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Introduction à la sociologie et à l’anthropologie

1. Introduction à la sociologie
1 Table des matières
INTRODUCTION A LA SOCIOLOGIE 1

CHAPITRE 1 : LES FONDEMENTS DE L’ANTHROPOLOGIE 3

2 4

3 4

4 4

5 5

6 5
CHAPITRE 2 : 1ERE RUPTURE EPISTEMOLOGIQUE, EVOLUTIONNISTE 5

1 6
2 6
3 7

3.1 7
3.2 7

4 7
4.1 7
4.2 8
5 8

6 9
CHAPITRE 3 : FRANZ BOAS 8

1 10

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1.1 10
1.2 11
1.3 11
CHAPITRE 4 : BRONISLAW MALINOWSKI 10

1 12

1.1 12
1.2 13
1.3 13
2 14

2.1 14
2.2 15
CHAPITRE 5 : COMTE ET LE POSITIVISME (1798-1857) 13

CHAPITRE 6 : ÉMILE DURKHEIM, SOCIOLOGUE DU FAIT SOCIAL 14

1 17

1.1 17
1.2 18
1.3 18
2 18
2.1 18
2.2 19
2.3 21
CHAPITRE 7 : KARL MARX, PRECURSEUR DU HOLISME 18

1 22

2 22

2.1 22
2.2 23
2.3 23
CHAPITRE 8 : MAX WEBER, SOCIOLOGUE DE L’ACTIVITE SOCIALE 20

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1 25

1.1 25
1.2 27

Introduction

Sociologie = étude des sociétés

Anthropologie = étude des sociétés lointaines en développement

Ethnologie = étude des groupes primitifs

Ethnographie = étude des écrits

La sociologie et l’anthropologie naissent d’une rupture épistémologique (= quand on décide de regarder autrement
une réalité).

La 1ère rupture épistémologique est l’évolutionnisme qui donne naissance à la sociologie et à l’anthropologie.
L’évolutionnisme a permis la naissance des sciences sociales, car il a permis de penser tous les humains dans une même
catégorie.

2ème rupture épistémologique (début 20èmesiècle) qui est la rupture culturaliste se fait surtout en anthropologie et va
donner naissance à l’anthropologie culturelle, ce qui veut dire qu’il n’y a pas de différence d’évolution entre les sociétés,
mais qu’elles ont des modes d’organisation différent.

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2. Chapitre 1 : les fondements de l’anthropologie


2 L’Homme : un animal politique ?
Aristote (4ème siècle avant JC) est le 1er à avoir dit que l’humain est un animal politique. Il a montré que l’Homme établie
des rapports conflictuels entre gouvernants et gouvernés. Possibilité de crises/d’altération des structures du pouvoir.
Distinction entre l’organisation politique, la communauté politique et la communauté sociale.

Ce qui intéresse les anthropologues, c’est que les humains ont nécessairement besoin de s’organiser entre eux. Dans
toutes les sociétés, il y a une réflexion sur l’organisation politique.

3 Le contrat social de Hobbes (1588-1679)


Hobbes (1588-1679) pose la distinction entre l’État et l’état de nature. Dans son livre « Le Léviathan » (1561), il définit
l’état de nature comme une situation d’anarchie (= d’absence complète de lois et de règles juridiques mais aussi de
règles politiques et morales) dans lequel rien n’organise les relations humaines.

Selon Hobbes, l’Homme serait naturellement méchant, égoïste et individualiste, c’est pourquoi il entrerait en conflit
avec les autres. L’état de nature est un état de conflit permanent où règne la peur et la mort.

Pour remédier à ça, Hobbes dit qu’il faut constituer un état appelé Léviathan par le biais d’un contrat social. Ce contrat
social se fait sur la base que les humains cèdent leur capacité de nuire (violence, agressivité, force, …) à l’État. En
échange, l’État organise, impose aux humains ses choix qu’il considère utile pour maintenir l’ordre.

4 État de nature, contrat social et comparatisme (Spinoza, Montesquieu, Rousseau)


Spinoza, comme Hobbes va penser qu’il y a un 1er état dans lequel les humains peuvent vivre derrière une organisation
sociale. En 1670, il écrit un traité théologico-politique dans lequel il affirme que l’état de nature n’est pas caractérisé
par la violence comme le pensait Hobbes, mais c’est plutôt beaucoup de potentialités humaines, de désirs, de puissance
et la nécessité d’un contrat social pour permettre à ces potentialités d’exister.

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Rousseau pense aussi qu’il y a un contrat social, mais à l’inverse de Hobbes, il pense que tant qu’il n’y a pas
d’organisation qui s’impose aux individus, ils vivent heureux et tranquilles et tout le monde est égal. Pour vivre
ensemble, ils ont besoin d’un contrat social, mais celui-ci ne les prive aucunement de leur liberté. L’état de nature est
un état de liberté qui permet d’inventer tout le temps de nouvelles manières de vivre ensemble.

Montesquieu est mobilisé comme un des fondateurs de la méthode comparative.

5 Un précurseur hors du monde Occidental : Ibn Khaldun


Ibn Khaldun (1332-1406) est un voyageur arabe, géographe, médecin et philosophe. Il a montré la différence entre une
organisation urbaine et paysanne et comment une société en fonction des événements va donner plus ou moins
d’importance à la vie rurale.

6 Les rapports des philosophes et anthropologues


Ce qui va fonder l’anthropologie moderne (l’évolutionnisme) est la volonté des anthropologues à se différencier des
philosophes. Ils se contentent de voir par des enquêtes empiriques comment se porte la société. Ils vont sur le terrain,
s’intéresser, observer, en essayant de ne pas les juger d’autres êtres humains.

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3. Chapitre 2 : 1ère rupture épistémologique,


évolutionniste
1 Anthropologie du politique au frontière du capitaliste
Pour arriver à montrer qu’on est tous de la même espèce mais qu’on a des stades différents, les anthropologues
s’intéressent à deux choses :

- Les dispositifs techniques : les sociétés posséderait des techniques de plus en plus sophistiquées au fur et à
mesure qu’elles évoluent
- Les organisations politiques : des groupes anarchiques jusqu’à des organisations (états coloniaux)

Ils vont montrer qu’il y a bien une évolution linéaire.

2 Évolution et comparaison des cultures du monde


L’anthropologie émerge comme science aux confins de l’expansion du colonialisme européen, c’est-à-dire porté par des
états qui sont à la fois dotés d’armées technologiquement avancées et d’un appareil bureaucratique aussi extrêmement
sophistiqué : processus de colonisation qui a bouleversé la vie des habitants des cinq continents. Il y a eu des problèmes,
les anthropologues sont apparus pour comprendre les incompréhensions entre les colonisateurs et les colonisés : ils
traduisent les visions du monde des colonisés aux colonisateurs et inversement : travail de traduction.

Ils vont s’intéresser à l’organisation politique (essaye de faire comprendre aux colonisateurs les modes d’organisation
des colonisés et inversement) et vont s’intéresser aux techniques pour comprendre les différences entre les cultures. Ils
sont les témoins de la disparition de certaines organisations socio-culturelles : la culturation. Volonté de comprendre
et de sauvegarder avant la disparition.

Ils vont décrire les modes de vie et vont essayer de comparer les différentes organisations sociales qui peuvent exister
au sein des différents empires coloniaux : construire une méthode scientifique.

