocuteurs plus
identifiés. C’est ainsi, par ex : que les francs vont se retrouver dotés d’une ascendance troyenne,
se sont greffés sur les mythes fondateurs des grecs. On va expliquer qu’un dénommé Francus, s’est
aussi échappé de Troie en flamme, mais a atterri en Germanie, et que les français sont descendants
des troyens. Même si ces mythes fondateurs ne disent rien des origines réelles, il faut bien
comprendre qu’ils produisent cependant des effets, c’est du mentir vrai, dire quelque chose de faux
forge véritablement l’identité du peuple, même si ils n’ont pas le passé qu’on leur prêtent.

-> Fonctionnement de la pluralité des lois barbares et romaines dans un contexte de faible
circulation des documents : des mécanismes de complémentarité, tout ces textes ne sont pas
exhaustifs, ne recouvrent pas tous les pans du droit. Suivant les questions à traiter on a pu
s’appuyer sur l’un ou l’autre. Le droit des contrats semble largement reposer sur formules
romaines. L’organisation des institutions, de tribunaux dépend de décisions royales etc..

-> Possible que la loi Sallique ait été une forme de droit dérogatoire pour les Francs, pour être doté
d’une identité légale face au reste de la population.
Le terme de franc a perdu toute connotation ethnique dès le VIIème siècle. La question de la
personnalité des lois se pose à nouveau avec la conquête carolingienne et envisager un système
politique plus performant.

Nous sommes néanmoins pour le fond du droit dans une ambiance juridique assez éloignée de celle
du droit romain classique. La famille se fonde sur la parenté biologique, alors que le droit romain
reposait sur la volonté. Un grand formalisme domine, ce qui fait le droit c’est le respect des formes,
gestes, mots, symboles. Il y a des termes à employer, si on se trompe ce n’est pas valable, même
les termes en francique on ne comprenait plus leur signification, mais on continuait à les employer.
Si on éternue on perd le procès. Droit très formaliste jusqu’au ritualisme. Ce droit est dominé par
le droit pénal, à nos yeux le droit barbare recouvre très largement du droit pénal à titre
principal. Pour bien illustrer le fonctionnement de ce droit, on développe la procédure de l’ordalie
(ce sont des preuves irrationnelles), la raison s’exerce à partir des présupposés qui ne sont plus
les nôtres. A la base s’agissant d’un conflit entre deux personnes ou entre deux groupes, la preuve
va être établie par serment mais cette preuve expose au risque de serment contradictoire. Pour
les départager on fait appel aux dieux puis avec le christianisme appel à dieu. Quand je jure je
m’expose à des peines surnaturelles, prendre à témoin le divin qui lui sait ce que les hommes ne
peuvent savoir. Le conflit de serment : l’un des deux à prêté un faux serment, il s’est rendu impure,
il va être désavoué par le Dieu et l’ordalie va revenir à chercher cette impureté :
° Ordalie bilatérale, on va demander à chacune des partie de subir des épreuves si elle a prêter un
faux serment, forme principale de duel, celui qui a pas prêté un faux serment Dieu va le faire
gagner, et cela va demeurer jusqu’au XII XIV siècle dans les tribunaux pour les élites et
demeurera socialement jusqu’au XIXè (se défendre soi même, se battre pour se défendre).
Mais à l’époque franque d’autres formes d’ordalie bilatérale, ordalie de la croix, les deux parties
face à face et les bras étendues à l’horizontale, et on peut aussi mettre un pois, baisser la main c’est
perdre le procès.
° ordalie unilatérale qui portent sur une personne, ordalie classique consiste à faire prendre par la
personne, un caillou ou fer à cheval dans un chaudron bouillon, le bandage est scellé et au bout de
quelque jour si ça cicatrise bien la main est pure et au contraire si ça s’infecte main impure c’était
un faux serment. (« mettre sa main au feu », prêt à jurer même si ensuite je ne tiens pas le serment).
Ordalie au fer rouge. Ordalie du pain et du fromage, si il s’étouffe en mangeant le pain et le
fromage, faux serment. Ordalie de l’eau froide. (XXè siècle ordalie qui est pratiquée en Afrique).
Les émotions des personnes vont déduire leur culpabilité, se trahissent eux meme en faisant
l’épreuve. L’ordalie est un mode de preuve mais aussi un mode de peine. L’ église est assez
hostile aux ordalies, ne les pratiquent pas, elle les christianise, et refuse que l’on fasse intervenir le
pain et le vin. Hostile à ce qui correspond d’exiger de la divinité de définir un coupable.

-> autre droit qu’on retrouve dans le droit salique : question de la vengeance. Les lois barbares
pour l’essentiel sont des tarifs de composition. En cas de dommage, celui qui l’a causé doit
racheté la vengeance de sa victime : le Wergled. Pas des vengeances entre individualité mais entre
familles/clans. Pour se protéger on ne compte pas sur la puissance mais sur les réseaux d’alliance
dans lesquels on est intégrés. Pour éviter les vengeance il faut payer un tarif déterminé par la loi
salique, on confond la responsabilité civile et pénale sans prendre en compte les circonstances.
D’une certaine façon, l’homicide et le meurtre sont traités de la même manière.
La vengeance étant dans la dynamique des conflits, montant de la composition, va dépendre de la
qualité du dommage, mais aussi de la victime et de l’agresseur.

Les francs (les vainqueurs) eux qui veulent le + se venger, vont bénéficier de tarifs + favorables que
les gallo-romains, les proches du roi vont avoir des tarifs triplés, le statut social intervient
clairement.
Qui va être le mieux protéger, qui va couter le plus cher si il est tué ?

Pleins de cas qui ne sont pas pris en compte par la loi, on va négocier avec le juge, ils sont +
comme des arbitres, le procès est un moyen de pression dans la négociation (comme le juge des
affaires aujourd’hui). Si on ne se met pas d’accord sur la compensation, on va devant le juge, et
on se venge.
III. Changements d’échelle et changement de dynastie

Dans l’entourage du roi mérovingien, une figure se dégage, celle du maire du palais. Il
permet au roi d’administrer une région où il ne réside pas. Le maire du palais est important dans
les périodes où le royaume franc est réuni, tend à se substituer au roi lui même.

Le roi mérovingien est jeune parfois très jeune, s’adonne à de nombreux excès (boire..), pratique
intensive du meurtre en famille. Dagobert Ier bat un record de longévité, meurt à l’âge très avancé
de 36 ans. Laisse des enfants pour le succéder, on fait on sorte que leur vie soit désordonnée, tout
cela profite au maire du palais qui exerce la réalité du pouvoir.
-> En Austrasie, la fonction de maire de palais se fixe dans une famille à partir de 613, où l’on
porte le nom de « Pépin ». On appelle donc cette famille les « Pippinides » (signifie les descendants
de Pépin), cette famille se perpétue dans la fonction du maire du palais d’Austrasie.À la fin fin
du VIIe s, la famille s’étend en Burgondie, Neustrie, double le roi. Il va porter le nom de prince,
de premier, Pepin présenté par les sources comme un bâtard, mais c’est écclésiastique (hostile à la
polygamie que pratique encore les élites française), son père était Charles Martel.

Les puisants laïcs francs sont polygames jusqu’à Charlemagne.

À ce moment le monde chrétien dans son ensemble, chrétienté d’occident est soumise à un nouveau
danger, pression arabo- musulman surtout depuis la Méditerranée.
A partir du VII, nouvelle religion apparue vers Medine, la Mecque va bousculer les perses, empire
Byzantin, submergé l’Afrique chrétienne, et va conquérir l’Espagne wisigothe. La pénétration se
poursuit au delà des Pyrénées. Le sud de l’Italie est conquise, Sicile. Le pape dès 722 fait appel à
Charles Martel puisque l’empereur d’Orient s’avère impuissant. CM va prendre la défense de
la chrétienté d’occident, organise défense et offensive avec une armée qui se professionnalise,
mobilisation d’empereur inhabituelle, de fantassins lourds. Armée bénéficiant d’un déstockage
important des biens de l’église. CM va distribuer des terres à son armée, qui va s’entrainer, il
seront aussi des fidèles des maires du palais, dans ce contexte le Roi mérovingien est
complètement relégué dans l’ordre.

