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Institutions juridictionnelles : cours 3 : L’organisation juridictionnelle

dans la Constitution luxembourgeoise.


Au Lux, justice est mis sur un pied d’égalité (pas comme en France) ; garantie constitutionnelle de
l’indépendance.

La justice est un pouvoir >> Constitution

Art. 49 « La justice est rendue au nom du Grand-Duc par les cours et tribunaux. Les arrêts et
jugements sont exécutés au nom du Grand-Duc ».

Article 13 porte sur le principe du juge naturel -> « Nul ne peut être distrait contre son gré du juge
que la loi lui assigne » -> principe de compétence de juridiction.

Chapitre VI. - De la Justice :

Article 88 : Les audiences des tribunaux sont publiques, à moins que cette publicité ne soit
dangereuse pour l’ordre ou les mœurs, et, dans ce cas, le tribunal le déclare par un jugement ». ->
principe de publicité (on est censé connaitre la loi, question d’accessibilité du droit, de transparence,
idée que si on peut accéder au droit, on peut contrôler les procédures devant les juridictions)

Art. 89. : Tout jugement est motivé Il est prononcé en audience publique ». -> principe de
motivation ; permet l’exercice des voies de recours (souvent défaut de motivation qui est invoqué),
permet de contrôler le raisonnement du juge et donc conserver la transparence -> garantie de bonne
justice.

Un bon juge est un juge impartial

Articles sur l’organisation des juridictions :

Art. 87. Il est pourvu par une loi à l’organisation d’une Cour supérieure de justice . -> cour supérieure
de justice

Art. 90. Les juges de paix et les juges des tribunaux sont directement nommé s par le Grand-Duc - Les
conseillers de la Cour et les présidents et vice - présidents des tribunaux d’arrondissement sont
nommé s par le Grand-Duc, sur l’avis de la Cour supérieure de justice -> juges de paix et juges des
tribunaux ; juges sont directement nommés par le GD (niveau impartialité, plutôt moyen)

Art. 91. Les juges de paix, les juges des tribunaux d’arrondissement et les conseillers de la Cour sont
inamovibles - Aucun d’eux ne peut être privé de sa place ni être suspendu que par un jugement - Le
déplacement d’un de ces juges ne peut avoir lieu que par une nomination nouvelle et de son
consentement
Toutefois, en cas d’infirmité ou d’inconduite, il peut être suspendu, révoqué ou déplacé, suivant les
conditions déterminées par la loi. -> Juges de paix et juges des tribunaux

Art. 95ter -> Cour Constitutionnelle

Art. 95. Les cours et tribunaux n’appliquent les arrêtés et règlements généraux et locaux qu’autant
qu’ils sont conformes aux lois - La Cour supérieure de justice réglera les confits d’attribution d’après
le mode déterminé par la loi .

«Art. 95bis.

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(1) Le contentieux administratif est du ressort du tribunal administratif et de la Cour administrative
Ces juridictions connaissent du contentieux social dans les cas et sous les conditions à déterminer par
la loi

(2) La loi peut créer d’autres juridictions administratives

(3) La Cour administrative constitue la juridiction suprême de l’ordre administratif

(4) Les attributions et l’organisation des juridictions administratives sont réglées par la loi

(5) Les magistrats de la Cour administrative et du tribunal administratif sont nommés par le Grand -
Duc La nomination des membres de la Cour administrative ainsi que des président et vice -présidents
du tribunal administratif se fait, sauf en ce qui concerne les premières nominations, sur avis de la
Cour administrative.

(6) Les dispositions des articles 91, 92 et 93 sont applicables aux membres de la Cour administrative
et du tribunal administratif ».

-> nomination des juges doit ê réformé (projet de constitution) -> pour permettre moins de
dépendance avec l’exécutif ; création d’un conseil qui permettrait une plus grande indépendance
concernant la désignation des juges.

Les juges son inamovibles (art 91).

Art. 92. Les traitements des membres de l’ordre judiciaire sont fixés par la loi .

