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ANTHROPOLOGIE CULTURELLE ET SOCIALE - RÉSUMÉ

1. DÉFINITION ET CONCEPTS CLÉS


Définition moderne  4 éléments essentiels : (1) un lieu (unité sociale concrète), (2) une démarche (point
de vue), (3) une approche (intersubjectivité est décentrée), (4) une finalité analytique (appréhender les
logiques sociales.

« La démarche anthropologique prend comme objet d’investigation des unités sociales de faible ampleur à
partir desquelles elle tente d’élaborer une analyse de portée plus générale, appréhendant d’un certain
point de vue la totalité de la société où ces unités s’insèrent. » - Marc Augé (1979)

 Anthropologie comme science hybride  se situe entre les sciences dures (expliquer/naturel) et les
sciences humaines (comprendre le sens/humain)  partage son but entre l’explication et la
compréhension.
 Processus d’intersubjectivité : Les « objets » de recherche sont en même temps les
sujets/acteurs /producteurs de connaissance sur eux-mêmes (objets = sujet de recherche)
 Engagement personnel. Ce processus varie en fonction du pouvoir socio-économique, du genre, du
pays d’origine etc...
 Le principe de « Holisme » : Totalité sociale > éléments isolés (tenir compte de toutes les
sociétés/cultures/éléments).
 La distribution géographique : Recherches anthropologiques réalisées partout dans le monde.
 Le concept d’ethnographie  2 sens : (1) processus de recherche, développé par Malinowski, qui
marque l’anthropologie comme une discipline distincte (l’ethnographie), (2) l’écrit qui analyse et
résume telle recherche (une ethnographie). Eléments fondamentaux :
o Capacité de communiquer directement avec ses interlocuteurs ( traducteur)
o Volonté/capacité de rester sur le terrain pendant longtemps
o Observation participante : l’anthropologue prend part à la vie quotidienne et l’observe
 Devenue la science la plus « politique » (car amène au développement de l’empathie et l’engagement
à long terme) et « réflexive » (car l’anthropologue doit tenir compte de sa propre position dans le
processus de recherche, intersubjectivité)
 L’anthropologie se préoccupe des effets négatifs du pouvoir et des différentes catégories d’inégalités.
 Concept de culture : Eléments institutionnels larges qui organisent une société particulière 
Edward Taylor : « Ensemble qui englobe les connaissances, les croyances, les arts, la morale, les lois,
les coutumes, et tout autre capacité et habitude acquise par les (êtres humains) en tant que membres
d’une société ». 3 idées : (1) On les acquérit au fil de la vie, on les apprend  dès la naissance, (2) base
sociale partagée, (3) l’homme a des besoins primaires qui sont communs à tous (« nature humaine »)
(ex : la faim), mais les sociétés ont des cultures différentes (façons de manger, heures ).
Personnalité individuelle – CULTURE – nature humaine (rapport dynamique entre nature et culture)
 Pluralisme : L’anthropologie valorise le pluralisme, dans toutes les sociétés il y a des diversités.
o L’éthique complexe : Catégorie de pluralisme. Système éthique avec lequel on prend une
décision lors de situations sociales complexes, et on le fait avec les valeurs.
o Relativisme culturel : Réponse aux complexités du pluralisme. Pas possible de justifier un
jugement sur les nombreux systèmes culturels  on doit juste le comprendre.

2. LES ORIGINES HISTORIQUES


L’époque de la « proto-anthropologie » au 19ème siècle (colonialisme)  le début de l’anthropologie. Les
premiers anthropologues (qui ne s’identifiaient pas comme tel vu que ça n’existait pas) étaient des avocats.
Intérêt pour l’exotisme (cherchent des pratiques différentes) et usages de matériels très divers (rapports de
voyages/des missionnaires, fables, littératures, textes religieux) car Anthropologues de cabinet  voyage.
L’anthropologue de cabinet n’a donc aucune expérience personnelle de son objet de recherche et devaient
donc être créatifs et beaucoup comparer.
 Le cas de James Frazer : Le Rameau d’or = analyse comparative des religions  comprendre la
diversité des pratiques religieuses dans le monde.
QUELQUES FIGURES CLÉS – PROTO-ANTHROPOLGUES

