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14.09.

2015
CM introduction a l'ethnologie
Mme Demanget
Partiel : dissertation sur une copie
double
Textes
- Bronislav MALINOWSKI
MALINOWSKI est un écrivain
fondateur de l'ethnologie, dans
son texte il essaie de
montrer comment ne pas tomber
dans l'ethnocentrisme.
- Marcel MAOSS. Il a écrit un
texte fondateur (voir extrait en
ligne).
- Claude LEVI-STRAUSS &
Francois HERITIER. LEVI-
STRAUSS a travailler sur la
parenté, le texte d'HERITIER part
du travail de LEVI-STRAUSS
pour parler du célibat.
Introduction générale
I. Qu'est-ce que
l'anthropologie ? (ici :
anthropologie sociale & culturelle
qui peut
être aussi désignée par
ethnologie)
Anthropologie vient d'anthropo :
homme & logie : science, ce qui
signifie donc l'étude de
l'Homme. Cette discipline est
l'étude de l'Homme par l'Homme.
Cette discipline comme
l'ensemble des sciences sociales
est née à la fin du XIXème siècle
suite à une
interrogation sur l'existence de
l'Homme.
A partir de la fin du XVIIIème
siècle les scientifiques
s'intéressent à des sciences
différentes de celles de la nature,
on peut dire que la naissance de
l'anthropologie en
tant que mode de questionnement
apparait donc au XVIIIème car
c'est le siècle où vont
se porter un certain nombre
d'interrogations (par rapport à la
découverte de l'Amériqu
14.09.2015
CM introduction a l'ethnologie
Mme Demanget
Partiel : dissertation sur une copie
double
Textes
- Bronislav MALINOWSKI
MALINOWSKI est un écrivain
fondateur de l'ethnologie, dans
son texte il essaie de
montrer comment ne pas tomber
dans l'ethnocentrisme.
- Marcel MAOSS. Il a écrit un
texte fondateur (voir extrait en
ligne).
- Claude LEVI-STRAUSS &
Francois HERITIER. LEVI-
STRAUSS a travailler sur la
parenté, le texte d'HERITIER part
du travail de LEVI-STRAUSS
pour parler du célibat.
Introduction générale
I. Qu'est-ce que
l'anthropologie ? (ici :
anthropologie sociale & culturelle
qui peut
être aussi désignée par
ethnologie)
Anthropologie vient d'anthropo :
homme & logie : science, ce qui
signifie donc l'étude de
l'Homme. Cette discipline est
l'étude de l'Homme par l'Homme.
Cette discipline comme
l'ensemble des sciences sociales
est née à la fin du XIXème siècle
suite à une
interrogation sur l'existence de
l'Homme.
A partir de la fin du XVIIIème
siècle les scientifiques
s'intéressent à des sciences
différentes de celles de la nature,
on peut dire que la naissance de
l'anthropologie en
tant que mode de questionnement
apparait donc au XVIIIème car
c'est le siècle où vont
se porter un certain nombre
d'interrogations (par rapport à la
découverte de l'Amériqu
14.09.2015 CM introduction à l'ethnologie

Mme Demanget

Partiel : dissertation sur une copie double

Textes - Bronislav MALINOWSKI MALINOWSKI est un écrivain fondateur de


l'ethnologie, dans son texte il essaie de montrer comment ne pas tomber dans
l'ethnocentrisme. - Marcel MAOSS. Il a écrit un texte fondateur (voir extrait en ligne). -
Claude LEVI-STRAUSS & Francois HERITIER. LEVI-STRAUSS a travailler sur la parenté,
le texte d'HERITIER part du travail de LEVI-STRAUSS pour parler du célibat.

Introduction générale

I. Qu'est-ce que l'anthropologie ? (ici : anthropologie sociale & culturelle qui peut
être aussi désignée par ethnologie)

Anthropologie vient d'anthropo : homme & logie : science, ce qui signifie donc l'étude
de l'Homme. Cette discipline est l'étude de l'Homme par l'Homme. Cette discipline comme
l'ensemble des sciences sociales est née à la fin du XIXème siècle suite à une interrogation sur
l'existence de l'Homme. A partir de la fin du XVIIIème siècle les scientifiques s'intéressent à
des sciences différentes de celles de la nature, on peut dire que la naissance de l'anthropologie
en tant que mode de questionnement apparait donc au XVIIIème car c'est le siècle où vont se
porter un certain nombre d'interrogations (par rapport à la découverte de l'Amérique par
exemple). Au XVIIIème siècle se construit un concept nouveau c'est celui d'Homme, avant ça
ce terme n'existait pas. Le terme Homme comme sujet de la connaissance va devenir
également un objet de savoir c'est ce qui constitue tout l'attrait et la complexité de la discipline
anthropologique, l'Homme s'étudie lui-même, le sujet observant est le sujet observé. Un
savoir empirique (connaissance par l'expérience) se met en place à la place d'un savoir
transcendental (connaissance par la religion). Ce savoir empirique sur l'homme l'analyse aussi
bien en tant qu'être vivant, qu'être pensant, qu'être travaillant, qu'être parlant etc...

Ici on a donc une analyse épistémologique de l'anthropologie. L'épistémologie c'est la


science de la science, c'est une partie de la philosophie qui étudie l'histoire, les méthodes des
sciences. On peut dire qu'avant le XVIIIème l'Homme n'existait pas. Michel FOUCAULT va
montrer que cette invention du concept date du XVIIIème siècle, il va le démontrer dans un
ouvrage qui s'intitule Les mots et les choses. Il montre qu'avant le XVIIIème siècle l'Homme
n'était pas un objet de savoir, n'était pas un objet scientifique. Avant le XVIIIème siècle il n'y
avait pas de sciences humaines. Ces sciences se sont constituées "le jour où l'Homme s'est
constitué dans la culture occidentale à la fois comme ce qu'il faut penser et ce qu'il y a à
savoir" - FOUCAULT L'anthropologie est au départ une étude de l'Homme des sociétés
exotiques, les Hommes vont tenter de les approcher sans projeter sur eux leur propres valeurs.
Ils vont considérer que les autres sont moins évolués puis par la suite l'anthropologie va se
constituer à l'inverse de cette première approche (tout homme est égal en concervant
cependant des caractéristiques propres à lui-même). Chaque discipline va voir le jour au
niveau éducatif au XIXème siècle. Ce qui est intéressant c'est que chaque science humaine
s'est faite à l'occasion d'un problème à résoudre, il y a une incidence entre la conjoncture
historique et la création de chacune des disciplines. Par exemple la psychologie s'est
constituée suite aux nouvelles normes imposées aux individus, la sociologie s'est constituée
suite à des révolutions politiques --> on s'interroge sur les équilibres sociaux. Le fait que
l'Homme isolé d'un groupe soit devenu un objet d'étude vient avec de nombreux éléments
c'est avant tout "un évènement dans l'ordre du savoir" qui va bouleverser nos modes de
réflexion, d'approche, c'est un évènement qui débouche sur la constitution de notre
connaissance moderne. Au XIXème siècle vont se définir différentes régions de
connaissances. Ces sciences se constituent en domaines par rapport aux sciences dures (par
exemple la physiologie ainsi que l'anthropologie font partie des sciences de la vie et de
l'environnement). Ces sciences humaines se constituent par rapport aux trois sciences dures
(sciences de la vie et de l'environnement, sciences de la Terre et de l'Univers, sciences de la
matière). La psychologie va trouver son existence dans le prolongement de la biologie c'est-à-
dire que la neurophysiologie et la pensée sont reliées dans un même domaine par exemple.
C'est dans le prolongement de la biologie que va être fondée la psychologie. La sociologie est
le prolongement de l'économie. Les différents domaines ne sont pas cloisonnés sur eux même
et l'anthropologie se trouve à cheval sur tous ces domaines. Le propre de l'anthropologie c'est
qu'elle est plurielle, pluridisciplinaire. L'anthropologie est une discipline qui se concoit
comme une démarche intégrative, qui montre les différentes dimensions de l'être humain en
société, l'une des vocations majeures de cette approche c'est de décloisoner les différents
domaines de savoir et les relier afin de permettre une approche globalisante de l'Homme.

II. Domaines de l'anthropologie


L'anthropologie sociale et culturelle n'est qu'une seule branche de la discipline qui est très
vaste. L'anthropologie concerne tout ce qui constitue une société : système de parenté,
techniques, modes de production économique, système de représentation, sa langue, ses
croyances religieuse, son organisation politique... Il y 5 domaines qui entretiennent une
relation étroite : anthropologie sociale et culturelle ou ethnologie, anthropologie biologique ou
anthropologie physique, anthropologie préhistorique, anthropologie linguistique (étude de la
langue qui permet de comprendre comment les hommes pensent et construisent leurs
rapports), anthropologie psychologique (domaine qui va étudier les fonctionnement du
psychisme humain au travers du prisme culturel). Tout ces domaines ont en commun l'étude
de l'Homme en société.

III. Les 3 termes


Le terme d'ethnologie a au départ été utilisé au sens d'étude des société "primaires". Avec le
terme d'ethnologie il y a une vision plus spécifique sur une société en particulier. Il y a ceux
qui vont étudier un peuple et ceux qui vont être plus centrés sur l'étude des Hommes en
général. On peut dire que les termes ethnologie et anthropologie sont maintenant pratiquement
synonyme, c'est la même discipline.
+ VOIR FICHE REVISION
Le terme d'ethnographie renvoie à l'acte d'écrire et plus précisément à la description des
cultures par l'écrit. Cela réfère à une méthode de travail pour faire de l'ethnologie, cela va être
la synthèse de ces connexions de données. On a la collecte de données qui est le travail
d'ethnographie et avec l'ethnologie qui est une synthèse qui va etre l'élaboration d'une analyse.
Claude LEVI-STRAUSS va synthétiser ces trois termes en disant que "ethnographie,
ethnologie et anthropologie ne constituent pas trois disciplines différentes ou trois conceptions
différentes des mêmes études, ce sont en fait trois étapes ou trois moments d'une même
recherche et la préférence pour tel ou tel de ces termes exprime seulement une attention
prédominante tournée vers un type de recherche qui ne saurait jamais être exclusif des deux
autres". Cela veut dire que ces trois concepts, que ces trois termes, sont indissociables.
Ethnographie --> anthropologie --> ethnologie

IV. Le projet de l'anthropologie :


penser l'autre et le même.
Au départ l'anthropologie avait
majoritairement comme objet
d'étude les sociétés
exotiques mais désormais c'est un
domaine beaucoup plus large.
Un anthropologue qui a travailler
longtemps en Afrique sur les
sociétés tribales peut
connecter les sociétes
occidentales en les analysant
comme des tribus, il n'y a donc
pas
une différence fondamentale entre
deux cultures, deux peuples.
Un des élément essentiel à retenir
est le projet suivant (même si il y
a eu des
transformations quand à
l'approche théorique) : la
discipline au fil de ces
changements
a toujours eu pour projet de
penser le rapport de l'unité et de
la diversité de l'humanité,
de penser l'autre et le même
(projet). On va s'intéresser à
l'articulation entre le local et le
global.
L'étude de l'Homme se fait à
partir de l'ethnologie. A la base
dans l'ethnologie on
travaille sur du qualicatif et non
sur le quantitatif (on ne travaille
pas sur des statistiques).
A partir d'une analyse d'une petite
unité sociale on essaie d'apporter
une reflexion plus
générale sur la société.
Les différents courants de
l'anthropologie : l'évolutionnisme,
le fonctionnalisme, le
culturalisme, l'anthropologie
dynamiques...
Penser l'autre et le même
implique que l'anthropologie ne
doit pas avoir d'a prioris, il ne
doit pas y avoir de jugement de
valeur sur les sociétés autre que la
notre.
L'anthropologie se situe donc à
l'opposé de l'ethnocentrisme.
Ethnocentrisme : projeter sur les
autres ses propres normes et
valeurs, cela consiste a
rejeter les normes et les valeurs
d'une société ou d'un groupe
culturel en tant qu'il sont
différentes des siennes propre.
L'attitude ethnocentrique peut être
retrouvée dans la
majorité des sociétés (par
exemple les grecs, les chrétiens
au XVIème siècle, pendant la
découverte de l'Amérique --> les
espagnols se sont posés la
quesion de savoir si les
Indiens étaient des êtres humains
ou non car ils étaient très
différents des hommes
occidentaux, de par leur
différence ils étaient considérés
"sans âme"). Tous ces
exemples témoignent d'une
difficulté de prendre du recul sur
sa propre société afin de
comprendre les moeurs de ceux
qui sont différents.
Pour aborder les autres sociétés il
faut décentrer son regard.
L'objectif en anthropologie
est d'essayer de comprendre.
L'archéologue qui s'interroge sur
une société différente de
la sienne va comprendre le
pourquoi des croyances de la
société.
L'éthnologie s'édifie au début du
XXème siècle contre toute forme
d'ethnocentrisme
dans la compréhension des
sociétés autres et en même temps
va s'interroger sur les
attitudes ethnocentriques des
sociétés. L'ethnocentrisme c'est ce
qui fait que les
IV. Le projet de l'anthropologie : penser l'autre et le même.

