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Introduction

Pendant près d’une décennie, la culture kinoise a été fortement transformée et


spécifiée encrée sur les habitudes de prière véhicules par la presse
confessionnelle et de la consommation alcoolique Brimus ou Skol encouragées
par des émissions musicales.

Ce qui a plongée tout un peuple dans la recréation avec une participation


massive aux campagnes d’évangélisation et aux concert musicaux marquées
par une forte consommation des produits de la Bralima et de la Bracongo.

Ces habitudes, caractérisant la kinoiserie ou trait de caractère propre aux


habitants de Kinshasa, ont été fortement ancré dans la culture de la
population suite a la réception quotidienne a travers la télévision et la radio
des messages publicitaire invitant la population soit à consommer les bière
primus ou skol, ou alors a participer a des cultes de prière ou encore a des
campagnes d’évangélisation accompagnées des miracles.

L’impact de ces productions médiatique a déterminé la culture kinoise entre


2002 et 2010. Au cœur de cette communication, réside le mystère de la
réception : qui consomme quoi et comment ? qui influence qui ? Pour quels
effets ? Les médias ne sont pas les seuls à se poser cette question mais bien
toutes les activités qui supposent un public. Dans le contexte de la décennie
2000-2010, les concerts populaires et les campagnes d’évangélisation en font
partie.

Dans ce contexte, le présent travail s’intéressera à la réception comme la


manière dont le public agit face à un contenu médiatique de 2002 a 2010 et
non plus aux effets supposés des différents types de ces contenus, en fonction
de telles ou telles caractéristiques sociales.

Il sera donmc question d’appliquer le cultural stadies dans l’analyse de la


reception médiatiques et des activités de masse marquant la période faisant
objet de notre analyse.

Cultural Studies
Maxime CERVULLE et Nelly QUEMENER1 nous en parlent :

1
Maxime CERVULLE Nelly QUEMENER, Cultural studies : Théories et méthodes, consulté le 27
Janvier 2023, www.amazon.fr/cultural-studies

1
Origine
Les Cultural Studies sont nées à Birmingham dans l’après-guerre, avant de se
diffuser rapidement dans le monde anglophone et au-delà. Leur projet réside
dans la compréhension des dimensions culturelles du changement social. Il
s’agit de rendre compte de l’effet des reconfigurations des rapports sociaux
sur la culture autant que des manifestations culturelles du changement.

Depuis les premiers travaux conduits à Birmingham, les Cultural Studies ont
pu voir dans la culture, l’un des lieux privilégies de la conflictualité sociale.
Ceci fait sans doute écho à la phase d’intense transformation de la culture au
XXe siècle : de l’industrialisation et de la marchandisation des biens culturels
au rôle de plus en plus prégnant de la « culture de masse » dans les pratiques
quotidiennes, l’expérience sensible et la définition de soi.

Saisie selon un prisme anthropologique, la culture est ici entendue comme un


ensemble de pratiques sociales qui produisent des significations et participent
dans nos manières d’appréhender le monde.

Elle recouvre bien plus que les productions symboliques et comprend les
styles et modes de vie, les identités, les performances du quotidien et
l’esthétique ordinaire.

L’approche de la culture portée par le domaine se tient ainsi fermement à


l’écart des hiérarchies culturelles qui considèrent comme impropres à
l’analyse, les activités et objets habituellement vus comme triviaux ou
marginaux.

Pour les Cultural Studies, la culture n’est pas une série figée de symboles ou
d’activités et le sens des pratiques qui la composent se transforme selon le
contexte dans lequel elles s’insèrent. Or, dans la production de signification se
jouent des rapports de pouvoir : certaines voix s’imposent au détriment
d’autres et imprègnent les imaginaires sociaux d’une représentation des
évènements, des groupes et des pratiques.

La question est alors celle de savoir la façon par laquelle une représentation
devient dominante au terme d’une lutte idéologique et de conflits de
définition.

Pour rendre compte de cet enjeu, les Cultural Studies ont étudié les
représentations en s’attachant à y déceler les traces de cette conflictualité
sociale. Il s’agit de mettre au jour, l’ambivalence des représentations, les
contradictions idéologiques qui les travaillent de l’intérieur.

2
Au-delà, l’enjeu réside dans la compréhension des formes d’appropriation
diversifiées de ces représentations. En décrivant les modes de réception, les
Cultural Studies donnent à voir les tensions entre des interprétations
dominantes ou marginales, qui peuvent accompagner ou infléchir la
trajectoire idéologique de ces productions culturelles.

