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Titre 2 : Le théorie de l’action en justice

Une action est une drt subjectif processuel qui est donc soumis à un rég jique.
Chap 1. L’existence du droit d’agir
Le droit d’agir existe si deux conditions cumulatives sont réunies :
Section 1. L’intérêt à agir
L’art. 31 du CPC dispose que « l’action est ouverte à tous ceux qui ont un intérêt légitime à
agir (…) ».
Mais le pb de l’art 31, c’est qu’il ne définit pas ce qu’est un intérêt.
§1. La présentation de l’intérêt à agir

C’est la doctrine qui est venu définir l’intérêt à agir comme l’avantage ou l’utilité que peut
retirer le plaideur de son action. Il va pouvoir retirer un avantage patrimonial ou
extrapatrimonial.
Pour que cet intérêt existe, il faut que le plaideur puisse améliorer sa situation jique. Cet
intérêt doit s’analyser au jour de la demande.

La jp a également dégagé les caractères de l’intérêt à agir.

§2. Les caractères de l’intérêt à agir

A) Un caractère légitime

La légitimité est une notion évanescente qui est difficile à définir. Généralement, la Cass
apprécie la légitimité de l’intérêt à agir au regard des bonnes mœurs.

Donc si on a une situation qui au départ n’est pas conforme à la morale, à l’ordre public ou
aux bonnes mœurs, il est logique que le juge ne puisse pas se prononcer.

Ex : un employeur qui saisit le juge pour être indemnisé des conséquences d’un accident du
travail d’une de ses salariés qu’il n’avait pas déclarés.

L’ex svt utilisé est celui d’une concubine qui demande la réparation du fait de la mort de son
concubine des suites d’un accident. En 1944, la Cour considère que la concubine n’avait pas
d’intérêt à agir. Puis, la chambre criminelle, en 1959, a considéré au contraire que la
concubine avait un intérêt légitime même si elle n’était pas mariée à la personne décédée. Et
enfin, un arrêt de la chambre mixte dite Dame dangereux en 1970, va se ranger à l’avis de la
chambre criminelle, en émettant la réserve du concubinage adultérin, si la personne décédée
était mariée.
Mais, ultérieurement, la Cass a fini par considéré que la concubine, peu importe son statut
avait un intérêt à agir. La légitimité de l’intérêt à agir n’est donc pas défini strictement, il est
évolutif.

B) Un caractère direct et personnel

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Le caractère direct et perso signifie que la demande en J concerne la situation jique propre du
demandeur. Et en pcp, seule la personne concernée peut agir en J et 3 types d’actions sont
interdites pour la personne physique :

-Une action dans l’intérêt général. Ex : On ne peut pas agir pour demander la nullité d’un
mariage qui ne nous concerne pas.

-La sauvegarde d’un intérêt collectif.

-Une action dans l’intérêt d’autrui.

C) Un caractère né et actuel

Pour savoir si il y a un intérêt à agir actuel, il faut qu’il existe au jour de la demande. Ex :
prohibition des demandes pour un intérêt futur.

Mais, par exception, la loi peut donner un intérêt à agir quand il y a un risque futur aux
moyens d’actions préventives (art. 808 et 809) en référé pour prévenir la survenue d’un
dommage dont la probabilité qu’il survienne est très forte.

Aussi, lorsque la décision a été rendue, elle a autorité de la chose jugée, l’intérêt à agir
n’existe plus.

Section 2. La qualité à agir

C’est le titre jique qui habilité un plaideur à agir en justice. La loi doit donc avoir accordé au
plaideur la possibilité d’agir en justice.

En pcp, la qualité à agir découle de l’existence de l’intérêt à agir. Mais dans certains cas, ce
droit d’agit va être restreint, notamment dans les actions attitrées. Et parfois la loi va procéder
à une extension du droit d’agir au-delà du cas où il y a un intérêt personnel à agir.

§1. La qualité résultant de l’intérêt personnel à agir (les actions banales)

C’est ce qui correspond au début de l’art 31 : « A tous ceux ». La qualité se déduit donc
automatiquement de l’intérêt à agir.

Mais dans certains cas, on peut avoir un intérêt à agir sans avoir la qualité.

§2. Les actions attitrées (la restriction du droit d’agir)

Il existe des cas dans lesquels la loi restreint les titulaires du droit d’agir en-deca des pers qui
pourraient avoir un intérêt personnel à l’action. Ce sont des actions attitrées parce-que la loi
définit les titulaires des actions. Parmi les personnes qui ont un intérêt, seules certaines auront
le droit d’agir.

Ex : L’action en divorce est réservée aux seuls époux.

Ex 2 : en cas de dol, seule la victime peut intenter une action.

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Ex 3 : dans le cadre d’une action oblique, lorsque le créancier agit contre le débiteur de son
débiteur. Ce droit est réservé au créancier. Rappelé dans un arrêt du 8 avril 2021, 3ème chambre
civ.

§3. Les actions en défense d’un intérêt déterminé (l’extension du droit d’agir)

Le législateur va pouvoir autoriser certaines pers à agir en J pour un intérêt déterminé qui
n’est pas personnel. Dans ce cas, la qualité à agir vient alors compenser l’absence d’intérêt
personnel à agir.

A) Une qualité à agir en défense de l’intérêt général

1. La qualité du ministère public à agir en défense de l’IG

En pcp, celui qui a qualité pour agir dans l’IG est le ministère public. Aussi, dans certaines
actions civiles, le parquet peut défendre l’IG.

2. La qualité attribuée à une autorité ou une organisation professionnelle pour


défendre l’IG en matière économique

Concernent notamment le ministre de l’éco, l’autorité de la concurrence, l’autorité des


marchés financiers, qui ont la qualité d’agir dans l’IG.
Ces comme si ces autorités remplaçaient le procureur dans les actions.

3. Qualité attribuée à un particulier pour agir en défense de l’intérêt de la commune

En droit des CT, l’article L. 2132-5 du CGCT prévoit qu’un particulier est en droit d’agir en
J pour pallier la défaillance de la commune.

