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Introduction au droit

civil
1, 2, 3
2021-2022

S
Quelle représentation avez-vous
de la Justice ?
Propos introductifS
Thémis, allégorie de la Justice et du Droit
(source - internet)
La Justice
Symboles : la balance, le glaive, le bandeau
(source : internet)
L’égalité des chances
la notion d’équité
(source : internet)
Vous faites du droit sans le savoir !
(source : internet)
Le sens des mots – langage de
droit

Meuble Canapé Bateau


Lit Bureau Invention
articles art. 528 (C. civ.)*

art. 527 du code civil*

Art. 515-14*
Code civil, art. 527 et 528

S Art. 527 (1804) dispose que « Les biens sont meubles par leur nature ou par la
détermination de la loi ».

S Article 528

Version avant 2015 Sont meubles par leur nature les animaux et les corps qui peuvent se
transporter d'un lieu à un autre, soit qu'ils se meuvent par eux-mêmes, soit qu'ils ne puissent
changer de place que par l'effet d'une force étrangère.

Version à partir de 2015 « Sont meubles par leur nature les biens qui peuvent se transporter
d'un lieu à un autre ».

S Article 515-14 « Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des
lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens.
Les faux-amis

S LES FAUX-AMIS

Lésion La cause
Substance Lésion cutanée
Chandeliers en argent
Vente d’immeuble article 1674
Les peu usitÉS

Les peu usités

Usucapion*
Emphytéose Métayage
synallagmatique*
C. civ., art. 1106

S Le contrat est synallagmatique lorsque les contractants


s'obligent réciproquement les uns envers les autres.

S Il est unilatéral lorsqu'une ou plusieurs personnes s'obligent


envers une ou plusieurs autres sans qu'il y ait d'engagement
réciproque de celles-ci.
C. civ. , art. 2258 (usucapion)

S La prescription acquisitive est un moyen d'acquérir un bien ou


un droit par l'effet de la possession sans que celui qui l'allègue
soit obligé d'en rapporter un titre ou qu'on puisse lui opposer
l'exception déduite de la mauvaise foi.
Technicité du droit

S TECHNICITÉ DU DROIT

Rédiger un testament Ester en justice


Licencier Adoption
Mariage
Le bon choix des mots

Un contrat stipule
Une loi dispose
Un tribunal de 1ère instance rend un jugement
Une cour d’appel ou de cassation rend un arrêt
Annonce des thèmes

S Thème 1- Qu’est-ce que le Droit ?

S Thème 2- Le droit civil français aujourd’hui : évolution, les branches du Droit

S Thème 3- Les sources du droit : la loi et la coutume

S Thème 4 – Les sources d’interprétation du droit (jurisprudence – doctrine)

S Thème 5- Le procès : les juridictions, le personnel judiciaire, la jurisprudence

S Thème 6- Les grandes classifications du droit : les personnes, les choses, les
droits
Bibliographie

S R. CABRILLAC, Introduction générale au


droit, Dalloz, cours 2021, 14ème éd.

S Sous la direction de R. CABRILLAC,


Dictionnaire du vocabulaire juridique 2021,
Broché, paru en juin 2021
Thème I – Qu’est-ce que le droit ?

1787, Kant in La critique de la raison pure, écrivait « Les


juristes cherchent encore une définition de leur concept du
droit »

1989, le Doyen Vedel « Voilà des semaines que je sèche


laborieusement sur la question (…) Qu’est-ce que le droit ?
Pour conclure que « si je sais mal ce qu’est le droit dans une
société (…) je crois savoir ce serait une société sans droit ».

Le mot Droit a en fait deux sens différents : Droit et droits


Droit objectif
droits subjectifs
laws rights
common law
S Le Droit objectif «ensemble des règles de conduite
socialement édictées et sanctionnées, qui s'imposent aux
personnes vivant en société » - Droit vu par son objet

S Ex. Robinson Crusoé (1719) *

S Les droits subjectifs « prérogatives individuelles reconnues


et sanctionnées par le Droit objectif ». droits vu par son
sujet.
Illustration
ubi societas, ibi jus,
« Les droits naissent là où il y a société »
Le Petit prince, St Exupéry
(Source : internet)
le Droit objectif est le Droit vu dans son
ensemble, comme phénomène social, tandis que les
droits subjectifs sont les droits vus de façon
particulière, comme des phénomènes individuels.
S le Droit objectif prévoit les droits subjectifs

S le Droit objectif permet la sanction de la


violation des droits subjectifs
S Ici, nous nous intéresserons au mot Droit, envisagé au
singulier : Qu’est-ce que le Droit ou plus exactement encore
qu’est-ce qu’une règle de droit ?

