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I.

Soutien social
I.1 – Soutien social et psychologie communautaire
Barrera Jr, (2000) avance que le soutien social est un concept central en psychologie
communautaire. En effet, le soutien social permet d’étudier les transactions d’aides entre les
individus dans un contexte communautaire. Dans les moments difficiles de la vie, l’aide
apportée par les autres sont des ressources naturelles que nous auxquelles nous pouvons
accéder. Cela contribue à l’augmentation de notre bien-être et à prévenir les problèmes de
santé mentale (Barrera Jr, 2000). Or, l’objectif principal de la psychologie communautaire
consiste justement à promouvoir un changement social positif qui favorise le bien-être des
individus, des groupes et des communautés, l’amélioration de leur vie et la prévention des
troubles (Boucher & Laprise, 2001). Pour atteindre cet objectif, l’approche traditionnelle de la
psychologie, trop centrée sur les facteurs personnelle et intrapsychiques ne suffit plus. Les
psychologues communautaires travaillent nécessairement avec les individus dans
l’environnement où ils vivent et développent le pouvoir d’agir de ces individus. Le soutien
social peut alors servir de pont entre une psychologie traditionnelle et une autre qui accorde
de l’importance à l’environnement social (perspective communautaire) (Boucher & Laprise,
2001).

Par ailleurs, le concept de soutien social a un intérêt majeur pour les chercheurs en
psychologie communautaire depuis les années 80 (Duffy & Wong, 2003). Les raisons de cet
engouement sont nombreuses, entre autres l’hypothèse que le soutien social influence
positivement la santé mentale. (B. R. Sarason et al., 1990). De plus, (Boucher & Laprise, 2001)
souligne que « le soutien social constitue souvent la trame de fond de plusieurs actions
menées en psychologie communautaire pour investir les individus de plus de pouvoir, pour
améliorer la qualité du tissu social et celle des milieux de vie où évoluent les individus, les
groupes et les communautés (Boucher & Laprise, 2001). »

I.2 – Historique du concept de soutien social


Dans cette section nous allons passer en revues d’un point de vue historique les
apports théoriques et empiriques de diverses disciplines au concept de soutien social. En effet
ce concept est étudié par plusieurs disciplines scientifiques depuis plusieurs décennies,
notamment la recherche expérimentale, la sociologie, la psychologie du développement,
l’épidémiologie, et la psychologie communautaire. Par ailleurs, le soutien social a été la
principale aide donnée aux personne qui souffrent de trouble mentaux pendant longtemps
(Maguire, 1991). Cependant, avec l’avènement des sciences de la santé mentale comme la
psychologie, l’aide quotidienne apportée par les gens ordinaires sont moins considérées pour
mettre l’accent sur l’aide apportée par les professionnels. Il faut attendre les années 70 pour
que les chercheurs décident d’étudier plus sérieusement le soutien social comme domaine de
recherche à part entière. Les chercheurs se sont alors rendus compte de son importance et de
son potentiel pour aider les personnes en souffrance (Boucher & Laprise, 2001).

I.2.1 Recherche expérimentale


Dans les années 1950, des recherches menées sur des animaux semble prouver que les
animaux qui sont en groupes sont protégés des mauvaises conséquences de situations de stress
(Boucher & Laprise, 2001). Par exemple, en 1958, Conger et ses collaborateurs ont effectué
une recherche sur des rats. Les résultats de cette recherche montre que les rats qui subissaient
des chocs électriques en étant isolés avaient plus de chances de développer des ulcères que
ceux qui sont soumis aux mêmes facteurs de stress mais qui étaient en groupes (Conger et al.,
1958).

I.2.2 Sociologie
Depuis longtemps, la sociologie étudie les réseaux sociaux. Elle cherche notamment à
comprendre comment les individus sont connectés aux institutions et comment ces dernières
véhiculent la culture d’une communauté (Weber & Harvey, 1994). Il y a un siècle, Durkheim
(1897-1951) observait déjà les conséquence néfastes de l’isolement social sur le bien-être
psychologique des travailleurs qui migraient vers les zones industrielles (Cohen et al., 2000).
Dans le même ordre d’idée, les sociologues démontrent également que l’appartenance d’un
individu à un réseau social important est capitale pour sa santé. En effet, ils ont trouvés que
les individus qui sont isolés socialement présentent des taux de mortalité plus important que
les individus qui ont un réseau social considérable (Boucher & Laprise, 2001).
I.2.3 Psychologie du développement
En 1969, dans un ouvrage intitulé « Attachment and Loss », Bowlby (1969) rapporte
que l’attachement entre parent et enfant est primordial pour la santé présente et future des
individus. En effet, le développement de l’enfant peut être détérioré par la mauvaise qualité
des liens physiques et affectifs qu’il a avec ses parents. Cela peut même provoque sa mort.
(Bowlby, 1969)