B) La qualité d’un groupement à agir en défense d’une somme d’intérêts individuels

Une pers physique ne peut pas agir pour défendre l’intérêt d’une autre pers. En revanche, les
syndicats et associations se sont vus reconnaitre un droit pour défendre une somme d’intérêts
individuels qui ne sont pas les leurs.

1. Le cas des syndicats professionnel

Le syndicat va pouvoir défendre des intérêts autre que les siens par le biais de dérogations
légales lorsqu’ils estiment que le ou les salariés victimes n’oseront pas agir contre
l’employeur.

Le syndicat n’exerce pas l’action à la place du salarié, c’est sa propre action -> c’est ce qu’on
appelle une action en substitution et non une action en représentation. Il n’a donc pas à
solliciter l’accord du salarié.

En revanche, le CC°el a exigé que le syndicat informe le salarié pour que ce dernier puisse se
joindre à l’action ou refuser l’action, et dans ce cas, le syndicat ne va pas l’intenter.

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2. Le cas des associations

a) L’habilitation par la jp des ligues de défense en matière civile

Une association peut défendre d’autre intérêts que son intérêt perso soit parce qu’elle est
habilitée par la jp (validé par la CEDH dans son arrêt asso° et ligue c. Roumanie, 2001).
L’idée est de pouvoir agir à la place des victimes isolées qui sont en situation de faiblesse éco
par rapport aux stés qui sont parfois des multinationales.

En pcp, cette action n’est pas possible en matière pénale, mais en matière civile si.

La jp est assez souple puisqu’elle considère qu’il suffit qu’un membre de l’asso° ait subi un
préjudice, même avant la C° de l’association. Et il faut que cette possibilité d’action en J soit
prévue par les statuts de l’association.

C’est une action en représentation des intérêts individuels des membres.

b) La qualité de l’association pour agir en défense des victimes de discriminations

En matière de discrimination, il y a une double règlementation :

-Dans le Cpénal (art. 225-1).

-Dans le Code du travail (L. 1131-1 à L. 1134-10).

Le législateur prévoit que des asso° puissent agir pour défendre des victimes. On retrouve
cette dispo à l’art. 1263-1 DU CPC et l. 1234-2 du Code du travail.

c) L’action de groupe

Class action aux EUA -> C’est lorsqu’une personne va agir en J au nom d’un groupe potentiel
de victimes similaires/ identiques. On en a un qui agit et la décision retenue pourra servir à
tous ceux qui ont subi le même préjudice.

En France, il faut manifester sa volonté d’entrer dans l’action pour pouvoir ensuite être
indemnisé. Cette action vise des hypo variées de dommages multiples (ex : Mediator).

On est passé de l’interdiction de l’action pour autrui à l’admission de l’action de groupe.


Loi Hamon du 17 mars 2014 : légalisation de l’action de groupe en matière de conso° et de
concurrence. Cela a été introduit dans le Code de la conso° mais critiqué car ne concernait
qu’un pans de droit particulier. Il ne s’agissait que d’indemniser des préjudices matériels et
excluait un préjudice corporel.

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Mais c’est la 1ère fois que les consommateurs peuvent agir ensemble par l’intermédiaire d’une
asso° qui détient le droit d’agir.

Dans un 1er temps, l’asso° agit contre le pro et démontre les conditions de sa responsabilité.
L’asso° évalue le préjudice individuel qui en résulte. Le juge rend un jugement et détermine
un groupe de victimes càd les critères qui permettront aux consommateurs de se rattacher au
groupe de victimes.

Dans un second temps, c’est le consommateur qui va devoir se rattacher ou non au groupe de
victimes. Le juge détermine des conditions qui imposent au professionnel d’informer le
public. Et si les victimes se rattachent au groupe de victimes, elles n’auront alors plus qu’à
demander au pro, la réparation de leur préjudice.

-> Il s’agit donc là d’un élargissement du domaine du droit d’agir.

D’autres évolutions sont venues élargir l’action de groupe : loi de janv 2016 qui consacre
l’action de groupe à propos de produits de santé défectueux (art. L. 1143-1 CSP) ; dans le
Code de l’environnement ; et enfin, la loi du 18 novembre 2016 sur la justice du XXIème
siècle est venue préciser les hypothèses dans lesquelles l’action de groupe est possible (art.
848 et suiv. CPC).

C) La qualité à agir pour la défense d’un intérêt collectif

Ici, il s’agit d’une défense qui est admise par l’éthique du groupe, non pas une somme
d’individus.

1. Une qualité reconnue aux syndicats

L’art 2 du CPP autorise les syndicats à agir dans un intérêt collectif et repris par le Code du
travail. C’est ce qui explique qu’un syndicat puisse agir dans l’intérêt d’une profession quand
il y a un préjudice pour chaque membre de la profession, et même toute la profession. Ex :
Syndicat de médecins qui agit en raison d’une atteinte collective car des personnes pratiquent
illégalement la médecine.

Cette action est compatible avec celle du parquet dans la même affaire.

Même en dehors de l’infraction pénale, la qualité à agir a été reconnue aux syndicats : 20 sept.
2018, chambre sociale -> le syndicat peut agir aussi bien civilement que pénalement.

2. Une qualité discutée des associations pour agir dans l’IC

Il s’agit pour l’asso° d’agir, non pas dans l’intérêt de ses membres, mais dans l’intérêt
collectif qu’elle représente. Cette qualité peut être reconnue soit par la loi, soit par la jp :

a) La reconnaissance par la loi

En vertu de l’art 2 du CPP, en présence d’une infraction pénale, l’action civile d’une asso° au
nom de l’intérêt collectif est en pcp irrecevable. Mais, de plus en plus, la loi autorise cette
action, notamment en droit du travail (ex : l’action des asso° de protection des pers en

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situation de handicap ; art. L. 5212 du CT) ou en matière de droit de l’environnement (L. 142-
2 Code de l’environnement).

En dehors du droit pénal, il y a une interdiction de pcp de l’action des asso° à agir dans
l’intérêt collectif depuis un arrêt de la Cass de 1923. Mais, l’art. 31 du CPC autorise une
habilitation spéciale par la loi.