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ANTHROPOLOGIE CULTURELLE ET SOCIALE - RÉSUMÉ

 Henry Sumner Maine: Juriste anglais, travaille comme fonctionnaire colonial en Inde (exotisme),
juriste et historien anglais. A écrit Ancient Law (1861)  théorie évolutionniste des sociétés humaines
= Les sociétés humaines évoluent « naturellement » : On passe d’une société où les statuts primaient à
une société organisée autour de « contrats », c’est-à-dire, les accords entre les êtres humains libres.
Statuts remplacés par les contrats (statuts qui marquaient une société avant/ contrats = base des
sociétés modernes).  Révolution industrielle, émergence du système capitaliste.
 Johann Jakob Bachofen : Juriste et antiquaire suisse. Recherches sur le système de parenté antique et
théorie de l’évolution culturelle. A écrit Das Mutterrecht (1861).
Société humaine = 4 étapes : (1) « Terre centrique » (marquée par communisme primitif et égalité
fondamentale), (2) « Agriculture centrique » (marquée par matriarcat), (3) « Le Dionysien » (étape
transitoire marquée par conflit/violence), (3) « Soleil centrique » (matriarcat primordial remplacé par
patriarcat à cause de la civilisation moderne).
 Lewis Henry Morgan : Juriste américain, engagé en politique  défenseur des Indiens d’Amérique.
Théorie de l’évolution culturelle qui souligne l’importance du progrès social, le mouvement inévitable
du simple au complexe. Il a exceptionnellement été sur le terrain avec les Iroquois.

MALINOWSKI – RÉVOLUTION ETHNOGRAPHIQUE

Malinowski est polonais, issu de la haute bourgeoisie (> éducation). Sciences dures à l’uni mais maladie
 Il a lu Le Rameau d’or  décide de devenir anthropologue. A Londres, il devient l’anthropologue de
Seligman. En 1914, il part pour les îles Trobriand où il est condamné à y rester (4 ans) = projet de
recherche d’un nouveau genre.  ANTHROPOLOGIE MODERNE !!!

o Là-bas, il a appris la langue des Trobriandais en autodidacte, il habitait chez eux et participait aux
activités du quotidien, il a appris les compétences les plus estimées par les Trobriandais (magie,
canoës). Assez, il a développé un intérêt pour les pratiques de suicide chez les Trobriandais.
o L’échange Kula : Chaque année, les Trobriandais voyageaient des centaines de km pour échanger des
coquillages avec les habitants des autres îles  pourquoi prendre autant de risques pour des
coquillages ?  Pour eux, les coquillages circulent parmi un « système d’échange » qui crée des liens
sociaux entre les îles. Grâce à ce mécanisme, les homme Trobriands acquièrent le prestige et le rang
social (inégalité : experts de la magie ont plus de pouvoir que les non-experts, et les hommes qui
voyageaient avec plus de réussite avaient plus de pouvoir). MAIS : les objets d’échange/circulation
n’ont pas la même logique que ceux du marché capitaliste  donner objets > que de les garder.
o Les Argonautes du Pacifique occidental : 1er livre d’anthropologie moderne sur l’ethnographie
(descriptif, analytique, visionnaire)  nouvelle science de la culture.  Développe un argument pour
le holisme ( Descartes)
o L’ethnographie utilise aussi des techniques de littérature

LES ENJEUX POUR L’ANTHROPOLOGIE AU DÉBUT DU 20E

1. La forte influence de la théorie de l’évolutionnisme culturel qui prétend expliquer


l’évolution/développements de toutes sociétés d’êtres humains : unilinéaire (1 seul processus de
développement), hiérarchique, prédisposé aux jugements péjoratifs, racial/raciste.
2. Effet des développements historiques sur l’anthropologie : 1GM, Grande Dépression 1929, Fascisme.
3. Formation institutionnelle de l’anthropologie comme une discipline professionnelle.
4. Demande aux anthropologues d’utiliser leurs connaissances pour intervenir dans les débats publics.

LE PARTICULARISME HISTORIQUE DE FRANZ BOAS


 Franz Boas, né en Allemagne (juif, haute bourgeoisie), a mené sa 1ère recherche sur le terrain (île de
Baffin – peuple Inuit). « Père de l’anthropologie américaine » ( a dirigé des étudiants qui ont eux-
mêmes façonnés l’anthropologie). Anthropologue engagé (racisme, militarisme).

