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Heddy-Pierre NKULU

Heddy-Pierre NKULU MPIANA / Encadreur


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MPIANA
0991276140 / 0811632770
ENCADREUR EN DROIT ET CHERCHEUR

IL ENCADRE EN : DROIT CONSTITUTIONNEL ; DROIT ADMINISTRATIF ; DROIT INTERNATIONAL PUBLIC ;


CONTENTIEUX ADMINISTRATIFS ; ORGANISATIONS INTERNATIONALES ; SERVICES PUBLICS ET
ENTREPRISES PUBLIC ; DROIT FISCAL ; DROIT DES SOCIETES ; REGIMES MATRIMONIAUX,
SUCCESSIONS ET LIBERALITES ; DEONTOLOGIE DES MAGISTRATS, DES AVOCATS ET FONCTIONNAIRES
INTERNATIONAUX, PRINCIPAUX SYSTEMES JURIDIQUES ET TANT D’AUTRES

0991276140 / 0811632770
Facebook : Heddy-Pierre NKULU

SYNTHESE DU COURS
DE CONTENTIEUX
ADMINISTRATIF
L’auteur s’est servi des supports de cours des professeurs extraordinaires
VUNDUAWE ET KABANGE
17 juillet 2011

N’ayant pas été à la hauteur des conditions


relatives au recrutement des assistants
arrêtées par son université -UPC- (il a obtenu
soixante neufs pourcent trois fois, dont
soixante neufs pourcent en terminal),
Heddy-Pierre tient tout de même
à emporter un jour le titre de docteur en droit.

2011
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2 Les ouvrages de Heddy-Pierre sont
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distribués en ligne (par e-mail)
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On ne peut pas tout apprendre avec une synthèse (quel qu’en soit l’auteur);
La synthèse ne reprend pas, lorsqu’elle y recourt, tous les exemples et les cas pratiques ;
On maitrise mieux son cours avec une synthèse et ce, dans peu de temps ;
La synthèse permet une révision rapide du cours;
Les synthèses sont indispensables à une bonne maitrise de la science en générale et du droit en
particulier

H eddy-Pierre NKULU MPIANA

SIGLES ET ABREVIATIONS

Art. : Article ;
COCJ : Code d’Organisation et des Compétences Judiciaires ;
Const. : Constitution ;
CSJ : Cour Suprême de Justice ;
Proc. : Procédure.

INTRODUCTION
DEFINITION DU CONTENTIEUX ADMINISTRATIF

Le Contentieux administratif est une partie du droit administratif qui étudie l’ensemble des
règles juridiques régissant la manière de régler des litiges de l’Administration (de l’Etat) par
les cours et tribunaux.

Toutefois, dans le cadre de ce cours nous ne verrons principalement que le contentieux


administratif congolais

CHAPITRE I
CHAMP D’ACTION DU CONTENTIEUX ADMINISTRATIF CONGOLAIS

SECTION I
LES LITIGE NE RELEVANT PAS DES JURIDICTIONS ORDINAIRES

En droit congolais, on entend par juridictions ordinaires, les juridictions civiles, commerciales,
de travail, répressives et administratives, à l’exception bien entendu de la Cour des comptes,
qui est une juridiction spécialisée des comptables publics, et du juge constitutionnel (c'est-à-
dire, la Cour suprême de justice, toutes sections réunies). Ainsi, les litiges liés aux actes des
autorités étrangères établies en République démocratique du Congo, les litiges relatifs aux
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actes relevant du pouvoir législatif et les litiges en rapport avec les actes dits de
gouvernement échappent à la censure des juridictions ordinaires.
§1. Les litiges en rapport avec les actes dits de gouvernement.

La notion d’actes dits de gouvernement découle de la jurisprudence du Conseil d’Etat de la


France. En droit français, les actes de gouvernement ne peuvent faire l’objet d’une définition
générale et théorique, mais seulement d’une liste établie d’après la jurisprudence constante,

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qui ne comprend plus que deux séries de mesures : les actes concernant les rapports de
l’Exécutif avec le Parlement et ceux qui se rattachent directement aux relations de la France
avec les puissances étrangères ou les Organismes internationaux.

Par ailleurs, en droit Belge, aucune disposition, ni constitutionnelle ni législative, ne fonde en


terme express la restriction du contrôle juridictionnel du Conseil d’Etat au nom de la notion
d’actes de gouvernement. Mais dans la pratique, cette notion est occasionnellement
évoquée pour justifier l’incompétence du Conseil d’Etat belge.

En droit positif congolais, elle a une base légale constituée notamment : des articles 54 et
147 du Code portant organisation et compétences judiciaires (COCJ) et de l’article 87,
alinéa 2 de la procédure devant la Cour suprême de justice (CSJ). Dans ce cadre, la CSJ,
section administrative exerce un pouvoir de plano, c'est-à-dire qu’elle a une appréciation
souveraine sur la question de savoir lesquels des actes de l’Exécutif échappent à son
contrôle. Mais, tenant compte du droit comparé, on peut déterminer, à titre indicatif, dans
l’ordre du droit public interne et dans celui du droit international quels sont les actes du
gouvernement qui peuvent être qualifiés d’actes de gouvernement.

I. Dans l’ordre du droit public interne on peut citer notamment :

- Les actes accomplis par l’Exécutif dans ses rapports avec le Parlement (par exemple,
l’acte portant convocation du Parlement ; le décret décidant de soumettre un projet de loi
au referendum) ;
- Les actes qui intéressent les rapports d’ordre constitutionnel entre le Président de la
République et le Gouvernement (par exemple, l’Ordonnance portant constitution du
Gouvernement ou nomination d’un Premier ministre ;
- Les actes relatifs aux rapports entre le Chef de l’Eta et le pouvoir judiciaire (par exemple,
une Ordonnance en matière de grâce présidentielle, un acte d’extradition d’un étranger,
un acte décidant de traduire un haut magistrat devant le Conseil supérieur de la
magistrature.

Cependant, pour qu’il y ait bonne application, il importe que l’acte administratif pris par
l’Exécutif soit d’abord conforme au droit. Ainsi, le décret n°144 du 6 novembre 1998 portant
révocation des magistrats était entaché d’irrégularité pour non-respect du droit à la défense
reconnu à tout magistrat dans le cadre de la procédure disciplinaire et pour absence d’avis
du Conseil supérieur de la magistrature.

II. Dans l’ordre du droit international on peut ranger notamment :

- Les actes que le chef de l’Etat et le Gouvernement accomplissent en matière de relations


internationales (par ex. les actes de ratification ou d’approbation d’un accord, acte
d’adhésion à une Organisation internationale, les mesures prises par le Gouvernement
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au cours de la négociation d’un accord international) ;


- Les actes que posent les autorités congolaises en qualité de représentant ou nom de la
Communauté internationale (par exemple, les actes posés par le Chef de l’Etat dans son
rôle de médiateur dans un confit interétatique, les actes posés en tant que Président en
exercice d’une Organisation internationale).

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§2. Les litiges liés aux actes des autorités étrangères établies en République démocratique
du Congo.

