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Luana Ciuffi

ANTHROPOLGIE CULTURELLE ET SOCIALE

Cours 1 : une introduction :


 Histoire, théories et démarches qui caractérisent l’anthropologie américaine, britannique et
française.
 Analyse de principaux débats de l’anthropologie comme science sociale distincte à partir du
milieu du 19e.
 Enjeux épistémologiques, politiques et éthiques.
 Examen écrit de 4h (sans documentation)

Cours 2 : Concepts clés et origines historiques :


Situer l’anthropologie parmi les sciences
Les sciences naturelles/dures = chimie, biologie, astronomie  Expliquer
VS
Les sciences humaines= histoire, philosophie, philologie  Comprendre (le sens)
 Différence entre le naturel et l’humain.

L’anthropologie sociale et culturelle (division Weberienne)


Naturelle/Explication-----L’anthropologie sociale est culturelle------Humaine/Compréhension
1. Explication partielle
2. Compréhension partielle
3. Les « objets » de recherche sont en même temps les sujets/acteurs /producteurs de
connaissance sur eux-mêmes (objets = sujet de recherche)
4. C’est-à-dire, l’anthropologie sociale et culturelle implique un processus d’ « intersubjectivité »
 engagement personnel
5. Comme nous le verrons, le processus d’intersubjectivité n’est pas symétrique au niveau du
pouvoir socioéconomique, du genre, du pays, d’origine, etc.

Les cousins de l’anthropologie sociale et culturelle


 L’anthropologie biologique et la primatologie.  La nature est la cause de la variabilité
biologique entre les individus d’un même/différent milieu.
 L’archéologie  cherche à comprendre les sociétés humaines à travers les traces matérielles
de leurs productions, comprendre et expliquer l’évolution des sociétés humaines é travers les
traces que les sociétés ont laissées.
 C’est seulement l’anthropologie sociale et culturelle qui se situe entre les deux grandes
traditions épistémologiques : Erklären et Verstehen
 Les sciences naturelles/dures : biologie, chimie, anthropologie biologique, archéologie

L’anthropologie comme science « hybride »


1. L’engagement avec le principe de « holisme », totalité sociale VS les éléments isolé  surtout
sociologie, implique une étude non pas que sur un élément de la société, approche dans la
totalité, contact entre tous les éléments/aspects.
2. La distribution géographique : recherche anthropologique réalisée partout dans le monde
maintenant.
3. Une méthode caractéristique : l’ethnographie. A l’époque une méthode unique é
l’anthropologie, mais les autres sciences « sociales » se la sont appropriée  méthode
inventée par l’anthropologie à l’époque.
4. L’anthropologie est devenue la science la plus « politique » parce que cette méthode-là amène
au développement de l’empathie et l’engagement à long terme  années 80, inégalités
sociales, économiques, les anthropologues passent beaucoup de temps sur le terrain.
5. L’anthropologie est devenue la science la plus « réflexive », c’est-à-dire, l’anthropologue doit
tenir compte de sa propre position dans le processus de recherche  depuis les années 80,
intérêt pour les questions de réflexivité (lié avec l’intersubjectivité et l’ethnographie), ne pas
isoler les préjugés, en tenir compte pour un projet de recherche.
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6. Plus que toutes les autres sciences, l’anthropologie se préoccupe des effets négatifs du pouvoir
et des différentes catégories d’inégalités.
7. L’anthropologie est la science la plus intéressée au pluralisme, à l’éthique complexe, et au
relativisme culturel  pluralisme, à l’éthique complexe et relativisme culturel. Pluralisme =
dans toutes les sociétés il y a des diversités (idéologies, religions, etc.)
Éthique complexe = catégorie de pluralisme, situation sociale complexe, valeurs sont les
mécanismes avec lesquels on prend des décisions, monde éthique est complexe.
Relativisme culturel = réponse aux complexités du pluralisme, plusieurs systèmes de valeurs
dans une société.

Vers une définition de l’anthropologie (classique puis moderne)


 Classiquement : « la science de l’homme »  mais trop général  Néanmoins, Maison des
sciences de l’homme à Paris, EHESS
 Beaucoup mieux et plus claire : Marc Augé (1979) 
« La démarche anthropologique prend comme objet d’investigation des unités sociales de
faible ampleur à partir desquelles elle tente d’élaborer une analyse de portée plus générale,
appréhendant d’un certain point de vue la totalité de la société où ces unités s’insèrent. »
(Kilani 2012)
 Cette définition est claire et elle souligne 4 éléments essentiels (Kilani) :
1. Un lieu (l’unité sociale concrète)
2. Une démarche (un point de vue, un éclairage)
3. Une approche (intersubjectivité est décentrée)
4. Une finalité analytique (appréhender des logiques sociales)

Les origines historiques de l’anthropologie (les enjeux et les figures clés)


1. L’époque de la « proto-anthropologie »  début de l’anthropologie
2. L’intérêt pour l’exotisme : les cultures, les traditions, les pratiques, les croyances
3. L’usage de matériels très divers : les rapports de voyages, les rapports des missionnaires, les
fables, la littérature les textes religieux.  Car les anthropologues restaient chez eux et ne
voyageaient pas.
4. C’était l’époque de « l’anthropologie de cabinet »
5. Typiquement, le proto-anthropologue du 19e siècle n’a aucune expérience personnelle de son
objet de recherche (le cas de James Frazer, auteur de Le rameau d’or = analyse comparative
des religions).
6. L’anthropologie de cabinet est par conséquent profondément comparative
7. L’anthropologie de cabinet est conceptuellement créative

Henry Sumner Maine (1822 à cette époque-là n’existait pas encore-1885)


 Proto-anthropologue
 Juriste et historien anglais
 Fonctionnaire colonial en Inde
 Son ouvrage principal : Ancient Law (1861)
 Dans lequel, il articule une théorie évolutionniste des sociétés humaines
 Les sociétés évoluent « naturellement » de celles qui sont organisées autour de « contrat »,
c’est-à-dire, les accords entre les êtres humains libres. Statuts remplacés par les contrats
(statuts qui marquaient une société avant/ contrats = base des sociétés modernes).
 Révolution industrielle, émergence du système capitaliste

Johann Jakob Bachofen 81815-1887)


 Juriste et antiquaire Suisse (Bâlois)
 Il a mené des recherches sur le système de parenté antique
 Il a aussi proposé une théorie de l’évolution culturelle
 Son ouvrage principal : Das Mutterrecht (Droit de la mère, 1861)
 La société humaine passe par 4 étapes :
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a. « Terre-centrique » : marquée par le communisme primitif et une égalité fondamentale


b. « Agriculture-centrique » : marquée par le matriarcat, où les femmes détiennent l’autorité et le
pouvoir
c. « Le Dionysien » : une étape transitoire marquée par les conflits et la violence
d. « Soleil-centrique » : dans laquelle le matriarcat primordial est brusquement remplacée par
une patriarchie avec l’émergence de la « civilisation moderne »
Théories évolutionnistes qui s’entreposent sur les sociétés culturelles.

Lewis Henry Morgan (1818-1881)


 Interaction entre politique et proto-anthropologie
 Juriste américain et défenseur des « Indiens d’Amérique »  proto anthropologue engagé
(politique).
 Comme les autres proto-anthropologues du 19e siècle, il a également proposé une théorie de
l’évolution culturelle
 Exceptionnellement, il a passé quelques temps « sur le terrain » avec les Iroquois
 Sa théorie de l’évolution souligne l’importance du progrès social, le mouvement inévitable de
ce qui est simple à ce qui est complexe
 Son ouvrage le plus notable : Ancient Society (1877)
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Cours 3 : Bronislaw Malinowski et la révolution ethnographique/ Le concept de


« culture »
De l’anthropologie de cabinet à la révolution ethnographique Bronislaw Malinowski (1884-1942)
Bronislaw Malinowski :
1. Né à Cracovie en 1884 (partie de l’Empire austro-hongrois)
2. Issu d’une famille de la haute bourgeoisie qui valorisait l’éducation
3. Il a étudié les sciences dures à l’Université Jagellonne où il a obtenu un doctorat en « sciences
physiques » en 1908 avec une spécialisation en mathématique
4. Pendant qu’il était à l’université, il est tombé malade. Tandis qu’il se rétablissait à l’hôpital, il
a lu Le Rameau d’or par James Frazer et il a décidé de devenir anthropologue.
5. Il est allé à Londres où il est devenu étudiant de l’anthropologue Seligman.
6. 1914 : Il est parti pour les îles Trobriand afin de réaliser un projet de recherche d’un
« nouveau genre », nouvelle discipline
7. Comme un citoyen de l’Empire austro-hongrois, il n’est pas retourné à Londres après le
déclenchement de la Première Guerre mondiale.
8. « Condamné » à rester dans les iles Trobriand pendant près de quatre ans, il a inventé
l’anthropologie moderne !!!!!

Qu’est-ce qu’il a fait pendant ces quatre ans ?


1. Il a appris la langue des Trobriandais par tâtonnement, c’est-à-dire sans avoir ni dictionnaire,
ni livre de grammaire
2. Il habitait chez les Trobriandais et participait aux activités du quotidien
3. Surtout, il a appris les compétences qui sont les plus estimées par les Trobriandais :
a. La magie des jardins de corail
b. La construction des canoës
c. Naviguer sur la mer
Aussi : assez étrangement, il a développé un intérêt pour les pratiques de suicide chez les Trobriandais.

Sa découverte la plus importante : L’échange Kula


1. Chaque année, les Trobriandais voyageaient des centaines de kilomètres afin d’échanger
certains coquillages avec les habitants des autres îles (en soi, les coquillages n’étaient pas de
valeur)
2. Sa question de recherche : Pourquoi voyageaient-ils sur la mer vaste et dangereuse afin
d’échanger de telles « babioles sans valeur » ?
3. Qu’est-ce qu’il a découvert ?
a. Les coquillages circulent parmi un « système d’échange »
b. Ce système d’change crée les liens sociaux entre et au sein des différentes îles
c. L’échange Kula est un mécanisme avec lequel les hommes Trobriand acquièrent le prestige et
le rang social
d. Les objets d’échange et la circulation n’ont pas la même logique que ceux du marché
capitaliste
e. Donner les objets est plus important que de les garder

Les argonautes du Pacifique occidental (1922)


1. La première étude entière basée sur la nouvelle méthode de « l’ethnographie »
2. Le livre est descriptif, analytique, et visionnaire, c’est-à-dire, il établit une nouvelle « science
de la culture »
3. Il développe un argument pour le « holisme » ou l’interdépendance de tous les éléments dans
une culture particulière  principe basique de l’anthropologie, critiqué par Descartes car lui a
proposé exactement le contraire de l’holisme.
4. Le livre démontre que ce nouveau genre est aussi littéraire, dans le sens que les techniques
d’écriture – l’intrigue, le récit, etc. – jouent un rôle aussi important que celui de l’analyse
théorique.  Malinowski utilise des arguments qui sont liés avec la littérature, ces éléments
sont aussi importants que les éléments analytiques/scientifiques. Dans le livre, il décrit le
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moment ou les trobriands arrivent juste derrière les vagues, à ce moment à chaque magicien se
lève d’un canoë  magie du canoë, techniques littéraires. A partir de ce moment, les
trobriandais ont pu continuer. J’use à travers l’ethnographie de M. le prof a cru en la magie.

Ethnographie : il y a deux sens du mot


1. Le processus de recherche développé par Malinowski qui marque l’anthropologie comme une
discipline distincte (l’ethnographie)
2. L’écrit qui analyse et résume telle recherche (une ethnographie)

Les éléments fondamentaux de la méthodologie de l’ethnographie


1. La capacité de communiquer directement avec ses interlocuteurs. La langue, la connaissance
culturelle, le rapport – on ne devrait pas être « perdu dans la traduction »
Nécessité de pouvoir communiquer avec la langue sur place, développer la capacité
linguistique et les connaissances historiques avant de partir sur le terrain.
2. Volonté/ capacité de rester sur « le terrain » pendant longtemps. Pourquoi ?
 Parce que selon Malinowski, l’anthropologue doit être préparé pour ce qui se passe pendant
les moments inattendus et non seulement au cours de la « recherche formelle »
Malinowski est resté sur le terrain une année : le processus de l’anthropologue a été une
période « messy », lorsque vous passez du temps dans un société, vous en devenez membre
« honoraire », donc on a des interactions très importantes. Pour pouvoir profiter de ces
moments inattendus et d’avoir des expériences, il a été important de rester longtemps sur
place.
3. L’observation participante : l’anthropologue prend part à la vie quotidienne autant qu’il
l’observe

En parlant de la « culture » qu’est-ce que c’est ?


** attention : Kroeber et Kluckholn (1952) :
Ils ont trouvé plus de 150 définitions en vigueur en 1952
** malgré cette diversité, le concept de la culture est omniprésente.
Comment distinguer culture et société ? Société = concept plus limité que la culture/ Culture=
éléments institutionnels qui organisent une société particulière  aspects plus larges qui constituent
un peuple. La définition la plus utile (et la moins controversée) et aussi la plus générale est celle
d’Edward Tylor : La culture est selon lui est qui englobe les connaissances, les croyances, les arts, la
morale, les lois, les coutumes, et tout autre capacité et habitude acquise par les (êtres humains) en
tant que membres d’une société ». La culture n’est pas invisible mais seulement visible écrit travers
les éléments cités ci-dessus. On ne naît pas avec une certaine culture, on naît avec la capacité
d’acquérir des cultures (=processus d’apprentissage cet ensemble d’aspects  s’apprend au fil d’une
vie). Elle n’est pas une chose, on ne doit pas réduire la culture aux éléments physiques.
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Cours 4 : Malinowski et la révolution ethnographique/le concept de « culture » /Franz


Boas et l’école du particularisme historique :
Les enjeux pour l’anthropologie au début du 20e siècle
Influence de la théorie de l’évolutionnisme culturel : prétend expliquer l’évolution/développements de
toutes sociétés d’êtres humains. L’influence a continué jusqu’à la première partie du 20 e siècle.
1. La forte influence – malgré la pensée de Malinowski – des théories de l’évolutionnisme
culturel -unilinéaire
-hiérarchique
-prédisposé aux jugements péjoratifs
-racial/raciste
Par ex : classements évolutionnistes utilisés comme justification pour le colonialisme, ce que
le poète anglais Rudyard Kipling a décrit comme le « fardeau de l’homme blanc »
2. Les effets des développements historiques plus larges : Première Guerre Mondiale, la Grand
Dépression de 1929, l’émergence du fascisme.
3. La formation institutionnelle de l’anthropologie comme une discipline professionnelle
4. La demande aux anthropologues d’utiliser leurs connaissances pour intervenir dans les débats
publics (sur la question de « race », sur les mœurs, sur les normes de sexualité, etc.)

Franz Boas (1858-1942)


 Né en Allemagne, issu d’une famille juive laïque, et de la haute bourgeoisie
 Recherche sur le terrain à l’île de Baffin chez le peuple Inuit
 Devenu professeur d’anthropologie à l’Université de Columbia (à New York) 1896-1942
 Pendant quatre décennies, il est devenu le « père » de l’anthropologie américaine
 Dirigé beaucoup d’étudiants qui eux-mêmes ont façonné la discipline de l’anthropologie
pendant tout le 20e siècle
 Il fut l’un des premiers « anthropologues engagés » : c’est-à-dire, un anthropologue qui
intervient dans les débats autour du racisme, militarisme, de la liberté académique, et du
colonialisme, entre autres.