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3 Historicisme et comparatisme : Henry S. Maine


Henry S. Mains : juriste et professeur de droit ainsi qu’administrateur colonial en Inde, il s’intéresse à la façon dont
certaines sociétés indiennes se sont organisées à travers l’histoire et il va essayer d’en tirer des lois sur l’organisation
politique des sociétés. Il va appeler ça de l’anthropologie politique, approche comparatiste et il va dégager une
évolution de l’organisation politique des sociétés des plus simples jusqu’aux plus compliquées. Il va comparer les
organisations indiennes avec celle de l’Antiquité et romaine.

3.1 La politique nait de l’inégalité et des rapports de parenté


Il va en déduire qu’avant que n’existe une organisation politique, il va naître des inégalités des rapports de parentalité
qui vont mener à une organisation politique. Il critique Rousseau, car il n’observe jamais alors que lui, il a observé ces
peuples anciens et que dans ces populations, il y a déjà des inégalités et que ces inégalités ressemblent à celles des
familles, il y a donc peut-être un lien entre les inégalités politiques et familiales.

3.2 De la famille à l’individu, du statut au contrat, de la consanguinité au territoire


Il intègre l’ensemble des sociétés humaines dans l’ensemble de l’histoire humaine.

Le problème selon lui : idée d’un grand partage entre les sociétés modernes et primitives, il justifie les inégalités sociales
par quelque chose de naturel : le lien entre les inégalités familiales.

4 Entre monde colonial et cause indienne : Lewis H. Morgan


Lewis H. Morgan : c’est un capitaliste, avocat et sénateur de la ville de New York. Il va se poser des questions sur la
colonisation et essayer de trouver des arrangements avec cette société (pour utiliser leurs terres pour que son train
passe), il va user de son métier d’avocat pour les aider à se défendre. Il considère qu’il est celui qui comble le fossé entre
les blancs et les Indiens et il va intégrer cette société et va assumer son rôle d’anthropologue de la traduction.

4.1 Une voie intermédiaire du politique : la ligue des Iroquois


Il va décrire cette société qui est basée sur la solidarité : société qui a beaucoup de pouvoirs sur le territoire américain,
société peu centralisée. En fonction des besoins politiques, c’est une société qui peut mettre en place des outils de
gouvernement très organisés. Société basée sur des relations de parenté mais qui à certains moments va mettre en
place cette ligue des Iroquois qui va permettre de prendre des décisions communes de façon démocratique et codifié.
Pour lui :

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- Il existe des formes complexes d’organisation politique qui sont possibles en dehors de l’État moderne
occidentale
- Les relations politiques chez les Indiens se confondent avec les relations de parenté ce qui n’empêche pas
l’existence d’une institution représentative de type verticale de haut et de pouvoir et d’autorité : le grand
conseil
- Une organisation politique imbriquée dans les relations parentés n’exclut pas la formation des institutions
politiques centralisées qui s’impose sur l’ensemble du territoire, même si on ne peut pas parler d’État. Entre les
sauvages et les civilisés, il existe un intermédiaire (barbare).

4.2 La société archaïque et la théorie des stades


Différence entre Maine et Morgan : Morgan comparé à Maine se prend vraiment d’intérêt pour cette société.

Pour Morgan, ils ont une organisation politique extrêmement développée : aspect très démocratique de l’organisation
iroquoise. Il a aussi créé un nouveau cadre explicatif au cours de son voyage en Europe lors duquel il rencontre Darwin.
Morgan dit qu’il existe 3 types de société en fonction des liens sociaux :

- Société dite sauvage qui s’appuie sur des relations interpersonnelles


- Société dite barbare à la fois fondée sur la parenté et sur des institutions politiques
- Société civile : territoriales

Il s’accorde bien avec le déterminisme de Marx, car il met en évidence différents aspects de la vie sociale et les
institutions sociales.

Si l’organisation des iroquois est comme ça, c’est car l’organisation politique est en lien avec l’organisation sociale.

5 L’évolutionnisme en anthropologie
L’évolutionnisme est un grand pas d’un point de vue scientifique, car on montre que tous les humains sont des humains
et tous les groupes sociaux connaissent une histoire.

Critiques que l’on pouvait refaire sur eux :

- Il pense qu’il y aurait une origine simple et que l’histoire de l’humanité conduirait à une complication des
institutions
- Penser que l’évolution est passé du simple au compliqué
- Est-ce que les organisations sociales sont en lien avec les organisations techniques ?

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- Ils disent que ce sont les Européens qui sont les plus évolués
- Ils se mettent en haut de l’échelle de l’organisation
- Il pense que les sociétés industrielles, urbaines et républicaines n’ont eu aucune trace des liens interpersonnels

L’évolutionnisme vers les années 80 donne lieu à des excès qui donne lui-même lieu a beaucoup de critiques. Il va y
avoir un autre mouvement : le diffusionnisme

6 Le diffusionnisme comme réaction à l’évolutionnisme


Le diffusionnisme, c’est un courant qui va être très critiquée de l’évolutionnisme et qui va c’est intéressé à mettre
l’accent sur l’homogénéité de plusieurs coutumes traditionnelles.

On regarde comment ça bouge, comment ça se transmet, … Plutôt que de faire une échelle d’évolution dans laquelle
passerai tous les groupes sociaux.

Dans les écoles diffusionnistes, on prépare la rupture en étant de plus en plus critique sur les évolutionnistes. On essaie
de voir ce qui fait société avec les liens de parenté.

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4. Chapitre 3 : Franz Boas


1 Les fondements du culturalisme

1.1 Chaque société forme un tout complexe et autonome


Boas va attendre plusieurs années avant de faire une cérémonie d’Hiver (par manque de disponibilité à cette période)
en 1894-1895.

Il va faire des enregistrements de cérémonies secrètes (chants, rites, formules, …)

Ses travaux vont permettre à d’autres anthropologues d’effectuer des comparaisons (ex : W. Burg)

Boas ne se livrera pas à ces comparaisons mais entame une description approfondie des Kwakiutl car ce qui l’intéresse
c’est de décrire ce qu’il voit.

Demande à Hunt de détailler certains points de son observation car il pense ne jamais avoir assez

Il s’intéresse à la transformation des faits sociaux

Boas est donc un excellent ethnographe qui ne souhaite pas passer à la voie de l’anthropologie.

Culturalisme = étude des cultures d’une société dans toutes ses dimensions (langage, objets du quotidien, rites, mythes
et légendes, l’art, l’organisation de la société, …).

Les culturalistes s’opposent à l’évolutionnisme = courant de recherche dominant à l’époque de Boas, il dit que
l’humanité toute entière évolue de façon linéaire (racisme). Les évolutionnistes pensent que les peuplent civilisés sont
les Occidentaux. Boas rejette ces idées et contrairement aux évolutionnistes, il met l’accent sur les spécificités
culturelles et les caractéristiques propres à chaque peuple. Pour Boas, une culture ne peut se comprendre que dans son
contexte 🡪 Approche empirique = il vérifie de ses propres yeux cette culture, il va à la rencontre de la population.

Boas critique l’ethnocentrisme = jugé une culture différente de la sienne en se référant à nos normes et valeurs, on ne
cherche pas à comprendre la culture de l’autre et on la juge.

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1.2 Les méthodologies d’enquête de Boas


Photos
Fait preuve d’une grande
Films modernité

Enregistrements sonores

Avant de partager les informations qu’il recueille, il fait valider es écrits/enregistrements par les Indiens :

- Soucis de ne pas s’éloigner de leur réalité sociale


- Retranscrire dans toute son épaisseur et sa densité la culture Kwakiutl (ne laisse pas la possibilité d’une
quelconque comparaison)

Il compare des faits sociaux, ce n’est pas la société qu’il compare.