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ANTHROPOLOGIE CULTURELLE ET SOCIALE - RÉSUMÉ

 Ses contributions clés : Ajoute méthodes historiques aux outils anthropologiques. Pour lui, important
d’étudier chaque culture en ses propres termes (comparaison avec autres sociétés) et insiste sur le
principe de « relativisme culturel » (= idée que ce n’est pas possible de juger les pratiques culturelles
avec des concepts universels/ bien,mal).
 Les problèmes/débats clé de l’école du particularisme historique : Comment peut-on délimiter les
frontières d’une culture particulière ? – Pourquoi certaines cultures changent ?  Deux approches :
L’invention autochtone et le processus de la diffusion/contact culturel. Pourquoi certaines cultures
résistent-ils au changement tandis que les autres l’adoptent ?
 Les étudiants de Boas :
o Margaret Mead : culture de la sexualité chez les Samoa  situation de liberté, égalité,
expérimentation sexuelle = scandale car comparaison avec sexualité Samoa // Américains.
o Ruth Benedict : culture japonaise et le rapport entre la culture et la personnalité individuelle.
Recherche liée avec gouvernement usa pour mieux percevoir les ennemis potentionnels.
o Alfred Kroeber : anthropologie du sauvetage (intérêt pour la sauvegarde des cultures
menacées par le colonialisme). Découverte du dernier indien sauvage de l’Amérique du Nord
en 1911 « Ishi »  controversé.
o Melville Herskovits : défenseur du relativisme culturel après la 2GM.
LES THÉORIES DU FONCTIONNALISME - MALINOWSKI
Le fonctionnalisme : Théorie qui se demande « Pourquoi, pourquoi les cultures existent ? » (Malinowski et
ses étudiants).
 Réaction contre : (1) l’évolutionnisme du 19e et la théorie de la diffusion telle que conceptualisée
par le particularisme historique (part d’un centre), (2) un trop grand focus sur ce qui était
hypothétique ou spéculatif pour se focaliser sur ce qui est empirique (= faits sociaux), (3) les
approches « pseudo-scientifiques » pour une approche qui n’est pas basée sur l’imagination
historique, (4) les théories de la culture influencées soit par l’image du « sauvage noble » soit du «
sauvage ignoble »  toutes les théories basées sur les stéréotypes et pas sur les observations
méticuleuses.
 Principes de base : La culture // au corps humain : (1) Tous les aspects de la culture forment un
système intègré, (2) système interdépendant, (3) une culture peut être diagnostiquée à travers
l'ethnographie, (4) une culture peut être diagnostiquée à travers l’observation soignée dans le
présent (= ethnographie)  (4) L’observation d’une culture au présent est plus crédible qu’une
étude historique (Boas).
 Plus en détails : (1) Besoins biologiques sont préalables au développement de la culture, (2) tous
les systèmes de croyances/pratiques d’une culture ont une fonction  la survie et le bon
fonctionnement de la culture en elle-même (3) On ne distingue pas les éléments raisonnables des
irraisonnables (magie) car ils ont tous une fonction (4) Il y a dans chaque culture des éléments qui
n’ont pas de fonction distincte, ceux-ci disparaissent avec le temps  explique le changement
social
 Le mécanisme de la culture : mécanisme scientifique qui explique le fonctionnement d’une culture et la
relation entre les besoins sociologiques et ce qui vient en réponse à ces besoins. 3 étapes : (1) besoins
biologiques/basiques (nourriture), (2) réponse directe (agriculture), (3) réponse organisée (économie).

THÉORIE DU FONCTIONNALISME STRUCTUREL – RADCLIFF-BROWN


Assez propre au fonctionnalisme mais avec quelques  : (1) influencé par l’école française de Durkheim,
(2) repousse les liens des besoins basiques et la culture pour mettre l’accent sur le l’étude de la société, (3)
ils sont d’accord avec les fonctionnalistes sur la question de la survie de la société, (3) le rôle de l’individu
n’est pas fondamental, (4) Il distingue la culture et la société (distinction entre : (a) structure sociale :
principes / règles / idéologies, (b) organisation sociale : activités / principes)  étude de la société  les
réponses organisées  institutions qui constituent une société
Critiques des théories fonctionnalistes : (1) rapport individu/groupe (société/culture) pas assez
conceptualisé (trop « théorie collective »), (2) trop conservatrices  disent que la culture/société est un état
de déséquilibre (que ça existe que pour la survie), (3) trop myopes (se concentrent sur du trop précis, et ne
prennent pas en compte le global), (4) ne parlent pas de l’inégalité (car que « bon fonctionnement »), (5) ne
tiennent pas en compte « l’agentivité » = capacité d’agir indépendamment des institutions sociales.