Boas : Ses contributions clés à l’anthropologie


1. Il a ajouté les méthodes historiques à la boîte à outils anthropologique
2. L’importance d’étudier chaque culture en ses propres termes (et non pas sur une seule grande
chaîne de l’évolution)
3. Il a insisté sur le principe du « relativisme culturel » (explications)

Les étudiants de Boas et l’école du particularisme historique


Nous mettons l’accent sur les quatre étudiants de Boas les plus notables :
Margaret Mead, Ruth Benedict, Alfred Kroeber, Melville Herskovits

Margaret Mead (1901-1978)


Étudie la pratique de la sexualité́  comment mener un projet qui porte sur les pratiques sexuelles
dans un couple ?  difficile à̀ mener
 utilise plus l'observation que la participation
Parmi les adolescents: situation sexuelle d'égalité́ (entre les femmes et hommes), liberté́ (d'exprimer
sexuellement)  encouragé par les parents des adolescents car eux-mêmes pendant leur adolescence
ont fait la même chose
Avant de choisir un partenaire pour la vie c'est très important d'avoir une expérience sexuelle
trouver un bon partenaire
Après avoir publié́ son livre "Coming of Age Samoa"  grande polémique aux USA/ scandale  sa
démarche est presque le contraire des valeurs américaines: pour changer le système de genre dans la
société́ il faut d'abord changer de changer les rapports sexuels surtout chez les adolescents
D'après elle: Pour un système d'égalité́ de genre c'est nécessaire d'avoir une égalité́ sexuelle.  Chez
les Samoa il y a beaucoup plus d'égalité́ de genre que dans les autres communautés.
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Anthropologie engagée  Margaret Mead : première anthropologue à agir de cette manière, utiliser
l'anthropologie dans les grands débats.
Ruth Benedict (1887-1948)
Première anthropologue qui a introduit les premières recherches et connaissances de psychologie.
Quelle est le rapport entre la personnalité́ individuelle et la culture plus large.
Chaque culture a sa propre personnalité́ : ex. la personnalité́ suisse.
Nous avons appris que pendant la 2ème guerre mondiale elle a travaillée pour l'armée américaine 
l'armée américaine ont utilisé́ les ouvrage de R. Benedict pour mieux connaitre leur ennemis (le
Japon). Son engagement a été́ controversé car il y a un serment qui détermine d'une certaine manière
les activités qui sont autorisées et interdites  la tentative d'utiliser ses connaissances anthropologies
pour une base militaire

Alfred Kroeber (1876-1960)


Professeur à l'université́ de Californie pendant longtemps (40 ans).
Il a développé́, en utilisant les principes de Boas, une nouvelle sorte/ courant de l'anthropologie :
anthropologie de sauvetage.  suite aux génocides d'indiens aux USA, Alfred Kroeber décide que
l'anthropologie a un rôle en sauvegardant les peuples les plus menacées (indiens du nord).
1911: Kroeber annonce dans un journal américain qu'il a découvert "Ishi", selon lui, le dernier indien
sauvage des USA (peuple autochtone)  Ishi a été́ montré dans des événements public à l'université́
pour démontrer l'utilité́ de l'anthropologie: sauvegarder les peuples les plus menacées
La découverte de Kroeber a été́ controversé car c'est la tâche/le but de
l'anthropologie  découvrir les peuples les plus menacées  c'est pas possible de dire que Ishi est le
dernier indien sauvage. Ce qui a été́ controversé est ce qu'il imagine être l'anthropologie.

Melville Herskovits (1895-1963)


Il est important car le relativisme culturel : c'est pas possible de valorisant les pratiques d'une culture
en utilisant une autre --> on ne peut pas valoriser un assemblage par rapport à̀ un autre.
Ce principe a été́ controversé car pendant a 2GM, on vit autour d'un système de valeur totalement
opposé basé sur un système racial/colonialisme et de libéralisme économique: conflit
Pendant les 5 ans de la guerre: processus de jugement
A cette époque Herskovits a gardé́ l'importance du relativisme culturel (malgré́ le contexte historique).
--> défenseur le plus vigoureux du relativisme culturel
Il est important aussi car, entre la fin de la 2GM et 1948, il y a eu un processus de décorations des
droits de l'homme --> durant ces deux ans il y a une enquête menée plus ou moins globale (monde
colonial, bcp moins de pays indépendant) --> commissions des experts philosophiques a réalisé́ une
enquête sur les valeurs qui devraient être considérées comme universel ---> Melville Herskovits est
l'une des personnes à avoir répondu à cette enquête: sa réponse a été́ publié --> selon les connaissances
de l'anthropologie celle-ci ne peut pas répondre a une décoration universelle --> tous les peuples ne
peuvent pas répondre aux mêmes choses --> ne répond pas au processus cosmopolite des droits de
l'homme

Les problèmes/débats clés de l’école du particularisme historique


1. Les frontières d’une culture particulière : Comment peut-on les délimiter ? (« l’ensemble
complexe »)
2. Pourquoi certaines cultures changent-ils ?
 Deux approches :
a. L’invention autochtone
b. Le processus de la diffusion, ou le contact culturel
3. Finalement, le manque de changement : Pourquoi certaines cultures résistent-ils au
changement tandis que les autres l’adoptent ?
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Cours 5 : Film ethnographique : Nanouk l’esquimau


Film ethnographique
 Le cinéma et l’ethnographie forment d’une certaine manière « les enfants jumeaux d’une
entreprise commune de découverte, d’identification, d’approbation, et peut-être d’absorption
et d’assimilation du monde et de ses histoires » (Gallois, 2009)
 Longue immersion
 Différents buts : illustration des pratiques, étude de la vie dans son intégrité, care^net des
études
 Pas toujours « anthropologique »

Nanouk l’esquimau (1922 ; Robert Flaherty)


 Une histoire de l’amour et de la vie dans l’Arctique
 Réalisateur Robert Flaherty – « l’un des pères du film documentaire »
 Mise en scène (acteurs non-professionnels ; scénarios)
 Tourné entre 1914-1915 : prolongation après Flaherty a fait tomber une cigarette sur le négatif
enflammant ainsi environ 9km du film

Questions pour la discussion :


 Quelle compréhension de la culture a influencée le réalisateur ?
 Quels stéréotypes sont révélés dans le texte qui accompagne le film muet ?
 Le film est-il « ethnographique » ? Représente-t-il la vie quotidienne des chasseurs
subarctiques ?
 Le film soulève-t-il des questions éthiques ? Si oui, lesquelles ?
 Le film a été publié la même années (1922) que les Argonautes du Pacifique occidental de
Malinowski. Est-ce que ces deux œuvres représentent-elles le début d’une nouvelle
compréhension de « l’autre ».
 « Nanouk » a été appelé un exemple de « l’anthropologie de sauvetage ». Êtes-vous d’accord ?
Si oui, pourquoi ? Sinon, pourquoi pas ?

Exemples des films – classiques/récents :


 « Trance and Dance in Bali »
 « Les Maîtres fous »
 Sensory Ethnography Lab (Harvard Universitiy)
 Sweetgrass
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Cours 6 : Le théories du fonctionnalisme et fonctionnalisme culturel


Fonctionnalisme
Pourquoi est-ce que les cultures en tant que telles existent?
On arrive à̀ un moment où il y a une théorie anthropologique qui a essayé́ de répondre à cette question
 fonctionnalisme à la base est la théorie qui essaye de répondre à cette question.
Malinowski: a inventé une nouvelle science sur l'ethnographie mais aussi développé́ le
fonctionnalisme (avec ses étudiants)
 le fonctionnalisme a été́ développé́ en parallèle avec l'école de Boas.
Pour répondre à la question "Pourquoi" Malinowski propose l'analogie.
Comme avec le corps humain, tous les aspects de la culture forment un système intègré, il dit que c'est
la même chose.
Toutes les parties de la culture sont interdépendantes, ce n'est pas possible de comprendre une partie
d'une culture sans en comprendre les autres.
Comme avec le corps humain, une culture peut être diagnostiquée à travers l'ethnographie.
L'observation d'une culture au présent est plus crédible d'une étude historique (contre Boas) 
l'interdépendance est plus crédible.
Optique verticale(Boas) vs optique horizontale (Malinowski)

(1) Nous avons appris ce qu’est la culture comme concept, mais pas le « pourquoi ». C’est-à-dire,
pourquoi est-ce que les cultures existent?
(2) Le fonctionnalisme était la première théorie anthropologique qui a répondu à cette question
(3) Les protagonistes importants: Malinowski et ses étudiants: --Raymond Firth (1901 – 2002)
--Meyer Fortes (1906 – 1983)
--Edmund Leach (1910 – 1989)
--Audrey Richards (1899 – 1984)
(4) Le fonctionnalisme a été développé avant et puis en parallèle au particularisme historique, qui n’a
pas essayé de répondre à la question du « pourquoi »
(5) Certains des éléments du fonctionnalisme sont restés pertinents pour le plupart des anthropologues

(1) Par analogie, la culture doit être comprise comme le corps humain
(2) Comme le corps humain, la culture est constituée de certains éléments:
(a) toutes les parties de la culture forment un système intégré (b) ce système est interdépendant
(l’économie a besoin de la politique, la politique a besoin du juridique, etc.)
(c) comme le corps humain, une culture peut être
« diagnostiquée » à travers l’observation soignée dans le présent—autrement dit, à travers
l’ethnographie
(d) l’observation d’une culture au présent est plus crédible qu’une étude historique (contre Boas)

(1) l’évolutionnisme du 19e siècle (comme nous l’avons déjà vu) et la théorie de la diffusion telle que
conceptualisée par le particularisme historique
(2) la concentration autour ce qui est hypothétique ou spéculatif pour se focaliser sur ce qui est su et
peut être su empiriquement (les « faits sociaux »)
(3) les approches « pseudo-scientifiques » pour une approche qui n’est pas basée sur l’imagination
historique
(4) les théories de la culture influencées soit par l’image du « sauvage noble » soit du « sauvage
ignoble » c’est-à-dire, toutes les théories basées sur les stéréotypes et pas sur les observations
méticuleuses

Le fonctionnalisme plus détaillé́


Ouvrage clé́: Une théorie scientifique de la culture et autres essais (Malinowski 1944)
 N'importe la culture il y a certains besoins biologiques que tous les humains partagent  les
besoins biologiques des individus sont préalables au développement de la culture
 Tous les aspects du corps humain ont leur besoins propres  c'est la même pour la culture,
tous les éléments d'une culture ont leurs fonctions propres.
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 Chaque élément est un moyen de parvenir à ses fins (chaque partie d'une culture est une
réponse). Qui est la survie et le bon fonctionnement de la culture- même.
Si on regarde toutes les parties d'une culture elles ont toutes une fonction propre mais ont une
fonction en commun  moyen de parvenir : la survie et bon fonctionnement de la culture
 Les éléments de la culture apparemment "Irraisonnable"  même les rituels, magie, pratiques
considérées irrationnelles ont leur fonction propres (ce n’est pas possible de comprendre une
chose en se focalisant sur une pratique même mais sur plusieurs valeurs liés à cela)
 D’une perspective fonctionnaliste, on ne distingue pas entre les éléments qui
Sont "raisonnables" et ceux qui sont "irraisonnables"
 Les éléments de la culture qui n'ont pas une fonction distincte (ou qui l'ont
Perdue) disparaitront au fil du temps  avec cette raison Malinowski peut expliquer les
changements culturels
"pourquoi est-ce que les cultures existent" pour assurer le développement humain.
Une partie de la culture qui n'a pas de fonction disparait au fil du temps.

Le mécanisme de la culture
Partie de cet ouvrage le plus connu. En utilisant cette théorie Malinowski essaye d'expliquer les
besoins humains et les réponses des besoins.
3 étapes (besoins basiques - réponse directe - réponse organisée)
Les besoins basiques (chez les êtres humains) : nourriture --> basé sur ce besoin basique chaque
culture a sa réponse directe (l'agriculture)  la réponse organisée (l'économie)

Le fonctionnalisme structurel
Assez propre au fonctionnalisme  développé́ au même temps lié de façon théorique mais avec qqs
différences
Influencé par l'école française  Émile Durkheim (sociologue)
Repousse les liens des besoins basiques et la culture (distinction avec le fonctionnalisme)  il ne met
pas l'accent sur les besoins basiques.
Le point historique ou une distinction assez forte entre la culture et la société́  étude de la société́ 
les réponses organisées  institutions qui constituent une société́
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Cours 7 : Le matérialisme culturel, le néo-évolutionnisme et la recherche pour une


nouvelle science de la culture :
Les enjeux pour l’anthropologie au début des années 1950
1. La fin de la 2eme GM : Développement associe avec les années 50.
Les enjeux : la fin de la Seconde Guerre Mondiale qui a provoqué́ plusieurs changements à
diffèrent niveaux —> période de transition (postmodernité́).
2. Le centre du pourvoi mondial a été́ déplacé́ de l’Europe vers les USA : Changement du centre
de pouvoir a été́ déplacé́ de l’Europe aux USA, car la plupart des guerres se sont passées en
dehors des USA, ce qui lui a permis d’émerger comme le centre le plus puissant du monde.
3. Le monde colonial
4. Une certaine rivalité́ s’est manifestée entre les pays d’Europe et les USA.
5. L’influence du Marxisme : Le marxisme a influencé les mouvements anti coloniaux et
Antis capitalistes
6. Le monde est devenu nucléarisé́ : Le développement des armes nucléaires —> entre
Union soviétique et USA, le monde vient rapidement nucléarisé́ —> aujourd’hui impact est
que le monde peut être détruit en seulement quelques heures si un Guerre nucléaire entre
union soviétique et USA éclate.
7. L’anthropologie s’est professionnalisée : Émergence d’une nouvelle théorie anthropologique
8. Dans l’anthropologie européenne, la théorie la plus dominante est le structuralisme : Enjeux
en Europe : théorie dominante du structuralisme (Strauss) = approche qui marque jusqu’à̀
maintint l’école français mais qui est assez différente des autres développements
anthropologiques.

Principes généraux du matérialisme culturel


1. Matérialisme culturel : la culture (assemblage complexe des pratiques et croyances d’une
population) est composée structurellement de trois niveaux : infrastructure (éléments plus
basiques), la structure, superstructure (mais n’est pas un niveau compose par des éléments
nécessairement physiques, c’est le niveau qui est compose par les aspects culturels plus
abstraits et symboliques). Réorganise la constitution des croyances.
2. Quelle est l’influence entre ces niveaux ? Le rapport entre ces trois niveaux est une influence
unidirectionnelle.
3. Le matérialisme culturel est une théorie (néonazi)évolutionniste. Théorie anthropologue néo-
évolutionniste (théorie qui partage certains éléments en commun avec les théories proposée
par les proto-anthropologues). Mécanisme d’évolution.

L’influence du marxisme sur le matérialisme culturel


1. On doit distinguer les deux sens du marxisme :
 Théorie politique proposée par Karl Marx et après Fréderic Ingels.
 Théorie « scientifique », et c’est avec celle-ci que le matérialisme à influencé. La
compréhension de l’histoire a été́ le résultat d’une analyse scientifique sur les changements
historiques. Pour les anthropologues un ont adopté le marxisme en tant que nouvelle théorie
anthropologique, elle a été́ une adaptation du principe scientifique marxiste : le matérialisme
historique. Dans chaque époque qui est décrié dans le cadre de la théorie du marxisme il y a un
conflit principal : autour des questions économiques (moyen de production). A travers la
résolution de ces conflits, le monde se développe.
2. Le matérialisme culturel a été une extension du principe marxiste du « matérialisme
historique ».
13
Luana Ciuffi

Les point communs (1,2,3,4) et les différences (5,6) entre marxisme et matérialisme culturel
1. La priorité de la science et des méthodes empiriques.
2. Les catrégories de l’infrastructure, la structure et la superstructure.
3. L’importance fondamentale des aspects matériels de la culture et banalisent les
aspects symboliques et « idéalistes » de la culture.
4. Les moyens de production soient une « variable indépendante » qui fixe des limites
au changement au fil du temps.
5. Le matérialisme culturel n’utilise pas une théorie des classes sociales.
6. Le matérialisme culturel n’est pas « téléologique ». Téléologie : pour chaque
historique il y a un fond qui est prédéterminé dès le début. Émergence du communisme.
Marxisme est surtout téléologique.

Les figures clés du matérialisme culturel


Les USA sont le centre du capitalisme.
Marvin Harris (1927-2001) :
 Né à New-York (Brooklyn) juste avant la Grande dépression. Soldat pendant la Seconde
Guerre Mondiale. Doctorat en anthropologie de Columbia, et au début il était un boa sien.
Recherche sur le terrain au Mozambique dans les années 50.
 Professeur d’anthropologie à Columbia, puis à l’Université́ de Florida. Il est l’anthropologue
le plus controversé au cours de sa vie. Livre le plus connu = Vaches, cochons, guerres &
sorcière : les énigmes de la culture (1975)
Julian Steward (1902-1972) :
 Né a Washington DC. Formation scolaire dans une région très isolée de l’État de
Californie. Un étudiant de Kroeber (un étudiant de Boas) à l’université́ de Californie.
Recherche doctorale sur la « bouffonnerie rituelle » chez les indiens d’Amérique. Professeur
d’anthropologie aux université́ de Columbia, Utah et Illinois.
 Il a développé́ le concept de l’évolution culturelle multilinéaire ». Son livre le plus connu : La
théorie du changement culturel : la méthodologie d l’évolution multiliniéraire (théorie néo-
évolutionniste).
Leslie White (1900-1975) :
 Né au Colorado. Il a servi dans la Marine pendant la Première GM. Une étudiant de
Boas pour son bachelier et master. Recherche doctorale chez le peuple Acoma au Nouveau-
Mexique. Visite l’Union Soviétique en 1929 et après son retour, il est devenu socialiste et a
rejoint le Parti socialiste ouvrier. Professeur d’anthropologie à l’université́ du Michigan.
 Il était « l’anti boasien » le plus militant. Il a réintroduit les Thérèse du 19e siècle au sein du
matérialisme culturel. Pour lui, la « fonction principale » de la culture est d’exploiter et de
contrôler l’énergie. Il a proposé une loi universelle de l’évolution culturelle, la « loi de
White »  P= E x T
E est une mesure de l’énergie consumée par tête (par année),
T est une mesure de l’efficacité́ en utilisant l’énergie,
P représente le niveau de développements culturel évalué par ce qui est produit chaque année.
 Les ouvrages les plus connus : La Science de la Culture (1949) et L’Évolution de la Culture
(1950)

Un exemple de l’application pratique de la théorie du matérialisme culturel (Harris) : Les vaches en


Inde :
1. La question : Pourquoi est-ce que manger du bœuf est absolument interdit en Inde tandis que
beaucoup de gens meurent de faim ?
14
Luana Ciuffi

2. L’Inde compte plus de vaches que tous les autres pays : environ 180 millions, plus de 50
millions de bovins
La réponse matérialiste culturelle à ce paradoxe ??  Les vaches sont plus utiles vifs que morts.

