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Université Mohammed V

ENS, Rabat - Filière : LICENCE EN EDUCATION


Option: Philosophie - Semestre 4 - Module : Anthropologie
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LE COURS N°3 :

Anthropologie culturelle : La notion de la culture


1. LES THEMATIQUES DE L’ANTHROPOLOGIE ;
2. LE CONCEPT DE LA CULTURE ;
2. LA STRUCTURE DE LA CULTURE ; (organisation culturelle)
3. LE DYNAMISME DE LA CULTURE. (changement culturel)

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1. LES THEMATIQUES DE L’ANTHROPOLOGIE ;


L’anthropologie est constituée à la fin du 19ème siècle sur un grand fondement c’est
‘’l’unité de l’espèce humaine‘’. L’étude anthropologique repose sur la méthode de
l’analyse comparative, on compare la société étudiée avec d’autres sociétés différentes pour
mettre en évidence des logiques universelles.
L’anthropologie se divise en nombreux domaines, On se contente de quatre sous-
disciplines principales:
-Anthropologie sociale: Etude de la parenté, la famille, les institutions sociales et leurs
fonctionnements, l’organisation et le changement social…
-Anthropologie économique: Etude d’économie des sociétés traditionnelles, études des
conditions, des moyens et des modes de productions économiques…
-Anthropologie politique: Etude des types d’organisation politique (la bande familiale,
la tribu, la chefferie et l’Etat…)
-Anthropologie religieuse: Etude des religions et croyances (représentations, pratiques
et organisations…)

1. LE CONCEPT DE LA CULTURE
Le mot «Culture» est d’origine latine cultura, du verbe colere, c’est-à-dire cultiver; ce
qui signifie «le soin apporté aux champs et au bétail»; «Culture» est le fait de travailler,
développer, domestiquer le monde. Au 13ème siècle le mot «culture» apparaît dans la
langue française, qui signifié état mais aussi action et travail ; au 16ème siècle le figuré de
développement d’une faculté: travail que l’homme fait aussi sur lui-même (éducation: un
homme «cultivé»). Au 18ème siècle, le sens moderne de culture d’un objet déterminé:
«culture des arts», «des sciences», «des lettres»…
(Dictionnaire de l’Académie française, p718).

La ‘’Culture’’ est une notion polysémique :


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Le mot culture englobe actuellement des expressions et concepts très divers tels que: le
travail de la terre, l’élevage des animaux domestiques; la culture des lettres, des sciences
ou des arts; éducation, instruction, l’emploi des machines ou des disciplines (culture
politique, culture d’entreprise…); etc…
Le mot est actuellement plus fréquente en occident, surtout après le déclin de la notion
de civilisation qui a une signification discriminatoire. Tandis que la notion de culture reste
pourtant intéressante pour penser de nombreuses questions propres à toutes les sociétés.
L’ethnologie était, lors de son apparition, définie comme la science ayant pour vocation
de décrire, voir de définir la culture. En effet en décrivant la culture on décrit à la fois ce
qui est spécifique à chaque peuple, ethnie, groupe social, et ce qui est commun à l’ensemble
de l’humanité. Il n’existe en effet pas d’hommes en dehors de la culture.
Tylor définit la culture comme «un tout complexe qui inclut les connaissances, les
croyances, l'art, la morale, les lois, les coutumes et toutes autres dispositions et habitudes
acquises par l'homme en tant que membre d'une société».
Pour saisir la nature essentielle de la culture, il faut d'abord résoudre une série de
paradoxes apparents:
1. La culture est universelle en tant qu'acquisition humaine, mais chacune de ses
manifestations locales ou régionales peut être considérée comme unique.
2. La culture est stable, mais elle est aussi dynamique et manifeste des changements
continus et constants.
3. La culture remplit, et dans une large mesure détermine, le cours de nos vies, mais
s'impose rarement à notre pensée consciente.
4. La culture a un sens pour ceux qui vivent en conformité avec elle. cette définition
implique le principe du relativisme culturel, c’est-à-dire que chaque individu interprète
l'expérience dans les limites de sa propre culture.

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2. LA STRUCTURE DE LA CULTURE
Toute structure se compose d’éléments. L'élément est la plus petite unité identifiable,
se combine à d'autres éléments pour former un complexe (structure).
La notion d'élément culturel comme plus petite unité identifiable dans une culture
donnée semble au premier abord relativement simple. la « plus petite unité identifiable»
est conçue comme la part indivisible d'un vaste ensemble.
Néanmoins, quelle que soit l'utilité du concept d'élément culturel comme outil, métho-
dologiquement il ne peut s'appliquer qu'à l'étude de problèmes spécialisés. Souvent il faut
étudier non l'élément seul, mais un groupe d'éléments en rapport étroit dans une culture
donnée. Ces groupements contiennent les grandes lignes de la manière de vivre d'un peuple.
En tant qu'agrégats, ils forment ce qu'on appelle des « complexes culturels », le second
aspect de structure d'une culture. Nous allons l'examiner maintenant.
La structure de la culture n'existe que pour l'homme de science. L'ethnologue, bien qu'il
puisse diviser et subdiviser ses matériaux afin de disséquer une culture particulière ou
analyser la totalité de la culture, doit toujours se rappeler qu'en fin de compte la réalité est
l'unité qui résulte d'observations du comportement de différents individus.
Donc il est nécessaire d'étudier la culture comme une synthèse, et utile de réduire cette
unité en ses parties composantes. Considérant tout mode de vie individuel, nous devons le

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saisir comme partie intégrante de l'ensemble, un ensemble qui est plus que la somme de
ses parties.