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LE MATÉRIALISME CULTUREL, LE NÉO-ÉVULUTIONNISME ET LA RECHERCHE


D’UNE NOUVELLE SCIENCE DE LA CULTURE
 Les enjeux pour l’anthropologie au début des années 1950 : (1) fin de la 2GM  période de
transition (postmodernité), (2) centre du pouvoir se déplace de Europe aux USA, (3) le monde colonial,
(4) rivalité entre Europe et USA, (5) influence du Marxisme (mouvements anti-coloniaux, anti-
capitalistes), (6) le monde est devenu nucléarisé, (7) l’anthropologie  professionnalisée, (8) théorie la
plus dominante : structuralisme (Strauss).
 Principes généraux du matérialisme culturel : (1) la culture est composée de 3 niveaux
hiérarchiques : infrastructure (réalités matérielles), la structure (aspects organisationnels), la
superstructure (aspects idéologiques et symboliques)  le rapport entre ces 3 niveaux est une influence
unidirectionnelle, (2) le matérialisme culturel est une théorie (néonazi)évolutionniste (théorie
anthropologique néo-évolutionniste  partage des éléments en commun avec les proto-
anthropologues)
 L’influence du Marxisme sur le matérialisme culturel : 2 sens du marxisme : (1) théorie politique
utilisée par l’Union Soviétique, (2) théorie scientifique sur les changements historiques et l’évolution
des sociétés humaines  le matérialisme culturel est une extension du « matérialisme historique ».
- « Matérialisme historique » = l’histoire du monde est marquée par les conflits autour des moyens
de production qui sont à la base du marxisme (matérialisme historique) et que la résolution de ces
conflits dans chaque époque est le mécanisme principal du changement historique
 Points communs entre marxisme et matérialisme culturel : (1) la priorité de la science et des
méthodes empiriques, (2) les catégories de l’infrastructure, la structure et la superstructure, (3)
l’importance fondamentale des aspects symboliques et « idéalistes » de la culture, (4) les moyens de
production comme « variable indépendante » qui fixe des limites au changement au fil du temps,
 Différences entre marxisme et matérialisme culturel : (1) le matérialisme culturel n’utilise pas une
théorie des classes sociales, (2) le matérialisme culturel n’est pas « téléologique » (téléologie = pour
chaque historique il y a un font qui est prédéterminé dès le début, marxisme = téléologique)
 Figures du matérialisme culturel (20ème siècle) : USA = centre du capitalisme
o Marvin Harris : Soldat pendant la 2GM. Doctorat en anthropologie (étudiant de Boas),
recherche sur le terrain au Mozambique (années 50). Professeur d’anthropologie le plus
controversé  abandonné les théories de Boas pour celles de Marx.
 Vaches, cochons, guerres & sorcière : les énigmes de la culture (1975)
o Julian Steward: Étudiant de Kroeber (étudiant de Boas). Recherche sur la « bouffonnerie
rituelle » chez les indiens d’Amérique. Prof d’anthropologie. Théorie néo-évolutionniste.
 La théorie du changement culturel : la méthodologie de l’évolution multilinéaire
o Leslie White : Servi dans la Marine 1GM. Étudiant de Boas. Recherche sur le peuple Acoma
au Nouveau-Mexique. Visite l’Union Soviétique et devient socialiste ouvrier et rejoint ce
même parti (1929). Prof d’anthropologie. « Anti-boasien »  matérialisme culturel  pour
lui, la fonction principale de la culture est d’exploiter et de contrôler l’énergie  Évolution
culturelle : Loi de White : P = E x T (E : énergie consumée par la tête par année, T :
efficacité en utilisant l’énergie, P : niveau de développement culturel évalué par ce qui est
produit chaque année)  La science de la culture (1929), L’évolution de la Culture (1950)
 Exemple d’application pratique de la théorie du matérialisme culturel (Harris) - les vaches en
Inde : la question : pourquoi manger du beauf est interdit en Inde alors que bcp meurent de faim ?
L’inde compte plus de vaches que tous les autres pays  la réponse matérialiste culturelle à ce
paradoxe est que les plus vaches sont plus utiles vives que mortes.

