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UCS-GOMA
COURS PENSEE ET
CONDUITE SOCIALE
L2
JANVIER, 2023
Plan du cours
0. Introduction
Chap. I: La Pensée Sociale
I.1. Introduction et Définition
I.2. Pensée scientifique et Pensée quotidienne
I.3. L’Architecture de la pensée sociale
I.4. Les productions collectives et conduites sociales
I.5. Une logique particulière
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Chap IV : La théorie des représentations sociales
IV.1. Introduction
IV.2. Qu’est-ce que la représentation sociale ?
IV.3. Les constituants de la représentation sociale
IV.3.1. La communication
IV.3.2. La construction du réel
IV.3.3. La maîtrise de l’environnement par le sujet
IV.4. La théorie du noyau central
IV.5. Les relations interindividuelles
IV.6. Les positionnements sociaux
IV.7. Cognition, culture et communication
IV.8. Interpréter ce qui se fait et se dit
IV.9. L’espace de la pensée
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0. Introduction
Pourquoi dans certaines circonstances avons-nous l'impression d'être plus « intelligents » qu'à
d'autres moments? Les idées semblent alors « venir »: elles se bousculent et s'organisent en
des formes nouvelles permettant d'établir des mises en relation inattendues, ouvrant à des
insights, stimulant la prise en compte de dimensions négligées, invitant l'esprit à se réfléchir.
Une forme de joie sourd au creux de cette activité... joie personnalisante, peut-être semblable
à celle que peuvent connaître le peintre, le musicien ou l'artisan à certains moments de
l'exercice de leur art.
N'est-ce pas une tâche paradoxale que de désigner au novice un objet de pensée qu'il ignore?
De parler de ! 'inconnu à quelqu'un ... et de se faire comprendre! Et, inversement, comment les
récipiendaires de ces transmissions, de ces traditions, peuvent-ils « s’approprier », de façon
non aliénante, l'expérience d'autrui?
Nous allons mettre au centre de notre exposé l'essai de comprendre dans quel espace
relationnel et social l'individu et la pensée influence le vécu quotidien et nos relations avec
d’autres.
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En introduisant le concept« d'espace de pensée» (inspiré de sources différentes, notamment
de Winnicott, l 97l/1976 et de De Rosny, 1992), nous allons désigner une réalité à la fois
interne à la personne et externe à celle-ci, et tenter d'articuler entre eux différents niveaux
d'analyse empruntés aux perspectives du constructivisme psychologique mais aussi du
constructivisme social, au risque de devoir douter de la nature (cognitive, culturelle, sociale,
relationnelle?) des apprentissages ainsi réalisés.
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Chapitre I. La pensée Sociale
- L’exigence de reproductibilité.
Ainsi, respectivement, les enchaînements incohérents ou abusifs ne sont pas admis ; lorsque
les faits, convenablement établis, contredisent la pensée, celle-ci doit être abandonnée ou
retouchée.
- La pensée quotidienne quant à elle, (celle qui s’exprime dans les conversations,
l’évocation des souvenirs, la transmission des rumeurs, les passions des foules) n’a
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pas ces contraintes. Elle en a d’autres. Et nous entrons ici de plain-pied dans le débat :
ou bien la pensée quotidienne est une pensée immature, fautive, « biaisée », dont nous
ne pouvons faire mieux que de recenser les insuffisances et les erreurs ; ou bien elle
possède sa cohérence propre que nous pouvons essayer de comprendre et, d’abord,
de restituer.
Dès lors qu’il existe une organisation cognitive et une organisation sociale, il paraît
indispensable de rechercher les effets de cette double structure dans l’articulation des divers
modes d’expression de l’individu socialisé.
Cette « architecture », plusieurs fois présentée (notamment Rouquette, 1996, 1998 ; Juarez et
Rouquette, 2007), ordonne l’ensemble {opinions, attitudes, représentations sociales,
idéologie} selon un critère de variabilité et de labilité : dans un ensemble social donné, les
opinions sont plus diverses et plus changeantes que les attitudes, celles-ci à leur tour plus
dispersées et plus modifiables que les représentations, le niveau idéologique étant finalement
le mieux partagé et le plus stable.
La raison de cette hiérarchie tient à la relation logique, de type génératif, qui permet
d’emboîter ces différents niveaux : ce sont les attitudes qui permettent de rendre compte des
opinions ; ce sont les représentations fondatrices d’une culture ou d’une sous-culture qui
rendent compte des attitudes ; et ce sont des composants idéologiques, encore plus
généraux, encore mieux partagés, qui permettent de « fabriquer » les représentations sociales
(croyances générales, valeurs, modèles épistémiques). Du point de vue historique, on passe,
en remontant cette architecture, des expressions instantanées ou momentanées de la pensée
sociale à des formations qui s’étalent sur la longue durée et qui sont caractéristiques
d’ensembles sociaux de plus en plus vastes.