Cours 8 : Le Structuralisme
La tradition anthropologique française :

Emile Durkheim :
 Epinal (France) 1858
 Famille de rabbins (lui agnostique)
 Agrégation en philosophie (1882)
 Thèse en sociologie De la division du travail social (1893) —> l’anthropologie n’existe pas à
cette époque
 Fonde la revue L’Année sociologique (1898)
 Influence l’anthropologie britannique ainsi que l’anthropologie française
Il travaille à faire de la sociologie une discipline scientifique :
 Au 18ème siècle, on veut inventer une nouvelle science qui pourrait expliquer les découvertes
des hommes.
 « La sociologie est la fille de la pensée philosophique, elle est née au sein de la philosophie
comtiste (d’Auguste Comte 1798-1857) et elle en est le couronnement logique » (Émile
Durkheim, 1904, Revue internationale de la sociologie,1, p.12)
 La philosophie a été plus forte en France qu’en Angleterre. Influence de la philosophie,
tentative de développer une nouvelle science qui pourrait expliquer mieux les sociétés, la
culture et ce qui se passe chez les êtres humains à partir de la psychologie. La sociologie et
apres l’anthropologie française vient plus du courant philosophique, alors qu’en Angleterre le
point de départ fut la proto-anthropologie.
 Les conditions qui portent à la cohésion sociale. Comment les sociétés sont ogranisées a
travers les générations a travers ce concept de cohésion social. Interaction pratique et aussi
philosophique des forces de cohésions qui marquent toutes les sociétés et les individus.
 Relation entre ordre social et libérté individuelle : valeur fondamentale dans la société
française. Comment expliquer cette contradiction entre dette valeur importante chez les
français et le manque de liberté individuelle dans le monde colonial.
 Selon lui, toute collectivité se fonde sur des « forces des collectives ». Les forces collectives
ne sont pas justement la sommes des individus uni sont réunis dans un collectif. Il y a qqch qui
est bcp plus grand. Qqch qui pérdure dans le temps et c’est un concept un peu ambigu.
 Ces « forces collectives » déesse tout les individus ; elles ne sont pas la somme des individus
réunis en un collectif. Basé sur ca, on peut définir ce qu’est une société. Héritage de D. —>
imaginer de proposer que nos sociétés sont fondés pour délimiter les actions des individus
(théorie de contrainte).
 La société est définie par Durkheim comme l’ensemble de ces forces qui influencent,
contraignent, façonnent les individus. —> l’assemblage de ces institutions sont ce que l’on
peut définir comme société. Pour Durkheim l’assemblage des forces sont plus larges que les
insititutions. —> Début d’une autre optique de société, qui aborde la question de contrainte
(des individus).
 Les travaux de D. Ont étés publiés à la fin du 19e —> période de transition (émérgence d’une
période de modernité, monde colonial (extension) et industrialisation), il se déroulent
également avant le déclenchement de la 1GM. Dans cette période de fin de siècle, moment ou
la domination occidentale a été le plus forte.
15
Luana Ciuffi

Marcel Mauss :
 Epinal 1872
 Neveu de Durkheim
 Professeur à l’Eole Pratique des Hautes Études
 Professeur au Collège de France (1931) —> institution qui joue un rôle primordial dans le
développement de l’anthropologie française (conservatrice).
 Père de l’anthropologie française
 Fonde l’institut d’Ethnologie de L’Université de Paris —> ethnologie : mot plus utilisé en
France pour décrire l’anthropologie. Avec le soutient de ministère de colonies française car
nous somme dans la période d’entre guerre (1GM-2GM, période difficile), et donc intérêt de
renforcer les colonies, ont soutenu cette fondation.
 S’intéresse au fait social total, c’est-à-dire les faits « qu’ils mettent en branle…la totalité de la
socété et de ses institutions ». Inspire la notions de structure en Lévi-Strauss. —> importance
fondamentale chez les sociétés. Un fait social reflète dans l’institution touts les aspects d’une
société qui sont les plus importants.
 Essai sur le don (1925) où il développe son principe de triple obligation : donner, rendre,
recevoir
 Forme toute une génération d’anthropologues, qu’ils pousse à aller sur le terrain (lui-même
n’y vas pas)
 Une relation de don implique toujours un don et un contre-don
 Un don, selon Mauss, engage toujours plus que des individus. LA collectivité est toujours
pésente. —> l’échange est une expression d’un fait social total, expression des valeurs
considérées comme les plus importantes.
 L’échange de dons c’est donc pour Mauss un exemple d’un fait social total paradigmique.
 Un don n’implique pas un échange de « choses » ou des choses « utiles » (voir la Kuala)
 Le don est incorporé par l’esprit de la collectivité qu’il participe à maintenir.
 Cet esprit Mauss le nomme en reprenant un terme Maori (Nouvelle Zélande) : « Hau »

Claude Lévi-Strauss :
 Bruxelles 1908
 Professeur de sociologie au Brésil (1934)
 New York (1941-1949)
 Influencé par les linguistes Jakobson et Saussure
 Thèse sur Les structures élémentaires de la parenté (1949)
 Professeur au Collège de France

Principe du structuralisme de Lévi-Strauss :


1. L’ésprit humain est un et il est partout régi par les mêmes lois
 La diversité culturelle n’est pas infinie (contraintes qui limitent le nombre de possibilité).
2. C’est la tâche de l’anthropologue de rechercher les structures inconscientes
 Freud — l’inconscience comme réalité individuelle-
 L.-S. — inconscience comme mode d’organisation ou manière de régler la pensée.
3. Il faut adopter la même édmarche que la phonologie.
a) La phonologie passe de l’étude des phénomènes linguistiques conscients à celle de
leurs structure inconscientes.
b) Elle refuse de traiter les termes comme entités indépendantes, mais base son analyse
sur les relations entre les termes.
c) Elle vise à la découverte de lois générales.
d) Distinction entre une approche diachronique des langues et une approche
synchronique.
« Les lois du langage fonctionnent au niveau inconscient, en dehors du contrôle des sujets
parlants, on peut donc les étudier comme des phénomènes objéctids ».
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Luana Ciuffi

Implications méthodologiques :
Exclusion de la causalité historique dans l’analyse du social
 Approche synchronique des systèmes sociaux
 Selon L-S il faut cesser de penser que les faits sociaux totaux doivent ‘être compris
historiquement. En revanche, il faut les comprendre par les structures à travers lesquelles elles
sont constituées.

« La pensée sauvage » :
 Pensée sauvage (pensée symbolique)  Pensées des « sauvages »
« A l’aide de distinctions et d’oppositions, la pensée sauvage construit des édifices mentaux qui
lui facilitent l’intelligence du monde ; elle forme un système bien articulé ».
« Tout classement est supérieur au chaos »
 Les constructions symboliques peuvent être investies dans des pratiques rituelles ou
coutumjières.
 Pour Lévi-Strauss interprêter signifie essentiellement mettre en lumière la façon dont est
construit un système symbolique, un « code ». C’est pourquoi il s’intéressait non pas à ce que
les mythes signifient mais à la façon dont ils signifient.

Relation avec les traditions britanniques et américaines :


 Influences réciproques, mais l’une plus centrée sur les généralisation théoriques (FR) et l’autre
plus sur des études spécifiques sur le terrain (GB/USA)
 Lévi-Strauss différencie entre :
 Ethnographie
 Ethnologie
 Anthropologie

Critiques :
1. La critique marxiste
 Lévi-Strauss réduit la vie sociale à un jeu conceptuel
2. La critique de George Balandier (1920-2016)
 Lévi-Strauss réduit les sociétés à des « structures est des systèmes intemporels », il est
« plus attentif au formes abstraites (aux « modèles ») qu’aux rapports réels auxquels
celles-ci réfèrent. (Cf. Balandier, Tendances de l’ethnologie française, 1959).
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Luana Ciuffi
18
Luana Ciuffi

Cours 9 : De la théorie de la dépendance au post-développement : Une anthropologie critique


Documentaite l’île aux fleurs
Le mode de production capitaliste 1 :
« A system is capitalist if the primary dynamic of social activity is the endless accumulation of
capital » (I. Wallerstein, the End of the World as we Know it, 57)
« Le mode de production capitaliste détermine la distribution. Ceux qui détiennent les moyens de
production peuvent aussi détenir les marchandises produites. Ceux qui produisent les marchandises
doivent les racheter aux propriétaires des moyens de production. Les moyens de production, à leur
tour, circulent seulement entre ceux qui ont le capital pour les acheter. Ceux qui n’ont pas de capital
doivent vendre leur force-travail et n’ont pas accès aux moyens de productions » (E. Wolf, Europe
and the People Without History, 77, ma traduction)

Le mode de production capitaliste 2 :


« Man may often have done different work from women (and adults different work from children and
the ederly), but under historical capitalism there has been a steady devaluation of the work of women
(and of young and old), and a corresponding emphasis on the value of the adult male’s work »
(I. Wallerstein, Historical Capitalism, 25)
 « L’homme a souvent effectué des travaux différents de ceux des femmes (et les adultes des travaux
différents de ceux des enfants et des personnes âgées), mais sous le capitalisme historique a eu lieu
une constante dévaluation du travaill des femmes (et des jeunes et vieux), et une emphase
correspondante de la valeur du travail de l’homme adulte »

La théorie de la dépendance 1 :
André Gunder Frank (1929-2005)
 81957) phD en économie de l’université de Chicago
 (années 60) Professeur d’économie à l’Université du Chili
 Travaille aux réformes de Salvador Allende
 S’exile sous Pinochet et termine sa carrière à Amsterdam
 Ouvrage le plus connu : Capitalisme et sous-développement en Amérique Latine (1967)

La théorie de la dépendance 2 :
« (…) la métropole exproprie le surplus de ses satellites et s’en approprie pour son développement
économique. Les satellites restent sous-développés en raison de l’impossibilité de prendre d’avantage
sur les surplus qu’ils produisent et en conséquence de la polarisation et des contradictions
capitalistes* que la métropole introduit et maintient dans la structure économique interne au satellite.
Une fois que l’ensemble de ces contradictions est fermement établit, ceci va renforcer les processus de
développement de la métropole, qui devient toujours plus dominantes, et le sous-développement des
satellites, qui deviennent toujours plus dépendant (…) » (A. Gunder Frank, 1967, 33, ma traduction)

La théorie de la dépendance 3 :
Trois contradictions du système capitaliste (Karl Marx : Das Kapital, 1867)
1. L’exporpriation/approbation du surplus économique
2. La structure polarisée métropole-satellite
3. La continuité dans le changement

La théorie de la dépendance 4 :
Eduardo Galeano (1940-2015)
 Journaliste et écrivain uruguayen
 Ecrit Les Veines ouvertes d’Amérique Latine (1971)
Franz Fanon (1925-1961)
 Psychologue originaire de Martinique
 Ami de Jean-Paul Sartre
19
Luana Ciuffi

 Ecrit Peau noire, masque blanc (1952) et Les damnés de la terre (1961)

La théorie du système monde 1 (World system Theory)


« Le processus de création de bases stratégiques du mode capitaliste et de zones de dépendances pour
le supporter continue dans la terre natale du capitalisme autant qu’ailleurs. Ce point doit être
accentué parce qu’il est souvent mis à l’ombre par un usage acritique des termes de centre et de
périphérie. Le développement capitaliste a créé des périphéries à l’intérieur de son propre centre ».
(Erik Wolf, Europe and the People Without History, 296, ma traduction)

La théorie du système monde 2 :


Immanuel Wallerstein (né en 1930)
 (1959) phD de l’Université de Columbia
 Plusieurs prix et titres de Doctor Honoris Causa
 Depuis 2000 Senior Research Scholar à l’Université de Yale
Ouvrage le plus connu The Modern World System (1974, 1980, 1989, 2911, 5ème volume en
préparation)

La théorie du système monde 3 :


« The periphery of a world-economy is that geographical sector of it wherein production is primarily
of lower-raking goods (…), but which is an integral part of the overall system of divion labor, because
the commodities involved are essential for daily use. »
(Wallerstein, The Modern World System 1, 1974, 301-302)
« La périphérie d’une économie mondiale est son secteur géographique au sein duquel sont
principalement produits des biens de rang inférieur (…), mais qui fait partie intégrante du système
global de division du travail, parce que les marchandises impliquées sont essentielles au quotidien ».

« The productive activities of these semi-peripheral countries are more evenly divided. In part they
act as a peripheral zone for core countries and in part they act as a core country or some peripheral
areas. Both their internal politics and their social structure are distintive, and it turns out that their
ability to take advantage of the flexibilities offered by the downturns of economic activity is in general
greater than that of either the core or the peripheral countries. »
(Wallerstein, Semi.Peripheral Countries and the Contemporary World Crisis, in Thory and Society,
3(4), 1976, 462)
« Les activités productives de ces pays semi-périphériques sont réparties de façon plus égale. D’une
part, ces pays agissent en tant que zones périphériques. Ils se distinguent par leurs politiques internes
aussi bien que leur structure sociale, et il s’avère que leur capacité à tirer avantage des flexibilités
offertes par les aléas de l’activité économique est, en général, plus importante que celle des pays
centres et périphériques ».

La théorie du système monde 4 :


« Commodity chains have not been random in their geographical directions. (…) Their points of
origin have been manifold, but their points of destination have tended to converge in few areas. That
is to say, they have tended to move from the peripheries of the capitalist world-economy to the centers
or cores. » (I. Wallerstein, Historical Capitalism, 25)
« Les chaînes de commodités ne sont pas réparties dans différentes directions géographiques par
hasard… Leurs points d’origine étaient multiples, mais leurs points de destination one convergé vers
peu d’endroits. Autrement dit, elles ont eu tendance à se diriger des périphéries de l’économie
mondiale capitaliste vers les centres ou noyaux ».
20
Luana Ciuffi

La notion de développement 1 :
 « We must embark on a bold new program for making the benefits of our scientific advances
and industrial progress available for the improvement and growth of underdeveloped areas.
The old imperialism – exploitation for foreign profit – has no place in our plans. What we
envisage is a program of development based of the concepts of democratic fair dealing. »
(Truman: 1948)
« Nous devons entreprendre un nouveau programme audacieux pour rendre possible le profit
de nos découvertes scientifiques et de notre progrès industriel ; ceci pour le développement et
la croissance de nos régions sous-développées. Le vieil impérialisme – l’exploitation pour le
profit extérieur – ne fait pas partie de nos plans. Nous envisageons un programme de
développement basé sur les concepts de relations commerciales démocratiques équitables ».
 En 1960, les pays du Nord sont environ 20x plus riches que les pays du sud. En 1980, ils sont
48x plus riches. (Esteva 1995 : 7)
 Durant les années 60, une évidence se fait ressentir : le changement économique va de paire
avec le changement social.
Pub : aller cherche l’eau à la rivière  aller chercher l’eau au puit  ouvrir le robinet (3 générations)

Le tourisme et le mythe de l’authenticité


Tourisme « classique » Tourisme « alternatif »
masse individuel
planifié flexible
4 S (sea, sun, sex, sand) 3 T (travelling, trekking, trucking)
Non-authentique authentique
Irresponsable (soc/cult/env/etc.) responsable

Le mythe du Wild 1 :
Image savane jolie avec éléphant (tout beau)

Le mythe du Wild 2 :
« …des explorations de recherche empirique pour expliquer les liens entre les conditions et les
changements des systèmes sociaux/environnementaux, en tenant compte explicitement des relations de
pouvoir. De plus, l’écologie politique explore ces changements sociaux et environnementaux avec la
compréhension normative qu’il existe des meilleurs moyens de faire les choses, avec des façons moins
coercitives, avec moins d’exploitation et de façon plus durable ». (Robbins, 2004 :8 (ma trad.))