Au départ l'anthropologie avait majoritairement comme objet d'étude les sociétés


exotiques mais désormais c'est un domaine beaucoup plus large. Un anthropologue qui a
travailler longtemps en Afrique sur les sociétés tribales peut connecter les sociétes
occidentales en les analysant comme des tribus, il n'y a donc pas une différence fondamentale
entre deux cultures, deux peuples. Un des élément essentiel à retenir est le projet suivant
(même si il y a eu des transformations quand à l'approche théorique) : la discipline au fil de
ces changements a toujours eu pour projet de penser le rapport de l'unité et de la diversité de
l'humanité, de penser l'autre et le même (projet). On va s'intéresser à l'articulation entre le
local et le global. L'étude de l'Homme se fait à partir de l'ethnologie. A la base dans
l'ethnologie on travaille sur du qualicatif et non sur le quantitatif (on ne travaille pas sur des
statistiques). A partir d'une analyse d'une petite unité sociale on essaie d'apporter une
reflexion plus générale sur la société. Les différents courants de l'anthropologie :
l'évolutionnisme, le fonctionnalisme, le culturalisme, l'anthropologie dynamiques... Penser
l'autre et le même implique que l'anthropologie ne doit pas avoir d'a prioris, il ne doit pas y
avoir de jugement de valeur sur les sociétés autre que la notre. L'anthropologie se situe donc à
l'opposé de l'ethnocentrisme. Ethnocentrisme : projeter sur les autres ses propres normes et
valeurs, cela consiste a rejeter les normes et les valeurs d'une société ou d'un groupe culturel
en tant qu'il sont différentes des siennes propre. L'attitude ethnocentrique peut être retrouvée
dans la majorité des sociétés (par exemple les grecs, les chrétiens au XVIème siècle, pendant
la découverte de l'Amérique --> les espagnols se sont posés la quesion de savoir si les Indiens
étaient des êtres humains ou non car ils étaient très différents des hommes occidentaux, de par
leur différence ils étaient considérés "sans âme"). Tous ces exemples témoignent d'une
difficulté de prendre du recul sur sa propre société afin de comprendre les moeurs de ceux qui
sont différents. Pour aborder les autres sociétés il faut décentrer son regard. L'objectif en
anthropologie est d'essayer de comprendre. L'archéologue qui s'interroge sur une société
différente de la sienne va comprendre le pourquoi des croyances de la société. L'éthnologie
s'édifie au début du XXème siècle contre toute forme d'ethnocentrisme dans la compréhension
des sociétés autres et en même temps va s'interroger sur les attitudes ethnocentriques des
sociétés. L'ethnocentrisme c'est ce qui fait que les sociétés se distinguent des autres. Penser
l'autre cela implique de ne pas porter de jugement, de se décentrer et cela implique qu'il y a un
avant et un après dans la discipline. La constitution de la discipline va être influencée par le
regard de l'autre sur la société, il y a l'expérience de l'altérité (qui est un questionnement porté
sur l'autre qui est percu comme différent de nous).

21.09.2015

Le terme d'altérité est un terme qui vient du latin qui veut dire "différence" puis au
XVIIème siècle cela va signifier "changement" qui est plutôt négatif. Altérité est aujourd'hui
un terme qui est l'inverse "d'identité". La naissance de l'anthropologie va provenir de
transformations dans l'apréhention de l'autre et c'est cette transformation qui va pouvoir créer
les conditions d'existence de cette discipline. Ce qu'il est important de retenir c'est que
l'altérité n'est pas une naissance (tout comme l'identité) c'est-à-dire une qualité intrinsèque (=
qui est inhérent à quelqu'un, à quelque chôse, qui lui appartient en propre) aux populations
étudiées, c'est une évolution relative qui va changer, elle va varier en fonction des regards
portés. Par exemple le sauvage, l'indien du XVIIème siècle, au XVIIIème siècle le paysan...
Ces catégories désignent l'autres. Ces catégories sont dépendantes d'une époque, d'une
certaine classe sociale... En réalité ce sont des catégories de désignation qui nous informe sur
la variabilité de la perception de l'autre. Ces catégories vont souvent apparaître en relation
avec une structure dominante, ce n'est pas quelque chose d'immuable. L'identité peut varier
également selon nos conditions, le temps... Nos appartenances sont variables. Le terme
d'ethnie est important car il est présent dans "ethnologie", ce terme est une classification et est
un héritage de la colonisation. L'anthropologie nait à la fin du XIXème siècle. D'après les
textes on va la située dans la Grèce Antique avec HERODOTE, à la découverte du Nouveau
Monde, c'est également à cette époque que se développe l'ethnographie, au XVIIIème siècle
avec ROUSSEAU puis au XIXème siècle avec MORGAN : c'est avec cet auteur qu'on situe la
naissance de la discipline anthropologique. Il n'est pas anodins que les grands foyers des
classiques étaient soit des pays colonisés (tel que l'Amérique du Nord) soit des pays qui
avaient des colonies (France, Angleterre...). La réflexion sur l'autre pouvait avoir un interêt
politique.

I. LE SAVOIR PRE-ANTHROPOLOGIQUE

a. L'Antiquité HERODOTE (484-420 av JC) qui était un historien de la Grèce


ancienne, son oeuvre est parvenue en prose, il a écrit neuf livres d'histoire dont le thème
central est la rencontre entre des civilisations grecques et perses. Il porte un grand interêt aux
autres peuples dans le monde mais considéré ceux qui ne parlaient pas le grec comme des
barbares. Ses recherches se trouvent dans un ouvrage : Enquête sur l'Asie mineure avec un
reportage à la fois ethnographique et historique. Il y a une interrogation guidée par la
politique. Dans cette Enquête, Hérodote va préciser ses sources et donc la nature du
témoignage est toujours documenté, l'observation directe du voyageur est incorporée au récit,
il y a un questionnement porté sur l'autre. ARISTOTE (384-322 av JC) va également porté un
regard sur l'autre.

b. Le Moyen-Age & la Renaissance (XVème-XVIème siècle), les premiers


ethnographes Dans le monde médiéval le savoir sur les autres va se faire sous l'emprise du
catholiscime et l'Occident va mettre une limite : les humains sont ceux qui sont chrétiens. On
peut dire qu'ici le savoir de l'autre va se faire sous forme d'interprétation. Il va y avoir un
bouleversement dans l'histoire des idées. L'exploration de l'intérieur du corps va également se
faire à cette époque là. La découverte de l'Amérique va provoquer un choc énorme qui va se
répercuter dans tous les domaines : c'est un Nouveau Monde. Certains vont situer la genèse de
la réflexion anthropologique à cette époque. Les amerindiens et l'esclavage des Africains pose
problème à l'époque : les gens se demandent si ils sont humains. La question de l'époque est la
suivante : est-ce que les Indiens sont dans l'humanité ? Il va y avoir un temps ou Christophe
COLOMB est persuadé d'avoir découvert quelque chose qui se rapproche du Paradis (corps
nus...). Les espagnols vont rapporter des épidémies qui vont détruire une grande partie de la
population amérindienne. Il va y avoir une nécessité d'apporter un nouveau savoir sur ce qu'ils
découvrent. Beaucoup d'écrits vont fleurir et on va retrouver toujours les mêmes questions :
où doit-on placer ces humains dans l'humanité ? Quel rapport ces amérindiens entretiennent-
ils avec la nature ? Quelles sont leurs croyances ? Ont-ils une âme ? Les débats vont être
d'ordre théologique et ne seront résolus que deux siècles plus tard. Dès ce XVIème siècle
commence à s'esquisser deux idéologies concurrentes : d'une part le refus/le rejet de l'étranger
dont le corollaire va être la bonne conscience que l'on a de soi et de sa société et d'autre part la
fascination de l'étranger dont le corollaire est l'inverse : la mauvaise conscience que l'on a de
soi et de sa société. On observe d'autres bouleversements dans le domaine de la connaissance
avec les débuts de l'anatomie et de la phisiologie, avec la révolution copernitienne (Copernig
va démontrer que la Terre n'est pas mobile ce qui va remettre en cause une idée
anthropocentrée). Ce qui va remettre en cause l'idée que l'Europe serait le centre du monde et
le coeur de l'humanité. Ni le monde, ni l'Europe, ni le corps n'est le centre du monde. Tzvetan
TODORV à écrit un ouvrage : La conquête spirituelle de l'Amérique, la question de l'autre et
va s'interroger sur ce qu'il se passe entre les espagnols et les amérindiens. Il déclarera que
"depuis cette date même si l'univers devient infini le monde est petit comme le déclare
péramptoirement Colomb lui-même,(...) les hommes ont découvert la totalité dont ils font
partie tandis que jusqu'alors ils formaient une partie dans un tout." La question de l'autre va se
transformer. Au XVIème siècle on voit apparaître les premiers récits ethnographiques avec
par exemple Chistophe COLOMB qui va décrire dans ces récits ce qu'il voit. Bartholomé de
LAS CASAS (1474-1566) a écrit un ouvrage Très brève relation de la destruction des Indes
qui dénonce avec virulence et violence les méfaits de la colonisation des Indes, il figure
parmis les premiers ethnographes. A l'époque ce qui prime c'est la description ethnographique
: le voir emporte sur le savoir. L'appréhention de l'autre avait deux manières opératoires : -
le lointain qui est lié à un état de cartographie toujours mouvante à la vue et la curiosité : on
va observer en découvrant de nouvelle terre. - Le merveilleux soit monstrueux soit
paradisiaque. --> l'autre va être exotique, en dehors de la société, il va provenir forcément d'un
ailleurs inconnu, il n'est pas apréhender comme différent puisque la question est de savoir si il
est humain, on ne peut pas le comparer à soi. Ce n'est pas tant la comparaison qui va importer
mais la description d'ou la situation des premiers ethnographes à cette époque, c'est un savoir
théologique (= en fonction de la bible) qui est posé. L'autre va être porteur de qualités
ambivalentes (il va être défini avec tout et n'importe quoi : cruel, doux, beau, laid...), il y a
une occiliation perpétuelle. Par exemple Christophe COLOMB va les décrire comme des êtres
"crintifs" puis des "bêtes brutes". Ce qui est interressant dans ces découvertes c'est la
description de la nature, les humains ont l'air de faire parti de la nature, ce sont des "êtres
innocents" et en même temps des "êtres monstrueux". Le cannibalisme avait beaucoup heurté
les esprits. A l'époque la conception de l'autre est baignée dans les cadres théologiques avec
les textes bibliques qui influencent les esprits, il y a des conceptions de l'autre préconstruites
soumises au système d'interprétation emprunté à la tradition biblique. COLOMB est
convaincu qu'il s'approche du paradis pendant son périple. LAS CASAS va déceler de la
barbarie dans sa propre société ainsi que de l'étrangeté.

En Amérique du Nord il y aura un génocide tandis qu'en Amérique du Sud il y aura un


ethnocide (= imposer sa propre culture et faire table rase de celle de l'autre). Le bon sauvage
est près de la nature et le mauvais sauvage est celui qui n'évolue pas. Le refus de l'étranger et
la fascination de l'étranger vont avoir en commun que l'autre n'est jamais considéré comme
nous même et entretiennent un rapport symétrique. L'altérité est mise à plat avec des
descriptions de leur dieu, de leur langue, de leur culture... Le savoir va venir quand le concept
d'Homme va exister et c'est donc le voir, l'oeil qui est privilégié. Par la suite on va privilégier
le savoir en assimilant l'autre à soi, on va l'identifier comme différent en terme d'évolution,
l'autre va être considéré comme moins évolué. Il s'agira d'expliquer et mesurer la différence.
En conclusion il y a une importance du voir qui privilégie la description puis par la suite il va
être question de connaître. A l'époque il faut évangéliser les indiens, il faut donc leur faire
comprendre ce qu'est la religion chrétienne et mieux les connaître pour "bien les évangéliser".
c. XVIIIème siècle, l'invention du concept d'Homme Au XVIIIème siècle le dieu architecte
créateur du monde et des Hommes entre en concurence avec le sujet autonome. L'approche de
l'altérité va être incluse dans la production d'un savoir sur l'homme : est-il vraiment créer par
Dieu ? L'Homme va être concu comme une partie de la nature, un objet social, agent de
l'histoire. C'est le siècle des lumières et ce mouvement va donner naissance au projet
scientifique de l'anthropologie et pour que ce projet puisse exister il va y avoir la question de
l'humanité on parle alors de sauvage qui vont être situés dans une histoire universelle et c'est
là que le projet de science de l'Homme va se fonder. Ce siècle va subir une série de ruptures et
cela va favoriser l'apparition d'une pensée philosophique décentrée par rapport à notre propre
société qui va donner naissance à la pensée anthropologique. Parmis ces décentrements : -
projet antithéologique - abandon de la prédétermination liée à la création divine - mise en
situation historique des cultures et de la relativité des cultures
___________________________________________________________________________
28.09.2015

