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Evolutionnisme

Le texte traite du courant évolutionniste en anthropologie, une perspective théorique qui s'est développée
du XVIIe au XIXe siècle. Initialement influencé par les idées des Lumières, cet évolutionnisme s'est
cristallisé dans le XIXe siècle avec des figures majeures telles que Lamarck, Darwin, Morgan et Tylor. Au
XVIIe siècle, les philosophes des Lumières ont envisagé un progrès indéfini du genre humain, posant ainsi
les bases de l'évolutionnisme. Au XIXe siècle, Lamarck a proposé des idées sur l'évolution biologique, mais
c'est surtout Darwin qui a marqué l'évolutionnisme en biologie avec sa théorie de la sélection naturelle.
Parallèlement, Morgan et Tylor ont étendu ces idées à l'anthropologie, conceptualisant les sociétés
humaines selon des stades évolutifs distincts. Le courant évolutionniste en anthropologie se caractérise par
son engagement à expliquer le développement des sociétés humaines à travers des stades distincts
d'évolution, passant de la "sauvagerie" à la "civilisation".

Les protagonistes comme Morgan et Tylor ont cherché à établir des schémas évolutifs universels basés sur
la technologie, l'organisation sociale et la culture. Cette approche représente une rupture significative avec
les idées précédentes, notamment le fixisme et le créationnisme soutenus par des penseurs tels que Cuvier.
Contrairement à l'idée de sociétés fixes et créées instantanément, l'évolutionnisme propose une vision
dynamique et séquentielle du développement humain. Cependant, la rupture est également interne, car le
néo-évolutionnisme, représenté par Steward et White, tente de réviser les aspects fonctionnalistes tout en
maintenant l'idée d'une évolution socioculturelle. Ainsi, le courant évolutionniste constitue une
progression conceptuelle tout en rompant avec les conceptions fixistes antérieures.

Diffusionnisme

Le texte traite du diffusionnisme, un courant anthropologique qui a émergé à la fin du XIXe siècle en
réaction à la prédominance de la théorie évolutionniste dans le domaine de l'anthropologie. Le
diffusionnisme a évolué en critiquant l'universalité des lois évolutives pour expliquer les similitudes
culturelles entre les sociétés sans écriture. Les diffusionnistes ont plutôt interprété ces similitudes comme le
résultat de processus de "diffusion" culturelle à partir de foyers limités. Les anthropologues allemands,
notamment Ratzel et Frobenius, ont été des précurseurs en explorant la distribution géographique des
éléments culturels.

En fin de compte, le diffusionnisme a influencé la manière dont les anthropologues abordent les contacts
entre les cultures et la réinterprétation des éléments culturels par les sociétés réceptrices. Le diffusionnisme
se caractérise par son intérêt pour l'explication des similitudes culturelles entre sociétés à travers le
processus de diffusion culturelle, s'opposant ainsi à l'évolutionnisme qui privilégiait des lois universelles
d'évolution sociale. Il met l'accent sur les contacts culturels directs ou indirects entre sociétés comme
facteurs clés de la transmission d'éléments culturels. Les caractéristiques principales comprennent la
recherche de foyers culturels et la tentative d'identifier des complexes culturels liés organiquement. Cette
approche représente une continuation de l'évolutionnisme en cherchant à reconstituer l'histoire des
sociétés sans écriture mais marque également une rupture en mettant davantage l'accent sur les contacts et
les échanges culturels, remettant en question l'idée d'une évolution linéaire universelle. Le diffusionnisme a
ainsi ouvert la voie à une approche plus nuancée de l'étude des cultures en considérant l'influence des
contacts interculturels sur le développement social.

Fonctionnalisme

Le texte traite du fonctionnalisme en anthropologie, un courant théorique majeur qui a émergé au début
du XXe siècle. Ses racines remontent aux idées de penseurs du XIXe siècle, notamment Herbert Spencer et
Auguste Comte, qui ont conceptualisé les systèmes sociaux en les assimilant aux organismes biologiques.
Malinowski, avec son approche monographique et son holisme méthodologique, a cherché à comprendre
les sociétés en tant que totalités interdépendantes, soulignant le rôle fonctionnel des pratiques culturelles.
Le fonctionnalisme a été critiqué ultérieurement, notamment par Claude Lévi-Strauss, pour son manque
d'attention à l'évolution historique, aux contradictions et pour son caractère trop généralisant.

Le fonctionnalisme en anthropologie se caractérise par son approche holiste méthodologique, considérant


les sociétés comme des systèmes interdépendants où chaque élément remplit une fonction spécifique
contribuant à la stabilité globale. Cette perspective met l'accent sur l'importance des pratiques culturelles
pour la survie et la reproduction des sociétés. Elle se distingue des approches historicistes en mettant
moins l'accent sur l'évolution linéaire des sociétés et davantage sur la manière dont chaque élément
contribue au fonctionnement global. Par rapport aux courants précédents, le fonctionnalisme marque une
rupture avec l'évolutionnisme rigide en rejetant l'idée de stades universels de développement social.
Cependant, il conserve des éléments du positivisme et de l'organicisme du XIXe siècle, notamment dans la
vision des sociétés comme des organismes intégrés, bien que cette analogie soit critiquée par la suite.

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