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Parfois, en plus de l’intérêt à agir le plaideur doit justifier d’une qualité à agir c’est-à-dire d’une
disposition légale l’habilitant expressément à agir. Dans ce cas, l’action est dite attitrée personnelle.
L’article 122 du CPC précise que le moyen qui tend à faire constater un défaut de droit d’agir
constitue une fin de non-recevoir.
L’article 30 alinéa 2 du CPC pose en principe que l’action est, pour le défendeur, le droit de discuter
le bien-fondé de la prétention de l’adversaire. Une personne qui n’a aucun rapport avec le litige n’a
pas qualité pour se défendre de sorte qu’elle est dépourvue du droit d’agir. Or, il résulte des
dispositions de l’article 32 du CPC que les prétentions émises contre une personne dépourvue du
droit d’agir sont irrecevables. L’article 122 du CPC précise que le moyen qui tend à faire constater un
défaut de droit d’agir constitue une fin de non-recevoir.
- Mécanisme de substitution
En principe, il résulte des dispositions de l’article 31 du CPC que la recevabilité de l’action d’un
justiciable est subordonnée à la démonstration d’un intérêt né et actuel, personnel et direct, légitime
et juridique ou, lorsque l’action est menée dans l’intérêt des tiers, à l’attribution expresse par le
législateur d’une qualité à agir.
La jurisprudence dite « Ligues de défense » (Cass. 1 ère civ., 27 mai 1975) est venue admettre la
possibilité pour un groupement doté de la personnalité morale de demander en justice la réparation
d’un préjudice causé aux intérêts de ses membres. Ainsi cette action est subordonnée à deux
conditions cumulatives : il faut que les personnes ayant subi le dommage soient effectivement
membres de l’association et que les statuts prévoient expressément cette possibilité.
Néanmoins, la cour de cassation est venue assouplir les conditions de recevabilité des actions
collectives des associations en leur reconnaissant la faculté d’agir, hors habilitation législative, au
nom d’intérêts collectifs dès lors que ceux-ci entrent dans leur objet social (Civ. 2e, 27 mai 2004).
V) Nature du moyen par lequel un tiers peut formuler des demandes dans une
instance en cours
Selon l’article 66 du CPC, la demande ayant pour objet de rendre un tiers partie à l’instance constitue
une intervention. L’intervention est volontaire lorsque le tiers est l’auteur de la demande et
intervient volontairement dans la procédure ; elle est forcée lorsqu’elle c’est une partie à l’instance
qui force le tiers à intervenir.
Or l’article 327 du Code civil réserve l’exercice de l’action en recherche de paternité à « l’enfant».
Ainsi, seul l’enfant qui souhaiterait faire établir sa filiation paternelle peut initier une telle action.
Tout au plus cette qualité peut-elle être confiée à la mère à l’égard de laquelle la filiation est établie
si l’enfant est mineur (article 328 Code civil) mais il est en toute hypothèse exclu qu’un tiers puisse
exercer cette action, quand bien même il y aurait un intérêt quelconque.
Par ailleurs, l’article 122 du CPC prévoit que le moyen qui permet de faire déclarer un adversaire
irrecevable en sa demande, notamment pour défaut de qualité à agir, est une fin de non-recevoir.