Vous êtes sur la page 1sur 92

Module

Introduction aux sciences


économiques
Matière
Introduction à l’économie générale

Professeur: M. EL JAI
Objectifs du cours
• Assurer une ouverture des étudiants sur
les problèmes économiques
• Apporter les connaissances et le
vocabulaire économique de base
• Former le citoyen, le producteur, le
consommateur en leur permettant une
maîtrise des rouages de l’environnement
économique et social
Problématique de la matière

• Qu’est ce que la science économique?


• Quels sont ses éléments fondateurs?
• Quelles sont les principales fonctions
économiques?
Plan du cours
Partie 1 : Introduction générale aux sciences
économiques

Partie 2 : Les principaux courants des sciences


économiques

Partie 3 : présentation et mesure de l’activité


économique
Partie 1 :

Introduction générale aux


sciences économiques
Chapitre 1: Introduction à la
science économique
• Définition de la science économique
• Eléments fondateurs de l’économie
• Les systèmes économiques
• Les grands courants de la pensée
économique
I- Définition de la science
économique
L’économie en latin « Oikos » et « Nomos »
signifie ordre et maison.

Pour ARISTOTE « l’économie est la science


de l’activité en famille »
« L’économie est la science des
richesses »
Adam SMITH Recherche sur la nature et les
causes de la richesse des nations. 1776
« La science économique est celle qui a pour
objet la production, la consommation et
l’échange de biens et services rares »

J. FOURASTIE Pourquoi nous travaillons, PUF, 1959


« L’objet de l’économie politique est la
connaissance des lois qui président à la
formation, à la distribution et à la
consommation des richesses »

Jean Baptiste SAY Traité d’économie politique, 1803


« L’économie politique est la science de
l’administration des ressources rares dans une
société; elle étudie les formes que prend le
comportement humain dans l’aménagement
onéreux du monde extérieur, en raison de la
tension qui existe entre les désirs illimités et les
moyens limités des sujets économiques »

Raymond BARRE Economie politique, PUF, 1959


« L’économie est la science qui étudie comment
les ressources rares sont employés pour la
satisfaction des besoins des hommes vivant en
société; elle s’intéresse, d’une part, aux
opérations essentielles que sont la production, la
distribution et la consommation de biens et,
d’autre part, aux institutions et aux activités
ayant pour objet de faciliter ces opérations »

Edmond MALINVAUD Leçons de théorie micro- économique,


Dunod , 1968
T.A.F

D’après ces définitions des grands


économistes, dégager les éléments
fondamentaux qui définissent l’économie.
On relève les notions suivantes

• Besoins
• Ressources rares
• Comportements
L’économie étudie la façon dont les
individus ou les sociétés utilisent les
ressources rares en vue de satisfaire au
mieux leurs besoins
- Qui?
Les décideurs qui déterminent les choix à faire
- Quels sont objectifs?
Satisfaire les besoins
- Quels sont les moyens?
Contrainte de la rareté des ressources (biens
limités)
- Quelle solution?
Choisir la combinaison optimale: maximum de
satisfaction pour le minimum de ressources
utilisées
L’économie est une science sociale qui
étudie la manière dont les hommes
s’organisent pour produire, répartir,
distribuer et consommer les biens et les
services destinés à satisfaire leurs besoins.
II- ELEMENTS FONDATEURS DE LA
SCIENCE ECONOMIQUE
Il s’agit d’étudier l’objet et les méthodes de
la science économique.
LES BESOINS

- Le besoin est une sensation de manque .