Plutôt que d’appréhender les Cultural Studies comme un champ voué à la


simple description du changement social, la majorité des auteurs qui s’en
réclament y voient une manière d’en influer le cours.

La culture est ainsi à la fois l’objet du domaine et un site d’intervention


politique, un lieu d’exercice de la critique. Ce type d’intervention ne se
substitue pas toutefois à l’action collective, il n’est pas interchangeable avec
les formes de l’activité militante.

Si les Cultural Studies sont avant tout une tradition intellectuelle, elles
représentent donc une continuation de la politique par d’autres moyens. Elles
étendent la lutte politique aux terrains du langage, du discours, du
symbolique en tant qu’ils comptent parmi les lieux de construction de la
réalité.

Dans un monde marqué par la transformation des modes de vie ouvriers et


l’hétérogénéisation du salariat, les Cultural Studies amorcent une réflexion sur
le « sujet politique », entendu comme un point de vue et une position
d’énonciation individuelle et collective à partir desquelles se déploie une
perspective critique.

À la suite de l’éclatement des cultures de classe traditionnelle et de la montée


de nouveaux registres de revendication féministe, décoloniale, antiraciste ou
queer, le sujet politique ne peut plus être envisagé comme la seule émanation
d’une structuration de la société en classes. Il apparait désormais comme le
produit de positions différenciées au sein des rapports sociaux de classe, mais
aussi de genre, de race et de sexualité.

Ces « nouveaux » sujets politiques ne sont plus uniquement appréhendés au


prisme de leurs mobilisations collectives, mais par leur expression dans des
modes de consommation, des pratiques de soi, des détournements de
symboles et d’objets qui composent parfois de véritables contre‐cultures ou
subcultures.

Les Cultural Studies se penchent alors sur les identités forgées au travers de
ces pratiques : des identités façonnées par des expériences contradictoires et
des appartenances multiples au point d’articulation de la classe, de la race, du
3
genre ou de la sexualité. Elles permettent de penser les formes prises par la
politique identitaire, registre critique par lequel des groupes minorisés
contestent les rapports de pouvoir et leurs manifestations (stéréotypes,
catégorisations, exclusions et marginalisations), et œuvrent en faveur de la
reconnaissance de leurs expériences et modes de vie.

L’histoire des Cultural Studies est l’histoire de décentrements successifs du


regard guidés autant par l’apparition de nouveaux mouvements sociaux et
sujets politiques que par des « tournants » théoriques qui reconfigurent
périodiquement le champ.

Les Cultural Studies sont ainsi caractérisées par une sorte d’ouverture à la
nouveauté, par le surgissement d’objets qui déplacent les raideurs
épistémologiques, mais aussi par une compréhension de leur activité de
connaissance comme portée par un projet critique.

La mise en œuvre de ce projet s’appuie sur des méthodes issues de l’ensemble


des disciplines des sciences humaines et sociales. Les Cultural Studies
constituent un espace de dialogue, de convergence, mais aussi de frictions
entre des démarches disciplinaires d’une grande variété. Surtout, elles se
situent au carrefour de quelques‐uns de leurs paradigmes critiques, en
particulier le matérialisme historique, le constructivisme, le structuralisme ou
le poststructuralisme.

La posture de recherche qu’elles impliquent consiste à toujours se tenir au


seuil des disciplines, révélant ainsi leurs zones d’ombre et les points aveugles
de leurs méthodes respectives.

Une telle position favorise l’émergence d’objets souvent déconsidérés (les


medias de masse, les minorités, les marges culturelles), autant qu’elle incite à
regarder de manière oblique quelques‐unes des grandes questions des
sciences humaines et sociales (celle de l’identité, de la représentation, mais
aussi de l’articulation entre culture, économie et société).

Les Cultural Studies comme théorie

Les théories des Cultural Studies n’ont pas pour ambition de constituer de
vastes systèmes clos sur eux‐mêmes qui épuiseraient le phénomène dont elles
entendent rendre compte.

4
La théorie doit ici être entendue comme une modalité d’intervention dans une
conjoncture sociohistorique, une mise en marche de la pensée tournée vers
l’action.