Processus de dépossession
 L’accumulation primitive (Karl Marx)
 Ongoing accumulation by dispossession (David Harvey)
 « Les terrains agricoles sont privatisés et les paysans, jusqu’à présent capables de vivre
d’autosubsistance, sont privés des moyens de production et se voient obligés de s’adonner au
travail salarié » (cf. Harvey 2005)
 « (…) the myth of a « pristine » environment was itself important in the colonial process of
marginalizing and disenfranchising native peoples. By writing indigenous people out of the
landscape, the business of control was easier to carry out. Political ecology takes a hatchet to
such stories » (Robbinsm 2004 :12)

La théorie du post-développement 1 :
Arturo Escobar
 (1952) Manizales, Colombie
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Luana Ciuffi

 (1975) MA en food science and international nutrition


 (1987) phD en Development phylosophy, policy and planning (Université de Berkeley)
 Distinguished Professor à l’Université de Chapel Hill (north Carolina)
 Ouvrage de plus connu Encountering development : The Making and Unmaking of the Third
World (1995)

La théorie du post-développement 2 :
 Le développement est vu comme un mécanisme de contrôle lourdement hiérarchique et au
sein duquel les pays du Nord sont persuadés de leur supériorité et de leur sagesse, et sont, par
conséquence, fermés aux savoirs locaux
 Le développement comme création occidentale perverse
 Politiques extractivistes (monocultures de canne à sucre, palme africaine, etc…

La théorie du post-développement 3 :
 Théorie d’études des transitions qui cherche à diffuser des « modèles de vie sociale et de
rapport à la nature moins destructeurs que ceux qui prévalent aujourd’hui »
 « (…) il est fondamental d’établir des connexions entre les théories et mouvements activistes
de la transition du Nord et du Sud pour favoriser les échanges et afin que ces derniers
gagnent en visibilité au plan international. »

La théorie du post-développement : des suites possibles 1 :


Le Buen Vivir

La théorie du post-développement des suites possibles 2 :


 Le Buen vivir
« Buen Vivir is (a) plural field, but it shares a radical broad critique of all development varieties, and
a preliminary set of alternatives at the margins of or beyond modernity. In this sense Buen Vivir is at
the same time both post-capitalist and post-socialist. The basis of Buen Vivir includes commitments on
quality of life, not only material but also spiritual. Communities are defined in an expaned sense,
which includes some non-human elements or even the whole environment. In some case this ends in
the concept of Pacha Mama, as an all-encompassing social-ecological set. Duality between society
and nature is rejected, and the non-human are recognized as subjects (…) »
(Eduardo Gudynas, Beyond varieties of development: dispute and alternatives, 2016, 727)

La théorie du post-développement : des suites possibles 3


Le Pluriverse

La théorie du post-développement : des suites possibles 5


 Le Pluriverse
« Un monde dans lequel plusieurs mondes trouvent place » (Zapatistas)
« There is an interesting convergence among certain philosophical, biological, and indigenous
people’s narratives in asserting that life entails the creation of forme (difference, morphogenesis) out
of the dynamics of matter and energy. In these views, the world is a pluriverse, ceaselessly in
movement, an ever-changing web of interrelations involving humans and non-humans. It is important
to point out, however, that the pluriverse gives rise to partial coherence and stability of given
practices and structures through processes that have a lot to do with meaning and power; in this way
it can be seen in terms of a multiplicity of worlds. » (Escobar, Encountering Development, 2012,
XXVI-XXVII)
Et donc… Spiral in, Spiral Out, Helen Klebesadel 2011
22
Luana Ciuffi
23
Luana Ciuffi

Cours 10 : L’anthropologie « postmoderne » et la crise de la représentation


Les enjeux plus larges pour l’anthropologie au milieu des années 80 :
1. Le début de la fin de la Guerre froide
2. Un monde marqué par la mondialisation
3. La dominance politique des partis de droite (et d’extrême-droite) dans plusieurs régions du m.
4. L’émergence du « néolibéralisme » comme logique socioéconomique mondiale principale
(explications)
5. L’intérêt académique croissant pour les questions d’identité (et donc « la politique de
l’identité / la politique de la reconnaissance »)
6. L’intérêt académique décroissant pour les questions d’inégalité économique (surtout d’une
perspective marxiste)

L’émergence de la critique « postmoderne »


(1) C’était une critique de la « modernité », c’est-à-dire, de la tradition de connaissances (soi-
disant « positiviste ») héritée du siècle des lumières :
 Le progrès inévitable des êtres humains
L’universalité de la raison humaine
 L’applicabilité de la science comme solution à tous problèmes
(2) Centrée autour d’un groupe de penseurs français « post-culturalistes » (ceux qui ont repoussé
la théorie du structuralisme, surtout celle de Lévi-Strauss)
(3) Intéressé par le rapport entre la connaissance et. Le pouvoir
(4) Examine les liens entre la production de la connaissance et l’oppression de certains groupes
marginalisés (les femmes, les pauvres, les colonisés, les malades mentaux)

Les principes les plus importants du postmodernisme :


1) Le plus souvent, la réalité qui concerne les êtres humains est une construction sociale
2) Ce qui est vrai et ce qui est faux n’est pas « objectif » ni auto-évident
3) La raison et la logique ne sont pas des mécanismes unviersels de pensée ; par contre, ils ne
sont qu’une « idéologie conceptuelle »
4) Il n’y a pas une « nature humaine universelle » ; par contre, tout ce que nous sommes et
déterminé par la société.
5) La langue n’est pas un « miroir de la nature » ; inspirés par le linguiste suisse Ferdinand de
Saussure (né à Genève en 1857, décédé en 1913 à Vufflens-le-Château), les. Postmodernistes
proposent que la langue est « autoréférentielle », c.-à-d., le sens d’une mot est compris en
rapport avec les autres mots, etc. connaissance est dynamique, variable et subjective
6) Il n’est pas possible de formuler des théories universelles de l’histoire, la société, la culture,
etc. Ils ont repoussé les soi-disant « métarécits »

Quelques figures clés liés au postmodernisme :


Edward Said (1935-2003)
 Né en Palestine issu d’une famille arabe chrétienne
 Formation scolaire en Égypte
 Doctorat de l’Université de Harvard en littérature anglaise
 Professeur à Columbia pendant quarante ans
 Il a proposé le concept du « orientalisme »: dans lequel l’Occident créé l’Orient comme son «
autre » afin de réaffirmer l’iden:té européenne

Jaques Derrida (1930-2004)


 Professeur de philosophie à l’École Normale Supérieure (ENS), puis l’EHESS, et a
l’Université de Californie (Irvine), né en Algérie
 Afin de membre en question les suppositions de la tradition occidentale, il a proposé la
méthode de la « déconstruction »
 sa citation la plus connue: « il n’y pas de hors-texte » une citation qui a été souvent mal
traduite en anglais avec le sens de « il n’y rien en dehors du texte »
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Luana Ciuffi

Michel Foucault (1926-1984)


 Né à Poitiers issu d’une famille très conservatrice et religieuse
 Formation scolaire au prestigieux Lycée Henri- IV à Paris, étudiant du philosophe
existentialiste Jean Hyppolite
 Diplôme de l’ENS en 1949
 Séjours à l’étranger en Suède, Pologne, Allemagne de l’Ouest, engagé dans les activités
transgressives
 Doctorat en 1960: Folie de déraison: Histoire de la folie à l’âge classique
 Élu au Collège de France on 1969
 Son livre le plus connu: Surveiller et punir (1975)
 Il a proposé le concept de « pouvoir-savoir »

L’influence théorique du postmodernisme sur l’anthropologie:


(1) Mettre en question l’histoire colonialiste par rapport à l’histoire de l’anthropologie
(2) Il a provoqué une reconsidération de l’ethnographie comme un genre d’écrit
(3) Il a introduit nombreuses théories et concepts au sein de la discipline: pouvoir, pouvoir-savoir,
surveillance, récit, biopouvoir, polyvocalité, intertextualité, hégémonie, la méthode généalogique, etc.
(4) Pendant au moins deux décennies, l’anthropologie est devenue « hyper-théorique »
(5) la place de l’ethnographie à la base de la discipline a été contestée
(6) il a amené à l’élaboration de « l’anthropologie de
l’identité » (du genre, de l’ethnicité, de la race, de la sexualité)

L’influence politique du postmodernisme sur l’anthropologie:


(1) particulièrement aux États Unis, une « guerre froide » a éclaté entre les anthropologues qui
s’identifiaient comme « postmodernistes » et ceux qui s’identifiaient comme
« scientifiques »
(2) les enjeux étaient autant politiques qu’épistémologiques
(3) d’un point de vue postmoderniste, toute l’histoire de l’Occident (alias la « modernité ») a été
remise en question
(4) dans certaines universités, l’institut d’anthropologie a été divisé entre deux entités nouvelles: un
institut d’anthropologie « culturelle » et un institut des « sciences anthropologiques »

Un moment clé dans cette guerre froide anthropologique: la publication d’Écrire la culture: Les
poétiques et les politiques de l’ethnographie (1986)

Les techniques de l’ethnographie après Écrire de la culture:


(1) l’anthropologue se met dans le texte (avec l’usage de la première personne)
(2) écrire d’une perspective de la « vérité partielle » (3) Rendre flou les frontières entre la fiction et la
non- fiction
(4) Un accent sur les processus à travers lesquels les notes ethnographiques se sont transformées en un
livre (« une ethnographie »)
(5) La tentative de partager l’information et les résultats de recherche avec ses interlocuteurs avant de
les publier

L’importance de la « réflexivité » :
(1) les préjugés affectent les processus de recherche, d’analyse et d’écriture
(2) on ne doit pas essayer de les nier
(3) par contre, on doit en tenir compte
(4) la présence de l’anthropologue « sur le terrain » est aussi un problème ethnographique (5) la
réflexivité ouvre la porte aux démarches
« antihégémoniques »
25
Luana Ciuffi

Les critiques principales de l’anthropologie postmoderne:


(1) l’objectivité doit être un but fondamental de l’anthropologie (Roy D’Andrade)
(2) l’anthropologie postmoderne peut être trop réflexive, c’est- à-dire égocentrique (Ryan Bishop)
(3) l’anthropologie postmoderne laisse de côté trop facilement et rapidement les standards de la
science occidentale (Melford Spiro)
(4) Marshall Sahlins critique l’obsession du pouvoir: « l’obsession postmoderne du pouvoir est
l’incarnation la plus récente du fonctionnalisme incurable de l’anthropologie. Le ‘pouvoir’ est le trou
noir du jour dans lequel toutes sortes de contenu culturel est aspiré »
(5) La conception postmoderne de la langue est fausse: en fait, la réalité existe indépendamment des
représentations humaines (c-à-d. des mots)
26
Luana Ciuffi
27
Luana Ciuffi

Cours 11 : Anthropologie de la catastrophe : les enjeux de la reconstitution et le


tourisme macabre
Les catastrophes : un champ qui intéresse plusieurs disciplines :
 La recherche sur les désastres occupe une place stratégique puisqu’elle se situe à de
multiples carrefours entre les sciences naturelles et diverses sciences sociales
 Les sciences naturelles se focalisent principalement sur l’événement déclencheur, les
sciences sociales sur les conséquences de l’événement sur l’homme et la société.

Les études anthropologiques :


 Les recherches anthropologiques sur les désastres sont arrivées tardivement et n’ont augmenté
en importance et en nombre qu’à partir des années 1990.
 Un examen des études passées nous montre que les désastres sont passées de la périphérie au
centre de l’attention des anthropologues.
 Les situations de catastrophe nous offrent l’occasion d’observer, d’analyser et de présenter des
sujets situés au cœur de la réflexion anthropologique.
 Travaux pionniers de Mary Douglas sur le risque.
 Un des précurseurs et aussi un des meilleurs représentants de l’étude anthropologique de la
catastrophe est Anthony Oliver-Smith
 La catastrophe est le résultat d’un processus et non un événement ponctuel.
 Un phénomène naturel n’est pas une catastrophe !
 Population humaine vulnérable + phénomène naturel = catastrophe
 Les conditions de vulnérabilité globale montrent qu’une même cause ne produit pas les
mêmes effets.
 Un groupe très vulnérable peut être extrêmement affecté par un séisme relativement léger, un
groupe peu vulnérable très faiblement atteint par un fort séisme.
 La catastrophe n’existe pas dans l’absolu, elle est le fruit d’une représentation, le produit d’un
discours et d’une construction.
 Il existe une exploitation et une instrumentalisation de la catastrophe.
 La reconstruction après une situation catastrophique est tant sociale que matérielle.

Des catastrophes pas si naturelles :


 Le processus de transformation rapide que subissent les écosystèmes locaux et régionaux (par
exemple la déforestation commerciales la transformation du sol à des fins agricoles), ont
conduit à une aggravation des processus d’érosion, de pertes de nutriments et de sédimentation
fluviale. Ces processus ont notamment un impact particulier sur l’apparition et l’intensité des
inondations, les glissements de terrain et la sécheresse.
 Le déclenchement des situations de catastrophe illustre la manière dont les pratiques
matérielles (les constructions, les aménagements urbains, les transports, le commerce)
transforment le monde naturel et créent un contexte écologique chaque fois plus vulnérable.

Vulnérabilité :
 Pendant longtemps, les désastres étaient considérés exclusivement comme le résultat
automatique d’événements géophysiques extrêmes.
 Une nouvelle conception, considérée comme une approche alternative à la vision dominante,
commençait alors à considérer les désastres non seulement comme le résultat d’un phénomène
naturel, mais également de structures et processus socio-économiques, politiques, historiques.
 Pour comprendre une situation de catastrophe, il est nécessaire de focaliser plus sur la
vulnérabilité humaine que sur les phénomènes naturels.
 Le concept de vulnérabilité se base sur un ensemble de conditions sociales, fondées
culturellement et économiquement, expérimentées matériellement et encadrées politiquement.
 La vulnérabilité globale fait référence à la confluence de deux types de vulnérabilité :
physique et sociale.
28
Luana Ciuffi

Reconstruction et vulnérabilité :
 La notion de reconstruction implique une restructuration, une réorganisation et un remodelage.
La reconstruction ne consiste pas seulement à « construire à nouveau » car la reconstruction
doit tenir compte de la vulnérabilité pour réduire les conséquences de risques futurs.

Les enjeux de la reconstitution matérielle :


 Plusieurs acteurs, avec des intérêts différents.
 Caractère politique de la reconstruction – pas seulement matérielle.
 Besoin d’aide financière – elle impose parfois des critères économiques ou politiques en
retour.
 La vitesse et la portée du rétablissement dépendant de la mesure dans laquelle les autorités
politiques ont la capacité ou la volonté d’agir, ainsi que de la connaissance de ce qu’il faut
faire et comment.

Les enjeux liés à la reconstruction :


 Que construire et comment le construire ??
o De manière générale, l’efficacité des efforts entrepris par des étrangers est remise en question
lorsque ceux-ci méconnaissent ou ignorent des aspects de la culture et des ressources locales.
Il vaut mieux comprendre les conditions locales et développer les solutions appropriées plutôt
qu’apporter des solutions abstraites aux problèmes supposés. Lorsque l’aide internationale est
en opposition avec les préférences culturelle ou ignore le besoin réel des victimes, elle est
inefficace.
 Où construire ??
o Construire au même endroit ou délocaliser ?
o Deux logiques contrastées :
- Logiques de continuité : population  qualifiée d’irrationnelle, appartient au monde
« profane », montrer par la présence la continuité avec le passée, refus de se reloger ailleurs,
intégrer les transformations de la catastrophe.
- Logique de rupture : institutions et organismes d’aide  rationnelle, appartient au monde des
experts (bailleurs de fonds, ONG, organismes chargés de la reconstitution), bâtir de nouveaux
cadres physiques et rompre avec ce qui a permis la catastrophe, reconstruire « autrement ».
o Problème de la délocalisation
 Pour qui construire ??
o Pour les anciens habitants ?
o Pour une nouvelle population ?
o Pour le tourisme ?
o Pour les défavorisés, même s’ils ne sont pas directement victime du désastre ?

