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PARTIE 1.

LES CONFLITS DE JURIDICTIONS


TITRE 1. LA COMPETENCE JUDICIAIRE INTERNATIONALE

Les conflits de juridictions renvoi à :

- La question de la compétence judiciaire internationale : il faut considérer les conventions


internationales, le droit de l’UE et les sources internes. Comment concilier ces sources ?

1° Source de l’UE du fait de son principe de primauté, obligation constitutionnelle pour la France.

2° Conventions internationales si elle s’applique par préférence au droit de l’UE (c’est le droit européen qui le
dit !)

3° Le droit interne

- Les questions de reconnaissance et d’exécution des décisions de justice (partie 2)

CHAPITRE 1. LA COMPETENCE DE DROIT COMMUN

SECTION 1. PRINCIPE

L’extranéité des parties conduits à exclure la compétence des juridictions françaises. La jurisprudence va évoluer
Scheffel 1962 : l’extranéité des parties n’est pas une cause d’incompétence des juridictions françaises. La
compétence va être déterminée par extension des règles de procédure civile dans l’ordre international.

Par ailleurs, les articles 14 et 15 du Code civil instituent un privilège de juridiction qui fonde la compétence des
juridictions françaises si l’une des parties est française. La 1ère civ 1985 décide que ces articles 14 et 15 ont une
compétence subsidiaire ; l’article 14 qui donne compétence à la juridiction française en raison de la nationalité
française du demandeur n’a lieu de s’appliquer que lorsqu’aucun critère de compétence territorial n’est
réalité en France.

L’article 42 du CPC est une compétence de principe qui tient compte :

- Du lieu de situation de l’immeuble


- Exécution du contrat
- Lieu de réalisation du préjudice

L’extension des règles de procédure civile n’est pas toujours évidente.

SECTION 2. DIFFICULTES DE MISE EN ŒUVRE DU PRINCIPE

I. SUCCESSIONS

En matière de succession, les juridictions françaises sont compétentes lorsque l’immeuble est situé en France
(compétence pour les successions immobilières).

Mais, l’article 45 CPC indique qu’en matière de succession les demandes doivent être faites au lieu d’ouverture
de la succession.

1ère civ 2010 : « ayant retenu que les juridictions françaises étaient compétentes pour connaître des opérations de
liquidation et partage de la succession, tant mobilière en vertu de l’article 14 du Code civil, qu’immobilière en
raison de la situation de l’immeuble en France, une CA qui constate que la loi applicable aux dites opérations
relatives aux meubles et immeubles situés en Espagne, renvoyant au droit français, une loi nationale du défunt,
en déduit exactement que les juridictions françaises étaient par l’effet de ce renvoi pour régler l’ensemble de la
succession, à l’exception des opérations juridiques et matérielles, découlant de la loi réelle de situation de
l’immeuble en Espagne. »
II. LITISPENDANCE

Litispendance intervient lorsque deux juridictions d’Etats membres différents s’estiment compétentes pour juger
un même problème juridique. Cela conduit normalement à un déclinatoire de compétence devant la 2nd
juridiction saisie.

Pendant longtemps, la Cour de cassation a refusé de faire droit à ce déclinatoire dès lors que les juridictions
relevaient de systèmes juridiques différents. Elle revient sur sa position Civ 1974 en admettant la litispendance :
reconnaît la litispendance lorsqu’un juge étranger est compétent dès lors que de sa décision peut être reconnue en
France.

III. CONNEXITE

La connexité intervient lorsque 2 demandes en justice sont étroitement liées. Cela conduit à un risque de
contrariété de jugement et permet d’admettre la recevabilité de demandes incidentes.

Le droit français est réticent à admettre son défaut de compétence pour juger de telles demandes connexes à des
celles posées à des juges étrangers. Mais, les tribunaux sont libres d’admettre cette exception de connexité.

IV. CLAUSES DEROGATOIRES A LA COMPETENCE DES TRIBUNAUX FRANÇAIS

Il est possible de déroger à la compétence des tribunaux français au profit de juridiction étrangère (clause
attributive de compétence), ou par clause compromissoire (arbitre).

A. CLAUSES ATTRIBUTIVES DE COMPETENCE

Dans le cadre de ces clauses, l’article 48 CPC dispose que : les clauses qui dérogent aux règles de compétence
territoriale sont réputées non-écrites, sauf entre commerçants dès lors qu’elles ont été spécifiées de manière
apparente dans l’engagement des parties.

Faut-il étendre cette clause dans l’ordre international ? 1ère civ 1985 ce texte ne s’applique pas en matière
internationale. Les clauses attributives de juridiction en matière internationale sont licites à condition de ne
pas faire échec à la compétence impérative d’une juridiction française.

B. CLAUSES COMPROMISSOIRES ET COMPROMIS

Ces accords permettent aux parties de désigner un arbitre pour trancher un litige au détriment des juridictions
étatiques.

L’article 2061 du Code civil les admet dans les contrats conclus à raison d’une activité professionnelle. 1ère civ,
1972 : la clause compromissoire est indépendante du contrat principal et n’est pas forcément soumise à la loi qui
le gouverne.

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