Les Cultural Studies sont ainsi enclines à une sorte de « low theory » : non pas
une théorie de faible intensité, mais une théorie modeste, en ce sens qu’elle
refuse toute prétention à l’autorité ou à l’universalité. Ceci revient à concevoir
la théorie comme une manière d’appareiller conceptuellement les
mouvements sociaux et les individus, de dégager les conditions de l’action en
identifiant les spécificités du contexte. Pour autant, les Cultural Studies ne
sauraient être réduites à un socle normatif prédéterminé, à une ligne politique
donnée d’avance.

Elles sont plutôt un espace de mise en discussion et en confrontation de


différentes modalités critiques : perspectives marxistes, postmarxistes,
antiracistes, postcoloniales, féministes, queer, etc.

D’où la prolifération, depuis les Cultural Studies ou dans leur voisinage, de


multiples « Studies », sous‐domaines qui émergent sporadiquement, rebattent
les cartes conceptuelles et infléchissent la trajectoire politique : Black Cultural
Studies, Queer Studies, Disability Studies, Performance Studies, Visual Studies, etc.

Ces champs indénombrables, qui ont été des lieux de ruptures


épistémologique et politique, sont héritiers des Cultural Studies malgré leur
autonomie relative et leurs spécificités respectives. Leur prolifération, qui a
parfois été considérée avec méfiance, situe les Cultural Studies au cœur d’un
foisonnement intellectuel et d’une actualisation politique permanente.

Si elle est parfois vue comme faisant planer le risque d’une fragmentation,
d’un morcellement des savoirs, elle confère aux Cultural Studies une forte
capacité de réflexivité, une propension à intégrer de nouvelles dimensions et
de nouveaux prismes d’analyse.

Les Auteurs
 HALL STUART (1932-2014)

Sociologue et politologue, Stuart Hall est un pionnier de l’anthropologie


culturelle britannique, à l’enseigne des cultural studies. Hall est un post
marxiste et emprunte à Gramsci le concept d'hégémonie. Il s'intéresse à la
réceptivité des publics et s'oppose clairement à l'école de Francfort.
Ouvrage, Identités et cultures : Politiques des cultural studies. Edition
Amsterdam, 2008, 2ème édition.

5
Florie Le Bloas2 nous parle de Stuart Hall :
Son positionnement

Stuart Hall :

 se détache de la pensée Marxiste


 s’oppose à l’école de Francfort
 s’inspire de Gramsci

Il s’intéresse :

 à la réceptivité des publics : le récepteur n’est pas aliéné


 au processus communicationnel

Emetteur/récepteur

 Stuart Hall souligne les limites du schéma linéaire de Claude


SHANNON
 Le récepteur intervient par un feed-back et participe à la construction
du sens
 La signification du message existe grâce à la présence d'un récepteur

Encodage/Décodage
 Caractère construit du signe
 Le message médiatique va être codé puis décodé
 Durant le travail de codage, les codes utilisés doivent paraître naturels
 Lors du décodage, le récepteur ne se rend pas compte du caractère
codé du message
 Processus devenu inconscient

Les trois positions du récepteur


Face au codage opéré par les médias, Hall propose trois positions de
décodage :
- dominant : (hégémonique) le récepteur partage le code initial du message, il
accepte le sens codé et comprend instinctivement le message.
- négocié : le récepteur accepte certains éléments du code dominant (pour les
grandes significations) et en refuse d’autres (à un niveau plus limité,
corporatiste).
- oppositionnel : le message peut être compris mais le récepteur utilise un autre
cadre de référence pour lire le message. Il y a une rupture totale avec le sens
dominant.
2
Florie Le Bloas, Codage/décodage, Stuart Hall, consulté le 27 Janvier 2023,
www.prezie.com
6
Dénotation/connotation/idéologies

 Dans les discours médiatiques, il n'y a pas de distinction entre


dénotation et connotation : les signes combinent les deux
 Le niveau connotatif, plus ouvert, est plus propice à des
transformations sur le sens
 Chaque société va interpréter le message différemment

Signe > Connotation > Signe + Idéologie > Modification de sens > Discours

 Une fois connoté, le signe devient doté d'idéologies


 Les idéologies agissent sur le sens, au niveau connotatif, réception

Le concept d’hégémonie

Définition : d'un point de vue culturel, c'est la domination d'un groupe par un
autre, d'une classe dominante sur une classe subordonnée.

