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SEMESTRE 1
INSTITUTIONS JURIDICTIONNELLES
Bibliographie:
Maylis Douence, Marc Azavant; cours Dalloz
Marjorie Brusorio-Aillaud, Alain Héraud; aide mémoire Sirey
INTRODUCTION
A) Le besoin de justice
Le point de départ de ce besoin est que l’ordre juridique est un droit construit. Il faut que l’état
construise cet ordre juridique donc cet ordre reflète le régime étatique. On dit que l’ordre juridique
fait parti du Droit objectif, ensemble des règles de droits qui sont à la fois générales et à la fois
abstraites dont le respect s’impose à tous au moyen d’une contrante étatique. Ex: s’arrêter au feu
rouge, règle du code de la route, fait parti du Droit objectif car c’est général et abstrait. Le Droit
objectif rassemble les règles générales et abstraites. Ce sont des règles que l’on doit respecter faite
de quoi l’état met en place une sanction. L’état décide de l’amende. Ce Droit objectif s’oppose au
droit subjectif, une règle de droit qui reconnaît aux individus des prérogatives ou des droits. Ex: j’ai
le droit de voter, j’ai le droit de me marier: ce n’est pas moi qui décide, c’est l’état qui fixe les
conditions. Pcq au sein d’une société les ind interagissent, il est imp que le droit formule des droits
subjectifs qui créent un ensemble de règles. Parfois les intérêts des individus divergent et il faut les
trancher. Parfois ils méconnaissent ou violent certaines règles donc il faut les sanctionner. Ce besoin
de justice est intemporel car à partir du moment où on a envisagé 2 ind qui pouvaient cohabiter, il a
fallu de mettre en place une justice qui permet aux ind de régler leurs problèmes, connaitre leurs
droits… Le besoin de justice va entrainer inévitablement le besoin d’ordonner la justice. Donc il
faut créer des juridictions, des procédures, veiller au bon fonctionnements de ces juridictions, doter
la justice de professionnels pour la faire fonctionner. Ces professions là doivent être encadrées. Tant
qu’il y a une société des H, il y a des juges, il faut organiser la justice.
Besoin de justice: Procès d’Adam et Ève.
Jugement de Salomon (le Différend opposait 2 femmes qui disputait la maternité du nourrisson)
Jugement dernier.
Explication du besoin de justice: la vie en société génère des conflits entre hommes. L’état ne peut
pas fonctionner s’il ne régule pas la société, les relations entre les ind. La relation sociale doit être
régulée. En tant qu’individu et en temps normal, c’est notre conscience morale qui nous guide (Ex:
faut pas que je vole…). Au sein d’une société, la conscience morale est différente d’un individu à
l’autre. Il faut qu’il y ait des contraintes qui doivent venir de l’extérieur: l’état. Ces contraintes vont
créer un ordre extérieur à la volonté que les individus doivent respecter. Ex: contrat de vente: deux
personnes ont une relation contractuelle et l’acheteur va prétendre que la livraison est incluse dans
le prix payée et le vendeur prétend que c’est un frais en plus. Donc il y a Différend. L’acheteur
pense que le droit lui accorde un délai de réflexion et le vendeur conteste. Donc s’il y a contestation,
il faut qlq pour trancher le conflit et il faut qu’une règle de droit soit édictée. La société dans son
ensemble nécessite d’être protégée en dehors de toute contestation.
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La justice doit être objective, neutre et doit défendre les intérêts de la société dans son ensemble. La
justice ne peut pas être subjective. Les propres valeurs, considérables morales ou politiques du juge
ne doivent pas influencer ses décisions puisqu’il les rend au nom de la société. La décision du juge
doit se limiter à la bonne application de la règle de droit. Le juge doit être neutre, objectif et
impartial. Il arrive que le juge partage certaines opinions en rendant la justice. Donc la justice doit
être organisée. Si la justice répond à un besoin de manière objective, si le juge est considéré comme
une instance légitime, c’est pcq c’est l’état qui reconnait au juge le pouvoir de juger. C’est l’état qui
dote un juge du pouvoir de juger. Pour que le juge puisse rendre la justice, il faut que l’état lui
donne la possibilité de faire appliquer les lois lorsqu’il est saisit pour rendre la justice. C’est pq le
pouvoir judiciaire est très important et c’est le 3è pouvoir aux cotés du pouvoir législatif et exécutif.