Touristification des lieux :


 Il s’agit du processus d’élaboration des espaces touristiques.
 Indicateurs pour évaluer la touristification d’un espace :
o La présence de touristes
o L’existence d’un point d’information touristique
o La présence de panneaux d’information et de signalétique
o La présence des tours ou guides organisés, de magasins de souvenirs, de restaurants et
autres échoppes alimentaires
o L’existence d’attractions tels des musées, des monuments ou des mémoriaux

Reconstruction et tourisme :
 La reconstruction peut soutenir le développement du tourisme
29
Luana Ciuffi

 Mais parfois les sites dévastés peuvent favoriser un type de tourisme particulier : le tourisme
macabre
 « Volontourisme » : touristes bénévoles pour aider à la reconstruction. Mais….
 Le tourisme comme source de revenus pour financer la reconstruction

Nouvelle Orléans après l’ouragan Katrina :


« This is our life, home, neighborhood. Not a tourist destination »
« Tourist, shame on you, driving by without stopping. Paying to see my pain. 1600 + died here. »

Catastrophe, reconstruction et tourisme « macabre » :


 Dimension éducative – mémoire, transmission, apprentissage
 Dimension économique – aide à la reconstruction, relancer le commerce, revitaliser le site
 Mais aussi : risque de muséification des quartiers détruits, figés en lieux de mémoire. Frein à
la reconstruction.
30
Luana Ciuffi

Cours 12 : Séance de récapitulation

Concepts clés et origines historiques :


(1) l’anthropologie comme une science « intersubjective » situé entre les sciences naturelles propres
et les sciences humaines propres.
(2) « holisme » -- totalité sociale versus les éléments isolés
(3) Une méthode caractéristique : l’ethnographie
** Quelle distinction entre les projets de la sociologie et de l’anthropologie ?
(4) l’anthropologie est la science la plus intéressée au pluralisme

Concepts clées et origines historiques : le 19e siècle


(1) l’intérêt pour l’exotisme
(2) l’usage de matériels très divers
(3) c’était l’époque de l’« anthropologie de cabinet »
(4) Maine, Bachofen, Morgan
** Quelle-est la définition de la théorie de l’évolution culturelle ?

Bronislaw Malinowski, la révolution ethnographie et le concept de « culture » :


(1) La transition à l’anthropologie ethnographique
(2) Bronislaw Malinowski (sa vie et son travail)
(3) Ses recherches chez les Trobriandais
(4) L’échange Kula (sa question de recherche, ce qu’il a découvert, son influence plus tard)
(5) Les argonautes du Pacifique occidental (1922)
(6) Les deux sens d’« ethnographie »
(7) Les éléments fondamentaux de la méthodologie de l’ethnographie
(8) « culture » selon Edward Tylor

Franz Boas et l’école du particularisme historique :


(1) Les enjeux pour l’anthropologie au début du 20e siècle (colonialisme, guerre mondiale, dépression
économique, influence de l’évolutionnisme culturel)
(2) La lutte contre l’évolutionnisme culturel
(3) Boas : Ses contributions clés à l’anthropologie
(4) Les étudiants de Boas et l’école du particularisme historique (Mead, Benedict, Kroeber,
Herskovits)
(5) Les problèmes / débats clés de l’école du particularisme historique (**Définition : « chaque culture
est le fruit d’un processus historique unique »)
** Est-ce que Franz Boas se situe aussi dans le courant ethnographique ?
**Qu’est-ce que la théorie de la diffusion conceptualisée par le particularisme historique ?

Film ethnographique :
 Film ethnographique: Un type de film documentaire, illustra/on des pra/ques, étude de la vie
dans son intégrité, préserva/on de la mémoire des autres cultures, Méthodologie: Longue
immersion
 Discussion autour du film, Nanouk l’Esquimau: une représenta/on parmi des autres
possibles (décision du réalisateur), immersion dans la vie quo/dienne de Nanouk et sa famille,
expérience indirecte d’une autre manière de vivre, basé sur une longue immersion
 Points critiques sur la représenta/on de Nanouk et sa famille: parfois stéréotypée (ex noble
sauvage, homme blanc innovant), l'anthropologie de sauvetage (mise en scène afin de donner
la vision d’une société isolée), certaines pra/ques sont jugées (par ex. manger de la viande
immédiatement après la chasse) plutôt que décrit sans jugement (pas très anthropologique...)

Retour au concept de la culture, les théories du fonctionnalisme et du fonctionnalisme structurel :


(1) le rapport entre la « nature humaine », la culture et l’individu
(2) Le fonctionnalisme: histoire, protagonistes importantes, contexte historico-épistémologique
(3) Le mécanisme de la culture (fonc/onnalisme):
31
Luana Ciuffi

Les besoins  les pratiques / réponses  les réponses organisées (c.-à-d.– les institutions)

Le fonctionnalisme structurel :
(1) Radcliffe-Brown (sa vie et son travail)
(2) Les principes du fonctionnalisme structurel
--la structure sociale: les principes avec lesquels un peuple s’organise
-- l’organisa/on sociale: les activités du quotidien basées sur ces mêmes principes
** Quelle distinction entre culture et société? (Voir Tylor)

Le matérialisme culturel et la recherche pour une nouvelle science de la culture:


--la culture composée de trois niveaux:
l’infrastructure  la structure  la superstructure
le rapport entre ces trois niveaux est unidirectionnel
--L’influence du marxisme sur le matérialisme culturel (le matériel / la matière vs. le symbolique)
--Les points communs et les différences entre marxisme et matérialisme culturel
** Est-ce que le relativisme culturel s’oppose au matérialisme culturel?
** Est-ce que le relativisme culturel s’oppose aux théories évolutionnistes?

Claude Lévi-Strauss et les principes du structuralisme


• C’est la tâche de l’anthropologue de rechercher les structures inconscientes
--le fait social total (de Mauss)
« Les faits qu’ils mettent en branle dans certains cas la totalité de la société et de ses institutions »
--La pensée sauvage
Pensée sauvage (pensée symbolique)  Pensée des ‘sauvages’

Anthropologie critique du développement


• Théorie de la dépendance et du système monde (Wallerstien, Frank)
• Le tourisme et le mythe de l’authenticité
• La théorie du post-développement (Escobar)

L’anthropologie « postmoderne » et la crise de la représentation:


(1) Les enjeux plus larges pour l’anthropologie au milieu des années 80
(2) Les principes les plus importants du postmodernisme
(3) Les figures clés du postmodernisme (Said, Derrida, Foucault)
(4) L’influence théorique et politique du postmodernisme sur l’anthropologie (à suivre, le 27 février)

L’anthropologie de la catastrophe :
(1) La catastrophe n’existe pas dans l’absolu, elle est le fruit d’une représentation, le produit d’un
discours et d’une construction
(2) La reconstruction après une situation catastrophique est tant sociale que matérielle
(3) Un phénomène naturel n’est pas une catastrophe
(4) Pour comprendre une situation de catastrophe d’une perspective anthropologique, il est nécessaire
de focaliser plus sur la vulnérabilité humaine que sur les phénomènes naturels
(5) Catastrophe et tourisme ‘macabre’

Remarques générales sur l’examen de fin d’année La dissertation


« Le but de la dissertation est de vous inciter à structurer une réflexion cohérente, écrite et
argumentée qui réponde à une problématique, en fonction de règles prédéfinies. »
Structurer => il faut suivre un découpage clair et progressif Cohérente => il faut que toutes les parties
répondent à la problématique.
Argumentée => car chaque idée doit être développée, appuyée par un exemple
Problématique => car il faut dégager un angle à par/r du sujet donné.
 hep://www.lemonde.fr/campus/ar/cle/ 2016/04/06/comment-faire-une
disserta/on_4896707_4401467.html
32
Luana Ciuffi

Grille d’évaluaton (Critères) = Présence (« Je pense donc je suis »), Mise en perspective et
contextualisation des enjeux de la question, Pertinence et richesse de la discussion, Recours aux
matériaux du cours, Cohérence et structure du propos.

ANTHROPOLGIE CULTURELLE ET SOCIALE – 2ème SEMESTRE

Cours 13: « La révolution des noix de coco »

Questions liées au film « La révolution des noix de coco » (2001)


 Quelle est la vision de l’environnement qu’a la BRA ?
Ils respectent l’environnement car c’est lui qui leur apporte tout (richesse, alimentation, noix de coco).
Ils s’inquiètent pour le futur et veulent respecter. Ils dépendent de l’environnement. L’objectif de la
révolution c’est la lutte pour l’environnement, la protection de la Terre.

 En quoi l’exploitation extractiviste peut cacher des logiques racistes ?


La plus grande mine de charbon en Colombie et le propriétaire est un Suisse. En Colombie, cette mine
fait beaucoup de pollution, juste pour avoir du charbon qui arrive en Suisse, et on s’en fiche si les
indigènes meurent de faim. Donc c’est ça l’aspect raciste. Les Grands pays viennent foutre le zbeul
dans les pays moins développés uniquement pour leur richesse à eux et balek de ce qui de passe sur
place.

 D’après vous, comment pourrait-on changer ces dynamiques d’exploitations ? Est-ce vraiment
possible/réalisable ? Est-ce nécessaire ?

 En utilisant ce qui est montré dans le film, comment peut-on définir une « révolution » ?
C’est une révolution pas non seulement au niveau de la guerre, car en effet, grâce aux noix de coco ils
font de l’essence et des remèdes, ils essaient de trouver de nouvelles solutions écologiques. Mais on
peut aussi parler de résistance. En effet, ils se sont sentis opprimés au niveau politiques par les pays
autour qui ne veulent pas leur donner l’indépendance, mais eux ils veulent leur indépendance, ils se
rebellent contre qqch qui leur est imposé. Ils ont détruit les mines, pour se révolter. A la fin, il n’y a
pas de révolution car il n’y a pas de renversement de pouvoir (trop utopique) mais c’est une résistance.

 Quels sont les enjeux au sein de ce conflit environnemental ?

 Pensez-vous que ce conflit représente un exemple de la « justice environnementale » ? Oui ou


non et pourquoi ?

 Les multinationales s’implantent tjrs dans des pays du tiers monde.


33
Luana Ciuffi

Cours 14-15 : L’anthropologie de la/des religion-s

Fin de la présentation sur l’anthropologie postmiderne


L’influence théorique du postmodernisme sur l’anthropologie:
(1) Mettre en question l’histoire colonialiste par rapport à l’histoire de l’anthropologie
(2) Il a provoqué une reconsidération de l’ethnographie comme un genre d’écrit
(3) Il a introduit nombreuses théories et concepts au sein de la discipline: pouvoir, pouvoir-savoir,
surveillance, récit, biopouvoir, polyvocalité, intertextualité, hégémonie, la méthode généalogique, etc.
(4) Pendant au moins deux décennies, l’anthropologie est devenue « hyper-théorique »
(5) la place de l’ethnographie à la base de la discipline a été contestée
(6) il a amené à l’élaboration de « l’anthropologie de l’identité » (du genre, de l’ethnicité, de la race,
de la sexualité)

L’influence politique du postmodernisme sur l’anthropologie:


(1) particulièrement aux États Unis, une « guerre froide » a éclaté entre les anthropologues qui
s’identifiaient comme « postmodernistes » et ceux qui s’identifiaient comme « scientifiques »
(2) les enjeux étaient autant politiques qu’épistémologiques
(3) d’un point de vue postmoderniste, toute l’histoire de l’Occident (alias la « modernité ») a été
remise en question
(4) dans certaines universités, l’institut d’anthropologie a été divisé entre deux entités nouvelles: un
institut d’anthropologie « culturelle » et un institut des « sciences anthropologiques »
 Un moment clé dans cette guerre froide anthropologique: la publication d’Écrire la culture: Les
poétiques et les politiques de l’ethnographie (1986). On aborde dans ce livre, comme le montre la
couverture, l’anthropologue même. Ils concernent les anthropologues et les techniques de
l’anthropologie même. Ce livre a été une vraie révolution et est exceptionnellement important.

Les techniques de l’ethnographie après Écrire de la culture:


(1) l’anthropologue se met dans le texte (avec l’usage de la première personne)
(2) écrire d’une perspective de la « vérité partielle »
(3) Rendre flou les frontières entre la fiction et la non- fiction
(4) Un accent sur les processus à travers lesquels les notes ethnographiques se sont transformées en un
livre (« une ethnographie »)
(5) La tentative de partager l’information et les résultats de recherche avec ses interlocuteurs avant de
les publier

L’importance de la « réflexivité » :
(1) les préjugés affectent les processus de recherche, d’analyse et d’écriture
(2) on ne doit pas essayer de les nier
(3) par contre, on doit en tenir compte
(4) la présence de l’anthropologue « sur le terrain » est aussi un problème ethnographique

Les critiques principales de l’anthropologie postmoderne:


(1) l’objectivité doit être un but fondamental de l’anthropologie (Roy D’Andrade)
(2) l’anthropologie postmoderne peut être trop réflexive, c’est-à- dire égocentrique (Ryan Bishop)
(3) l’anthropologie postmoderne laisse de côté trop facilement et rapidement les standards de la
science occidentale (Melford Spiro)
(4) Marshall Sahlins critique l’obsession du pouvoir: « l’obsession postmoderne du pouvoir est
l’incarnation la plus récente du fonctionnalisme incurable de l’anthropologie. Le ‘pouvoir’ est le trou
noir du jour dans lequel toutes sortes de contenu culturel est aspiré »
(5) La conception postmoderne de la langue est fausse: en fait, la réalité existe indépendamment des
représentations humaines (c-à-d. des mots)
34
Luana Ciuffi

On doit faire une distinction entre l’anthropologie « de la religion » et « des religions »:


(1) De la religion: s’intéresse aux questions et problèmes plus généraux sur la définition de la
« religion » en tant que telle, l’histoire de la religion comme institution, le rapport entre la religion et
les autres institutions sociales, la place des valeurs religieuses dans la vie publique (par exemple, les
débats autour laïcité en France)
(2) Des religions s’intéressent au contenu et aux doctrines des religions particulières, les différences
entres les diverses religions (au niveau de la doctrine), les expériences subjectives des praticiens (y
compris leurs croyances sur ce qui est la religion), les processus de changement dans les diverses
religions

L’anthropologie de la religion:
Définitions de la religion:
 D’abord, les définitions anthropologiques sont toutes « etic », c’est-à-dire ils la définissent de
l’extérieur des doctrines ou des perspectives subjectives
 la religion est traitée comme objet d’une description empirique et descriptive
 la définition éventuelle doit émerger en-dehors de la doctrine d’une religion particulière
 la (ou les) définition(s) éventuelle(s) doit / doivent être applicable(s) à toutes les religions sans
distinction

Trois définitions de la religion:


(1) « Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées,
c’est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale,
appelée Église, tous ceux qui y adhèrent. » – Émile Durkheim, Les Formes élémentaires de la vie
religieuse, (1912)
 Implique tous deux les croyances et les pratiques
 C’est la définition la plus large
 Pour Durkheim, la religion est à la base une institution sociale

(2) Un système de symboles qui agit de manière a susciter chez les hommes des motivations et des
dispositions puissantes, profondes et durables, en formulant des conceptions d'ordre général sur
l’existence, et en donnant à ces conceptions une telle apparence de réalité, que ces motivations et ces
dispositions semblent ne s'appuyer que sur le réel. – Clifford Geertz, La religion comme un système
culturel (1973)
 Cela est une définition qui souligne les éléments non empiriques et non visibles
 La définition est ancrée dans l’importance des symboles (« ce qui représente autre chose en vertu
d’une correspondance analogique », Robert)
 Cette définition n’est pas neutre par rapport à la « vérité » des doctrines (« une telle apparence »)

(3) « Les croyances et pratiques religieuses sont parties d’un système complexe dans lequel les êtres
humains vivent ensemble d’une façon ordonnée. Nous devons observer, donc, la manière dans laquelle
la religion produit et maintient l’ordre social. » – Brian Morris, Les études anthropologiques de la
religion (1987)
 Cette définition souligne les éléments fonctionnalistes de la religion
 Les aspects métaphysiques de la religion sont minimisées

Les catégories principales de l’anthropologie de la religion:


(1) les mythes
 Un récit culturel
 Ce n’est pas soit « vrai » soit « faux »
 Les mythes établissent et expliquent les valeurs les plus importants pour une société
 Les mythes offrent souvent une explication sur la création et la fin du monde
 Les mythes utilisent les métaphores, les symboles, et certains personnages
35
Luana Ciuffi

(2) les rituels


 Sont les pratiques qui constituent la forme d’une religion
(a) formalisées (b) codifiées (c) séquencées (d) répétitives

(2) Les rites: rituels qui marquent souvent le passage d’une à une autre étape de la vie:
(a) la naissance (b) la puberté (c) la mariage (d) la mort
ex : La démocratie directe est-il une religion en Suisse?

(3) les croyances


 Les idées qui constituent la doctrine et la structure conceptuelle d’une religion
 Ces idées sont considérées tout à fait comme vérités par les membres
 Les croyances religieuses résistent les processus de changement

(4) la sorcellerie
 La tentative à manipuler l’ordre naturelle ou supranaturelle afin d’influencer le monde humain --
Normalement, la sorcellerie est dirigée par les expertes ou les spécialistes
 La sorcellerie n’est pas présente dans toutes les religions
 La sorcellerie est interdite dans certains religions (par ex., le christianisme, l’islam)
 La sorcellerie représente la possibilité d’exploiter un pouvoir exceptionnel chez les êtres humains

L’anthropologie des religions:


Il s’intéresse au contenu et aux doctrines des religions particulières, aux différences entres les diverses
religions, aux expériences subjectives des praticiens, et aux processus de changement dans les diverses
religions
2 exemples:
(1) Sorcellerie, oracles, et magie chez les Azandé (1937)
(2) La Nature domestique : symbolisme et praxis dans l'écologie des Achuar (1986)

Sorcellerie, oracles, et magie chez les Azandé (1937)


 Une étude par E. E. Evans-Pritchard qui porte sur la sorcellerie chez les Azandé
 Les Azandé croient que la sorcellerie est la raison pour tout le malheur chez eux (** pas la cause,
explications)
 Ils croient que la capacité à faire la sorcellerie est héritée des parents --Donc il / elle ne sait pas
s’il / elle est un sorcier / une sorcière
 Afin de découvrir la présence de la sorcellerie, les Azandé consultent trois types d’oracles:
(a) benge, l’oracle de poison (administré à un poussin: Est-ce qu'il meurt ou pas?)
(b) dakpa, l’oracle des termites (Mangent-ils un bâton mis dans leur colline ou pas?)
(c) iwa, l’oracle de la « planche à frotter » (Sa main colle ou se passe en douceur pendant qu’on la
frotte?)