La loi du 1er juillet 1901 : Une asso° peut agir en justice par l’intermédiaire de son président.

La loi autorise donc ponctuellement ces action dans l’intérêt collectif.


En droit de la conso°, il existe par ex des asso° agréées de consommateurs qui vont pouvoir
agir en justice pour défendre l’intérêt collectif, pour les victimes de discrimination
notamment.
b) L’habilitation judiciaire par la jp ?

La q° s’est posée de savoir si une asso° pouvait se voir reconnaitre le droit d’agir en J par le
juge.

Dans un arrêt de la 2ème chbre civile du 27 avril 2004, la Cass l’a reconnu si l’intérêt qui est
protégé entre dans l’objet de l’asso° (indiqué dans les statuts de cette dernière).

Cela a été réitéré dans un arrêt de la 1ère chbre civile du 30 mars 2022.

Il s’agit donc d’une extension de l’intérêt à agir sans qu’il n’y ait d’autorisation générale pour
éviter les risques de dérives lucratives des asso°. On pourrait créer des asso° de victime dans
le but d’intenter des actions pour s’enrichir, ce qui aboutirait aussi à l’encombrement des
tribunaux.

Chap. 2. L’exercice du droit d’agir

On a le droit d’agir mais encore faut-il agir correctement ? L’exercice du droit d’agir en J est
donc strictement encadré par le CPC qui indique :

Section 1. Les conditions d’exercice de l’action en justice

NB : Ici, on postule que la personne qui intente l’action en J a le droit d’agir et que sa
demande est recevable au sens de l’art. 32 du CPC.

Mais l’auteur de la demande en J doit remplir d’autres cond° pour que sa demande soi
régulière sur la forme et le fond.

Si il y a une irrégularité, il y aura donc deux sanctions :

-La sanction de la nullité pour vice de forme.


-La sanction de la nullité pour vice de fond

Pour être valable, la demande en J doit donc respecter des conditions de fond et de forme. Il
ne s’agira ici de traiter que des cond° de fond :

§1. La capacité à agir en justice

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Dans l’art. 117 du CPC indique que sont des irrégularités de fond le fait de ne pas avoir la
capacité et le pouvoir d’agir en J. Si ces deux conditions ne sont pas respectées, on peut
demander la nullité de l’action en J pour vice de fond.

Un acte est valable si la personne qui agit en justice est capable de la faire.

A) La capacité de jouissance (titularité du droit d’agir)

Déf° : La capacité de jouissance est le fait d’être titulaire de droits et d’obligations. Il existe
une règle : on va analyser cette capacité au moment de la demande en justice, et cette capacité
est appréciée selon que ce soit une personne physique ou morale.

Pour les pers physiques : il faut être né vivant et viable. Un enfant à naître ou une personne
décédée n’a pas la capacité à former une demande en justice, même par pcp de représentation.

Pour les personnes morales :

-Association : Titulaire si elle est déclarée à la préfecture.

-Société : Du moment où elle est immatriculée au RCS.

NB : la mort de la personne morale est la radiation ou la dissolution.

B) La capacité d’exercice

Déf° : La capacité d’exercice est le fait d’avoir l’aptitude à exercer seul les drts dont on est
titulaire.

Art. 117 du CPC édicte bien qu’une demande faite à un incapable est nulle pour vice de fond.
Cette capacité d’exercice n’est pas donnée de manière uniforme à tout le monde. Mais
certaines personnes n’ont jamais cette capacité d’exercice.
Ex : Une personne morale qui ne peut agir que par son représentant. Donc on donne à une
pers phys le pouv d’agir au nom de la personne morale qui n’a pas cette capacité d’exercice
naturellement.

Pour les pers phys, on se réfère aux règles de droit civil. La capacité procédurale ou la
capacité civile en pcp.

1) La capacité des mineurs

Un mineur de moins de 18 ans est incapable d’agir au contraire du mineur émancipé qui a la
capacité d’exercice de l’action en J.

Mais parfois, on va permettre au mineur d’exercer seul une action, même s’il n’est pas
émancipé. Ex : En vertu de l’art. 328 du Cciv, le parent même mineur peut exercer seul une
action en recherche de filiation de son enfant (lorsque le parent du mineur est aussi un
mineur).

2) La capacité des majeurs protégés

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Limitation ou retrait de cette capacité possible : On applique les régimes qui existent dans le
Cciv.

En matière de sauvegarde de justice, ce système de protection n’altère pas le droit d’agir en


justice.

En parallèle, la personne n’est pas totalement incapable, elle a besoin de l’existence de son
curateur. Le pcp c’est que la personne sous curatelle garde sa capacité d’exercice, mais elle a
besoin d’être assistée par le curateur : art. 468 al. 3 du Cciv.
En matière de tutelle, il y a une capacité d’agir en justice, sauf s’il s’agit de mettre fin à la
mesure de protection (art. 442 Cciv). La CEDH a d’ailleurs condamné la Bulgarie dans un
arrêt Stanev c. Bulgarie en janvier 2012, car la règlementation ne permettrait pas à la personne
protégée de solliciter seule la fin de la mesure de protection.

§2. Le pouvoir d’agir en justice

Le pouvoir d’agir en justice est l’aptitude à exercer les droits d’autrui.

Pb : Il est difficile de distinguer le pouv de l’art. 117 du CPC avec la qualité à agir en J de
l’art 31. Dans l’art 117, il s’agit de viser un pouv de représentation (un plaideur représente une
autre pers). Il s’agit donc bien de représenter autrui dans l’exercice du droit d’action tandis
que la qualité à agir est la fait d’avoir un intérêt légitime ou d’être habilité à agir en J. Malgré
l’adage « Nul ne plaide par procureur », lorsqu’il y a représentation, le représentant va bien
intervenir au nom de la pers représentée qui doit elle-même avoir l’intérêt et la qualité à agir.

Ex : Dommage corporel sur un mineur : ce sont ses représentants légaux qui ont le pouv
d’agir en J en son nom.

NB : Il peut y avoir une double représentation : devant le TJ comme la présence d’un avocat
est obligatoire, l’avocat va représenter les parents qui vont eux-mêmes représenter l’enfant ->
c’est ce qu’on appelle le mandat ad litem.