I.2.4 Epidémiologie
Dans les années 1970, l’épidémiologie démontre que le soutien social a un effet
modérateur contre le stress. (Boucher & Laprise, 2001) rapportent notamment les travaux de
Cassel (1976) et celui de Cobb (1976) qui traitent du lien entre le stress et le soutien social.
Ces deux chercheurs postulent que non seulement le soutien social accélère le rétablissement
des patients mais il atténue également les conséquences néfastes des facteurs de stress
(Boucher & Laprise, 2001). A partir de ces postulats, l’épidémiologie a alors vu l’émergence
d’interventions centrées sur le développement du soutien social dans la prévention de la
maladie.

I.2.5 Psychologie communautaire


Entamé par le chercheur Gerald (Caplan, 1974) et par les études réalisées en
épidémiologie, l’effet modératrice du soutien social sur l’impact des événements stressants
sur la santé mentale devient également une question de recherche d’intérêt pour psychologues
communautaires. Les résultats obtenus à l’époque sont considérables. Les individus qui n’ont
pas assez de soutien social ont plus de chance de présenter des troubles d’ordre psychique que
ceux qui en reçoivent ou qui croient en recevoir (Weber & Harvey, 1994). Pareillement, les
psychologues communautaires ont constater que les individus qui bénéficient de leurs
interventions présentent souvent des insuffisances au niveau social (B. R. Sarason et al., 1990).
La mise en place de méthodes d’intervention qui renforcent le soutien social est alors devenu
une préoccupation majeure pour les psychologues qui travaillent dans le milieu
communautaire.
I.3 – Définitions et dimensions du soutien social
I.3.1 Définitions
Les scientifiques affirment que le soutien social est un concept dont il est difficile de
donner une définition claire et unique (Wilcox & Vernberg, 1985). En effet, il y a des
situations où chacun d’entre nous aura besoin de solliciter l’aide des autres. On s’échange tous
également des services de temps en temps. Rappaport (1993) souligne que « le soutien social
est difficile à définir mais quand on le voir, on le reconnait » (Boucher & Laprise, 2001).

Par contre de nombreuses définitions sont formulées pour situer le concept dans le
vaste champ des sciences sociales (Boucher & Laprise, 2001; B. R. Sarason et al., 1990; I. G.
Sarason, 1985). Boucher et Laprise rapportent les observations de nombreux chercheurs entre
1970 et 1980. Ces chercheurs mettent l’accent sur les caractéristiques variées du soutien
social, parfois cognitif, parfois affectif, parfois comportemental et parfois structurel (Boucher
& Laprise, 2001).

D’une part, Certains auteurs mettent l’accent sur l’aspect interactionnel du soutien
social. (Shumaker & Brownell, 1984) définissent le concept comme suit : « Nous définissons le
soutien social comme un échange de ressources entre deux individus. Cet échange est perçu
par celui qui offre ou celui qui reçoit comme destiné à améliorer le bien-être de l’individu qui
reçoit » (Shumaker & Brownell, 1984). Cependant, cette définition semble réduire le concept à
un processus à sens unique alors que d’autres auteurs soutiennent que le soutien social a un
caractère réciproque (Boucher & Laprise, 2001).

D’autre part, (Maguire, 1991) postule que le soutien social fait référence aux
interactions bénéfiques d’une personne avec le système social dans lequel il évolue. Ce
système peut inclus les amis, familles (réseau social informel) et les professionnel de la santé
(réseau social formel) (Maguire, 1991). Cette définition néglige les aspects négatifs de
certaines interactions. Elle ne permet pas non plus de rendre compte que les institutions
(écoles, organismes communautaires) peuvent également être source de soutien social
(Boucher & Laprise, 2001).

Pourtant, Boucher et Laprise rapportent le travail de Gore (1978) qui met en évidence
que le soutien social est « une sorte de produit stocké à l’intérieur de certains individus et de
diverses structures sociales et échangé au cours de transactions sociales. » (Boucher & Laprise,
2001). C’est-à-dire que le soutien social est une ressource que nous avons tous en nous et
partagée avec les autres pendant nos interactions sociales.

La définition de Gottlieb (1994) est plus large. En effet, elle précise les bénéfices du
soutien social ainsi que la nature des transactions sociales. Pour cet auteur, le soutien social
est «un processus d'interactions sociales qui augmente les stratégies d’adaptation (coping),
l'estime de soi, le sentiment d'appartenance et la compétence, à travers l'échange effectif (réel)
ou prévisible de ressources pratiques ou psychosociales» (Cohen et al., 2000).