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La hiérarchie conceptuelle que l’on vient de décrire inspire une règle tactique simple pour
l’orientation de la théorie et de la recherche : à l’évidence, les niveaux englobants sont plus «
productifs » dans tous les sens du terme que les manifestations plus locales et plus
particulières. Il n’est guère intéressant, par exemple, pour la compréhension de la pensée
sociale, de s’attacher à la seule diversité des opinions dans une population, quelle que soit la
taille de celle-ci. De même, une différence de représentations ne prend son sens que si on la
réfère à des systèmes de valeurs ou de croyances qui se trouvent eux-mêmes liés à des
positions sociales particulières.
Par suite de sa nature même, la pensée sociale se manifeste le plus nettement au niveau
collectif, dans tous les phénomènes où la cognition est indissociable de la communication et
de l’interaction des personnes, devenant ainsi une cognition partagée. Au tout premier rang de
ces phénomènes, il faut compter avec la mémoire publique, les rumeurs et la mobilisation des
foules.
Dans ces trois registres, la connaissance se fabrique, s’enrichit, s’amende, et finalement se
cristallise au fil des échanges entre partenaires sociaux. Mais ce ne sont pas ces échanges
seuls, ce ne sont pas ces échanges par eux-mêmes, qui produisent ce résultat. Ce sont les
positions identitaires, les appartenances, les valeurs, les normes de toute nature, qui gèrent
au contraire les communications et en font un vecteur efficient de l’élaboration d’une pensée
commune et conduite sociale. Il en va de même pour l’élaboration de la mémoire historique,
dont l’analyse a été entreprise plus récemment, et pour la dynamique des rassemblements,
indissociables de notre modernité. Rien n’est plus clair : d’un côté les rumeurs sont
déterminées par les appartenances sociales relatives (d’où les rumeurs de ruraux, d’ouvriers,
de lycéens, de mères de famille, d’inactifs, d’employés et ainsi de suite) ; de l’autre on peut
croire aux rumeurs les plus folles dès lors qu’elles nous concernent de près, même si on est
par ailleurs totalement rationnel dans son travail et dans ses affaires. Voici bien les deux
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facettes de la pensée sociale dont on parlait en commençant. On les retrouverait aussi pour
les avatars de la mémoire historique : nous nous souvenons ensemble de ce qui nous importe,
même si ce n’était pas en fait le plus « important », et nous n’avons pas les mêmes souvenirs
que nos voisins si nos voisins ne sont pas nos « prochains » idéologiques ou sociaux, c’est-à-
dire s’ils ne sont pas impliqués par les mêmes choses que nous. Bien sûr, ce que l’on dit du
souvenir, on doit le dire aussi de l’oubli. Quant aux foules intentionnelles (pour les distinguer
des simples agrégats occasionnels ou des densités topiques provoquées par les
concentrations urbaines), la sagesse populaire nous répète depuis longtemps « qui se
ressemble s’assemble », ce qui suppose que l’on connaisse d’avance cette ressemblance et
qu’on la valorise assez pour se la rendre mutuellement manifeste. C’est seulement à partir de
cette reconnaissance identitaire, étayée par des représentations et des croyances partagées,
des rites et des symboles, que le fait d’être « nombreux » peut prendre le sens d’un argument.
Comme tout objet de science, les manifestations de la pensée sociale et de conduites sociales
doivent être décrites autant que possible selon des propriétés formelles, repérables
empiriquement et finalement mesurables. De même, il ne suffit pas de dire que cette pensée
obéit à des logiques « autres » sans tenter de préciser plus avant ces dernières à un niveau
satisfaisant de généralité. Il ne suffit pas davantage d’accumuler des études de cas sans
essayer de les systématiser à partir de règles de transformation.
À cet égard, les approches structurales ont joué un rôle essentiel. Elles ont permis en effet de
dépasser le stade du catalogue de curiosités et de la simple description phénoménologique
pour accéder à des modes de caractérisation rigoureux, susceptibles d’être soumis aux
épreuves de falsification. On dispose désormais de procédures de recueil et de techniques de
traitement des données qui sont devenues classiques dans la communauté de ceux qui
travaillent sur les manifestations de la pensée sociale et conduite sociale.
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Que peut-on dire, sans entrer ici dans le détail mais en essayant de ne pas se montrer pour
autant trop caricatural ou trop vague, des principales propriétés de cette pensée ? Il semble
que l’on puisse en distinguer trois : la pluriqualification des relations ; la restriction de l’espace
du raisonnement ; la validation tautologique.
D’autre part, la pensée sociale est, si l’on peut dire, une pensée de la gestion quotidienne,
c’est-à-dire une pensée de ce qui intéresse immédiatement les gens, de ce qui les préoccupe,
de ce qui leur importe (ce que nous appelons « l’implication »). Elle traite avant tout de ce qui
concerne ses producteurs-inventeurs, qui sont en même temps ses destinataires, ici et
maintenant. Qu’il s’agisse du passé ou de l’avenir, sa projection temporelle est très courte :
ses propres origines lui sont opaques (elle croit volontiers qu’« on a toujours pensé comme ça
») et les conséquences lointaines n’entrent pas dans ses calculs.