3. LE DYNAMISME DE LA CULTURE :
3.1. L’approche évolutionniste :
Nous pouvons distinguer trois éléments principaux, toujours présents chez les
évolutionnistes:
1. Le postulat que l'histoire de l'humanité représente une série unilinéaire d'institutions
et de croyances, dont les similitudes, telles qu'on les discerne actuellement, dénotent le
principe de l'unité psychique de l'homme.
2. La méthode comparative, qui permet d'établir l'évolution des institutions et croyances
humaines en comparant leurs manifestations parmi les peuples existants ; ceux-ci étant
supposés être les représentants vivants de stades de culture anciens par lesquels les sociétés
plus avancées auraient passé.
3. La notion de la survivance des coutumes chez les peuples qui sont classés parmi les
plus avancés; ces survivants prouvent que ces sociétés ont passé par des stades antérieurs
dont les vestiges sont visibles dans leurs modes de vie présents.

3.2. L’approche diffusionniste :


L'importance croissante attribuée à l'emprunt culturel fit beaucoup pour saper le
principe de l'évolution unilinéaire que la culture humaine était censée avoir subie. On
trouva que la diffusion - ainsi fut désigné ce mécanisme de changement culturel - jouait un
rôle beaucoup plus grand que la faculté d'invention; de sorte qu'au point de vue
méthodologique, on dut renoncer à comparer les genres de vie des sociétés « intactes ».
On peut concevoir deux catégories distinctes de phénomènes dans le changement
culturel. La première comprend tout changement provenant des innovations surgies à
l'intérieur de la société ; la seconde, tout changement provenant de l'extérieur.
La plus grande difficulté dans l'étude des processus d'invention et de découverte,
d'emprunt ou de diffusion est que nous avons très rarement l'occasion d'observer sur le vif
l'introduction d'éléments nouveaux dans une culture donnée. Mais malgré les obstacles de
méthode, le problème a une importance primordiale et doit être abordé. Car le changement
est une constante dans tout système de coutumes, et l'analyse des processus de changement,
qui sont le fait de la découverte et de l'invention d'une part et de l'emprunt de l'autre, est
essentielle pour comprendre justement l'objet de notre propos : la culture.
3.3. L’approche Dynamique :
Aucune culture vivante n'est statique. Les preuves du changement culturel sont
évidentes. Les recherches dynamiques ont montré que les mutations sociales.
Le processus du changement culturel est donc universel, il faut envisager la signification
du changement dans toute étude portant sur la nature de la culture; et, en outre, l'analyse
des dynamismes culturels serait impossible sans la présence du changement. Mais cela
n'implique pas qu'on puisse étudier le changement culturel comme un phénomène isolé.
Car le changement n'a pas de sens en soi.

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3.4. La variation culturelle :
Les différents points concernant la variation en culture peuvent se résumer dans les
propositions suivantes :
1. La culture est l'expression du comportement d'un peuple et des sanctions de ce
comportement.
2. Aucun individu n'a un comportement et une croyance identiques à ceux d'un autre ;
il faut donc les concevoir et les étudier comme des variables plutôt que comme des
structures rigides.
3. L'étendue totale des variations dans la croyance et le comportement individuel chez
les membres d'une société donnée, à un moment donné, définit ainsi la culture de cette
société, et cela est aussi vrai pour les cultures d'unités plus petites dans l'ensemble social.
4. Croyance et comportement dans toute société ne sont jamais le fait du hasard, mais
varient autour de normes établies.
5. Ces normes doivent être tirées par induction des convergences des croyances et
modes de comportement observés d'un groupe donné, et comprennent les modèles d'une
culture.
6. Toutes choses égales par ailleurs, plus le groupe est petit, plus ses modèles de
croyance et de comportement seront homogènes.
7. Cependant, des groupes de spécialistes peuvent manifester une plus grande étendue
de variation dans le domaine de leur spécialité que des groupes de grandeur équivalente
dans l'ensemble de La population.

LES CARACTERISTIQUES FONDAMENTALES DE LA CULTURE :


1- La culture est collective.
Toute culture est liée à un groupe humain particulier, c’est-à-dire qu’elle existe donc dans
un groupe défini.
2-La culture est un système cohérent.
La culture a en effet une cohérence propre, par sa construction en système souple et
évolutif.
3-La culture est une activité symbolique.
La culture permet, par le symbole, de donner du sens à une réalité culturelle donnée, ce qui
implique que la culture est humaine car elle relève du symbolique.
4-La culture se transmette :
La culture se transmette, d’un groupe humain à un autre, soit pacifiquement (imitation ou
échange…), soit par force (guerre ou impérialisme…)
5-La culture est variable :
Toute culture n’a de sens que par rapport à ce qui lui est extérieur : (Extérieur que certains
appellent «nature»; extérieur que d’autre nomment peuple différent.)

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