1.3 Comprendre la stabilité et les changements


Pour Boas, le cœur de l’anthropologie culturelle, c’est de comprendre comment se transmet une culture entre les
générations et de montrer les différentes influences qui vont transformer cette société.

Le but est de comprendre comment leur culture/société se transmet à travers les générations :

- Comment les Kwakiutl sont-ils capables d’absorber les cultures extérieures tout en se maintenant ?
- Comment les rites et les mythes circulent entre les tributs voisines (variation de rites)

Le rite à une fin sociale et aussi une dimension artistique. Boas n’aime pas les généralisations sur la société. Il est donc
révolutionnaire dans sa façon de présenter et de faire ses études.

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5. Chapitre 4 : Bronislaw Malinowski


Introduction

Malinowski (1884-1942) révolutionne l’anthropologie et pose les jalons de l’anthropologie économique. Il est polonais.
Il fait une thèse de mathématiques, lit Frazer et part à Londres pour ses études d’anthropologie où il obtient 2 bourses
pour partir faire du terrain en Océanie. Il reste caché chez les Trombriand. Puis il rentre et enseigne à la London school
of economist jusqu’à la fin de sa vie.

Il va théoriser la 2ème rupture épistémologique en Grande-Bretagne. Pour Malinowski il y a une disparition de tout
intérêt pour la reconstruction historique des sociétés passées selon une évolution littéraire.

Pour lui :

- Rupture avec l’évolutionnisme


- Urgence à considérer la singularité et la spécificité de chaque culture étudiée.

Il va montrer que tous les êtres humains sont des êtres de raison qui se déterminent et qui agissent de façon logique. Il
s’appuie beaucoup sur la sociologie de Durkheim pour s’intéresser aux faits socio ce qui lui permet de se distinguer de
l’évolutionnisme.

Il va montrer qu’à l’intérieur d’un groupe social, les faits socio s’articulent entre eux.

1 L’anthropologie comme science

1.1 Contexte, fonction, système


Il veut que les anthropologues deviennent professionnels. Il faut que ceux-ci posent des hypothèses de travail et aient
une attitude neutre.

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La chose la plus importante pour Malinowski est d’aller sur le terrain, ce qui est un argument scientifique pour valider
ses résultats. Un fait social s’articule avec d’autres faits sociaux à l’intérieur d’une société. Tout fait social à une
fonction.

Double caractéristique scientifique de l’anthropologue (neutralité et un fait social s’articule avec d’autres).

Pour Malinowski, chaque société est un système complexe et autonome dans lequel chaque fait social a une fonction.

Ex : magie chez les Trombriand

1.2 La monographie de terrain


Il propose de regarder la société et son fonctionnement au moment où on l’observe et pour ça, on n’a pas besoin de
comprendre son histoire.

Son objectif est de comprendre cette société et l’idée derrière ceci est qu’une institution sociale n’existe pas par hasard,
elles remplissent un rôle de maintien de l’ordre social. Quand on observe un fait social, il faut aussi comprendre son
contexte.

La société est considérée comme un système autonome indépendant des autres.

1.3 L’observation participante


Malinowski propose de s’immerger dans la société qu’ils veulent étudier (en général plusieurs années) et pour ce faire,
3 points sont importants, il faut :

- Que l’ethnologue se coupe de ses semblables


- Qu’il s’installe longtemps
- Qu’il participe à la vie du village et soit le plus proche possible des indigènes

L’objectif pour Malinowski est de saisir le point de vue des indigènes, leur rapport à la vie et de comprendre leur vision
du monde.

Le but de l’ethnographie est de comprendre la vision du monde des gens chez qui on enquête. Il montre que les primitifs
sont pareils que les humains vivant dans une société moderne, car ils ont des institutions, des émotions et des
institutions.

L’objectif de Malinowski est de comprendre une société dans son ensemble. Différence avec Boas, car celui-ci pense
qu’il ne pourra jamais comprendre une société dans son entièreté.

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Malinowski pose l’idée que la culture est un appareil instrumental destiné à satisfaire les besoins physiologiques qui se
posent aux humains et chaque société à sa propre façon de satisfaire ses besoins physiologiques.

2 Deux analyses de terrain

2.1 Le « kula » trobriandais


Le kula est le don et le contre-don chez les Trombriand.

Kula = système d’échange qui unit toutes les îles et qui donne lieu à des cérémonies publiques et à des rituels magiques.
Les biens échangés dans ce système n’ont pas d’utilité pratique, ce sont des biens de prestige. Les biens reçus doivent
être donné après quelque temps. Ce système voit s’échanger 2 types de biens :

- Les Mwali qui sont des bracelets en coquillages blancs


- Les Soulava qui sont des colliers de coquillages rouges

Cet échange est interminablement répété puisque personne ne peut conserver ces biens. Personne ne les porte et
l’intérêt de participer à ce système est d’être reconnu comme quelqu’un de digne de confiance. Ces biens donnent du
pouvoir dans cette société. Ça ne s’échange qu’entre hommes et tous ne participent pas. En fonction du nombre de
partenaire qu’un homme a on peut mesurer son pouvoir dans la société.

Pour un homme, les partenaires se divisent en 2 types, ceux à qui il donne des colliers et reprend des bracelets et ceux
à qui il donne des bracelets et prend les colliers. L’échange entre 2 partenaires se poursuit pour la vie.

Malinowski montre qu’un article (bracelet ou collier) fait le tour complet des îles entre 2 et 10 ans et pour participer à
cet échange, il faut être initié à des pratiques magiques et à travers ces objets, on participe à des rituels sociaux.

Aucun indigène n’est capable de décrire le système du kula. Le rôle des ethnologues est donc de réussir à interpréter
ces coutumes. C’est le même rôle que Durkheim va donner aux sociologues.

Dans la société Trombriand, le simple don n’existe pas, il engage obligatoirement la réciprocité, même si cet échange
n’est pas immédiat.

Malinowski montre que le principe de réciprocité régit la vie des trobriandais. Quand on est dans le système d’échange,
ce que l’on donne doit toujours être au-dessus de ce que l’on a reçu. Vous montrez aux autres que parce-que vous être
riche vous pouvez donner plus. Plus on est puissant, plus on donne.

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C’est l’un des premiers à avoir perçu le principe d’échange comme fondement du lien social. Mauss pourrait le comparer
au potlatch.

2.2 Les jardins de corail


L’économie trobriandaise est marquée par l’échange incessant de biens et partout on voit circuler des gens avec leur
production pour aller chez des parents et des partenaires. Il remarque que ces transactions ne sont pas forcément
motivées par de la richesse, mais ce n’est pas pour autant désintéressé. Il distingue 3 types de dons :

- Les présents de sollicitations


- Les présents d’attente
- Les présents de conclusion

Dans ces réseaux d’échange, les agriculteurs donnent aux pêcheurs qui répondent en leur donnant du poisson (et
inversement). Donc, dans chaque village, un agriculteur est jumelé avec un pêcheur.

Quand un chef doit entreprendre un grand travail, il commence en distribuant de la nourriture. La valeur d’échange
n’est pas fixée. Chacun travail pour le compte d’un autre. Ex : un homme trobriandais travail pour la famille de sa sœur
et lui donne les meilleurs aliments, mais reçoit du frère de son épouse la consommation pour sa propre famille. Système
pas du tout égalitaire.

La production agricole rentre dans la construction des liens sociaux.

À travers cette vie économique, Malinowski nous montre une organisation sociale, parenté, … On est dans un système
matrilinéaire (les frères de l’épouse ont du pouvoir sur les biens de leurs sœurs).

Malinowski note que pour un Européen cette distribution est injuste, mais il essaie de comprendre la logique de ce
système.