732-733 : pillage qui visait le sanctuaire de St Martin à Tours est arrêté dans les environs de
Poitiers, bataille décisive, autres affrontements importants. Mais cette bataille de Poitiers va
marquer un point d’arrêt, des musulmans demeurent mais c’est la fin de la progression.
Cette bataille grand retentissement dans le monde Franc. Permet a CM de reprendre pied dans le
midi (qui était devenu très autonome). -> C’est a ce moment dans une chronique rédigée par les
wisigoths qu’on trouve la première occurrence du terme « européen » -> basculement à une autre
représentation du monde. -> La Méditerranée n’est plus une zone de passage mais une zone de
conflit, devient une frontière. Il y a beaucoup de contacts entre les régions chrétiennes et les
régions musulmanes, frontières fluctuantes. Le terme d’Europe restera peu employé jusqu’à la
fin du Moyen Âge. Le terme sera réutilisé à partir du XIV s pour remplacer celui de chrétienté
après le schisme.
La dynastie mérovingienne, les « pippinides » s’emparaient du prestige du sauveur de la
chrétienté. Les rois mérovingiens seront appelés « rois fainéants -> feignants », la propagande des
descendants des mérovingiens les présenteront comme des dégénérés, décrit comme se déplaçant
par des chars tirés par des boeufs.
-> Le trône d’Austrasie va être laissé vacant 7 ans dès 737, et le dernier mérovingien sera
déposé par le fils de Charles Martel qui est pépin le Bref, qui va placer sur le trône vacant le dernier
roi de la dynastie des mérovingiens, c’est Childéric III, il sera enfermé dans un monastère.
Devenu moine il ne se reproduira pas, extinction de la lignée, devenu moine il va subir la tonsure
(couper les cheveux), or les cheveux longs chez les mérovingiens charisme du roi (pièce de
monnaie propagande politique). Ils sont marginalisés puis on s’en débarrasse.

La loi salique sanctionnait l’atteinte aux cheveux.

-> nouvelle famille au pouvoir les « pippinides », carolingiens de 751 à 987, famille qui a du
prestige, mais il va falloir lui trouver une légitimité pour justifier qu’elle soit sur le trône, alors
qu’elle ne bénéficie pas de la légitimité dynastique. Légitimité religieuse qui va être mobilisée,
alliance victorieuse d’une nouvelle famille régnante avec l’église. Pépin le Bref le maire du
palais va faire demander au pape qui va être roi. Celui qui va être vain ou celui qui exerce la réalité
du pouvoir royal ? Le pape Zachary va répondre que c’est celui qui exerce la potestas qui va être
roi, le pippinide doit-il avoir la puissance royale. Pépin le Bref va avoir recours au rituel du sacre,
dans la bible les premiers rois sont sacrés, roi désigné par Dieu, élection par Dieu qui est
manifesté par le rituel du sacre qui consiste en une onction (enduire certaines parties du corps avec
de l’huile), met en jeu l’église. Ce rituel existait dans l’Espagne wisigothique, le monde franc
récupère cette idée de donner au roi la légitimité religieuse. En 751 Pépin le Bref est sacré par
les évêques avec l’accord du pape. En 754 il est à nouveau sacré par le pape lui même avec son
épouse et ses deux fils.

En Italie les équilibres sont entrain de changer, les byzantins sont refoulés par les Lombards
(nord Italie), ils menacent le pape, le pape n’ayant plus la protection des byzantins s’appuie sur les
francs. Alliance donnant donnant, en même temps qu’il sacre le nouveau roi franc, ces derniers lui
reconnaissent une prééminence territoriale au centre de l’Italie. Ce qu’on appelle les états
pontificaux dont l’État du Vatican, endroit ou le pape exerce le pouvoir spirituel mais aussi le
pouvoir temporel.
Peu après naît la légende de la donation de Constantin, qui aurait laissé au pape au IV s la
domination de l’Italie.

Le monde Franc s’étend et nous raisonnons à une autre échelle : globalement européenne
Chapitre II. L’Europe dans les ruines de l’empire

Section I. Rénovation de l’empire et échec carolingien

Charlemagne monte sur le trône en 768, son frère meurt dès 771, Charlemagne écarte ses neveux,
l’unité du monde franc est préservé.

Section 1 : Rénovation de l’empire et échec carolingien

Les débuts de la dynastie carolingienne 2e moitié VIIIe s début IXe s marqué par une nouvelle
vague d’extension. En Germanie, 33 ans pour venir à bout des saxons, mais il ira jusqu’à fonder
Hanbourg, le monde carolingien s’étend vers le nord est de l’Europe.
Italie : écrase les lombards, il ajoute à la couronne de roi des francs, celle des rois de Lombard ,
et Rome va devenir l’une des capitale impériale, l’autre étant Aix la Chapelle.
Espagne : fait aussi partie du monde franc, alors que demeure l’héritage romain, le réorganisation
du pouvoir adopte la forme impériale.

Empire carolingien ne durera guère en tant que tel, mais souvenirs dureront durant très longtemps.
Dernière fois qu’il y a aura une unité politique de l’occident. Ensuite les royaumes et les États
nations s’érigeront.

I. L’idéologie impériale

A. Le titre impérial

Les carolingiens ont beaucoup insisté sur l’importance du sacre sans doute pour dissimuler
l’usurpation du pouvoir, aidé par l’église. Le sacre est important pour qu’il ne paraissaient pas
subordonné aux puissants qui les ont aidé a accéder au trône. Dimension sacrale du pouvoir
sacrale, avec laquelle les nouveaux empereurs vont facilement renouer.

-> Effort de réflexion important, réfléchir à ce que recouvre cette fonction impériale. Dans quelle
mesure ce que nous dit les sources que nous possédons rendent compte de la réalité partagée?
Cette réflexion porte sur le ministère impérial, et présente le détenteur du pouvoir comme étant
au service de sa fonction. On renoue sur le modèle romain, avec un certain niveau
d’abstraction. Le monde chrétien constitue une chose publique, l’empereur effectue un
ministère (au service de la république chrétienne qui le dépasse distinction homme fonction).
Par ailleurs, unité de ce monde franc est faite par extension de Charlemagne, monde byzantin
est en crise, impératrice Irene veuve à exercé le pouvoir pensant que son fils était mineure. Puis
jette son fils en prison puis lui fait crever les yeux. Les occidentaux vont considérer qu’il n’y a
plus de titre en Orient, alors il peut être réoccupé en Occident.

En 800, Charlemagne qui est intervenu en Italie contre les ennemis du pape, assiste à la messe,
à la fin la pape prend une couronne, la pose sur sa tête et ensuite le fait acclamer par les
guerriers présents. 4 récits du couronnement de Charlemagne. Mais si il le savait, il en serait pas
venu à la messe. Charlemagne devait s’attendre à être d’abord acclamé par les guerriers et ensuite
par le pape. En faisant cela, le pape veut montrer qu’il « fait l’empereur ». Le pape par le rituel
qu’il a adopté se place en position prééminente, si il fait l’empereur, il pourra le défaire (ce qu’il a
fait pour le fils de Charlemegne).
Le 2 décembre 1804, quand NB prétend ressusciter l’empire de Charlemagne, il prend la couronne
des mains du pape et se couronne lui mm, symboliquement il inverse la signification du geste.

En 813, il couronnera, pour le succéder son fils, Louis Le Pieux, sera intronisé par par le pape en
816. Charlemagne meurt en 814

À l’aube du IX e s : Charlemagne apparaît bien comme le restaurateur du monde romain. Entité


carolingienne équivaut à l’entité romaine, pas un nouvel empire mais une rénovation de
l’ancien empire. Il ne renonce à aucune de ses prérogatives de roi Barbare, il est appelé à l’époque
Charles « Charles sérénissime Auguste, couronné par Dieu, grand et magnifique empereur, et par la
grâce de Dieu roi des francs et des Lombards ».

Louis Le Pieux insistera sur l’universalité du pouvoir en se faisant appeler que empereur.

B. La renaissance carolingienne : culture, économie, législation

L’ effort de restauration, de réforme est globale, se manifeste dans bien des domaines,
uniformisation des poids et des mesures, s’accompagne d’une réforme monétaire. Ce système va
durer jusqu’a le Revolution Fr, monnaie en livres, sous, deniers.

La renaissance carolingienne prend d’autres formes : ° renaissance intellectuelle qui se traduit


d’abord par un effet dans la formation des élites, dynamise l’école du palais pour former les élites
ecclésiastiques mais aussi laïques. La propagande carolingienne met en scène l’empereur lui
même. Ne savait pas savait pas écrire, mais il a voulu apprendre après un certain âge, volonté de
renaissance intellectuelle qui ne concerne une petite partie de la population. Les école
monastiques ont tendances à se fermer.

° restauration du latin, écrire un meilleur latin, la langue de l’écrit n’est plus comprise, elle
devient le monopole d’une élite. Il n’est pas rare qu’un projet de restauration ne détruise un certain
nombre de chose qui avaient été construites jusque là. Certaines personnes disent que la
Renaissance a pris fin avec la dynastie carolingienne.
-> Le centre économique se déplace vers l’Europe du Nord Ouest, Henri Pirenne, Mahomet et
Charlemagne années 1930.

En matière législative : un nouveau type de texte, les « capitulaires », organisé en chapitres


(« capitula »), ils sont de véritables lois. Certains sont additionnels à des lois barbares. D’autres
capitulaires sont porteurs d’instruction à des envoyés de l’empereur, et d’autres + important sont
autonomes, valables par eux même, 200 pendant la période carolingienne, et à partir de 884, il n’y
en a plus, pouvoir trop faible pour faire respecter ses capitulaires.

817 Acobart de Lyon, énonce l’idée que à l’unité : un roi, une fois, une loi, idée politique religieuse
et juridique, traduit l’universalisme du projet impérial.