Quand le parent représente le mineur dev le juge, pour savoir si l’action existe, il va falloir
vérifier que le mineur a bien intérêt et qualité pour agir même si l’action est faite par ses
représentants.

A) La représentation à l’action (la représentation ad agendum)

Lorsqu’il y a une représentation à l’action d’un incapable = mandat ad agendum, à ne pas


confondre avec le mandat qui est une représentation non pas à l’action mais à l’instance.

1) La représentation pour les personnes physiques


a) La représentation d’un incapable

Le mineur est représenté par ses représentants légaux qui sont en général ses parents càd que

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l’action est exercée par les parents au nom du mineur.

Cette règle est parfois écartée : si les deux parents du mineur sont décédés, l’art. 390 du Cciv
prévoit que le juge désigne un administrateur qui aura un pouvoir général du représentation en
justice du mineur.

2nde exception : Si le litige oppose le mineur à ses parents. Dans cette hypothèse, le Cciv
impose la désignation d’un administrateur ad hoc càd qu’il n’a pas un pouvoir général de
représentation en J, il est désigné juste pour ce procès (art. 388-2 Cciv).

Lorsqu’il s’agit d’un majeur protégé, c’est le tuteur qui va avoir un pouvoir de représentation
dans tous les actes de la vie de celui qu’il représente, mais ses pouv sont limités. On distingue
le cas d’une action patrimoniale où le tuteur représente l’incapable et décide seul de ce qui est
bon pour l’incapable. En revanche, pour les actions extrapatrimoniales, le tuteur ne peut pas
agir valablement s’il n’a pas d’abord recueilli l’autorisation du Conseil de famille (organe de
la tutelle).

b) La représentation des majeurs capables

En pcp, lorsqu’un majeur est capable, il peut agir seul, mais il existe certains cas de
représentation de majeurs capables par contrat de mandat qui va donner ce pouv au
représentant (art. 1984 et s. du Cciv).
2) La représentation pour les personnes morales

Dans la mesure où une personne morale est une fiction jique, quelqu’un doit pouvoir la
représenter.

a) Les règles générales

Pour les asso° c’est la loi du 1er juill. 1901 qui s’applique et qui prévoit que le président a le
pouvoir de représenter l’asso°. La Cass a dvp une jp qui distingue deux choses :

-Les statuts prévoient que le prés de l’asso° est compétent pour agir en J.

La chbre criminelle dans un arrêt du 2 déc. 2008 le confirme.


-Si les statuts ne prévoient rien, la Cass exige du prés qu’il obtienne un mandat spéciale
d’action en J en demandant à l’AG de lui donner un pouv spéciale (ex : 1ère chbre civ, 19 janv.
2002).
Par ex, si le prés n’a pas le mandat, c’est un vice de fond et l’action est nulle.

Pour les sociétés, leur représentant légal est le dirigeant qui a le pouv d’agir en J au nom de la
société.

Pour les syndicats de copropriétaires, c’est le syndicat des copropriétaires qui dispose d’une
action attitrée qui lui permet d’agir à la place de l’ensemble des copropriétaires. Mais comme
ce syndicat est une personne morale, ce pouvoir de représentation est confié au syndic qui est
le représentant légal en J des syndicats de copropriétaires.

Mais il ne peut agir en justice que s’il y est autorisé en assemblée des copropriétaires.

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b) Les règles particulières

Quand une société rencontre des difficultés financières, elle est soumise à des procédures
collectives : sauvegarde judiciaire, liquidation, redressement règlementé par le Code de
commerce.

Pour cela, on a besoin de représentants des créanciers de l’entreprise en difficulté et de la


personne de l’entreprise elle-même.

L’entreprise va être représentée par un administrateur judiciaire qui va remplacer le dirigeant


de la sté.

B) La représentation à l’instance (le mandat ad litem)

La mandat ad litem est visé dans l’art. 117 du CPC qui vise les irrégularités de fond qui
peuvent affecter la validité de l’acte d’engagement de la procédure.

Ce mandat ne se conçoit que dans le cadre d’une procédure (dérogatoire par rapport au droit
commun).
1. Les parties au contrat

Le mandant est une partie au procès (le demandeur ou défendeur). Ce mandant doit être
capable. S’il s’agit d’un incapable c’est un représentant qui va conclure la mandat ad litem en
son nom. Pour conclure ce contrat, l’incapable est donc représentée pour qu’un avocat le
représente dans le cadre de la procédure.
Ce contrat de mandat ne peut pas ê donné à n’importe qui. Autrement dit, c’est la loi qui va
habiliter certaines pers à être mandataires.

Les avocats disposent, en vertu de la loi du 31 déc. 1971, d’un monopole légal de
représentation des parties en J. Svt, les contours de ce mandat vont être précisés dans la fiche
d’honoraires. Les missions de l’avocat seront précisément détaillées.

Masi parfois, la règlementation est plus souple et il n’est pas obligatoire de faire appel à un
avocat en se défendant par soi-même ou un faisant appel à une autre pers. qui devra prouver
l’existence du mandat.

Le périmètre de l’intervention de l’avocat a été redéfinie par la loi du 23 mars 2019 qui a
étendu le champs d’intervention des avocats.

Dev le TJ, l’avocat est obligatoire sauf devant le juge de la protection.


De même, cette représentation n’est pas obligatoire pour des q° particulières du TJ (art. 761
2°).
Le représentant par avocat n’est pas non plus obligatoire pour une affaire qui porte sur une
affaire de moins de 10.000 euros.

L’art 781 3° précise que si le montant de la demande est dépassé en cours d’instance et que le
préjudice s’est aggravé, l’affaire doit alors être renvoyée à une audience ultérieure pour que
les parties puissent se constituer avocat.

Devant le TC, il y a une obligation de représentation par avocat, sauf dans les cas prévus par

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la loi, notamment lorsque l’affaire porte sur moins de 10.000 euros, ou dans le cadre d’une
procédure collective (pour économiser des frais d’avocat).
Concernant à l’inscription RCS, il y a une obligation de représentation par avocat, sauf
dérogation.