Art. 93. Sauf les cas d’exception prévus par la loi, aucun juge ne peut accepter du Gouvernement des
fonctions salariées, à moins qu’il ne les exerce gratuitement, sans préjudice toutefois aux cas
d’incompatibilité déterminés par la loi.

Art 95ter

Article 6 Convention européenne des droits de l’homme : pouvoir indépendants ; dualisme des
ordres juridictionnels au Luxembourg

La justice : un pouvoir indépendant

L’indépendance et l’impartialité du pouvoir judiciaire est un pré requis absolu pour qu’il y ait « un
juge ». droit au bon juge (qualité d’indépendance et d’impartialité du juge)

- Indépendance = statut par rapport aux autres pouvoirs : séparation des pouvoirs,
indépendance des autres pouvoirs, absence de lien de dépendance juridique ou factuelle
entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif et législatif.
L’indépendance interne selon la CEDH = pression hiérarchique au sein d’une juridiction ;
article 13 de la constitution (principe du juge naturel) = vu comme risque pour cette
dépendance interne en France mais au Lux, très forte.

- Impartialité = vertu par rapport aux parties ou à l’affaire.


Le juge va ê partial si il a des liens familiaux avec une partie.
Au Luxembourg, cela est compliqué car peu de juges et d’avocats donc forcément on peut se
connaitre.

- La partialité peut ê fonctionnelle et les deux notions sont souvent traitées l’une avec l’autre.

Partie 1 : Un statut : l’indépendance du juge.

2
CEDH 28 juin 1984 Campbell et Fell c. Royaume-Uni: Le principe d'indépendance signifie que le juge
ne doit pas avoir de lien juridique avec un autre pouvoir de l'Etat. -> presque impossible (GD nomme
les juges, traitement des magistrats régulé par la loi, justice rendue au nom du DG).

§ 3. - De la Justice Art. 49. La justice est rendue au nom du Grand-Duc par les cours et tribunaux Les
arrêts et jugements sont exécutés au nom du Grand-Duc.

Ê indépendant c’est pouvoir prendre une décision sans interférence du pouvoir législatif ou exécutif
-> condition pour avoir confiance en les tribunaux ; dépendance au pouvoir exécutif se passe plus
souvent qu’avec le pouvoir législatif.

1. L’indépendance statuaire et fonctionnelle

➔ L’indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif :

Garantie d’indépendance selon la CEDH 22 juin 1989 Langborger c. Suède

« pour établir si un organe peut passer pour “indépendant”, il échet de prendre en compte,
notamment, le mode de désignation et la durée du mandat de ses membres, l’existence d’une
protection contre les pressions extérieures et le point de savoir s’il y a ou non apparence
d’indépendance ».

Critères de l’indépendance des institutions juridictionnelles selon la CEDH.

- Le mode de désignation des juges ne doit pas être laissé à la discrétion des membres du
pouvoir exécutif.
- La durée des mandats des membres du tribunal, plus ils sont courts, plus il est exigé par la
cour que l'inamovibilité des membres du tribunal soit certaine.
- L'existence de garanties contre les pressions extérieures : le statut légal des juges doit
comporter une interdiction des membres de l'exécutif de donner des ordres ou instructions.
- L'apparence ou non d'indépendance : la justice ne doit pas seulement être rendu mais l'on
doit voir également que la justice est rendue.

Ces critères ne sont pas cumulatifs, ils sont appréciés au cas par cas par la CEDH.

En reprenant notre constitution :

- Le mode de désignation : Article 90 de la Constitution « Les juges de paix et les juges des
tribunaux sont directement nommés par le Grand-Duc. Les conseillers de la Cour et les
présidents et vice-présidents des tribunaux d’arrondissement sont nommés par le Grand-
Duc, sur l’avis de la Cour supérieure de justice ».
Intervention du pouvoir politique dans la désignation des juges n’affecte pas nécessairement
leur indépendance, ne pose pas problème si ce mode de désignation est assorti d’autres
garanties comme l’inamovibilité. -> le GD ne peut pas nommer n’importe qui.
La CEPERG est un organe de la Cour européenne des droits de l’H, elle a donné un mode de
désignation qui ne dépend pas du pouvoir exécutif.
o L’inamovibilité est un exemple de garanties qui suffit à garantir l’indépendance des
magistrats (malgré mode de désignation).
o Impossibilité de peser sur les juges pendant leurs fonctions judiciaires.
L’indépendance des tribunaux s’exprime surtout par l’absence de tout lien
hiérarchique ou institutionnel entre les juges et le pouvoir exécutif.