Capitulaires portent sur l’organisation du pouvoir, les tribunaux et sur le maintient de l’ordre.
Pour autant, de + en + sont le fruits d’une négociation, discussion, prenait un tour contractuel.
Quelque soit les décisions de l’empereur, du roi -> sont toujours présentées devant une
assemblée : Le plaid, assemblée de tous les hommes libres (puissants laïcs et ecclésiastiques).
Quand l’empereur est fort décisions prisent à l’amont et publication au plaid.
Quand pouvoir incertain, faible, alors décisions font objet d’une négociation. Exemple : à la fin de
la période carolingienne « capitulaire de Quierzy sur Oise »: empereur Charles le Chauve part en
expédition en Italie, envisage hypothèse de sa mort. Pendant qu’il ne sera pas dans l’ouest de
l’empire carolingien veut disposer du soutient des comtes, il leur reconnait que à la mort d’un
comte son fils le remplace. Ce capitulaire : point de départ du phénomène d’hérédité des
fonctions, ce qui fait que la monarchie perd son contrôle de ses subordonnés. En réalité c’est
c’est conséquence lente qui se met en place depuis plusieurs décennies. Dans la décennie 870
empereur perd contrôle de ses subordonnées et négocie le contenu de ses capitulaires.

II. L’organisation du pouvoir

A. L’administration centrale

La cour demeure itinérante, roi, empereur se déplace dans son royaume, empire, car +
facile de rapprocher les consommateurs des denrées. Début de stabilisation s’opère à Aix-la-
Chapelle qui devient centre permanent du pouvoir carolingien mm si empire contenu à circuler.
Fonction du maire de palais disparu avec les mérovingiens. Les carolingiens sont leur descendants.

Les personnages essentiels de l’entourage du roi sont : le comte du palais qui a des attributions
principalement judiciaires et diplomatiques. Le sénéchal senex et scalque, étymologiquement le
+ ancien des serviteurs, fonctions administratives et militaires. Le connétable, le comte des
étables (écuries), à la charge des écurie, cheveux, cavalerie, de l’armée. Nous sommes en
permanence dans confusion entre le service de la personne physique du roi et le service, l’exercice
du pouvoir. Le domaine public et domestique se confonde.

Renaissance intellectuelle.
La naissance de la dimension sacrée du titre impérial voir également naître la croissance de
l’importance ecclésiastique qui ont le monopole de l’écriture.

Chapelain, celui qui dirige la chapelle. Le service religieux de entourage du roi aussi un rôle
politique. Il est aussi le représentant du pape -> Chapelin. Dans son entourage personnage majeur
: le chancelier, qui se tient au chancel, barrière dans une église séparation entre la nef et le coeur.
Le chancelier vient au contact du chancel et prend les instructions de l’empereur. Devient le
spécialiste de l’écrit dans l’entourage carolingien et va avoir attributions en matière de
°conservation des archives, °de diplomatie mais aussi de °législation et de °justice. Subsiste
jusqu’à la fin de l’Ancien régime.

B. Les assemblées et les grands

La tradition franque depuis époque romaine, faisait réunir les hommes libres au moment
du départ à la guerre, qui est le début de la saison de la guerre, lorsque les conditions climatiques
le permettent. Commence au mois de mars et avec la généralisation de la cavalerie au mois de mai.
On appelle cette assemblée de Champ-de-Mars. Puis Champ-de-Mai. Assemblées servent à la
diffusion des informations, à la proclamation des décisions. Les puissants peuvent former des
réunions + restreintes > des plaids. -> Avec la désagrégation du pouvoir carolingien, le poids
de ces réunions devient de + en + important.

En 843, partage empire entre fils de Charlemagne. Charles le Chauve victoire doit signer une
sorte de traité, un fedus à l’assemblée de Coulaines, qui reconnaît le roi Charles le Chauve mais
sous conditions. Il reçoit sa charge de roi en échange s’engage à ne pas révoquer injustement
les puissants laïques et ecclésiastiques, s’engage envers ses sujets. Sacre aura lieu en 858. Le roi
ne tient plus tellement son pouvoir de l’hérédité, ni de la légitimité religieuse, tient son pouvoir de
l’investiture par les puissants. Renforcé à partir de 877, avec insertion, dans le rituel de sacre d’une
promesse avec Louis le Bègue. Le roi prend des engagements avant d’être sacré. De 877 à 987
(Hugues Capet), pour devenir roi, besoin accord des puissants passage de l’héréditaire à élection
par les puissants. La monarchie devient élective alors que les fonction comtales devient peu à
peu héréditaires et se renforcent, mécanisme centrifuge.

C. L’administration locale

À son apogée, l’empire est divisé environ 700 comtés, avec 700 comtes. Mais tendent
progressivement à devenir héréditaire (avant on le devient sur la confiance du roi). Les comtes
sont des fidèles du roi, de l’empereur, et en reconnaissance de leur fidélités reçoivent des « biens de
faits », « des bénéfices ». Les cadeaux prennent la forme de terres. Ils administrent également les
terres du roi, les terres publiques et sont rémunérées par ces terres publiques, garde un certain
bénéfice des revenus royaux. Ils rendent justice sur ensemble du comté.

-> Ces différents éléments ont tendance à se confondre, les terres reçues, les terres administrées, les
revenues en tant que comtes, l’exercice du pouvoir au nom du roi.

Ils ont des subordonnés, les vicaires (midi) et des centenier (nord). À partir du Xe s apparaît un nv
personnage, le vice comte, ce qui va donner le vicomte. Aux + forts du pouvoir carolingien,
l’empereur envoie des Missi Dominici, « envoyés du roi », qui contrôlent les hommes puissants
et le territoire, font des tournées d’inspection pour diffuser les ordres et recevoir les plaintes
des populations. Généralement envoyé par pair, pour se surveiller mutuellement, et permet de
croiser les compétences puisqu’on envoie un laïc et un ecclésiastique. Ils disparaîtront avec
affaiblissement du pouvoir central. Mis en place en 789 généralisé en 802, hommes de premier
rang, difficilement corruptible car ils sont puissants.
Quand les nécessités militaires l’imposent, regroupement de comtés (pagi) sous le
commandement du duc (dux -> conduit) surtout dans les régions de marches, càd de frontière,
la ou il y a le + risque de combat. Celui qui conduit une marche s’appellera marqui. Organisation
du duché et de marche est aussi un moyen de laisser une certaine autonomie et de ne pas les annexer
directement, trop brutalement, cas de l’Aquitaine mais aussi dans des régions nouvellement
conquises avec le fait de laisser en place des fonctions.

Généralisation du découpage en duché, Aquitaine, Bourgogne, IDF, la Normandie.

Les vikings les hommes venus du Nord ravageaient les alentours particulièrement de la Neustrie et
peu à peu ils s’y installent. Le roi carolingien constate qu’il ne pourra plus se débarrasser d’eux,
accepte ceux qui se sont installés de force en échange, leur chef reconnait être le duc de
Normandie, ayant été investi par le roi. Pour empêcher les insurrections d’autres normands,
de vikings venus de Scandinavie.
Les ancêtres d’Hugues Capet sont ducs de France.

Les puissants qui dominent dans cette circonscription prenaient le nom de prince, et roi peut agir
dans ces principautés que par leur intermédiaires. Jusqu’a fin du moyen âge, XVe s. Si le prince
s’oppose au roi, le roi n’a plus le contrôle de la province que domine le puissant.

D. L’organisation de la justice

Le grand effort de réorganisation de l’époque de Charlemagne prend aussi la forme d’une


restructuration de la justice, demeure centrée autour du tribunal franc, le malberg, mallum qui
rassemble les hommes libres mais la réforme juridictionnelle carolingienne fixe le nombre de
sections, certains comtes avait tendance à multiplier les sessions pour percevoir des amendes.
Réorganiser la composition du mallum en désignant des Scabini nommé par les Mici Dominici,
sont nommés à vie, autonomie certaine face au comte, sorte de professionnalisation de la
justice. La procédure devant le mallum demeure accusatoire, le tribunal ne peut se saisir lui
même, besoin de la plainte d’un justiciable. Et demeure formaliste, repose sur un serment avec
l’intervention de sorte de témoin de moralité, les cojureurs, ils jurent avec ceux qui prêtent
serment (affirment que la personne est innocente). Le duel judiciaire est généralisé sous Louis le
Pieux. Les sanctions sont essentiellement pécuniaires, racheté le prix du sang, le wergeld. Dans
cette compensation pécuniaire, une part peut aller au roi, prend la forme d’une amende. Il n’y a pas
d’appel, seule possibilité d’attaquer le comte pour déni de justice devant le tribunal du palais,
compétent dans les crimes politiques.

III. Echec de l’empire

A. Affaiblissement dynastique, éclatement territorial et nostalgie impériale

Causes et modalités de la décomposition du pouvoir carolingien.

Causes extérieures et internes à l’empire.

Tendance centrifuge, centre de gravité se déplace vers le local. Question dynastique de la


succession du trône. En 806 Charlemagne à trois fils et envisage le partage de l’empire entre eux.
Tous les fils sont appelés à succéder. Mais à la mort de Charlemagne, plus qu’un seul fils survivant
Louis Le Pieux, 1 fils qui peux lui succéder. En 817, LLP, prévoit à son tour sa succession dans
« l’ordonnancement de l’empire » Ordinatio Impertii, il n’est plus prévu que tous les fils
succèdent, les deux cadets doivent avoir des petites possessions périphériques et éloignées les
unes des autres, et ainé doit succéder au titre impérial et au contrôle d’une grande partie de
l’Empire. Cela traduit une montée en abstraction : la nature de la fonction royale est particulière,
on ne fait pas n’importe quoi avec quelque chose de publique (modèle de la chose publique romaine
= république).