- Le besoin est économique, s’il peut-être
satisfait par un bien ou un service rare,
càd disponible en quantités limitées.
LES CARACTERISTIQUES DES
BESOINS
• La diversité
• La satiabilité
• L’interdépendance
• Evolution dans le temps et l’espace
• Liés à l’utilité d’un bien
Les classifications des besoins

• Besoins primaires
• Besoins secondaires
• Besoins tertiaires
• Besoins individuels
• Besoins collectifs
LA PYRAMIDE DES BESOINS DE MASLOW

Accomplissement personnel

Estime de soi et des autres

Amour, appartenance

Sécurité

Physiologique
Biographie de MASLOW
Né à Brooklyn, New York, Maslow est le fils d'immigrants russes juifs qui se
sont installés aux États-Unis. Il étudia à l'Université de Wisconsin où il obtint
son doctorat de psychologie en 1934. Au cours de sa carrière, Maslow s'est
intéressé principalement aux motivations « supérieures » de l'homme dans
sa hiérarchie (l'accomplissement de soi) et aux états de plénitude
(expériences paroxystiques), ainsi qu'aux fondements de la santé
psychique.
• Sa hiérarchie des besoins signifie que l'homme n'atteint le plein
développement de son psychisme que s'il est satisfait sur tous les plans :
physiologie, sécurité, amour (appartenance), estime (reconnaissance) et
accomplissement de soi.
• Il est l'auteur de plusieurs livres et de beaucoup d'articles. Les plus connus
sont :
• Motivation and Personality (1954, réédité 1970)
• Toward a Psychology of Being (1968)
• The Farther Reaches of Human Nature (1971)
• Un propos souvent cité et qui lui est attribué est :
• « If the only tool you have is a hammer, you tend to see every problem as
a nail » (Tout ressemble à un clou pour qui ne possède qu'un marteau), qui
stigmatise la déformation professionnelle souvent inconsciente.
• Les besoins physiologiques
- se nourrir, se vêtir, se loger ...
• Les besoins de sécurité et de protection
- se mettre à l'abri de toutes les agressions
extérieures
• Les besoins sociaux ou affectifs
- se sentir accepté, reconnu et compris des autres
• Les besoins d'autosatisfaction ou égocentriques
- se comprendre et se respecter soi-même
• Les besoins d'accomplissement
- création artistique, littérature, altruisme ...
LES BIENS
• Les biens et services permettent par leur
consommation de satisfaire les besoins
• L’aptitude du bien à satisfaire le besoin est
appelée utilité
• Si certains biens sont libres càd existent en
quantité illimitée (exp: l’air); la majorité des
autres biens sont le fruit du travail humain : on
parle de biens économiques (ou biens rares)
CLASSIFICATIONS DES BIENS
Bien ou service
Matériel Immatériel

Consommation finale Production

Durable non durable Equipements Consommation


intermédiaire
Nous distinguons aussi

• Les biens individuels


• Les biens collectifs
• Les biens marchands
• Les biens non marchands
T.A.F : Donner pour chaque type de besoin
économique identifié par Maslow, des
exemples de biens et service pouvant le
satisfaire
Besoins Biens ou services

Physiologiques
Sécurité
Appartenance
Estime
accomplissement
Besoins Biens ou services

Physiologiques Nourriture, vêtements …

Sécurité Assurance, alarme contre le vol



Appartenance Adhésion à un club, un signe
vestimentaire distinctif …

Estime Un véhicule, maison ou autres


symbolisant une position sociale

accomplissement Des cours de sport, musique …
• L’objet de la science économique :
comment fabriquer et mettre à la
disposition des hommes des biens
auxquels ils aspirent?
• L’économie devient une science des choix
Production
Hommes Echange Richesses
Consommation

Besoins illimités Biens et


services rares

L’activité économique
La nécessité des choix
Production Distribution Consommation

Contraintes Les facteurs de Le revenu Le revenu


production nominal issu de la disponible (après
et rareté (travail et capital) production redistribution)
et la technologie
Choix La combinaison Le partage entre Le choix entre les
fondamentaux des facteurs de profit et salaires biens consommés
production et la répartition
entre
consommation et
épargne
Les méthodes de la science
économique
• Le raisonnement économique est construit
à partir d’hypothèses s’efforçant plus
d’expliquer la réalité, que d’indiquer ce
que devraient être les choses
La science économique dispose de
deux outils d’analyse
• La micro- économie:l’analyse porte sur un agent
économique donné (ménage, entreprise …), elle
s’intéresse à des données individuelles plutôt
qu’agrégées