Thoits (1995) opte pour une définition plus cognitive. En effet, pour ce chercheur, le
soutien social prend la forme d’une ressource d’adaptation, une ressource sociale à laquelle
les individus peuvent accéder en cas de stress (Thoits, 1995).

(Barrera Jr, 2000) met en relief l’enjeu d’un concept global du soutien social. En effet,
cet auteur redoute la mise en danger ce concept par les définitions qui sont très larges et
vagues la plus part du temps (Barrera Jr, 2000). La définition de Gottlieb par exemple manque
de détails. Elle ne met pas en exergue la nature du processus d’interaction ainsi que les
mécanismes de fonctionnement du soutien social.

D’autres chercheurs soulignent que le soutien social n’est pas focalisé sur l’individu
mais il se réfère plus à l’environnement social (Boucher & Laprise, 2001) . En effet, (Orford,
1992) considère que le soutien social n’est pas une caractéristique des individus mais est
d’abord une caractéristique des réseaux sociaux ou des communautés. On peut alors
considérer le soutien social comme un facteur environnemental qui s’observe dans les
différents systèmes sociaux. Ces systèmes donnent de la force, la confiance et le sentiment
d’appartenance des individus intégrés et qui interagissent avec eux (Orford, 1992).

En définitive, le soutien social est un concept multidimensionnel. En effet, ce terme


peut évoquer plusieurs significations. Cependant pour adopter un point de vue
communautaire, nous avons choisi de retenir la définition proposée par Boucher et Laprise
(2001) suivante :

Le soutien social fait référence au résultat de l’intégration sociale d’un


individu dans différents réseaux (structure) qui lui fournisse un appui
affecti, matériel, cognitif et normatif (fonctions), et qui contribue à des
perceptions sociales satisfaisantes (perceptions). (Boucher & Laprise, 2001)
Cette définition a le mérite de mettre en avant la nature environnementale du soutien
social. De plus, elle englobe les principales dimensions du soutien social que nous allons
détailler dans la section suivante.

I.3.2 Principales dimensions du soutien social


Les chercheurs Boucher et Laprise (2001) ont donc recensé dans les travaux
empiriques les dimensions du soutien social suivantes : les réseaux de soutien, les fonctions
de soutien et les perceptions de soutien. Le tableau suivant présente ces dimensions et certains
concepts en liés. (Boucher & Laprise, 2001)

Tableau 1 : Principales dimensions du soutien social et concepts apparentés


(Boucher & Laprise, 2001)

CONCEPT DEFINITION
Réseau de soutien Répertoire de liens qu’un individu possède avec d’autres
individus et qui sont susceptibles de lui procurer diverses
formes d’aide ou de ressources.
Réseau social Ensemble complexe des liens qu’un individu entretien avec
d’autres individus de son entourage immédiat ou plus
large, ou qui représentent diverses institutions sociales.
Intégrations sociale Niveau d’identification d’un individu, d’un groupe, d’une
communauté, aux valeurs et institutions sociales. Peut
inclure, mais pas nécessairement, des relations
« soutenantes ». Quand il n’y a aucune intégration, il est
question d’anomie.
Fonction de soutien Divers aspects liés à la qualité des relations ou à la capacité
des relations à remplir différentes fonctions de soutien,
dont le soutien affectif, matériel, cognitif et normatif.
Perceptions de soutien Evaluation cognitive de son réseau social ou perception
qu’a une personne d’être connectées aux autres.
I.3.2.1 Réseaux de soutien
Orford (1992) indique que Les réseaux de soutien traitent de la structure des réseaux
sociaux et l’intégration social. En effet, le réseau de soutien inclue les individus qui peuvent
potentiellement offrir de l’aide ou ressources aux autres (Boucher & Laprise, 2001). En
revanche, le réseau social évoque les liens complexes qui existent entre un individu et d’autres
individus de son environnement social proche, large, ou avec les institutions sociales
(Maguire, 1991).

Les propriétés formelles des réseaux sociaux sont étudiées par les psychologues
communautaires. Des propriétés quantitaties et qualitative sont notamment étudiés par des
charcheurs tels que Barrera (1986), Bozzini et Tessier (1985), Orford (1992) (Boucher &
Laprise, 2001). Le tableau suivant présente certaines de ces propriétés formelles.

