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TRAVAUX DIRIGES DROIT PENAL GENERAL

Enseignement magistral : Mme LAVRIC Sabrina, Maître de conférence en droit privé et sciences
criminelles
Travaux dirigés : Mme BROCHIER Amélia

Séance 4 TD : Elément moral

I) Faute pénale intentionnelle => Cour de cassation Chambre criminelle 21 octobre


1969
Réaliser la fiche d’arrêt

II) Faute pénale non intentionnelle => Cour de cassation Chambre criminelle 18 juin
2002
Réaliser la fiche d’arrêt

Réaliser le Cas pratique en reprenant toutes vos connaissances sur l’élément matériel et
moral.

Exposé de groupe : Le lien de causalité


I) Faute pénale intentionnelle

Crim. 21 octobre 1969, Bull. crim., n° 258 CARACTERE INTENTIONNEL AU SENS DE

LA COUR, VU LES MEMOIRES PRODUITS EN L'ARTICLE L469 DU CODE DE LA SECURITE

DEMANDE ET EN DEFENSE; SOCIALE;

SUR LE SECOND MOYEN DE CASSATION "ALORS, D'UNE PART QU'EN MATIERE DE

PRIS DE LA VIOLATION DES ARTICLES 309 BLESSURES VOLONTAIRES, L'INTENTION

DU CODE PENAL, L486 ET L469 DU CODE DE N'EXISTE QUE LORSQUE L'AGENT A COMMIS

LA SECURITE SOCIALE, 593 DU CODE DE UN ACTE POSITIF, SCIEMMENT AVEC LA

PROCEDURE PENALE, 7 DE LALOI DU 20 PREVISION QU'EN RESULTERAIT UNE

AVRIL 1810, DEFAUT DE MOTIFS ET MANQUE ATTEINTE A L'INTEGRITE CORPORELLE OU

DE BASE LEGALE, "EN CE QUE L'ARRET A LA SANTE D'UNE PERSONNE;

ATTAQUE A DECLARE RECEVABLE LA " ALORS, D'AUTRE PART, QUE LA FAUTE

CONSTITUTION DE PARTIE CIVILE DE INTENTIONNELLE SUPPOSE UNE ACTION OU

SZYMCZAK ET DE LA CAISSE DE SECURITE UNE OMISSION ACCOMPLIE

SOCIALE, AUX MOTIFS QU'IL EST DE VOLONTAIREMENT EN VUE D'AMENER

PRINCIPE QUE LE DELIT DE BLESSURES L'ACCIDENT ET D'INFLIGER LE DOMMAGE;

VOLONTAIRES EST CONSTITUE LORSQU'IL Y "ALORS QUE FAUTE PAR L'ARRET ATTAQUE

A UN ACTE VOLONTAIRE DE VIOLENCE, D'AVOIR CONSTATE QUE LE PREVENU AIT

QUEL QUE SOIT LE MOBILE QUI A INSPIRE VOULU LE DOMMAGE QUI EST RESULTE DE

CET ACTE ET ALORS MEME QUE SON SON ACTE, IL N'A DONNE DE BASE LEGALE

AUTEUR N'AURAIT PAS VOULU LE DOMMAGE A SA DECISION NI SUR LE CARACTERE

QUI EN EST RESULTE, QU'EN L'ESPECE, VOLONTAIRE DE L'INFRACTION NI SUR LE

MEME SI L'ACTE DE DECAUDIN A ETE CARACTERE INTENTIONNEL DE SA FAUTE;

COMMIS PAR PLAISANTERIE ET SI LE ATTENDU QU'IL APPERT DE L'ARRET

PREVENU N'EN AVAIT PAS ENVISAGE ATTAQUE QUE DECAUDIN ET SZYMCZAK

TOUTES LES CONSEQUENCES, IL N'EN A TRAVAILLAIENT AU MEME ATELIER DE LA

PAS MOINS COMMIS UN ACTE DE VIOLENCE SOCIETE PLASTUGIL A CLAMECY, LORSQUE

VOLONTAIRE ET SA FAUTE REVET LE DECAUDIN S'ETANT DIRIGE VERS UN LOCAL


VOISIN, PROPRIETE DE LADITE L'ARTICLE 309 DU MEME TEXTE;

ENTREPRISE, S'EMPARA D'UNE ATTENDU QUE L'ARRET ATTAQUE A AINSI

"SOUFFLETTE" QUI PROPULSAIT DE L'AIR JUSTIFIE SA DECISION;

COMPRIME A UNE PRESSION DE 8 KILOS; QU'EN EFFET, LE DELIT AUQUEL IL SE

QUE, PAR PLAISANTERIE IL APPLIQUA REFERE EST CONSTITUE LORSQU'IL EXISTE

L'EXTREMITE DE CET APPAREIL SUR LE UN ACTE VOLONTAIRE DE VIOLENCE, QUEL


FONDEMENT DE SON CAMARADE; QUE L'AIR
QUE SOIT LE MOBILE QUI A INSPIRE CET
EJECTE PENETRANT DANS L'ANUS DE LA
ACTE, ALORS MEME QUE SON AUTEUR
VICTIME A TRAVERS SES VETEMENTS,
N'AURAIT PAS VOULU LE DOMMAGE QUI EN
PROVOQUA UNE PERFORATION DE
EST RESULTE;
L'INTESTIN ET NECESSITA UNE
D'OU IL SUIT QUE LA FAUTE DE DECAUDIN
INTERVENTION CHIRURGICALE, LA LESION
DANS CET ACCIDENT DU TRAVAIL
CONSTATEE ENTRAINANT UNE
REVETANT UN CARACTERE INTENTIONNEL
INTERRUPTION DE TRAVAIL PENDANT PLUS
AU SENS DE L'ARTICLE L469 DU CODE DE LA
DE HUIT JOURS;
SECURITE SOCIALE, LE MOYEN DOIT ETRE
ATTENDU QUE LA COUR D'APPEL RELEVE
ECARTE;
QU'ETANT SAISIE DES SEULS INTERETS
ET ATTENDU QUE L'ARRET EST REGULIER
CIVILS, IL LUI APPARTENAIT DE RESTITUER
EN LA FORME;
LEUR VERITABLE QUALIFICATION AUX FAITS
PAR CES MOTIFS, Rejette
POURSUIVIS QUI, CONTRAIREMENT A CE