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Elle se traduit par l’impossibilité juridique d’adresser aux magistrats des instructions
ou même de simples recommandations.
Cas CEDH 6 novembre 2002 Sovtransavto Holding c. Ukraine.
o Le pouvoir exécutif ne peut donner des ordres aux magistrats mais dans la procédure
pénale, le procureur/le parquet pourrait ê considéré comme qqn qui reçoit des
ordres du pouvoir exécutif. Article 19 Code procédure pénale : Le ministre de la
Justice peut dénoncer au procureur général d'Etat les infractions à la loi pénale dont
il a connaissance, lui enjoindre d'engager des poursuites ou de saisir la juridiction
compétente de telles réquisitions écrites que le ministre juge opportunes. -> droit
donné à l’exécutif de donner des ordres au procureur (mais cette disposition n’a
jamais été utilisée) -> ne pose pas de problème car le ministère public n’est pas un
juge puisqu’il est sous la dépendance de l’exécutif.

Projet de loi portant organisation du Conseil suprême de la justice/ Conseil national


de justice

Projet de réforme constitutionnelle

2. Indépendance matérielle ?

Quid de l’indépendance vis-à-vis du pouvoir législatif ?

Art. 92. Les traitements des membres de l’ordre judiciaire sont fixés par la loi. -> indépendance
financière

Article 93 de la Constitution « Sauf les cas d’exception prévus par la loi, aucun juge ne peut accepter
du Gouvernement des fonctions salariées, à moins qu’il ne les exerce gratuitement, sans préjudice
toutefois aux cas d’incompatibilité déterminés par la loi ».

Le fait que le parlement vote une baisse des salaires des traitement des magistrats pourraient ê une
atteinte à l’indépendance des juges.

En droit pénal, ce n’est pas possible car principe de légalité des délits et des peines (article 7) ; on ne
peut pas créer des infractions pour incriminer une personne.

Civil = problème des validations législatives


Pour éviter l'annulation d'un texte réglementaire, ou d'un acte administratif, ou beaucoup plus
souvent encore pour priver d'effet l'annulation prononcée, le gouvernement demande au Parlement
de les valider par une loi qui s’impose au juge.
Ex : le législateur peut créer une loi pour rendre le contrôle d’actes administratifs constitutionnel.

CEDH 9 décembre 1994, Raffineries grecques Stran et Stratis Andreadis c. Grèce

Le principe de la prééminence du droit et la notion de procès équitable consacrés par l’article 6


s’opposent à toute ingérence du pouvoir législatif dans l’administration de la justice dans le but
d’influer sur le dénouement judiciaire d’un litige.

En cas d’atteinte à l’indépendance d’une juridiction, la CEDH pourra ê saisie (dans des conditions
particulières).

Partie 2 : Une vertu : l’impartialité du juge.

A. La notion d’impartialité

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Le juge a fait un pré-jugement (quand on a déjà connu l’affaire d’une certaine manière -> manque de
neutralité) ou il a un préjugé.

C.E.D.H., 1er octobre 1982, Piersack c. Belgique.

La Cour distingue donc entre une démarche subjective, essayant de déterminer ce que tel juge
pensait dans son for intérieur ou quel était son intérêt dans une affaire particulière, et une démarche
objective amenant à rechercher si le juge offrait des garanties suffisantes pour exclure à cet égard
tout doute légitime.

Partialité objective -> partialité fonctionnelle = Préjugement (celle qui nous intéresse au Lux)

Partialité subjective -> partialité personnelle = Préjugé

1. L’impartialité fonctionnelle

Cumul des fonctions dans une même procédure (condamné par la CEDH)

Cumul des fonctions consultatives et juridictionnelles qui ont conduit à la condamnation du


Luxembourg dans l’affaire Procola (CEDH 28 septembre 1995). -> question de quotas laitiers. Le CE
informe et est consulté par le gouv. Il rédige une loi rendant le règlement rétroactif. Procola attaque
la légalité du règlement grand-ducal devant le CE. Avant, le CE était la juridiction de contrôle des
actes administratifs + organe consultatifs.