L’état a le devoir d’org° le service public de la justice.
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• Juridictions civiles: Elles vont régler des litiges entre particuliers personnes physiques ou entre
des personnes morales de droit privé. Ex: des époux qui demandent le divorce, employé qui
refuse son licenciement…
• Juridictions pénales: Elles vont condamner la commission des infractions: les délits et les
crimes. Ex: homicide, viol, vol, crime…
• Juridictions administratives: Elles vont régler les litiges entre l’Administration et les
administrés. Ex: contestation d’une amende, d’un impôt…
Ministère de la justice
(chancellerie)
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A) À la Révolution française
Dans l’AR la hiérarchie des juridictions était différente et ne pouvait pas respecter la séparation des
pouvoirs:
Au sommet de la hiérarchie, c’est les Parlements qui rendent des arrêts de règlement: des
jugements qui édictent aussi des règles à valeur de loi et qui pouvaient trancher les litiges.
=> confusion entre le législatif et le judiciaire
=> méconnaissance de la séparation des pouvoirs
Dans l’AR, lenteur de la justice qui était accessible qu’aux riches avec:
- une lenteur des décisions de justice car la justice était payante
- les justiciables devaient payer les juges
- les nobles avaient un privilège de juridiction: n’étaient pas jugés par les mêmes tribunaux que
les autres.
=> justice inégalitaire
Conséquences:
1789: États généraux:
- Louis XVI convoque les États généraux
- rassemblement du clergé, de la noblesse et du tiers état, convoqués par le roi pour régler la crise
financière
- réunion de la noblesse, du clergé et du tiers état (personnes qui n’appartiennent pas aux deux
premières catégories)
=>cahier des doléances: refonte totale des institutions juridictionnelles
=> 4 août 1780: abolition des juridictions seigneuriales et le privilège de juridiction des nobles
Il a fallu une refonte totale du pouvoir judiciaire.
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B) De 1810 à 1958
Caractéristiques:
- période de stabilisation
- institutions pérennes malgré quelques réformes (elles se sont stabilisées)
- systématisation de toutes les réformes antérieures
Si la cour de cassation constate qu’il y a eu une erreur d’application de la règle de D, la cour casse
l’arrêt. Il n’y a que 2 degré de juridiction: instance et appel.
=> multiplication des «juridictions d’exception» par opposition aux juridictions de droit commun
Constats:
- période de stabilité et de structuration
- avec le temps, le justice ne parait plus adaptée au monde changeant:
1- Lenteur administrative alors que les moyens de communication se développent.
2- Le recrutement des magistrats devient de plus en plus compliqué car il fallait des
magistrats de plus en plus spécialisés.
=> Le temps des réformes s’impose pour des raisons différentes de celles qui avaient animé la
période post-Révolution.
C) Depuis 1958
4 octobre 1958:
- Annonce une nouvelle ère des institutions juridictionnelles
- Met fin au «légicentrisme»: considération selon laquelle la loi, qui est l’expression de la volonté
générale, dispose d’une autorité suprême dans l’ordre juridique.
=> se principe s’oppose au constitutionnalisme
Les pays qui s’appuient sur le légicentrisme sont appelés régimes légaux.
=> Absence de C° au sommet de l’Etat et de la hiérarchie des normes.
Les pays qui ont une C° au sommet sont appelés régimes consitutionnalistes.
=> La loi devient objet de contrôle pour s’assurer qu’elle est conforme à la C°.
=> La C° devient le texte clé, la norme de référence sous la Ve République.