Le projet antithéologique est l'autonomisation de l'Homme par rapport à Dieu (le dieu
architecte) et par rapport au déterminisme théologique (bible) : l'Homme serait un sujet
autonome. Cette autonomisation va aussi s'appliquer à la nature : elle n'aurait pas était crée de
toute pièce par rapport à Dieu. L'abandon de la prédétermination liée à la création divine c'est-
à-dire que l'humanité connait une histoire évolutive, elle s'est transformée. L'humanité s'est
transformée dans le fil du temps. Le dogme chrétien de l'origine avec un temps cyclique va
être remplacé par l'idée d'un temps linéaire et progressif avec l'idée d'une évolution. On
reconnait la perspective du changement avec l'histoire de l'humanité soumise à une évolution
cependant on est au XVIIIème siècle et l'ordre social est percu comme un ordre immuable (roi
est lié avec dieu) jusqu'à la révolution. Il y a une mise en situation historique des cultures et la
relativité des cultures c'est-à-dire il va y avoir l'idée de relativité et de diversité. L'idée de
relativité est mise en perspective avec l'évolution des cultures. On va situer l'antiquité
classique dans le temps et en dehors du monde occidental. La redécouverte de l'autre dans le
temps va croiser celle d'un autre contemporain qui nous est coprésent d'un autre temps c'est-à-
dire qu'il n'aurait pas évoluer à la même vitesse que la culture occidental. Il y a un projet en
trois points pour l'anthropologie : - scientifique : construction d'un certain nombre de
concepts (par exemple le concept d'Homme qui est appréhendé comme sujet et objet de
savoir). - constitution d'un savoir de réflexion : il y a un nouveau mode d'accés à l'Homme
qui va être observé dans son existence concrète, dans sa propre existence. - la constitution de
ce nouveau savoir va être liée à une problématique majeure : la différence et la confrontation
avec l'ailleurs. LAFITEAU va alors publier un ouvrage en 1724 : Les Moeurs des sauvages
Américains comparés aux Moeurs des Premiers Temps : avec cet ouvrage il a pour but de
fonder une science des moeurs et des coutumes, cet ouvrage est le premier à systématiser les
comparaison entre les sauvages et les anciens qui auraient précédés les Hommes. Il y a
l'apparation d'un couple : voyageur (voyage et ramène des observations) et philosophe
(analyse résultats obtenus) avec par exemple COOK (1728-1779), BOUGAINVILLE (1729-
1811)... Les voyageurs vont ramener des données cartographiques, vont décrire les
institutions, les habitants, les habitudes de vie... A l'époque des académies financent ces
voyages et fin XVIIIème siècle il y a une association entre le voyageur et le le philosophe.
Cela va conduire à la création de la société des observateurs de l'homme (1799) avec des
scientifiques, des médecins, des naturalistes, des voyageurs... c'est l'une des premières
sociétés savantes à caractère ethnologique : elle va publier de nombreux mémoires dont
Considération sur les diverses méthodes à suivre dans l'observation des Peuples Sauvages
(1800 - De Gérando) : cet ouvrage est un guide méthodologique, d'enquête qui préconise des

méthodes à suivre, ce guide va


défendre l'idée qu'il faut établir
une science nouvelle
c'est-à-dire une science de
l'Homme avec une méthodologie.
(Au XVIème siècle on ne parle
pas de sauvage mais de naturel, ce
terme va apparaître
au XVIIIème siècle)
Qu'en est-il de la question de
l'altérité dans la perspective du
sauvage ?
Cette perspective de voir l'autre
comme "bon" va rejoindre le
mythe du bon sauvage (cf
ROUSSEAU --> selon lui
l'Homme est naturellement bon et
c'est la société occidentale
qui va corrompre le bon sauvage).
Le bon sauvage pousse à la
sagesse, on va s'en
servir pour faire parler les
philosophes à travers lui, il va
permettre de dénoncer
l'injustice ou l'absurdité de
certains actes (propriété privée,
domination de l'Eglise...). On
peut dire que le philosophe à
l'époque se déguise en bon
sauvage pour critiquer la
société de son temps (cf
MONTESQUIEU dans les Lettres
Persanes). Pour autant le
mauvais sauvge n'a pas
complètement disparu : il y a
toujours une approche négative
de l'autre. Les idées du bon et
mauvais sauvage partent de la
même chose : juger
l'autre et se juger soi-même sur la
base de ses propres critères, il y a
une fascination
pour l'étranger et cette vision a
pour corollaire une vision critique
de sa société. Le
sauvage fait parti de l'humanité
car il partage une origine
commune.
Au XVIIIème siècle
l'évolutionnisme à une base
philosophique. L'idée d'une
origine
commune est mise en place : celle
de l'humanité. Il y a une idée de
partir du simple au
complexe : du moins évolué au
plus évolué.
Pourquoi le sauvage n'a-t-il pas
progresser au même rythme que
nous ?
Les Hommes vont répondre à
cette question par l'observation de
l'autre de façon
empirique : on part de
l'observation de faits observables
et à partir de ces cas
particuliers il s'agit de dégager
des principes généraux.
DEMEUNIER, Esprit des usages
et des coutumes des différents
Peuples ou
Observations tirées des voyageurs
et historiens : avec cet ouvrage on
a une
comparaison systématique des
coutumes, on est ici face à un
projet de connaissance
positive de l'Homme, ce dernier
est considéré comme un objet de
savoir. On observe le
système naturel (approche
naturaliste).
A la fin du XVIIIème siècle on a
un questionnement d'ordre
anthropologique et la
naissance des sciences de la
nature. A partir de la fin du
XVIème siècle on cherche à
constituer une histoire de la
nature : l'Homme va être aussi
intégré dans cette science
comme un objet naturel à mieux
connaître. Cela va conduire à un
savoir
anthropologique : celui de
l'Homme génétique. Il y a l'effort
d'essayer de comprendre les
transformations : il y aurait un
progrès universel.
Au XIXème siècle il y a un climat
général : toutes les sciences
humaines s'organisent
autour de l'idée d'une
transformation des sociétés. La
distenciation avec la pensée
théologique va être radicale : c'est
un véritable évènement dans le
domaine de la
méthodes à suivre, ce guide va
défendre l'idée qu'il faut établir
une science nouvelle
c'est-à-dire une science de
l'Homme avec une méthodologie.
(Au XVIème siècle on ne parle
pas de sauvage mais de naturel, ce
terme va apparaître
au XVIIIème siècle)
Qu'en est-il de la question de
l'altérité dans la perspective du
sauvage ?
Cette perspective de voir l'autre
comme "bon" va rejoindre le
mythe du bon sauvage (cf
ROUSSEAU --> selon lui
l'Homme est naturellement bon et
c'est la société occidentale
qui va corrompre le bon sauvage).
Le bon sauvage pousse à la
sagesse, on va s'en
servir pour faire parler les
philosophes à travers lui, il va
permettre de dénoncer
l'injustice ou l'absurdité de
certains actes (propriété privée,
domination de l'Eglise...). On
peut dire que le philosophe à
l'époque se déguise en bon
sauvage pour critiquer la
société de son temps (cf
MONTESQUIEU dans les Lettres
Persanes). Pour autant le
mauvais sauvge n'a pas
complètement disparu : il y a
toujours une approche négative
de l'autre. Les idées du bon et
mauvais sauvage partent de la
même chose : juger
l'autre et se juger soi-même sur la
base de ses propres critères, il y a
une fascination
pour l'étranger et cette vision a
pour corollaire une vision critique
de sa société. Le
sauvage fait parti de l'humanité
car il partage une origine
commune.
Au XVIIIème siècle
l'évolutionnisme à une base
philosophique. L'idée d'une
origine
commune est mise en place : celle
de l'humanité. Il y a une idée de
partir du simple au
complexe : du moins évolué au
plus évolué.
Pourquoi le sauvage n'a-t-il pas
progresser au même rythme que
nous ?
Les Hommes vont répondre à
cette question par l'observation de
l'autre de façon
empirique : on part de
l'observation de faits observables
et à partir de ces cas
particuliers il s'agit de dégager
des principes généraux.
DEMEUNIER, Esprit des usages
et des coutumes des différents
Peuples ou
Observations tirées des voyageurs
et historiens : avec cet ouvrage on
a une
comparaison systématique des
coutumes, on est ici face à un
projet de connaissance
positive de l'Homme, ce dernier
est considéré comme un objet de
savoir. On observe le
système naturel (approche
naturaliste).
A la fin du XVIIIème siècle on a
un questionnement d'ordre
anthropologique et la
naissance des sciences de la
nature. A partir de la fin du
XVIème siècle on cherche à
constituer une histoire de la
nature : l'Homme va être aussi
intégré dans cette science
comme un objet naturel à mieux
connaître. Cela va conduire à un
savoir
anthropologique : celui de
l'Homme génétique. Il y a l'effort
d'essayer de comprendre les
transformations : il y aurait un
progrès universel.
Au XIXème siècle il y a un climat
général : toutes les sciences
humaines s'organisent
autour de l'idée d'une
transformation des sociétés. La
distenciation avec la pensée
théologique va être radicale : c'est
un véritable évènement dans le
domaine de la
méthodes à suivre, ce guide va défendre l'idée qu'il faut établir une science nouvelle c'est-à-
dire une science de l'Homme avec une méthodologie. (Au XVIème siècle on ne parle pas de
sauvage mais de naturel, ce terme va apparaître au XVIIIème siècle) Qu'en est-il de la
question de l'altérité dans la perspective du sauvage ? Cette perspective de voir l'autre comme
"bon" va rejoindre le mythe du bon sauvage (cf ROUSSEAU --> selon lui l'Homme est
naturellement bon et c'est la société occidentale qui va corrompre le bon sauvage). Le bon
sauvage pousse à la sagesse, on va s'en servir pour faire parler les philosophes à travers lui, il
va permettre de dénoncer l'injustice ou l'absurdité de certains actes (propriété privée,
domination de l'Eglise...). On peut dire que le philosophe à l'époque se déguise en bon
sauvage pour critiquer la société de son temps (cf MONTESQUIEU dans les Lettres
Persanes). Pour autant le mauvais sauvge n'a pas complètement disparu : il y a toujours une
approche négative de l'autre. Les idées du bon et mauvais sauvage partent de la même chose :
juger l'autre et se juger soi-même sur la base de ses propres critères, il y a une fascination
pour l'étranger et cette vision a pour corollaire une vision critique de sa société. Le sauvage
fait parti de l'humanité car il partage une origine commune. Au XVIIIème siècle
l'évolutionnisme à une base philosophique. L'idée d'une origine commune est mise en place :
celle de l'humanité. Il y a une idée de partir du simple au complexe : du moins évolué au plus
évolué. Pourquoi le sauvage n'a-t-il pas progresser au même rythme que nous ? Les Hommes
vont répondre à cette question par l'observation de l'autre de façon empirique : on part de
l'observation de faits observables et à partir de ces cas particuliers il s'agit de dégager des
principes généraux. DEMEUNIER, Esprit des usages et des coutumes des différents Peuples
ou Observations tirées des voyageurs et historiens : avec cet ouvrage on a une comparaison
systématique des coutumes, on est ici face à un projet de connaissance positive de l'Homme,
ce dernier est considéré comme un objet de savoir. On observe le système naturel (approche
naturaliste). A la fin du XVIIIème siècle on a un questionnement d'ordre anthropologique et la
naissance des sciences de la nature. A partir de la fin du XVIème siècle on cherche à
constituer une histoire de la nature : l'Homme va être aussi intégré dans cette science comme
un objet naturel à mieux connaître. Cela va conduire à un savoir anthropologique : celui de
l'Homme génétique. Il y a l'effort d'essayer de comprendre les transformations : il y aurait un
progrès universel. Au XIXème siècle il y a un climat général : toutes les sciences humaines
s'organisent autour de l'idée d'une transformation des sociétés. La distenciation avec la pensée
théologique va être radicale : c'est un véritable évènement dans le domaine de la

connaissance et va supposer une réorganisation des domaines de la connaissance. La nature


des objet observés va changée. L'Homme n'est pas au coeur de la réflexion, on va aussi
réfléchir aussi sur la production du savoir : on passe donc d'un objet d'étude à une activité
épistémologique.
___________________________________________________________________________
05.10.2015

II. LE XIXème SIECLE ET L'EMERGENCE DE LA DISCIPLINE DE


L'ANTHROPOLOGIE

Dès lors de l'émergence de la discipline : celui qui observe est celui qui analyse.

a. Contexte : le colonialisme ; condition de l'émergence du savoir anthropologique

On a un contexte géopolitique radicalement nouveau. Deux révolutions ont lieu : la