QUE SOUTINRENT LES PREMIERS JUGES, NE

TOMBAIENT PAS SOUS LE COUP DE

L'ARTICLE 320 DU CODE PENAL, MAIS DE

II) Faute pénale non intentionnelle

222-19 du Code pénal ;

Crim. 18 juin 2002, D. 2003, p. 240 Attendu que le juge répressif ne peut

Vu l'article 593 du Code de procédure prononcer une peine sans avoir relevé

pénale, ensemble les articles 121-3 et tous les éléments constitutifs de


l'infraction qu'il réprime ; exposant autrui à un risque d'une

Attendu qu'il résulte de l'arrêt attaqué particulière gravité qu'il ne pouvait

qu'un véhicule automobile circulant à ignorer, étant maire de la commune

une vitesse excessive et équipé de depuis une trentaine d'années ;

pneumatiques lisses a heurté et blessé deux Mais attendu qu'en relevant à la charge
enfants qui suivaient le défilé de la
du maire un manquement à une
fanfare municipale dans une rue de
obligation de sécurité prévue par la loi,
l'agglomération de Bonvillers ;
sans préciser la source et la nature de
Attendu que, pour déclarer Philippe
cette obligation et en déduisant de ce
Loisel, maire de Bonvillers, coupable de
manquement prétendu qu'il avait commis
blessures involontaires, l'arrêt attaqué
une faute caractérisée exposant autrui à
retient, par motifs propres et adoptés,
un risque d'une particulière gravité qu'il
que seul un conseiller municipal se
ne pouvait ignorer, sans rechercher en
trouvait en avant du cortège et a
quoi les diligences du prévenu n'étaient
vainement fait signe à l'automobiliste
pas normales au regard de l'article 121-
pour qu'il s'arrête, alors que le maire
3, alinéa 3, du Code pénal, et adaptées
aurait dû interdire la circulation pendant
aux risques prévisibles, la cour d'appel
la durée du défilé, ou prescrire la mise en
n'a pas donné de base légale à sa
place de barrières de sécurité, ou faire
décision ;
précéder la fanfare par un véhicule muni
D'où il suit que la cassation est encourue
d'un gyrophare, ou encore poster une
;
personne à l'entrée du village ;
Par ces motifs :

CASSE ET ANNULE, en toutes ses


Que les juges ajoutent que le prévenu,
dispositions, l'arrêt susvisé de la cour
qui n'a manifestement pas pris les
d'appel d'Amiens, en date du 11
mesures propres à prévenir l'accident, a
septembre 2001, et pour qu'il soit jugé à
manqué à une obligation de sécurité
nouveau, conformément à la loi :
prévue par la loi ou le règlement et a
RENVOIE la cause et les parties devant
commis ainsi une faute caractérisée
la cour d'appel de Rouen.
Cas pratique
Conseils méthodologiques :
Le cas pratique est un exercice d'application des connaissances acquises en cours. Il ne s'agit donc
pas d'un travail de récitation, mais d'une démarche qui consiste d'une part à dégager les
problèmes posés et, d'autre part, à proposer, en les justifiant, des solutions. Il faut ajouter qu'en
matière pénale, l'étape première est celle de la qualification : il faut vérifier d'abord que les faits
qui sont décrits dans l'énoncé peuvent recevoir une qualification pénale, c'est‑à-dire qu'ils sont
constitutifs d'une infraction. Ce n'est qu'ensuite que peut venir l'étude de la responsabilité et de
la sanction. Pour un cas pratique de droit pénal, la démarche la plus logique est donc :
qualification, responsabilité et, éventuellement, peine. On abordera ces trois questions eu égard
à l'évasion(I) puis aux coups de feu (II).
Faits :
Il y a 3 mois, A. et B. ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Toulouse à deux années
d'emprisonnement pour subornation de témoins (C. pén., art. 434-15). Ils étaient détenus à la
maison d'arrêt de Seysses où ils partageaient la même cellule. En dépit des propos que leur a
tenus leur avocat (commis d'office) concernant leur éventuelle libération à l'occasion du 14
juillet, le 10 juillet dernier, à l'heure de l'apéritif, A. et B. se sont évadés avec l'aide d'un de leurs
amis, C. Lors d'une visite à la prison, C. avait discrètement remis à A. une lime pour limer les
barreaux de la cellule. Il a également aidé B. à prendre la fuite après l'évasion. Cependant, alors
qu'ils enjambaient le mur d'enceinte, A. et B. ont été aperçus par l'un des gardiens qui a
immédiatement donné l'alarme. Les fuyards ont été poursuivis jusque dans la rue, où des coups
de feu ont éclaté. Après les sommations réglementaires, un premier coup de feu, tiré par le
brigadier D., a blessé A. qui a pu être maîtrisé. En revanche, B. et C. ont pu prendre la fuite. En
effet, le second coup de feu (destiné à B.) a ricoché et blessé grièvement un passant, E. Enfin,
ironie du sort, le troisième coup de feu, destiné à C., a fait voler en éclats la vitrine d'un armurier,
F.
Vous exposerez les conséquences juridiques de ces faits.

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