• La macro- économie: s’intéresse à un ensemble


d’agents économiques regroupés selon un critère
donné (nation, région, entreprises, consommateurs …).
Elle porte sur une vision générale de la vie économique
en considérant la dimension d’ensemble, l’allure de
fonctionnement de l’économie plutôt que le
fonctionnement des différentes parties qui la composent
III - LES SYSTEMES ECONOMIQUES

Le problème de la répartition des


richesses créées, comme celui de leur
obtention, n’a pas eu la même solution
partout dans le monde. Les principes sur
lesquels se fondent les réponses à ces
grands problèmes constituent un
système économique.
Un système économique est un schéma
d'organisation sociétale de la production,
la distribution et la consommation des
biens et services
• Le système économique mis en place dans un pays a une grande
influence sur le niveau de vie de ses habitants, sur le niveau des
inégalités (politique de redistribution plus ou moins poussée), sur les
relations avec les autres pays (ouverture économique) et sur la
puissance économique

• Les systèmes économiques varient en fonction des régions et des


époques

• Les pays occidentaux suivent aujourd'hui une organisation fondée


sur le capitalisme. Le système économique des pays de l'ex-Bloc de
l'Est était fondé sur les principes de l'économie communiste

• Le système économique a un effet sur le développement


économique car il conditionne l'affectation des ressources : c’est un
mode de répartition des ressources

• Le système économique induit une interaction indirecte entre le


système environnemental (les ressources) et le système
démographique (les besoins)
Le système capitaliste
Institutions Objectifs Mécanismes

Propriété privée des Recherche Système


moyens de production de l’intérêt régulé par le
Libéralisme individuel marché, par la
économique: liberté et du profit loi de l’offre et
de vendre, de la demande
d’entreprendre, Cette structure
d’acheter… de régulation
Rôle de l’Etat réduit à découle du
son minimum libéralisme
Caractéristiques du capitalisme
• liberté d'entreprendre avec les risques associés, éventuellement
pondérés par les systèmes assurantiels ;
• appropriation privée possible de services (par exemple : fourniture
d'eau) et de ressources naturelles (plus ou moins difficilement,
lentement ou couteusement renouvelables, voire non-renouvelables
(par ex. : cas d'une espèce qui disparaîtrait suite à surexploitation)
ou non renouvelable aux échelles humaines de temps ; pétrole ou
charbon par exemple) ;
• propriété privée des moyens de production ;
• une certaine liberté des échanges économiques ;
• recherche du profit, pour notamment rémunérer des actionnaires
et/ou compenser leurs prises de risque ;
• possibilité d'accumulation de capital et de spéculation ;
• salariat et développement d'un « marché du travail ».
Le système socialiste
Institutions Objectifs Mécanismes
Propriété collective des Une Régulation de
moyens de production société l’activité
Dictature du prolétariat sans économique
par le biais d’un parti classe où par un plan
unique (communiste) chacun impératif
qui contrôle l’essence peut Contrôle du
des rouages de l’Etat satisfaire commerce
ses extérieur par
besoins l’Etat
L’histoire du système socialiste et les
bouleversements récents ont montré les
limites de ce type d’organisation et les
dysfonctionnements inévitables liés à une
régulation économique centralisés entre
les mains d’un Etat
Partie 2 :

Les principaux courants


des sciences économiques
I- La formation de la pensée
économique jusqu’à Adam Smith

• A- La conception morale de l’économie


• B- La pensée mercantiliste
• C- L’émergence de la pensée libérale

46
A- La conception morale de
l’économie
• 1- L’antiquité grecque
- Condamnation de la
• Le premier livre: richesse, des biens
« L’économique » de matériels, de l’argent, de
Xenophon l’intérêt, du commerce,
du travail productif.
• La pensée socratique
(Platon, Aristote) - Affirmation d’une
économie naturelle.

47
A- La conception morale de
l’économie
• 2- La pensée
économique du moyen
âge - Détachement spirituel,
rejet de la richesse,
Pensée « scolastique »: condamnation du prêt à
Saint Thomas d’Aquin intérêt.
«Summa theologica»
(1265) - Mais acceptation de la
propriété privée, aiguillon
du travail.