Par « autorité étrangère établie en RDC », nous visons principalement les agents
diplomatiques, c'est-à-dire les ambassadeurs et autres diplomates. Le principe est que sur
base de la compétence personnelle et territoriale étatique, la justice de l’Etat se limite aux
seuls ressortissants et aux faits poursuivables commis sur son territoire.

L’agent diplomatique jouit de l’immunité de juridiction pénale. Cette immunité est absolue,
que l’agent soit ou non dans l’exercice de ses fonctions. Par ailleurs, il bénéficie aussi de
l’immunité de juridiction civile et administrative pour les actes accomplis dans l’exercice de
ses fonctions. Cette immunité s’étend aussi aux mesures d’exécution.

Précisons tout de même que l’immunité en matière civile ou administrative ne joue pas
lorsqu’il s’agit d’un procès relatif à un immeuble appartenant personnellement à l’agent
diplomatique, à une succession (dans laquelle l’agent diplomatique figure comme exécuteur
testamentaire, administrateur héritier ou légataire, à titre privé et non pas au nom de l’Etat
accréditant), ou à une profession libérale ou commerciale qu’il exerce en dehors de ses
fonctions officielles. Par ailleurs, on peut notre en passant que l’Etat peut aussi renoncer à
l’immunité juridictionnelle de ses agents diplomatiques sur le territoire de l’Etat accréditaire.
Mais, la renonciation à l’immunité de juridiction pour une action civile ou administrative n’est
pas censée impliquer la renonciation quant aux mesures d’exécution du jugement, pour
lesquelles une renonciation distinct est nécessaire.

§2. Les litiges relatifs aux actes du pouvoir législatif.

A ce sujet, s’agissant précisément du juge administratif, l’article 87, alinéa 3, de la Procédure


devant la Cour suprême de justice est explicite en ce qui concerne les actes législatifs. Il est
ainsi libellé : « la Cour ne contrôle pas les actes législatifs ».

En fait, les actes relevant du pouvoir législatif sont les suivant :

I. Les actes législatifs (les lois et les actes ayant force de loi). Toutefois, le juge
constitutionnel connaît, par voie d’action ou par voie d’exception, de la
constitutionalité des lois et des actes ayant force de loi ;
II. Les actes parlementaires ou les actes d’assemblée accomplis dans le cadre de
l’exercice de la fonction parlementaire. Il s’agit notamment des règlements intérieurs
des chambres parlementaires), des avis conformes, des autorisations, des
résolutions, des décisions d’entérinement, des mises en accusation, des décisions de
déchéance du mandat parlementaire, etc.
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Tous ces actes sont pénalement couverts d’immunité et n’engagent pas, en principe, la
responsabilité civile de l’Etat. On doit ajouter, dans cette catégorie, les actes matériels
relatifs à l’activité des assemblées qui échappent aussi à tout contrôle juridictionnel. Tandis
que les actes administratifs accomplis par les Présidents des chambres du parlement par
exemple sont soumis au contrôle du juge administratif. Il s’agit ici notamment des actes
relatifs à la gestion de la carrière du personnel administratif des assemblées.

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§4. Les litiges relatifs aux actes de démocratie directe.

Par « démocratie directe », on entend le mode d’exercice de la souveraineté que le peuple


exerce lui-même, sans intermédiaires, c'est-à-dire sans représentation. A ce sujet, l’article 5
de la Constitution du 18 février 2006 dispose que « la souveraineté nationale appartient au
peuple. Tout pouvoir émane du peuple qui l’exerce directement par voie de référendum ou
d’élection, et indirectement par ses représentants (…)».

SECTION II
LES LITIGES NE RELEVANT PAS SPECIALEMENT DU JUGE ADMINISTRATIF.

§2. Les litiges entre particulier dans leurs relations de droit privé.

Les litiges entre particuliers (personnes physiques et morales de droit privé), dès lors qu’ils
ne concernent que des rapports de droit privé (droit civil, droit commercial, droit du travail),
échappent au juge administratif de la légalité. Cependant, en droit congolais, et ce, en vertu
de la loi, certains organismes privés investis d’une mission de service public et dotés de
prérogatives de puissance publique sont considérés comme des autorités administratives et
peuvent accomplir, par conséquent, des actes administratifs au sens matériel. C’est le cas
des établissements d’utilité publique et des ordres professionnels.

Par contre, le législateur congolais avait, en 2001, conféré au juge administratif (CSJ, section
administrative), la compétence de régler des litiges relatifs à l’organisation ou au
fonctionnement des partis et regroupements politiques (Cf. art. 35 loi n°001/2001 du 17 mai
2001 portant organisation et fonctionnement des partis et regroupement politiques) alors
qu’on était toujours en face des simples particuliers non investis d’une mission de service
public et dépourvus de prérogatives de puissance publique.

Mais cette législation vient de changer. Le règlement des conflits internes au parti politique et
ceux entre deux ou plusieurs partis politiques est désormais de la compétence du Tribunal
de grande instance du lieu de résidence des membres concernés ou du siège des partis en
cause (art. 32 loin004/002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des
partis politiques).

§2. Certains litiges, pourtant relatifs à l’activité de l’Administration, sont conférés à d’autres
juges.

Par la volonté du législateur, les clauses contractuelles du contrat administratif échappent au


juge administratif, car leur contentieux relève du juge civil. C’est le cas aussi du contentieux
fiscal qui, dans sa phase juridictionnelle, relève en premier et dernier ressort, de la section
judiciaire d’une cour d’appel (art. 152, al 2 COCJ et 108 de la loi n°004/2003 du 13 mars
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2003 portant reforme des procédures fiscales). En outre, en matière d’expropriation pour
cause d’utilité publique, et ce, en cas de défaut d’entente amiable, la vérification de la
procédure administrative suivie en vue de la fixation judiciaire de l’indemnité relève du juge
civil – Tribunal de grande instance – (art.111 COCJ et 13 de la loi n°77/001 du 22 février
1977 sur l’expropriation pour cause d’utilité publique ; Cf. également art. 34 de la
Constitution du 18 février 2006).

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§3 Les litiges relatifs au fonctionnement du pouvoir judiciaire.

Rappelons d’abord que le recours pour excès de pouvoir est irrecevable à l’égard des actes
juridictionnels (arrêts, jugement, ordonnances), même émanant des juridictions
administratives. La raison est simple : ces actes juridictionnels ne sont pas des actes
administratifs ; c’est pourquoi ils donnent lieu à des recours spéciaux (ordinaires – appel et
opposition - et extraordinaires – cassation, tierce opposition etc.-).
En outre, les actes du service judiciaire (par exemple, les mandats de justice, les
perquisitions et les saisies) échappent au contrôle du juge administratif. Enfin, les litiges
relatifs au fonctionnement des services de la justice (les règlements intérieurs des cours et
tribunaux ainsi que des parquets) échappent au juge administratif. En effet, à titre indicatif, le
règlement de juge relèvent de la compétence de la section judicaire de la Cour suprême de
justice (art. 155 COCJ).

En revanche, les litiges relatifs à l’organisation judiciaire sont de la compétence du juge


administratif. Par exemple, les décrets d’organisation judiciaire, de nomination ou de
révocation des magistrats.