En 1960, la veuve de Malinowski a publié son journal et ça a été une bombe, car on se rend compte que Malinowski a
souffert d’être parmi les Trombriand, car c’était difficile d’être isolé dans le Pacifique Sud loin de sa famille. À certain
moment, il a des mots assez durs envers les trobriandais. Dans son journal de notes, il construit son objectivité. Il
apporte aussi une sorte de construction de l’objectivité.

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6. Chapitre 5 : Comte et le positivisme (1798-


1857)
Introduction

Auguste Comte va rentrer à l’école polytechnique à 16 ans mais sera renvoyé pour rébellion. Il est l’inventeur du mot
de sociologie, pour lui, la sociologie est la science des sociétés permettant d’observer les sociétés et d’en tirer des
conclusions scientifiques. En France, c’est lui qui va rompre avec la philosophie en disant que les philosophes n’étudient
pas les sociétés, ils réfléchissent sur ce que pourrait être une bonne société, une société viable. Il propose d’étudier les
sociétés comme on étudie la biologie, pour autant, la sociologie n’est pas de la biologie et en sociologie, on s’intéresse
à ce que le collectif fait aux individus. Comte rappelle qu’il y a trois démarches possibles en sociologie : l’observation,
la comparaison et l’expérimentation (qu’il va vite oublier, difficile de faire des expérimentations sur les sociétés), la
comparaison peut être diachronique (historique, même groupe à plusieurs moments de son histoire) et synchronique
(deux groupes au même moment et que l’on compare).

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7.
8.
9. Chapitre 6 : Émile Durkheim, sociologue du
fait social
1 La sociologie selon Durkheim
Émile Durkheim est le fondateur de la sociologie française, né en 15 avril 1858 à Épinal et meurt le 15 novembre 1917.
En 1882, il réussit l’agrégation de philosophie mais se passionne sur les sciences sociales il fera une thèse dessus qu’il
publiera en 1893 « La division du travail social », en 1895 il publie « Les règles de la méthode sociologique », et en 1897
il publie « Le suicide », une étude de sociologie. Durant l’année 1898, il fonde une revue des sciences sociales, « L’année
sociologique ». En 1906, il obtient sa chaire (poste) et en 1912, elle devient un réel poste sociologique, puis le mot
sociologie apparait à l’université en France.

1.1 La méthode : expliquer les faits sociaux


La méthode durkheimienne est donc d’expliquer les faits sociaux autour duquel, son projet va être de distinguer la
sociologie de la psychologie. Pour Durkheim, la sociologie s’intéresse au phénomène collectif. Ce qui fait l’objet de la
sociologie c’est la façon dont la société impose aux individus leurs façons de faire et d’être. Ce ne sont pas des
phénomènes organiques ni psychiques ce sont des phénomènes sociaux sur comment ils doivent gérer leur faim et leur
tristesse.

Les phénomènes sociaux sont le cœur de la science sociologique.

Durkheim ne nie pas l’autonomie des individus, il rappelle que ces individus font des choix en fonction d’un
environnement et d’un cadre particulier et donc dans un cadre préalablement définit aux individus, c’est ce qu’il va
appeler les institutions. Exprimer sa faim va devoir répondre à une norme sociale. L’individu est toujours libre de ne pas
respecter ces normes, mais il sera alors exclu du groupe.

Ce qui intéresse Durkheim, c’est comment la société va imposer des normes aux individus.

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Il va s’intéresser pour cela, à la socialisation et à l’éducation. Ce qui l’intéresse ce sont les manières collectives d’agir
ou de penser qui ont une réalité en dehors des individus et il veut que l’on étudie ces manières comme des choses.
Toutes les croyances et modalités de conduite étant organisées par la société, doivent être étudiées comme des choses.
Il définit la sociologie comme la science des institutions, de leur genèse et de leur fonctionnement. L’enjeu pour
Durkheim est de distingué ce qui relève de la société et ce qui relève de l’individu. Pour lui, la société, c’est plus que la
somme des individus. Durkheim est très réticent face aux explications individualistes qui se focalisent sur les
motivations individuelles ou sur la subjectivité des acteurs. Point important pour lui, il faut expliquer des faits sociaux
par d’autres faits sociaux, il faut aller chercher parmi les faits sociaux antérieurs ou bien comprendre les liens entre les
faits sociaux contemporains dans une même société.

1.2 L’objectivisme
Pour Durkheim, l’objectivisme a pour ambition de produire un discours objectif sur le social parce que c’est ce qui va lui
permettre la reconnaissance de la sociologie comme discipline et pour cela, il faut écarter les prénotions c’est-à-dire,
tous les aprioris que nous avons sur le fait social que nous voulons observer (notion confuse, mélange de préjugés,
fausse évidence...). Pour cela, une des méthodes est d’étudier les faits sociaux comme des choses au même titre que
les choses matérielles mais d’une autre manière. Ce qui est difficile dans les faits sociaux, c’est que l’on est pris dedans
mais il faut les observer comme si on ne les connaissait pas déjà.

1.3 Les statistiques et l’administration de la preuve


Les sociologues ne doivent pas avoir de jugement de valeur qui fait considérer comme anormaux le suicide et crime,
son outil préféré sera l’outil statistique. Il faut prendre de la distance avec le jugement. Les statistiques sont la méthode
par excellence de la sociologie, elle permet de saisir les faits sociaux dans leur globalité indépendamment des cas
individuels, elle permet de chercher sur le modèle des sciences de la nature, les régularités qui dépassent la simple
addition d’action individuelle.

2 Trois œuvres majeures de Durkheim

2.1 La division du travail social (1893)


La question que pose Durkheim comment se fait-il que tout en devenant plus autonome, l’individu devient plus
étroitement lié à la société. Il s’oppose aux économistes en disant que la division du travail permet d’intégrer le cours
social. On passe d’une société paysanne à industrielle au 20ème siècle, comment dans une société industrielle ; comment
se met en place une autre forme de solidarité que celle existante dans les sociétés paysannes ? La solidarité est un

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phénomène moral et donc non observable pour un sociologue, pour autant, il veut en faire une étude sociologique en
recourant au droit et en déduit qu’il existe deux types de sociétés :

- Société solidarité mécanique : société avec une faible division du travail où le droit répressif domine et où les
consciences individuelles et communes sont confondues. Pour Durkheim, ce sont les sociétés traditionnelles.

- Société à solidarité organique : société avec une forte division du travail, société industrielle où la solidarité résulte de
la différenciation des individus ayant des rôles complémentaires, il y un essor du droit des affaires notamment, ce genre
de société n’est pas plus individuelle que l’autre, c’est simplement la forme de solidarité qui est changée. La division du
travail est causée par le volume et la densité des sociétés. La transformation du milieu social explique le changement
de solidarité, cela ne peut pas être une cause individuelle. Ce qui est complexe dans nos sociétés, la division du travail
du travail pousse à une individualisation croissance mais en même temps, ces sociétés ont besoin de la mise en place
de cette société organique, ici réside le principal problème de la modernité. Il va proposer de faire cesser l’anomie (=
absence d’organisation ou de loi, disparition des valeurs communes à un groupe), il va avoir des propositions politiques.
Pour renforcer cette solidarité organique, Durkheim propose d’abord un système rigoureux (morale laïque et
républicaine remplaçant l’ancienne morale religieuse), une socialisation renforcée (éducation scolaire) pour renforcer
les instances traditionnelles comme la famille ou l’Église, des structures professionnelles fortement intégratrices
(syndicats, associations, ...) pour encadrer les individus.