48
B- La pensée économique
mercantiliste

1- Aux XVI°et XVII° siècles,


nouvelle philosophie • Pas d’Etat naturel
politique: Nicolas possible. « L’homme est
Machiavel (« Le Prince un loup pour l’homme
»-1513), Jean Bodin («6 ».→place à la philosophie
livres de la République» - épicurienne du contrat
1576), Thomas social: reconnaissance
Hobbes(« Léviathan» - d’une autorité souveraine.
1652)

49
B- La pensée économique
mercantiliste
2- Nouvelle pensée • Pour que l’Etat soit fort, il
économique: le faut qu’il soit riche; donc
«mercantilisme » théorisé que ses sujets soient
par Antoine de riches aussi.
Montchrestien («Traité
d’économie politique »- • Nécessité de produire:des
1615). biens industriels
• Elle marque une profonde (Colbert), des biens
sécularisation de la agricoles (agrarisme de
pensée économique: Sully). Et nécessité de
justification de la richesse commercer (William
et des marchands. Petty).

50
C- L’émergence de la pensée
libérale
 Les hommes ont, dès la
naissance des droits «
naturels » qu’aucun
contrat social ne peut
1- L’inspiration de John abolir: le droit à la vie, le
Locke: doctrine du « droit à la liberté et le droit
droit naturel » (« Traité de propriété.
du gouvernement civil »-  C’est une réponse aux «
1690). utopistes » qui s’appuient
sur l’Evangile pour
réclamer une société
communiste.
 Le droit de propriété
implique la liberté des
échanges.

51
C- L’émergence de la pensée
libérale
2- La critique du • L’agriculture = secteur de
mercantilisme: de base de l’économie.
Boisguillebert (« Le Donc:
Détail de la France »- - Développer la
1697). consommation agricole.
- Prélever moins d’impôts
• Contexte = la profonde sur les agriculteurs.
crise de l’économie - Libérer le commerce des
française à la fin du entraves à la circulation
XVII°siècle des marchandises.
- En deux mots: « laisser
faire, laisser passer »
52
C- L’émergence de la pensée
libérale
3- La pensée • Une seule classe est
physiocratique de productive = la classe des
François Quesnay- agriculteurs; les autres
(« Le tableau économique sont« stériles »
» -1766). • La production se fait par
Physis= la nature des « avances »,
Kratos= la puissance. première formulation de
la notion de « capital ».
• Alors que la classe stérile
Conception d’un « circuit ne fait que reconstituer
économique ». ses avances, la classe
agricole produit un
surplus.
53
II - La conception libérale de
l’économie
 Introduction
a- le contexte socioéconomique
b- Le libéralisme: une notion ambiguë
c- Les fondements de la doctrine libérale
d- Principes : raison, rationalité, responsabilité
individuelle

A- Les classiques
B- Les néoclassiques
C- Comparaison des deux analyses

54
Introduction
a – le contexte - Émergence et
socioéconomique épanouissement du
capitalisme industriel
- Croissance économique:
PIB X 6 en 1 siècle
- Montée d’une bourgeoisie
dynamique
- « enfermement » dans
l’usine et conditions de
travail difficiles.
- urbanisation
55
Introduction
♦ Multiples usages de la
b - une notion ambiguë notion

- politique: pluralisme
des partis
- moral: tolérance
- économique:
« doctrine pour qui la
régulation par le marché
est le meilleur moyen de
gérer l’économie »

56
Introduction

♠ La tâche du
c - Fondements de la gouvernement civil= faire
doctrine libérale: respecter les droits
naturels. Le rôle de l’Etat
♠ la doctrine du
= ne pas contraindre.
droit naturel (Locke)
♠ la philosophie
utilitariste (Bentham, ♠ le « bien suprême » =
Hume, Smith) le bonheur de la
collectivité;
le bien « subordonné »
au bien suprême = la
liberté 57
Introduction

d- Principes du libéralisme:
♦ La raison, thème du siècle des lumières: la raison
témoigne d’une sécularisation de la pensée.