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Chapitre II. Les conduites ou normes sociales
II.1. Introduction et Définition
Les conduites ou normes sociales sont les règles perçues, informelles, et pour la plupart non-
écrites, qui définissent les actions acceptables et appropriées au sein d’un groupe ou d’une
communauté donnée, guidant ainsi le comportement humain. Elles consistent en ce que nous
faisons, ce que nous croyons que les autres font et ce que nous croyons que les autres
approuvent et attendent de nous.
Les conduites sociales se situent donc à l’intersection entre le comportement, les croyances et
les attentes. Les conduites sociales sont apprises et acceptées dès le plus jeune âge, souvent
dans la petite enfance, et elles sont maintenues en place par des sanctions sociales
(punitions) pour le non-respect de la norme et des avantages sociaux (récompenses) pour
l’adhésion à la norme. Si les gens se conforment à la norme, ils s’attendent à être socialement
acceptés ou récompensés ; s’ils ne se conforment pas, ils s’attendent à être socialement punis
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ou exclus. Une conduite sociale existe lorsque les individus pratiquent un comportement
donné parce qu’ils croient que d’autres personnes comme eux ou dans leur communauté
pratiquent le comportement (norme descriptive), ou parce qu’ils croient que ceux qui comptent
pour eux approuvent le comportement (norme injonctive).
Tous les comportements ne sont pas dictés par les conduites ou normes sociales. Dans
certains cas, les gens choisissent de pratiquer un comportement pour des raisons qui ne
dépendent pas de ce que les autres pensent ou font. Par exemple, les gens peuvent adopter
des comportements malsains ou nuisibles en raison d’un manque de connaissance, d’une
faible perception des risques du comportement, d’une incapacité à adopter des
comportements alternatifs, des émotions associées au comportement, etc. Ces facteurs ne
sont pas des normes sociales parce qu’ils sont indépendants de ce que les autres pensent ou
font. Avant de concevoir une intervention, il est important d’évaluer le comportement en
question et ses déterminants afin d’établir si des conduites sont en jeu ou pas.
Les conduites sociales peuvent avoir des conséquences bénéfiques ou néfastes sur le bien-
être des personnes. Les conduites sociales sont au cœur de la façon dont l’ordre social est
produit et maintenu dans la société. Les conduites sociales sont donc importantes parce
qu’elles aident les communautés et les sociétés à fonctionner, en les liant entre elles et en
promouvant des comportements collectifs. Parfois, l’ordre social et les comportements
communautaires maintenus peuvent être des normes sociales nuisibles qui peuvent renforcer
les dynamiques de pouvoir inégales et conduire à la discrimination et aux inégalités sociales et
entre les sexes. Comprendre les normes sociales et le rôle qu’elles jouent dans l’influence des
comportements est important parce que cela nous permet d’éclairer les interventions de
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changement social et de comportement qui vont au-delà des activités au niveau individuel et
déclenchent un changement collectif en abordant des normes qui sont profondément
enracinées. Cela augmente la probabilité d’apporter des changements positifs et durables.
II.4.1. Les normes descriptives : « ce que je pense que les autres font »
Les conduites descriptives, également connues sous le nom d’attentes empiriques, sont les
croyances sur ce que font les autres, indépendamment de l’approbation. Les normes
descriptives conduisent à un comportement ou une pratique lorsqu’une personne s’engage
dans un comportement donné parce qu’elle pense que d’autres membres de sa communauté
et de son cercle social font de même.
Exemple : « Je vais me marier à l’âge de 17 ans parce que toutes les filles de mon village se
marient peu de temps après avoir atteint la puberté. »
II.4.2. Les conduites injonctives : « ce que je pense que les autres approuvent »
Les conduites injonctives, également connues sous le nom d’attentes normatives, sont les
croyances que les gens ont sur ce que les autres approuvent ou s’attendent d’eux. Les
conduites
Injonctives influencent le comportement lorsque les gens s’engagent dans une pratique parce
qu’ils croient que ceux qui comptent pour eux s’attendent à ce qu’ils le fassent, en les
récompensant socialement s’ils le font et en les sanctionnant s’ils ne le font pas.
Exemple : « Je vais pratiquer l’excision sur ma fille parce que les aînés de ma communauté
disent que l’excision fait partie de notre tradition et que les bons parents veillent à ce que leurs
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filles soient excisées avant qu’elles n’atteignent la puberté afin qu’elles puissent se marier
selon notre coutume. »
II.4.3. Les conduites morales : « ce que je pense être la bonne chose à faire »
II.4.4. Le groupe de référence : « les gens dont les opinions comptent pour moi »
II.4.5. Les réseaux sociaux : « les gens avec qui je suis connecté »
Un réseau social fait référence aux connexions, interactions et relations entre les individus.