LE STRUCTURALISME – LÉVI-STRAUSS
Structuralisme = réfléchir au socle commun des règles plutôt que leurs différences (dans les
différentes sociétés) : revenir aux composantes élémentaires qui sont agencés différemment d’une société à
une autre mais que l’on retrouve aux fondements des sociétés.
On cherche une nouvelle science autre que la philosophie pour expliquer les sociétés/culture/être humains.
Chez les français, c’est la sociologie puis l’anthropologie, pour les anglais c’est la proto-anthropologie.

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ANTHROPOLOGIE CULTURELLE ET SOCIALE - RÉSUMÉ

 Fondements du structuralisme : Durkheim s’intéresse à la cohésion sociale, à la relation entre ordre


social et liberté individuelle et à la solidarité ainsi que à la collectivité se fonde sur des forces
collectives.
Durkheim : Société = ensemble de ces forces qui influencent, contraignent et façonnent les individus.
19e  période de transition, émergence d’une période moderne (industrialisme et colonialisme).
 Marcel Mauss : Neveu de Durkheim, père de l’anthropologie française (pousse les anthropologues à
aller sur le terrain) : réputé pour son Essai sur le don (classique de l’anthropologie)  développe l’idée
d’une triple obligation (donner, rendre, recevoir) sur la base d’un matériau ethnographique il analyse
les différentes manières dont l’échanges de bien est régulé dans les sociétés  échange et don : faits
sociaux totaux (cela rejoint la manière de voir les cohésions sociales de Durkheim, fait social = miroir
de la société)  don = ciment (notion de structure) qui met en place la cohésion sociale. Le don =
incorporé par l’esprit de collectivité qu’il participe à maintenir. Echange de don = exemple de fait
social.

 Lévi-Strauss : influencé par les linguistiques Jakobson et Saussure, il fait une thèse sur Les structures
élémentaires de la parenté (1949)
o Principe du structuralisme de Lévi-Strauss : Il retenir l’idée que toute collectivité se fonde
sur des forces collectives (holisme) ainsi que le postulat méthodologique de Durkheim. (1)
l’esprit humain est un et il est partout régi par les mêmes lois (la diversité cultrelle ≠ infinie),
(2) tâche de l’anthropologue = rechercher les structures inconscientes (inconscience = mode
d’organisation de la pensée), (3) il faut adopter la même démarche qu’en phonologie (a.
phonologie passe des phénomènes linguistiques conscients à leur structure inconsciente, b.
elle refuse de traiter les termes comme entités indépendantes, analyse les relations entre les
termes, c. vise à la découverte des lois générales, d. distinction entre approche diachronique
et synchronique). « Les lois de langage fonctionnent au niveau inconscient, en dehors du
contrôle des sujets parlants, on peut donc les étudier comme des phénomènes objectifs »
o Implications méthodologiques (L.-S) : (1) Exclusion de la causalité historique (approche
diachronique) dans l’analyse du social (approche synchronique des systèmes sociaux : les
faits sociaux doivent cesser d’être compris historiquement mais par les structures à travers
desquelles elles sont construites), (2) Usage de discours indigènes  accès aux symboles
d’une société, (3) usage de comparatisme
o « La pensée sauvage » : pensée sauvage (pensée symbolique) ≠ pensées des « sauvages ».
Démontrer que dans les sociétés « primitives » il y a des logiques tout aussi valables que les
logiques scientifiques. Elles offrent des grilles d’interprétation qui sont simplement fondées
différemment des autres. Tâche de l’anthropologue = rendre compte de ce système de
pensées tout aussi valables qu’un autre. »  interpréter signifie mettre en lumière la façon
dont est construit un système symbolique, un « code »  s’intéresse à la façon dont
signifient les mythes
o Relation avec les traditions britanniques et américaines : influences réciproques mais
l’une centrée sur les généralisations théoriques (FR) et l’autre sur des études spécifiques sur
le terrain (GR / USA). Lévi-Strauss différencie entre : ethnographie, ethnologie et
anthropologie. A noter : (1) ethnographie = observation et description sur le terrain – (2)
ethnologie = interprétation des données – (3) anthropologie = généralisation et comparaison.
 frontières restent floues/varient en pays
o Critiques : (1) la critique marxiste : L.-S réduit la vie sociale à un jeu conceptuel, (2) la
critique de Georges Balandier : L.-S « réduit les sociétés à des structures et des systèmes
intemporels »