-> En 822, LLP qui vient de se remarier a un nv fils Charles le Chauve, et va réviser en 863 le
partage sur un mode égalitaire ce qui provoque la colère de son fils ainé Lothaire. LLP est un
personnage très autoritaire, plutôt un intellectuel, mais assez soumis à son entourage. S’ouvre un
cycle de guerre qui provoque l’intervention également des frères, Lothaire va affronter son
père frères puis ses frères. Intervention du pape, et ira même jusqu’à déposer puis rétablir
LLP. Ces querelles familiales traduisent affaiblissement de fonction impériale.

Les fils vont essayer de ramener à leur cause des ducs et dilapides les terres du roi pour
s’approprier des fidèles.

-> LLP Meurt en 840, succède encore 3 fils qui continuent à s’affronter. Lothaire, Louis le
Germanique et demi frère Charles le Chauve. En 842, CLC et Louis le Germanique font un
serment, s’allient, serment de Strasbourg. CLC partie occidentale. Louis le Germanique
partie orientale. Ces population ne se comprennent plus, parlent pas la même langue, il n’y a
plus de langue commune. Entités distinctes et qui vont prendre une forme politique. Les serments
de Strasbourg sont le premier document écrit conservé tant en ancien allemand qu’en vieux
français.

L'alliance : ils vont vaincre leur frère Lothaire -> Traité de Verdun en 842, les deux fils imposent
le partage de l’empire à leur ainé Lothaire.

-> LLG roi partie germanique.


-> CLC roi de la partie occidentale, francia occidentalis (France).
-> Lothaire bande de territoire (de la mer du nord jusqu'à moitié septentrionale du nord Italie),
qu’on va appeler la Lotharingie.

Lothaire garde le titre impérial. Le reste constitue deux royaume. En 855 à la mort de Lothaire la
Lotharingie à nouveau partagée en 3, et s’efface rapidement, laisse son nom à la province de
Lorraine.

Le monde franc apparaît comme une citadelle assiégée :

-> Sud pression musulmane avec une implantation territoriale en Espagne. Sud de l’Italie
musulmane aussi.
-> Ouest : Des raids, des razzias depuis la mer, pour faire des esclaves qui vont durer pendant
plusieurs siècles.
-> Nord, continue à se battre avec les Saxons, forte pression des vikings qui arrivent par la
mer. Raids viking + en + audacieux.
-> Est : raid des hongrois qui sont les descendants des Huns.

Crise interne, pression externe.

Il en résulte que les situations de crises locales sont nombreuses, insécurités se généralisent, il faut
prendre des décisions à l’échelle locale très rapide, on attend rien du roi.

Les allégeances sont fluctuantes le pouvoir royal est incertain. Les carolingiens sont éclipsés par
des chefs militaires, aux commandements + réduits + efficaces. Malgré les tentatives de la papauté
ou des évêques, la dynastie s’épuise.

Le pouvoir impérial lui même échappe aux carolingiens.


En 875, CLC devient empereur jusqu’à sa mort et roi de France occidentale et peu à
peu a force de ne plus représenter grand chose, le titre disparaît en 911. L’expression de droit
des francs devient le monopole de la partie occidentale de l’Europe.

-> En 962, une famille originaire de Saxe va ressusciter le titre impérial, des gens qui ne sont
pas des carolingiens vont dire qu’ils sont les empereurs. Ce titre impérial va demeurer dans le
monde germanique pendant près d’un millénaire. Les empereurs d’Allemagne auront la volonté
de ressuscité de ressusciter l’empire de Charlemagne qui lui même volonté ressusciter l’ER, en vain
pour les allemands arrivent pas à reprendre le contrôle de la partie occidentale. Influence
seulement dans le monde germanique et en Italie (jeu de bascule important). Pendra le nom de
Saint Empire Romain germanique.
Une famille finira par monopoliser la fonction d’empereur impérial à partir de 1452 avec
Frédéric III, les Habsbourgs. Le saint empire romain germanique va durer jusqu’en 1806,
Napoléon qui fait disparaitre le Saint empire romain germanique. Napoléon avait aussi voulu
rétablir empire de Charlemagne en 1802. Et à la place les États dominés par les Habsbourg
organisés par empire d’Autriche-Hongrie.

-> En Russie, pouvoir impérial qui se veut hérité de l’ER d’Orient s’est également structuré, et
porte le nom de césar, de tsar.

En 1871, la Prusse qui est à la tête d’une coalition des États allemands a vaincu Autriche
Hongrie puis la France, la Prusse unifie l’Allemagne dans un nouvel empire d’Allemagne.
En 1919, traité de Versailles : empire allemand supprimé, Allemagne réduite mais laissée entière.
À partir de 1933, Hitler voudra à nouveau ressusciter l’empire d’Allemagne. Idée d’empire traverse
toute l’histoire européenne jusqu’au XXe siècle. Alternative à l’État nation. France devient un État
nation.

B. Les Roberitens

Descendants de « Robert le Fort », appartient à une grande famille attestée dès le VIe s,
qui à partir du milieu du IXe s a été en charge de la marche de Neustrie contre les Normands.
Cette famille va conserver son rôle dominant entre Loire et Seine. RLF meurt au combat en 866.
Son fils Eudes défend Paris contre les normands en 886, en arrêtant les normands à Paris.

Depuis 877, les décisions royales se prennent en collaboration avec négociations et pour devenir roi
à partir de 867, il faut le consentement explicite des grands.

Si le pouvoir royal devient électif et cesse d’être héréditaire, il n’y a plus de raisons de
partager le royaume. Dès lors que le pouvoir royal est décerné par les grands, il n’y a plus de
raison que seul les carolingiens deviennent roi, ainsi deux fils et un gendre de RLF vont devenir
roi de la francia occidentalis de 888 à 898 et de 922 à 936.

Deux façon de comprendre ces périodes :


-> période de minorité des carolingiens (trop jeunes) alors nommer des rois intérimaires ou
-> ou considérer comme une usurpation des carolingiens.
A partir de 886, les Robertiens ne sont plus rois, mais adoptent une stratégie similaire des
maires du roi, s’accaparent peu à peu la réalité du pouvoir ce qui se traduit à partir de 936 par
le titre du duc des francs, dux francorum, titre qui dépasse leur simple titre de domination et
s’étend à l’ensemble du royaume, on peut le traduire par le « chef des francs ». Ils sont en train
de doubler le roi. En 987 un Robertien revient sur le trône, Huges Capet et à partir de ce moment
là, plus que des Robertiens sur le trône, -> dynastie des carolingiens. (Robertiens ancêtres des
capétiens).

Section II : Effacement du pouvoir central et de la chose publique

I. La personnalisation des liens de pouvoir

A. La vassalité franque

Ce qui amène à la féodalité peu à peu ne concerne que l’élite laïque. Au départ concerne
l’ensemble des hommes libres et avec la professionnalisation des hommes militaires
->concerne hommes d’élite.

L’aristocratie va s’élargir à une fraction des hommes libres, et le reste des hommes libres rejeté dans
une condition bcp moins favorable, ce nouveau clivage donnera naissance au XIIIe s avec d’un
coté la noblesse et d’un autre coté la roture.

Dans ces milieux se généralise les liens d’hommes à hommes, des liens intuitu personae, contrat
ou la personne du cocontractant est déterminante.
Le lien vassalique est de même nature et repose sur cette dimension intuitu personae. Dimension
de réciprocité mais pas d’équivalence, d’un coté on a le vassal et de l’autre le seigneur (signifie
+ âgé en latin), suppose une engageant envers une personne, si les personnes changent, le lien
n’existe plus. Lien fort peut être comparé a lien de parenté, Le lien va être d’autant plus fort
lorsqu’on descend socialement.

Ce lien repose sur des usages issus de la romanité, du monde franc, et repose sur des serments de
fidélités, prête serment envers son seigneur. Serment -> Leudesamium. Serment au cours de la
cérémonie de « recommandation », le vassal se recommande au seigneur et lui prête serment de
fidélité. De + en + les relations de pouvoirs se structurent autour de ce lien de fidélité, c’est un
engagement personnel.

B. L’échec de la récupération par les carolingiens

Liens de fidélités, accroissement sous les pippinides, qui ont récupéré une partie du
patrimoine de l’église pour se construire des réseaux de fidélité. La généralisation de la
cavalerie lourde suppose que les équipements sont bcp + cher et il faut des professionnels de la
guerre. Il va falloir donc avoir de quoi vivre et donc de s’engager envers les seigneurs.
-> professionnalisation du à l’évolution technique (invention de l’étrier).
Innovation qui ont provoqué les transformation sociales ou inversions ?