Les réseaux sociaux existent à la fois en personne et virtuellement, et sont souvent formés
avec d’autres ayant des intérêts ou des identités communes, et pour un ensemble de raisons,
telles que des fins sociales, économiques ou politiques. Les groupes de référence font partie
des réseaux sociaux avec lesquels les individus interagissent. Les individus interagissent à
des degrés différents avec différentes personnes au sein de leur réseau, et sur différentes
questions. Les réseaux sociaux servent à aider à communiquer, façonner, renforcer ou
changer les normes à travers les interactions sociales qu’ils créent.
Les gens se conforment aux normes sociales et aux comportements normatifs en raison de
leur perception de ce qui est approuvé et attendu (normes injonctives), ou en raison de leur
perception de ce que font les autres (normes descriptives). Ces perceptions, cependant,
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peuvent être incorrectes. L’ignorance pluraliste se produit lorsqu’il y a une dissonance entre la
norme perçue et la réalité. Elle décrit une situation où la plupart des membres d’un groupe ou
d’une communauté se conforment à une norme parce qu’ils supposent à tort que la majorité
s’y conforme également ou s’attendent à ce qu’ils le fassent, alors qu’en réalité, la plupart des
gens désapprouvent en privé la norme.
Les conduites de genre font référence aux croyances et aux attentes collectives au sein d’une
communauté ou d’une société, à un moment donné, sur les comportements appropriés pour
les femmes et les hommes, ainsi que sur la relation et les interactions entre eux. Ce sont les
normes et les règles perçues guidant la façon dont les individus devraient se comporter sur la
base de leur sexe biologique. Bien que les normes de genre soient socialement construites et
pour la plupart informelles, les différences biologiques entre les hommes et les femmes sont
souvent utilisées pour justifier les différences socialement attendues. En tant que sous-
ensemble des normes sociales, les normes de genre sont intériorisées dès le plus jeune âge
et peuvent perpétuer la discrimination et les inégalités par l’acceptation de ceux qui se
conforment aux normes (récompenses) et l’exclusion de ceux qui ne se conforment pas
(sanctions). Les normes de genre définissent et renforcent la dynamique de pouvoir inhérente
à la valorisation par une société des rôles de genre masculins et féminins.
Les attitudes sont ce qu’un individu pense et ressent à propos d’un comportement ou d’une
pratique, et s’il le juge favorablement ou défavorablement. Lors que les normes sociales sont
socialement motivées (c.-à-d. liées à la perception que l’on a de ce que les autres font ou
s’attendent), les attitudes sont motivées individuellement et sont basées sur les croyances
individuelles. Les attitudes peuvent être alignées sur les normes en vigueur, mais elles
peuvent aussi s’y opposer. La force de la norme déterminera dans quelle mesure une
personne s’engagera dans une pratique qui n’est pas alignée sur son attitude. Les attitudes
peuvent influencer si une personne adhère à une norme ou non ; cependant, elles ne sont pas
en elles-mêmes des normes.
Attitude : « Je pense que les filles devraient se marier peu de temps après avoir atteint la
puberté. »
Norme alignée : « Je pense que la plupart des filles de ma communauté se marient peu de
temps après avoir atteint la puberté. »
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On clarifie au préalable deux notions. La pensée naturelle est celle qui est naïve, sans
connaissance et la pensée sociale est celle que l’on partage en fonction de notre groupe. Que
ce soit, la pensée naturelle ou la pensée sociale, on renvoie à des connaissances courantes,
dite de sens commun. Dans la vie quotidienne, on agit, on échange en se réfèrent à nos
pensées courantes, soit à nos pensées sociales.
Exemple : Dans ma vie de famille en tant que parents, j’éduque mes enfants en fonction de
moi et pas d’un apprentissage théorique.
Il y a donc deux types de pensées au sein de la vie sociale : La pensée sociale et la pensée
scientifique.
Le terme social renvoie à une notion de production collective. Si nous avons une pensée
sociale, c'est que nous appartenons à certains groupes sociaux. S'opposent à la pensée
scientifique, les pensées sociales, naturelles et de sens commun. Ces pensées s'élaborent
grâce à notre vécu, nos expériences. C'est aussi ce à quoi on se réfère dans la vie
quotidienne et qui explique, le monde qui nous entoure. C'est une forme de connaissance
finale (La vision que j'ai de l'école, provient de mon expérience mais aussi de ma socialisation,
c'est ce qui m'oriente dans ma pratique.) C'est une forme d’influence sur les pratiques.
Moscovici (1961, 1976), s’oppose sur les savoirs de sens commun aux savoirs
scientifiques. Les savoirs scientifiques s'élaborent selon un savoir scientifique, une
méthodologie et des protocoles. Il y a une procédure qui permet de valider les
connaissances. La pensée sociale, est un savoir d'expérience selon lui, qu'on ne valide pas.
Ce savoir renvoyer, aux livres, aux rumeurs, aux petites histoires par exemple.