S La règle de droit peut se définir comme « la règle de


conduite dans les rapports sociaux. Elle est générale,
abstraite et obligatoire, dont la sanction est assurée par
l’autorité publique ».
3 questions (14/09)
- Qu’est-ce que la règle de droit ? Section I – Les caractères de la
règle de droit

-A quoi sert-elle ? Section II- Le rôle de la règle de


droit

Section II – Les fondements de la


- Comment la justifier ? règle de droit
Rappel - Thème 1 : qu’est-ce que le droit ?

Section I : Les caractères de la règle de droit


A – La règle de droit est générale
Protège contre l’arbitraire ; DDHC, art. 6 ; une portée relative
Impersonnelle : recours aux articles indéfinis « tout, chacun, non »
(C. civ. , art. 8, 9 et 147) – critique du législateur actuel/ aux lois
dites circonstanciées. « Ne légiférez qu’en tremblant. Entre deux solutions,
préférez toujours celle qui exige le moins de droit et laisse le plus aux mœurs
ou à la morale » affirmait le doyen Jean Carbonnier à propos de la
prudence en matière législative.
Abstraite : destinée à régir une catégorie d'actes, et non un acte en
particulier.
Permanente : « Les R naissent, vivent et meurent » / ≠ loi figée, ≠
éternelle
B – La règle de droit est obligatoire
Rappel - Thème 1 : qu’est-ce que le droit ?
Section I – les caractères de la R de droit
A – La R de droit est générale
B – La règle de droit est obligatoire

S Cela signifie qu’elle contient une sanction

S Son non-respect est sanctionné par l'autorité étatique

S Distinction de la règle de droit des règles religieuses ou


encore morales

S Séparation des Eglises et de l'Etat, par une loi du 9


décembre 1905 (Aristide Briand). la France est un Etat
laïc.
Rappel - Thème 1 : qu’est-ce que le droit ?
Section I – les caractères de la R de droit

S Limites : Si la laïcité a entraîné une neutralité du droit à


l’égard de la religion, elle n’empêche pas toute intervention
de l’Etat dans les affaires religieuses, comme en attestent les
affaires d’euthanasie ou les lois dites de bioéthique.

S La frontière peut se révéler parfois aussi poreuse. En effet,


l’interdiction morale et religieuse de tuer ou de voler est
consacrée par le droit (V. aussi l’enrichissement sans cause
ou encore la tromperie).

S Nuance : Existence du droit sans sanction


Rappel - Thème 1 : qu’est-ce que le droit ?
Section I – les caractères de la R de droit
Section II- Le rôle de la règle de droit

Section 2 – Le rôle de la règle de droit

à quoi sert la règle de droit ; quelles sont ses fonctions ?

S quelle est la valeur de la règle de droit ?

A - Les fonctions de la règle de droit

1°) - Elle organise – 2°) Elle impose – 3°) Elle propose – 4°)
Elle exprime un idéal de Justice
Rappel - Thème 1 : qu’est-ce que le droit ?
Section I – les caractères de la R de droit
Section II- Le rôle de la règle de droit
A – Ses fonctions

B – La valeur de la règle de droit

1 – Les critiques : la R de droit serait injuste voire inutile,


vouée à disparaître ?

S « C’est vain que les lois veulent rétablir l’ordre et ramener les
hommes à la vertu. Trop imbéciles pour y réussir, elles les écarteront
un instant du chemin battu, mais ne le feront jamais le quitter »
Marquis de Sade (1740-1814)

S Dépérissement, la disparition des règles de droit par Karl Marx


Rappel - Thème 1 : qu’est-ce que le droit ?
Section I – les caractères de la R de droit
Section II- Le rôle de la règle de droit
A – Ses fonctions ; B - Sa valeur

2 – Que penser de ces critiques ? Peut-on les soutenir ?