Les pippinides vont essayer de tirer profit en accompagnant systématiquement en associant


l’octroi des fonction publiques (ducs, comtes, marquis..) d’un serment de fidélité.

CLC va renouveler ses dispositions.


Les empereurs tenteront à multiplier les recommandations et les serments de fidélité, effet de
généraliser l’habitude que les relations de pouvoirs prennent la forme d’une fidélité
personnelle. Capitulaire de 802, exigera que tous les hommes libres prêtent serment au roi. Pas
sur que tout le monde lui soit fidèle, marque de faiblesse.

Capitulaire de Mercen, CLC demandera que tous les hommes libres entrent dans des réseaux
de fidélité. Pyramide dont le roi serait le sommet. A l’époque de l’affaiblissement carolingien
résultat de multiplier les liens de fidélité. Ces liens de fidélité se

nt de relations matérielles réelles.

C. Du bénéfice au fief

Bénéfice c’est une récompense, un cadeau, bien fait, donné par le seigneur au vassal mais
n’a pas de caractère obligatoire, c’est une ratification pour remercier le vassal de ce qu’il a fait,
pour l’encourager à bien servir, aussi un moyen de donner au vassal de quoi s’équiper, en
cheveux, armes, et de quoi vivre pour disponibilité requise à entrainement militaire. La
finalité militaire première, dans la logique de ce bien matériel qui vient doubler le lien personnel.
L’octroi du bénéfice est personnel et le bénéfice peut revenir au seigneur à la mort du vassal.

Puis progressivement suivant les régions nv mot apparait et se généralise, fief. Le fief va
remplacer le bénéfice, la terminologie évolue alors ce que qu’on veut désigner à changé.
Fief : au départ signifie cadeau qui oblige, reçu en échange de quelque chose, qui est la fidélité. Au
départ la fidélité est première dans la relation et le bénéfice n’est pas obligatoire, mais avec la
logique du fief, celui ci devient une condition de la fidélité. On devient fidèle pour avoir un fief,
au détriment de la relation personnelle. Les bénéfices puis les fief, peuvent prendre formes
particulières, « bénéfices rétrocédés en précaire » , reconnaître que le bien qu’on possède
provient d’un puissant. C’est une façon de bénéficier de la protection du puissant. Le vassal va
prier le puissant, le seigneur de l’accepter comme vassal. Il y a aussi des précaires donnés sur
« l’odre du roi », l’église accepte que ses biens deviennent des bénéfices aux fidèles du roi.

Il est possible que ces mécanismes de fidélité et de bénéfice aient aussi permis au roi de
déléguer le pouvoir.

II. L’atomisation des cadres du pouvoir

Économiquement la réduction des échanges, la raréfaction de la monnaie favorise une


modèle autarcique, il faut vivre de ce que l’on produit, réseaux commerciaux se déplacent et se
rétractent. Économie se replie encore plus sur le domaine, s’accompagne d’un émiettement des
cadres du pouvoir.

Les seigneuries laïques vont se structurer sur les domaines ecclésiastiques qui jouissent d’une
grande autonomie juridique vont être moteurs, les domaines laïcs vont suivre ce domaine. Le
roi accepte que ses agents ne pénètrent pas dans les domaines d’un puissant ecclésiastique, le comte
n’intervient pas. -> lèvent les impôts -> conduits les contingents militaires -> applique la justice.

Cette habitude, se généralise par imitation au domaine appelé seigneurie.


Fin des carolingiens -> ces entités finissent par représenter des entités très restreintes.
Cet émiettement est corollaire de la désagrégation des structures hiérarchiques.

Les agents du roi ont eux même des subordonnés qui ont eux même des subordonnés, mécanisme
d’émiettements. Le processus ne vient pas uniquement d’en haut. Des cadres locaux se mettent
en place quand le roi est trop loin, qu’on attend plus rien de lui.

Le « capitulaire de pitres », interdit d’ériger des château adultérins sans autorisation du roi. Mais il
y a en a quand mm.

La violence se généralise, toutes les seigneuries ont vocation à protéger les paysans mais sont
aussi un facteur de désordre. La passage de la simple domination foncière à des cadres structurants
s’accompagne de la mise au pas de la petite paysannerie, encadrée + fortement. Pour être protégés
les paysans vont devoir payer.

III. La mutation de l’an mil ?

-> Au XIX e s, on a imaginé que autour du changement du millénaire, on arrivait pas à la fin des
temps. Années 80 XXe s, certains auteurs insistent sur la rupture qui marque la fin de la
période carolingienne. La dislocation de l’autorité publique au cours du Xe s provoquerait ce que
les auteurs appellent la « mutation féodale », un changement très en profondeur, une rupture qui
toucherait même les modes de production, dans une perspective marxiste, on passerait de
l’esclavagisme au féodalisme. Rupture, transformation brusque en quelques décennies, un peu avant
ou un peu après an mil suivant région. Cette rupture concerne le midi qui était périphérique, qui
perd à ce moment là son originalité.

Les critères qui permettent de saisir cette brute rupture, sont la multiplication des seigneuries
châtelaines, fortification avec campagne autour + petites fortification qui contrôlent les campagnes
alentours. Contrôle plus étroit des populations rurales, habitats concentrés en village, bourg au
pied du château.

L’élite guerrière entretient un état de violence endémique (cause des ravages) qui justifie son
existence et les prélèvements qu’elle fait sur les populations rurales. Les gens du château, le
seigneur et les guerriers avec lui, protègent la pop rurale moyennent un certains nombre
d’avantage, avec prélèvement sur les sources des ruraux. Prélèvement justifié par un état de
violence violent.

Généralisation du servage (serfs), esclavage résiduel depuis antiquité se transforme en servage


et est étendue à presque toute la population rurale. -> Thèse des tenants du mutationnisme, ceux
qui pense à la rupture brusque.

-> Les contradicteurs, ceux qui insistent sur transition lente, considèrent que l’effacement du
pouvoir central patent dès la fin IX e s, la disparition de la tête ne signifie pas la disparition du
corps entier. Les structures carolingiennes demeurent avec la personnalisation des rapport de
pouvoirs, phénomène ancien, racine sous antiquité qui se développe dès le VIIIe s. Ces
structures qui demeurent vont exister encore longtemps jusqu’au XIIs, jusqu’au construction
institutionnelles qui amorcent la mise en place de l’État. Long basculement du VII au XII s, que
basculement brusque.

L’impression de brutalité, d’une rupture rapide, vient de la documentation, c’est un effet de


source, c’est le vocabulaire qui se transforme rapidement, parce que les monastères deviennent les
centres de la vie intellectuelle, plus les mêmes personnes qui écrivent donc plus les mêmes
choses qui sont écrites.

La notion même de féodalité pour ces auteurs est contesté, pour eux c’est un contre modèle
construit à posteriori imaginé par les bâtisseurs de l’État.

Chapitre III. La féodalité, modèle pour un monde sans État

Un ordre féodal se constitue, les modalités d’exercice du pouvoir changent et sont étonnantes à
nos yeux. Le lieu du pouvoir se concentre dans la seigneurie, et entre les puissants les relations
du pouvoir s’articulent autour du lien de féodo-vassalité de nature contractuel mais très fort. ->
Le « fief » qui a prit le pas sur le « bénéfice » devient de + en + central.

Pour la monarchie la féodalité fait écran à un contrôle direct des populations et des territoires
« le vassal de mon vassal n’est pas mon vassal ». Le pouvoir central n’intervient qu’au travers
d’une série d’écran.

Peu à peu cependant, cette série de relations indépendantes de seigneurs vassal va se structurer,
jusqu’a constituer progressivement une pyramide. Pyramide féodo-vassalique XIIe s « 2ème âge
féodal ». Au départ le vassal de mon vassal n’est pas mon vassal. -> Progressivement ce mécanisme
finira par bénéficier celui qui est au sommet -> le roi.

Par ailleurs, si la féodalité est dominante du Xe au XII e s, ses traces juridiquement demeurent
jusqu’à Rev, féodalité abolie nuit du 4 aout 1789.

Féodalité mot très postérieur, (fief existe depuis Xe) mais féodalité date du XVII s. Ce que l’on
appelle féodalité c’est surtout le régime seigneurial.

Les modes de relation fondés sur fidélité d’homme à homme survivent jusqu’à Rév Fr.
La féodalité propose un modèle juridico politique alternatif au modèle que propose l’État.

La féodalité cessera de dominer quand l’État se mettra en France c’est avec la guerre de Cent
Ans, guerre franco anglaise, suppose une armée et des ressources, donc suppose une
administration.
Section I. Le lien d’homme à homme

I. Les formes du contrat vassalique

A . L’hommage.

L’hommage dérivé de la recommandation franque, a un caractère publique, société


d’illettré, il s’agit de marquer les esprits et mémoires par des signes, symboles.
L’hommage va manifester le caractère symétrique mais inégalitaire de la relation entre le seigneur
et le vassal. Celui qui devient seigneur généralement est assis, en position de domination. Et le
vassal se met à genoux, il met ses mains dans les mains du seigneur, et il y a échange de parole,
symétrique mais pas équivalent car les paroles ne sont pas les même. Le vassal dit « je veux être
autonome » et signeur dit « je te prends pour homme ». Le seigneur va relevé le vassal,
s’embrasse « baiser de paix ».

