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Cultural Studies
Maxime CERVULLE et Nelly QUEMENER1 nous en parlent :
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Maxime CERVULLE Nelly QUEMENER, Cultural studies : Théories et méthodes, consulté le 27
Janvier 2023, www.amazon.fr/cultural-studies
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Origine
Les Cultural Studies sont nées à Birmingham dans l’après-guerre, avant de se
diffuser rapidement dans le monde anglophone et au-delà. Leur projet réside
dans la compréhension des dimensions culturelles du changement social. Il
s’agit de rendre compte de l’effet des reconfigurations des rapports sociaux
sur la culture autant que des manifestations culturelles du changement.
Depuis les premiers travaux conduits à Birmingham, les Cultural Studies ont
pu voir dans la culture, l’un des lieux privilégies de la conflictualité sociale.
Ceci fait sans doute écho à la phase d’intense transformation de la culture au
XXe siècle : de l’industrialisation et de la marchandisation des biens culturels
au rôle de plus en plus prégnant de la « culture de masse » dans les pratiques
quotidiennes, l’expérience sensible et la définition de soi.
Elle recouvre bien plus que les productions symboliques et comprend les
styles et modes de vie, les identités, les performances du quotidien et
l’esthétique ordinaire.
Pour les Cultural Studies, la culture n’est pas une série figée de symboles ou
d’activités et le sens des pratiques qui la composent se transforme selon le
contexte dans lequel elles s’insèrent. Or, dans la production de signification se
jouent des rapports de pouvoir : certaines voix s’imposent au détriment
d’autres et imprègnent les imaginaires sociaux d’une représentation des
évènements, des groupes et des pratiques.
La question est alors celle de savoir la façon par laquelle une représentation
devient dominante au terme d’une lutte idéologique et de conflits de
définition.
Pour rendre compte de cet enjeu, les Cultural Studies ont étudié les
représentations en s’attachant à y déceler les traces de cette conflictualité
sociale. Il s’agit de mettre au jour, l’ambivalence des représentations, les
contradictions idéologiques qui les travaillent de l’intérieur.
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Au-delà, l’enjeu réside dans la compréhension des formes d’appropriation
diversifiées de ces représentations. En décrivant les modes de réception, les
Cultural Studies donnent à voir les tensions entre des interprétations
dominantes ou marginales, qui peuvent accompagner ou infléchir la
trajectoire idéologique de ces productions culturelles.
Si les Cultural Studies sont avant tout une tradition intellectuelle, elles
représentent donc une continuation de la politique par d’autres moyens. Elles
étendent la lutte politique aux terrains du langage, du discours, du
symbolique en tant qu’ils comptent parmi les lieux de construction de la
réalité.
Les Cultural Studies se penchent alors sur les identités forgées au travers de
ces pratiques : des identités façonnées par des expériences contradictoires et
des appartenances multiples au point d’articulation de la classe, de la race, du
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genre ou de la sexualité. Elles permettent de penser les formes prises par la
politique identitaire, registre critique par lequel des groupes minorisés
contestent les rapports de pouvoir et leurs manifestations (stéréotypes,
catégorisations, exclusions et marginalisations), et œuvrent en faveur de la
reconnaissance de leurs expériences et modes de vie.
Les Cultural Studies sont ainsi caractérisées par une sorte d’ouverture à la
nouveauté, par le surgissement d’objets qui déplacent les raideurs
épistémologiques, mais aussi par une compréhension de leur activité de
connaissance comme portée par un projet critique.
Les théories des Cultural Studies n’ont pas pour ambition de constituer de
vastes systèmes clos sur eux‐mêmes qui épuiseraient le phénomène dont elles
entendent rendre compte.
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La théorie doit ici être entendue comme une modalité d’intervention dans une
conjoncture sociohistorique, une mise en marche de la pensée tournée vers
l’action.
Les Cultural Studies sont ainsi enclines à une sorte de « low theory » : non pas
une théorie de faible intensité, mais une théorie modeste, en ce sens qu’elle
refuse toute prétention à l’autorité ou à l’universalité. Ceci revient à concevoir
la théorie comme une manière d’appareiller conceptuellement les
mouvements sociaux et les individus, de dégager les conditions de l’action en
identifiant les spécificités du contexte. Pour autant, les Cultural Studies ne
sauraient être réduites à un socle normatif prédéterminé, à une ligne politique
donnée d’avance.
Si elle est parfois vue comme faisant planer le risque d’une fragmentation,
d’un morcellement des savoirs, elle confère aux Cultural Studies une forte
capacité de réflexivité, une propension à intégrer de nouvelles dimensions et
de nouveaux prismes d’analyse.
Les Auteurs
HALL STUART (1932-2014)
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Florie Le Bloas2 nous parle de Stuart Hall :
Son positionnement
Stuart Hall :
Il s’intéresse :
Emetteur/récepteur
Encodage/Décodage
Caractère construit du signe
Le message médiatique va être codé puis décodé
Durant le travail de codage, les codes utilisés doivent paraître naturels
Lors du décodage, le récepteur ne se rend pas compte du caractère
codé du message
Processus devenu inconscient
Signe > Connotation > Signe + Idéologie > Modification de sens > Discours
Le concept d’hégémonie
Définition : d'un point de vue culturel, c'est la domination d'un groupe par un
autre, d'une classe dominante sur une classe subordonnée.
En conclusion
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Processus devenu inconscient
Richard Hoggart est considéré par les analyses des cultures populaires
comme l’un des pères fondateurs des cultural studies. Devenu professeur de
littérature anglaise en passant par l’enseignement pour adultes, il entend
transposer les outils de l’analyse littéraire à la culture de masse.
a. Thèse de l’auteur
Les influences culturelles n’ont qu’une action fort lente sur la transformation
des attitudes et sont souvent neutralisées par des forces anciennes.