♦ la rationalité: la pensée doit s’appuyer sur le modèle


scientifique

♦ La recherche de son propre plaisir. Cf.« La fable des


abeilles » de Mandeville (1714): L’égoïsme est utile à la
société . Le vice stimule alors que la vertu endort

♦ la responsabilité individuelle n’est pas opposée au


bonheur collectif.

58
A- Les classiques
♦ Les théories
♦ qui sont-ils? classiques
Adam Smith (1723-1790)
David Ricardo (1772-1812) 1- Une théorie de la valeur
Thomas Malthus (1766- travail.
1834) 2- Une théorie de la
Jean Baptiste Say (1767- répartition
1832) 3- Une théorie de l’équilibre
John Stuart Mill (1806- 4- Le rôle de l’Etat
1873).
5- Le commerce extérieur

59
1- Une théorie de la valeur travail

• a- la division du travail, source de la richesse (Smith)


• b- valeur d’usage et valeur d’échange (Smith)
• c- valeur-travail (Smith et Ricardo), valeur-utilité chez
Condillac puis chez Say.
• d- hétérogénéité du travail et travail indirect (Ricardo);
plus tard, temps de travail socialement nécessaire
(Marx)

60
2- Une théorie de la répartition

a- distinction entre répartition primaire (revenus du travail


productif et revenus de la propriété) et répartition
secondaire (transferts, intérêts).
b- théorie du salaire naturel: tendance vers le seuil de
subsistance
c- théorie de la rente foncière:« l’état stationnaire »

61
3- Une théorie de l’équilibre

a- Adam Smith et la • Le marché est


parabole de la « main autorégulateur: intérêts
invisible ». Inspiration: individuels et intérêt
« La fable des abeilles » de collectif sont compatibles.
Mandeville -1714 • L’équilibre se réalise
spontanément sans
b- Jean Baptiste Say et la « intervention extérieure:
loi des débouchés » « l’offre crée sa propre
demande »
• La monnaie n’est qu’un
« voile ».
62
4- Le rôle de l’Etat: fonctions régaliennes et
missions d’intérêt général.

● Intervention de l’Etat inutile, voire dangereuse.


La loi des débouchés assure l’équilibre spontanément.
Les décisions individuelles sont plus rationnelles que les
décisions collectives. L’Etat perturbe l’information
économique.

● L’Etat remplit néanmoins des missions « régaliennes »:


défense, justice, police, représentation internationale. Il
met en œuvre des infrastructures et des biens publics
pour lesquels le marché est défaillant.

63
5- Le commerce extérieur

• David Ricardo formule la loi dite des « avantages


comparatifs relatifs »: tout pays a intérêt à se spécialiser
dans la production où son avantage relatif par rapport
aux autres pays est le plus grand.

• La division internationale du travail est un facteur de


progrès économique. Tous les participants peuvent y
gagner (jeu à somme non nulle).

64
♦ Leurs théories
B- Les - Retour à la valeur utilité
néoclassiques - Un raisonnement « à la
marge » : (utilité
marginale, coût marginal)
♦ qui sont-ils?
débouchant sur une
Stanley Jevons (1835-1882) théorie de la demande :
Carl Menger (1840-1921) l’utilité marginale
Léon Walras (1834-1910) décroissante
Alfred Marshall (1842-1924) - L’équilibre général de
Walras et l’optimum de
Pareto

65
1- La valeur utilité

• Retour à la conception subjectiviste de l’utilité déjà


formulée par Condillac, Turgot et Say: la valeur d’un
bien est donnée par l’utilité que l’on en a.
• Les prix des biens sont supposés proportionnels à leur
utilité marginale(voir page suivante).
• Retour sur l’exemple de A. Smith: le diamant est plus
cher que l’eau non pas en raison du travail qu’il contient
mais de l’utilité qu’il procure.