LA THÉORIE DE LA DÉPENDANCE – DOCUMENTAIRE DE L’ÎLE AUX FLEURS


 Le mode de production capitaliste E. Wolf :
Le mode de production capitaliste détermine la distribution, les moyens de production circulent seulement
entre ceux qui ont le capital pour les acheter. Ceux qui n’ont pas de capital doivent vendre leur force-travail
et n’ont pas accès aux moyens de productions. Le capitaliste = a du capital et peut donc avoir des moyens

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ANTHROPOLOGIE CULTURELLE ET SOCIALE - RÉSUMÉ

de production qui lui permettront de jouir de sa liberté. Accumulation du capital, contrôle des distributions
des richesses produites et son accumulation  établir des situations de dépendance.
 La théorie de la dépendance (20e-21e)
André Gunder Frank: Capitalisme et sous-développement en Amérique Latine (1967)
Asymétrie que le capitalisme génère entre Nord Sud. La métropole (centre économique mondial)
s’approprie les surplus des pays satellites pour son développement économique et les pays satellites restent
sous-développés et de plus en plus dépendant.
 Trois contradictions du système capitaliste (Marx) : (1) exportation / approbation du surplus
économique, (2) la structure polarisée métropole-satellite (= centralisation des richesses dans la métropole),
(3) la continuité dans le changement.
 La théorie du système monde (20e-21e)
Pour garder sa capacité d’exploitation, le capitalisme crée des périphéries dans sa métropole et des centres
dans ces périphéries.
Immanuel Wallerstein : The Modern World System (1974-2011) – défend le concept de semi-périphérie
(= zones périphériques qui sont plus proches des centres, rôle = centre autour des autres satellites)
Dévaluation du travail des femmes dans le capitalisme et augmentation de la valeur données aux hommes.
Tendance à se centraliser vers l’économie mondiale capitaliste.
 Notion de développement :
Les monopoles développent des politiques sociales pour aider les périphéries à sortir de leur « sous-
développement ». Décalage pays du sud avec pays du nord.
La politique développementaliste a comme point central la croissance économique des pays du sud
(comment le sud peut mettre en place des infrastructures pour se développer sans argent, vu que c’est tout
le nord qui prend).  Dans les années 60, on peut voir que l’évidence est qu’un changement économique
va de pair avec le changement social.
Vision ethnocentrique du bonheur : il est dicté selon les critères occidentaux. Les pays en voie de
développement ont donc tendance à promouvoir le tourisme comme générateur économique/emplois.
Le tourisme : tourisme classique (masse, planifié, 4S= sea,sun,sex,sand, non authentique, irresponsable) vs
tourisme alternatif (individuel, flexible, 3T, authentique, responsable)
 le mythe de l’authenticité : Ecologie politique explore les changements sociaux et environnementaux
avec la compréhension normative.
 Mythe du wild : Quand on pense à l’Afrique, on se l’imagine sans hommes, juste la belle
savane,nature avec animaux sauvages. Or ce n’est pas la réalité, mais pour satisfaire cette vision,
« marchandisation de la nature », tous les gens qui y vivaient ont été exclus.  relation de pouvoir
 Processus de dépossession : l’acculturation primitive (Marx), Harvey : « Les terrains agricoles sont
privatisés et les paysans, jusqu’à présent capables de vivre d’autosubsistance, sont privés des moyens
de production et se voient obligés de s’adonner au travail salarié » = base du système capitaliste

LA THÉORIE DU POST-DÉVELOPPEMENT
 Arturo Escobar : Colombie, The Making and Unmaking of the Third World (1995)
 Le développement est vu comme un mécanisme de contrôle lourdement hiérarchique au sein duquel les
pays du Nord sont persuadés de leur supériorité, de leur sagesse (sont fermés aux savoirs locaux)
 Le développement et les pays du tiers-monde comme création occidentale perverse
 Il est important de mettre en lien les théories et mouvements activistes du Nord et du sud pour favoriser
les échanges afin que ces derniers gagnent en visibilité au niveau international.
 Buen Vivir : la dualité entre société et nature est rejetée.
 Pluriverse : un monde dans lequel plusieurs mondes trouvent place.