2.2 Travail sur le suicide (1897)


Le Suicide, datant de 1897. Durkheim veut montrer que des phénomènes apparaissant comme individuels et intimes
obéissent à des causes sociales et veut montrer également, que deux types de suicides (sur les quatre qu’il a étudié)
sont liés au relâchement du lien social.

Il va d’abord définir le suicide = tout cas de mort résultant d’un acte positif ou négatif accomplit par la victime elle-
même et qu’elle savait devoir produire ce résultat. Sa méthode, est la mise en évidence de corrélation (variation de
statistique) et ce qu’il veut montrer, c’est la régularité statistique du suicide. Ajouté les uns aux autres, puis rapporter
à la population dont ils émanent, apparaissent comme un jour nouveau et paradoxal. Il y a une constance des taux de
suicide à court terme et une hausse des taux de suicide à long terme sur des proportions identiques d’un pays à l’autre.

Le taux de suicide croit avec l’âge, il est supérieur chez les hommes que chez les femmes, il est supérieur à Paris qu’en
province. Il est supérieur en début de semaine qu’en fin de semaine, il s’accroit avec la durée du jour, il s’accroit avec
l’intensité de la vie sociale (en hiver, il y a moins de vie sociale), le taux de suicide des protestants est supérieur à celui
des catholiques qui lui-même est supérieur à celle juive. Il va essayer de calculer les taux de préservations, les

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Introduction à la sociologie et à l’anthropologie

célibataires se suicident 3 fois plus que les personnes mariées avec enfants mais seulement une fois et demie plus que
les mariés sans enfants. Une partie des suicides sont une non-intégration sociale.

Durkheim montre comment le mariage est le meilleur rempart pour les hommes contre le suicide alors que pour les
femmes, c’est la parentalité. Ce qui fait solidarité pour lui, c’est la famille. Pour Durkheim, il n’y a pas un mais des
suicides.

À partir des statistiques, il va tirer 2 axes :

- L’intégration sociale
- La régulation sociale c’est l’ensemble des moyens par lesquels le groupe rend conforme et prévisible le
comportement cément. Moins on se socialise, plus on a de chance de se suicider.

On distingue 4 types de suicide :

- Le suicide obligatoire 🡪 suicide auquel est contraint un individu lorsqu’il rencontre un revers dans sa vie qui
n’est pas accepté socialement.
- Le suicide égoïste 🡪 issu d’une dépression avec un individu incapable de prendre de la distance avec ce qui lui
arrive.
- Le suicide anomique 🡪 lié aux passions et au manque de régulation du groupe lorsqu’il y a une disproportion
entre la réalité et l’espoir qu’on avait.
- Le suicide fataliste 🡪 résulte d’un excès de réglementations. Lorsque la pression sociale est trop forte.

Suicide fataliste

Suicide égoïste Suicide obligatoire

Suicide anomique

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Introduction à la sociologie et à l’anthropologie

Durkheim dit que ce n’est pas en l’interdisant que l’on peut l’empêcher, ni une éducation renforcée qui peut le rendre
inefficace. Il faut avoir une solidarité entre les membres qui est assez forte, mais pas trop 🡪 équilibre dans la solidarité.

Critiques sur Durkheim : il n’a pas assez regardé les taux de suicide par rapport aux groupes sociaux ; il a eu une
conscience excessive dans les matériaux statistiques, car Durkheim pose les statistiques comme quelque chose
d’objectif ; il oublie des effets de structure (ex : il ne tient pas compte de l’augmentation de l’espérance de vie) il aurait
fallu travailler sur le taux de suicide par âge ; il minimise le rôle des individus

2.3 Les formes élémentaires de la vie religieuse (1902)


Durkheim cherche à objectiver la religion. Il regarde la religion comme un fait social. Pour Durkheim la religion c’est 3
choses :

- Système de croyances et de pratiques


- Relation au sacré qui est différenciée de la relation au profane
- Institution (église), communauté fidèle

Religion = système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c’est-à-dire séparées,
interdites. Ces croyances et ces pratiques unissent dans une même communauté morale tous ceux qui y adhèrent.

Il utilise une méthode compréhensive qui consiste à se placer dans l’état d’esprit des croyants. Pour Durkheim, la
religion fait une différence entre le sacré et le profane. Aucun objet n’est sacré, mais la croyance et la pratique peuvent
le rendre sacré.

Il faut comprendre la fonction de la religion.

Le 1er rôle des religions est d’élever l’Homme au-dessus de lui-même en lui faisant croire qu’il y a une vie après la mort.
La religion donne une conscience collective = donne un sentiment commun aux individus de croire que tous ensemble
ils peuvent dépasser les contraintes.

Ce livre a permis de regarder la religion comme un fait social comme un autre et pourtant, il y a des limites.

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Introduction à la sociologie et à l’anthropologie

10. Chapitre 7 : Karl Marx, précurseur du


holisme
1 La méthode : le holisme
Karl Marx (1818 – 1883), fils d’un avocat, étudiant en droit et en philosophie. Il se syndique chez les « jeunes
Hégéliens », syndicat de gauche athée et révolutionnaire de la philosophie de Hegel, alors son professeur.

Il se tourne cependant de l’idéalisme de Hegel pour le matérialisme.

Il devient journaliste mais est souvent censuré. Il quitte alors la Prusse pour aller vivre à Paris puis en Angleterre.

Marx garde la dialectique de Engels, qui est de rendre compte de la complexité de la réalité. Il va stipuler que la société
est traversée de forces contradictoires, et que c’est en luttant contre elles que les choses changent (cf. lutte des classes).

Holisme = Théorie selon laquelle l'Homme est un tout indivisible qui ne peut être expliqué par ses différentes
composantes (physique, physiologique, psychique) considérées séparément.

2 Les fondements théoriques


Pour Marx, la société impose ses façons de faire et de penser. Il va alors interroger la capacité de à penser de l’humain.
Pour le XIXe siècle, rendre compte qu’on est façonné par notre environnement et non par notre individualité est
novateur.

Idéologie, superstructure, institution, rapports sociaux (le travail social), infrastructure, bases techniques (modes de
production)

2.1 Le déterminisme historique

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Il va développer son déterminisme historique (les différents modes de production à travers l’histoire : communisme
primitif, esclavage, système féodal, capitalisme)

De par la portée politique de son œuvre il va vouloir être Messianique et dire que le communisme résultant de la lutte
des classes sera le dernier mode de production où seront affranchi tout rapports sociaux de dominations.

2.2 Une sociologie des classes sociales


Classe sociale : groupe dont les membres possèdent assez de similitudes et assez de différences à l’égard d’autres
groupes pour avoir une conscience de former un ensemble nettement distinct au sein d’une hiérarchie sociale.

Dimensions des classes :

- Temporelle 🡪 stables

- Culturelle 🡪 comportements particuliers

- Collective 🡪 le groupe a une forme de pensée entrant en conflit avec d’autres groupes.

Stratification sociale :

- Distribution inégale des ressources

- Continuum entre les différents groupes sociaux

Marx va dire que l’État est au service des classes dominantes, permettant aux industriels d’apaiser leurs concurrences.

2.3 Une définition à partir des rapports de production


L’Homme se réalise par son travail, mais celui-ci est aliéné dans le capitalisme.

Il est :

- Dépossédé du produit de son travail

- Contraint par l’organisation du travail

- Séparé de la communauté (concurrence)

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Introduction à la sociologie et à l’anthropologie

- Séparé des autres aspects de son existence : l’épanouissement par le travail est une valeur dominante de
modèle capitaliste, mais cela est impossible car il en est dépossédé.

Marx parle du fétichisme de la marchandise, qui est en fait une traduction à son époque de la société de consommation
moderne.