politique en France et la révolution industrielle, elles vont marquées l'histoire des idées. La
révolution industrielle débute en Angleterre : elle rend compte des profondes mutations de la
société, la société ne sera plus jamais ce qu'elle était. Ces deux évènements font découvrir aux
Hommes qu'ils sont les propres agents des transformations du monde, qu'elles soient
économiques ou politiques. Il y a l'idée que la destiné des Hommes n'est pas déterminée, n'est
pas écrite d'avance. L'époque est en plein apogée de la conquête coloniale. Par exemple en
1885 est signé l'acte de Berlin qui instaure le partage de l'Afrique entre les puissances
européennes. A chaque époque il y a un contexte historique qui favorise une réflexion sur
l'autre, dans le XIXème siècle on a un contexte colonial. Ce n'est pas un hasard si
l'anthropologie académique naît à la deuxième moitié du XIXème siècle, période de l'apogée
coloniale. Au XIXème siècle il y a l'idée que les peuples auraient évolués (évolutionnisme).
L'idée c'est de receuillir des informations sur les peuples primitifs pour faciliter la conquête.
Des missions vont être faite grâce a des financements politiques : il y a donc un intêret
politique pour la colonisation. Les présupposés coloniaux ne sont pas humanistes mais
politiques. L'anthropologie s'est articulée avec cette nécessité pratique. L'anthropologie va au
départ se développer dans les pays qui ont des colonies. Les colonisateurs modernes tel que la
Grande Bretagne, la France, l'Allemagne, la Belgique... vont être les premiers foyers de
l'ethnologie (l'Espagne et le Portugal sont des colonisateurs anciens et ne participent donc pas
a cette naissance de l'anthropologie). L'amérique du Nord est au départ une colonie, elle a
donc des minorités et va donc également voir naître l'anthropologie sur son territoire. Ces
pays veulent avoir des informations sur les peuples qu'elles gèrent et vont faire appel à des
ethnologues, de l'argent va donc être donné afin de réaliser des enquêtes anthropologiques
avec cette pénétration coloniale moderne va s'interesser l'intêret pour la collecte et le
classement d'objets, d'ossements, de représentations et vont être placés dans des musées. A cet
intêret ethnographique des préoccupations d'ordre humanitaire vont s'ajoutées. Des sociétés
ethnologiques vont se créer (France : 1838, EU : 1842, Grande Bretagne : 1843). Ces sociétés
vont publier des inventaires de ce qu'il faut recueillir sur le terrain : on est encore dans les
voyageurs et non les ethnologues car la discipline académique n'est pas encore apparue. Il n'y
a pas encore de méthode. Les premiers ethnographes vont faire la description des cultures. La
discipline va réellement voir le jour vers la fin du XIXème siècle : celui qui observe va
devenir celui qui analyse. Deux aspects importants : - Contexte où un courant philosophique
imprègne toute les approches : évolutionnisme (idée selon laquelle les sociétés se
transforment dans le temps de façon linéaire c'est-à-dire qu'elles partiraient d'un point non
évolué au plus évolué). Ceci véhicule que les sociétés passeraient par différents étapes pour
aboutir à une société évoluée. - Il va y avoir un effort pour mettre à jour différent concepts
qui vont trouver leur origine dans le système de rapport établie entre colonisateurs et
colonisés. Les "primitifs sont abordés". Climat intellectuel du XIXème siècle marqué par
deux tendances : - exigence d'une science positive des faits sociaux et culturels (penseurs du
XIXème siècle), il y a un désir d'aborder les faits sociaux comme des faits biologiques avec
Auguste CONTE (1798-1857) et d'autre. - L'appriorisme philosophique : l'humanité évolue
de façon linéaire (évolutionnisme), il y a des a priori quand à l'évolution de l'humanité. Toute
l'humanité serait en marche du plus primitif au plus évolué. Ces courants vont donner
naissance à l'ethnologie. Il y a un nouveau concept qui est celui d'Homme au XVIIIème siècle
qui serait le produit d'une évolution, au XIXème siècle on retrouve ça d'une manière beaucoup
plus approfondie. Les Hommes vont être percus comme les propres acteurs de leur histoire.
La découverte de la paléontologie avec BOUCHER DE PERTHES (1836) va mener l'Homme
à être envisagé au côté d'autre espèces animales et l'ont va découvrir qu'il est l'objet
d'adaptation et d'évolution physiques et culturelles. Avec ces découvertes l'Homme devient un
objet scientifique à part entière, il y a l'exigence d'une science positive sur l'Homme et va
contribuer à la naissance de l'anthropologie. La dénomination de l'autre change au cours de
l'Histoire : barbares (Grèces Antique), naturels (XVIIème), sauvages (XVIIIème), primitifs
(XIXème) qui est considéré comme l'ancêtre de l'évolué. Dans le sillage du concept d'Homme
--> objet de connaissance, acteur de son histoire, producteur de richesse (économie), source
de production symbolique. Au XIXème siècle ce qui relevait de la transcendance ou de la
métaphysique va devenir parti prenant de la nature et de la mécanique sociale (voir cours
socio avec MARX) : on étudie l'homme comme un objet de la nature. La nouvelle société
industrielle tend à l'uniformisation interne propre à ces sociétés (par exemple les Hommes
vont se mettre à parler la même langue avec la disparition de langues propres aux régions) et
la société va se heurter à l'exotisme des colonies dans un projet d'unification. Dans cette quête
scientifique va se poser la question des origines : qui sommes-nous ? Qui est l'autre ? Ces
interrogations vont être renforcées par les découvertes paléontologiques (cf Boucher de
Perthes). On va situer l'homme parmis d'autre espèces animales.

b. Les débuts de l'anthropologie : le courant évolutionniste

- DARWIN (biologiste --> l'anthropologie va s'appuyer sur l'évolutionnisme


biologiste) L'évolutionnisme n'est pas quelque chose d'isolé à l'époque. 1859 : L'origine des
espèces - DARWIN L'évolutionnisme de DARWIN au départ fait parti de la biologie.
DARWIN va déduire que les variations dans les îles du Galapados vont être présente
également dans le temps. Il va faire un pas vers le culturel et social puisqu'il va écrire un
ouvrage en 1871 où il va s'interresser à l'évolution humaine. On va s'appuyer sur ses théories
pour l'anthropologie. - Herbert SPENCER va publier Principes de sociologie pour rendre
compte de la dynamique de la société et va s'appuyer sur la biologie. - Lewis MORGAN -->
théorisation de l'évolutionnisme social en anthropologie. On ne nie plus l'évolution physique
et l'évolution sociale : c'est la base de l'anthropologie. Sauvage : enfance ; civilisation : adulte.
L'évolutionnisme repose sur un parallèle entre le développement de la société et celui de
l'individu. Au XIXème siècle avec la théorie de DARWIN sur l'Evolution des espèces on a
une avancée de l'anthropologie. Dans cette perceptive il y a l'idée que les diversités culturelles
sont des écarts historiques. On n'est pas dans une approche scientifique dans l'évolutionnisme
sociale. Il y a une trajectoire unique et un profond déterminisme. Il y a une homogénisation
des civilisations. L'étude de l'autre qui serait confiné dans l'enfance de l'humanité est liée à la
connaissance de notre origine : étudier l'autre permettrait de nous connaître nous-même. On
situe la vrai naissance de l'anthropologie au début du XXème siècle car tous les auteurs vont
relier les premières approches. Lewis Henry MORGAN (1818-1884) est un Nord-américain
naît dans l'état de New York, c'est avec lui que l'anthropologie va se trouver inventée comme
science. C'est un théoricien mais qui va également faire du travail de terrain. MORGAN
contrairement aux voyageurs-philosophes est le premier ethnologue de terrain et va donc faire
de sa propre expérience le matériel de sa réflexion : il n'y a plus de dissociation de la théorie
et de la pratique. Le travail de terrain dans l'ethnologie est une condition pour être ethnologue.
L'anthropologue va se servir de travaux d'ethnologue. En 1850 il écrit League of the Ho-de-
no-sau-nee or Iroquas : il s'interroge sur la façon dont les iroquois se désignent : c'est le
premier à s'interroger sur la langue. Il se rend célèbre au travers de deux grandes oeuvres
parmis lesquelles il y a Ancient Society (ou Sociétes Archaïques) en 1877 : il va porter une
attention sur le mariage, le gouvernement, la propriété. Il commence à poser les grands
domaines d'études de l'anthopologie. - Ancient Society (ou Sociétes Archaïques) en 1877 :
c'est ici que se condense l'effort de théorisation de MORGAN. Il va faire allusion aux
découvertes de l'homme préhistorique. Il y a une idée de progrés et également une idée
d'évolution exemplaire. Il y a une grande importance apportée à la mesure (stades
d'évolutions, mesures du temps...). Ces stades impliquent que toute les sociétés passent par
ces stades et certaines sont encore dans des stades reculés qui aboutieront au stade de sa
société actuelle. Il y a l'assimilation de l'autre à soi.
___________________________________________________________________________
12.10.2015
Il va dresser un tableau du développement des sociétés humaines. Il va livrer une
grille d'interprétation de ces diversités culturelles. Il y a une grande importance sur la mesure
du temps --> il y a l'idée d'avoir une approche positive : mesurer, quantifier ce que l'on
observe. Il va diviser l'humanité en trois grands stades qui vont du sauvage, au barbare
jusqu'au civilisé. Selon lui les sociétés évoluées passent par ces trois stades et les autres sont
en transition. Ces stades impliquent que la société est une, il y a une seule humanité et l'on
serait tous "identiques" avec seulement une différence d'évolution. DARWIN va essayer de
comprendre l'écart historique qu'il existe entre les cultures : "il faut essayer de savoir
comment les barbares ont atteint la civilisation, pourquoi des tribus sont restée en retrait sur le
chemin du progrès". Il va s'interresser aux singularités culturelles et l'on va considérer les
autres comme des témoins d'un autre temps. Quatre grands domaines : - domaine des
inventions et découvertes : correpond aux techniques, au savoir-faire --> va mesurer
l'évolution en fonction des découvertes - domaine des modes d'organisation sociale : c'est
tout ce qui ressort des relations familliales, de parenté. Il y aura deux types de sociétés avec
celles qui sont structurées sur la propriété, le territoire et celles qui sont structurées à travers la
famille, qui ne connait pas d'état centralisé - domaine de la parenté : question de la parenté
dans les sociétés - domaine de la propriété : question des échanges économique L'évolution
vue par MORGAN est surtout matérialiste et en étroite corrélation avec l'évolution des
techniques. L'organisation des sociétés primitives est structurée par la parenté alors que les
sociétés civilisées seraient basées sur la politique. L'évolutionnisme darwinien, biologique se
différencie de l'isolutionnisme social. En résumé il y a une classification rigide entre les trois
catégories : la période sauvage va du temps préhistorique à la poterie, la période barbare va de
la poterie à la civilisation (invent° écriture) et pour finir la période civilisée va des traces de
documents écrits jusqu'à l'époque actuelle. Il va aussi travailler avec la matière de
l'archéologie historique. Cette théorie des stades est ce qui fonde l'intérêt majeur de l'oeuvre
de MORGAN. MORGAN va s'interresser à la parenté et au système d'appelation et va faire
une distinction entre deux systèmes : le système descriptif et classificatoire. Par exemple chez
les Hawaïens il n'y a pas de mots pour distinguer les oncles, les tantes, les nièces et les
neveux, le même terme va être employé pour désigner le père et l'oncle ; la mère et la tante...
MORGAN va parler de confusion terminologique qui est pour lui la survivance d'un temps où
l'homme épousait sa soeur : c'était une famille consanguine. A partir d'un certain moment il y
aurait eu une interdiction de se marier entre frères et soeur cependant le système reste un peu
ancré puisque parfois deux frères vont épouser deux soeurs --> la fréquence de ce type de
mariage va montrer une survivance consanguine. MORGAN va commencer à receuillir des
terminologies de parenté et va les agencer en systèmes.

Avec MORGAN l'anthropologie devient l'analyse des processus d'évolution, cette


dernière est plutôt matérialiste. L'approche de MORGAN est comparative. Les coutumes ne
sont alors plus des choses bizarres mais des réseaux d'interaction faisant système et ce sont
des éléments scientifiquement observables. MORGAN va distinguer les sociétés en fonction
de la structure de la parenté. MORGAN est un des fondateur de l'anthropologie et pourtant sa
théorie va être rejetée par la suite. Il fonde les domaines classiques du champs de
l'anthropologie sociale et politique. Et des études sur la parenté. Godelier --> le dit aussi sur
le livre “la société archaïque” --> naissance de l'analyse sur la parenté et l'anthropologie
sociale. Levi stauss --> lui dédie “les structures élémentaires de la parenté” (à Morgan).
Son schéma évolutif va poser des problèmes éthiques du point de vue de l'égalité des
cultures car il y a une hiérarchisation des cultures et aussi d'un point de vue scientifique car
toute les cultures se valent. L'évolutionnisme ne tiendra pas la route par la suite. MORGAN a
un soucis de poser un cadre théorique à l'analyse de la diversité sociale et culturelle dans
le monde : il va vouloir organiser selon une certaine cohérence dans le chaos des données et
informations récoltées. Il y a un soucis de penser de façon logique l'histoire de l'humanité.
MORGAN est le premier à comprendre que toute étude passe par le receuil de la
terminologie locale c'est-à-dire l'étude de la langue et va ensuite classer et comparer ces
langues. System of consanguinity and affinity of the human family, 1871 --> ouvrage
fondateur sur la parenté. Edward Burnell TYLOR va utiliser le premier le terme
"anthropology" et donc ethnologie pour désigner la discipline. Contrairement a MORGAN il
va s'interresser à ce qui est culturel --> développement de la culture , à la religion et va
imaginer une autre notion qui est l'animisme (= fait de considérer que les éléments inanimés
qui nous entourent ont une âme et qu'ils sont dotés d'intention). Il reprend le schéma
sauvage, barbare, civilisé “La culture ou la civilisation, prise dans un sens large
ethnographique, est ce dont tout complexe qui inclut le savoir, les croyances, les arts, la
morale et les lois, les coutumes et toutes autres dispositions et habitudes prises par
l'homme en tant que memebre d'une société” “Le folklore, les superstitions et les mythes sont
les plus précieux des conservatoires du passé” il propose une définition de la religion et une
théorie de la religion primitive, la fo DESCOLA : dans certaines sociétés il n'y aurait pas de
séparation nature-culture.

TYLOR a une thèse ethnocentrique qui va amener à un autre courant : le diffusionisme.


Il y a un autre auteur important qui va s'inspirer de TYLOR qui va être un grand théoricien
des religions : FRAZER (1884-1941).
___________________________________________________________________________
___ 19.10.2015

TYLOR : passage de l'anémisme (âme pour éléments inanimés) à l'évolution, à la science. La


lecture de TYLOR va déterminée la vocation de FRAZER. FRAZER (1854 - 1941), il va
écrire un ouvrage : Le Rameau d'or qui va être publié en deux volumes en 1890 puis en 1935
elle va comprendre treize tomes. Il va s'interresser au domaine de la religion, des mythes, des
croyances. C'est un des ouvrages avec la synthèse la plus achevée de l'étude de religions, des
superstitions, des différents mythes et croyances. Il va déterminer des étapes d'évolution et la
société la plus évoluée serait la notre --> il part de la magie (avec les sociétés primitives)
ensuite vers la religion (qui correspondrait à une étape évoluée) puis pour finir la science (qui
correspondrait à l'étape la plus évoluée). La distinction sacré/profane va permettre d'englober
dans le domaine des religions des phénomènes qui n'étaient pas compris dans celle-ci (magie,
bouddhisme). La marge de la pensée va donc suivre des stades et le retour de la religion à la
magie constituerait une sorte de régression : on peut établir un parallèle entre les différents
stades de MORGAN a part qu'ici ce ne sont pas des stades sur des faits matériels mais sur des
faits immatériels. A l'époque la majorité des anthropologues sont agnostiques et sont même
très souvent anti-religieux (selon eux la religion se caractériserait par un défaut de
rationnalité). Pour FRAZER la magie consiste en une domination illusoire de la nature et du
monde, elle n'est pas guidée par un raisonnement et par une rationnalité. L'homme prendrait
peu à peu conscience qu'il se trompe et il va s'intéresser aux lois naturelles, de la nature :
comment la nature fonctionne de manière scientifique ? La magie serait une sorte de
préscience. Selon FRAZER les hommes les plus intelligents prendraient conscience qu'il y
aurait des pouvoirs supérieurs à ceux de l'homme et il va alors rentrer dans la religion : il se
rend compte qu'il ne maitrise pas tout (ex : les incantations n'apportent pas forcément la
pluie). La conception de nature gouvernée par une supériorité va s'avérer insatisfaisante pour
les gens les "plus intelligents" et peu à peu il va y avoir des progrès qui vont montrer que la
nature est liée à des règles d'ordre naturel. L'évolution magie-religion-science est à chaque
fois due à un progrès de l'intelligence. Il y a donc une idée d'évolution en terme intellectuel et
va se faire toujours sur l'idée d'une hiérarchisation implicite. Dans son ouvrage FRAZER voit
le primitif comme identique mais dans un stade antérieur de l'évolution. Il met en évidence
l'évolution en analysant l'enchaînement de ces étapes. Aujourd'hui on peut constater que le
"retard" des sociétés primitives est mesuré par le seul critère des sociétés occidentales et de ce
point de vue le problème est l'éthnocentrisme : on mesure l'autre en fonction de nos propres
critères d'évolution. L'évolutionnisme apparaît comme la justification du colonialisme. Au
début du XXème siècle il y a une rupture avec l'évolutionnisme qui va conduire au
diffusionisme et le fonctionalisme.