=> Création du COnseil constitutionnel, cont le siège est au 2 rue de Montpellier, dans le 1er
arrondissement de Paris. «Juges de la rue Montpensier»
Rôle: controler que les lois sont bien conformes à la C° avant leur promulgation.
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Bilan:
- Réformes continuelles de la Justice depuis la C° de 1958 alors que la C° reste identique mais
enrichie
- Cause: judiciarisation de la société: de plus en plus de recours à la justice
- Effets:
1- Engorgement des tribunaux: trop d’affaires, peu de magistrats, moyens insuffisants alors
que les magistrats sont soumis à la pression du chiffre et de la rentabilité de la justice.
2- Lenteur des procès qui obligent des magistrats parfois à aller plus vite alors que la justice
suppose sérénité.
3- Conditions difficiles de la fonction des magistrats: solitude du juge d’instruction, manque
d’expérience pour connaitre des affaires complexes.
=> dysfonctionnement de la justice révélé par des affaires complexes: Outreau (pédophilie 2004 à
2015), Gregory (assassinat d’un enfant de 4 ans depuis 1984)
Perspectives nouvelles:
- 2014: débat national sur la justice du XXIè siècle par Christine Taubira (Grade des sceaux,
Ministre de la Justice 2012 à 2016)
- A débouché sur la réforme J 21
- Objectifs:
1- Justice plus efficace: orienter les démarches des justiciables vers d’autres
professionnelles pour décharger les juges.
=> déjudiciarisation.
Ex: Divorce devant le notaire par acte d’avocats
Ex: PACS enregistré à la mairie
2- Justice plus accessible: 2014: Autoriser les actions de groupe en s’inspirant du modèle
US en droit de la consommation (Class Action). Films: Class Action, Erin Brockovich (lanceuse
d’alerte), Dark Waters.
=> Avant: Chaque victime d’un dommage devait faire une action individuelle en justice
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Conclusions:
- Chantier permanent en raison des profondes mutations de la société elle-même:
1- Affaires complexes
2- Contexte de l’internationalisation et de globalisation
3- Confrontation des corps politique et professionnel du droit
4- Infiltration des nouvelles technologies: permettent la célérité mais déshumanisent la
justice
5- Dysfonctionnement par non-respect de certains principes fondamentaux: secret de
l’instruction, conflit d’intérêts, impartialité
=> Toutes ces réformes et lois successives qui touchent à de nombreux domaines du droit
nécessitent aussi que l’on identifie les sources de la matière.
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Notion de sources:
- Définition: ensemble des règles applicables à un domaine à un moment donné, à l’instant T.
Toutes les règles qui permettent de comprendre une matière.
- Classification par catégorie:
1- Engagement internationaux: traités internationaux (conventions signées entre plusieurs
pays)
2- Lois
3- Décrets
4- Codes
5- Décisions de justice
1- Code de l’organisation judiciaire (COJ): promulgué par une loi du 5 juillet 1972.
Contenu:
Organisation des juridictions judiciaires,
Ne traite pas du statut du personnel judiciaire qui figure dans les lois éparses, non codifiées,
Ne traite pas des juridictions spécialisées qui ne figurent pas dans ce code (tribunaux de commerce
dans le Code de commerce, prud’hommes dans le code du travail)
Ne traite pas des règles de procédure devant les juridictions judiciaires.
2- Code de justice administrative (CJA): créé par une ordonnance du 4 mai 2000.
Contenu: Complet rassemble tous les textes auparavant éparpillés sur les juridictions
administratives + la procédure devant ces juridictions, règles relatives au personnel de ces
juridictions.
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R° Française: Montesquieu: «Esprit des lois»: Principe de la séparation des pouvoirs est un
principe essentiel pour toute démocratie.
Idée de séparer:
- le pouvoir législatif (faire la loi)
- le pouvoir exécutif (exécuter la loi)
- le pouvoir judiciaire (appliquer la loi)
Justification: En confiant les pouvoirs à des organes différents, il y a toujours des contre-pouvoirs.
