Vous êtes sur la page 1sur 3

MAJEURS MISE EN ŒUVRE DE L’ACTION

I) Les conditions de recevabilité de l’action en nullité d’un contrat


En principe, l’article 31 du CPC prévoit que les parties ont le droit d’agir dès lors qu’elles justifient
d’un intérêt à agir. L’intérêt doit être né et actuel, personnel et direct, ainsi que juridique et
légitime. L’action est alors dite banale.

Parfois, en plus de l’intérêt à agir le plaideur doit justifier d’une qualité à agir c’est-à-dire d’une
disposition légale l’habilitant expressément à agir. Dans ce cas, l’action est dite attitrée personnelle.
L’article 122 du CPC précise que le moyen qui tend à faire constater un défaut de droit d’agir
constitue une fin de non-recevoir.

II) Action a été dirigée contre le mauvais défendeur


Il s’agit de déterminer la nature du moyen de défense par lequel une partie entend faire valoir le fait
que l’action a été dirigée contre le mauvais défendeur.

L’article 30 alinéa 2 du CPC pose en principe que l’action est, pour le défendeur, le droit de discuter
le bien-fondé de la prétention de l’adversaire. Une personne qui n’a aucun rapport avec le litige n’a
pas qualité pour se défendre de sorte qu’elle est dépourvue du droit d’agir. Or, il résulte des
dispositions de l’article 32 du CPC que les prétentions émises contre une personne dépourvue du
droit d’agir sont irrecevables. L’article 122 du CPC précise que le moyen qui tend à faire constater un
défaut de droit d’agir constitue une fin de non-recevoir.

III) Action dans l’intérêt d’autrui (personnes identifiées)


Il existe 2 mécanismes :

- Mécanisme de substitution

 Attitrée dans l’intérêt d’autrui

En principe, il résulte des dispositions de l’article 31 du CPC que la recevabilité de l’action d’un
justiciable est subordonnée à la démonstration d’un intérêt né et actuel, personnel et direct, légitime
et juridique ou, lorsque l’action est menée dans l’intérêt des tiers, à l’attribution expresse par le
législateur d’une qualité à agir.

Or, le code de la consommation habilite les associations de consommateurs représentatives au


niveau national à agir devant une juridiction civile pour obtenir la réparation des préjudices
patrimoniaux subis individuellement par des consommateurs placés dans une situation similaire ou
identique et ayant pour cause commune un manquement d’un ou des mêmes professionnels (art.
L. 623-1 et suivants du code de la consommation). = ACTION DE GROUPE

 Sans titre dans l’intérêt d’autrui

La jurisprudence dite « Ligues de défense » (Cass. 1 ère civ., 27 mai 1975) est venue admettre la
possibilité pour un groupement doté de la personnalité morale de demander en justice la réparation
d’un préjudice causé aux intérêts de ses membres. Ainsi cette action est subordonnée à deux
conditions cumulatives : il faut que les personnes ayant subi le dommage soient effectivement
membres de l’association et que les statuts prévoient expressément cette possibilité.

- Mécanisme de représentation conjointe (droit de la consommation, droit environnement,


financier…)
L’action en représentation conjointe est prévue par le code de la consommation et permet à une
association mandatée par au moins deux consommateurs victimes de préjudices individuels causés
par le fait d’un même professionnel, et ayant une origine commune, d’agir en réparation (art. L. 622-
1 et R. 622-1 et s. du code de la consommation). Cette action est réservée aux seules associations
agrées et reconnues représentatives au plan national.

IV) Action dans l’intérêt collectif (non individualisé)


L’association doit satisfaire aux conditions de recevabilité de l’action prévues par l’article 31 : un
intérêt né et actuel, personnel et direct, ainsi que juridique et légitime ou, à défaut, l’attribution
expresse par le législateur d’une qualité à agir.

Néanmoins, la cour de cassation est venue assouplir les conditions de recevabilité des actions
collectives des associations en leur reconnaissant la faculté d’agir, hors habilitation législative, au
nom d’intérêts collectifs dès lors que ceux-ci entrent dans leur objet social (Civ. 2e, 27 mai 2004).

IV) Incidence du caractère infondé d’une demande sur sa recevabilité


La recevabilité de l’action, qui est définie par l’article 30 du CPC comme le droit d’être entendu par le
juge sur le fond de ses prétentions, ne doit pas être confondue avec le succès de l’action, qui suppose
que le demandeur voit consacrer ses prétentions en justice et relève du fond du droit. L’article 71 du
CPC dispose que le moyen de défense qui tend à faire rejeter les prétentions adverses constitue une
défense au fond.

V) Nature du moyen par lequel un tiers peut formuler des demandes dans une
instance en cours
Selon l’article 66 du CPC, la demande ayant pour objet de rendre un tiers partie à l’instance constitue
une intervention. L’intervention est volontaire lorsque le tiers est l’auteur de la demande et
intervient volontairement dans la procédure ; elle est forcée lorsqu’elle c’est une partie à l’instance
qui force le tiers à intervenir.

VI) Conditions de recevabilité d’une intervention volontaire


L’article 328 du CPC distingue l’intervention principale, où l’intervenant élève une prétention, de
l’intervention accessoire par laquelle l’intervenant vient appuyer les prétentions d’une partie.
L’article 329 du CPC précise qu’une intervention principale n’est recevable que si son auteur est
titulaire du droit d’agir, ce qui suppose qu’il satisfasse aux conditions de l’article 31 du CPC. Enfin,
l’article 325 du CPC exige que toute intervention se rattache aux prétentions des parties par un lien
suffisant.

VII) Action en recherche de paternité intentée par un tiers ?


En principe, l’article 31 du CPC conditionne la recevabilité d’une action en justice à la démonstration
d’un intérêt né et actuel, personnel et direct et juridiquement protégé. C’est le principe de l’action
banale pour laquelle il est suffisant de justifier d’un tel intérêt. Toutefois, par exception, le texte
envisage des situations dans lesquelles la loi conditionne la recevabilité d’une action à la possession
d’une qualité spécifique par celui qui l’exerce ; on parle alors d’action attitrée.

Or l’article 327 du Code civil réserve l’exercice de l’action en recherche de paternité à « l’enfant».
Ainsi, seul l’enfant qui souhaiterait faire établir sa filiation paternelle peut initier une telle action.
Tout au plus cette qualité peut-elle être confiée à la mère à l’égard de laquelle la filiation est établie
si l’enfant est mineur (article 328 Code civil) mais il est en toute hypothèse exclu qu’un tiers puisse
exercer cette action, quand bien même il y aurait un intérêt quelconque.

Par ailleurs, l’article 122 du CPC prévoit que le moyen qui permet de faire déclarer un adversaire
irrecevable en sa demande, notamment pour défaut de qualité à agir, est une fin de non-recevoir.

Vous aimerez peut-être aussi