S « Ubi societas, ibi jus ». L’homme étant un "animal politique " c’est-
à-dire un être social, enclin à vivre en société, cela signifie qu’il y
a partout du droit, mais il n’est pas partout composé de règles.
S La règle de droit est l’outil de cette organisation, c’est une
technique d’organisation des règles entre les hommes.
S « Mieux vaut une injustice qu’un désordre » (Goethe) ce qui signifie
que le but 1er du Droit est l’ordre et non la justice.
S Le Droit a aussi pour ambition de faire régner un idéal de Justice
(c’est-à-dire « la promesse » d’une cité heureuse que représente le
droit) tendant à la progression de l’humanité (P. Ricoeur).
SECTION 3 – LES FONDEMENTS DE LA RÈGLE DE DROIT

Comment justifier la règle de droit ? Recherche appartient plus


aux philosophes qu'aux juristes.

A – Le courant idéaliste : le droit naturel > droit positif

S Antiquité : grecs « Socrate, Platon, Aristote », jurisconsultes


romains « Sénèque, Cicéron, Paul, Ulpien » ; 2- Moyen-Age : « St
Thomas d’Aquin » ; 3 – Temps modernes ; 4 – Révolution
française
SECTION 3 – LES FONDEMENTS DE LA RÈGLE DE DROIT
A - LE COURANT IDÉALISTE

S 1- Dans l'Antiquité (-2700 avant JC - 476 après JC : chute de


l’Empire romain d’occident)

Philosophie consacrée par les philosophes grecs, tels que Socrate,


Platon et Aristote - Illustration avec Antigone de Sophocle*.

Pour Aristote, « le droit naturel est un principe supérieur inscrit dans


la nature des choses, hors des règles sociales ».

Les jurisconsultes romains tels que Sénèque, Cicéron (« De


Republica », « une seule loi éternelle et invariable sera valide pour
toutes les nations et en tout temps », Paul et Ulpien).
Antigone de Sophocle
http://www.gutenberg.org/dirs/1/4/9/9/14994/14994-h/14994-h.htm, Domaine public
S "Je ne pensais pas que vos ordres puissent prévaloir sur la volonté
des immortels, sur ces lois qui ne sont pas écrites et ne sauraient être
effacées, ce n'est pas d'hier que ces lois existent ; elles sont de tous les
temps et personne ne pourrait dire quand elles ont pris naissance »

Antigone de Sophocle (496-476)


SECTION 3 – LES FONDEMENTS DE LA RÈGLE DE DROIT
A - LE COURANT IDÉALISTE
1 – L’ANTIQUITÉ

2- Au Moyen-Âge (500-1500 : fin Chute de Constantinople,


capitale de lEmpire romain d'Orient, face aux Ottomans ;
Gutenberg 1450 ; Découverte des Amériques 1492)

S L'idée d'un droit idéal connait un nouvel essor en grâce aux


scolastiques et surtout à Saint Thomas d'Aquin (XIIIème
siècle).

S Sa doctrine – le thomisme
RAPPEL - SECTION 3 – LES FONDEMENTS DE LA RÈGLE DE DROIT
A - LE COURANT IDÉALISTE
1 – L’ANTIQUITÉ
2 – LE MOYEN-ÂGE

S 3 - Dans les temps modernes (1492-1789)


S Evolution de la notion de droit naturel dès le XVIIème siècle sous
l’effet de la réforme protestante et du développement de
l’individualisme.
S La réforme protestante - séparation entre la philosophie (la
raison) et la religion (la foi) ; trouver pour le droit une base qui ne
soit plus uniquement théologique
S Développement de l’individualisme – émancipation pour lutter
contre l’absolutisme monarchique – laïcisation de la notion de
droit naturel – 17ème siècle, L'Ecole dite du droit naturel dont le
fondateur fut le Hollandais Grotius – 18ème siècle avec
Montesquieu, Voltaire et Rousseau.
SECTION 3 – LES FONDEMENTS DE LA RÈGLE DE DROIT
A - LE COURANT IDÉALISTE
1 – L’ANTIQUITÉ ; 2 – LE MOYEN-ÂGE ; 3 – LES TEMPS MODERNES

S 4- Depuis la Révolution

Après un certain déclin, nouveau changement de cap, dès la


première moitié du XXème siècle - véritable renaissance du droit
naturel due, à son tour, aux excès du positivisme (V. infra).