Entre puissants, il se peut que l’hommage se prête à la frontière des deux territoires, pour que
chacun fasse un déplacement, ils se rejoignent à la jointure des territoires, « hommage de
marche », ils ont des niveaux politiques presque équivalent.

À mesure que le fief devient de + en + important dans relation entre S et V. A mesure aussi que
les Vassaux ont plusieurs seigneurs pour avoir plusieurs fiefs. Les hommages se multiplient.
-> Le premier cas connu de V avec plusieurs S date de la fin du IX e s.
Cela c’est généralisé au milieu du XII, relativise la dimension exclusiviste du lien de fidélité.

-> Un bavarois au Xe s qui avait une vingtaines de seigneurs.

À partir du moment ou V multiplie les seigneurs, il risque de conflits de fidélité.


Donc mécanismes apparaissent pour organiser cette confusion.
« La clause de réserve de fidélité », un nouvel hommage est prêté sous réserve qu’il ne porte
pas atteinte aux liens de fidélités déjà noués, les hommages + anciens priment sur les + récents
(le nouvel engagement est subordonné au premier).
Mais ce mécanisme peut poser pb, car personnage peut en nouer au début de sa carrière et puis à
mesure il va devenir vassal de seigneurs + importants. -> Le seigneur qui a donner le fief le +
important qu’il soit prioritaire.

Il est arrivé que le vassal en cas de conflit pouvait choisir celui dont la cause était le + juste c’est
le + fort.

A partir du milieu du XII s l’ « hommage-lige », c’est l’hommage prioritaire. L’homme-lige fait


primer ses hommages-liges sur ses autres hommages.

B. Le serment et l’investiture.

Ce sont des éléments qu’on ne rencontre pas toujours et qui complètent l’hommage.

Le serment unilatéral de fidélité prêté par le vassal.


Aussi un serment mais dans l’autre sens, c’est l’investiture, le seigneur investi le vassal du fief.
Cette relation d’homme à homme intuitu personae se double de + en + de mécanismes centrés
autour du fief, le serment n’est prêté que parce qu’il est condition pour obtenir investiture du fief.

Cette investiture peut se faire de façon symbolique, par la remise d’un objet, une épée qui
représente le service militaire qui est attendu à l’échange du fief, sinon le contrat est nul. Un épi de
blé, une branchette, quelque chose qui représente le fief, la terre, agricole ou forestier.
L’investiture peut être prolongée de la montrée = le seigneur va montrer le fief au vassal.
Des documents peuvent être produits (bascule dans une civilisation de l’écrit), l’aveu par
lequel le vassal reconnait avoir reçu le fief et le dénombrement qui décrit le fief, qui dresse la
liste des éléments constitutifs et particulièrement des ressources que l’on peut attendre du fief.

II. Les effets du contrat vassalique

Un contrat synallagmatique. -> contrat avec une dimension de réciprocité, l’obligation


de l’homme est conditionnée par l’obligation de l’autre. Exemple : la vente, je vends pcq
je reçois le paiement, et reçois propriété.

Dans le cadre du contrat vassalique, le seigneur exécute sa principale obligation dès le


début fief, alors que obligations du vassal sont des exécutions successives.

A. Les obligations.

Pour le vassal, on a institué sur deux mots respect et service, des obligations avec forte
charge morale, assez peu précise. + on va préciser les obligations + on va limiter. Quand
on dit que le vassal doit précisément faire quelque chose, cela veut dire qu’il ne doit rien
d’autre.

C’est le service surtout qu’on précise. Le vassal doit une aide d’abord militaire, cette aide
se réduit progressivement. Au XIIe s on parle d’un service d’ost (armée) 40 jours. On a
des cas où une armée féodale met le siège devant un château, la cargaison du château bientôt
épuisée, et l’armée qui avait siégé ne reste plus et rentre.

Il y a aussi dans l’aide militaire « la chevauchée », c’est pour une expédition ponctuelle à
moins de 24 h du fief, pour une durée brève - d’1 semaine.

Les service militaire peuvent aussi être précisés dans la forme de la garnison, soit que le
vassal monte la garde dans le château du seigneur, soit seigneur et armée viennent
dans château du vassal, pour manger les provisions du vassal. Service militaire peu à
peu se précise.

Ce service est doublé d’une aide financière, va se préciser en 3 ou 4 cas.


° Le seigneur peut demander un secours financier à ses vassaux. D’abord lorsque le
seigneur adoube son fils (cérémonie ou un fils devient chevalier) entretien des frais et
équipement du chevalier coute cher.
° Symétriquement il peut solliciter financièrement les vassaux quand il marie sa fille, le
mariage de la fille implique qu’on lui constitue une dot.

° La rançon. Quand le seigneur est fait prisonnier les vassaux doivent contribuer à son
rachat. À l’époque féodale la rançon est une pratique généralisée. Il s’agit d’un milieu
assez étroit, l’élite militaire de la société, un jour ils se battent, un jour ils se placent du
même coté, c’est plus intéressant de faire tomber un adversaire au combat et de le faire
prisonnier, récupère armure, cheval, et on le libère avec rançon -> assurance vie.
Prisonnier car vassaux se sont pas bien battus.

° 4ème : À partir de la fin XII, départ en croisade, les vassaux qui ne l’accompagne pas, doivent le
soutenir financièrement, départ pour la terre sainte coute très cher.

Pas dans une logique d’impôts permanents. Le seigneurs le sollicite.

Progressivement, les obligations militaires elles mêmes, sont convertibles en argent. Qui lui
permettent de financer les mercenaire.

À côté de l’aide militaire et financière, le seigneur attend aussi du vassal le conseil.


Ce n’est pas quelque chose d’informel. C’est quelque chose qui engage le vassal, il doit faire la cour
au seigneur et participer au débat politique.

-> En cas de conflit entre vassaux d’un même seigneur c’est le seigneur qui va trancher, et va
faire appel à tous les autres vassaux, la justice féodale (règle conflit entre vassaux) se joue entre
pairs, jugé par des gens du même niveau social que soi.

Le seigneur doit protection et justice, mais de + en + ce devoir se réduit à la remise du fief,


octroie du fief.

B. Les sanctions.

Le seigneur n’a pas a jurer fidélité, n’encoure la pas la sanction du parjure (main coupée). Le
mauvais seigneur va encourir comme sanction -> À partir de moitié du XIIe s : le désaveu, la
vassal ne le reconnait plus comme seigneur (ne le reconnaît pas comme seigneur direct), garde le
fief, mais le tient directement du seigneur du seigneur. Pour que cette procédure puisse se mettre en
place, il faut qu’on soit encré dans une féodalité suffisamment structurée.

Quant au vassal, la sanction qu’il encourt est le « commise du fief » : saisie du fief par le seigneur
qui le reprend. Dans la mesure où l’hérédité se généralise dans les relation entre seigneur et
vassal, la commise lèse l’ensemble de la famille.
Il va exister des formes + légère de confiscation temporaire qui respecte mieux les droit de la
famille du vassal. La sanction pour le vassal est difficile à exécuter.

Dimension personnel, à dimension matérielle.


Section II. Le fief

I. La nature du fief

A. La nature économique.

Nous sommes dans une économie où la monnaie circule peu surtout au début de la période,
donc pour transférer de la richesse on va transférer la source de la richesse.
Le seigneur n’est pas sûr du tout d’avoir de la trésorerie pour payer régulièrement le V. Alors
donne directement la source de la terre -> le fief : d’un point de vie économique ce sont des
terres et les hommes qui les cultivent, généralement un domaine agricole, ce qui va permettre de
dégager suffisamment de surplus pour que le vassal vive, s’entraîne .

On passe de eco de subsistance à eco d’échange. Et avec le renouveau de la monnaie on verra


apparaître des fiefs sui consisteront de pension. On parle de « fiefs en l’air » qui n’ont pas d’assise
territoriale, donne pouvoir considérable au seigenurmais ce n’est pas généralisé, les fief en l’air ->
cela traduit que le seigneur a repris le contrôle de la relation car si V pas fidèle, la pension cesse
d’être versée.

B. La nature juridique.

Les juristes médiévaux vont réussir à penser avec le vocabulaire romain une réalité juridique
qui n’a rien de romain. Le droit romain connaissait une propriété assez proche de la notre art
144 du code civil « le droit de jouir et de disposer de la chose de la façon la plus absolue », droit de
propriété assez exclusif. La propriété en droit romain peut être démembrée (usus, frutus, abusus),
mais reste unique.

Les médiévaux, rapport au bien très différent, qui n’a rien d’exclusif. Sur le mm bien, toute
une série de droit qui peuvent s’accumuler. On parle de « saisine ». Les saisines s’accumulent
sur le même droit, droit relatif, pas exclusif . Les juristes médiévaux réussirent à habillé en
termes romains, en réalité qui n’a rien du romain. Ils forgent la « théorie du double domaine » sur le
même bien (en latin propriété) en partant d’éléments assez mineurs de procédure du Bas Empire. Ils
distinguent le domaine éminent et le domaine utile.