=> Absence d’abus du pouvoir. Montesquieu: «Le pouvoir arrête le pouvoir».
=> Article 16 DUDHC de 1789: «Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas
assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de C°»
Sens: Le juge et le législateur ne doivent pas empiéter sur leurs pouvoirs respectifs.
1) Un principe
Idée:
- Le juge ne créé pas le doit, c’est le législateur qui le fait.
- Une fois que le législateur a énoncé une règle, c’est au juge de l’appliquer.
=> Si cette loi n’est pas tout à fait claire ou précise, le juge peut interpréter la loi.
=> Double pouvoir d’application et d’interprétation des lois pour le juge
Si le juge applique ou interprète plusieurs fois une loi de la même manière, sa décision fait
«jurisprudence».
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Q°: Qu’est-ce qu’une jurisprudence? C’est une position des juges, répétée plusieurs fois quant à
l’application ou l’interprétation d’une loi.
2ème sens: concret et abstrait
- Sens concret: Solutions rendues sur une Q° par une juridiction.
Ex: La jurisprudence de la Cour de cassation.
- Sens abstrait: Les décisions du pouvoir judiciaire par opposition à la loi.
Ex: La jurisprudence interprète la loi
Ex: La jurisprudence est unanime sur la Q°
Ex: La jurisprudence est-elle une source du droit?
Q°: Le législateur est-il tenu par l’interprétation du juge? Oui parce que le juge est indépendant,
sauf à réviser et réformer la loi.
Ex: Affaire Perruche, Nicolas Perruche nait handicapé alors que les médecins auraient pu détecter
l’handicap lors de l’échographie. Ses parents demandent au nom de Nicolas des dommages et
intérêts pour faute (n’avoir pas pu mettre fin à la grossesse). La Cour de cassation accepte: Naitre
handicapé est un préjudice. Problème éthique.
=> Loi du 4 mars: Loi anti-perruche: nul ne peut se prévaloir d’un préjudice du seul fait de sa
naissance.
=> Le juge a interprété la loi de manière autonome. Le législateur a pu penser que le juge avait ainsi
dénaturé la loi. La loi ne s’applique qu’aux procès intentés après sont entrée en vigueur et ne remet
pas en cause les décisions antérieures.
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• Rappel historique:
- AR: le roi concentre tous les pouvoirs. Les conseillers du roi sont des magistrats qui
rendent la justice. XVII: les conseillers du roi revendiquent leur indépendance
=> Création de Parlements = Cours de l’Ancienne France (Parlement de Bourgogne, Bretagne…)
=> Idée: les magistrats étaient associés à la fonction législative. Ils rendaient donc des arrêts de
Règlements: au-delà de l’affaire on formule une règle pour toute affaire similaire.
=> Ingérence des juges dans le pouvoir législatif. «Gouvernement des juges». Puissance des
Parlements.
- Lois des 16 et 24 août 1790: Prohibition des arrêts de règlement (devenu article 5 du code
civil en 1804) «Il est défendu aux juges de se prononcer par voir de disposition générale et
réglementaire sur les causes qui lui sont soumises».
=> Article pillier du principe de la séparation des pouvoirs
=> La solution, la décision du juge ne vaut que pour le litige qui lui est soumis et qu’à l’égard des
parties au litige.
=> Autorité relative de la chose jugée.
=> Le juge ne doit pas empiéter sur le pouvoir législatif.
=> Il doit seulement appliquer la loi même s’il la trouve critiquable.
=> Il peut l’interpréter. C’est indispensable car le législateur ne peut pas tout prévoir et la loi peut
parfois être obscure.
2) Un principe relatif
• La prohibition des arrêts de règlement doit être en partie relativisée pour 2 raisons:
1- Le juge ne trouve pas de réponse dans la loi elle-même
=> C’est une lacune législative
=> Or le juge doit trancher un litige
=> Art 4 du Code civil, pour éviter cette situation, dispose: « Le juge qui refusera de juger sous
prétexte du silence de l’obscurité ou de l’insuffisance de la loi pourra être poursuivi comme
coupable de déni de justice».