Ces deux courants vont être marqué par deux précurseurs : MALINOWSKI & TYLOR

- Le diffusionisme a pour anthropologue TYLOR. La diffusionisme est une branche de


l'évolutionnisme mais c'est quand même une première ouverture. Il va développer la méthode
comparative posée par MORGAN. Il est à l'originie d'un courant moderne aux Etats-Unis :
l'analyse cross -cultural qui consiste à établir par la statistiques des correlation entre
phénomènes culturels. TYLOR va reconnaître l'influence de groupes voisins (outils,
techniques, institutions...) : l'évolution se ferait donc aussi par emprunt (il va assigner à
chaque groupe culturel des traits culturels précis). Même si il y a une démarcation l'idée
d'évolution n'est pas supprimée : l'homme progresse ainsi que les sociétés mais cette évolution
va se faire par contact, par emprunt culturel. On va alors essayer de déterminer les grandes
aires culturelles qui sont définies par la présence de certains traits. Les deux courants sont
donc voisins dans le temps et également en terme théorique : ils veulent reconstituer l'histoire
des sociétés sans écriture. La diffusionisme se démarque cependant de l'évolutionnisme dès la
fin du XIXème. BOAS est diffusioniste mais c'est avant tout un relativiste qui est anti-
évolutionniste et il y a également KROEBER : ils sont connus sous le nom de culturalistes et
vont aborder la culture dans toute sa diversité et sans comparaison. A la moitié du XXème il y
a une critique du diffusionisme : dans ce courant il y a une surestimation de traits de
permanence dans les sociétés et les diffusionistes sous estimes l'innovation et la créativité
humaine.

- Le fonctionnalisme va avoir pour précurseur MALINOWSKI c'est une nouvelle


méthodologie qui va apporter une différence des cultures qui tient à leur différence de
transmission (écrit, oral...), leurs pratiques culturelles etc ... Il va y avoir un rejet total des
théories évolutionnistes au début du XXème siècle et un affranchissement de l'idéologie
coloniale et c'est la raison pour laquelle dans certains manuels d'anthropologie
l'évolutionnisme n'apparaît pratiquement pas. L'évolutionnisme est rejeté car il va à l'encontre
du postulat de départ qui est de ne pas avoir d'a priori sur les autres sociétés. Par le travail de
terrain il faut éviter ces a prioris. L'ethnocentrisme consiste à rejeter les normes et les valeurs
des autres. Claude LEVI-STRAUSS, Race et Histoire (1952) correspond au discours qu'il a
prononcé à l'UNESCO, discours qui va poser les bases de l'UNESCO avec une sorte
d'apologie de la diversité des cultures dans le monde. Dans cet ouvrage il part de l'attitude
ethnocentrique qui est universelle : toutes sociétés à pour attitude de rejeter les normes et les
valeurs des autres sociétés voisines ou lointaine qui sont différentes des siennes. La question
du rapport entre l'ethnologie et l'ethnocentrisme va être abordée dans Race et Histoire et
LEVI-STRAUSS va faire l'apologie de la diversité en constatant qu'il n'y a pas d'évolution
mais une diversité de culture dans le monde. Il va séparer les sociétés en sociétés chaude
(histoire rapide) et froides (histoire lente). Il va formuler une critique à l'égard de
l'évolutionnisme : selon lui l'humanité ne se developpe pas de façon monotone mais à travers
une diversité qui n'a rien à voir avec une différence raciale, cette diversité est parallèle aux
différences raciales. Pour LEVI-STRAUSS il y a une multiplicité des cultures humaines
contrairement aux races génétiques qui elles sont environ 5. Il va toujours employer le terme
de diversité et jamais d'inégalité. Pour approcher cette diversité il dit qu'il faudrait en faire
l'inventaire mais ce n'est pas possible car les structures ne sont pas statiques, elles ne sont pas
celles d'un "catalogue déséché" car ces cultures ne se sont jamais developpée dans l'isolement
car l'échange et la réciprocité sont présents, les sociétés ne sont "jamais seules". On est dans
l'échange, dans la circulation. Très souvent la diversité des cultures est vue de manière
négative, on considère ce qui appartient à la culture ce qui est dans notre propre culture. Il
nous dit que cette attitude (rejeter hors de l'humanité les sauvages) recèle un paradoxe : cette
attitude est justement présente dans toute les sociétés primitives --> en procédant ainsi cela
montre que l'évolutionnisme n'est absolument pas évolué. Ce que LEVI-STRAUSS va mettre
en cause n'est pas l'évolutionnisme scientifique de DARWIN mais l'évolutionnisme social qui
est forcément faux et infondé. Le faux évolutionnisme (c'est-à-dire l'évolutionnisme culturel)
va amener le problème de tendre à nier la diversité des cultures alors qu'il fait croire qu'il
reconnait la diversité. Ce faux évolutionnisme est contestable pour l'anthropologie qui a pour
base la diversité des cultures.

c. Début XXème siècle : l'anthropologie en rupture avec l'évolutionnisme

A la fin du XIXème / début du XXème siècle toutes les théories vont avoir le soucis d'être en
rupture avec les théories évolutionnistes qui va amener en anthropologie à avoir tendance à
rejeter, à écarter la question de l'historicité, la question du changement culturel. La discipline
académique est crée avec le mouvement évolutionniste et en même temps il y a une rupture
radicale avec ce courant.
Avant d'être théoriques les évolutions vont être d'ordre méthodologiques (BOAS &
MALINOWSKI). Cette évolution va consister à avoir une étape décisive et incontournable
avec un cadre méthodologie : c'est l'observation. Cette étape va être à la source de nouveaux
courants théoriques comme la kula qui est un vaste système d'échange qui va être découverte
grâce à un système d'approche, la kula fait parti aujourd'hui des concepts théoriques. BOAS
va aussi se distinguer dans ces travaux par son observation ethnographique et va observer le
potlash qui renvoie à des festivités cérémoniales où l'on va énormément gaspiller et cela va
heurter les gens. MAUSS va élaborer sa théorie sur ces deux phénomènes.
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02.11.2015

III. LE TRAVAIL DE TERRAIN

Au début du XXème siècle le travail de terrain conçu comme un mode de


connaissance accessoire, une illustration de théorie au départ va devenir la source essentielle
de la recherche, il va devenir le point de départ. Le travail de terrain va guider les travaux de
toute une nouvelle génération d'ethnologues : ils vont effectuer des séjours prolongés chez les
populations étudiées, ils vont participer aux activités et apprendre leur langue. Le travail de
terrain va s'appuyer sur des bases méthodologiques.

a. BOAS et MALINOWSKI, fondateurs de l'ethnographie

BOAS

BOAS (1858-1942) est un nord-américain et va être considéré comme le père du


culturalisme : il considère que chaque culture est singulière et ne peut pas être considérée en
comparaison avec les autres. Il s'interesse aux processus de contact. Il est connu pour son
oeuvre d'ethnographe (plus que pour son travail de théoricien) : pour lui tout doit être noté, il
faut envisager tous les détails. Il va appliquer une méthode de recherche à partir de l'induction
: les théories et les lois ne peuvent être établie qu'après avoir récolté des informations
ethnographiques. Il s'oppose à l'évolutionnisme en rejetant la notion de "race" notament en
démontrant l'impossibilité d'établir une culture par des moyennes, il se refuse aux
classifications arbitraires. Avec cet auteur on aboutit à un véritable tournant de la recherche
anthropologique. BOAS va effectuer un séjour entre 1881 et 1883 chez les esquimaux, il va
aussi travailler chez les kwakiutl (indiens d'amérique du nord) et va étudier chez eux le
potlatch (qui va devenir un concept en ethnologie) qui est une cérémonie qui consiste en des
festivités (mariage, investiture d'un chef...) au cours desquelles il y aura d'importants
gaspillages de richesses, de vêtements, de nourritures... et celui qui gagne est celui qui

offre le plus. C'est a partir de ça que Marcel MAOSS établira sa théorie et établiera une
théorie sur l'économie "primitive". Avec BOAS le travail ethnologique ne peut plus se passer
d'enquête sur le terrain, avec lui chaque culture est singulière et doit être approchée en soi
comme une totalité autonome. Chaque culture possède un style particulier qui conduit a
considérer ses emprunts dans leur originalité. Ce qui l'interresse c'est ce qui différencie les
cultures, ce qu'elles ont de particulier. "Chaque culture à un génie propre" - BOAS Des
critiques vont lui être adressée et vise son entipathie pour les généralisation, il empêche les
théorisation. Il y a une absence d'esprit de système, il a un sens critique hypertrophié. Il va y
avoir une rupture avec le XIXème siècle et c'est là que l'anthropologie va s'établir comme une
science autonome.- Malgré son absence de théorisation il est considéré comme le fondateur de
l'ethnologie américaine.

MALINOWSKI

Biographie: austro-hongrois formé en sciences dures à l’université. GB élève de James


Frazer spécialiste de l’histoire des religions et qui les analyse de manière comparative.
Malinowski va vouloir rompre avec cette manière de penser. Australie quand éclate la PGM et
étant austro-hongrois il est ennemi de l’Australie il est donc assigné à résidence aux iles
Trobriand ce qui va l’amener à travailler sur la kola.

=> le terrain est la méthode ultime et une condition méthodologique (et la seule qui permet
d’étudier les phénomènes culturels) impérative pour l’éthnologie. Bronislaw MALINOWSKI
(1884-1942) : il a un esprit de système mais va rejoindre BOAS sur l'idée que chaque culture
doit être prise dans sa singularité. Il va penser que seul un ethnologue pourra donner une
image cohérente de la société suite à des observations. Il va établir une nouvelle méthode qui
va révolutionner l'ethnologie : il va combiner enquête de terrain et réflexion théorique et
ériger l'expérience personnelle de terrain comme une norme, comme une condition nécessaire
à la profession. La recherche ethnologique ne peut pas se faire sans l'expérience de terrain,
pour lui on ne peut pas faire de l'ethnologie sans observations de terrain. Cette nouvelle
ethnologie va être établie dans une méthode que MALINOWSKI va expliquer dans
l'introduction de l'oeuvre : .

Il va présenter dans son introduction le kula qui est un système d'échange qui n'est pas
commercial et qui concerne les coquillages. Ces derniers vont circuler entre les îles. Il va
remarquer qu'il y a des relations d'affaires constantes entre les différentes îles des archipels et
également un système d'échange non commercial avec des parrures de coquillages
considérées comme précieuses.

méthode de terrain qui va rendre des infos exhaustives: conditions:

- il faut que l’ethnologue ait une formation théorique

- aille directement sur le terrain (immersion)

- recueille tout meme ce qui semble non significatif et veut rendre l’ethnologie scientifique
(positiviste): 3 types de recherche: observation, parole des acteurs sociaux, commentaires de
l’athropologue.le 3 démarches sont liées

Comment a-t-il pu avoir accès à toute ces informations ?

Il va expliquer que pour observer cette kula il a eu recours à une méthode et selon lui c'est la
méthode qui apporte une valeur scientifique à une discipline. Il fait allusion aux
"généralisations sans nuances" qui visent les courants évolutionniste et diffusioniste. La
valeur ethnographique d'un travail va dépendre de la transcription des faits observés et des
moyens utilisés par les ethnologues pour obtenir ces informations. Il va avoir un journal de
bord et va organiser ses données pour faire son oeuvre. MALINOWSKI pour illustrer ce long
chemin entre le travail de terrain et l'écriture finale va donner un aperçu imagé. Il va désigner
son immersion par l'observation participante cad que son observation passe par l'observation :
il faut quitter sa résidence, vivre chez les habitants, participer aux tâches de la population
etc... Il va beaucoup de long voyage et va effectuer un sejour de deux ans dans les îles de
nouvelle Guinée. Il va expliquer comment il en est arrivé à ce travail-là. Le terrain implique
de se détacher de l'avis des autres, il faut vivre en total immersion avec les indigènes,
l'ethnologue va vivre dans un bain culturel. Pour le receuil d'information il faut une méthode
pour receuillir et rassembler les informations. Il y a donc trois approches combinées :
théorie, immersion sur le terrain et méthode de receuil ethnographie. Ces trois approches
vont être utilisées simultanément. La méthode peut être décomposée en plusieurs étapes. Pour
MALINOWSKI il s'agit d'organiser ce que l'on observe en système. MALINOWSKI pense
qu'il faut donner un plan clair et cohérent de la sculpture sociale. car les phénomènes
doivent être analyser selon cette structure. "Cet idéal exige qu'on se livre à une étude complète
des faits". Il y a des choses qui peuvent parraître étranges et exotique mais cela ne l'ai
absolument pas pour ceux qui le reçoivent. L'éthnologue doit aller à l'encontre des préjugés de
son temps. Cette compréhension doit exclure l'interêt pour les bizareries exotiques, ce qui
importe c'est ce qui fait sens dans la culture sociale. Il y a une idée de totalité et de système.
MALINOWSKI a un esprit de système, il faut essayer d'étudier le plus de domaines
possibles en ne faisant aucune différence entre ce qui banal et ce qui étonne car l'on a ces
catégories en fonction de nos propres critères. Il s'agit de relever ce qui peut passer inaperçu.

