Vous êtes sur la page 1sur 2

Référence : www.cairn.

info
à 11h35. https://www.eyrolles.com à 12h07.
ses.webcwebclasss.fr à 12h22
Www.érudit.org à12h23.

La pertinence du recours à l’identité comme outil d’analyse est alors posée [3].
Pourtant, de nombreux travaux appartenant à des domaines de recherche forts
différents font appel à la notion d’identité afin d’appréhender la complexité des
relations sociales. L’historiographie elle-même, depuis une quinzaine d’années
environ, tend à montrer que l’identité est une notion parfaitement opératoire pour
l’analyse historique [4]. C’est ainsi que, encouragés par cette orientation, il nous a
paru souhaitable de faire de l’identité un concept clé des différentes contributions
proposées ici. Toutefois, il s’agit avant tout d’essayer de préciser le sens de cette
notion complexe et de justifier le choix de mettre l’accent sur l’identité sociale. Pour
cela, il paraît nécessaire de considérer l’intérêt récent et les implications de la notion
d’identité dans les sciences humaines en général, et leur impact dans l’écriture de
l’histoire en particulier.
La notion d’identité est d’un usage massif mais récent dans le champ des sciences
sociales. Associé à la psychologie et à la sociologie dans les années cinquante aux
États-Unis, le terme d’identité bénéficie de l’aura de ces disciplines dont on pense
alors qu’elles peuvent expliquer les secrets de la condition humaine.

La question de l’identité s’enrichit au XXe siècle grâce à son développement dans les
divers champs de la connaissance. La psychologie notamment s’empare du concept
et met avant tout l’accent sur l’individu. Pour Sigmund Freud et la tradition
freudienne, les identités se construisent dans le conflit : entre l’identité pour soi et
l’identité pour autrui, d’une part ; entre les différentes instances de l’individu que
sont le Ça, le Moi et le Surmoi, d’autre part [12]. C’est Erik Erikson surtout qui joue un
rôle central dans la circulation du terme d’identité et dans l’engouement qu’il
rencontre dans les sciences sociales.
La notion d’identité est opératoire pour analyser la formation et l’évolution des
groupes sociaux. Elle permet de combiner histoire sociale et histoire des
représentations, et invite à être attentif à l’importance de l’échelle d’analyse. Cette
notion constitue un outil indispensable pour penser la place d’un individu à l’intérieur
d’un groupe social ou de la société dans son ensemble. En d’autres termes, elle sert à
faire le lien entre les différentes échelles d’analyse du social et à penser le collectif
dans le singulier.
L'identité est parfois synonyme de « personnalité » ou de « subjectivité », et désigne alors les traits de
caractère d'un ou de plusieurs individus. Mais il s'agit aussi d'un concept formel, qui a trait au
rapport qu'entretient une entité (humaine ou non) avec elle-même au cours de son existence.

Edgar Morin : Pour répondre à cette question, je me baserais sur l'acceptation de


la pluri-identité. L'identité de chacun est multiple, généralement concentrique :
une famille, un religion, une classe sociale… Pour certains, les identités ne sont pas
concentriques, mais associées.
L'identité regroupe les façons dont les individus ou les groupes se définissent par
eux même, et sont définis par autrui. L'identité est donc tout à la fois une
construction des agents sociaux, à l'intérieur d'eux-mêmes, et une catégorisation de
la part de la communauté et des institutions sociales.

Nous sommes aujourd'hui dans un monde plus éclaté ou l'individualisme prédomine. Nous assistons
donc à une multiplication des identités sociales, celles-ci devenant aussi plus éphémères. La notion
d'identité sociale s'avère alors parfois incapable de décrire notre nouvel univers social, plus atomisé et
plus individualiste, aux contours plus fluctuants et plus instables. Les types de consommation, par
exemple, ne caractérisent plus un groupe ; ils ne peuvent donner qu'une indication passagère, volatile.
Le fait d'occuper durablement un emploi n'est plus qu'un élément parmi d'autres dans la détermination
des identités sociales. Celles-ci résultent aussi de l'histoire personnelle et familiale, des titres scolaires,
des associations dont on est membre, etc. Par ailleurs, les identités au travail se recomposent aussi : il
n'y a pas grand chose de commun entre un ouvrier hautement qualifié, recherché sur le marché du
travail, et un ouvrier spécialisé (c'est à dire sans qualification) connaissant un fort risque de chômage

Vous aimerez peut-être aussi