On s'interroge alors sur les sources de savoirs du sens commun pour comprendre comment le
Monde est régi.
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→ Il y a un système de connaissance qui s'élabore, grâce à nos interactions. Un discours de
sens commun renvoie à nos croyances, nos idées, que l'on utilise au quotidien. Tandis que le
discours scientifique est publié à des concepts précis, singulier, internationaux.
→ L'échange et le débat, sont source de savoir pour un discours de sens commun. Un
concept est théorique, ce sont des concepts abstraits mais précis.
→ Dans la vie quotidienne, on passe par des images on ne définit pas des concepts.
On tente de rendre concret ce qui est abstrait. On vulgarise un concept (le big-bang par
exemple, est une théorie scientifique imagé vulgairement pour tous.) La pensée du sens
commun est concrète, on ne parle pas de précision mais de l'aspect communication. On ne
cherche pas à être précis sur les informations mais à communiquer, échanger. Il n'y a pas de
neutralité dans ce type de pensées ni de réflexion réelle. Il n'y a pas de distance par rapport à
ça on cherche juste à faire valoir son avis. Ces pensées nous permettent d'avoir une relation
avec les autres peu importe si on échange véridiquement ou non.
Elle se développe dans la communication sociale, celle-ci est orale. Généralement le savoir
scientifique est plus dans les livres. On trouve, des éléments précis, qui attise la réflexion donc
la précision. Le contenu et le processus de la pensée sociale sont intégrés par des facteurs
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sociaux. On ne pense pas de la même manière, en fonction de sa fonction par exemple. Ni de
son lieu. Autrement dit, le contexte influence le processus de pensée.
- Le lieu et le contexte ;
La mémoire collective est la pensée qui fait référence aux souvenirs. Il y a un caractère social
de tout souvenir.
Selon le groupe social, nous avons une mémoire différente. (Ex : Le journalistes proposent de
revenir aux années 80, et de parler de souvenirs. Des séries TV sont créer etc, et les sujets
que l'on interroge évoquent des objets qui ont laissé leur propre expérience).
Dans un groupe se créer une pensée commune que l'on appelle une pensée sociale. Le
souvenir est transmis par le lien que l'on a avec, et c'est ce qui apporte à la construction d'une
représentation. L'appartenance commune au groupe, permet un partage commun de l'objet et
c'est ce qui crée la mémoire collective. La mémoire d'un groupe c'est bien la mémoire
collective. La mémoire collective renvoyée à une pluralité de phénomènes : Cela renvoie aux
expériences individuelles mais aussi collectives. La mémoire collective joue un rôle important
dans l'idée de groupe. Pour Halbwachs, le souvenir même s'il est individuel, se déploie dans
un contexte social.
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Même en individuel un souvenir fait référence à une vie de groupe, c'est un acte cognitif
individuel. Il existe aussi, en tant qu'appartenance à un groupe. Les souvenirs font appel à une
mémoire collective. Cette notion de mémoire collective est ce qui définit mon être social. Selon
le contexte temporel et géographique, la mémoire collective est différente.
Lippmann a été le premier à traiter de cette question, pour lui ce sont des images dans nos
têtes, des catégories descriptives, par pouvant on cherche à situer autrui.
Cette image cherche à décrire la réalité de manière simplifiée et de situer les individus, donc il
y a une fonction cognitive.
Avant même de connaître les groupes, sur la base simple de nos groupes, nous avons déjà
des idées, des jugements, parce qu'il appartient à tel ou tel groupe.
Nous avons des images, des attentes, des pseudo-connaissances. Cette pensée sociale à
une influence sur notre manière de voir le groupe. C'est parce que nous avons des
stéréotypes que l'on va être transférés sur la manière de voir les choses entre nous.
Quand on observe, on interprète, et on est transmis par nos stéréotypes. Groupe social, en
fonction des stéréotypes :
Les recherches confirment, qu'il y a un impact de nos stéréotypes sur la perception sociale. Un
individu est montré différemment en fonction de son groupe d'appartenance. Tout ce qui est
de l'ordre des stéréotypes, sont des jugements généralement intériorisés depuis la naissance.
Ces influences, révélées qu'il ne faut pas les connaître pour les comprendre.
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Chapitre IV. La Théorie Des Représentations Sociales
IV. 1. Introduction
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engageant l’appartenance sociale des individus par l’intériorisation de pratiques et
d’expériences, de modèles de conduites et de pensée » (Jodelet 1989).
Dans la plupart des définitions psycho-sociales des représentations, on retrouve trois aspects
caractéristiques et interdépendants, la communication, la reconstruction du réel, et la maîtrise
de l’environnement :
IV.3.1. La communication
Puisque les représentations sociales offrent aux personnes « un code pour leurs échanges et
un code pour nommer et classer de manière univoque les parties de leur monde et de leur
histoire individuelle ou collective ». Moscovici (1961)
Les représentations nous guident dans la façon de nommer et de définir ensemble les
différents aspects de notre réalité de tous les jours ; dans la façon de les interpréter, de statuer
sur eux et le cas échéant de prendre une position à leurs égards et de la défendre ». Jodelet
(1992)
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La fonction de code commun : les représentations dotent les acteurs sociaux, d’un
savoir qui est commun, donc partagé, ce qui facilite la communication. Cette fonction
de communication va permettre de comprendre et d’expliquer la réalité.