CHAPITRE II
LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE REGLEMENT DES LITIGES
ADMINISTRATIFS

Les principes fondamentaux de règlement des litiges administratifs sont au nombre de cinq,
nous avons :

SECTION I
LE CARACTERE MIXTE DU CONTENTIEUX ADMINISTRATIF CONGOLAIS

Le contentieux administratif congolais est mi-administratif et mi-judiciaire. En effet, pour


régler les litiges administratifs en RDC, on doit obligatoirement commencer au niveau de
l’Administration. Le requérant devra déposer auprès de celle-ci une réclamation préalable
sous forme de recours gracieux, de recours hiérarchique ou de recours de tutelle, soit de
réclamation préalable en cas de contentieux de l’indemnité pour préjudice exceptionnel,
avant de saisir le juge administratif. Ces recours administratifs doivent se faire dans le
respect de délais ; sinon le recours juridictionnel éventuel serait simplement déclaré
irrecevable (art. 88 ; 89 et 96 proc. devant la CSJ).

En outre, certains litiges administratifs sont tranchés par l’Administration contentieuse. C’est
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le cas de litiges disciplinaires qui sont réglés par des juridictions disciplinaires. En droit
congolais, nous visons spécialement le Conseil supérieur de la magistrature qui joue le rôle
de juridiction disciplinaire des Magistrats (art 152 al. 4 Const. 2006). Par ailleurs,
l’Administration fiscale contentieuse tranche également les litiges qui opposent le fisc et les
contribuables en matière d’assiette de l’impôt et des modalités de recouvrement (art. 72 et
104 loi n°004 du 13 mars 2003 portant reforme des procédures fiscales).

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Enfin, il existe encore des Tribunaux de police, dans les territoires où ne sont pas encore
installés des tribunaux de paix (art. 163 COCJ et Décret-loi de 1998 portant organisation
territoriale et administrative de la RDC). En cas d’absence du Tribunal de paix dans un
territoire, l’Administrateur du territoire est de droit juge de Police. Il en est de même des
juridictions coutumières qui continuent à exister pour trancher des litiges coutumiers.

SECTION II
L’UNICITE DE L’ORDRE JUDICIAIRE.

Nous avons certes (et c’est provisoire) un seul ordre de juridiction (en l’espèce celui
judiciaire), mais les sections administratives des cours d’appel et la section administrative de
la Cour suprême de justice constituent des juridictions administratives de droit commun, en
dehors de la Cour des compte, qui est la juridiction spécialisée des comptables publics.

SECTION III
LE PRINCIPE DE LA DIVISION DU TRAVAIL.

Au sein de l’ordre judiciaire et suivant la nature du contentieux, il y a le principe de la division


de travail entre les juridictions civiles, commerciales, répressives, administratives et de
travail. S’agissant particulièrement du contentieux de l’Administration (nous y reviendrons
ultérieurement), on distingue :

1. Le contentieux de la réparation appelé aussi de la responsabilité ou de l’indemnité, qui


relève en principe des juridictions répressive et civiles ;
2. Le contentieux de l’annulation pour illégalité et le contentieux de la réparation pour
dommage exceptionnel, qui relèvent exclusivement des juridictions administratives ;
3. Le contentieux de pleine juridiction, qui relève des juridictions administratives (il se
caractérise par le fait que la requête en réparation du préjudice subi est introduite en
même temps que la requête en annulation pour excès de pouvoir. Dans ce cas, le juge
administratif examine en même temps deux demandes : la requête en annulation et la
demande en réparation du préjudice).

SECTION IV
LE PRINCIPE DU POURVOIE EN CASSATION LIMITE EN MATIERE
ADMINISTRATIVE.

En droit congolais, la Cour suprême de justice, toutes sections réunies, connait des
pourvoies en cassation contre les arrêts rendus par la Cour des comptes (art. 160/5 COCJ et
21 de la procédure devant la Cour des comptes). En effet, la Cour des comptes en tant que
juridiction administrative spécialisée, juge les comptables publics et rend des arrêts en
premier et dernier ressort (notons qu’une expédition de l’arrêt est adressée pour exécution
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au Ministre de finances si le compte intéresse l’Etat, à l’autorité de tutelle lorsque le compte


intéresse les Etablissements publics. Ces derniers ont l’obligation, par la suite, d’informer la
Cour de cette exécution).

En outre, en matière du contentieux fiscal, en cas d’arrêt défavorable prononcé par la


section judiciaire d’une Cour d’appel, qui intervient en cette matière en premier et dernier

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ressort, le contribuable peut introduire un pourvoi en cassation devant la section judiciaire de


la CSJ (art. 109 loi n°004/2003 du 13 mars 2003 portant reforme des procédures fiscales).

Comme on peut le constater, la cassation en matière est donc limitée. Il serrait souhaitable
qu’elle soit étendue à tout le contentieux administratif, principalement au contentieux en
annulation pour excès de pouvoir.

SECTION V
LE PRINCIPE DU RECOURS ADMINISTRATIF PREALABLE
AU CONTENTIEUX ADMINISTRATIF.

La requête en annulation n’est recevable que si le requérant a, au préalable, introduit dans


les trois moins de la date de la notification lui faite de l’acte incriminé, un recours
administratif (gracieux, hiérarchique ou de tutelle) contre cet acte.

Et la requête en annulation ne peut être valablement déposée au près du juge compétent


que dans les trois mois à compter du jour où le rejet total ou partiel du recours a été notifié.
Le défaut de décision de l’Administration après trois mois à dater du jour de l’introduction de
la réclamation de l’administré vaut rejet de celle-ci et déclenche le dies aquo du recours
juridictionnel.

Ces différents délais précisent donc le dies aquo et le dies adquem pour l’introduction d’une
requête en annulation pour excès de pouvoir devant le juge administratif compétent.

Il en est de même en cas de demande d’indemnité pour réparation du préjudice


exceptionnel. Ce dernier requiert une sollicitation préalable pour une équitable réparation,
au près de l’autorité administrative habilitée. Cette réclamation préalable doit obligatoirement
contenir une estimation du préjudice faite par l’administré réclamant.

CHAPITRE III
LES DIFFERENTS RECOURS CONTENTIEUX.

Rappelons d’abord que par « recours » en matière administrative, on entend les différentes
voies de droit reconnues aux particuliers (voir à des personnes publiques dans d’autres
systèmes juridiques) devant les autorités ou les juridictions administratives. Toutefois, la
« réclamation du contribuable introduite auprès de l’Administration fiscale contentieuse peut
être aussi considérée comme un « recours contentieux » dans la mesure où cette
réclamation ouvre la phase administrative du contentieux fiscal.
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Selon les objectifs poursuivis, il y a plusieurs classifications de recours contentieux de


l’Administration. Le législateur congolais, quant à lui, a adopté la classification suivante :

- Les contentieux de l’annulation des actes administratifs pour excès de pouvoir ;


- Le contentieux de l’indemnité, appelé aussi de la réparation ou de la responsabilité ;
- Le contentieux de pleine juridiction.