4 des 5membres composant le comité du contentieux avaient auparavant siégé dans la formation
consultative du Conseil d'Etat qui avait donné un avis sur le projet de règlement grand-ducal du 7
juillet 1987 et rédigé un projet de loi rendant ce règlement rétroactif. -> Procola a été débouté
évidemment.

La CEDH a été saisie et elle a statuer sur la question de constitutionnalité du droit luxembourgeois
par rapport à l’article 6 de la CEDH sur l’indépendance et l’impartialité.

Eu égard à l'attitude qu'ils avaient antérieurement adoptée, notamment à l'occasion de la rédaction


de la lettre adressée le 24 juin 1987 par le président du Conseil d'Etat au président du
gouvernement, les juges du comité du contentieux n'auraient pu en toute sérénité connaître de la
question qui leur avait été soumise, celle de la légalité de l'application rétroactive des arrêtés
ministériels du 21 septembre 1987. En l'occurrence, il y aurait manque d'impartialité tant objective
que subjective.

45. La Cour constate qu'il y a eu confusion, dans le chef de quatre conseillers d'Etat, de fonctions
consultatives et de fonctions juridictionnelles. Dans le cadre d'une institution telle que le Conseil
d'Etat luxembourgeois, le seul fait que certaines personnes exercent successivement, à propos des
mêmes décisions, les deux types de fonctions est de nature à mettre en cause l'impartialité
structurelle de ladite institution. -> ce qu’elle condamne c’est le fonctionnement même de
l’institution.

En l'espèce, Procola a pu légitimement craindre que les membres du comité du contentieux ne se


sentissent liés par l'avis donné précédemment. Ce simple doute, aussi peu justifié soit-il, suffit à
altérer l'impartialité du tribunal en question, ce qui dispense la Cour d'examiner les autres aspects du
grief. -> le Luxembourg a été condamné ; il aurait pu ne rien faire du tout, ou créer des sections
différentes au sein du CE mais non, le Luxembourg a créer un tribunal administratif et une cour
administrative (tjrs existé une dualité des ordres juridictionnel au Lux : judiciaire et administratif) ->
art 95bis de la Constitution.

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Partie 3 : La dualité des ordres ou dualisme juridictionnel

Cette condamnation a conduit en 1996 à la création des juridictions administratives par la réforme
constitutionnelle du 12 juillet 1996 et une loi organique du 7 novembre 1996. Les juridictions
administratives reprennent la fonction juridictionnelle du Conseil d'Etat dont la compétence a ainsi
été réduite à sa fonction consultative.

La Constitution consacre l’existence de deux ordres de juridictions.

- Elle traite dans les articles issus de sa rédaction originaire des « tribunaux », parmi lesquels il
faut ranger les tribunaux de paix, les tribunaux d'arrondissement et la Cour supérieure de
justice (articles 84 à 91). L'article 92 finit par mentionner explicitement « l'ordre judiciaire ».
- L' article 95bis issu d'une réforme de 1996 crée les juridictions administratives (le tribunal
administratif et la Cour administrative) comme formant « 1' ordre administratif».

La dualité des ordres de juridiction consiste en l’existence de deux juridictions séparées : l’ordre
administratif et l’ordre judiciaire.

Le dualisme juridictionnel a TOUJOURS existé au Luxembourg MAIS la révision constitutionnelle du


12 juillet 1996 a remplacé la section contentieuse du CE par le Tribunal et la Cour administrative.

L’existence de ces deux ordres de juridiction distincts est en France le produit de l’histoire, fruit de la
volonté d’empêcher le juge judiciaire de s’immiscer dans les questions de l’administration.