 Emprise du pouvoir bourgeois sur les classes populaires dans les


sociétés capitalistes
 Idée de consentement des dominés
 Liaison dominants/dominés
 Le processus communicationnel ne se réduit pas à une imposition du
sens dominant
 Cette domination peut échouer
 à la réceptivité des publics : le récepteur n'est pas aliéné au processus
communicationnel

La perception sélective : la réciprocité entre codage et décodage

 Le public ne peut pas laisser libre court à son imagination


 Réciprocité entre codage et décodage : condition du processus
communicationnel
 Le codage pose un certain nombre de jalons

En conclusion

 Caractère construit du signe


 Le message médiatique va être codé puis décodé
 Durant le travail de codage, les codes utilisés doivent paraître
"naturels"
 Lors du décodage, le récepteur ne se rend pas compte du caractère
codé du message

7
 Processus devenu inconscient

 HOGGART RICHARD (1918-2014)

Richard Hoggart est considéré par les analyses des cultures populaires
comme l’un des pères fondateurs des cultural studies. Devenu professeur de
littérature anglaise en passant par l’enseignement pour adultes, il entend
transposer les outils de l’analyse littéraire à la culture de masse.

Il a écrit « la culture du pauvre. Etude sur le style de vie de la classe populaire en


Angleterre » en 1957.

Clara GUILLIET, Samantha ROUSSELIERE, Hortense MARTY et Marie


SYKOROVA3 nous parlent de Stuart HALL :

a. Thèse de l’auteur

Les influences culturelles n’ont qu’une action fort lente sur la transformation
des attitudes et sont souvent neutralisées par des forces anciennes.

Contrairement aux idées reçues, les classes populaires ne sont pas aliénés aux
vecteurs de consommation de masse mais s’adaptent pour conserver
l’originalité de leur culture traditionnelle.

b. Notion clé

La capacité de résistance est la notion clé de ses recherches. Hoggart souligne


que les influences culturelles sont lentes à transformer les modes de vie et
sont souvent annulées par des formes plus anciennes.

De la théorie à la pratique : l’essor de la publicité


médiatisée de la bière et de la prière entre 2002 et 2021
III.1. L’inculturation de la bière comme jambe droite de la kinoiserie

Alors que, sur le plan politique le pays venait d’être réunifiée, après
l’assassinat de Mzee laurent Désiré Kabila et l’accession de Joseph Kabila au
pouvoir, sur le plan social la population de Kinshasa était dans une mouvance
musicale de la rivalite entre deux stars du moment. JB Mpiana et Werra Son.

3
Guilliet Clara, Rousselière Samantha, Marty Hortense et Sykorova Marie, La culture
du pauvre. Etude sur le style de vie des classes populaires en Angleterre. Richard
Hoggart
8
Une rivalité qui s’est toute suite imposée en une culture qui véhiculait la
consommation de la bière à Kinshasa.

En effet, les deux stars étaient désormais financees par deux grandes
entreprises brassicoles du pays. JB Mpiana, financee par Bralima, faisait la
promotion de la bière primus alors que Werra Son financee par Bracongo
assurait la promotion de la Skol. Si Bracongo avait commençait par faire
d’aussi bonnes affaires, c’était parce qu’ils avaient Werrason, alors que
Bralima devait se satisfaire de JB Mpiana.

En 2005, Werrason avait nettement plus de succès que JB Mpiana et il était


impensable qu’un de ses fans commande une Primus. A une époque ou les
politiciens n’etaient pas élus, ou les gens n’avaient pas d’emploi et ou les
villes étaient habituees aux trois quarts par des jeunes de moins de 25 ans, les
musiciens populaires avaient un immense pouvoir, raconte David Van
Reybroouck4.

A cette époque, le contenu médiatique étaient fortement dominée par des


émission musicales diffusaient presqu’en boucle la publicité de la bière
Primus et Skol. La rivalité entre JB Mpiana et Werrason était légendaire.
Chaque génération de la population congolaise a été marquée par un clash :
entre Franco et Kabasele dans les années 1950, entre Franco et Tabuley dans
les années 1960, entre Pap Wemba et Koffi Olomide dans les années 1980,
mais a la fin des années 1990, le conflit fut plus brutal. Des concerts
populaires aux couleurs de la Primus ou de la Skol ont été régulièrement
organisées à Kinshasa.

En juillet 2005, la nouvelle tomba : Werrason passait de Bracongo a Bralima !


cela fit l’effet d’une bombe. Werrason était resté plusieurs mois en Europe.
Aux frais de Bralima ? Les spéculations allaient bon trains, car la musique au
Congo était, a l’époque, plus importante que le football en Italie. C’était tout
une culture qui s’accompagnait intimement a la consommation de la bière.