Tableau 2 : Propriétés formelles des réseaux sociaux (Boucher & Laprise, 2001)

PROPRIETE DEFINITION
Taille Nombre d’individus composant le réseau de l’individu.
Fréquence des contacts Nombre de contacts avec les membres du réseau pendant une
période de temps définie (par semaine, par exemple)
Densité Nombre de liens entre les personnes formant le réseau d’un
individu, mis en rapport avec le nombre de liens
théoriquement possible.
Variété Nombre de catégories d’individus qui offrent différents types
de soutien. Un réseau est homogène quand peu de catégories
distinctes d’individus procurent diverses formes de soutien
(par exemple, conjoite), et hétérogène quand plusieurs
catégories d’individus offrent du soutien.
Multiplexité Polyvalence des liens (par exemple, ma mécanicienne est mon
amie).
Accessibilité Nombre de liens nécessaire pour relier tous les membres du
réseau. Cela implique une distinction entre des liens directs et
des liens indirects (membres auxquels l’individu est relié par
l’intermédiaire d’autres personnes avec lesquelles il est
directement lié).
Ouverture Capacité du réseau d’offrir l’occasion d’accéder à d’autres
réseaux auxquels l’individu n’appartient pas de prime abord.
Durée Stabilité plus ou moins grande des liens avec les membres du
réseau.
Réciprocité Echange mutuel de ressources semblables ou équivalentes
entre les individus d’un réseau.

L’intégration sociale fait référence au « niveau d’identification d’un individu, d’un


groupe, d’une communauté, aux valeurs et institutions sociales dominantes. » (Boucher &
Laprise, 2001). En d’autres mots, cette notion désigne l’engagement des individus envers la
communauté. Par exemple, un individu qui intègre une nouvelle organisation. Si l’individu
n’est pas intégré tout en pouvant conserver sa propre culture, l’anomie (disparition des valeurs
communes à un groupe) peut se produire.

I.3.2.2 fonctions de soutien


Les fonctions de soutien sont liés à la qualité des relations et à la capacité de ces
relation à remplir d’irrédentes fonctions de soutien (Orford, 1992). Le tableau suivant présente
les fonctions de soutien principales répertorié dans la littérature par (Boucher & Laprise, 2001)

Tableau 3 : Les principales fonctions de soutien (Boucher & Laprise, 2001)

Soutien affectif ou émotif


Soutien matériel, tangible ou instrumental
Soutien cognitif ou informatif
Soutien normatif, d’estime, de reconnaissance ou d’affirmation
Soutien de compagnonnage ou de socialisation

Chaque fonction a son importance dans la vie d’un individu. Premièrement, le soutien
affectif, souvent offert par les proches, répond à des besoins de s’exprimer, de se sentir
écouté, réconforté, d’être aimé. Deuxièmement, le soutien matériel permet à l’individu
d’accéder aux ressources ou services offert par les membres du réseau. Cet accès lui permet
de résoudre ses problèmes. Troisièmement, Le soutien cognitif permet à l’individu de recevoir
des conseils, des informations, d’être stimulé intellectuellement et d’acquérir de nouvelles
compétences. Quatrièmement, le soutien normatif permet à l’individu de renforcer son estime
de soi et d’avoir des reconnaissances du fait des contact avec les autres membres du réseau. Et
finalement, le soutien de compagnonnage consiste à partager des bons moments avec les
autres (Boucher & Laprise, 2001; Cohen et al., 2000; Maguire, 1991).

Le texte parle du rôle du réseau social pour répondre aux besoins affectifs d'un individu. Les
proches jouent un rôle essentiel en offrant écoute, réconfort, amour, et en répondant à son
besoin d'estime. Cependant, des chercheurs diffèrent quant à l'inclusion de certains aspects
dans cette catégorie.

I.3.2.3 perceptions de soutien


La perception de soutien désigne la manière dont un individu évalue cognitivement
son lien avec les autres (Barrera Jr, 2000). Cette perspective est la plus adoptée dans la
littérature scientifique concernant le concept de soutien social (B. R. Sarason et al., 1990;
Thoits, 1995). C’est également l’approche que nous avons utilisé dans le cadre de la présente
étude. Dans la section suivante, nous allons expliquer plus en détail cette dimension.

I.4 Soutien social perçu


I.4.1 Définition
Tout d’abord, Il convient de préciser que les scientifiques (Boucher & Laprise, 2001;
Bruchon-Schweitzer et al., 2003; Cohen et al., 2000; B. R. Sarason et al., 1990) emploient le
terme perception de soutien et soutien social perception de soutien pour désigner la même
réalité. En effet, ceux deux termes renvoient à la dimension de perception du soutien social ou
« l’appréciation subjective du soutien » (Beauregard & Dumont, 1996). Ainsi, ils emploient
les deux termes de manière interchangeable. En ce qui nous concerne, nous utiliseront le
terme soutien social perçu car il permet de spécifier l’approche utilisé dans cette recherche.
En fait, Beauregard et Dumont (1996) ont recensé dans la littérature d’autres terminologies
utilisées par chercheurs. Le tableau suivant présente une synthèse de ces terminologies
qu’utilisent les auteurs pour désigner les dimensions du soutien social.