66
2- le raisonnement marginaliste

• L’utilité marginale est le supplément d’utilité que procure


une unité supplémentaire de bien consommé.
• Le coût marginal est le supplément de coût occasionné
par une unité supplémentaire d’un bien acheté
• En principe, il y a décroissance de l’utilité procurée par
un bien: plus on en consomme et moins il nous satisfait.
• Ce raisonnement peut s’appliquer au facteur travail
embauché par l’entreprise .

67
3- Equilibre partiel, général et optimum.

• Marshall fait la démonstration de l’équilibre partiel sur un


marché. Celui-ci est supposé sans lien avec les autres
marchés. Cet équilibre est stable.
• Walras fera la démonstration que l’équilibre sur un
marché s’étend à tous les autres marchés, après une
série de « tâtonnements ».
• Pareto démontre que l’équilibre une fois atteint est
optimal dans la mesure où l’on ne peut plus augmenter
la satisfaction d’un seul agent sans détériorer celle d’un
autre

68
4- Les conditions de l’équilibre: la
concurrence pure et parfaite

5 conditions

• L’atomicité du marché
• L’homogénéité des produits
• La fluidité
• La transparence
• La mobilité des facteurs de production

69
5- La concurrence pure et parfaite est-elle
possible? Le tableau de Stackelberg

vendeurs 1 seul Petit nombre Grand nombre


acheteurs
1 seul Monopole Monopsone Monopsone
bilatéral contrarié absolu

Petit nombre Monopole Oligopole Oligopsone


contrarié bilatéral
Grand nombre Monopole Oligopole Concur-
-rence pure et
parfaite

70
C- En résumé: comparaison classiques
- néoclassiques

1- Les points 2- Les divergences


communs - La conception de la
valeur
- La rationalité des - La temporalité
individus; (Classiques= long terme;
- l’efficience du marché. néoclassiques = court
terme)
- La conception des
rapports sociaux

71
III - L’analyse marxiste
• Avant-propos: le socialisme avant Marx
• Introduction: le contexte socioéconomique et
culturel.
• A- Une conception du mouvement de l’histoire:
le matérialisme historique dialectique
• B – La théorie marxiste des classes
• C- L’anatomie du capitalisme
• Conclusion: Le socialisme après Marx

72
III - L’analyse marxiste
• Avant-propos: le socialisme avant Marx:

- Jean Charles Léonard Sismonde de Sismondi: les


dysfonctionnements du capitalisme.
-Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint Simon:
l’industrialisme.
- Robert Owen: la guerre sociale permanente
- Charles Fourier: le phalanstère

73
Introduction

• 1- Contexte • 2- Contexte
socioéconomique: culturel:
- La montée du capitalisme - la philosophie allemande:
industriel Hegel, Feuerbach
- Les luttes sociales - La pensée socialiste avant
- L’affirmation des Etats- Marx: Sismondi, St
Nations Simon, Proudhon, Owen,
- L’expansion territoriale du Fourier
capitalisme - Le positivisme: Comte, St
Simon
- L’économie politique
britannique. 74
A- Une conception de l’histoire : le
matérialisme historique
1- La société: • Notions à retenir
structure économique et
superstructures - Dialectique,
idéologiques contradiction
- Mode de production
2- Le mouvement de - Forces productives;
l’histoire: Rapports sociaux de
résultat d’une production
contradiction - Aliénation

75
B – la théorie marxiste des classes
sociales

• Cf.« Le 18 brumaire de Louis Napoléon Bonaparte »


• Conception réaliste des classes sociales: les classes ne
sont pas des constructions sociologiques mais des
réalités sociales (≠M. Weber).
• Ce qui leur donne réalité: la « conscience de classe » et
la « lutte de classes ».
• Permanence du conflit de classes dans toute société
mais 2 spécificités du capitalisme: la bipolarisation des
classes et le caractère révolutionnaire des deux classes
en lutte.

76
C- Anatomie du capitalisme: plus-value
et exploitation

1- Nouvelle conception de l’argent et théorie du profit: le


schéma M-A-M et le schéma A-M-A’.

2- Une théorie de la valeur et de la plus-value

3- La reproduction du capitalisme

4 le dépassement inéluctable du capitalisme: la loi de


baisse tendancielle du taux de profit

77
D- Le socialisme après Marx

1- L’orthodoxie marxiste: Engels; Lénine; Rosa


Luxembourg.