La Nature domestique : symbolisme et praxis dans l'écologie des Achuar (1986)


 Une étude de la religion chez les Achuar de la Amazonie équatorienne par Philippe Descola,
actuellement chaire d’anthropologie au Collège de France

 Les Achuar ne distinguent pas entre « la culture » et « la nature » --Chez les Achuar, les hommes,
les plantes, les animaux et les météores ont une âme et une vie autonome

 En rejetant le dualisme entre la culture et la nature, Descola propose que toutes les sociétés
humaines peuvent être distinguées par « les quatre ontologies »:
1. animisme (les non-humains ont la même intériorité que les humains)
2. totémisme (humains et non- humains issus des mêmes prototypes ancestraux)
3. analogisme (tous les éléments du monde sont différents, au physique comme au moral, il est
indispensable d'établir entre eux des relations de correspondance grâce au raisonnement analogique)
4. naturalisme (croyance que la nature existe séparée de le monde humain)
36
Luana Ciuffi

Cours 16: Anthropologie de l’environnement – une écologie politique

Anthropologie de l’environnement ou écologie politique ?


 Pas une discipline unifiée, mais chercheurs qui s’intéressent diversement au milieu, à l’éspace
vécu, à l’écologie
 Différence lieu – espace (place – space)
 « Un espace peut être considéré comme « symbolique » (en ainsi devenir lieu) dans la mesure
où il signifie quelque chose pour un ensemble d’individus ; ce faisant, il contribue à donner
son identité à ce groupe (J. Monnet : 1998)

Les origines de l’écologie politique


Pierre Kropotkine (1842-1921)
 Importance des savoirs locaux
 «[...] alors que la compétition existe à la fois entre espèces, et entre les individus de la même
espèce, la coopération entre individus est la clé pour la survie et le mécanisme central dans la
sélection naturelle.» (Kropotkine in Robbins: 2004)
 Contexte historique: déterminisme environnemental, thèses évolutionnistes

Murray Bookchin (1921-2006)


 Écologie profonde vs. Écologie sociale
 « L’écologie profonde, malgré toute sa rhétorique sociale, ne considère pas réellement que
nos problèmes écologiques trouvent leurs racines dans la société et dans les problèmes
sociaux. » (Bookchin in Hache: 2012)
 « Pour l’écologie sociale, la nature est l’évolution naturelle, non pas un arrangement
cosmique d’êtres bloqués dans un instant d’éternité à révérer, adorer et vénérer comme les
dieux et les déesses d’un royaume ‘sur-naturel’. » (Ibid.)

Les quatre thèses de l’écologie politique (P. Robbins)


I) La thèse de la dégradation et de la marginalisation
II) La thèse du conflit environnemental
III) La thèse de la conservation et du contrôle
IV) La thèse de l’identité environnementale et des mouvements sociaux

 Arturo Escobar, Sentir-Penser avec la terre (Paris: Ed. Du Seuil)


 « Signalons que les études pluriverselles ne sont pas exclusivement applicables aux groupes
ethniques et aux contextes ruraux. Dans la mesure où nous sommes tou.te.s des habitant.e.s
du plurivers, ces réflexions nous concernent tou.te.s, en particulier celles et ceux qui vivent
dans les univers urbains les plus intensément individualisés – en premier lieu les classes
moyennes » (p.35)

Le racisme environnemental
 « Le concept de racisme environnemental est l’idée que les non-blancs sont exposés à tous
types de pollution de façon
disproportionnée » (cf. Pulido, ma trad: 12)
 « [...] tous les lieux sont racialisés, et la race influence chaque lieu» (Ibid.: 13)
 « Le white privilege est particulièrement utile dans l’étude des contextes urbains, car il est à la
fois historique et spatial. » (Ibid. : 16)
 « Au lieu de considérer le marché comme constituant à la fois du racisme et une force active
dans la (re)production du racisme, les spécialistes l'ont traité en quelque sorte comme
fonctionnant en dehors des limites de la race. Ceci est troublant étant donné que la
discrimination et le racisme ont été prouvés sur le «marché libre», en incluant dans le marché
du travail.» (Ibid.: 19)
37
Luana Ciuffi

Catastrophes naturelles ?
 « On leur a dit: "Nouvelles règles" - pas de maisons sur la plage, et tout devait être à au moins
deux cents mètres de la ligne des hautes eaux. La plupart auraient accepté de construire plus
loin de l'eau, mais il n'y avait pas de terre accessible, laissant les pêcheurs n'ayant nulle part où
aller. Et la nouvelle «zone tampon» (buffer zone) était imposée non seulement dans la baie
d’Arugam, mais sur toute la côte est. Les plages étaient interdites. » (Klein 2007, ma trad.:
490).
 « [...] les hôtels ont été encouragés à s’étendre sur le précieux front de mer où les pêcheurs
vivaient et travaillaient. Les centres de villégiature ont été complètement exemptés de la règle
de la zone tampon (buffer zone), à condition de classer leur construction. Peu importe la
complexité ou la proximité de l’eau, en tant que "réparation", ils étaient libres» (Ibid.: 491).
 « La destruction porte en elle l’opportunité pour des investissements étrangers » (Ibid. 501)
 « On voit cette agenda économique comme un désastre plus important que celui d’un
tsunami » (Ibid. 502)
 Le cas d’Haïti (2010)  rôle des ONG, pressions internationales, flux de l’aide mais aussi des
capitaux, corruption, centralisation de l’argent

Etude de cas : Colombie


Primitive accumulation and ongoing accumulation by dispossession
D’après Marx, le processus de dépossession des hommes de leur terre (processus d’eclosure) qui à lieu
en Angleterre au XVIII-XIX est la base du mode de production capitaliste. Marx appelle ce processus
accumulation primitive. Ce processus continue à avoir lieu encore aujourd’hui partout dans le monde.
Pour cette raison le géographe marxiste David Harvey remplace la notion d’accumulation primitive
avec celle d’ongoing capital accumulation by dispossession.
Les 4 thèse d’écologie politique (Paul Robbins “Introduction to Political Ecology”, 2004)
La thèse de la dégradation et la marginalisation
Celle-ci explique que des systèmes de production locale durables commencent à surexploiter les ressources
naturelles desquelles ils dépendent en raison d’interventions étatiques et/ou l’intégration aux marchés
régionaux et globaux. Cette surexploitation a pour conséquence l’augmentation de la pauvreté et
l’instauration de cycles de surexploitation. Des productions locales durables deviennent ainsi insoutenables.
Finalement, les discours modernes du développement qui promue l’amélioration des productions locales et
leur insertion dans les marchés, de façon contradictoire réduisent la durabilité des pratiques locales en
augmentant l’inégalité dans la distribution des ressources. (Robbins: 2004, ma traduction)
La thèse du conflit environnemental
La croissante pénurie des ressources produites par des logiques de privatisation de la part des états et des
entreprises nationales et multinationales accélère et renforce des conflits entre groupe ethniques, de classe
et de gendre. De manière similaire, des problèmes environnementaux sont ‘socialisés’ quand des groupes
s’approprient du contrôle collectif des ressources au mépris d’autres (ex. d’un groupe ethnique qui est le
même de l’élite au pouvoir). De cette façon de conflits entre / et internes à / des communautés deviennent
‘écologisés’ par des changements dans les politiques de conservation ou développement.
La thèse du conservation et contrôle
Le contrôle des ressources et des paysages a été arraché aux producteurs locaux et aux groupes (ethniques,
de classe et de gendre) producteurs à travers l’implémentation d’efforts visant à préserver la ‘durabilité’, la
‘communauté’ ou la ‘nature’. De cette façon des systèmes de production locaux ainsi que des socio-
politiques d’organisation communautaires ont été mis hors usage par des intérêts globaux de ‘préservation
de l’environnement’. De plus, plusieurs études démontrent comment des politiques locales de production
qui ont été jugées comme non viables par les autorités nationales ou étatiques, en réalité étaient des
exemples de viabilité (ex. mines en Colombie).

La thèse de l’identité environnementale et des mouvements sociaux


Les changements climatiques et les changements dans le management environnemental ont créés les
conditions et l’urgence pour les groupes locaux de se auto-représenter politiquement. Ces mouvements
représentent souvent une nouvelle forme d’action politique globale en étant donné qu’il s’agit de groupes
38
Luana Ciuffi

pour la plupart similaires dans leur marginalisation ethnique, de classe et de gendre. De cette manière, nous
observons comment par l’interaction de ces groupes locaux, des pouvoir politiques globaux et des forces
économiques apparemment invincibles ont été délimité dans leur marges de manouvre. Il s’agit ici de ceux
qu’on peut définir comme processus d’up-scaling (cf. Neil Smith).
Cours 17: Anthropologie politique

Une brève histoire de l’anthropologie politique :


Ce qui distingue l’anthropologie politique des autres domaines :
 La tentative de justifier la diversité des formes politiques qui existent dans le passé et dans le
présent
 L’envie de trouver des modèles politiques communs à travers l’ethnographie des organisations et
des pratiques politiques
 L’intérêt transversal envers les questions du pouvoir, l’inégalité, le contrôle social et le rôle de
l’idéologie dans la société

Deux œuvres importantes pour l’anthropologie politique


- La société archaïque (Morgan, 1877)
(1) une étude sur la parenté des Irquois
(2) réalisée à partir de la terminologie de la parenté chez les Iroquois (peuple autochtone)
(3) en utilisant cette approche, il propose une théorie du développement politique, dans laquelle les
sociétés humaines passent de l’étape de «chasseur-cueilleur» à celle de l’agriculture permanente
(4) souligne l’importance du mariage comme base fondamentale de la société
(5) les étapes plus complexes des sociétés sont organisées autour de la défense du territoire et de la
protection de la propriété privée

- Systèmes politiques des hautes terres de Birmanie (Leach, 1954)


(1) réalise une étude ethnographique dans les collines kachin de Birmanie
(2) découvre qu’il y a 3 systèmes politiques différents chez les Kachin:
(a) un système traditionnel et anarchique (b) un système intermédiaire qui était surtout instable
(c) un Etat centralisé à petite échelle
(3) utilise le structuralisme de Lévi-Strauss afin d’expliquer la relation entre ces 3 systèmes (Leach est
le premier à avoir amené les connaissances
du structuralisme à l’anthropologie anglophone)

L’anthropologie politique en Bolivie : « Une révolution fragmentée »

Le projet ethnographique aborde trois catégories de recherche :


(1) Justice : Comment les Boliviens, en particulier ceux qui appartiennent à des populations
historiquement marginalisées, recherchent-ils la justice à la fois par la politique et au-delà de celle-ci ?

(2) Idéologie : Comment les "systèmes d'idées" sont-ils mobilisés par les différents partis politiques,
mouvements sociaux, intellectuels et acteurs étatiques, entre autres, en fonction des conflits culturels,
ethniques et de classe ?

(3) Pratiques au quotidien : Comment les gens ordinaires trouvent-ils des moyens de s'opposer à
l'imposition des idéologies les plus dominantes par des actes quotidiens de résistance ?

L’inégalité sociale et processus de la stratification socio- économique:


(1) pour les anthropologues, l’inégalité réfère au fait que l’allocation des biens sociaux et matériaux
est disproportionnée
(2) Ces biens peuvent être la richesse, le pouvoir ou le prestige
(3) L’inégalité sociale s’est développée plutôt récemment dans l’histoire humaine
(4) le contraire de l’inégalité sociale (« égalitarisme ») caractérise plus de 96% de notre histoire
(5) une société « stratifiée » est marquée par des hauts niveaux d’inégalité (6) dans de telles sociétés,
l’inégalité est liée à l’accès aux ressources productives
39
Luana Ciuffi

(7) l’accès aux ressources productives est souvent hérité entre certaines familles, peu importe les
compétences ou les qualités personnelles de leurs descendants

Les sociétés « stratifiées » :


- Une société stratifiée est composée de « strates ».
- Les deux strates les plus importantes sont les castes et les classes
Les sociétés stratifiées par classe (par ex., les Etats-Unis):
(1) les sociétés de classe n’ont pas de normes formelles qui régulent le mariage, le travail et les
relations sociales
(2) par rapport aux sociétés de caste, le mariage « inter-classe » est une manière commune de mobilité
ascendante
(3) Donc, il est possible—mais pas probable—d’être né dans une classe, de passer dans une autre plus
tard (à travers le travail, par ex.), et finalement de passer encore une fois dans une autre classe par le
mariage
(4) Aux Etats-Unis, les différences de classe sont marquées par 3 indices: la richesse, le prestige du
travail et le niveau d’éducation obtenu
(5) Même s’il y a plus de mobilité ascendante dans les sociétés de classe par rapport à celle de caste,
elles sont encore hautement stratifiées et le mouvement entre les classes est moins fréquent qu’on ne
l’imagine

Théories de l’inégalité et la stratification sociale :


 Il y a deux théories générales pour expliquer la persistance de l’inégalité :

La théorie fonctionnaliste de l’inégalité:


(1) l’inégalité est à la fois
nécessaire et juste
(2) Nécessaire: il faut
que les membres les plus talentueux d’une société soient hautement récompensés
(3) Autrement, selon la théorie, il serait difficile d’encourager les talentueux à poursuivre les
professions et les métiers qui sont les plus valorisées
par la société
(4) Juste: il est équitable
que les membres les plus talentueux aient plus de richesse, de pouvoir,
et de prestige que tous les autres

La théorie conflictuelle de l’inégalité:


(1) Interroge la prémisse fondamentale de la théorie fonctionnaliste selon laquelle l’inégalité est
nécessaire pour une société spécialisée (2) Remet en question aussi l’idée que toutes les positions les
plus valorisées (et récompensées) sont occupées par les plus talentueux (parce que cette proposition
présume l’égalité d’accès, ce qui n’existe pas dans les faits)
(3) Affirme que la stratification est le résultat d’un conflit structurel sur les ressources productives (la
terre, la main-d’œuvre, la technologie) (4) et que le contrôle des ressources productives par les élites
est obtenu par la contrainte (les formes de contrainte sont diverses: le droit, le système politique,
parfois la violence directe)
(5) Donc, l’inégalité n’est pas issue de « l’ordre naturel des choses » mais au contraire est le résultat
d’une lutte sur les ressources qui privilégie les plus puissants
40
Luana Ciuffi

Cours 18: L’anthropologie juridique :


Henry Maine, Johann Jakob Bachofen et Lewis Henry Morgan sont les trois proto-anthropologues
du 19ème siècle et ils étaient avocats.

Pourquoi ? Coïncidence ?
- Non, c’était lié au fait que les premiers anthropologues croyaient que le droit offrait une ouverture
exceptionnelle à la culture :
(1) les conflits laissent voir les valeurs et les normes d’une culture
(2) la résolution de conflit implique les structures du pouvoir d’une culture
(3) le droit est le mécanisme principal de contrôle social
(4) le droit exprime les notions de justice d’une culture
(5) le droit règle ce que sont la violence légitime et illégitime dans une culture
(6) dans certaines sociétés, le droit (ou bien, l’archive juridique) est le seul entrepôt de l’histoire écrite
(7) la résolution des conflits peut provoquer le changement culturel

Le rapport entre l’anthropologie juridique et l’histoire du colonialisme :


(1) En particulier dans l’Empire colonial britannique, le régime colonial permettait la continuation du
« droit coutumier », c’est- à-dire le droit tribal ou des villages existaient en parallèle au système
juridique colonial
(2) Ce système s’appelle « l’autorité indirecte »
(3) les peuples colonisés maintenaient leurs propres systèmes de droit, sauf en cas de violations
sérieuses (par ex., homicide, guerre entre différentes tribus, tentative de soulèvement contre le régime
colonial)
(4) le système d’autorité indirecte provoquait le changement au niveau local parce que les autorités
locales devenaient entremêlées au régime colonial
(5) En fait, le système utilisait le droit d’imposer une sorte d’indépendance circonscrite
(6) le régime colonial voulait connaître davantage le droit coutumier
(7) il a chargé les anthropologues de réaliser de nombreuses études du droit local
(8) l’idée était d’étudier ethnographiquement tous les éléments du droit coutumier: le droit de la
parenté, le droit pénal, le droit civil, le droit commercial, le droit de la propriété, etc.
(9) Dans la plupart des cas, il n’y avait pas de codes écrits du droit coutumier
(10) les différents éléments du droit—les normes, les règles, les obligations—étaient transmis
oralement par l’expert local à ses enfants (d’habitude, son fils)
(11) l’objet de recherche des anthropologues a été de fournir un « manuel » qui pourrait être utilisé par
le régime colonial

L’histoire de l’anthropologie juridique : la collaboration entre les anthropologues et les avocats :


 L’exemple le plus important est la collaboration entre Karl LLewellyn et E. adamson Hoebel
 LLewellyn et Hoebel ont passé quelques mois pendant l’été 1936 parmi les Cheyennes dans
l’Etat de Oklahoma aux Etats-Unis
 Ils n’ont pas mené une ethnographie au sens propre ; ils ont plutôt participà^é au processus de
reconstruction historioque et mené des entretiens avec les aînés Cheyennes sur le droit du
passé (surtout dans la 19ème siècle)
 Leur livre (« La voie Cheyenne », 1941) a instauré « la méthode du cas » au sein de
l’anthropologie juridique.