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11. Chapitre 8 : Max Weber, sociologue de


l’activité sociale
Max Weber (1864-1920) à le même objectif que Durkheim, c’est-à-dire qu’il veut faire de la sociologie une science. Il
va réfléchir à construire une sociologie objective. C’est un national libéral qui est extrêmement engagé politiquement,
fils de la bourgeoisie industrielle avec un père député au Reichstag, va souvent croiser des intellectuels et des hommes
politiques.

Fait des études de droit, avocat au barreau de Berlin mais a une chaire d’économie politique, thèse d’histoire
économique. Il fait partie d’une “association pour la politique sociale” et il va faire une enquête sur les travailleurs
ruraux en Allemagne orientale : début de sa carrière de sociologue.

Dépression nerveuse en 1897 et va étudier la socio pendant son arrêt maladie. Il va créer en 1908 avec Tönnies et
Simmel l’association allemande de sociologie.

Activité politique pendant la 1ère GM, il meurt en 1920 de la grippe espagnole.

1 La méthode de Weber : comprendre et par là expliquer

1.1 Une démarche anti-déterministe et antipositiviste


“Nous appelons sociologie, une science qui se propose de comprendre par interprétation, l’activité sociale et expliquer
causalement son déroulement et ses effets”

Activité sociale = l'activité dans laquelle les acteurs mettent un sens et qui se rapporte avec les activités d’autrui (vélo
et quelqu’un nous rentre dedans par hasard : pas une activité sociale) : tout ce que les individus font ne peut pas être
étudier par la sociologie.

Pour lui c’est une science empirique qui regarde ce que les gens font à partir du moment où les activités prennent du
sens et qu’ils prennent en compte celle des autres.

Ce qui intéresse Weber c’est le fondement individuel de l’activité sociale (différent de Durkheim).

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Introduction à la sociologie et à l’anthropologie

Dans la sociologie de Weber, on doit comprendre les intentions que les individus donnent à leurs actions et donc la
façon dont ces individus prennent en compte : c’est la façon dont les individus prennent en compte les contraintes
sociales, matérielles pour agir. 🡪 Il s’intéresse aux changements sociaux.

Son individu combine des moyens et des fins, il va s’intéresser au rationalisme des individus, pour lui, ils ont une certaine
logique, s’ils ont une activité sociale c’est dans un but donné.

L’objet de la sociologie va être de comprendre les différentes rationalités à l’œuvre dans une société. Il fait la différence
entre les motivations individuelles et les effets sociaux de l’accumulation de ses effets individuels.

La sociologie compréhensive, c’est essayer de saisir les processus de combinaison et de composition à partir desquels
vont émerger des types sociologiques et des individualités historiques.

Il insiste sur la place des individus car il est convaincu qu’ils ont une part d’autonomie et de liberté, extrêmement
virulent contre les déterministes (contre Marx), les causalités sociales sont partielles : il n’y a pas une seule explication
aux faits sociaux.

Pour Weber : selon ses ressources un individu a une chance typique, une probabilité d’appartenir à une classe sociale
mais il distingue 4 classes : la classe ouvrière, la petite bourgeoisie, les intellectuels et spécialistes sans biens, et la
classe de possédants et privilégiés par leur éducation.

Weber conclut que ce n’est pas qu'une question de ressources, pas juste le fait de détenir les outils de production, c’est
aussi la capacité de se procurer des biens, les conditions de vie extérieure et la destinée personnelle.

- Des classes de possessions déterminées par des différences en matière de possession.

- Des classes de production lorsque ce sont les chances d’exploitation du marché ou des servies qui détermine.

- Classes sociales : situations de classes à l’intérieur desquelles un changement est aisément possible dans la
succession des générations.

Chez Weber l’efficacité des ressources pour déterminer le positionnement social varie selon 3 facteurs :

- La capacité à se procurer un niveau de vie

- L'environnement socio-économique

- L'histoire personnelle

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Introduction à la sociologie et à l’anthropologie

L’appartenance à une classe est déterminée chez Marx alors qu’elle est probabiliste chez Weber.

La rigidité héréditaire des structures sociales chez Marx s’oppose à la fluidité d’une société ou rien n’est complètement
écrit d’avance chez Weber : le sociologue de la MS.

Weber compare les sociétés dans le temps, il est anti-déterministe, car pour lui, les actions des individus peuvent
transformer les actions du groupe alors que pour Marx et Durkheim, c’est le groupe qui contraint et détermine les
actions des individus. Les individus peuvent modifier et influencer les groupes sociaux. Il ne nie pas le poids des groupes
sociaux. Pour Weber, il faut comprendre comment un individu voit le monde et comment ça l’influence au sein du
groupe. Il ne s’intéresse qu’aux situations sociales.

1.2 Compréhension et idéalité


La recherche des causalités passe par une démarche compréhensive. La démarche compréhensive consiste d’abord à
comprendre le sens subjectif que les acteurs donnent à leurs actions.

Mais chez Weber pour comprendre il faut :

- Se mettre à la place de l’acteur

- Construire objectivement des modèles d’analyse et des outils conceptuels qui ne sont pas la simple description
d’une situation = pour ça il faut construire des concepts desquels il propose de faire une analyse statistique qui
permet de décrire les logiques des acteurs. Ces idéo types sont une reconstruction stylisée d’une réalité, c’est
un outil objectif, formé par l’observateur, modèle pour comprendre le réel.

4 idéo types du suicide :

- Le suicide escapiste (par fuite, par châtiment)

- Le suicide agressif (vengeance, crime, chantage, appel)

- Le suicide oblatif (sacrificiel, atteint sa propre vie pour arriver à un état meilleur)

- Le suicide ludique (pour s’éprouver soi-même, par jeu)

Baechler : Le sens sociologique n’est pas une donnée immédiate mais le résultat d’un processus intellectuel qui élimine
toute une foule d’éléments pour n’en retenir que certains. Montrer des logiques sociales que l’on ne perçoit pas quand

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Introduction à la sociologie et à l’anthropologie

on regarde seulement les logiques individuelles. Il faut analyser le plus de cas possibles pour mettre en évidence la
diversité des idéo types.

Durkheim : on étudie le plus de cas possibles dans lesquels vont rentrer les individus pour donner à lire les N sociales.

Weber : on étudie le plus de cas possibles pour voir la diversité des logiques d’actions individuelles pour pouvoir
construire la diversité des idéo types.

🡪 La sociologie de Weber est marquée par la dimension conceptuelle de l’activité sociale

1.3 Objectivité et rapports aux valeurs


Weber crée des idéo types. Il demande à des gens dans une situation sociale pourquoi ils ont pris telle ou telle décision.

Il regroupe beaucoup de témoignages pour montrer la multiplicité des motivations sociales, puis il les regroupe dans
des idéo types. C’est pour montrer que la sociologie peut être une science. À partir du moment où on compare, c’est
une science. Les idéo types sont les catégories du sociologue et pas celle des gens pour analyser la situation.

Chez Durkheim, mise à distance, méthodes objectivantes (statistiques). Chez Weber : mise à distance, comparaison et
entretiens compréhensifs.

Tous les sociologues découpent le réel, ils ne le lisent pas. Ça les pousse à justifier leurs réponses. Le travail scientifique
nécessite des choix. Donc, le chercheur doit être pleinement conscient pour être objectif.

2 Deux œuvres clés

2.1 L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme (1905)


Ce qui intéresse Weber, c’est une méthode socio-historique. Il s’intéresse à la naissance du capitalisme.