L’ANTHROPOLOGIE POSTMODERNE ET LA CRISE DE LA RERÉSENTATION

 Les enjeux plus larges pour l’anthropologie au milieu des années 80 : Fin de la Guerre froide,
monde marqué par la mondialisation (technologies, migrations), dominance politique des partis de
droites (contre matérialisme, capitalisme, collectivisme), émergence du néolibéralisme comme logique
socioéconomique (réduction du rôle de l’Etat et dominance du marché privé), intérêt académique
croissant pour les question d’identités, décroissant pour les question d’inégalités économiques.

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ANTHROPOLOGIE CULTURELLE ET SOCIALE - RÉSUMÉ

 L’émergence de la critique postmoderne : Critique de la modernité (tradition des connaissances


héritées du siècle des Lumières), ce mouvement est centré autour d’un groupe de penseurs français
poststructuralistes (ceux qui ont repoussé la théorie de LS), ils sont intéressés au rapport entre
connaissance/pouvoir. Ils examinent les liens entre la réduction de la connaissance et l’oppression de
certains groupes marginalisés.
 Principes : (1) réalité des êtres humains = construction sociale, (2) vrai et faux pas auto-évident ( 
objectif), (3) la raison et la logique  des mécanismes universels (ils sont une idéologie conceptuelle),
(4) il n’y a pas de nature humaine universelle (nous sommes déterminés par la société), (5) langue 
miroir de la nature  inspirés par Ferdinand de Saussure (linguiste)  langue = autoréférentielle (sens
du mot est compris en rapport avec des autres mots  connaissance dynamique, variable et subjective.
(6) Il est donc impossible de formuler des théories universelles de l’histoire/société/culture ( contre les
métarécits).
 Figures clés :
o Edward Said : Il a proposé le concept de « l’orientalisme »  l’Occident crée l’Orient comme son
« autre » afin de réaffirmer l’identité européenne.
o Jaques Derrida : Pour mettre en question les suppositions de la tradition occidentale, il a proposé la
méthode de « déconstruction » (met en question l’orientalisme) « Il n’y a pas de hors-texte » (il
n’y a rien en dehors de la société).
o Michel Foucault : Concept de « pouvoir-savoir » = pouvoir impossible sans le savoir et
inversement
 Influence théorique du postmodernisme : (1) Mettre en question l’histoire colonialiste par rapport à
l’histoire de l’anthropologie, (2) reconsidération de l’ethnographie comme genre écrit, (3) introduction
de bcp de théories/concepts (pouvoir-savoir par ex)  Anthropologie est « hyper-théorique », (4)
place de l’ethnographie à la base de la discipline a été contestée, (5) amené à l’élaboration de
l’anthropologie de l’identité (genre, race, sexe, ethnie).
 Influence politique du postmodernisme : (1) Aux USA, guerre froide éclate entre anthropologues 
postmodernistes vs scientifiques, (2) enjeux politiques et epistémologiques, (3) histoire de l’Occident
(= modernité) remise en question, (4) anthropo divisée : anth. culturelle et sciences anthropologiques.
 Moment clé dans cette guerre froide : Ecrire de la culture  après ce livre, l’anthropologue se met
dans le texte (usage du « je »), écrit en perspective de la « vérité partielle » (fiction ou non-fiction ?),
met l’accent sur le processus de transformation des notes ethnographiques jusqu’au livre et tente de
partager l’info et les résultats de recherche avec l’interlocuteurs avant de le publier.
 Importance de la réflexivité : Les préjugés affectent les processus de recherche/analyse/écriture,
mais on ne doit pas les nier, on doit en tenir compte. La présence sur le terrain est aussi un problème
ethnographique, la réflexivité ouvre la porte aux démarches antihégémoniques (toutes les idéologies
au même niveau, on critique les système qui n’utilisent pas la réflexivité).
 Critiques : (1) l’objectivité doit être un but fondamental de l’anthropo, (2) l’anthropo postmoderne est
trop réflexive (égocentrique) et elle laisse de côté les standards de la sciences occidentale, (3)
obsession du pouvoir, (4) la conception de la langue est fausse chez les postmodernes, réalité existe
indépendamment des représentations humaines (mots).

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