Loi des 16 et 24 août 1790, « les fonctions judiciaires sont distinctes et demeureront toujours
séparées des fonctions administratives. Les juges ne pourront, à peine de forfaiture, troubler, de
quelque manière que ce soit, les opérations des corps administratifs, ni citer devant eux les
administrateurs pour raison de leurs fonctions » (titre II, art. 13).

Dualité de juridictions (toujours été présent):

- L'ordre judiciaire comprend 3 Justices de Paix, 2 Tribunaux d'arrondissement, 1 Cour d'appel


et 1 Cour de cassation = CSJ.
Tant les juges (magistrats du siège) que les substituts ou procureurs (magistrature debout)
font partie de cet ordre.
- L'ordre administratif comprend 1 Tribunal administratif et 1 Cour administrative. Ces
juridictions tranchent les litiges de nature administrative et fiscale (impôts directs). -> 1996 :
création des juridictions administratives

+Cour constitutionnelle (article 95ter Constitution) -> voir slide 100 ; p 13 power point

Qu’est-ce qui justifie le fait qu’on ait des juridictions administratives ?

Un litige administratif est un litige qui concerne les actes administratifs. Ce n’est pas un contentieux
entre 2 parties.

Conflits d’attribution et exception d’illégalité

Art. 95 Constitution: Les cours et tribunaux n’appliquent les arrêtés et règlements généraux et locaux
qu’autant qu’ils sont conformes aux lois. - La Cour supérieure de justice réglera les conflits
d’attribution d’après le mode déterminé par la loi.

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Les juridictions administratives ne sont compétentes que pour connaitre de la légalité des actes
administratifs. La responsabilité d’Etat ne relève pas de l’ordre administratif mais de l’ordre
judiciaire. Il peut effectivement y avoir des conflits d’attribution (tribunal des conflits en France)

Difficultés qui pourraient survenir ?

- Quand on a plusieurs juridictions, on ne sait pas devant laquelle aller.


- Il y a un risque de conflit d’attribution : positif si les 2 ordres juridiques se déclarent
compétents ou négatif si les 2 ordres juridictionnels se déclarent sans pouvoirs. Au Lux, les
juridictions administratives ne portent que sur les actes administratifs.

Projet de loi qui voudrait donner compétence à la cour constitutionnelle pour prévenir d’éventuels
conflits d’attribution. Si une juridiction a une hésitation sur sa compétence, elle pourra soulever la
cour constitutionnelle.

L’exception d’illégalité = cour et tribunaux ne sont pas tenu d’appliquer un règlement grand-ducal est
illégal. On va agir contre cet acte administratif au tribunal administratif. Attention aux délais ! sinon
on ira au tribunal d’arrondissement et déclarera le règlement inapplicable mais la décision n’aura
aucun effet sur le règlement en lui-même. => par voie d’exception (voie normale si à la cour
constitutionnelle).

Arrêt Procola : Cour européenne des droits de l’Homme a incité à une réforme constitutionnelle
qui a mis en place 2 juridictions administratives qui ont repris la compétence du Conseil d’Etat (qui
n’est plus un organe juridictionnel).

La Cour constitutionnelle :

- Elle chapaute l’ensemble des juridictions.


- Peut être saisie par n’importe quelle juridiction (judiciaire ou administrative).
- Figure tout en haut sur le schéma mais n’a pas de pouvoir hiérarchique.
- C’est une nouveauté de la réforme de 1996.
- Elle statue par voie d’arrêt, sur la constitution. Elle a des attributions très restreintes
comparés aux autres cours constitutionnelles du monde.
- Elle est saisie à titre préjudiciel, par n’importe quelle juridiction.
- Objet très précis et restreint : elle statue par voir d’arrêt sur la conformité des lois à la
constitution.

La Constitution consacre l’existence de deux ordres de juridictions.