-> La loi a élargi les domaines d’intervention des avocats.

Si on n’est pas représenté par la bonne pers. ou s’il n’y a pas d’avocat, la demande en J est
nulle pour vice de fond. Ex : Si devant le TJ on n’est pas représenté par un avocat, la demande
en J sera nulle.

2. L’objet de ce contrat (art. 411 et 413 CPC)

Le mandat doit être écrit si ce n’est pas un avocat qui est mandataire. Par contre, quand c’est
un avocat, il n’a pas à montrer au juge le contrat puisqu’il est cru sur robe. Autrement dit, s’il
se présente devant le juge avec l’une des parties, il est présumé avoir obtenu un mandat de
représentation du client.

Concrètement, l’objet du mandat ad litem est double :

-Un objet principal (obligatoire) : Ce mandat porte sur la réalisation d’actes de procédure
par le mandataire au nom et pour le compte du mandant.

NB : Dans le CPC un certain nb de règles touchent à la forme des actes présentés au juge. Il
est très svt difficile pour une partie qui n’a aucune compétence jique d’assurer seule sa
défense en J et comme ce formalisme est strict, ça explique que le légi ait prévu l’intervention
de pro comme les avocats.
Il s’agit de protéger les parties au procès et de favoriser une bonne A° de la J et donc l’IG.

-Un objet accessoire (non impératif) : C’est le fait que le mandataire peut avoir une fonction
d’assistance de la partie. C’est facultatif parce que l’art. 413 prévoit qu’en pcp, la fonction de
représentation emporte celle d’assistance, sauf si les parties en décident autrement.
Mais il y a une diff avec l’assistance puisque lorsque l’avocat assiste son client il s’agit de
l’informer et le conseiller, non pas de rédiger des actes.

Dans un arrêt du 18 nov. 1946, la Cass a d’ailleurs défini cette fonction d’assistance de
l’avocat comme le fait de soutenir la défense du plaideur par la parole et l’écrit.

Quand l’avocat assiste, il laisse une certaine latitude à son client.

3. Le régime juridique du contrat

Il existe un pcp dans le CPC selon lequel chaque partie peut se défendre elle-même (art. 18),
sous réserve des cas dans lesquels la représentation est obligatoire.

Mais si la preuve n’est pas à rapporter lorsque c’est l’avocat qui représente la partie, un
contrat écrit est obligatoire lorsque la représentation n’est pas faite par l’avocat.

Mais la présomption qui porte sur l’avocat n’est pas irréfragable.

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Parfois, les parties peuvent se faire représenter par un avocat alors qu’elles n’ont jamais donné
mandat à cet avocat d’engager une telle procédure.

Q° : Quels sont les pouvoirs du mandataire ?

C’est le contrat de mandant qui va fixer l’étendue des pouvoirs du mandataire. C’est la lib
contractuelle qui s’applique. Si l’avocat dépasse l’étendue de son pouvoir, il engage alors sa
responsabilité professionnelle.

Mais en dehors de ces limitations, l’avocat est réputé disposer d’un mandat de représentation
générale càd qu’il n’est pas dans l’obligation d’obtenir un accord de la partie dans tous les
actes qu’il va réaliser.

Comment ce mandat prend fin ? On va appliquer les règles de droit commun. Le mandat ad
litem va cesser avec le décès de l’une des parties et il n’est pas transmis aux héritiers qui vont
devoir renégocier un contrat de mandat. Aussi, si c’est l’avocat qui cesse ses fonctions, là
encore ça met fin au mandat ad litem. Mais la particularité de ce mandat c’est qu’il peut être
dénoncé unilatéralement et sans justificatif par l’une ou l’autre des parties (sans justification)
parce-que ce contrat est basé sur une relation de confiance.

Le CPC a aussi prévu des règles qui aménagent les délais de cette rupture. Si le contrat est
résilié par le client, celui-ci doit en informer son avocat, le juge et la partie adversaire. Mais si
la représentation d’un avocat est obligatoire, me client doit présenter au juge et à l’adversaire
les coordonnés de son nouvel avocat. Normalement, le nouvel avocat ne peut pas intervenir si
le précédent avocat indique que les honoraires du précédent avocat n’ont pas été payé.
Quant au mandataire, si c’est lui qui résilie le contrat, il doit aussi en informer le juge et
l’adversaire et continuer le suivi du dossier du client puisqu’il ne faut pas que la rupture du
mandat cause un préjudice pour le client.
Section 2. Les modalités d’exercice de l’action en justice

§1. Les demandes en justice

De manière générale, la demande en J est le premier acte qui émane du demandeur.

A) La demande initiale

1. La notion de demande initiale


Elle est définie à l’art. 53 du CPC : c’est celle par laquelle un plaideur prend l’initiative d’un
procès en soumettant au juge ses prétentions et le second al. dispose qu’elle introduit
l’instance.
Autrement dit, c’est de cette demande initiale que découle tout le reste de la procédure.
NB : Il ne faut pas confondre cette demande initiale avec la demande principale.
La demande principale n’est d’ailleurs pas définie par le CPC, c’est la pratique qui la dvp. Par
ex, dans une demande initiale, la partie, à titre principale (demande principale) va solliciter la
résolution d’un contrat.
Mais à titre subsidiaire, le demandeur sollicite des dommages-intérêts.