2- Le révisionnisme: Bernstein et Kautsky

3- les applications de la pensée marxiste

78
IV- La révolution keynésienne

• Introduction: le contexte des années 1930


• A- Les grands principes de Keynes
• B- les fonctions économiques de Keynes
• C- La légitimité de l’intervention de l’Etat
• D- Le keynésianisme en pratique

79
Introduction

1- Eléments biographiques et bibliographiques

2- Le contexte de la crise des années 1930

80
1- Eléments biographiques et
bibliographiques
• Naissance le 5 juin 1883 dans une famille aisée et cultivée (père:
économiste à Cambridge; mère: féministe et maire de la ville)
• Etudes de statistiques et de mathématiques; il découvre l’économie
en 1906 en préparant un concours.
• Fréquente le groupe de Bloomsbury, cercle de jeunes bourgeois
intellectuels non-conformistes. Epouse une danseuse en 1925.
• A 28 ans rédacteur en chef de la revue « The economic journal » et
rejoint le Trésor britannique pendant la guerre.
• Devient célèbre en 1919 en écrivant « Les conséquences
économiques de la paix » (dénonciation des exigences des alliés ).
• En 1930, publication du « Traité sur la monnaie » (sur l’inflation).
• En 1936, « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la
monnaie »
81
2- Le contexte de la crise des années 1930

• Retournement de tous les indicateurs d’activité (production, emploi,


commerce extérieur, prix, etc.). Mais d’une ampleur et d’une durée
sans précédent: de 1929 à 1933, le PIB américain chute de 30%; en
1936, 10% de la population active américaine est au chômage.
Violente et soudaine aux Etats-Unis (krach de Wall Street) plus
atténuée et plus tardive en France, plus précoce en G.B. où la
déflation avait commencé en 1920.
• Keynes en déduit le caractère structurel de la crise. Il se démarque
de l’analyse libérale (Pigou) pour qui le chômage est volontaire et lié
à des taux de salaire trop élevés.

82
A- Les grands principes de l’analyse de
Keynes

- Opposition à la notion de marché: l’économie est


décrite comme un circuit.

- Opposition à la loi de Say: c’est la demande effective


qui détermine la production et l’emploi.

- L’égalité épargne-investissement

- La non neutralité de la monnaie


83
B- Les fonctions économiques
keynésiennes

1- La fonction de consommation
2- La fonction d’investissement
3- La fonction d’emploi

84
1- La fonction de consommation

- Pour les « classiques », la consommation est un résidu de


l’épargne: C= Y-S. Et l’épargne dépend du taux d’intérêt i: si i est
élevé, l’épargne est forte et la consommation faible. Inversement si
i est faible.
- Pour Keynes, la consommation dépend directement du
revenu global distribué: C= f(Y). C’est l’épargne qui est un résidu
de la consommation.
- la « loi psychologique fondamentale »: quand le revenu
s’accroît, la consommation aussi mais moins vite.
- la notion de « propension à consommer » ( C/ R) et de «
propension marginale à consommer » (ΔC/ ΔR)
- La politique économique doit être de type social-démocrate:
favoriser les revenus des ménages qui ont la plus forte propension à
consommer.

85
2- La fonction d’investissement

- Pour les « classiques », l’investissement résulte directement


de l’épargne disponible: I=S. Ainsi, la loi des débouchés fonctionne
même si tout le revenu n’est pas dépensé par les consommateurs; il
sera investi.
- Pour Keynes, l’investissement dépend d’une décision de
l’entrepreneur qui compare l’ « efficacité marginale du capital », r
et le taux d’intérêt des emprunts i. Si i<r, l’investissement est
rentable; si i>r, l’investissement n’est pas rentable
- Le mécanisme du multiplicateur: toute dépense, publique ou
privée conduira à une distribution de revenus plus que
proportionnelle. k= 1:1- ΔC/ ΔR.
- Il faut alors envisager une politique économique favorisant
l’investissement, donc une politique monétaire expansionniste
(faible taux d’intérêt)

86
3- La fonction d’emploi

- pour les « classiques », le chômage ne peut être


que « frictionnel » ou « volontaire »; il provient d’un
déséquilibre sur le seul marché du travail
- pour Keynes, il est toujours « involontaire »; il
résulte d’une insuffisance de la demande effective et
trouve donc son origine dans l’ensemble de l’économie.
- la flexibilité du salaire ne ferait alors qu’aggraver le
chômage. Polémique avec Arthur Cecil Pigou.