Éminent : droit que le seigneur conserve sur le fief quand il le concède au vassal (perceptions de
certaines redevances, exercice de certaines formes de justice), le reste appartient au vassal ->
domaine utile.

Seigneur domaine éminent. Mais le domaine utile que possède la vassal, peut en couper une partie
et le donner à son propre vassal, le domaine utile devient domaine éminent à son tour.

De + en + le domaine utile se rapproche de la propriété exclusive romaine, de + en + le V a le


sentiment de posséder le fief sauf quelque exceptions de - en - justifié à ses yeux que conserve le
seigneur. Peu à peu ce qui est au départ un cadeau du seigneur au vassal qu’il peut reprendre,
devient une propriété du vassal, moyennant quelque réserves. Ces réserves sont abolies avec la
nuit du 4 aout 1789.

Parmi les fief, catégorie particulière, fief les + importants, ceux qui provient de circonscriptions de
l’époque franque, dimension publique qui demeure + forte. Et dans certains cas à mesure que
l’hérédité se généralise, ces fief gardant caractéristiques comme l’indivisibilité.
On appelle ces fiefs les + des « honneurs » (honores), correspondent à des fief titrés (duchés,
marquisat, comtés, ce sont eux qui vont donner les titres de noblesse dérivés du nom des agents du
roi de l’empereur de l'époque carolingienne).

C. La nature politique.

Les fiefs sont les principautés des régions entières. Des régions comme l’Aquitaine, Borgogne
comme fief. Le fief est le cadre d’exercice du pouvoir et sont données dans cadre de relation féodo-
vassalique. Le roi aura du mal jusqu’au XV e s du mal a faire reconnaître jusqu’à fin Moyen-
Âge une autorité politique des certaines grands fiefs.

L’hérédité des charges publiques (qui se sont mises en place au IX e s) fait que les grands
puissants estiment devoir leur titre et leur pouvoir à leur lignage et non plus à leur seigneur.
En 1118, les ducs d’aquitaine de Normandie et de Bourgogne refusent de prêter l’hommage au
roi, refusent de reconnaître qu’ils tiennent leurs hommage (refusent de reconnaître qu’ils
doivent un service au roi), leurs duchés du roi.

Avènement de Louis VI, 1118, ils reconnaissent aux capétiens une reverencia. Mais peu a peu
les capétiens feront reconnaitre que les fiefs seront tenus d’eux, ils auront une influence
effective à l'intérieur des grands fiefs. Sainte châtellenie, permettent à la garnison de vivre et aux
paysans de se réfugier en cas de menace, le fief type c’est la châtellenie.

II. L’évolution vers la patrimonialité

La patrimonialité signifie que dans la relation féodo-vassalique le fief est devenu l’élément
déterminant du lien Seigneur Vassal au détriment de la relation personnelle. Le lien réel lié autour
de la chose l’emporte sur le lien personnel, l’element d’investiture dans la cérémonie prend
une place grandissante.

A. Le développement de l’hérédité.

L’hérédité du fief se généralise au XIIe s suppose que le Vassal qui hérite du fief, traite un nouvel
hommage et nouveau serment de fidélité. Quand un V meurt son hérédité lui succède.

Facilement établie en ligne directe (fils, petit fils). L’anthropologie féodale a foi que les vertus
du père passent au fils. C’est même un facteur de stabilité pour le seigneur, le fief sera bien
entretenu. Dès lors que héréditaire, le Seigneur perd le recrutement de ses vassaux.

À partir de l’hérédité directe, va se développer plus tard une hérédité en ligne collatérale, (mort de
la lignée directe) le fief reste dans la famille passe au frère, neveu etc..
La généralisation de l’hérédité amène des pbs nouveaux, il se peut que l’héritier d’un fief soit
mineur, se met alors en place un mécanisme de garde du fief = tutelle pour le vassal mineur.
Le S peut prendre le fief pdt la minorité ou + généralement la garde va être assurée par un
parent, un oncle, qui en âge de rendre le service du fief. Dans ce cas le gardien va rendre
l’hommage pour la période où il tient le fief.

Quand l’hérédité du fief s’élargie aux collatéraux, le seigneur va généralement percevoir une
redevance car c’est moins naturel comme succession = un « droit de relief », le seigneur va se
faire payer.

-> Si plusieurs fils à la mort du Vassal : plusieurs systèmes


° L’ensemble des fils succèdent au fief, soit démembré, soit sorte d’indivision on va parle de
« parage » (aîné responsable des redevances) de « frérage » (entre tous les frères et sœurs), vassal
collectif. Des fois fraction qui devient trop petites. Alors recours au choix d’un seul héritier et
c’est l’aîné.

° S’ il y a des garçons et fils, le mâle est tjrs présumé l’aîné, dans une logique de répartition
sexuée du travail social, dans ce monde là comme dans certaines sociétés du monde social
aujourd'hui, certaine activités réserves aux hommes et certaines aux femmes. Même si il est +
jeune.

° en revanche quand il y a que des filles pas impossible que la fille succède, alors par exemple
service militaire rendu par son époux. Risque : c’est que le fief change de lignage. Droit
successoral des fief, pour éviter que par les filles, les fiefs changent de lignage.

Exemple : XIIe s Aliénor d’Aquitaine, a succédé a son père pour immenses possession de son
père, une des + grands puissances d’Europe. Elle a été reine de France puis reine
d’Angleterre.

Toutes éléments minorités droit d’ainesse, exclusion des filles, vont peu à peu constituer le droit des
constitue peu à meula noblesse (matière matrimoniale, successorale), avec un droit propre.

B. L’apparition de l’aliénabilité.

Aliéner (alienus autre): faire passer à autrui, donner ou vendre. L’aliénabilité des efs c’est qu’il
vont entrer dans le commerce, on va pouvoir vendre le ef, le régime du ef se rapproche de la
propriété du V prend de l’ampleur. Le domaine éminent devient de + en + le centre de gravité le
domaine utile apparaissant de - en - justi é.

Aliénabilité, en contradiction agrante avec dimension personnel de la relation seigneurial et V.


Le seigneur ne choisit plus tous ses vassaux. Le ef (élément personnel) a complètement pris le
pas dans sur l’élément personnel dans la relation. Le reél/matériel a pris le pas sur l’émettent
personnel

L’aliénabilité des efs va être corollaire de l’appauvrissement du seigneur, les S vont autoriser des
ventes de ef pcq ils perçoivent des redevances en particulier avec le mouvement des
croisades, et bcp besoin d’argent.
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Au départ la vente des efs ne se fait qu’avec un consentement express des seigneurs, et de +
en + le seigneur sera contraint d’accepter n’importe qui dès lors qu’il perçoit des redevances.
Un V va se dévêtir du ef, et le seigneur va être payer pour investir le nv V, l’acquéreur.
Ces taxes perçues par le S en changeant de V quant il y a vente, sont svt appelées « Quinte » et
« requinte » car ce sont des taxe du 5ème, le seigneur perçoit 20% du montant de la vente.

Dès lors que le seigneur perçoit 20% de la vente, dès lors qu’il y a des frais de mutations, on
déclare un faux prix, minoré, vole au seigneur pour ne pas avoir de taxes. C’est ce qu’on appelle le
« le retrait seigneurial » (équivalent d’un droit de présemption en faveur du sc aujourd’hui) : une
possibilité pour le seigneur de se substituer à l’acquéreur. C’est un moyen de déjouer les
dissimulation du vrai prix. Le droit de retrait un moyen de déjouer les dissimulation du vrai prix.

La famille dispose aussi possibilité de retrait, par « la loi de retrait lignagé », cousin, oncle,
peuvent se substituer à l’acquéreur pour que le bien reste dans la famille. Une autre branche peut
racheter le ef.

Au fur et à mesure que les ef vont pouvoir se vendre et s’acheter, ils deviennent des biens
comme les autres, des nouveaux venus vont les acheter, les efs sortent du milieu militaire de
l’élite militaire, les nouveaux riches sont les bourgeois, marchands, vont acheter des efs à la
campagne. Il ne sont pas noble, ne peuvent pas rendre le service militaire. Quand un roturier fait
acquisition du ef, on va lui faire payer un droit spéci que « droit de franc ef » par
compensation au service militaire qu’il payent au seigneur, parce qu’il ne peuvent pas faire le
service militaire, ne sont pas des pros. Le droit de franc ef nit par être donné complètement
au roi, il donne l’autorisation à un roturier d’acheter un ef.

Avec le droit de franc ef, on est arrivé à quelque chose de ef sans vassalité, ce qui au départ était
une relation d’homme à homme dans le cadre d’un service militaire est devenu une vente de
biens immobilier décoléré de toute forme de service

Le V peut aussi avoir dédommagement au seigneur si il diminue la valeur du ef, par ex : un V


qui abolirait le servage dans son ef, c’est une raison pour laquelle le servage a mis du temps à
disparaître

Section III. La seigneurie

Fief = seigneurie envisagé de manière différente. Seigneurie (relations du pouvoir à l'intérieur du


fief).
Celui qui reçoit le fief c’est le vassal. Vassal mais envisagé sous un autre angle il est seigneur.

On ne parle plus de l’élite militaire.