Le capitalisme développe des valeurs radicalement différentes de celles promu pendant l’époque Médiéval. Il vient
d’une famille protestante le capitalisme n’est pas une organisation seulement économique, mais aussi une organisation
sociale qui s’appuie sur des valeurs religieuses alors que ses collègues avaient séparé les valeurs religieuses, sociales et
économiques.

Il s’oppose complètement à Marx et lui reproche de penser que l’économie est le facteur explicatif de l’organisation
sociale.

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Introduction à la sociologie et à l’anthropologie

Pour weber, il existe un esprit du capitalisme indépendant du capitalisme lui-même. L’objectif principal des individus
dans le capitalisme est d’accumuler du profit et de l’argent et donc les actions capitalistes ont pour objectif de toujours
gagner plus dans l’échange économique.

Rationalisation de l’organisation sociale qui passe par 2 choses : séparation de la famille et de l’entreprise ;
comptabilité rationnelle.

Les valeurs catholiques s’opposent aux gains et à l’accumulation. Il y a une certaine valorisation de la pauvreté. La
charité est bien vue.

2.2 Économie et société (1922)


Il définit 4 idéo types d’action et plusieurs formes de relations sociales :

- Action rationnelle par rapport à un but 🡪 l’acteur conçoit un but précis et combine les moyens logiques pour y
parvenir.
- Action rationnelle par rapport à des valeurs 🡪 lorsque l’acteur agit en conformité avec un devoir ou des
exigences qu’il s’impose
- Action affective 🡪 dictée par l’humeur, les passions, les sentiments, … considérée comme irrationnelle
- Action traditionnelle 🡪 dictée par les coutumes, les normes sociales, …

Juxtaposition de ces dispositifs d’action. Weber observe ces actions quand il interview des acteurs.

Dans son livre, Weber définit les relations sociales. Les relations sociales, c’est la façon dont les individus règlent leur
comportement sur celui des autres. Pour que les gens puissent vivre ensemble, il y a des formes d’accord qui se mettent
en place entre les individus et qu’il appelle les relations sociales.

Weber définit 2 types de relations sociales :

- La communalisation 🡪 activité sociale qui se fonde sur le sentiment subjectif des participants d’appartenir à
une même communauté
- La sociation 🡪 relation sociale qui se fonde sur le compromis d’intérêts motivé rationnellement ou une
coordination d’intérêts

Il pense que les relations sociales ne sont pas équilibrées et que des individus obéissent à d’autres individus. Il y a des
rapports de domination.

Weber définit le pouvoir lorsqu’il y a engagement de rapport physique et domination lorsqu’il y a engagement de

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Introduction à la sociologie et à l’anthropologie

3 types de domination :

- Domination par légitimité charismatique


- Domination par légitimité traditionnelle
- Domination par légitimité légale ou rationnelle

La sociologie compréhensive de Weber porte sur la rationalisation des conduites, comprendre pourquoi les gens
agissent de cette façon. Weber dit que la modernité mène à une plus grande rationalisation des conduites.

Weber est le sociologue du désenchantement du monde, car il montre qu’avec la sociologie, la magie du religieux et
des croyances disparaît derrière des formes de rationalisation.

Est-ce que Weber est un anti-Durkheimien ?

Durkheim utilise les chiffres pour comprendre ce qui structure un groupe social alors que Weber les utilise pour les
confronter.

Durkheim représente la tendance holiste de la sociologie alors que Weber représente l’individualisme et l’anti-
déterminisme.

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Introduction à la sociologie et à l’anthropologie

12. Chapitre 9 : Simmel et l’interaction sociale


Il est né en 1858 à Berlin et meurt en 1918 à Strasbourg. Il a toujours vécu à Berlin. Son père est un homme juif convertit
au protestantisme et meurt quand Simmel est jeune. Il s’intéresse aux phénomènes socio-urbains. C’est ce qui fait qu’il
va beaucoup inspirer/influencer l’école de Chicago. Il fait des études de philosophie et d’histoire à Berlin. Il lance des
pistes à la place d’approfondir. Il commence à enseigner à l’université de Berlin en 1885 et n’est jamais vraiment
reconnu par l’élite universitaire. En 1914, il est nommé à l’université de Strasbourg, mais ne peut pas exercé à cause de
la guerre.

Il s’intéresse à la sociologie formelle dans laquelle il s’agit de distinguer le contenu du contenant dans toutes les
sociétés. Il faut distinguer les formes des relations sociales des relations sociales elles-même.

La sociologie s’intéresse autant aux structures sociales, aux formes des relations sociales qu’au relations sociales qui
ont réellement lieux.

Il fait une théorisation de la société et met l’accent sur les contradictions normatives dans les sociétés ce qui en fait
quelqu’un d’assez particulier à son époque, car il va montrer comment dans les milieux urbains notamment il y a des
normes contradictoires.

Ce qui intéresse Simmel dans la société moderne, c’est la reconstruction du traditionnel.

Durkheim reproche à Simmel d’être trop psychologiste et philosophe.

1 La production du social par le social


Pour Simmel, la société n’est pas une réalité naturelle, car la société est plus complexe que ça. Elle est faite de rapports
de pouvoirs qui la modifie constamment. Donc le social n’a aucune consistance en dehors des êtres singuliers qui le
compose.

La sociologie serait donc chimérique. Pour Simmel, le plus important, ce sont les relations sociales et pouvoir introduire
la complexité de la lutte sociale en montrant les contradictions entre les normes sociales et ce qui est réellement fait.

Sociologue de la complexité sociale.

La société pour Simmel, c’est le produit social, la conséquence sociales de se qu’il s’est passé, ce qu’il se passe
actuellement=forme la société.

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Introduction à la sociologie et à l’anthropologie

La société créer des rapports entre les individus. Les individus sont les résultats du passé et du présent en train de se
faire. La société est un tissu complexe et mouvant de multiples relations et c’est ce qui lie les individus entre eux.

Comme weber il s’intéresse à l’individu, mais lui comme le résultat de la société.

La société humaine est le produit de la coexistence d’individus où chacun est engagé en une activité à la fois pour avec
et contre les autres exerçant sur les autres une influence et en subissant une de leur part.

Les Institutions sont seulement des cristallisations des interactions humaines.

Ce sont des moments où la norme sociale vient figer les interactions entre les individus.

Même si ces formes cristallisées acquièrent au fils du temps une autonomie, qu’elle impose aux individus.

Ce qui l’intéresse, ce sont à la fois les interactions et les moments où les formes de ces interactions vont être figé par
les lois, institutions où ces formes vont s’imposée aux générations futures.

Le social est produit par les acteurs sociaux dans leurs rapports, ils sont actifs tout comme Weber dans la société =
production sociale du social (les actes individuels produisent socialement du social).

2 La microsociologie de la vie quotidienne


Il va proposer une microsociologie de la vie quotidienne, les formes que prennent les relations sociales au quotidien :
1er à le faire

Son objectif est d’atteindre les fils de la vie sociale, comprendre comment se tissent les interactions.

Il va faire une sociologie des sens (sociologie sensorielle) : comment ces sens sont conditionnés socio culturellement.
Pour lui, en fonction des groupes sociaux culturel, on n’attache pas la même importance aux odeurs ou bien au bruit
qui nous entourent, l’importance qu’on accorde à des conséquences sur les relations avec les autres.

Sur les bruits par exemple, il y a la question de la gêne par les bruits du voisin, les conséquences que ça a sur les normes
dans les bâtiments par exemple, ça peut créer une gêne et conduire à la cristallisation des heures dans lequel on a le
droit de faire du bruit.