Avec l’apport de Werrason, la part de marche de la Bralima est passée de 32 a


38% en deux mois. Elle a évolué pour atteindre 70%. Bralima est devenue une
des filiales de Heineken qui connait la plus forte expansion. En 2009, elle a
même atteint une part de marché de 75%. La consommation de la bière s’est
donc inculturée dans le quotidien des kinois grâce à la publicité a la radio et a
la télévision mais aussi grâce aux concerts populaires accompagnés de la
consommation à grande échelle de l’alcool. En dehors de JB MPIANA et

4
David Van Reybroouck, Congo, une histoire, Amsterdam, ed. Actes sud,
2012, p. 608.
9
Werrason, tous les autres musiciens populaires devraient s’aligner soit
derrière Bralima ou Bracongo pour être sponsorisée. Et tous devraient donc
assurer la promotion soit de la Primus ou de la Skol.

III.2. L’inculturation de la prière comme jambe gauche de la


Kinoiserie

Pendant la même période, on a constaté à Kinshasa une grande prolifération


des églises dites de réveil. Pour avoir plus d’adepte, la plupart des églises se
sont lancées dans la même course que Bralima et Bracongo. Elles se sont doté
des médias (Radio et télévision) pour faire la promotion de leurs églises et
campagne d’évangélisation.

Pendant la période 1+4, le media a connu une expansion notable. Dans la


seule ville de Kinshasa, il existait en février 2003 environ vingt-cinq chaines,
mais en juillet 2006, le mois du premier scrutin des élections présidentielles,
trente-sept. Pour moins de 25 000 dollars, on pouvait lancer une chaine de
télévision. La majorité des chaines crées a l’époque étaient confessionnelles.
Elles passaient a longueur des journées des publicités évangéliques invitant la
population a des conventions et campagnes de prière.

Quand on tombe en zappe sur RTVA, il faut savoir que cette chaine est celle
du pasteur Leonard Baruti, l’homme qui demande a ses fidèles
(essentiellement des femmes) de renoncer aux bijoux, au vernis a ongles et
aux faux cheveux. La RTAE est la chaine du General Sony Kafuta Rockman,
Laeder de l’Eglise Armée de l’Eternel. La RTMV appartient a son rival de
longue date, l’archevêque Fernando Kutino, fondateur de l’armée de la
Victoire. Sur toutes ces chaines religieuses, les sermons alternent avec les
feuilletons télévises. Ces séries soulèvent des questions d’ordre moral sur la
vie et survie dans Kinshasa d’aujourd’hui (pauvreté, adultère, sorcellerie,
fécondité, réussite) et font valoir que seul le christianisme charismatique
permet une rédemption dans le pandémonium actuel.

Des jeunes d’une vingtaine d’années tentaient de donner un sens à leur


existence et à celle des téléspectateurs en tenant un discours religieux
fanatique. La chaine la plus curieuse sur laquelle on tombe en zappant est
NTV. On y voit le pasteur Denis Lessie, propriétaire de la chaine, écarter les
mains et inviter les téléspectateurs à poser les leurs sur l’écran pour toucher
ses mains, car le Seigneur se déplace aussi a travers la fibre de verre ou le
signal de l’émetteur. Certains jours, il demandait à ses fidèles d’asperger
l’eau, en signe de dévotion, l’écran du tube cathodique ou l’écran plasma.

10
Ces différents messages et appel à la prière ont creee dans la population de
Kinshasa une deuxième catégorie des kinois aux pensées superstitieuses qui
font de la prière un véritable mode de vie totalement opposé dans l’apparence
aux kinois buveur. Mais le fond tous sont dans la recréation.

III.3. La recréation comme caractéristique principale de la culture


kinoise de 2002 à 2010

Que ca soit avec les concerts et émissions musicaux qui promeuvent la


consommation de la bière ou que ça soit avec les émission évangéliques et les
campagnes d’évangélisation, la réception de la population de toutes
campagnes et programmes médiatique la plonge dans une culture récréative.
Les bruits par-ci les bruits par-là. La musique dite profane de JB et Werra se
trouve heurtée par la musique dite chrétienne. Les uns comme les autres sont
dans la consommation des produits brassicole, la bière ou les sucrés.