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Une demande initiale peut contenir plusieurs chefs de prétentions sans les hiérarchies. Et si il
n’y a pas de principal et de subsidiaire, dans ce cas, le juge va statuer sur chaque chef de
demande sans faire de hiérarchie.
2. La forme de la demande initiale
Depuis la loi PRJ de mars 2019, la demande initiale peut prendre la forme d’une assignation
ou d’une requête qui peut être unilatérale ou conjointe.
Quand il y a un procès, le pcp de base c’est que la demande est unilatérale. Mais
exceptionnellement, la demande sera conjointe lorsque le juge est saisi d’un accord entre les
parties.
a) Les demandes unilatérales (l’assignation et la requête unilatérale)
Selon l’art. 54 du CPC, une assignation ou une requête est remise ou adressée au greffe de la
J° par une partie contre une autre.
Pour l’assignation, l’art. 55 dispose qu’il s’agit de « l’acte d’huissier de J par lequel le
demandeur cite son adversaire à comparaitre dev le juge ».
Cela veut dire que dev le TJ, il faut obligatoirement un avocat, et si une assignation est
souhaitée, un avocat va la rédiger en procédant à une prise de date (démarche auprès du
tribunal pour avoir une date d’audience qu’il va intégrer dans son assignation qu’il va
transmettre à l’huissier de J qui va lui-même délivrer au défendeur la preuve de l’assignation.
Lorsque l’assignation est délivrée au défendeur elle crée l’instance mais elle ne saisit pas le
juge. Le juge est saisi lorsque l’une des parties remet cette assignation au greffe de la J°.
Cette saisine se fait ajd par RPVA (réseau privé virtuel des avocats) avec prise de date
d’audience prévue dès le départ.
Et comme l’assignation est délivrer par acte d’huissier, elle va être soumise à un certain
formalisme, et à ce titre, l’art 56 prévoit plusieurs cond° pour que l’assignation soit valable.
L’assignation vaut alors conclusion car c’est le délai de ce qui est demandé par le demandeur,
puis on passera à la défense -> On parle de réponse en ccl° de la part du défendeur.
La requête unilatérale est qt à elle une forme dérogatoire définit à l’art. 57 du CPC -> c’est un
acte que l’on dirige vers le juge et non l’adversaire càd qu’elle est déposée au greffe par le
demandeur, soit sous forme papier, soit sous forme électronique, mais dans cette hypo,
l’adversaire ne doit pas ê préalablement informé.
Cette requête va donner à une procédure secrète vis-à-vis de l’adversaire, le défendeur n’est
pas informé de la saisine du juge ni invité à comparaitre.
Donc, au final, le juge ne statuera qu’à partir des éléments avancés par le demandeur.
b) La requête conjointe
Ici, la demande va être le résultat des deux parties à la procédure : c’est un acte commun
bilatéral. Les 2 parties soumettent au juge une prétention en lui demandant de trancher en
faveur de l’une ou l’autre des deux parties.

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Un formalisme spécifique doit ê respecté.
Cette demande peut ê formée dans deux hypothèses : en matière gracieuse et en matière de
procédure contentieuse (bcp plus rare).
En matière gracieuse, les deux parties ne sont pas en litige = elles ont trouvé un accord et elles
souhaitent faire homologuer cet accord.
Cette requête conjointe peut être formée devant le juge dans le cadre d’une procédure
contentieuse, càd que les parties ne sont pas d’accord, sauf sur le point qu’il y a un litige entre
elles sont d’accord sur le fait qu’il faille saisir le juge ce qui introduit une sorte de fraternité =
elles vont transmettre ce désaccord au juge.
c) La mention des MARDS dans la demande initiale
Avant de saisir le juge, il faut absolument avoir essayé un règlement amiable.
Dans cette demande initiale, le fait qu’il faille mentionner les MARDS est très important car
si ce n’est pas fait c’est une cause de nullité.
Même au-delà, il faut indiquer les démarches entreprises par les parties pour recourir aux
MARDS = culture de l’amiable.
B) Les demandes incidentes
Elles sont formées en cours d’instance à la suite de la demande initiale.
Comme elles s’inscrivent dans le cadre d’une instance, ces demandes incidentes vont avoir
pour effet d’étendre l’instance.

1. Les catégories de demandes incidentes


a) La demande reconventionnelle
Définie par l’art. 64 du CPC qui prévoit que constitue une demande reconventionnelle « la
demande par laquelle le défendeur originaire prétend obtenir un avantage autre que le simple
rejet de la prétention de son adversaire.
Une demande reconventionnelle est donc l’œuvre du défendeur initial qui est attrait en J et qui
en plus va formuler une prétention dev le juge contre le demandeur initial.
Il y a une idée de renversement puisqu’il devient à son tour demandeur reconventionnel.
Ex : Un époux qui est assigné en divorce pour faute. A titre reconventionnel, il peut demander
la nullité du mariage. Il ne se contente donc pas de dire qu’il n’a pas commis de faute, il va en
plus demander la nullité du mariage à l’encontre de la partie adverse.
Le juge devra alors statuer à la fois sur la demande initiale et les demandes
reconventionnelles.

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Toute une discussion doctrinale et jurisprudentielle a eu lieu sur la q° de savoir si on pouvait
multiplier les demandes reconventionnelles.
Au départ, la Cass avait refusait cette option. Mais en 2009, elle a opéré un revirement de jp
en considérant que rien n’était prévu dans le CPC à propos de la demande reconventionnelle.
b) La demande additionnelle
définie à l’art. 65 du CPC qui prévoit que constitue une demande additionnelle, la demande
par laquelle une partie modifie ses prétentions antérieures. C’est donc la demande qui émane
du demandeur (que ce soit le demandeur initial ou reconventionnel). Ce demandeur va
rajouter une prétention par rapport à ce qu’il avait demandé au départ.
Au départ, le demandeur sollicite la résolution du contrat de vente. En cours de procédure, le
demandeur peut ajouter à sa demande initial, une demande additionnelle. Là encore, il s’agit
d’étendre l’objet du litige, càd que le juge va statuer à la fois sur la demande initiale et sur les
demandes additionnelles.
c) La demande en intervention
C’est l’art. 66 du CPC qui donne une déf° des demandes en intervention -> c’est lorsque le
tiers intègre l’instance parce-qu’il a intérêt à former une prétention.
Mais il peut aussi s’agir d’une intervention forcée càd que l’une des parties va appeler le tiers
de force à intégrer la procédure.
Ex : Une victime qui va attraire son assureur en intervention forcée dans le cadre de la
procédure.
2. Le régime juridique commun aux demandes incidentes
Ces demandes incidentes sont soumise à un rég jique commun (art. 70 CPC). Elles sont
soumises à une cond° de recevabilité spécifique :
Elles ne sont recevables que si elles se rattachent aux prétentions originaires par un lien
suffisant càd que l’incident doit ê lié à la demande initiale.
C’est au juge de fond de déterminer s’il y a un lien suffisant entre la demande principale et les
demandes incidentes.
Ce que l’on constate quand même dans la jp, c’est qu’il n’y a pas de lien suffisant lorsque la
demande incidente découle d’une situation jique totalement étrangère à celle qui motive la
demande initiale.
CCL° : La demande initiale ouvre l’instance et les demandes incidentes vont étendre
l’instance et cette demande interrompt les délais de prescription qui ne reprendront qu’à la fin
de l’instance (art. 2241 et 2242 CPC).
Aussi, la demande en J rend l’action de la pers. qui est décédée, transmissible aux héritiers.
§2. Les défenses en justice
Le CPC est assez compliqué puisqu’il envisage ttes les contestations possibles qui peut ê
soulevées à l’égard de la demande initiale.