L'observation participante va impliquer un partage des valeurs momentané.

=> observer, interviewer, analyser. travailler sur l’existence et pas seulement les faits
sortant de l’ordinaire. mêmes les données individuelles sont culturelles car la manière de
penser est structurée par la culture. l’ethnologue doit penser que tout est significatif.

Il va étudier l'institution de la kula, il va observer qu'il y a une constante relation d'affaire


entre les îles, il s'attache aux relations entre cette kula et l'autre institution qui est celle du
commerce et plus exactement entre la kula et la totalité de la société. Cette kula va englober
une vingtaine d'îles dont les plus connues sont l'archipel Trobillan. Ce qui s'échange entre ces
îles ce sont des objets dotés d'une certaine valeur avec des colliers de coquillage rouge et des
brassards de coquillages blancs qui circulent dans des sens inverses. Ces colliers et ses
brassards ont un nom : vaygua c.-à-d. des objets sacrés. Ils n'ont aucune utilité et aucune
valeur marchande, en fait pour arriver à comprendre ce qu'ils sont ont pourrait les comparés
aux joyaux de la couronne dans les monarchies européennes ou bien aux trophés sportifs. Ils
ne sont pas monaiables et la valeur est purement symboliques et ne peuvent jamais être utlisé
comme une unité de valeur ou bien de valeur de paiement. Chaque vaygua va avoir
néanmoins une destiné : ils sont possédés, échangés et exhibés. Sa seule fonction c'est de
passer de main en main de chefs et à chaque remise il y a une cérémonie, ses objets sont
échangés entre eux pendants des cérémonies et ne sortent jamais du circuit d'échange. Un
cycle d'échange dure une dizaine d'année et à son terme les échangistes se retrouvent en
possession des mêmes objets qu'ils avaient au départ. Cette kula est un réseau d'échange avec
apparament aucune idée pratique : cet échange représente "une vaste organisation de rapport
inter-tribaux qui a l'intérieur d'un immense périmètre lie un grand nombre d'individus par des
obligations sociales déterminées". La kula représente un syst sociologique d'une complexité et
d'une ampleur sans précédent.
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09.11.2015

L'observation de la kula fait partie d'une théorisation.

Film sur la kula


Le travail de terrain est une importante rupture épistémologique, c'est une véritable
révolution dans le mode de savoir. MALINOWSKI dit que le "travail de terrain transforme le
monde sauvage (...) en un monde de communauté bien ordonné". Il n'y a plus de rapport
d'infériorité et l'autre est désormais conçu comme différent. Le travail de terrain est important
et l'expérience de terrain va être déterminante dans les prémises humanistes de
l'anthropologie. Avec la nouvelle méthode de terrain c'est l'anthropologie moderne qui se
construit : les bases du relativisme culturel sont posées (monde divers et varié).
MALINOWSKI va s'interresser à la culture comme un système, comme une totalité.

"L'étude de la totalité que cela implique" --> il va s'agir de privilégié la totalité de la société
observée. Il privilégié les relations entre institutions politiques, économiques, religieuses...
Auparavent les ethnologues avaient tendance à isoler les institutions du contexte culturel
global en ne faisant pas référence aux autres institutions. Avec l'observat° participante
l'ethnologue est mis en présence avec les relations sociales et est confronté à un ensemble de
relat° complexes.

La cadre théorique de MALINOWSKI n'est pas ce qui est resté de cet auteur. MALINOWSKI
est à l'origine du fonctionnalisme avec ses principes méthodologiques (considérer culture dans
son ensemble). Cette théorie va tendre à analyser les sociétés comme un tout fonctionnel,
comme une totalité au sein de laquelle chaque élément s'explique par sa fonct° dans son
ensemble. MALINOWSKI va élaborer une théorie des besoins : chaque élément de la société
va avoir pour fonction de satisfaire des besoins. Selon lui la culture a tout d'abord pour fonct°
de satisfaire des besoins. L'être humain a des besoins primaires : alimentat°, reproduct°,
sécurité... mais également des besoins dérivés : mariage (besoin primaire --> descendance... +
dérivé --> organiser la vie sociale). Quand il élabore sa théorie MALINOWSKI va s'inspirer
de la biologie (quête de scientificité de la discipline). Cette théorie fonctionnaliste pense que
l'individu éprouve un certain nombre de besoins. MALINOWSKI : "Dans chaque type de
civilisation, chaque coutume, chaque objet matériel, chaque idée, chaque croyance va remplir
une fonction vitale dans cet ensemble organique que serait la culture"

On remarque trois choses :

- l'holisme méthodologique

C'est ce qui renvoie à l'étude de la totalité. La culture est toujours approchée comme un tout
fonctionnel. La culture va être appréhender avec tous ses éléments. Un trait culturel ne peut
pas être étudié isolément car c'est la relation avec les autres éléments constitutifs qui lui donne
sens.

- appréhent° holistique qui sous entend une concept° fonctionnelle de la culture. Il y a une
conception utilitariste de la culture.

- conception organiciste de la culture

Il y a le social comme une sorte d'organisme vivant et c'est à ce titre que


MALINOWSKI parle du social comme un ensemble organique. Le fonctionnalisme tel que
l'établit MALINOWSKI va resté très lié au domaine coloniale : bien connaître les institutions
va permettre de savoir dans quelle mesure on peut les remplacer par d'autres institutions.
MALINOWSKI est le fondateur de la théorie fonctionnaliste et très rapidement sa théorie va
devenir de moins en moins fonctionnaliste et de plus en structuraliste : les sociétés vont être
étudiée du côté de leurs dynamiques structurelles (cf : Radcliffe BROWN).

IV. LES FORMES DE L'ECHANGE

a. Le Potlach et la Kula

Marcel MAUSS est un anthropologue qui n'est jamais aller sur le terrain mais va s'appuyer sur
les terrains de BOAS et MALINOWSKI. MAUSS est le neveu de DURKHEIM (--> toutes
les sociétés connaissent différents phénomènes religieux qui ont une identité de nature ;
opposition sacré/profane). MAUSS part des sociétés archaïques pour comprendre l'un des
principes fondamentaux au fondement du social : la réciprocité (recevoir et donner en retour).
Il se distingue de son oncle à différents égards :

- tout d'abord dans son travail sur Les formes élémentaires de la vie religieuse DURKHEIM
va dire que le social ne doit que s'expliquer par le social, pour lui les phénomènes sociaux ne
doivent être étudier qu'en ayant recours à la sociologie

- en revanche MAUSS ouvre et prone l'interdisciplinarité (approche pluridisciplinaire dans


l'analyse du social). Le Potlatch va être étudié par BOAS chez les Kwakiutl. Le Potlatch est
issu des Chinook (côte Nord-Ouest d'Amérique du Nord) et signifie "action de donner". Un
don qui est dans un contexte cérémonial, ce terme va être utilisé pour les cérémonies
ostentatoires et dispendieuses et qui donnent lieu à des festivités, des déclarations publiques
ainsi qu'à des distribution et destruction des marchandises. Ces cérémonies vont être
observées au cours de la seconde moitié du XIXème siècle parmis des populations de
pêcheurs, chausseurs, ceuilleurs... depuis l'Etat de Washington jusqu'à l'Alaska. Le terme
Polatch est un phénomène ethnographique et avec MAUSS il va devenir un concept qui
renvoie à des échanges avec une forte rivalité (= agonistiques). La cérémonie du Potlach est
pratiquée entre plusieurs tribus d'indiens (Kwakiutl, Tlingut, Salish, Haida...) qui sont
constitué en unités familliales : les numaym. Il y a une particularité à ces regroupements :
l'hiver ces communautés vivent collectivement et l'été elles partent chacunes de leur côté pour
vivre de cueuillettes et de chasses. L'hiver est qualifié de sacré et l'été de profane car il y a
moins de cérémonies collectives. Chaque numaym est en lignée patrilinéaire ou matrilinéaire
qui confère un statut dans la hiérarchie du social. Lors du Potlatch il y a des transmitions
d'insignes, de statuts... Il y a des Potlatchs de diverses intensités (funérailles, successeurs,
changement de nom, accet° d'un individu par un nouveau statut (ex puberté), paix entre
rivaux, mariages...) en fonct° du statut des gens qui vont le faire (pour un chef : grd potlatch
par ex). Il y a des Potlatchs de plein de formes différentes mais se caractérisent pour être des
cérémonies de don. Le numaym (qui organise le Potlatch) pendant la cérémonie va montrer sa
puissance avec des offrandes et celles qui ne sont pas offertes sont brûlées (plus on veut
humilier la famille rivale plus il y a d'excés qui vont être brûlés). Ce gaspillage va surprendre
et ces cérémonies vont suscitées beaucoup d'interprétations et pour les comprendre il faut
revenir au contexte ethnographique dans lequelles elles vont être faites. Initialement le mode
de vie ces sociétés va reposer sur la pêche, sur la chasse et sur la cueuillette. Au moment de
l'observation de ce Potlatch on est dans une situation coloniale qui va transformer ces
activités. La côte Nord-Ouest va être divisée entre trois puissances coloniales : britanniques,
russes et américains qui vont amener des luttes d'influences et les indiens vont jouer de ces
luttes d'influences entre les blancs et vont troquer des fourrures contre des épices, des armes à
feu... Ces échanges vont être fait de façon cérémonielle et ils vont organiser des Potlatchs
avec des chants, des danses, des offrandes etc... Ces échanges vont amener à des échanges
rituels. Ce qui va se passer avec l'acquisit° de fusils des indiens c'est que le gibier va se faire
rare et de grosses compagnies commerciales vont s'implanter avec une influence des produits
importés. Ces biens (fusils) vont être pris comme des biens de prestiges par les populations
autoctones. Lorsque BOAS observe ce Potlatch il observe une accentuat° de cette pression
coloniale. L'économie de marché se dev ainsi qu'une idéologie du progrès chez les blancs. Les
Potlatch va être interdit à la suite de l'influence missionaire. Le contexte coutumier du
Potlatch est radicalement transformé (interdiction en 1884) et se retrouve condamné sous le
pretexte de gaspillage, d'irrationalité économique.
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16.11.2015
BOAS tombera dans le piège de l'ethnocentrisme. Il ne vas pas tenir compte de la situation
coloniale qui a transformer la cérémonie du potlatch

b. MAUSS et la théorie du don

MAUSS s'appuie sur les matériaux de MALINOWSKI et BOAS. Et pour ce qui est de BOAS
il va utiliser indirectement ses interprétations. Il ne va retenir du Potlatch que les cérémonies
où il y a une forte rivalité entre chefs --> il désigne ces Potlatch comme étant des prestations
totales de type algonistique. Il va bâtir sa théorie du don. MAUSS : qu'est-ce qui fait que dans
le Potlatch on rende plus ? Quel est la règle de droit et d'interêt fait que le présent reç est
obligatoirement rendu et quelle force y-t-il dans la chose qu'on donne qui va faire qu'on la
rend ? Il s'interroge sur la réciprocité du don : il va l'observer dans la Kula et dans le Potlatch.
MAUSS va découvrir un ensemble d'obligations sociales. Il va dégager que derrière la
générosité apparente les échanges sont codifiés : ils apparaissent spontanés répondent d'un
ensemble de règles. Il s'interresse d'avantage au contre-don (ce qui est rendu en retour) qu'au
don lui-même. Il y a trois temps : l'obligation de donner, l'obligation de recevoir et l'obligation
de rendre. Ce sont les règles qui codifient cette échange de réciprocité. Il s'interresse à ces
trois moments de l'échange et le moteur de ce phénomène est la réciprocité. L'échange
marchand est un échange donnant-donnant, c'est un échange conscient alors que le don est
quelque chose d'inconscient, il est différé dans le temps par rapport au don initial : cet écart de
temps entretient l'illusion du don (on ne se rend pas compte qu'on va donner en retour).
L'échange se présente aux acteurs comme un acte libre et désinterressé et c'est en ce sens que
le don s'oppose à l'échange marchand. Quel est la règle de droit et d'interêt qui fais que le
présent reçu est obligatoirement rendu ? Il trouve la réponse dans la Kula et aussi dans le
Mana (vient de Mélanésie) et le Hau (emprunté aux mahoris de Nouvelle Zélande, ce terme
est devenu un classique dans l'éthnologie) qui est l'idée selon laquelle les objets auraient un
esprit et le donnataire va se sentir obligé de le redonner et ne va pas le garder : ces choses
doivent être échangés sinon celui qui les garde serait punis si il les gardait. En donnant l'objet
l'homme va donner une part de soi-même.

Mana : sert à MAUSS pour expliquer la magie, pour les mélanésien c'est ce qui habite la
chose et c'est également une action et une force. Pour le définir il va donner un exemple en
disant que le mana serait un dégagement de force et qui pourrait être un dérivé de la notion
d'esprit.