Contrairement aux idées reçues, les classes populaires ne sont pas aliénés aux
vecteurs de consommation de masse mais s’adaptent pour conserver
l’originalité de leur culture traditionnelle.
b. Notion clé
Alors que, sur le plan politique le pays venait d’être réunifiée, après
l’assassinat de Mzee laurent Désiré Kabila et l’accession de Joseph Kabila au
pouvoir, sur le plan social la population de Kinshasa était dans une mouvance
musicale de la rivalite entre deux stars du moment. JB Mpiana et Werra Son.
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Guilliet Clara, Rousselière Samantha, Marty Hortense et Sykorova Marie, La culture
du pauvre. Etude sur le style de vie des classes populaires en Angleterre. Richard
Hoggart
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Une rivalité qui s’est toute suite imposée en une culture qui véhiculait la
consommation de la bière à Kinshasa.
En effet, les deux stars étaient désormais financees par deux grandes
entreprises brassicoles du pays. JB Mpiana, financee par Bralima, faisait la
promotion de la bière primus alors que Werra Son financee par Bracongo
assurait la promotion de la Skol. Si Bracongo avait commençait par faire
d’aussi bonnes affaires, c’était parce qu’ils avaient Werrason, alors que
Bralima devait se satisfaire de JB Mpiana.
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David Van Reybroouck, Congo, une histoire, Amsterdam, ed. Actes sud,
2012, p. 608.
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Werrason, tous les autres musiciens populaires devraient s’aligner soit
derrière Bralima ou Bracongo pour être sponsorisée. Et tous devraient donc
assurer la promotion soit de la Primus ou de la Skol.
Quand on tombe en zappe sur RTVA, il faut savoir que cette chaine est celle
du pasteur Leonard Baruti, l’homme qui demande a ses fidèles
(essentiellement des femmes) de renoncer aux bijoux, au vernis a ongles et
aux faux cheveux. La RTAE est la chaine du General Sony Kafuta Rockman,
Laeder de l’Eglise Armée de l’Eternel. La RTMV appartient a son rival de
longue date, l’archevêque Fernando Kutino, fondateur de l’armée de la
Victoire. Sur toutes ces chaines religieuses, les sermons alternent avec les
feuilletons télévises. Ces séries soulèvent des questions d’ordre moral sur la
vie et survie dans Kinshasa d’aujourd’hui (pauvreté, adultère, sorcellerie,
fécondité, réussite) et font valoir que seul le christianisme charismatique
permet une rédemption dans le pandémonium actuel.
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Ces différents messages et appel à la prière ont creee dans la population de
Kinshasa une deuxième catégorie des kinois aux pensées superstitieuses qui
font de la prière un véritable mode de vie totalement opposé dans l’apparence
aux kinois buveur. Mais le fond tous sont dans la recréation.
On est donc en plein aire de la recréation qui n’a pas cessait même après 2006
alors que le président Joseph Kabila, dans son discours d’investiture comme
président élu annonçait la fin de cette recréation.
Conclusion
Dans les lignes précédentes, nous sommes revenus sur les cultural stadies.
Nous avons appliqué cette théorie dans le contexte kinois de 2002 a 2010
marquée par la prolifération des médias, des églises de réveils mais aussi de
la consommation de la bière.
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La forte consommation des programmes médiatiques dominées par des
publicités de la Primus ou de la Skol mais aussi des émission musicales et
évangélique a amené la population kinoise a inculture dans ses habitudes
quotidiennes la musique, la danse, la prière et la consommation de la bière
comme mode de vie.
Tout un peuple s’est donc plongé dans la recréation passant ainsi a cote de
l’essentiel. Pendant ce temps, le secteur politique est abandonné a une petite
classe qui s’enrichit illicitement sans se souciée de la population, une
population très occupée a prier, a danser, à boire la bière, a chanter et à
danser.
Bibliographie
1. Vam Reybrouck David, Congo, Une histoire, Amsterdam, ed. Actes
sud, 2012.
2. Aimee Kayembe et autres, Situation des médias en République
démocratique du Congo, Paris, Institut Panos Paris, 2004, pp. 76
3. FRERE, Marie Soleil et Autres, Afrique centrale, Médias et conflits.
Vecteurs de guerre ou acteurs de paix, Bruxelles, Editions complexes, 2005
4. KIFINDA NGOY Michel, Médias et pouvoir politique en RDC. Esquisse
pour un journalisme de paix et de développement, Sarrebruck, Editions
Universitaires Européennes, 2019, p.161.
Webographie
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6.
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Table des matières
Contents
Introduction...............................................................................................................1
Cultural Studies........................................................................................................2
Origine......................................................................................................................2
Les Cultural Studies comme théorie.........................................................................5
Les Auteurs...............................................................................................................6
Encodage/Décodage..................................................................................................6
La perception sélective : la réciprocité entre codage et décodage...........................7
En conclusion.......................................................................................................8
De la théorie à la pratique : l’essor de la publicité médiatisée de la bière et
de la prière entre 2002 et 2021.................................................................................9
III.1. L’inculturation de la bière comme jambe droite de la kinoiserie.....................9
III.2. L’inculturation de la prière comme jambe gauche de la Kinoiserie................10
III.3. La recréation comme caractéristique principale de la culture kinoise de 2002
à 2010.....................................................................................................................11
Conclusion.................................................................................................................. 12
Bibliographie.............................................................................................................. 12
Table des matières..................................................................................................... 14
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