=> Pour expliquer cela, on parle souvent de déni de justice
=> Le juge va raisonner par analogie (argument a priori), par le contraire (argument a contrario) ou
rechercher un principe plus général qui peut servir de fondement.
=> Dans ces cas, le juge agit comme s’il créait le droit mais attention ses décisions sont toujours
fondées sur une loi, un texte, un principe prévu par un texte.
2- Un juge peut refuser d’appliquer une loi à un litige lorsque cette loi est contraire à
un Traité international.
=> Hiérarchie des normes: article 55 selon la C° qui dit que les traités internationaux sont au-dessus
de la loi.
=> Pouvoir explicitement confirmé pour le juge judiciaire depuis un arrêt de la Cour de cassation du
24 mai 1975: arrêt Jacques Vabre, et pour le juge administratif par un arrêt Nicolo du CE du 20
octobre 1989.
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• Dans une situation idéale: le juge ne reçoit jamais d’influence ou de pression de la part de
l’exécutif.
• Mais le juge est dans une situation un peu paradoxale par rapport au pouvoir exécutif:
- Les juges sont des fonctionnaires de l’État appelés à faire carrière.
- Le gouvernement les nomme, les affecte à une fonction, leur donne des avancements et même
sanctionnent leurs fautes.
=> Le pouvoir exécutif peut considérer que les juges sont ses subordonnés, qu’ils doivent obéir à
des ordres dans le sens d’une politique etc…
=> Comment soustraire les juges à l’emprise du Gouv?
Conseil constitutionnel, 22 juillet 1980: Pour les juges administratifs, de la même manière,
l’indépendance a valeur de principe fondamental reconnu par les lois de la République (cours
d’institutions administratives)
• Droit prospectif: la Q°de l’indépendance des magistrats a pris une ampleur exceptionnelle ces
dernières années.
François Molins, procureur général près de la Cour de cassation: « L’indépendance de la justice est
en danger»
Polémique: Le garde des sceaux Eric Dupont-Moretti a ordonné une enquête contre 3 magistrats du
Parquet National Financier soupçonnés de conflits d’intérêt.
=> La réforme s’impose comme une évidence à tous
=> Q°: Comment assurer la réforme car les juges subissent des pressions mais trop d’indépendance
pourrait à son tour nuire au pouvoir politique s’il est poursuivi à tort.
=> Équilibre subtile à trouver
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• Formations:
1- formation plénière:
- se prononce sur la Q° de déontologie des magistrats
- se prononce sur les Q° relatives au fonctionnement de la justice
• Composition:
- environ 20 personnes
- membres élus pour la plupart parmi les magistrats
- personnalités qualifies: professeurs, ambassadeurs,… Gage d’indépendance pour éviter le
corporatisme.
• Certains actes pris par la tête de l’exécutif (président de la république, ministres) ne sont pas de
simples actes administratifs, mais de véritables «actes de Gouvernement»
• Notion d’acte de gouvernement: ce sont des actes graves car ils sont importants
Exemples: Actes diplomatiques, désignation des membres du conseil constitutionnel, décision
d’arrêter ou de reprendre des essais nucléaires, négociation d’un traité international.
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Sens:
- accessibilité matérielle
- accessibilité temporelle
- accessibilité intellectuelle
A) Le sens de la gratuité
• Portée vaste de la gratuité: S’applique aux étrangers à condition que les tribunaux français
soient compétents.
=> Arrêt Patino, Cour de cassation, 21 juin 1948: la gratuité a été étendue aux personnes de
nationalité étrangère.
• Conséquence de la gratuité:
- les frais de fonctionnement de la justice sont pris en charge par l’État grâce aux impôts.