La fonction d’orientation des conduites : elles guident les comportements et les
pratiques.
La fonction de justification : elles permettent à posteriori, de justifier les prises de
position et les attitudes.
La fonction identitaire : elles permettent de définir l’identité d’un groupe professionnel
ou social.
Cette théorie s’articule autour d’une hypothèse « toute représentation est organisée autour du
noyau central » Abric (1988). Ce noyau est constitué d’éléments objectivés, agencés en un
schéma simplifié de l’objet. Selon Moscovici le noyau figuratif constituant une base stable
autour de laquelle pourrait se construire la représentation. L’idée fondamentale de la théorie
du noyau est que dans l’ensemble des cognitions se rapportant à un objet de représentation,
certains éléments jouent un rôle différent des autres. Ces éléments appelés éléments centraux
se regroupent en une structure qu’ Abric (1987,1994 ) nomme « noyau central » ou « noyau
structurant » . Le noyau central ou noyau structurant d’une représentation assure deux
fonctions essentielles :
Une fonction génératrice de sens : Il est l’élément par lequel se crée ou se transforme,
la signification des autres éléments constitutifs de la représentation. Il est ce par quoi
les éléments prennent un sens, une valence.
Une fonction organisatrice : C’est autour du noyau central que s’agencent les autres
cognitions de la représentation. C’est le noyau central qui détermine la nature des liens
qui unissent entre eux les éléments de la représentation. Il est en ce sens l’élément
unificateur et stabilisateur de la représentation.
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Le noyau structure à son tour les cognitions se rapportant à l’objet de la représentation. Ces
cognitions placées sous la dépendance du noyau sont appelées les éléments périphériques.
Si le noyau structurant peut se comprendre comme la partie abstraite de la représentation, le
système périphérique doit être entendu comme la partie concrète et opérationnelle.
Le noyau central et les éléments périphériques fonctionnent bien comme une entité où chaque
partie a un rôle spécifique mais complémentaire de l’autre. Leur organisation, comme leur
fonctionnement est régie par un double système :
Le système central structurant les cognitions relatives à l’objet, fruit des déterminismes
historiques et sociaux auxquels est soumis le groupe social. Le système central,
constitué par le noyau central de la représentation est directement lié et déterminé par
les conditions historiques, sociologiques, et idéologiques. Il est marqué par la mémoire
collective du groupe et aussi par le système de normes auquel il se réfère. Le système
central constitue la base commune collectivement partagée des représentations
sociales. Sa fonction est consensuelle c’est par lui que se réalise et se définit
l’homogénéité d’un groupe social. Le système central est stable, cohérent, il résiste au
changement assurant ainsi une deuxième fonction celle de la continuité et de la
permanence de la représentation. Ce système est relativement indépendant du
contexte social et matériel dans lequel la représentation est mise en évidence.
Le système périphérique en prise avec les contingences quotidiennes permet dans
certaines mesures l’adaptation de la représentation à des contextes sociaux variés. Ce
système est fonctionnel, c’est grâce à lui que la représentation peut s’inscrire dans la
réalité du moment. Contrairement au système central, il est plus sensible et déterminé
par les caractéristiques du contexte immédiat. Il constitue l’interface entre la réalité
concrète et le système central, régulation et d’adaptation du système central aux
contraintes et aux caractéristiques de la situation concrète à laquelle le groupe est
confronté, qui permet une certaine modulation individuelle de la représentation. Est
parce qu’elle est constituée de ce double système, un système stable, un système
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flexible, que la représentation peut répondre à l’une de ces fonctions essentielles :
l’adaptation socio-cognitive.
A partir du facteur « pratique sociale », trois types de transformation peuvent théoriquement
avoir lieu :
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apaisantes? Au-delà de la description, il s'agit de comprendre quelles sont les modalités
relationnelles qui permettent la pensée et l'apprentissage.
IV.6. Les positionnements sociaux
Ces relations interpersonnelles se déploient au sein de groupes d'appartenance qui confèrent
positions, statuts, rôles, droits et devoirs aux interactants. Ils rendent plus ou moins faciles et
probables les conditions des relations interpersonnelles favorisant l 'apprentissage. En retour
c'est à travers ces mêmes relations interpersonnelles que se négocient ces appartenances de
groupe, que se forgent les identités sociales, que se créent les institutions. Il s'agit donc là de
la troisième construction à décrire. Souvent il semble que non, tant les concaténations de
préjugés, actions et réactions semblent l'emporter parfois même violemment. Mais il arrive
aussi, même dans les lieux de tensions, que l'on observe de petits espaces qui permettent la
symbolisation et la coordination de la pensée, espaces analogues par nature.