La voie Cheyenne » 1941 :


(1) rassemble 53 cas concernant de nombreuses dimensions du droit chez les Cheyennes
(2) aborde surtout l’importance du « cas de crise / the trouble-case », c’est-à-dire un conflit qui trouble
une société et qu’il faut résoudre dès que possible
(3) la théorie de cette méthode avance que la résolution d’un conflit cristallise les normes et les
principes d’une société (4) dès lors, les anthropologues juridiques ont fait de l’étude des conflits la
base méthodologique de leur sous- domaine
41
Luana Ciuffi

Cours 19: L’anthropologie de l’économie et l’exemple du terrain au Ghana :


De quoi parle-t-on quand on parle de l’économie en anthropologie ?

Quelle est la spécificité de l’approche anthropologie ?


- Différences des arrangement économiques dans le monde.
Comment des différentes sociétés dans le monde créent leurs arrangements de production, de
consommation, de distribution, etc ? Quelle est la signification que on donne à notre système
économique et pourquoi ?

- Comment l’économie est liée aux autres aspects de la vie sociale ? c’est-à-dire que l’économie
n’est pas une chose en soit même mais est liée à quelque chose de notre vie.
Pourquoi le travail des femmes est moins rémunéré malgré le fait qu’elles travaillent autant que les
hommes ? Quelles est la relations entre la religion et le développement du capitalisme ?

- Cette approche met en question l’universalité des conceptions économiques. Certaines


conceptions deviennent mondialisés à travers nos institutions et corporations internationale.
Théorie de choix rationnel (est-ce que la recherche du profit est la seule motivation dans le marché ?)

Quand on pense à l’iPhone on peut se poser plusieurs questions :


- D’où vient-il ?
- Comment est-il fait ? D’où vient le cobalt ?
Cela suggère qu’il y a certains arrangements sociaux qui ont produit cet iPhone.

L’économie en anthropologie : des termes et des questions


PRODUCTION non-industrielle / industrielle... VALEUR
égale / inégale... partage ou pourquoi on attribue plus de valeur à un certain
DISTRIBUTION travail ou à une marchandise qu’à un autre...
marché...
don / marchandise ... obligation / PROPRIETE
ECHANGE*
argent ... privée, communale, publique...
CONSOMMATION* subsistance / ostentation... TRAVAIL nécessité, plaisir, autre...
ENVIRONMENT
gestion formelle ou informelle / exploité, conservé, privatisé...
DECHETS*
stigmatisation des travailleurs... SYSTEMES ECONOMIQUES

Échange : phénomène social qui a plusieurs variantes et qui se déclinent dans certains contextes (ex.
marchandise – argent)
Donner qqch pour autre chose

Le marché et l’échange réciproque


Relation entre les différents types d’échange  ce qui va intéresser les anthropologues.
- Marchandisation. Transformation de choses en marchandise
- Domaine d’échange : commensurabilité

Comment on s’assure d’échange ?


- Réciprocité : ex. Kula (Malinowski)  un système de don et contre don, le prestige et
l’honneur sont les motivations principales de l’échange et non pas la satisfaction de besoins
- Échange sur le marché – période médiévale- Thomas d’Aquin : concerné par l’éthique de
l’échange se pose plusieurs questions : est-ce que le profit est moral ? est-ce que la dette est
morale ?
42
Luana Ciuffi

Lumières – Adam Smith : libre-échange et la main invisible sont les fondations du bien-être social (on
n’achète pas par l’amour du boulanger, mais pour satisfaire un besoin)  notre manière d’échanger
qqch cache la réalité social et certaines notions de valeurs

Diversité des systèmes économiques


Différences entre les différences sociétés.

Comment peut-on expliquer la diversité des systèmes économiques ?

Pourquoi les logiques du marché ne sont pas les mêmes partout ?


 Karl Polanysi – au cours du XV et XVIII siècle, l’Europe subit une triple transformation :
unification, extension et émancipation et la marchandisation de la terre et du travail
« désencastrement » du marché  société marchande (le marché est déparé de la société et suit sa
propre logique distincte – permettant la modélisation économique
 Graeber : promotion par l’état

Nos systèmes économiques dépendent de la diversité des arrangements économiques.

Pourquoi est-il important de se poser les questions anthropologiques ?


Économiste sur la photo : ancien directeur des réserves générales aux USA

Que se passe-t-il lorsque les modèles économiques ne parviennent pas à expliquer les événements
sociaux ?
« "Il y a quelques années, je suis tombée sur Alan Greenspan, l'ancien président de la Réserve fédérale
américaine (...). Alors que nous discutions, le (...) octogénaire a déclaré qu'il s'intéressait à
l'anthropologie sociale - et voulait savoir ce que sont les livres à lire.

«Anthropologie?» Rétorquai-je, stupéfaite. Il semblait renverser tout ce que je savais à propos de


l'homme (...) En tant que président de la Réserve, il semblait adorer les modèles mathématiques et
dédaigner les questions «douces» telles que la culture humaine.

Mais Greenspan était sérieux. il voulait s'aventurer dans un nouveau territoire intellectuel, expliqua-t-
il. (...). A la fin de 2008, il a admis au Congrès que la crise avait révélé une «faille» dans sa vision du
monde. Il avait toujours supposé que les banquiers agiraient de manière à protéger les actionnaires -
conformément à la théorie capitaliste du marché libre - mais cette présomption s'est révélée fausse.

Un extrait de Financial Times (23 octobre 2013)

Pourquoi l’approche anthropologique est importante pour l’économie ?


L’anthropologie est importante car elle questionne la déshumanisation de l’économie. Pourquoi sous-
payer certaines personnes ?

L’approche anthropologique serait importante également car elle permet la stimulation de notre
imagination dans la recherche d’alternatives.
Est-ce qu’il y a d’autres choses qu’on peut apprendre des autres contextes sociaux afin d’imaginer une
autre manière de penser notre système ?`

Type de questions anthropologiques :


 Pourquoi ne pensons-nous pas nécessairement à un ouvrier qui a fait notre blouse ? mais
pourquoi penserions-nous à notre grand-mère si nous portions un pull tricoté par elle ?

Gregory (1982):
43
Luana Ciuffi

- échange des cadeaux: "un échange d'objets inaliénables entre des personnes en état de dépendance
réciproque" - en donnant des cadeaux on donne une partie de nous-mêmes; et on a des attentes par
rapport au bénéficiaire;
- échange des marchandises contre l’argent: “l'échange d'objets aliénables entre des trans-acteurs en
état d'indépendance réciproque" - on ne pense pas à des personnes particulières qui ont produit ou
vendu la marchandise et on n’est pas dépendant des personnes avec lesquelles on fait l’échange

Marx : fétichisme de la marchandise, le système capitaliste cache le travail


Mauss (1927) : l’échange comprend : donner, recevoir, réciproquer, chacun d’entre eux est
socialement important, toute une relation sociale établi à partir de cet échange

 D’où viennent les inégalités sociales ?


Les études des chasseur-cueilleurs : les sociétés d’abondances et de l’égalité.

Woodburn (1982) : les études des Hadza (Tanzania) et Ikung (Botswana) : préférence pour l’absence
des possessions à cause du mouvement permanant chaque fois quand la quantité de nourriture obtenue
dépasse le besoin, elle est partagée avec les autres"; mécanismes de nivellement - contre la vantardise

Sahlins (1968) - étude comparative des plusieurs sociétés chausseurs-cueilleurs - sociétés d'abondance
originales; “facilement satisfaite” - peu de besoins, compétences répandues pour atteindre la nourriture

Termes clés: mécanismes de nivellement social, besoins contre désirs, relations entre possessions et
inégalités, partage

 Pourquoi voulons-nous plus que ce dont nous avons besoin ?


La consommation n’est pas seulement un acte de subsistance mais un acte de multiples significations.
Selon Bourdieu, cela révèle l’appartenance à la classe sociale.
La consommation est une forme de communication : possibilité d’envoyer un message avec le textile.
Le désir est activement généré : l’augmentation de la consommation sert la perpétuation du système
capitaliste
Ex. Sidney Mintz : sucre – 17c - produit de luxe seulement consommé par les aristocrates :
l’expansion de sa consommation pendant la révolution industrielle, le travail est devenu dur et le sucre
a donné une augmentation rapide des calories (ou obsolescence programmée)

 Exemples pertinents pour le contexte suisse


Comment notre réalité sociale est influencée par le fait que la Suisse n’a pas vécu une crise
financière ?

II. Ethnographie au Ghana


Chaines logistiques : la file qui connecte les différent systèmes économiques dans leur différente
géographie.

Chaines logistiques – inclusion de différences ?


Quelle est notre responsabilité en tant que consommateur ? Comment on peut penser des inégalités ?
quel est le contexte environnemental / social de cette transition ?

Économie informelle des déchets électroniques au Ghana, qu’est-ce que l’économie informelle ?
- 80 – 90% économie informelle
- Hart (1985) – la notion de l’emploi (hors du cadre des institutions officielles), le travail
indépendant.
- Guyer (2004) – hors de la comptabilité officielle

Economie morale des communautés travaillant dans l’économie informelle :


44
Luana Ciuffi

- L’importance des différents formes de la redistribution


45
Luana Ciuffi

Cours 20: Terrain en Bolivie : Révolution, Droit et Désillusion

Vue d’ensemble du terrain :


« Terrain ethnographique longitudinal » (qui combine le synchronique avec le diachronique)
(1) Plusieurs périodes entre 2006 et 2015
(2) La dimension diachronique tient compte des changements historiques
(3) L’observation-participante
(4) mélange typique d’entretiens (directifs, semi directifs, non directifs)
(5) « l’analyse locale des documents »
Surtout, cherchant un «arc de cohérence analytique » (implique toujours un choix)

L’importance de l’inattendu

Les questions principales de recherche :


(1) Quel est le sens de “révolution” actuellement?
(2) Quels sont les modèles légitimes de changements sociaux, juridiques, et économiques?
(3) Sont-ils transposables? Si oui, comment, si non, pourquoi?
(4) Y-a-t-il un conflit fondamental entre la « politique de redistribution » et la
« politique de reconnaissance »? (selon Nancy Fraser, 1995, 2008)
(5) Quel est le rapport (culturel, juridique et épistémologique) entre le droit et les processus de
changements sociaux?
(6) Est-ce que le droit facilite le changement social et si oui, comment?
(7) Ou bien, est-ce que le droit restreint le changement social et si oui, comment

Pourquoi sont-elles importantes?

Post-Guerre Froide: Après la fin de la Guerre Froide, le rapport entre le droit et les processus de
changements sociaux a changé. Nous sommes entrés dans une époque caractérisée par « la révolution
par la constitution » (cf. Népal)

Le contexte historique et ethnographique du projet :


(1) Élection d’Evo Morales—2005
(2) La bataille sur la nouvelle constitution—2007
(3) La fin de l’opposition—2008
(4) Bolivie « refondée »—2009
(5) Le conflit / la crise de TIPNIS—2011
(6) Consolidation du pouvoir— depuis 2014
(7) Réglementation— depuis 2014

Les éléments principaux de l’analyse :


1. L’économie bolivienne forcément touchée par les prix globaux
2. Tensions politiques et culturelles durables entre la zone des Andes et la zone amazonienne
3. Le concept de « l’autochtonie » s’effondre dans la pratique
4. Pression de la gauche traditionnelle (Trotsky survit en Bolivie)
5. En parlant de Trotsky: “Bureaucracy and social [change] are inversely proportional to each other”
(La bureaucratie et le changement social sont inversement proportionnel)
6. Les logiques du droit (E.P. Thompson, Whigs and Hunters)

Coup d’œil sur le prochain projet :


« Le nourriture qui nourrira le monde : L’industrialisation d’énergie et la politique de la souveraineté
productive en Bolivie ».
46
Luana Ciuffi

Cours 21: Question sur le film « Life & Debt » (2007)

Qu’est-ce que c’est la Free Zone ?


a. Un exemple d’esclavage moderne
b. Une zone industrielle étrangère qui se trouve sur sol jamaïcain , mis qui ne paye pas de taxes
et n’a pas de contraintes avec le gouvernement jamaïcain
c. Un exemple du modus operandi (c’est-à-dire la façon d’opérer) du mode de production
capitaliste
d. Toutes les réponses sont correctes
e. Aucune des réponses est correcte

Quel est le facteur qui fait collapser l’exportation des bananes jamaïcaines ?
a. La Grande-Bretagne arrête d’acheter les bananes en Jamaïque après son indépendance en 1962
b. Les bananes d’Amérique Latine s’avèrent être de meilleure qualité
c. L’ancien Président des États-Unis, Bill Clinton, dénonce les accords que la Jamaïque avait
avec la Grande-Bretagne comme contraire aux principes de libre-marché de l’Organisation
Mondiale du Commerce
d. Toutes les réponses sont correctes

D’après ce que nous avons vu dans le cours de l’anthropologie de l’environnement, les touristes
suivis dans le film effectuent quel type de tourisme ?
a. 3T : travelling, traking, trucking
b. 4S : sunset, sunrise, sand, shopping
c. 4S : sea, sun, sex, sand
d. 3T : tea, tantra, talking
e. Aucune des réponses est correcte

La production de lait en Jamaïque est supplantée par celle du lait en poudre américain. Quelle
en est la raison ?
a. La Banque Mondiale oblige les jamaïquains à consommer du lait en poudre car d’après leurs
experts il s’agit d’un lait beaucoup plus nutritif
b. La maladie de la « vache folle » touche le pays et le Ministre de la Santé force la
consommation de lait en poudre comme mesure préventive
c. Le Fond Monétaire International (FMI) soutient la Jamaïque dans l’ouverture de son marché
au système économique mondiale, mais contrairement à la banane et la patate, le lait n’arrive
pas à s’imposer comme produit d’exportation
d. Aucune des réponses n’est correcte

Michael Manley, ancien Premier Ministre de la Jamaïque, explique que, lors de la crise des
années 70, pour faire face aux problèmes économiques il doit s’adresser au Fond Monétaire
International (FMI) et à la Banque Mondiale (BM). Qu’elle est la réponse qu’il reçoit de ces
institutions ?
a. Ces deux institutions travaillent de façon indépendante l’une de l’autre, la BM fait des prêts à
long terme, alors que le FMI fait que des prêts à court terme. Cependant, la BM ne fait des
prêts que si les conditions économiques su pays sont stables. Pour cette raison l’ancien
Premier Ministre se voit obligé à accepter les conditions du FMI.
b. La FMI et la BM proposent des prêts à court terme à certaines conditions : taux élevés des
prêts, ouverture du marché à l’économique mondiale notamment par des accord de libre
commerce, arrêt de subventions des productions locales, etc.
c. Les deux réponses sont correctes
47
Luana Ciuffi

Cours 22: L’anthropologie engagée et l’avenir de la discpipline

La question principale
Pourquoi l’anthropologie est-elle pertinente aujourd’hui, étant donné tous les problèmes idéologiques,
politiques et environnementaux actuels (parmi d’autres) auxquels nous sommes confrontés?

Quelle est une anthropologie « engagée » ?