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SECTION I
LE CONTENTIEUX DE L’ANNULATION POUR EXCES DE POUVOIR
(art. 146 à 148 COCJ).
 Notion

Le contentieux d’annulation pour excès de pouvoir est un contentieux objectif dirigé contre
un acte administratif qui a fait grief. Il s’agit ici d’un contentieux de la légalité.

§1. Les caractères de ce contentieux.

1. Ce contentieux vise comme résultat l’annulation de l’acte administratif jugé illégal.


2. Une fois l’annulation prononcée, ce contentieux produit des effets erga omnès. Et étant
un contentieux objectif, l’acte administratif annulé est supprimé de l’arsenal juridique dès
l’origine, c'est-à-dire l’annulation produit ses effets rétroactivement au jour de la prise de
l’acte annulé (ab ovo, ab initio, ab origine ou ex tunc).

§2. Les conditions de recevabilité.

A. Conditions relatives au requérant.

I. En droit congolais, les particuliers uniquement peuvent introduire des requêtes en


annulation des actes administratifs pour illégalité. Les personnes administratives
territoriales ou spécialisées, sont dépourvues de la possibilité d’attaquer en vue
d’une annulation des actes administratifs (art.87 proc. CSJ). Cependant, en
Belgique, par exemple, le recours en annulation est ouvert à toute personne privée
ou publique justifiant d’un intérêt à l’annulation de l’acte. Ainsi, un Conseil
communal peut saisir le Conseil d’Etat des questions relatives aux compétences
respectives des différents organes communaux. En effet, en droit belge, en dehors
de l’intérêt direct et personnel, comme en droit congolais, il est admis l’intérêt
fonctionnel permettant à un mandataire public de défendre les prérogatives
attachées à sa fonction.
Enfin, notons qu’en droit congolais comme en droit belge, l’action popularis fondée
sur le simple intérêt qu’à chaque individu de voir respecter la légalité n’est pas
admise.

II. Le requérant.

Le requérant doit remplir les conditions de capacité civile ou juridique pour ester en
justice. En droit congolais, une personne physique a la capacité d’agir seule dans la
vie juridique à l’âge de 18 ans accomplis (art.219 CF). Notons que les actes
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accomplis par les incapables (mineurs, majeurs aliénés, majeurs faibles d’esprit,
prodigue, affaiblis par l’âge ou infirmes placés sous curatelle) sont nuls de nullité
relative (art. 215 CF). Mais, les mineurs agissent par leurs tuteurs ; les autres
incapables par leurs curateurs. En principe, la femme mariée doit obtenir
l’autorisation de son mari pour tous les actes juridiques dans lesquels elle s’oblige à
une prestation qu’elle doit effectuer en personne (art. 448 CF). Plus précisément,
elle ne peut ester en justice en matière civile, acquérir, aliéner ou s’obliger sans

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cette autorisation (art.490). Mais, la nullité fondée sur le défaut d’autorisation ne


peut être évoquée que par la femme, ses héritiers ou le mari.

En ce qui concerne les personnes morales de droit privé, elles ne peuvent agir que
par la personne habilitée ou l’organe habilité par les statuts, et ce pourvue qu’elles
possèdent (ces personnes morales) chacune une personnalité juridique. En fait, à
ce niveau, quelques précisions sont nécessaires :

1. S’agissant des sociétés commerciales, ce sont les personnes habilitées par les statuts
qui peuvent agir en justice. De tout ce qui précède, la qualité d’agir en justice des
sociétés commerciales repose sur la détention par elles de la personnalité juridique.
Celle-ci s’obtient dès le dépôt de leurs statuts au greffe du tribunal de commerce du
ressort de leurs sièges sociaux respectifs. Cependant, la personnalité juridique des
sociétés par action à responsabilité limitée (SARL) et des sociétés coopérative s’obtient
effectivement qu’avec l’autorisation de leurs établissements. Cette autorisation est
accordée par Ordonnance du Président de la République (pour les SARL) et par arrêté
du Gouverneur de province (pour les coopératives).

2. Quant aux associations sans but lucratif (ASBL), il faut d’abord faire remarquer qu’il y a
une distinction à faire entre les ASBL de droit national et celles de droit étranger. Les
premiers, dès l’obtention de leurs personnalités morales, s’obtenant par arrêté du
Ministre de la justice (art. 3 loi n°004 de 2001 portant dispositions générales applicables
aux ASBL), peuvent entrer dans la vie juridique sans autres formalités, sauf que
l’opposabilité de leurs statuts n’est acquise qu’appartir de leurs publications au Journal
Officiel. Par ailleurs, les ASBL de droit étranger doivent avant d’exercer leurs activités
sur le territoire national, obtenir l’autorisation présidentielle donnée par ordonnance sur
proposition du Ministre de la justice. Signalons en passant que les associations
confessionnelles (églises) et les organisations non gouvernementales (ONG) sont des
ASBL comme les autres associations à caractère culturel, social, éducatif ou
économique. Toutes les ASBL, sont apolitiques ; elles ne peuvent être de tendance
politique ou faire de la politique.

En général, les ASBL remplissant les conditions légales d’exercice en République


démocratique du Congo ne peuvent agir en justice que par la personne ou l’organe
désigné par les Statuts. Pour le cas spécifique des confessions religieuses, celles-ci ne
peuvent ester en justice que par le représentant légal (art. 30 loi n°004 de 2001)

3. En ce qui concerne les établissements d’utilité publique, ceux-ci ne peuvent ester en


justice qu’après l’obtention de la personnalité juridique par arrêté du Ministre de la
justice. Toutefois, ils peuvent fonctionner, dans un premier temps, sur base d’une
autorisation provisoire, dont la durée de validité est de 12 mois, octroyée par le Ministre
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ayant dans ses attributions le secteur d’activité visé par la déclaration du fondateur et les
statuts de l’établissement d’utilité publique (art. 61 loi n° 004). Dans le délai de validité
d’autorisation provisoire, la personnalité juridique doit être accordée. Passé ce délai,
l’établissement d’utilité publique peut agir en justice au même titre que celui doté de la
personnalité juridique (art. 63 loi n°004). Il agit par ses administrateurs aux conditions
déterminées par les statuts.

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4. S’agissant des partis politiques, ceux-ci ne peuvent ester en justice qu’après obtention
de l’arrêté d’enregistrement du Ministre de l’intérieur qui emporte octroi de la
personnalité juridique. Si à l’expiration du délai de 30 jours ouvrables après le dépôt de
la requête, le Ministre est en défaut de décider, le parti est considéré comme enregistré.
Aussi, l’arrêté même doit lui être délivré dans les 15 jours de la demande. A défaut, le
récépissé du dépôt tient lieu d’enregistrement et emporte octroi de la personnalité
juridique. Et en cas de rejet du recours administratif préalable introduit par le parti
politique contre l’arrêté de rejet, la CIJ, section administrative, peut aussi, après examen,
et si le requérant a rempli toutes les conditions exigées par la loi, octroyer à un parti
politique la personnalité juridique. Pour ce cas, la haute juridiction administrative doit
statuer, toutes les affaires cessantes, dans les 15 jours à compter du dépôt de la
requête au Greffe. A défaut, la preuve du dépôt emporte de plein droit reconnaissance
officielle et octroi de la personnalité juridique (art. 14 et 15 loi n°04/002 du 15 mars 2004
portant organisation et fonctionnement des partis politiques). Les partis dûment
reconnus agissent en justice par les personnes habilitées par les statuts.