- Elle traite dans les articles issus de sa rédaction originaire des « tribunaux », parmi lesquels il
faut ranger les tribunaux de paix, les tribunaux d'arrondissement et la Cour supérieure de
justice (articles 84 a 91). L'article 92 finit par mentionner explicitement « l'ordre judiciaire ».
- L' article 95bis issu d'une réforme de 1996 crée les juridictions administratives (le tribunal
administratif et la Cour administrative) comme formant « 1' ordre administratif»

Le rôle de la Cour constitutionnelle :

Art. 95ter. Constitution

- (1) La Cour Constitutionnelle statue, par voie d’arrêt, sur la conformité des lois à la
Constitution

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- (2) La Cour Constitutionnelle est saisie, à titre préjudiciel, suivant les modalités à déterminer
par la loi, par toute juridiction pour statuer sur la conformité des lois, à l’exception des lois
portant approbation de traités, à la Constitution
- (3) La Cour Constitutionnelle est composée du Président de la Cour Supérieure de Justice, du
Président de la Cour administrative, de deux conseillers à la Cour de Cassation et de cinq
magistrats nommés par le Grand-Duc, sur l’avis conjoint de la Cour Supérieure de Justice et
de la Cour administrative Les dispositions des articles 91, 92 et 93 leur sont applicables La
Cour Constitutionnelle comprend une chambre siégeant au nombre de cinq magistrats
- (4) L’organisation de la Cour Constitutionnelle et la manière d’exercer ses attributions sont
réglées par la loi ».

1. Présentation de la Cour constitutionnelle.

Loi du 27 juillet 1997 portant organisation de la Cour Constitutionnelle > Loi du 6 décembre 2019
portant modification de la loi du 27 juillet 1997 portant organisation de la Cour Constitutionnelle.
(Voir power point)

Composition de la Cour : article 3. Loi de 2019 créé des suppléants car problème d’indépendance
puisque le président et le vice-président ont des fonctions dans le système juridictionnel.

Art 2 : on exclut les lois qui portent approbation à celle des traités car il relève du droit
international.

Procédure préjudicielle uniquement (comme la CJE) :

- Au cas où une partie soulève une question relative à la conformité d’une loi à la Constitution,
devant une juridiction de l’ordre judiciaire ou administratif, celle-ci doit saisir la Cour
constitutionnelle si elle juge que la question soulevée est nécessaire à la solution du litige.
- Il n’existe pas de recours direct pour les justiciables. La Cour constitutionnelle exerce un
contrôle concret a posteriori et est saisie par voie préjudicielle, tandis que le CE exerce un
contrôle a priori dans le cadre de ses attributions consultatives.

Article 6 : pour la CJUE, est-ce que toutes les cours sont tenues de saisir la CJUE ? non, toutes les
juridictions peuvent soulever une question préjudicielle devant la CJUE mais ce n’est pas
obligatoire. Contrairement, « lorsqu’une partie soulève une question relative à la conformité
d'une loi à la Constitution devant une juridiction de l'ordre judiciaire ou de l'ordre administratif,
celle-ci est tenue de saisir la Cour Constitutionnelle ». Excepté dans certains cas déterminé dans
l’article 6.

Le juge va soulever d’office, sans que les parties le demandent, une question préjudicielle s’il
juge que cela est nécessaire.

C’est une partie qui demande mais c’est la juridiction qui pose la question préjudicielle.

Art 7 : Lors de cette procédure de question préjudicielle, tous les délais de procédures, y compris
les délais de prescriptions vont être suspendus. C’est par une décision que la question
préjudicielle est posée ; question doit ê dans le dispositif du jugement, sur els dispositions sur
lesquelles elle porte.

Art 10 : Ensuite, il y a une véritable procédure devant la cour constitutionnelle. Les parties vont
avoir un délais de 30 jours pour déposer des conclusions écrites au greffe de la cour
constitutionnelle. C’est elle qui renvoie els conclusions à la partie adverse. Des conclusions

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additionnelles peuvent être apportées puis 30 jours après, il y a une audience publique dans
laquelle les deux parties vont plaider (plaidoirie des parties + rapport du conseiller-rapporteur).

Les parties au litige, deviennent parties devant la Cour constitutionnelle.

Art 14 -15 : La Cour constitutionnelle rend un arrêt motivé (dans les 2 mois après la clôture des
débats). L’arrêt est rendu à la juridiction qui a posé la question (copie certifiée et originale).