(1) En général, elle est une forme de l’anthropologie qui se passe au-delà de l’université, du monde
académique, des articles et des livres, etc.
(2) Plus concrètement, l’anthropologie engagée, selon Catherine Bestemen (2013), est une
anthropologie définie comme « les projets de recherche et d’action collaboratifs qui ont une
orientation morale vers la transformation sociale »
 projets collaboratifs
 orientation morale
 transformation sociale

L’anthropologie engagée n’est pas la seule forme de l’anthropologie qui se passe au-delà ou en
dehors de l’université. L’anthropologie engagée a plusieurs « cousins »:
(1) l’anthropologie « publique »: « l’anthropologie qui est orientée vers la promotion de la
connaissance anthropologique dans le sphère publique, particulièrement à travers les médias grand
public » (Bestemen 2013)
(2) l’anthropologie « militante »: une anthropologie orientée explicitement vers la justice sociale pour
des populations vulnérables, notamment dans les pays du Sud (Nancy Scheper- Hughes, 1995)
(3) l’anthropologie « appliquée » : l’anthropologie orientée vers l’amélioration technique des
problèmes humains, elle est une anthropologie « pragmatique »
(4) l’anthropologie « citoyenne » (Marc Augé et Rose-Marie Lagrave 2014): Surtout un courant
français, dans lequel l’anthropologue intervient dans les grands débats comme une obligation de la
citoyenneté
(5) l’anthropologie « anarchique » (David Graeber 2004): une anthropologie orientée vers
l’articulation de stratégies de résistance politiques, ou bien, une anthropologie de « pratique
révolutionnaire » (par ex., « Occupy Wall Street », « nous sommes les 99% »)

L’anthropologie engagée dans l’histoire (les ancêtres) :


(1) Margaret Mead et la questions des mœurs sexuelles (2) Les anthropologues dans la Seconde
Guerre Mondiale
(3) Alfred Metraux et la question de race
(4) Les années 60 et le mouvement contre la guerre du Vietnam

Margaret Mead (1901-1978)


 Elle a étudié la culture de la sexualité chez les Samoans
 Elle a découvert (apparemment) une situation d’égalité, liberté et expérimentation sexuelle – 1928
 Elle a participé aux débats autour des mœurs sexuelles et aussi sur le féminisme

Les anthropologues dans la Seconde Guerre Mondiale :


 la plupart des anthropologues était
« engagée » pendant la Seconde Guerre Mondiale, en tant que soldats, linguistes, analystes, et espions
 le cas le plus connu: Gregory Bateson (mari de Margaret Mead) qui a utilisé sa connaissance
anthropologique à faire la « propagande noire » pour l’Armée américaine

Alfred Metraux et la question de race :


 Né à Lausanne en 1902
 Formation au Gymnase à la Cité
 Étudiant de Marcel Mauss à Paris
 Travaillé dans le Département des sciences sociales de UNESCO
 Dirigé deux du quatre « déclarations sur la question raciale » pour UNESCO
48
Luana Ciuffi

 Participé aux débats publiques pendant les années 50 autour race d’un point de vue anthropologique
Les années 60 et le mouvement contre la guerre du Vietnam

L’anthropologie engagée aujourd’hui :


Quels sont les champs d’activité dans lesquels les anthropologues sont engagés?
 les processus de paix et la reconstruction post-conflit --l’activisme des droits humains
 la défense des migrant-e-s et des sans-papiers
 la défense des droits des femmes et la lutte contre les violences
 les débats publiques autour du changement climatique
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Luana Ciuffi

Cours 23: L’anthropologie de la violence et de la paix :

La réification de la violence :
 La violence comme cause de violence
« ... La violence a émergé dans la conscience publique comme une causei indépendante
dedestruction ... » (Coronil & Skurksi, 2009)

« Dans cette métamorphose de l’effet en cause, la violence est transfigurée en entité, un agent
autonome qui dérange l’ordre et se positionne contre la société, une force associale au-delà du
normal et du normatif.»
(Ibid.: 2)
 On accepte la violence comme explication à la violence

Nous nécessitons « [...] un effort pour contrer la réification de la violence [...] et de l’investiguer
plutôt que de reproduire son apparence comme un outil de pouvoir et une force asociale. »
(Ibid.: 2)
 déconstruire l’objectivation de la violence, sa transformation d’un
concept abstrait en objet concret
« Les différentes formes de violence politique viennent des deux côtés :
de l’État et en-dehors de l’État » (Ibid.: 1)
« Le mal provoqué par les conflits politiques et la répression de l’État sont devenus une réalité
meurtrière pour beaucoup de personnes dans le monde »
(Ibid.)

« La réification de la violence (i.e. sa transformation en objet sans questionnement) peut elle-même


avoir des implications politiques puisque ce processus peut occulter les relations de pouvoir à l’œuvre
dans la violence politique »
(M-C Doran, 2017)

 Quand des catégories de violences (taxonomy) sont appliquées à des groupes (socio-
économiques, ethniques, religieux, etc.) peuvent elles-mêmes être porteuses de violence (cf.
Ibid. : 2).
 Violence vs. ordre/paix/Etat
 Thomas Hobbes (1588-1679)
 Le Léviathan (1651): hommes violents par nature ->
Etat comme ‘garant de l’ordre’

« Pour la théorie traditionnelle occidentale, l'Etat agit


en arbitre neutre de conflit, en éliminant la violence légitime de la vie quotidienne et en contrôlant ses
mises en œuvre légales (...) Les sciences historiques et sociales, intimement liées aux processus de
formation (construction) de l'Etat (...) se sont généralement opposées à l'état de violence et ont placé
la loi, les pratiques régulatrices et l'usage étatique de la force du côté du développement historique et
de la civilisation. » (Coronil & Skurksi, 2009: 10)

La violence comme phénomène extraordinaire


 La violence est perçue comme un fait extraordinaire  par conséquent la violence quotidienne
(ex. sexisme) n’est pas perçue comme violence.

La violence comme lutte pour le sens :

« [...] violence does not present itself unmediated to observers or participants, but is named,
recognized, and experienced in terms of authorizing concepts and relations of power. » (Coronil &
Skurksi, 2009 : 4)
 La violence est catégorisée, nommée, définie
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Luana Ciuffi

 Filtres normatif et médiatique


 http://www.bravenewfilms.org/whiteriots
 Présentée comme naturelle ou allant de soi la violence de certains groupes ou segments
sociaux est un processus porteur de violence, car il empêche l’expression et enferme les
groupes désignés dans des statuts pouvant aller jusqu’à justifier une violence extrême à leur
endroit. (M-C Doran: 2017)

« La violence est aussi présente dans l’essentialisme qui positionne la violence dans la caractéristique
naturelle de certains groupes, soient-ils bandits, groupes raciaux, indigènes, ou simplement les
pauvres [...] » (Coronil et Skurski, 2009 : 6)

La violence structurelle

 Violence structurelle comme des mécanismes de reproduction des inégalités qui engendrent de
la violence envers ceux qui vivent ces inégalités ou tentent d’y échapper/transformer la
situation (Farmer : 2003).

« Dans ce livre, comme ailleurs, j’utilise cette expression (violence structurelle) comme une rubrique
générale incluant une quantité d’offenses envers la dignité humaine : pauvreté extrême et relative,
inégalités sociales allant du racisme aux inégalités de genre, et enfin les formes de violence les plus
spectaculaires et qui constituent incontestablement des violations des droits de l’Homme, certaines
d’entre elles s’exerçant sur des individus après qu’ils aient tenté d’échapper à la violence structurelle
[...] » (Ibid.: 8).

Schémas par lequel la violence structurelle opère (M-C Doran: 2017):


Discrimination (raciale, etc.) vue comme normale, justifiée, souhaitable vs.(il)légitimité des personnes
discriminées à la combattre
 Nécessité de l’apport des sciences sociales pour comprendre les violations des droits humains
« Alors qu’une approche purement légale des droits de l’Homme a tendance à obscurcir les
dynamiques des violations des droits de l’Homme, les disciplines contextualisantes les révèlent comme
des pathologies du pouvoir. Les inégalités sociales fondées sur la race ou l’ethnie, le genre,
l’orientation religieuse, et — par-dessus tout — la classe sociale sont la force motrice derrière la
plupart des violations de droits de l’Homme. » (Farmer: 2003)

La réficiation de la paix :
 Paix comme état d’absence de violence, de conflit...
 Ex. Processus de paix en Colombie (2012- ... )
 En 2016 le président de la Colombie, Juan Manuel Santos gagne le Prix Nobel pour la Paix
pour « ses efforts à arrêter une guerre civile qui touchait le pays depuis plus de 50 ans ».
 Qu’est-ce que la paix?
 Pourquoi le Prix Nobel à Santos et non pas à Timochenko (chef des FARC)?

Paix sociale vs Paix néolibérale


 Paix sociale vs. Paix néolibérale
 Justice sociale vs. un modèle qui promeut l’idée qu’une paix durable est dépendante
d’investissements économiques et privés (cf. Millar 2015 : 1701)
 Supposition que les causes de la guerre sont à trouver dans la violence exercée par la guérilla
et qui a marginalisé plusieurs secteurs de la société.
 Savoir ‘technique’ vs. savoir ‘informel’
 une façon de faire devient hégémonique quand elle marginalise une autre façon de faire
 Objectivation de la paix...néolibérale

Paix et violences subalternes


 Redéfinition hégémonique de la violence et redéfinition hégémonique de la paix
 Nouvelle législation de la violence (ESMAD) et nouvelle législation de la paix (Fast-track)
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Luana Ciuffi

 Voix subalternes vues comme violentes et contraires à la paix


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Luana Ciuffi

Cours 24: L’anthropologie de l’instinct maternel

« femmes-et-enfants » : on entend souvent cette expression qui va de pair. « Sauver les femmes et les
enfants d’abord » lors d’une catastrophe naturelle par exemple. Cela n’arrive pas avec les hommes et
les enfants.

« maternage naturel » : c’est instinctif pour une femme de s’occuper d’un enfant.

Village beng en Côte d’Ivoire : c’est un village au centre est de la Côte d’Ivoire

L’écoféminisme suppose impliccitement un « instinct maternel ».


 les revendications d’un « instinct maternel » nous entourent, par exemple dans les publicités et dans
la presse.

Le tableau de Rover Thomas (1928), un artiste aborigène contemporain,


illustre un rêve : les courbes noires représentent trois rivières de l’ouest de
l’Australie, évoquant un paysage à la fois réel et mythique (Brooklyn
Museum, New York.

Les machines de haute technologie, la stérilité, la passivité des femmes en


travail et les inconnus figurent en bonne place dans la plupart des
accouchements aux hôpitaux américains.

Aux Pays-Bas, les aides de base, les environnements normaux quotidiens, l’activité des femmes en
travail, les amis et la famille occupent une place importante.

 Michelle Johnson “Never forget where you’re from: Raising Huinean Muslim Babies in Portugal”

En Côte d’Ivoire, cette fille beng âgée de 10 ans environ, aide à placer un bébé au dos d’une fille
beaucoup plus jeune. Les bébé et les filles sont déjà très proches à cette âge-là.

Cette grand-mère de Beng « nourrit à sec » un bébé sous sa responsabilité.


Bree Akesson : “A baby connect you with place and family: childreaning advice from a Palestinian
Mother Living under Israeli Occupation”

Un devin beng diagnostiqué que cette petite fille, Sounou, pleurait beaucoup parce qu’elle lui
manquait des cauris de l’au-delà.

On s’attend généralement à ce que cette jeune fille


péruvienne fasse la lessive pour sa famille ; de nous jours,
elle devrait également se consacrer à ses devoirs scolaires,
comme un engangement différent d’aider la famille.

Le travail des femmes bengs


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Luana Ciuffi

Comme on peut voir elles ont un « double fardeau » puisqu’elles doivent travailler mais aussi
s’occuper des enfants.

Dans ce village il y a un tradition de baigner et embellir le bébé.

Alma Gottlieb: “Luring your child into this life of troubled times: A Beng Paath for infant Care in
Post-Civil War Côte d’Ivoire”
Mariah Schug: “Equal children play best: Raising Independent Children in a Nordic Welfare State”

Aux E.-U., 40% des femmes ne remplissent pas les confitions requisent pour bénéficier de la loi
FMLA (Acte des Congés médicaux pour Raisons familiales), qui accorde 12 semaines de congés
protégés (mais non rémunérés) au niveau fédéral.
Aux E.-U., seulement 12% des femmes du secteur privé ont droit à un congé de maternité payé.

Sirad Shirdon : « Fron Mogadishu to Minneapolis: raising Somali Children in an Age of


Displacement”

Embellir les bébés pour les garder dans cette vie


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Luana Ciuffi

Cours 25: Scéance de récapitulation

1. Récapitulation du semestre (2e)


Film Coconut Revolution
 Grandes lignes du film (qui, quoi, comment ?)
 Lien du film avec le cours

L’anthropologie « postmoderne » et la crise de la représentation


 Les enjeux plus larges pour l’anthropologie au milieu des années 80
 Les principes les plus importants du postmodernisme
 Les figures clés du postmodernisme (Said, Derrida, Foucault)
 Les critiques principales de l’anthropologie postmoderne

L’anthropologie de la religion et des religions


 Définitions de la religion (Durkheim, Geertz, Morris)
 Les catégories principales de l’anthropologie de la religion
 Sorcellerie, oracles et magie chez les Azandé (1937)
 Les « quatre ontologies » proposé par Philippe Descola

Anthropologie de l’environnement
 Les origines de l’écologie politique
 4 thèses de l’écologie politique
 Racisme environnemental
 Catastrophes « naturelles »

L’anthropologie politique
 Les éléments qui caractérisent l’anthropologie politique en général
 Les deux ouvrages de l’histoire de l’anthropologie politique
 Les formes de l’organisation politique
 Les sociétés stratifiées par classe (par., ex, les États-Unis)
 Les deux théories de l’inégalité et la stratification sociale : la théorie fonctionnaliste et
la théorie conflictuelle
o Exemple pour la dissertation : prendre position pour une théorie ou une autre :
expliquer et discuter pourquoi une théorie est préférable à une autre

o Exemple 2 : Saussure et sa théorie contre le modernisme dans la langue

 L’objectif de l’examen ce n’est pas de pouvoir identifier une position


que l’on considère correcte, mais de justifier et d’argumenter la
position que l’on prend. Il faut être convaincant.
 Discussion par rapport aux recherches en Bolivie

L’anthropologie juridique
 L’histoire de l’anthropologie et le droit (les « proto anthropologues juridiques » du
milieu du 19e)
 La première ethnographie juridique : « le crime et le coutume dans les sociétés
primitives » ( Malinowski)
 Le lien entre anthropologie juridique et le colonialisme
 …
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Luana Ciuffi

Anthropologie de l’économie
 Quelle est la spécificité de l’approche anthropologique ?
 De quoi parle-t-on quand on parle de l’économie en anthropologie ?
 …

Recherche en Bolivie
 Vue d’ensemble du terrain : les méthodes, les buts, les démarches
 Les questions principales de recherche

Film Life & Debt


 Grandes « chapitres » du film
o Free zone
o Banane
o Lait
o Tourisme
 Lien du film avec le cours
o L’héritage du système colonial qui persiste jusqu’à maintenant dans un
système de néocolonialisme
 Sud vs. Nord
 Système d’exploitation
 Système d’inégalité au niveau pouvoir politique

L’anthropologie engagée et l’avenir de la discipline


 la définition d’une anthropologie « engagée »
 l’anthropologie engagée dans l’histoire (Mead, la Seconde Guerre Mondiale, Métraux
et la question de race, les années 60)
 L’anthropologie engagée aujourd’hui et les chants d’activité actuels
o Examen : Avoir un avis sur l’utilité de l’anthropologie face aux conflits les
plus importants dans le monde contemporain

L’anthropologie de la violence et de la paix


 La réification de la violence
o Construction sociale du concept de violence : on ne peut pas définir la violence
au niveau général / universel.
 La violence comme phénomène extraordinaire
 La violence structurelle
 Paix sociale vs. paix néolibérale
o Comme avec la violence, le concept de la paix est aussi une construction
sociale qui doit être compris dans le contexte d’une analyse (ex. mot :
génocide)

L’anthropologie de l’ « instinct maternel » (Alma Gottlieb)


 « femmes et enfants » la liaison « primordiale »
 La maternité « naturelle » et « construite »
 L’écoféminisme suppose implicitement un « instinct maternel » vs. la perspective
anthropologique
 Le travail des femmes : « double fardeau »
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Luana Ciuffi

o Dans le sens de rémunération et valorisation de leur travail

1. Remarques générales et particulières sur l’examen final

Tout ce qu’on a vu pendant les cours peuvent potentiellement être dans l’examen : y compris
les films et les lectures (moodle). Toutes les informations qui apparaissent dans les
diapositives peuvent potentiellement être aussi dans l’examen : il faut se concentrer sur la
version 1 (qui contient le plus d’informations).
Les diapositives sont plus importantes que les lectures (qui ne sont pas obligatoires mais très
conseillées, elles servent à nous donner plus de ressources, c’est de l’information donnée dans
le cours mais plus détaillée). Les films servent à nous donner un autre regard.
- 20 présentations
- 3 films

2. Questions générales du discours

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