III. En matière administrative, la présence d’un Avocat n’est pas obligatoire ; on peut se
défendre soi même. En pratique, l’autorité politique intéressée peut désigner un
mandataire habilité à le représenter à l’instruction préparatoire et l’audience avec ou
sans Avocat. Du côté des autres parties (c’est-à-dire des particuliers), elles doivent,
soit assurer elles-mêmes la défense de leurs intérêts, soit se faire représenter (art.78
al.2 proc. CIJ).

B. Conditions relatives aux actes administratifs attaquables.

I. Il s’agit des actes administratifs unilatéraux faisant grief (art.87, al 1 proc. CSJ).
L’expression « actes faisant griefs » désigne, dans la terminologie du recours pour
excès de pouvoir, les actes administratifs de nature à produire par eux-mêmes des
effets juridiques et contre lesquels ce recours est recevable. D’où l’adage « pas de
nullité sans grief », c’est-à-dire, l’acte attaqué doit causer préjudice aux droits
subjectifs du requérant. Par ailleurs, les circulaires, les dépêches, les notes de
service, les procès verbaux ne font pas en principe grief.

II. Mais, si les actes administratifs faisant grief sont ceux dit, selon la doctrine, « des
actes de gouvernement », la Cour suprême de justice ne peut les contrôler que si
elle se déclare compétente (art. 87 proc. CSJ). Autrement dit, c’est la CSJ qui
décide souverainement quels sont les actes de l’Exécutif qui échappent à sa
censure en matière du contrôle de la légalité des actes administratifs unilatéraux.

C. Conditions relatives au délai de recours contentieux.


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Le délai de recours contentieux est de trois mois à partir de la date où le rejet total ou partiel
du recours préalable de l’administré lui a été notifié par l’autorité administrative compétente
(art. 89 proc.CSJ). Par ailleurs, le défaut de décision de l’Administration après trois mois à
compter du jour du dépôt à la poste du pli recommandé portant réclamation ou à compter du
jour de la réception du recours remis en mains propres, vaut rejet de celui-ci (art. 89 al 2).

§3. Les cas d’ouverture.

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Pour obtenir l’annulation judiciaire d’un acte administratif, des moyens de droit doivent être
invoqués par le requérant. Ils sont de quatre ordres, à savoir : 1) l’incompétence (l’usurpation
de fonctions, l’usurpation de pouvoir et l’empiétement de fonctions) ; 2) les vices de formes,
soit substantielles, soit prescrites à peine de nullité ; 3) la violation de la loi (l’erreur de droit
et l’erreur de fait) ; 4) le détournement de pouvoir ou de procédure.

SECTION II
LE CONTENTIEUX DE L’INDEMNITE
(art. 107 à 112 COCJ).
 Notion

Le contentieux de l’indemnité est un contentieux subjectif, car il vise l’indemnisation de la


personne lésée d’un préjudice causé par l’Administration et ses agents. Ce contentieux est
aussi appelé « contentieux de la réparation du préjudice » ou « de la responsabilité ». Cette
responsabilité peut être contractuelle ou quasi-délictuelle.

§1. Les caractères de ce contentieux.

A. Le contentieux de l’indemnité étant un contentieux subjectif, il vise comme résultat


l’indemnisation sur base de droits subjectifs dont se prévaut l’administré.
B. L’indemnité à verser est à charge de la partie civilement responsable. Ainsi, ce
contentieux a-t-il des effets erga partes, c’est-à-dire entre partie au procès.

§2. Les conditions de recevabilité.

A. Le demandeur doit avoir la capacité juridique pour ester en justice (tout ce qui a été dit
sur le requérant à ce sujet à la section précédente est valable ici matatis mutandis).
B. Il doit justifier de l’intérêt qu’il a à demander réparation. En effet, il n’y a pas d’action
sans intérêt en droit.
C. La compétence du Tribunal est déterminée par la nature et le montant de la demande.
Les fruits, intérêts, arrérages, dommages-intérêts, frais et autres accessoires ne sont
ajoutés au principal que s’ils ont une cause antérieure à la demande. C’est soit le
Tribunal de paix soit la Tribunal de grande instance.
D. La Cour suprême de justice, section administrative, connaît exclusivement par voie
d’action, le contentieux en réparation du dommage exceptionnel.

Suivant les articles 158 du COCJ et 94 de l’Ordonnance-loi n°82-017 du 31 mars 1982


relative à la procédure devant la Cour suprême de justice, le dommage exceptionnel peut
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résulter d’une mesure prise ou ordonnée par les autorités centrales comme par les autorités
provinciales et locales. Le législateur vise ici les cas où un particulier est inéquitablement
lésé par un acte dont l’annulation ne peut être obtenue, soit qu’il s’agisse d’une mesure qui
n’est pas entachée d’illégalité, soit qu’il s’agisse d’un « acte de gouvernement » soustrait à la
censure de la Cour suprême de justice, section administrative.

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Trois conditions particulières pour que la CSJ soit saisie d’une demande d’indemnité pour
réparer un préjudice exceptionnel, à savoir :

1. Il faut que la mesure préjudicielle émane des autorités gouvernementales ou des


autorités territoriales décentralisées. Si elle a été prise par une autorité subalterne, elle
ne peut donner lieu à l’action en réparation que si elle a été prise en exécution d’ordres
des autorités territoriales précitées. Il faut cependant admettre que si la mesure a été
prise par une autorité subalterne en vertu de la loi, la demande de réparation sera
recevable aussi bien que si la mesure a été prise en exécution d’un acte réglementaire
ou de simples instructions de services.
2. Il faut qu’aucune autre juridiction ne soit compétente pour connaitre de la demande.
Ainsi, la Cour suprême de justice ne pourra pas être saisie de demande d’indemnités
pour préjudice ordinaire, qui peut être la conséquence d’une faute contractuelle, d’un
délit ou quasi-délit d’un organe de l’Administration, ou d’un préjudice causé par un acte
pris en violation de la loi, ou encore pour des cas précisés par la loi tels que des
demandes d’indemnités pour expropriation pour cause d’utilité publique (Cf. loi n°77-001
du 22 février 1977 sur l’expropriation pour cause d’utilité publique ; le juge compétent est
ici le juge civil, c’est-à-dire le TGI siégeant en matière civile) ou des contestation qui ont
pour objet des droits civils en cas de réquisition.
3. Il faut que le préjudice ait un caractère exceptionnel en ce sens que celui qui en est
victime par un choix arbitraire de l’autorité ou par un effet malheureux du hasard se
trouve inéquitablement défavorisé par rapport aux autres citoyens.

E. Le juge pénal peut aussi ordonner la réparation du préjudice lorsque l’agent public a
commis une infraction dans l’exercice de ses fonctions ou en vertu de celle-ci (art. 107
COCJ). La victime bénéficie en réalité des facilités prévue par la loi qui voudraient que
le juge répressif saisi de l’action publique prononce d’office les dommages-intérêts et
réparations, qui peuvent être dus en vertu de la loi, de la coutume ou usages locaux (art.
108 COCJ).