Elles se renégocient tout au long de la relation. Elles ne concernent donc pas seulement la
tâche cognitive, mais aussi le sens que revêt pour la personne le contenu de la connaissance
aussi bien que ses significations sociales et identitaires. Ces contenus de connaissance
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s'associent à des vécus émotifs, en réveillent d'autres (par exemple enseigner et apprendre
une langue vivante plutôt qu'une autre n'entraîne pas les mêmes échos affectifs). Il y a des
contenus qui font peur, d'autres qui rassurent. Ces vécus, ces émotions, ces intentions et ces
interprétations ne sont pas nécessairement conscients (ce qui ne manque pas de causer des
problèmes méthodologiques au chercheur!); ils ne se déroulent pas dans un vide social ou
relationnel, mais sont bien au contraire comme nichés dans des matrices culturelles.
Interdictions de pensées, difficultés de penser, vécus émotifs ... nous retrouvons là des
ingrédients communs tant aux situations d'apprentissage qu'aux situations
psychothérapeutiques. Se tourner vers l'espace thérapeutique peut être utile pour mieux
comprendre les conditions de l'élaboration mentale.
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Chapitre V. Mémoire et pensée sociale
La pensée humaine est elle aussi fondée sur des idées récentes, un peu anciennes et
très anciennes. Certains modes de pensée ont complètement disparu et d’autres nous
ont marqué et sont influentes encore aujourd’hui.
Le passé influe sur le présent et sur l’avenir mais de manière inattendue et inégale.
Parfois, les restes du passé sont effacés ou sans influence, parfois ils ont une influence
immense. Parfois cette dernière est cachée, semble inexistante et elle réémerge
brutalement dans des circonstances particulières.
Il en va de même pour la matière dite inerte : on y trouve des effets de temps récents, de
temps plus lointains et même très très anciens qui se retrouvent mêlés. Les particules
matérielles et lumineuses (dites fermions et bosons) ont des dates d’origines très
diverses et, au travers d’elles, le passé parfois très lointain se mêle au présent. Ce n’est
pas leur matière qui s’est conservée, c’est seulement leur structure, leurs propriétés, leur
fonctionnement. On se souvient de la comparaison de cette conservation avec celle
d’une très vieille barque en bois de pêcheur dont toutes les planches auraient dû être
remplacées mais qui conserverait intacte la structure d’ensemble de la vieille barque.
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V.2. Liens entre le présent et le passé
Si notre passé a été malheureux, nous avons l'impression qu'il perturbe notre présent
avec une mauvaise influence du style "cause à effet"? En réalité, les évènements ne
sont pas la cause de nos difficultés psychologiques. La vraie cause, ce ne sont pas les
circonstances historiques survenues, mais la façon dont nous les avons vécues. Si ce
que nous avons vécu autrefois joue un rôle sur notre comportement et notre façon
d'aborder la vie aujourd'hui, nous le devons avant tout à ce que nous en avons fait : Si
notre présent est perturbé, ce n'est pas à cause des zones blessées de notre vie, mais
spécialement pour elles, afin qu'on n'oublie pas un jour d'en prendre soin et d'en
restaurer l'intégrité.
Quand l'expérience, déjà acquise, est assez riche pour intégrer ce qui se passe, il y a
une croissance dans laquelle l'expérience nouvelle s'ajoute aux anciennes et nous
permet de gagner de l'assurance, de l'affirmation de soi, de l'humilité, une plus grande
ouverture aux autres, une plus grande sécurité, etc...
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La mémoire a une fonction essentielle dans l'établissement des sociétés humaines. En
effet, tout groupe social se perpétue grâce à des connaissances transmises au fil des
générations. Ces comportements et ce savoir-faire peuvent passer dans la mémoire
collective de deux façons : par l'oralité ou par l'écriture, les deux grands modes de
transmission qui sont apparus successivement au cours de l'histoire.
C’est le principal et presque unique moyen de conservation des acquis du passé dans
les sociétés sans écriture. L'ensemble des énoncés oraux qui constituent cette tradition
expriment aussi bien les règles de conduite individuelle que celles des relations sociales.
Parmi eux, on retrouve les mythes fondateurs, les récits historiques, les devises, les
proverbes, les contes et les récits légendaires, les chants, les poèmes, les invocations,
etc.
Dans ces sociétés sans écriture, d'autres supports que le langage permet aussi de
réactualiser des savoirs. Ainsi les rituels, notamment dans le domaine religieux,
comportent des gestes qui sont un rappel non seulement des croyances mais aussi des
faits passés: fondation d'un village, alliance entre divers groupes, partage d'un repas,
etc. Mais, au fil du temps, le sens de ces séquences sacrées peut être perdu par les
acteurs sociaux, qui n'en reproduisent plus que la forme.