87
C- La légitimité de l’intervention de
l’Etat

• De nouvelles missions pour l’Etat qui complètent ses


actions « régaliennes »: réguler l’économie, conduire la
politique économique du pays.
• Accomplir cette mission en se dotant d’instruments de
prévision: la comptabilité nationale, la planification, la
statistique, la macroéconomie.
• La conduite de la politique économique: politique
budgétaire + politique monétaire

88
D- Le keynésianisme en pratique
1- Les recommandations de 2- les applications du
politique économique message keynésien.
- au niveau intérieur: la - Aux Etats-Unis: le New Deal:
politique de relance de la reflation, libération de l’étalon
consommation et de or et politiques de grands
l’investissement: critique de travaux
l’épargne; fiscalité correctrice; - Au Royaume Uni: politique
baisse du taux d’intérêt; monétaire expansionniste,
investissements publics protectionnisme, crédits aux
- au niveau externe: un entreprises
nouveau SMI: critique de - Pays de l’Axe: économie de
l’étalon or; institution guerre (« arbeitshaffung ».
monétaire internationale et - En France: le Front Populaire
monnaie internationale.

89
V- Approches socioéconomiques
de l’économie: en guise de
conclusion

1- Les précurseurs: Sismondi et Comte


2- La critique de la sociologie durkheimienne: Simiand,
Durkheim, Halbwachs…
3- L’institutionnalisme anglo-saxon: Veblen, Galbraith..
4- La nouvelle sociologie économique: Granovetter.
5- L’économie des conventions: Orléan, Favereau…
6- L’école de la régulation: Aglietta, Boyer,…

90
Les grands auteurs en économie
Il est notoire que la science économique a progressivement acquis un
degré élevé de technicité et de formalisation mathématique.
Pourtant, elle reste accessible à un large public ; cet ouvrage invite le
lecteur à le vérifier au contact d'une sélection de " grands auteurs ". La
fréquentation des grands auteurs montre en effet que la science
économique, si elle comporte bien sa part de mécanismes techniques, est
loin de se réduire à l'élaboration de modèles formalisés de plus en plus
sophistiqués. Tous les grands auteurs ont réfléchi à la finalité de
l'économie, ont débattu de la rationalité des comportements, des critères de
justice sociale, du rôle de l'Etat ou encore des fondements et des effets du
libéralisme.

Ils ont développé leur réflexion en liaison étroite avec d'autres disciplines :
la philosophie, la sociologie, l'histoire et le droit. Ils ont aussi porté un
regard critique sur leurs méthodes et instruments. Pour chaque auteur
retenu, l'ouvrage présente tout d'abord une courte biographie destinée non
seulement à fixer une chronologie indispensable mais aussi à proposer un
premier aperçu de la pensée et du rôle de l'auteur dans le développement
de l'économie.

Les étudiants ne sont pas oubliés : les notions et les principes formulés par
les grands auteurs et présentés ici, sont parties intégrantes des
enseignements, du premier au troisième cycle des universités.

91
Max et le marxisme

Le marxisme a irrigué toute l'histoire et toute la


culture du XXème siècle.
Ce livre propose d'abord une initiation à la pensée
philosophique, politique et économique de Marx. II
présente ensuite les principaux penseurs
marxistes, des origines à nos jours. Enfin, il
confronte la réflexion de Marx à ses réalisations
historiques. Pédagogique et clair, ce guide donne
des repères essentiels pour comprendre la pensée
contemporaine.

92

Vous aimerez peut-être aussi