Certains développent même l’hypocrisie en consommant la bière dans les


bouteilles de Maltina. Dans le fond c’est une culture de distraction, de
recréation et de divertissement qui s’installe a Kinshasa. Les médias et les
activités de masse ont joué le rôle principal dans l’inculturation du bruit au
sein des mentalités kinoises. Parfois on assistait a des concours de bruit entre
des églises de réveil et les bistros.

Des églises d’une dizaine de personnes pouvaient installer des haut-parleurs


perturbant ainsi la quiétude de la population pour faire entendre leur louange
et prière. Pendant ce temps, les bistros et terrasse se sont aussi dotés des haut-
parleurs en mettant de la musique a haute voix afin de acasser les bruits des
églises. Et cela est devenu toute une culture à Kinshasa.

On est donc en plein aire de la recréation qui n’a pas cessait même après 2006
alors que le président Joseph Kabila, dans son discours d’investiture comme
président élu annonçait la fin de cette recréation.

Conclusion
Dans les lignes précédentes, nous sommes revenus sur les cultural stadies.
Nous avons appliqué cette théorie dans le contexte kinois de 2002 a 2010
marquée par la prolifération des médias, des églises de réveils mais aussi de
la consommation de la bière.

11
La forte consommation des programmes médiatiques dominées par des
publicités de la Primus ou de la Skol mais aussi des émission musicales et
évangélique a amené la population kinoise a inculture dans ses habitudes
quotidiennes la musique, la danse, la prière et la consommation de la bière
comme mode de vie.

Tout un peuple s’est donc plongé dans la recréation passant ainsi a cote de
l’essentiel. Pendant ce temps, le secteur politique est abandonné a une petite
classe qui s’enrichit illicitement sans se souciée de la population, une
population très occupée a prier, a danser, à boire la bière, a chanter et à
danser.

Bibliographie
1. Vam Reybrouck David, Congo, Une histoire, Amsterdam, ed. Actes
sud, 2012.
2. Aimee Kayembe et autres, Situation des médias en République
démocratique du Congo, Paris, Institut Panos Paris, 2004, pp. 76
3. FRERE, Marie Soleil et Autres, Afrique centrale, Médias et conflits.
Vecteurs de guerre ou acteurs de paix, Bruxelles, Editions complexes, 2005
4. KIFINDA NGOY Michel, Médias et pouvoir politique en RDC. Esquisse
pour un journalisme de paix et de développement, Sarrebruck, Editions
Universitaires Européennes, 2019, p.161.

Webographie

1. Guilliet Clara, Rousselière Samantha, Marty Hortense et Sykorova


Marie, « la culture du pauvre. Etude sur le style de vie des classes
populaires en Angleterre. Richard Hoggart », consulté le 27 mai 2019,
www.jonksron.free.fr
2. Le Bloas Florie, « codage et encodage, Stuart Hall », mis à jour le 17
novembre 2015, consulté le 27 Janvier 2023, www.prezi.com
3. www.wikipedia.org , consulté le 27 Janvier 2023
4. Kredeco Elodie, La réception mosaïque de la télé-réalité : la jeunesse et
la multiplicité des regards in MEI, no 24-25 (« Etudes
culturelles/cultural Studies »), 2006, consulté le 27 mai 2019,
www.mei-info.com
5. Maxime CERVULLE Nelly QUEMENER, Cultural studies : Théories et
méthodes, consulté le 27 Janvier 2023, www.amazon.fr/cultural-
studies

12
6.

13
Table des matières

Contents
Introduction...............................................................................................................1
Cultural Studies........................................................................................................2
Origine......................................................................................................................2
Les Cultural Studies comme théorie.........................................................................5
Les Auteurs...............................................................................................................6
Encodage/Décodage..................................................................................................6
La perception sélective : la réciprocité entre codage et décodage...........................7
En conclusion.......................................................................................................8
De la théorie à la pratique : l’essor de la publicité médiatisée de la bière et
de la prière entre 2002 et 2021.................................................................................9
III.1. L’inculturation de la bière comme jambe droite de la kinoiserie.....................9
III.2. L’inculturation de la prière comme jambe gauche de la Kinoiserie................10
III.3. La recréation comme caractéristique principale de la culture kinoise de 2002
à 2010.....................................................................................................................11
Conclusion.................................................................................................................. 12
Bibliographie.............................................................................................................. 12
Table des matières..................................................................................................... 14

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