L’écriture
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V. 5. Mémoire collective et niveau Idéologique
Etymologiquement, l’idéologie est la science qui a pour objet l'étude des idées. Mais le
mot s’est vite perverti. Il peut désigner un ensemble plus ou moins cohérent d’idées, de
croyances et de doctrines. Il peut désigner le contraire de la science et évoquer des
théories vagues et nébuleuses, portant sur des idées creuses et abstraites, sans rapport
avec les faits réels. Des dogmes, des doctrines, des mythes, des systèmes « hors sol »
qui vont aboutir à des pensées caricaturales et radicalisées. Faute d’avoir de vraies
idées, on se rabat sur une idéologie. À moins qu’une idée, au départ noble et
généreuse, ne se raidisse et ne se cristallise en idéologie, à partir du moment où elle
exclue toute idée contradictoire. Ainsi se déplie un éventail d’idéologies politiques parmi
lesquelles on répertorie l’anarchisme, le conservatisme, l’écologie, le fascisme,
l’humanisme, les mouvements identitaires, le libéralisme, le libertarianisme, le
nationalisme, les idéologies religieuses, la laïcité, le socialisme, le communisme, la
capitalisme…
Nombre de ces idéologies peuvent avoir des sources légitimes avant de se pervertir.
C’est leur degré d’excès qui finit par radicaliser les idéologies, lorsqu’elles ne sont pas
d’emblée excessives. Trop d’humanisme tue l’humanisme. Trop de laïcité tue la laïcité.
Trop d’écologie tue l’écologie. Mais le fascisme est d’emblée intolérant, excessif et
radicalisé. Et puis, il arrive que les idéologies se personnalisent au nom d’un parti, d’un
homme ou d’un dictateur : Boulangisme, Poujadisme, Nazisme, Hitlérisme, Franquisme,
Stalinisme.
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V.7. Mémoire collective et rumeur
La rumeur peut se définir comme une information inexacte ou exagérée qui se déforme
à mesure qu’elle est transmise de façon directe par le mode de la bouche à oreille ou de
façon indirecte, via un média informationnel (télévision, presse écrite…). Elle fait partie
integrate de notre quotidien et concerne chacun d’entre nous, alors même que nous
prétendons aisément ne lui accorder aucun crédit et encore moins participer à sa
transmission. Qu’elle amuse, intrigue, angoisse ou énerve, la rumeur est omniprésente.
Mais en même temps, la rumeur est nuisible. Elle détruit des réputations et des
carrières, colporte la terreur et donne une vision tout à fait erronée du monde social.
Comment concevoir et comprendre alors un tel paradoxe ? Comment les êtres humains
peuvent-ils se confondre dans une pratique qui les menace ? Pour répondre à cette
question il faut distinguer deux éléments : d’une part, il s’agit de décrire le contenu
classique de ces rumeurs et la particularité des contextes sociaux dans lesquels les
rumeurs émergent ; d’autre part, il est nécessaire d’entrevoir l’hypothèse selon laquelle
la rumeur remplit une fonction sociale. Si elle est envisagée du point de vue de son
“utilité”, on comprend mieux son existence et sa robustesse.
V.7.1. Le contenu social de rumeurs
Dans la mesure où les rumeurs fonctionnent sur le ressort de la peur, elles sont d’autant
plus prolifiques et robustes quand elles apparaissent dans un contexte socioculturel lui-
même anxiogène. Plus il le sera et plus les membres d’une culture ressentiront un
besoin de sérénité qui passe par une forme de catharsis des angoisses vers des
croyances fantasmées. On trouve le même phénomène avec les superstitions et le
recours à des pratiques parapsychologiques. Le degré de précarité sociale est toujours
proportionnel au besoin d’avoir recours à de la pensée magique pour expliquer les
phénomènes anxiogènes.
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V.7.2. Le contrôle de rumeurs
La stratégie la plus spontanée et la plus fréquente pour contrôler les rumeurs et faire en
sorte qu’elles cessent est le démenti. Il s’agit d’une information qui vient contredire la
rumeur et qui est diffusée par la ou les personnes qui en sont les victimes, lorsque
celles-ci sont des personnes ou des groupes.
- Elle est donc accueillie avec moins d’enthousiasme et plus de méfiance. D’autre
part, le démenti n’est pas toujours diffusé au bon moment : s’il est trop précoce, il
éveille des soupçons (un accusé qui se défend alors même qu’on ne sait pas qu’il
l’est est perçu comme quelqu’un qui se confesse) ; et s’il est trop tardif, la rumeur
est bien trop solide et ancrée pour être bousculée.
- Ensuite, le démenti n’a pas toujours la capacité de prouver que la rumeur est
fausse : soit la preuve existe mais cela passe par une démonstration scientifique
trop compliquée pour le commun des mortels
- Enfin, le démenti a un effet parfois pire que le fait d’être simplement inefficace.
En effet, on peut voir apparaître un “effet boomerang”. C’est le cas quand c’est le
démenti lui-même qui déclenche ou accroît la portée de la rumeur.
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Bibliographies
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