Signalons en passant que les hauts fonctionnaires (Secrétaires généraux et Directeurs) sont
justiciables de la Cour d’appel ; et l’action en justice doit être intentée uniquement sur
requête du Procureur général. Pour les autres agents publics (du chef de division à
l’huissier), ceux-ci sont justiciables du Tribunal de grande instance. Mais ils ne sont
poursuivis que sur requête du Procureur de la République, après autorisation du Procureur
général ou sur délégation lui faite par ce dernier.

§3. Les cas d’ouverture.

A. Le préjudice pour lequel il y a demande en réparation doit être certain, direct et avoir
porté atteinte aux droits subjectifs de particuliers ou tout au moins à un intérêt
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juridiquement protégé.
B. Le préjudice est généralement matériel, mais il peut être aussi moral dans la mesure où
ce préjudice moral est souvent porté par quelques élément matériels tels que les
atteintes à l’intégrité et à l’harmonie corporelles pour le préjudice esthétique ; la perte
d’un être cher pour la douleur morale, etc.
C. Cas d’un dommage exceptionnel résultant d’une mesure prise ou ordonnée par les
autorités de la République, des Provinces ou des entités locales est qu’il n’existe aucune

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juridiction compétente pour connaitre de la demande en réparation du préjudice subi


(art. 941, proc. CSJ).

SECTION III
LE CONTENTIEUX DE PLEINE JURIDICTION
(art.149 du COCJ).
 Notion

Le contentieux de peine juridiction est le contentieux où le juge administratif est saisi de deux
requêtes à la fois. L’une en annulation pour excès de pouvoir et l’autre en réparation pour
préjudice subi introduites en même temps par le requérant à titre principal. Il y a ici
combinaison du contentieux de l’annulation et du contentieux de l’indemnité.

§1. Les caractères de ce contentieux.

A. Le contentieux de pleine juridiction est un double contentieux objectif et subjectif qui vise
à la fois l’annulation de l’acte administratif jugé illégal et l’indemnisation pour préjudice
subi.
B. les deux requêtes doivent s’introduire à titre principal et au même moment devant le juge
administratif compétent ; la requête en réparation pour dommage causé ne peut pas être
une question nouvelle dont le juge n’a pas été saisi in limine litis.
C. Le contentieux de l’indemnité pour réparation d’un dommage exceptionnel ne peut pas
se combiner avec une requête en annulation pour excès de pouvoir. Le requérant doit
choisir la seule voie à suivre (electa una via, non datur recursus al alteram : une voie
ayant été choisie, on ne peut en adopter une autre.

§2. Les conditions de recevabilité.

A. Le requérant doit remplir les conditions de capacité juridique pour ester en justice.
B. Il doit s’agir d’un acte administratif unilatéral qui a fait grief et que son annulation simple
ne saurait réparer entièrement le préjudice subi.
C. Les requêtes en annulation et en réparation à introduire en même temps, à titre
principal, ne doivent se faire que dans le délai de trois moins à dater du rejet total ou
partiel du recours préalable de l’administré.

§3. Les cas d’ouverture.

Les conditions d’ouverture du contentieux en annulation pour excès de pouvoir et celles du


contentieux de l’indemnité doivent à la fois être remplies.
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CHAPITRE IV
LES VOIES DE RECOURS.

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Les voies de recours sont l’ensemble des moyens mis à la disposition du requérant ou du
demandeur pour lui permettre d’obtenir un nouvel examen du procès ou de faire valoir les
irrégularités observées dans le déroulement de la procédure.

On distingue les voies de réformation des voies de rétractation.

SECTION I
LES VOIES DE REFORMATION.
Il y en a deux :

§1. L’appel.

L’appel est la voie de recours ordinaire de réexamen par laquelle le requérant porte le
procès devant une juridiction du degré supérieur dans le respect du principe tentum
devolutum quantum appelatum, qui veut dire : l’effet dévolutif de l’appel ne se produit que
dans la mesure de l’acte d’appel. Car aucune demande nouvelle ne peut être formée en
appel.

La Cour suprême de justice connaît, par sa section administrative, de l’appel en vue de


l’annulation des arrêts rendus par la section administrative d’une cour d’appel (art. 148
COCJ). Elle connait également, par sa section judicaire, toutes chambres réunies, de l’appel
des arrêts rendu en premiers degré par la section judiciaire d’une cour d’appel jugeant, au
premier degré, des cadres supérieurs de l’Administration (art. 94 et 98 COCJ). Il s’agit ici des
agents revêtus au moins du grade de Directeur, comme nous l’avons rappelé ci-haut. Tandis
que la cour d’appel connaît, par sa section judiciaire, siégeant en premier et dernier ressort,
des recours introduits contre les décisions rendues sur la réclamation du contribuable par
l’Administration fiscale contentieuse (art. 152 COCJ). Dans ce cas, le recours en appel doit,
sous peine de déchéance, être introduit dans un délai de six mois à partir de la notification
de la décision au redevable ou, en l’absence de décision, à compter de la date d’expiration
du délai maximum d’instruction de six mois accordé à l’Administration fiscale (art. 108 al 2,
de la loi n°004/2003 du 13 mars 2003 portant reforme des procédures fiscales).

§2. La cassation.

La cassation est la voie de recours qui permet à la Cour suprême de justice d’annuler ou de
casser une décision passée en force de chose jugée, mais qui était rendue en violation de la
loi.

La Cour suprême de justice connait par sa section judiciaire de pourvoie en cassation pour
violation de loi ou de la coutume formés contre :
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1. Les arrêts définitifs rendus par la section judiciaire d’une Cour d’appel concernant
l’Administration et ses agents en matière pénale, civile, fiscale et du travail (art. 155
COCJ).
2. Les jugements définitifs rendus par les tribunaux concernant l’Administration et ses
agents en matière pénale, civile, fiscale et du travail (art. 155/1 COCJ).

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La violation de la loi ou de la coutume à examiner par le juge de cassation comprend


notamment :

- L’incompétence ;
- L’excès de pouvoir des cours et tribunaux ;
- La fausse application ou la fausse interprétation ;
- La non-conformité aux lois ou à l’ordre public de la coutume dont il a été fait application ;
- La violation des formes substantielles ou prescrites à peine de nullité (art. 156 COCJ).

3. Cependant, s’agissant des arrêts définitifs de la Cour des compte, siégeant comme
juridiction administrative spécialisée des comptables publics, c’est la CSJ, mais toutes
sections réunies, qui est compétente pour examiner les pourvoies en cassation formés,
et ce, sur injonction du Ministre de la justice (art.160 COCJ).

SECTION II
LES VOIES DE RETRACTION.

Il y a cinq voies de rétractation en matière administrative :

§1. L’intervention.

En matière administrative, toute personne justifiant d’un intérêt dans une affaire, avant la
clôture des débats, peut intervenir. Les parties ainsi que le Procureur générale de la
République peuvent également appeler en intervention toute personne dont ils estiment la
présence nécessaire. Les deux cas, la demande en intervention est introduite par une
requête motivée.