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Il peut contester 3 choses :
-Invoquer une défense au fond -> il va démontrer que la demande du demandeur est mal
fondée en droit.
-Soulever une exception de procédure -> ici, le défendeur va contester la régularité de la
procédure. Il va s’attaquer à l’exercice du droit d’agir, en démontrant par ex que le demandeur
n’a pas la capacité ou le pouv d’agir en J.
-Soulever une fin de non-recevoir càd qu’il va contester le droit d’agir du demandeur, càd
vouloir obtenir du juge que la demande soit déclarée irrecevable.
A) Les défenses au fond (art. 71 et 72 du CPC)
Ici, le défendeur s’attaque au droit. Il souhaite que le juge déclare la demande de l’adversaire
non-justifiée sur le fond. Ce qu’il souhaite est le rejet de la demande initiale parce-qu’elle
n’est pas fondée en droit.
Cette défense au fond peut ê soulevée à n’importe quel moment de la procédure que ce soit
devant la CA ou la Cass si ce n’est pas un moyen nouv. -> parce-que la Cass n’est pas un juge
du fond. (art. 619 CPC).
Un point à interroger la doctrine : quand on fait une défense au fond il est difficile de savoir si
ce n’est pas une demande reconventionnelle.
Dans une demande reconventionnelle, le défendeur souhaite obtenir un avantage
supplémentaire du juge que le simple rejet de la demande alors que normalement, dans la
défense au fond, on ne fait que répondre au fond du droit. Mais parfois on peut se poser la q° :
Lorsque le demandeur demande l’exécution forcée d’une somme de 10.000 euros au
défendeur, lequel soulève la nullité du contrat litigieux en retour.
Dans ce cas, c’est une défense au fond, mais réclamer la nullité du contrat, c’est aussi
demander au juge d’anéantir le contrat ce qui va au-delà de la simple défense.
La Cass a alors considéré que peu importe la qualif° au fond de cette demande, la défense se
fait de la même manière : par ccl° d’avocat (chambre mixte, 21 fév. 2003).
B) Les exceptions de procédure (art. 73 et 74 du CPC)
Les exceptions de procédure consistent à s’attaquer à la procédure à elle-même, càd à faire
déclarer la procédure comme étant irrégulière, éteinte, ou alors faire suspendre la procédure.
1. La notion d’exception de procédure (art. 73 CPC)
L’art. 73 prévoit que constitue une exception de procédure, tout moyen qui tend, soit à faire
déclarer la procédure irrégulière ou éteinte, soit en suspendre le cours.
Elle a donc 3 buts :
-L’irrégularité
-L’extinction
-La suspension

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Parmi tous ces moyens, il existe 3 sections du CPC qui développent 3 exceptions de
procédure principales.
La première est dvp aux art. 75 à 107 du CPC -> l’exception d’incompétence. Ici, le
défendeur soulève l’incompétence de la J° saisie. Parfois, il va demander la réunion de 2
procédures, et parfois, il demandera au contraire qu’une procédure soit divisée en deux
procédures (=disjonction des procédures).
La second est l’exception dilatoire, càd celle qui a pour but direct et immédiat d’obtenir du
délai. Dans certains cas, le juge a l’obligation de suspendre l’action (art. 108 à 111 du CPC) et
dans d’autres cas, il aura la possibilité de suspendre l’action, mais il pourra donc refuser (art.
109 et 110 du CPC).
La troisième est relative aux exceptions de nullité de la procédure qui visent à obtenir
l’annulation de l’acte de procédure parce-que celui-ci est affecté d’un vice de forme ou de
fond.
2. Le régime juridique des exceptions de procédure
L’art. 73 prévoit un régime jique stricte pour que l’exception de procédure soit respectée. Si il
y a plusieurs exceptions, il faut les soulever toutes en même temps (= principe de
simultanéité), et il faut les soulever en premier (= principe d’antériorité).
Les atténuations concernent l’exception de connexité qui peut être soulevée en tout état de
cause.
La seconde excpetion concerne l’exception dilatoire (cf. infra).
La troisième exception concerne la nullité de l’acte pour vice de forme -> art. 112 du CPC ->
qui permet d’invoquer cette exception de nullité au fur et à mesure des actes = atteinte au pcp
de l’antériorité et de simultanéité act c’est en fonction de l’avancée du procès.
La quatrième exception concerne la nullité de l’acte pour vice de fond (art. 118 du CPC).
Cette nullité peut ê proposée en tout état de cause sauf si il y a une intention dilatoire à la
soulever facilement.
3. Les exceptions dilatoires (art. 111 CPC)
Le but est d’obtenir du délai. Ces exceptions peuvent être soit obligatoires, soit non
obligatoires pour le juge.
a. Les exceptions obligatoires (art. 108 du CPC)
Cette exception peut ê invoquée par toute partie qui jouit d’un délai pour faire inventaire et
délibéré.
3 exemples :
-Un héritier qui dispose un délai de 4 mois à compter de l’ouverture de la succession pour
refuser ou accepter la succession ou accepter à concurrence de l’actif net de la succession = il
ne peut être contraint d’opter avant l’expiration de ce délai. Cela permet de déroger au pcp de
simultanéité de la présentation des exceptions, et de soulever ces exceptions une fois le délai
expiré.