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Introduction à la sociologie et à l’anthropologie

13. Chapitre 10 : L’école de Chicago


Introduction : contexte américain de la naissance de la sociologie

La création de la sociologie américaine (1892) à l’université de Chicago= premier département sociologique.

Apparu en 1864 aux États-Unis= apparition du mot sociologique pour la première fois.

Chicago est une ville qui a crue très vite= fort accroissement de la ville du a une immigration forte de grande Bretagne,
Europe centrale et du nord.

Objectif = comprendre comment on peut créer une vie commune pacifié entre tous ses gens qui viennent d’horizon
diverses.

Celui qui va poser une méthode, des concepts à la socio= Durkheim mais elle a commencé avec l’école de Chicago.

Aux États unis = derrière la socio on mettait de la philo, de la morale.

Dans ce premier département, il y avait parfois confusion entre sciences sociales et morales sociales et le projet
d’observer les phénomènes sociaux et la volonté d’apporter des solutions pratiques aux problèmes sociaux.

La socio américaine va garder une grande confiance dans le réformiste sociale et qui s’accompagnait d’un conformiste
idéologiste.

La critique qu’il portait sur leur observation avait pour objectif d’améliorer le système social.

Société américaine de cette époque= société d’origine colonial, territoire immense, mythe récurrent (frontières…).
Société construit sur l’esclavage des noirs, à la fin du 19ème siècle, il était normal d’exposer son racisme. Société
alimentée par des immigrants

Croissance économique et urbaine extrêmement rapide dans le cadre d’un capitalisme dynamique et brutale.

Société dans laquelle la culture, la diversité va se fonder au fondement de la discipline.

Sociologie qui s’affirme comme scientifique et veut se construire sur le modèle des sciences de la nature.

Sociologie qui a des ambitions philosophiques morale.

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Introduction à la sociologie et à l’anthropologie

Les sociologues au côté des économistes trouvent des solutions aux crises que traverses la société américaine.

Le département sociologique est accès sur l’écologie urbaine (comment les gens peuvent s’implanter quelque part et
faire communauté) = enquête de type ethnographique ne prenant modèle sur Boas (observation direct, participation
avec le groupe)et sur les archives.

Le département sociologique=sociologie urbaine et sociologique des relations raciales et de l’immigration

Les noirs sont peu nombreux à Chicago à la fin des années 90.

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Introduction à la sociologie et à l’anthropologie

1 William Isaac Thomas (1963-1947)

1.1 Des méthodes inventives (la sérendipité)


Avec Robert Park, ils vont former la première génération des sociologues de terrains américains, pousse leur étudiant
à sortir des bureaux et à enquêter auprès des gens. Le modèle qu’a est Boas. L’école de Chicago ont une caractéristique=
observation participante des faits sociaux et pas que les discours sur les faits sociaux.

Thomas : grandis dans un milieu rural, il a appris les lettres classiques à l’Université. Lors d’un voyage à Berlin, il va
suivre les enseignements de Simmel.

Il va être un des premiers à être à l’école de Chicago et être ensuite recruté.

Il a recours a la nature pour expliquer les phénomènes de société et explique que l’infériorité des femmes est naturelle
dans un de ces ouvrages mais après il va se demander si elle ne serait pas égale aux hommes= bascule dans une autre
vision au début du 20ème siècle qu’il va vouloir enseigner

Se pose des questions sur les problèmes raciaux : sur l’infériorité sociale des noirs.

Thomas va chercher à faire des études et va enseigner en cours sur le sujet des noirs qui serait égales aux blancs et que
les femmes seraient égales à l’homme= il va recevoir des plaintes, cela lui a couté son poste

1.2 Le paysans Polonais en Europe et en Amérique


Le travail principal de thomas porte sur les paysans polonais.

Il s’intéresse à l’immigration des polonais à Chicago. Il décide de travailler sur cette communauté là avec une méthode
ethnographique, va apprendre le polonais, lire les journaux de la communauté, va dans les bars polonais. Il essaye de
recueillir des histoires de vie afin de collecter des documents personnels des gens.

Un jour, il marché dans le quartier polonais et a dû s’écarter du trottoir car quelqu’un jeter un sac et par chance dans
ce sac il y avait des échanges entre des polonais.

Va développer la sérendipité = c’est le fait d’être capable de s’adapter à la situation que vous rencontrez.

Il tombe donc sur ces lettres et va demander dans des journaux si les gens ont des lettres et va payer les payer.

Il part en Pologne, il va rencontrer Florian Znaniecki (directeur d’une association de protection des immigrant polonais).
Znaniecki va interroger les polonais pour Thomas= ils vont construire à eux deux une sociologie des migrants dans le

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Introduction à la sociologie et à l’anthropologie

pays des immigrants et leur pays natal= le paysan polonais est la première recherche empirique de la sociologie
américaine.

1.3 La définition de la situation


Ce qui va intéresser Thomas est le fait de rendre compte d’une situation sociale, l’immigration polonaise en situation
« quand les hommes définissent des situations comme réelles, elles sont réelles dans leurs conséquences » 🡪 dans l’idée
de Thomas quand on fait une observation on fait des enquêtes et des entretiens : au sein des entretiens qu’on va
comprendre le regard qu’un individu porte sur le social qui l’entoure.

Une situation n’est pas quelque chose d’objectif c’est l’interprétation que les gens ont de la situation (que ce soit réelle
ou pas) exemple : pour Thomas la sorcellerie existe car les gens y croient. (Merton va reprendre cette notion pour
expliquer la panique d’octobre 1929 (krach boursier)).

🡪 Les croyances font exister la situation

Ce qui fait la force d’une idée, les gens ne considèrent pas qu’ils aient des préjugés sur les gens mais que ce qu’ils
pensent c’est la réalité.

Cette sociologie est différente de la sociologie européenne, elle conduit les Américains vers la même chose que les
européens = déconstruire les faits sociaux.

Du Bois, à la suite de Thomas montre comment à Philadelphie le quartier noir américain enferme les noirs dans un
ghetto 🡪 va être poussé à démissionner de l’université car il est noir on va lui dire que son objet de recherche n’est pas
scientifique et n’est pas objectif.

Pour Thomas, le sociologue n’a pas a écarté les représentations collectives qui lui apparaissent comme un fondement
de la réalité objective. Pour lui, le sociologue n’a pas à faire seulement comme ses collègues de sciences expérimentales,
mais il a à faire des faits sociaux qui sont aussi ce que les acteurs sociaux pensent qu’ils sont (ces faits sociaux sont ce
que définissent les acteurs).

Pour Thomas, le sociologue doit autant s’intéresser aux actes qu’aux représentations sociales.

Pour Thomas et l’école de Chicago (l’inverse de Durkheim) il y a une nette distinction entre les sciences de la nature et
les sciences sociales, vrai ou fausses une idée, une opinion collective est pour la sociologie un fait.

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Introduction à la sociologie et à l’anthropologie

Autre point important : pour Thomas, le sociologue ne peut pas s’intéresser qu’aux représentations, c’est le croisement
des représentations avec une analyse plus subjectives. Pour Thomas, la spécificité de la sociologie c’est de croisé les
approches. 🡪 Permet de travailler des notions comme le seuil de tolérance

La différence entre Thomas et Durkheim, Thomas ne propose pas de théorie des faits sociaux, il ne cherche pas
d’explication sociale des faits sociaux, sa démarche est essentiellement pragmatique. Dans ses lectures il va chercher
à sortir des idées qui vont l’aider à être tjrs innovant sur ses enquêtes (il lit ses collègues pour trouver des idées qu’il
n’aurait pas eu).

1.4 Lien entre science et politique

1.5 Exclusion de l’université de Chicago

2 Robert E. Park

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