On parle de la seigneurie, on descend socialement.
Le château et les terres alentours ce sont les terres donnés par le seigneur au vassal mais mtn
si on regarde les relations de pouvoir à l'intérieur du fief, c'est une seigneurie.
Dans la relation féodo-vassalique celui qui reçoit le fief c'est le vassal. Si la seigneurie c'est le
fief, le vassal c'est le seigneur.

Le seigneur dans la seigneurie, on l’appelle « seigneur territorial » « seigneur justicier »


« banal » par opposition au seigneur de la relation seigneurio-vassalique.
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Quand apparaît le mot féodalité au XVII s c’est le mécanisme seigneurial, fonctionnement de la


seigneurie. Rapports d’obligations, outils de pouvoir avec bcp analogie avec élite militaire, la
différence est qu’il n’y a plus de finalité militaire, c’est exclusivement économique.

Dans sa dimension foncière, d’économie rurale, les cadres de la seigneurie existent depuis le
Bas-Empire. Mais s’ajoute une dimension administrative avec la période féodale.

I. Les prérogatives du seigneur banal

A. Le ban seigneurial.

Cette notion de ban est d’origine franque, outil mental qui vient des francs. À l’époque franque on
le définit généralement comme le pouvoir d’ordonner, de contraindre et de punir. Désigner dans le
vol Frans, mot utiliser pour designer le pouvoir du chef de guerre. C’est ce terme là qui va passer
au seigneur dans la seigneurie, au seigneur banal.

(Ce terme à laissé des traces dans notre voc juridique (quasi on se marie on publie des bans). Dire
de quelque’un qu’il est « fort ban » = hors la loi, celui qui n’est plus protégé par le droit.
« banlieue » où influence du pouvoir de la ville)

Quand un seigneur « lève le ban » c’est lever les vassaux, il mobilise ses vassaux, il peut même
mobiliser les vassaux de ses vassaux (ce qui a donné en français l’arrière ban). Cette notion
renvoie à des prérogatives de puissance publique, y compris avec une fonction normative.
Le seigneur banal peut fixer des règles. Dans la seigneurie, il peut exercer d’autre attributions
qui sont des monopoles régaliens (càd pour nous des prérogatives de la souveraineté) -> il peut
battre monnaie (frapper des pièces, or, argent)

On a des bilans qui ne correspondent plus à des catégories de publique ou privée, alors on va avoir
le pouvoir banal, qui sont des sources de revenus.

Mais le pouvoir banal, pas que des prérogatives publiques. Prérogatives qui dérives
directement du contrôle de la terre, du domaine foncier, y compris le fait de rendre la justice
entre les paysans, le maître du domaine règle conflits entre paysans.

On a des mélanges qui ne correspondent plus à des catégories de publique ou privée, alors on va
avoir le pouvoir banal, le seigneur vont considérer que le droit pénal -> sont des sources de
revenus. Les prérogatives banales vont être utilisées par les seigneurs pour se procurer de l’argent.
Ainsi en bâti ce que l'on appelle « banalités ». Le seigneur va faire construire par exemple dans
la seigneurie, un moulin, un pressoir, équipements collectif, il investi. Et chaque fois que les
paysans de la seigneurie utilise le four, le moulin, le seigneur perçoit de l’argent. Pour
conserver ce revenu, va interdire la construction d’un autre moulin, four etc. Les banalités peuvent
s’étendraient aux animaux reproducteurs.

En vertu de son pouvoir de ban, il détermine aussi les grandes échéances du calendrier agricole,
la date des moissons, et vendanges (ban des vendanges), décision du seigneur par laquelle il fixe
une date de la vie agricole. Tant qu’il a pas donné l’autorisation de faire la vendange, il peut
l’utiliser, pas de concurrence. Il décide de la date de commercialisation du vin de l’année« ban
vin », lui peut faire ses stocks. Il créer des opportunités économiques dont ils bénéficie.
B. La justice seigneuriale (ou banale).

Ne faut pas confondre cette justice que le seigneur rend dans la seigneurie avec celle
du seigneur qui rend avec conflits et ses vassaux.
Ici il s’agit de la justice qui découle à la fois d’un démembrement des prérogatives de
services publiques et d’un mécanisme spontané qui dérivent de la maîtrise de la terre, la
justice foncière.

La justice banal est exercé généralement par un subordonné du seigneur (pas par les
pairs) jugement avec une personne d’un autre ordre social. Ce sont les « Prévôt » (nord de la
Fr) « viguier » (dans le midi) « bayle » (midi), traduit aussi une professionalisation du
droit.

On distingue des niveaux dans justice seigneuriale. ° la haute justice : affaire dont sanction
est corporelle, affaires importantes, crime de sang. ° basse justice : affaire moindre, clôture.

Quand un seigneur concède un fief à V, il peut lui concéder la basse justice et se


concéder la haute justice. La haute justice est prestigieuse mais ne rapporte rien car
crime du sang.
Alors que la basse justice, amendes peut constituer une source de revenu, avec le
développement de la hiérarchie féodale, on verra apparaître une moyenne justice
démembrée de la haute justice au XIII e s.

Rendre la justice à cette époque : maintenir ou rétablir la paix et restaurer l’équilibre social.
Mais comme les seigneurs envisage la justice pour les revenus qu'ils en tire, les justices
seigneuriales se déconsidèrent progressivement, laisse ainsi le champ libre à la
restauration de la justice royale.

II. La condition des terres et des personnes dans la seigneurie banale

A. La condition des terres.

Dans la seigneurie banale on distingue schématiquement 3 statuts possible pour la terre :

° La réserve seigneuriale : ce dont le seigneur s’occupe directement dans son château, mais il
peut s’agir aussi de terres agricoles que le seigneur exploite directement , soit avec des salariés
c'est-à-dire des ouvriers agricoles donc des valets, soit eu ayant recours à la corvée . Cette
corvée peut servir à exploiter des terres directement pour le seigneur.

On retrouve aussi dans la réserve seigneuriale des terres non cultivées mais d’un grand rapport
très intéressant économique, lac, étang, poissons, source de revenus essentiellement. C’est aussi le
cas des forets, source capitale pour le bois de construction, amusé aussi comme source d’énergie,
pour manger : blé et bois landes, prairies. Toutes ces terres non cultivées, espaces parfois un peu
indéfinies, objet de tensions entre les communautés rurales (revendiquant des droits d’usages) et
les seigneur (dis que c'est à lui et qu'il peut le vendre). Ces biens non cultivés -> enjeux eco et objet
de tension entre seigneurs et communautés rurales.

Aussi des lieux, où la chasse à une très forte dimension sociale, entraînement à la guerre, la chasse
au gros gibier va devenir une prérogative seigneuriale, un signe de noblesse.

° Les tenures : terres qui sont tenues du seigneur, deux sortes de tenures,
° tenures nominieres = fiefs
° tenures roturières = terres tenues du seigneur de la seigneurie par les paysans afin qui les
exploitent, qu’on appelle également les « censives » (synonyme). On retrouve l'articulation du
domaine éminent et domaine utile pour penser les tenures roturières . Le seigneur de la
seigneurie conserve le domaine éminent sur les tenures et le paysan a lui le domaine utile.

-> La différence avec le fief et roturiers : le lien est purement économique il n'est pas doublé
d'un lien personnel.

La tenure roturière, supposons que c'est un domaine utile celui des paysans, la « saisine » du
paysan sur la terre constitue dans l’exploitation de la terre . La saisine du seigneur du domaine
éminent de la tenure roturière c'est le fait de recevoir un certain nombre de prestations,
« redevances en travail », « la corvée » : les paysans doivent travailler gratuitement pour le
seigneur (par exemple entretien du château, curer les fossés).

« Redevances en nature » : sont appelées parfois « champart » -> fraction de la récolte, signifie
la part du champs (sur 10 bottes de blé une qui est donnée au seigneur par exemple).

Il peut y avoir des ° « redevances en argent » le « cens », a donner le terme de « censive » :


signifie la tenure qui doit le sens). Le « cens » peut être faible, pas bcp, valeur diminue mais le cens
a dimension symbolique, payer le cens c’est reconnaître qu’on tient la terre du seigneur.
Les terres paysanne deviennent très facilement héréditaire et aliénables, la patrimonialité des
censives s’est appliqué très rapidement, moyennant les droits de mutation en cas de vente,
celui qui à la tenure le paysan doit payer au seigneur des droit de ventes (droits de mutation
dans la vente).

° Les « alleux » ce sont des terres sur lesquels le seigneur exerce que des prérogatives de
puissances publique, des terres que les paysans ne tiennent pas du seigneur, ils obéissent à la
justice seigneuriale, doivent respecter le ban seigneurial, mais pas de cens à payer, pas de
corvée à rendre dans les alleux. -> Alleux : on les voit très peu dans la documentation.
Suivant les régions les alleux sont nombreux dans le midi « nul seigneur sans titre » , c’est au
seigneur d’apporter la preuve que la terre est tenu de lui. Dans d'autres régions ouest en Bretagne en
Normandie « nul terre sans seigneur », l’alleux n’existe pas.

B. La condition des personnes.

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