Hau : il habite les choses mais c'est aussi une composante que l'on retrouve chez les êtres
vivants.
Ce ne sont pas les individus mais des collectivités qui échangent et les bien échangés ne sont
pas qu'utilitaires mais aussi des biens symboliques. Derrière l'apparence de liberté et que ces
offrandes sont volontaires en réalité dans le don il n'y a pas de liberté et il y a une obligation
de rendre. Il remarque que aussi bien dans le Potlatch que dans la Kula les communautés vont
impliquer différentes institutions de la société : cérémonies religieuses, commerce... Il va
ériger le concept de la Kula et le Potlatch en archétypes du fait social total. Le fait social total
va consister dans l'intégration de différents aspects de la société, ces phénomènes ont des
dimensions biologiques, économiques, esthétiques, historiques... MAUSS va réintroduire la
pluridisciplinarité. Les phénomènes sociaux totaux s'expriment à la fois et d'un coup pour
toute sorte d'institutions qui sont religieuses, juridiques et morales et celle-ci sont aussi
politiques et familiales en même temps. Pour MAUSS ces phénomènes vont faire appel à des
domaines de plusieurs natures et vont interesser différentes couches de la société : des élites,
des enfants, des chefs... MAUSS bâtit un cadre théorique et va résider dans ce double critère
de la généralité et du concret. Il parle d'un principe euristique qui aide à analyser. Ce syst se
prête à une généralisation. MAUSS ouvre a la comparaison et permet de voir les choses dans
le concret. Il s'interresse aux individus. MAUSS propose d'étudier le social sous un versant
dynanimque c'est-à-dire en tant que système de relation qui existe entre l'ensemble des aspects
de la société, entre l'ensemble des individus : "c'est en considérant le tout ensemble que nous
avons pu percevoir l'essentiel, lemouvement du tout, l'aspect vivant (...) où les hommes (...)
prennent conscience d'eux-même". Avec ce concept les sociétés ne peuvent pas être
considérés comme des sociétés élémentaires mais comme des sociétés complexes.

Film sur la Kula

WEINER va retravailler sur la kula et va affiner les affirmations de MALINOWSKI. Elle va


montrer que la renommé d'un homme Kula repose sur le fait qu'on parle de lui dans les autres
îles, par l'augmentation de la renommé politique de celui-ci. Elle va insister sur le fait que
dans la Kula ily a des objets qui ne sont pas échangés et qui sont gardés pour soi. Quand un
collier ou un brassar est mis en circulation on doit le garder en vie, cependant quand ce
brassar ou ce collier reviens à ce propriétaire il est posséder par celui-ci et sont extraits du
circuit d'é change. Les deux catégories de choses précieuses et d'objets marchands ne sont pas
aussi étanches que l'avait dit MALINOWSKI. Il y a dans la Kula des objets pas comme les
autres. Cette Kula est fondée sur le principe de réciprocité qu'analysera MAUSS.
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23.11.2015
Pour MAUSS Potlatch = prestation totale de type agnonistique.

MAUSS va être passioné par cette forme du Potlatch et va en dégager les aspects
essentiels :

- L'échange : le don et la nécessité de rendre, ce don va traduire la manière dont les


groupes sont imbriqués les uns dans les autres. L'échange consiste en une matérialisation des
relations sociales.

- Caractère usuraire du don (en s'appuyant sur BOAS) c'est-à-dire qu'il faut toujours
rendre plus dans ce type d'échange : c'est le don de rivalité/le don de défi qu'il va analyser en
employant la formule de "lutte de richesse".

- Trois obligations sociales fondamentales (obligation de donner, obligation de


recevoir et obligation de rendre en retour) : selon lui c'est par la distribution des biens qu'on
va acquérir de la reconnaissance sociale. Le refus de donner, rendre ou accepter un don
reviendrait à rompre les rapports sociaux à l'image d'une déclaration de guerre car on est dans
une lutte de richesse. Marcel MAUSS à une théorie d'un don agnostique, d'un don de défi, de
rivalité c'est donc sous un angle agnonistique que vont être analysés ces trois temps. Donner
c'est affirmer sa supériorité, recevoir en rendant moins ou sans rendre c'est se placer en
situation d'infériorité donc le don va toujours expliquer la supériorité du donnateur sur le
donnataire et ce don serait alors une sorte de cadeau empoisonné car il produit de
l'endettement, de l'indépendance. Le don va également correspondre à un mécanisme de
nivelement de la richesse où il y a une redistribution grâve aux cérémonies. Explicitement il
n'y a pas d'obligation de rendre : c'est une obligation inconsciente, une règle implicite. "Toute
cette économie de l'échange-don est loin de rentrer dans les cadres de l'économie soit disant
naturelle de l'utilitarisme." - MAUSS

Ce qu'il faut retenir sur le don

Obligation inconsciente, le don n'est pas un don entre individus mais entre des
collectivités. Ce qui s'échange ne sont pas forcément des biens mais aussi des célébrations,
des fêtes, des rituels, des femmes... Ce sont des sytèmes de prestations totaux. Le don que va
privilégier MAUSS est le don où domine le principe de réalité (prestations totales de type
agonistique ou Potlatch). Quand on offre aux hommes dans le Potlatch on offre également aux
dieux ("Les dieux sont là pour rendre une grande chose à la place d'une petite").

Conclusion et les suites après l'ouvrage et les analyses de MAUSS


MAUSS va s'intéresser à l'intervention des pouvoirs publiques dans la gestion des affaires
économiques et socials. Selon lui la société devient trop complexe avec l'industrialisation
pour faire appliquer certains principes de solidarité. Pour MAUSS l'homme n'est pas guidé par
l'interêt dans les échanges, dans toute société la notion de valeur est centrale. MAUSS
remarque que dans toute société il y a deux attitudes possibles : s'allier ou se défier (se
rencontrer ou ne pas se rencontrer). Il y a une instabilité foncière dans les sociétés entre la fête
et la guerre. Le don agnonistique est un moyen de s'allier dans la rivalité. Il faut stabiliser les
relations. La question du don est au fondement de toute vie sociale : sans le don il n'y aurait
pas de vie sociale. Il va y avoir des critiques sur cet essai sur le don. Pour les auteurs MAUSS
ne pousse pas assez son analyse sur la question de la dette. Ce qui ne peuvent pas rendre n'ont
pas les moyens et il va y avoir des sanctions (ex : chez les Kwakiutl par exemple la punition
de ne pas rendre serait l'esclavage). La question qui est éludée en amont est la question du
politique : envisager la dimension de dépendance, d'endêtement serait intégrer la politique.
Malgré ça les réflexions de MAUSS sont toujours d'actualité. LEVI-STRAUSS va écrire
l'introduction à l'ouvrage postume de MAUSS. Dans cet introduction il part de MAUSS et
montre que le questionnement du Hau ne tient pas et s'interoge où se situe la question du don,
pour lui il n'y a pas trois obligations mais une seule : la question de l'échange. Pour lui ce qui
constitue le fondement de tout ordre social est l'échange. LEVI-STRAUSS part de MAUSS
pour poser l'échange comme fondement de la société. Le mauss est le mouvement anti-
utilitariste dans les sciences sociales qui va être fonder en 1980. GODBOUT est un des
fondateurs de ce fondement, il va s'interresser au phénomène du don dans nos sociétés
contemporaines et va analyser la question de la réciprocité et du lien social et selon lui nos
sociétés peuvent s'analyser sous l'angle du lien social et non sous l'angle de l'individualisme.

V. L'INTRODUCTION A LA QUESTION DE LA PARENTE

a. Claude LEVI-STRAUSS

1908-2009, il se sépare radicalement de l'évolutionnisme de MORGAN mais aussi du


fonctionnalisme de MALINOWSKI. Il va donner à l'éthnologie une nouvelle méthodologie
qui est le structuralisme : il va s'appuyer sur les théorie moderne de la linguistique et des
mathématique. Il a une nouvelle approche méthodologique du social : il considère que le
social doit être aborder comme un système de signes et doit être aborder comme un langage
de l'inconscient. On considère qu'il y a une communication de messages : l'échange des
femmes. Dans son texte il va montrer que le modèle de la famille n'est pas quelque chose
d'universel et il y a tout un tas de forme différente de famille. La famille, avant d'êtrequelque
chose de naturel, est avant tout une construction sociale et culturelle. Cette construction dérive
d'un interdit qui est l'interdit de l'inceste.

La parenté c'est un réseau de relation qui forme système, c'est un grand domaine de
l'anthropologie, cette parenté entretient des relations :

- d'alliances entre les familles

- de filliation (père-fils, grand-mère-petite fille etc)

- de consanguinité.

Ces syst de parenté obéissent à des règles de conduites qui diffèrent selon les sociétés.
Ce que montre LEVI-STRAUSS c'est qu'il n'y a pas de modèle unique de la famille ce qui
montre une grande diversité. Il y a une chose universelle c'est l'interdit de l'inceste qui va
amener à l'échange des femmes. Cet interdit va implique l'exogamie c'est-à-dire se marier en
dehors de... : le mariage va se faire avec un membre autre qu'un membre de sa propre famille.
Le passage de la nature à la culture se fait par l'interdit de l'inceste. C'est une règle
inconsciente de l'esprit, les sujets n'en ont pas forcément conscience. C'est une structure
fondamentale qui amène les syst de parenté. L'argument biologique pour lui n'est pas fondé
aussi bien pour expliquer l'interdit de l'inceste ou pour expliquer la famille car certains
peuples vont autoriser les mariages entre cousins croisés (mariage avec les enfants de la soeur
du père). Cet inceste est à géomérie variable. Cet interdit de l'inceste touche plus ou moins un
grand nombre de parents. On ne peut pas tout simplement parler de sagesse biologique car
nombre de sociétés ignorent ce qu'est la biologie. Il va donc répondre à une question :
pourquoi l'université de l'inceste ? En s'attaquant aux aspects positifs de cette prohibition. Cet
interdit va amener l'union avec des hommes et des femmes plus lointains : le mariage
n'engage donc pas des individus à la base mais des collectifs d'individus. Les femmes
deviennent objets de transaction au travers d'alliances matrimoniales et objects de
communication avec des règles. Ce principe de l'échange est la phase positive de l'interdit
premier. La prohibition de l'inceste ne s'exprime donc pas par les parents prohibés car ce
contenu varie selon les coutumes. Ce qui soutent cette interdiction est le principe de
réciprocité : il y a une obligation d'échange. De ce point de vue exogamie et langage ont la
même fonction fondamentale : la communication avec autrui et l'intégration du groupe. Dans
ce texte un homme célibataire est un homme perdu car il a besoin de son autre
partie complémentaire : il y a une division sexuelle des tâches. La famille relève de la
culture est c'est la raison pour laquelle il y a une grande variation de schémas familiaux selon
les sociétés. Cette construction est fondée sur un lien plus ou moins durable : le mariage. Ce
lien doit être socialement approuvé.

Dans la famille il y a plusieurs types de mariages :

- la monogamie : un seul époux pour une seule épouse.

- la polygamie : qui implique plusieurs conjoints sachant qu'elle peut être sous forme
de polygémie (mariage d'un homme avec plusieurs femmes) ou polyandrie (mariage d'une
femme avec plusieurs hommes).

La famille est présente dans toutes les sociétés.

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30.11.2015

LEVI-STRAUSS va nuancer car la polygamie ou bien la polyandrie peut différer dans la


forme : par exemple parfois l'homme a plusieurs femmes mais dans plusieurs maisons
différentes et non dans la même maison. Chez les Tupi Kawahub un chef peut épouser
plusieurs soeurs et ces femmes ne vont pas faire la différence entre leurs propres enfants et les
enfants des autres épouses. L'époux peut également prêter ces femmes à un invité ou un frère
cadet. Ici il s'agit d'une combinaison de polygémie et polyandrie. LEVI-STRAUSS va
raconter qu'il a vu une femme et sa fille mariées au même homme, la mère prenait donc soin
de ses enfants et de ses petits enfants. La polyandrie peut revêtir des formes extrêmes où
plusieurs hommes vont partager la même femme et le père légal va être celui qui va célébrer
la cérémonie et non le père biologique. Dans ces exemples il s'agit toujours de familles légales
et sentimentales. Le modèle le plus courant est celui de la monogamie car même dans les
sociétés où il y a de la polygamie tout le monde n'est pas polygame coar tout le monde n'en a
pas les moyens. Avec LEVI-STRAUSS la perspective évolutionniste qui tend a dire que la
monogamie est la forme la plus évoluée est totalement fausse. Il ne faut surtout pas aborder la
famille dans un esprit dogmatique (car à chaque exemple l'objet que l'on croit saisir se dérobe)
mais sous l'angle de la diversité. La famille est quelque chose qui est construit de façon
culturelle mais le fait qu'elle soit répandue on peut s'interroger sur la loi qui en est à l'origine.
Quelques propriétés invariantes de la famille :
- La famille prend son origine dans le mariage, ce modèle de la famille conjugale
presque universel va inclure le mari, la femme et les enfants qui forment un noyau.

- Les membres de la famille sont unis entre eux par des liens juridiques, des droits et
des obligations de nature économique, religieuse etc..., par un réseau de droits et d'interdits
sexuels et un ensemble de sentiment (amour, respect, crainte...).