De nos jours, l'influence du droit naturel se traduit à travers les


principes idéalistes édictés par la Déclaration des droits de l'homme
et du citoyen du 26 août 1789 ; la Déclaration universelle des droits
de l'homme adoptée par l'assemblée générale des Nations unies le 10
décembre 1948 ; La Convention européenne des droits de l'homme
signée en 1950 …
Rappel – Section 3 – Les fondements de la règle de droit A –
Le courant idéaliste

B – Le courant positiviste
Vient du latin « Positum », qui signifie posé, c’est le droit tel
qu’il est appliqué dans un Etat, à un moment donné.
« Plaisante justice qu’une rivière borne. Vérité en-deça des Pyrénées,
erreur au-delà » Blaise Pascal.
1 - Le positivisme juridique ou étatique – Machiavel, Hobbes ;
Savigny, Ihering, Hegel
2 – le positivisme sociologique : A. Comte, Durkheim
Rappel – Section 3 – Les fondements de la règle de droit
A –Le courant idéaliste
B – Le courant positiviste

S 1 - Le positivisme juridique ou étatique

S Idée fondamentale : il n'y a rien au-dessus du droit positif

S Pour le positivisme juridique ou étatique, le droit a pour seule


justification d'être produite par l'Etat.

S La séparation entre droit et philosophie du droit est consumée.

S Les partisans de cette théorie sont notamment au XVIème siècle,


Machiavel en Italie et au XVIIème siècle, le philosophe anglais
Hobbes qui peut être considéré comme le père du positivisme
juridique moderne
S « Homo homini lupus est » soit « L’homme est loup pour
l’homme » phrase attribuée à Thomas Hobbes (Le citoyen,
Épitre dédicatoire) ou à Plaute (écrivain, dramaturge de
l’Antiquité).

S Pour Hobbes, la loi divine ne peut pas être appliquée aux


hommes. La loi naturelle des hommes est d’origine divine
par l’intermédiaire de leur raison. Mais dans la réalité,
l’Homme reste un loup pour l’Homme…
Rappel – Section 3 – Les fondements de la règle de droit
A –Le courant idéaliste
B – Le courant positiviste
1 – le positivisme étatique

S La grande période du positivisme étatique reste cependant


le XIXème siècle, avec les doctrines allemandes.

S Savigny

S Jhering

S Hegel

S Kelsen
Rappel – Section 3 – Les fondements de la règle de droit
A –Le courant idéaliste
B – Le courant positiviste
1- Le positivisme juridique ou étatique

S 2 – le positivisme sociologique
S Rejet de l'idée d'un droit naturel

S Rejet aussi que le droit ait sa source dans l'Etat uniquement

S Auguste COMTE, philosophe français, a fondé l’école du


positivisme sociologique è Emile DURKEIM « l’encadrement du
fait social », « moyen de défense sociale » èDUGUIT « solidarité
sociale »
S La formule sacrée de COMTE « L’amour pour principe, l’ordre pour
base, et le progrès pour but ». La Chapelle de l’Humanité*, 5 rue
Payenne (Paris) – Clotilde de Vaux – religion de l’humanité.
Conclusion

S Opposition radicale entre doctrine idéaliste et positiviste

S Existe-il une place pour un compromis entre ces deux doctrines ?

S Le droit naturel est introduit dans une norme juridique (ex. CEDH)
ne devient-il pas une R de droit positif ? (droit à la vie, droit à la vie
privée, droit à la liberté d’expression…)

S Le droit positif ne se justifie-t-il parce qu'il est le reflet de l'état des


mœurs ?

S Avis partagé de la doctrine.


Thème 2 – Le droit civil français aujourd’hui

INTRODUCTION
S La particularité du système juridique français (droit comparé)

S 1re groupe : les pays de droits LATINO-GERMANIQUES (pays


légalistes)
S Portalis « Un juge est associé à l’esprit de législation ; mais il ne saurait
partager le pouvoir législatif. Une loi est acte de souveraineté ; une décision
n’est qu’un acte de juridiction ou de magistrature ».
S 2ème groupe : les pays de COMMON LAW (l'Angleterre, l'Irlande,
les Etats-Unis, le Canada (à l'exception du Québec), l'Australie, la
Nouvelle-Zélande) (la coutume, precedent). – mêmes principes
idéologiques
S 3ème groupe : les pays de droits d’inspiration PHILOSOPHIQUE
OU RELIGIEUX
A RETENIR

S La source principale de notre droit est la loi,

et en droit civil, le code civil

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