La Cour suprême de justice statue sans délai sur la recevabilité ou non de la requête (art. 83
proc. CSJ).

§2. La tierce opposition.

En principe les arrêts de la Cour suprême de justice ne sont susceptibles d’aucun recours.
Mais, en matière administrative, la procédure de la tierce opposition donne possibilité à toute
personne qui n’a pas été partie au procès, ni personnellement, ni représentée ou appelée, et
qui serait préjudiciée dans ses droits par un arrêt d’annulation, de l’attaquer (art.84 proc.
CSJ).

En d’autres termes, la tierce opposition n’est envisageable que pour la personne qui n’a pas
eu connaissance du procès. Si l’on a eu connaissance de l’affaire et que l’on se serait
abstenu volontairement d’intervenir à l’époque, le recours sera déclaré irrecevable. Enfin, La
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tierce opposition n’est pas suspensive d’exécution de l’arrêt entrepris, sauf si le Premier
président de la Cour suprême de justice en décide autrement par une ordonnance, notifiée à
toutes les parties, à la diligence du greffier.

§3. La rectification d’erreur matérielle.

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La Cour suprême de justice peut à la requête des parties ou du Procureur général de la


République, donner interprétation de ses arrêts, les parties entendues (art. 29 proc. CSJ). Il
en est de même de toutes les autres juridictions en ce qui concerne les jugements qu’elles
ont rendus.

Par ailleurs, l’on peut faire remarquer qu’en dehors de l’interprétation de ses arrêts, la Cour
suprême de justice, toutes sections réunies, a la compétence de donner interprétation de la
Constitution par voie d’autorité. En matière constitutionnelle, saisie d’un recours en
interprétation, par requête toujours du Procureur général de la République, à la demande
soit du Président de la République, soit du Président d’une des chambres du parlement ou
d’une juridiction de jugement, elle se prononce par voie d’arrêt (art. 132 et 135).

L’acte déclaré non conforme à la Constitution est abrogé de plein droit. Toutefois,
l’inconstitutionnalité d’une ou de plusieurs dispositions d’un acte n’entraîne pas
nécessairement l’abrogation de tout l’acte. Ainsi, la Cour détermine souverainement
l’étendue de l’abrogation (art. 134, proc. CSJ)

Par ailleurs tout juge ainsi que la section de législation de la CSJ donnent l’interprétation des
textes légaux et règlementaires (art. 159 « in fine » COCJ).

La CSJ, section de législation, agit par avis motivé consigné dans un procès-verbal. L’avis à
notifier à l’autorité à l’initiative de la consultation est rédigé et signée par le Premier
président de la Cour suprême de justice, le Procureur général de la République et par le
greffier de séance (art. 115 et 121 proc. CSJ). Relevons par ailleurs que l’avis donné par la
Cour suprême de justice, section de législation, ne lie pas l’autorité requérante, de même
qu’il ne met pas obstacle à toute action ultérieure contre l’acte pour cause d’illégalité ou
d’inconstitutionnalité (art. 123 al.2, proc. CSJ). Car en matière d’avis consultatif, son rôle se
limite à vérifier la légalité de l’acte à prendre et sa conformité aux principes constitutionnels
et aux principes généraux du droit et aussi à émettre les avis sur sa rédaction et sur ses
effets par rapport à l’ordonnancement juridique général.

Les traités et accords internationaux sont interprétés par le Ministre des affaires étrangères.
Cette interprétation, comme celle qui peut venir d’une juridiction internationale, engage le
juge administratif. Et enfin, les coutumes locales sont interprétées par les notables qualifiés
dont liste est établie par la CSJ et communiquée à toutes les juridictions.

§5. La révision.

La révision est une procédure particulière permettant de passer outre le caractère définitif
d’une décision de condamnation afin de faire rejuger l’affaire.
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En matière administrative, le comptable public condamné au paiement du montant de débet


a la possibilité d’introduire un recours en révision contre l’arrêt définitif de la Cour des
comptes, en cas de découverte d’un fait nouveau. Il ne peut le faire que dans le délai de dix
ans de la notification de l’arrêt (art. 22 proc. Cours des comptes). Dans ce cas, il adresse sa
demande de révision, en exposant les faits et ses moyens, au Président de la Cour des
comptes. Il joint à cette demande une copie de l’arrêt attaqué.

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Cependant, la révision se fait d’office en cas d’erreur ou d’omission ou, même après
l’expiration du délai, lorsqu’il est établi qu’un compte a été arrêté sur production des pièces
fausses (art. 24 al. 3 « in fine », proc. Cour des comptes). Ici, c’est la Cour des comptes elles
même qui prend l’initiative. Enfin, le Procureur général près la Cour des comptes peut
également saisi la Cour sur réquisition, dans un délai de 3 ans de la date de l’arrêt définitif,
d’un recours en révision. Cette procédure est également ouverte notamment pour cause
d’erreur, d’omission et de faux ou double emploi (art. 25).

CHAPITRE V
SANCTIONS DU CONTROLE JURIDICTIONNEL.

SECTION I
ANNULATION DES ACTES DES ACTES ADMINISTRATIFS JUGES ILLEGAUX.

- L’acte illégal cesse ses effets au prononcé de l’annulation. Précisons que cet acte ne
perd ses effets qu’à dater du jour où l’arrêt prononçant l’annulation est coulé en force de
chose jugée, ce qui est logique. Car le juge administratif prononce l’annulation, il ne
constate pas la nullité.
- A ce stade, il est utile d’indiquer que si le juge administratif annule les actes administratifs
contraires à la loi, les autres juges ordinaires (civils, commercial, de travail et répressif) ne
font pas plutôt application des actes réglementaires contraires à la loi dans le cadre de la
procédure d’exception d’illégalité.
- Par ailleurs, les règlements pris en conformité avec une loi inconstitutionnelle sont à l’abri
de l’annulation et doivent être appliqués, tant que l’arrêt de déclaration
d’inconstitutionnalité n’est pas rendu.

SECTION II
CONDAMNATION DES RESPONSABLES ET CADRES ADMINISTRATIFS A DES
SANCTIONS PENALES.

En dehors des sanctions disciplinaires (le blâme, la retenue du tiers du traitement, l’exclusion
temporaire avec privation de traitement et la révocation) et politiques (la démission après le
vote d’une motion de défiance du Gouvernement, la démission ou la révocation d’un membre
après le vote d’une motion de censure ou après l’adoption du rapport d’une commission
d’enquête parlementaire), les membres du Gouvernement et les agents publics en général
peuvent faire l’objet des poursuites judiciaires et être condamnés à des sanctions pénales
par le juge répressif.
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Le Président de la République et le premier ministre en leur qualité d’autorité administratives


les plus élevées ainsi que leurs coauteurs et complices, sont responsables pénalement
devant la Cour constitutionnelle (leur juge pénale - art. 163 Const. 2006 -), des infractions
politiques de haute trahison, d’outrage au parlement, d’atteinte à l’honneur ou à la probité
ainsi que des délits d’initié et des autres infractions de droit commun commises dans
l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions (art. 164 et art. 165 qui définit ces
différentes infractions).