Grâce aux liens juridiques on peut distinguer le mariage qui constitue l'union
socialement approuvée. Chaque société dispose d'un moyen pour distinguer les unions
légitimes et illégitimes. LEVI-STRAUSS va observer que le célibat est mal perçu lorsqu'il
s'éternise et va donner l'exemple d'une tribus brésilienne : un homme affaiblie et maigre
semble malade et il va se demander pourquoi cet homme est dans cet état et les gens vont lui
répondre que l'homme n'est pas malade mais seulement célibataire. Les célibataires vont être
repousé hors de la vie sociale. Le mariage n'est jamais quelque chose d'individuel (on s'intègre
socialement) c'est avant tout une affaire collective, publique (ce n'est jamais une affaire
privée) et cela ne va pas impliquer une alliance entre des personnes mais entre des groupes.
On va alors pouvoir comprendre un certain nombre de coutume face à cette alliance de groupe
comme par exemple le Lévirat : c'est quand le frère d'un défunt va épouser la veuve de son
frère --> ce que veut dire LEVI-STRAUSS c'est que l'on voit qu'un groupe de parenté se
trouve allié avec un autre groupe de parenté par des mariages et quand il y a défaillance le
groupe va souhaiter maintenir le lien.

Ces droits et obligations de nature religieuse peuvent être tracées selon plusieurs
lignes :

- Patrilinéaire Les aînés hommes vont recevoir l'héritage.

- Matrilinéaire L'oncle maternel va recevoir la descendance.

Le réseau de droits et d'interdits sexuels :

Les époux sont complémentaires : il y a une division du travail qui fait que l'homme ne peut
pas faire des tâches réservées aux femmes et inversement et c'est pourquoi le célibataire est
aussi mal traité dans certaines sociétés. La division du travail repose sur un fondement social.
Les femmes s'occupent des enfants pratiquent la cueillettes, font a manger..., les hommes vont
la guerre etc. Cependant ces règles ne sont pas fixes dans toute les sociétés : par exemple
parfois l'homme va faire comme si c'était lui qui attendait l'enfant (= la couvade) --> le futur
père va se mettre au lit, va imiter la grossesse, va prendre du poids...
Il y a des interdictions dans la famille : interdit de l'inceste, prohibition d'alliance
(interdit de se marier avec une autres tribus) --> ces interdits varient beaucoup d'une société à
une autre. La division sexuelle du travail se trouve structurée par l'interdit et ces interdits vont
constituer un état de dépendance entre les sexes qui fait qu'un homme célibataire n'a plus sa
place dans la société. La famille et la division du travail vont impulsé la réciprocité et
l'échange. La conséquence des règles négatives sont positives. La prohibition de l'inceste
oblige à engendrer de nouvelles familles, de nouveau liens.

LEVI-STRAUSS va dire qu'il existe un parallélisme entre division sexuelle des tâches
et prohibition de l'inceste, en fait pour mieux considérer ce parallélisme il propose de désigner
la division sexuelle des tâches par la prohibition des tâches pour mieux mettre en perspective
ce processus et mettre en évidence le côté positif.

LEVI-STRAUSS va dire que la prohibition de l'inceste renvoie à la prohibition des


droits du mariage. Pour montrer le fondement culturel de la famille il établie ce parallèle pour
montrer que la famille repose en réalité sur un interdit. Ni l'instinct de procréation, ni l'instinct
maternel et ni les liens affectifs ne sont pas des éléments au fondement de la famille : elle
n'est pas quelque chose d'instinctif et naturel, c'est une construction. C'est ce qui distingue
l'homme de l'animal : l'alliance. C'est ce qui permet aux familles de se perpétuer dans un cadre
de réseau artificiel d'interdit et d'obligation et c'est là qu'on peut situer le passage de la nature
à la culture, de la condition animale à la condition humaine.

Pour sa démonstration dans la partie terminale du texte LEVI-STRAUSS va s'appuyer


sur les systèmes de parenté :

- élémentaires Les sytèmes élémentaires se caractérisent par l'existence de règles


d'alliance qui vont prescrire à l'individu la catégorie de femme qu'il doit épouser (il n'a pas le
choix) et également celle qui lui sont interdites.

- complexes Les systèmes complexes ne comportent pas de règles négatives de


mariage, il ne définissent pas la catégorie de parent à épouser mais définissent la catégorie
que l'homme ne doit pas épouser (l'individu a le choix). L'individu ne doit pas épouser des
parents à lui, il ne doit pas y avoir de lien sanguins.

Les travaux de LEVI-STRAUSS portent généralement sur les systèmes élémentaires.


Les mariages symbolisent l'alliance de clans, l'échange de valeur, la stabilité de rapport et
l'exogamie (se marier à l'extérieur de sa famille). Cette dernière permet les alliances entre
groupes qui pourraient être ennemis. Ces système d'échange sont régient par des règles
complexes et une logique pas visibles. Cette logique des sytèmes de parenté est toujours
inconsciente et est le produit de la mise en oeuvre de l'opération mentale.
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07.12.2015

Le célibat, texte de Françoise HERITIER

C'est un chapitre de l'ouvrage publié en 1996, c'est un chapitre final de l'ouvrage.

HERITIER en née en 1933, elle participe encore à des colloc, à des conférences mais elle est
à la retraite. C'est une anthropologue et ethnologue (et féministe) qui succède à LEVI-
STRAUSS qui voyait en elle son successeurs, elle va approfondir la théorie de l'alliance et
celle de la prohibition de l'inceste. L'ouvrage dont est tiré ce texte est un ouvrage de 12
chapitres et dans cet ouvrage est abordé le fondement de la hiérarchie des sexes (notamment
le fait que le masculin l'emporte sur le féminin dans une majorité des cultures). Elle va
nommer ça "La valence différentielle des sexes" qui renvoie au fait qu'il n'y a pas de symétrie
entre les sexes et elle va montrer qu'à chaque fois il y a la suprématie d'un sexe sur l'autre.
Elle va travailler chez les Samo au Burkina-Fasso et comme LEVI-STRAUSS elle considère
que la famille et les sytèmes de parenté est une construction culturelle. La démarche
structuraliste consiste à prendre en compte la diversité pour voir que celle-ci est traversée par
des invariants culturels (interdit de l'inceste, séparation des tâches...). HERITIER s'interroge
en quoi au delà de leur diversité les systèmes de parenté sont des inventions culturelles qui
tournent autour d'une donnée biologique élémentaire (qui est la différence des sexes) ? Il y a
au départ deux sexes (donnée biologique) et la rencontre est nécessaire pour procréer et la
procréation va induire une succesion de génération dont l'ordre ne peut pas être inversé. Il y a
cependant différente façon de construire la famille (et encore plus de nos jours). En fait ces
rapports naturels ont exprimé tous les trois la différence au sein des rapports féminin/masculin
et ainé/cadet. Le masculin en général est vu comme supérieur au féminin et c'est le propre de
toute catégorie de différenciation qui se fit toujours en hiérarchisant. On a une construction et
HERITIER va interroger cette construction relevant de la culture et non de la nature.
Concernant le texte abordé il va interroger la question du célibat : pourquoi est-il aussi mal vu
? --> celui qui n'est pas marié ne va pas se socialiser car la famille permet de s'intégrer à la
société.

HERITIER va montrer en s'appuyant sur des exemples comment le célibat est quasi vu
comme contre-nature dans beaucoup de sociétés. Elle prend pour point de départ la fait que le
célibat peut être un moyen d'atteindre la chasteté (par exemple pour devenir prêtre), la pureté.
Ici la sexualité est considérée comme néfaste pour la mise en relation avec Dieu (bouddhisme
et catholicisme) et en même temps parallelement à ça la majorité des individus doit se
reproduire pour faire le salut de Dieu. Il convient de distinguer au sein de l'acte charnel le
devoir de reproduction et le plaisir qui est proscrit selon HERITIER. On remarque d'un côté
une quête de salut et de l'ordre la prescription du mariage. Cette prescription du célibat n'est
cependant pas présenté partout, cela dépend des religions par exemple dans l'islam il n'est pas
conseillé. Le célibat religieux n'est que partiel car une alliance est faite avec dieu : les bonnes
soeurs vont être mariée avec le christ, elle vont d'ailleurs porter une alliance. C'est donc le
mariage et non le célibat qui est prescrit comme modèle de vie. Elle va distinguer le célibat
primaire (qui ne s'est jamais marié) et le célibat secondaire (quelqu'un qui a était marié et qui
ne l'ai plus). Elle va prendre l'exemple de la Chine avec les T'ou-jen. Pour ces derniers tant
qu'on est pas marié on est pas honnête et certains vont même se ruiner pour marier leurs fils
parfois même en vendant leurs fils car c'est un déshoneur de ne pas marier leur fils. En Chine
on ne trouvait par le passé aucun célibataire primaire. Les femmes n'avait aucune place dans
la société sans le mariage : la seule solution pour elle était de se réfugier dans un temple et
vouer sa vie pour Dieu et pour elles cela ne revenait pas à atteindre le salut (comme chez les
chrétiens) car la place dans l'au-delà dépendant de leur place dans la vie courante et le paradis
ne leur était donc pas ouvert. Ne pas se marier, ne pas avoir de dépendance était considéré
comme un crime contre les ancêtres et contre soi. Le célibataire était perçu comme un pervers
absolu et n'avait donc aucune place dans la société hors mariage. De surcroit le célibat (et
encore plus celui des filles) va constituer une menace mystique pour la société car leur âme
allait former des démons et les démons les plus terrible étaient les vierges mortes. La femme
quand elle n'est pas mariée est considérée comme impure et ne peut être purifier que par
l'homme et la dépendance qu'elle lui fournit et pour HERITIER l'impureté de la femme
correspond à la nature froide du Yin. La menace mystique va être observée au niveau de la
Chine mais elle va être observée ailleurs sous d'autre forme. En Afrique Orientale chez les
Chaga on pense qu'un grand danger repose sur le pays entier si un adulte meurt sans avoir été
marié et cela va affecter la société dans son ensemble. C'est donc une menace de désiquilibre
(menace de sécheresse) et le célibat va avoir un prolongement cosmologique. Cette crainte à
l'égard des célibataires est tellement forte qu'elle peut conduire des familles a unir leurs
enfants décédés, ils vont pratiquer des mariages entre mort. De même un homme riche pourra
payer une femme vivante à son fils mort et ce sera le père qui fera des enfant à la femme et
considerera les enfants comme ses petits enfants.
Cela veut dire qu'il est à la fois géniteur et grand père. On peut dire que le père symbolique de
l'enfant est le défun. Elle va prendre un autre exemple : en Amérique du Nord chez les Ojiba
il va tellement de soi qu'homme et femme se marie que quand quelqu'un est célibataire c'est le
résultat d'un choix personnel et en raison d'une aggresion surnaturelle (un mauvais sort). Ici le
célibataire est donc considéré comme une victime. Les femmes veuves vont se retrouver
exclues car elles sont censée porter malheur. Elle va citer des femmes qui vont accomplir des
tâches masculines en raison du décés de leur maris chez les Ojibwa. Cependant les hommes
ne vont pas s'aventurer dans des tâches de femmes. Ces remarques conduisent à la question de
la complémentarité et de la répartition des tâches. Pour s'intégrer dans la société il faut cette
complémentarité. Le célibat est mal vu car il serait impossible de survivre en raison de la
répartition des tâches. Le célibataire va être perçu comme une menace sauf pour le célibat
secondaire. Les hommes se nuisent à eux-mêmes si ils sont célibataires alors que les femmes
risquent d'être dangeureuse pour la société. Ces différences nous amènent aux différences de
croyances et à la différence des sexes mais autour de cette donnée biologique il y a un
processus de hiérarchisation.

Révision

- Savoir de quoi on parle pour épistémologie et savoir un peu sur FOUCAULT

- Anthropologie se constitue comme domaine à la suite de la création du concept d'homme


(XVIIIème siècle), discipline qui se forme fin XIXème siècle

- Anthropologie sociale et culturelle

- Ethnographie, anthropologie et ethnologie --> savoir les nuances

- Projet d'anthropologie.

- Définition de l'altérité.

Dans préhistoire de l'anthropologie (partie 1) : - Bien savoir le XVIIIème --> implique


questionnement de l'autre avec projet des lumières

Dans émergence anthropologie comme discipline (partie 2) :

- début anthropologie évolutionniste

- Lewis MORGAN --> bien le connaître, évolution sous un angle matériel


- TYLOR, FRASER --> évolution spirituelle, intellectuelle (magie, croyance &
science)

- Evolutionnisme --> connaître le courant et bien la critique --> problème ethique et


scientifique que pose ce courant - Race et histoire Première démarcation : diffusionisme -->
évolution par contact mais rejoint diffusionisme.

Dans début XXème siècle (partie 3) :

- MALINOWSKI, observer avec totalité, observation participante

- BOAS, tout doit être noté, importance de la langue --> on les retrouve dans l'oeuvre
de MOSS

- Potlatch et Kula

- Travail de terrain pour travail d'analyse, question de la révolution méthodologique


qui fait partie d'un revirement de la discipline qui fait que l'anthropologie se construit en
rupture avec évolutionnisme, fondateurs de l'ethnographie

Dans formes de l'échange (partie 4) :

- Potlatch et Kula comme faits ethnographiques

- Ne pas inverser potlatch pour kiakwut et kula pour Nouvelle Guinée

- MOSS, phénomène social total, esprit de la chose donnée, essaie sur le don, donner
rendre et recevoir

Dans question de la famille (partie 5) :

- Famille : phénomène culturel --> démontrer que famille est phénomène culturel -
Interdit de l'inceste et phase positive de cet interdit

- Séparation des sexes

- Division des tâches devient prohibition des tâches pour femmes ou homme

- Données biologiques objectives (différence biologique) et variété de construction


avec plusieurs figures du célibat qui renvoie à balance différencielle des sexes avec
hiérarchisation.

Possibilité de débouchés en ethnologie : instituteurs, assistante sociale avec licence


Avec master : recherche ou professionalisation --> anthropologie du patrimoine culturel

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