• Limites à la gratuité:
- certains frais restent à la charge du justiciable
- les honoraires des avocats, interprètes ou des experts
- les frais de déplacement des avocats ou des témoins (les débours)
- les émoluments: les honoraires des officiers ministériels
Exemple: huissier
• Répartition des frais à l’issue du procès: la partie qui perd le procès est condamnée aux dépens.
Article 695 du Code de procédure civile: donne la liste des dépens
Article 696 du Code de procédure civile: « La partie perdante est condamnée aux dépens» Être
condamné aux dépens, cela veut dire que la personne paye ces frais.
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=> celui qui obtient gain de cause peut être remboursé par la partie adverse de la plupart de ces
frais.
• Sauf:
Les honoraires d’avocats qui restent à la charge de chacune des parties.
Les frais de la justice pénale qui sont à la charge de l’État: Article 800-1 du Code de procédure
pénale: « Les frais de la justice criminelle, correctionnelle et de police sont à la charge de l’Etat et
sans recours contre les condamnés»
Pour autant les parties au procès peuvent ne pas avoir les moyens financiers de subvenir aux frais.
=> Organisation de la gratuité. Le droit a dû organiser la gratuité.
B) L’organisation de la gratuité
Comment? 2 façons:
- Aide juridictionnelle (AJ)
- Police d’assurance
a- aide juridictionnelle
• Domaine vaste:
Peut être obtenue en toute matière (pénale, civile, commerciale, administrative…)
1- conditions d’accès:
• Principe:
- ne pas avoir une assurance protection juridique qui couvre la totalité des frais de justice
- être de nationalité française ou européenne, ou résider de manière habituelle en France (un court
séjour est exclu)
- avoir un revenu fiscal de référence, un patrimoine mobilier et immobilier d’une valeur inférieure
à certains plafonds
• Procédure:
- demande au bureau d’AJ
- peut être faite avant ou pendant un procès
- le bénéficiaire peut choisir son avocat ou un avocat peut être commis d’office. Ils sont payés au
forfait par l’état à la hauteur de la décision du bureau d’AJ
- pour l’attribuer, le bureau évalue aussi les chances du succès de l’action en justice
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b- Police d’assurance
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1) Principe
2) Nuances
B) Un service diligent
• Remèdes:
- éviter le recours au juge (déjudiciarisation) par différents moyens:
Les MARL (modes alternatifs de règlement des litiges) dans différentes matières avec des tiers
indépendants.
Ex: l’arbitrage, la conciliation, la médiation.
Ex: PACS, divorce devant notaire
=> Les litiges sont réglés sans recourir au juge.
- Accélérer les choses (dématérialisation)
Ex: convocation par SMS, possibilité de porter plainte en ligne…
- simplifier les procédures:
Ex: jugements à juge unique et mise à l’écart de la collégialité.
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Loi Badinter du 11 juillet 1985 autorise les enregistrements lorsqu’il y a « un intérêt pour la
constitution d’archives de la justice ».
Ex: Le procès Charlie Hebdo; procès Klaus Barbie; Maurice Papon, le génocide du Rwanda…
Mais Attention pas de visionnage avant 50 ans. Enregistrement à des fins d’archivage.
Normalement c’est interdit. 18 000 euros d’amende, d’où les dessinateurs judiciaires.
B) Un service lisible
• Solutions ponctuelles:
1er octobre 2019 la rédaction des décisions de justice a été simplifiée: le style sera direct, sans les
«attendus que». Enseignement du droit dès le lycée.
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Les juridictions sont également soumises à certains principes de fonctionnement qui leur sont
applicables de manière générale.
I/ La collégialité
Article L.121-2 du COJ: « Sauf dispositions particulières, les juges statuent en nombre impair ».
- la collégialité est le principe
- le juge unique est l’exception
- il appartient donc au législateur qui organise les juridictions de déterminer si les formations de
jugement qu’il créé statuent à juge unique ou obéissant au principe de la collégialité.
A) La justification de la collégialité
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B) Le déclin de la collégialité
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