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-La caution -> on a un contrat principal avec un créancier A et un débiteur B. Pour se garantir
le paiement, A a demandé à B une caution qui va ê actionnée si B ne paie pas. Mais cette
caution suppose deux droits : le bénéficie de discussion et le bénéfice de division.
Le bénéfice de discussion est le fait d’essayer de se faire payer par le débiteur principal.
Le bénéfice de division existe lorsque deux cautions se sont engagées de manière conjointe
mais qui ne sont pas solidaires, ce qui va opposer au créancier le bénéfice de division des
créances.
-Toutes les fois où un débiteur bénéficie d’un délai d’attente en vertu de la loi. Dans ce cas, le
juge doit suspendre l’instance.
-Autre exemple : à l’art. 4 il existe un pcp selon lequel le criminel tient le civil en l’état, et sur
le fondement de ce pcp, on peut soulever une exception dilatoire lorsqu’une partie demande
au juge civil d’attendre de se prononcer le temps que le juge pénal se prononce. C’est une jp
constante. Ex : arrêt de la 2ème chambre civ. du 27 sept. 2012.
Dans tous ces cas, le juge est obligé de sursoir à statuer.
b. Les exceptions dilatoires facultatives pour le juge
Désormais, c’est l’art. 519 du CPC qui prévoit que les voies de recours extraordinaires n’ont
pas d’effets suspensif, càd que la décision qui a été prise doit ê exécutée. Mais il peut y avoir
des exceptions à ce pcp : si une partie que l’appel soit suspensif, c’est possible, mais cette q°
doit ê plaider en première instance.
Le premier cas d’exception dilatoire facultative concerne les voies de recours qui n’ont pas
d’effet suspensif en pcp (art. 519). Mais un juge peut suspendre l’instance si une des parties
invoque une décision qui a été frappée de tierce opposition de recours en révision ou de
pourvoi en cassation (art. 110 CPC) càd que le juge av pouv suspendre l’instance si une
décision a été frappée des cas précédents.
Le second cas est l’appel en garantie formée contre un garant qui va suspendre l’action
principale. Si A demande le paiement à B, plusieurs possibilités s’offrent à B. Soit le
défendeur n’a pas voulu suspendre l’action et a été condamné, dans un second temps il fait
une action envers son assureur pour qu’il paie à sa place. Soit, il peut appeler en garantie son
garant, et pdt ce temps, le juge va devoir attendre que le garant intervienne, ce qui peut
aboutir à un arrêt momentané de la procédure. Et cet appel en garantie peut ê soulevée à
n’importe quel moment et c’est une action en intervention forcée.

c) Les exceptions de non-recevoir (art. 122 à 126 du CPC)


1. La notion
C’est un moyen de défense qui tend à mettre en cause l’action de l’adversaire en raison de
l’absence de son droit d’agir. Le but de cette défense est de voir la demande en J déclarée
irrecevable.
Déf° donnée par l’art. 122 du CPC.

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Il y a donc un lien clair entre la fin de non-recevoir et l’absence de droit d’agir. L’objectif
quand on soulève une fin de non-recevoir est que le juge déclare l’action en J irrecevable càd
que si l’irrecevabilité est retenue, on fera comme s’il n’y avait pas eu d’action en J.
L’art. 122 donne 5 cas de fin de non-recevoir. Mais cette liste a posé pb à certains auteurs qui
considèrent que le législateur confond le défaut d’intérêt à agir et les causes de fin de non-
recevoir. La Cass a considéré dans un arrêt de la chambre mixte du 14 fév. 2003 que ces 5 cas
n’était pas limitatif parce-que le mot « tel que » est utilisé, càd que ce ne sont que des
exemples, le juge peut très bien soulever d’autres causes de non-recevoir. Et c’est d’ailleurs ce
qu’il a fait avec les clauses de conciliation préalables. Du moment où cette clause existe, si
elle n’est pas respectée, cela va pouvoir justifier une fin de non-recevoir. La liste énoncée par
l’art. 122 n’est donc pas limitative.
NB : Quand on soulève une fin de non-recevoir, c’est comme une défense au fond parce-que
ça vise à faire échec à la demande du demandeur. Mais c’est comme une exception de
procédure, puisque si le juge considère que la demande est irrecevable, la procédure s’arrête
là.
2. Le régime de la fin de non-recevoir
Le régime est prévu aux art. 123 et s. qui prévoit que les fins de non-recevoir peuvent être
soulevée en tout état de cause, à n’importe quel stade de la procédure jusqu’à la fin de
l’instance. Ce qui caractérise ce régime est sa grande souplesse, càd que le législateur a voulu
qu’une fin de non-recevoir soit soulever de manière souple. Par contre, en cas d’abus, aucune
fin de non-recevoir ne peut ê soulevée, le demandeur va pouv soulever le fait que la demande
du défendeur est dilatoire.
L’art. 124 du CPC prévoit aussi que pour soulever une fin de non-recevoir, le défendeur n’a
pas besoin de prouver qu’il a subi un préjudice -> il suffit qu’il soulève l’absence d’intérêt à
agir du demandeur. L’art. 125 prévoit quant à lui que le juge doit relever d’office le moyen
de défense (la fin de non-recevoir) en cas de carence de défenseur alors que celui-ci sait que le
demandeur n’a pas le droit d’agir et que c’est d’ordre public. Ex : Si le demandeur ne respecte
pas délai d’appel -> càd qu’il fait appel plus de deux mois après que la décision de première
instance ait été rendue, puisque dans ce cas, l’action est prescrite.
En ce concerne la fin de non-recevoir tirée du défaut de qualité d’intérêt de la chose jugée, le
juge peut relever d’office la fin de non-recevoir.
Mais, par pcp, il est toujours possible de régulariser une fin de non-recevoir. Si la cause de
non-recevoir a disparu au moment où le juge statue, dans ce cas, la fin de recevoir peut ê
régularisée, càd que l’irrecevabilité sera écartée. Ex : Au départ de l’action en J, le
demandeur n’avait pas d’intérêt né et actuel. Si en cours de procédure il dispose finalement de
cet intérêt, la fin de non-recevoir peut donc ê régularisée.

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