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Toutefois, comme le prescrit l’article 166 de la Constitution du 18 février 2006, la décision de


poursuites ainsi que la mise en accusation du Président de la République et du Premier
ministre sont votées à la majorité des deux tiers des membres du Parlement composant le
Congrès suivant la procédure prévue par le règlement intérieure. Néanmoins, pour les
infractions commises en dehors de l’exercice de leurs fonctions, les poursuites à leurs égard
sont suspendues jusqu’à l’expiration de leurs mandats. Pendant ce temps, la prescription est
également suspendue (art. 167 al.2).

Par ailleurs, les décisions de poursuite ainsi que de mise en accusation des membres du
Gouvernement, sont votées à la majorité absolue des membres composant l’Assemblée
nationale suivant la procédure prévue par le règlement intérieure (art. 166 al.2).

Quant aux agents publics en général, ils peuvent être poursuivis pénalement dans le cadre
de l’exercice de leurs fonctions pour les infractions ci-après :

1. La révélation de secret professionnel, hors le cas où les agents publics sont appelés à
rendre témoignage en justice et celui où la loi autorise expressément communication.
Cette infraction est punie conformément à la loi (art. 73 code pénal).
2. Le détournement de denier publics et effets mobiliers (art. 145 ; 145 bis et 145 ter code
pén.).
3. La concussion (art. 146 code pén.).
4. La corruption (art. 147).
5. Les abstentions coupables qui ont, sans motif valable, pour effet de retarder ou de
retenir le règlement de fonds dont on a la gestion et qui sont destinés au paiement de
rémunérations, traitements, salaires et créances dus par l’Etat (art.150).
6. Le faux commis en écriture avec une intention frauduleuse ou à dessein de nuire (art.
124).
7. Le trafique d’influence (art. 150/e).

Rappelons enfin que les Gouverneurs des provinces sont mis en accusation par le Président
de la République, et les poursuites judiciaires ne sont donc entamées, à la section judiciaire
de CSJ, que sur autorisation du chef de l’Etat (art.98 COCJ). Les agents des services
publics revêtus au moins du grade de Directeur (Secrétaire général, Directeur, Commissaire
de district, mandataire public, cadre supérieur dans une entreprise ou un organisme public)
sont justiciables de la Cour d’appel du ressort, section judiciaire (art. 94 al. 2 COCJ). Les
bourgmestres, les chefs de secteur et de chefferie et les personnes qui les remplacent,
bénéficient aussi du privilège de juridiction et d’immunités des poursuites judiciaires ; ils sont
justiciables du Tribunal de Grande instance (art. 10 et 13 code pénal).

En outre, les membres des organes délibérants des ETD bénéficient également du privilège
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de juridiction et d’immunités des poursuites judiciaires. En effet, en matière répressive, les


membres des assemblées régionales sont justiciables de la Cour d’appel, tandis que les
conseillers urbains, les conseillers de zones urbains et rurales ainsi que les conseillers de
collectivité sont justiciables du Tribunal de grande instance (art.1 de l’O-L n°84-023 du 30
mars 1984 relative au privilège de juridiction et aux immunités des poursuites des membres
des assemblées régionales, des conseillers urbains, des conseillers de zone urbains et
rurales et des conseillers de collectivité).

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En revanche, les autres agents de l’Etat (chefs de division à huissier), qui ne bénéficie pas
de privilège de juridiction, sont justiciables, en matière répressive, du Tribunal de grande
instance ou du tribunal de paix du ressort en fonction du taux de peine (art.86 et 91 COCJ).

SECTION III
CONDAMNATION DE L’ADMINISTRATION ET DE SES AGENTS
A LA REPARATION DU PREJUDICE CAUSE A LA VICTIME.

S’agissant de la responsabilité de la puissance publique et de ses agents, en cas de faute


personnelle établie, la réparation se traduit par une condamnation à indemniser la victime.
Cette indemnisation ne se fait pas en nature, mais toujours par l’allocation des dommages-
intérêts, c’est-à-dire par équivalent.

L’évaluation des dommages-intérêts est faite en fonction de l’appréciation du préjudice au


jour de sa survenance. A cet égard, même si le juge peut tenir compte des fluctuations
monétaires intervenues dans l’entre-temps, il ne peut accorder plus que ce qui a été
demandé par la victime, sauf en cas d’expropriation pour cause d’utilité publique et de
réquisitions de biens mobiliers qui ont entraîné le transfert de propriété par la suite, où le
Constituant exige une réparation juste (valeur vénale) et équitable (prise en compte de tous
les préjudices, souvent moraux ou affectifs (Cf. art. 34 Const.2006).

SECTION IV
CONDAMNATION DES COMPTABLES PUBLICS A LA REPARATION DU PREJUDICE
SUBI PAR LA COLLECTIVITE PUBLIQUE ET LA RESTITUTION
DU TROP PERCU INDUMENT.

Enfin, les comptables publics sont obligés de produire, à la Cour des comptes, leurs
comptes, appuyés des pièces justificatives, au plus tard le 30 juin de l’année suivant celle à
laquelle ils se rapportent (art. 3 de la procédure devant la Cour des comptes). Par rapport à
ce délai, la Cour des comptes peut condamner à une amande, qui ne peut excéder le double
de son traitement mensuel, le comptable qui n’a pas présenté ou qui refuse de présenter les
comptes ou les pièces justificative à l’échéance (art. 7 proc. Cour des comptes).

Précisons en outre que les comptables de fait sont également justiciables de la Cour des
comptes. Ils sont soumis aux mêmes obligations que les comptables publics (art. 22 O-L du
6 févr. 1987 fixant la composition, l’organisation et le fonctionnement de la Cour des
comptes ; art. 29 à 35 proc. Cour des comptes). Après examen, la Cour des comptes établit
si les comptables sont quittes ou en débet. Dans ce dernier cas, elle arrête le montant du
débet qui est exigible dès notification nonobstant tout recours, sauf si un sursis est accordé
par la Cour jusqu’à la décision définitive sur le recours (art. 20 proc. Cour des comptes).
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Les arrêts de la Cour des comptes sont notifiés au comptable et au Ministre des finances. Si,
lors de la notification, le comptable destinataire de l’arrêt est introuvable, il est dressé procès
verbal. Dans ce cas, l’arrêt sera déposé au bureau de la commune ou du territoire du dernier
domicile connu ou déclaré du destinataire. Un avis sera affiché, pendant trois mois, afin de
l’informer qu’un arrêt le concernant est déposé à la commune ou au territoire au lieu
d’habitation et l’invite à le retirer contre décharge. A l’expiration de ce délai, la notification

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Heddy-Pierre NKULU MPIANA / Encadreur 0991276140 / 0811632770

sera réputée lui avoir été faite, avec toutes les conséquences de droit (art. 25 et 26 proc.
Cour des comptes).

17 juillet 2011

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Heddy-Pierre NKULU MPIANA / Encadreur 0991276140 / 0811632770

Heddy-Pierre NK.
17 juillet 2011

Encadreur en droit et chercheur

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