Effets des arrêts :

- publication au Mémorial
- Modification art 95 TER C. const; la loi inconstitutionnelle n’est plus en vigueur:
(6) Les dispositions des lois déclarées non conformes à la Constitution par un arrêt de la
Cour Constitutionnelle cessent d’avoir un effet juridique le lendemain de la publication de
cet arrêt dans les formes prévues pour la loi, à moins que la Cour Constitutionnelle n’ait
ordonné un autre délai . La Cour Constitutionnelle détermine les conditions et limites dans
lesquelles les effets que la disposition a produits sont susceptibles d’être remis en cause. ->
fondamental et il est venu corriger une faiblesse de la Cour constitutionnelle car jusqu’à
2019, les arrêts de cette cour étaient de portée limitée. C’était au législateur de tirer les
conséquences de ces arrêts, sinon, ils restaient en vigueur mais non applicables.

Un contrôle a posteriori à la fois abstrait et ponctuel :

- A posteriori : Il coexiste au surplus avec un contrôle exercé a priori par le Conseil d’Etat
lequel n’est cependant pas de nature préventive car les avis du Conseil ne lient pas la
Chambre des députés. -> après la publication des lois
- Abstrait : la Cour s’interdit « l’examen de tout moyen de forme ou de fond tenant au procès
originaire » et se tient à la seule question – abstraite – de la conformité d’une loi à la
Constitution . -> se prononce sur la conformité de la loi à la constitution et non pas sur les
faits
- Ponctuel : elle se borne à ne contrôler que la seule conformité des dispositions législatives
litigieuses aux dispositions constitutionnelles citées par la juridiction de renvoi.
➔ Un contrôle abstrait sur déclenchement concret

Problèmes spécifiques :

- Coexistence du contrôle de conventionnalité et du contrôle de constitutionnalité


Cass. (lu), 8 juin 1950
CE (lu), 28 juillet 1951
- Déférence à l’égard de la CC
CA (lu), 24 octobre 2012, J.T.L., 2013, p. 78. -> -> Cour d’appel a refusé de poser une question
préjudicielle car ça allongerait les délais de procédures, ce qui serait contraire à la
CharteEDH. Cette décision est contraire à l’article 6.
Cass. (lu), 12 janvier 2012.

Contrôle de conventionnalité = tous les juges en raison de la primauté du dr international. Il doit


écarter une loi qui serait contraire au droit international.

Contrôle de constitutionnalité = cour constitutionnelle.

Ça peut poser des problèmes pratiques car CEDH (pour la Convention EDH) peut donner des
principes comparables à ceux de notre constitution. Une des critiques formulée sur notre système
car tous les juges peuvent exercer leur contrôle de conventionalité. L’interprétation que l’on pourrait

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en faire pourrait varier. Un juge pourrait prononcer la disposition comme inconventionnelle. Mais on
a un contrôle sur les mêmes choses donc pourrait provoquer des risques de conflits.

Les professions juridiques :

- Représentation par avocat est obligatoire devant la Cour constitutionnelle mais pas devant la
justice de paix, le tribunal du travail. Mais les avocats sont les conseillers juridiques des
parties, qu’ils représentent en justice. -> profession libérale organisée en ordre (par
arrondissement judiciaire = barreau de Luxembourg ou de Diekirch = plaider que devant son
barreau donc l’un ou l’autre avec un bâtonnier = règlement disciplinaire, règlement d’ordre
d’intérieur qui s’impose, texte déontologique qui impose des sanctions ; accès au barreau est
pour tous les ressortissants de l’UE OU son cabinet) + CCDL requis -> selon la loi du 10 aout
1991.
- Magistrat -> il faut être luxembourgeois et avoir accompli son stage puis par concours ou par
expérience + CCDL requis.
- Huissier de justice : pour exécuter les jugement et pour notifier, signifier les actes introductif
d’instance. Ce sont des officiers ministériels qui exercent leur profession de manière libérale.
Ils sont immatriculé auprès d’un tribunal d’arrondissement et leur nombre est fixé par la loi.
il faut être luxembourgeois et il faut aussi avoir les CCDL + avoir fait son stage.
- Notaires sont aussi « nombreux » par la loi.

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