Tableau 4 : Dimensions du soutien social selon les auteurs et la terminologie


utilisée (Beauregard & Dumont, 1996)

DIMENSIONS AUTEURS TERMINOLOGIES


Le réseau de soutien Barrera (1986) L’intégration sociale (social
embeddedness)
Streeter et Franklin (1992)

Vaux (1988, 1992) Les ressources du réseau de soutien


Vaux et al. (1986) (support network ressources)

Perce, Sarason et Sarason Le réseau de soutien (supportive


(1996) network)
Les comportements de Barrera (1986) Le soutien reçu (enacted support)
soutien Streeter et Franklin (1992)
Vaux (1988, 1992) Les comportements de soutien
Vaux et al. (1986) Vaux et al. (1986) (supportive
behavior)
Perce, Sarason et Sarason Les relations de soutien (supportive
(1996) relationships)
L’appréciation Barrera (1986) La perception du soutien social
subjective du soutien Streeter et Franklin (1992) (percived social support)
Vaux (1988, 1992) L’appréciation du soutien (support
Vaux et al. (1986) appraisals)

La perception du soutien social


(perceived social support)

Ensuite, Barrera définit le soutien social perçu comme l’évaluation cognitive et la


perception d’être connecté aux autres (Barrera Jr, 2000). C’est plus comment l’individu
perçoit le soutien dont il dispose que le soutien social qu’il reçoit effectivement qui a des
vertus sur la santé. En effet, plusieurs chercheurs ont démontré l’effet du soutien social perçu
sur la santé physique et mentale (Bruchon-Schweitzer et al., 2003). Par ailleurs, une personne
peut avoir une perception élevée de soutien même s’il appartient à un réseau social restreint et
reçoit peu de soutien. Ce qui est important c’est comment l’individu conçoit son monde social
(Orford, 1992).

Bruchon et ses collaborateurs postulent également que les effets bénéfiques du soutien
social sont plus importants lorsque les besoins de l’individu correspond à la source et à la
nature du soutien (Bruchon-Schweitzer et al., 2003). Ces auteurs rapportent par exemple
qu’un soutien social affectif est plus efficace quand il vient d’un proche. Pareillement, un
soutien social cognitif ou informatif est plus efficace s’il est offert par un professionnel
(Bruchon-Schweitzer et al., 2003).

Enfin, dans le même ordre d’idée, Gentry et Kobasa (1984) définit même le soutien
social comme plus lié à la perception à l’effectivité : « On appelle soutien social la façon dont
l’individu perçoit l’aide d’autrui » (Gentry, 1984). On peut alors aisément comprendre
pourquoi cette approche la plus adoptée dans la littérature scientifique concernant le concept
de soutien social (B. R. Sarason et al., 1990; Thoits, 1995). De plus, ce conception du soutien
social est en adéquation aves les modèles cognitis de stress et de stratégies d’adaptation
(Boucher & Laprise, 2001). Ainsi, nous avons choisi d’adopter cette approche dans le cadre de
cette recherche.

I.4.2 Dimensions
Le soutien social perçu comprend deux dimensions : La perception de disponibilité du
soutien et la satisfaction que l’individu a envers le soutien qu’il reçoit (I. G. Sarason, 1985).

I.4.2.1 Disponibilité
La perception de la disponibilité désigne l’estimation par l’individu du nombre et de la
disponibilité des personnes à qui il peut faire appelle en cas de besoin (Bruchon-Schweitzer et
al., 2003). Plusieurs études ont démonté qu’une disponibilité élevés est associée à des indices
faibles d’anxiété, d’hostilité et de dépression (Beauregard & Dumont, 1996). Par conséquent,
cette dimension est pertinente à étudier dans la carde de ce mémoire.

I.4.2.2 Satisfaction
La satisfaction désigne la perception de l’individu quant à l’adéquation du soutien
qu’il reçoit avec ses besoins (Bruchon-Schweitzer et al., 2003). En d’autres mots, la
satisfaction renvoie à l’évaluation, par l’individu, du soutien qu’il reçoit. Les aides qu’ils
reçoie satisfont-elles ses besoins. Une personne peut alors être satisfait même si elle a un
nombre d’amis réduit (Bruchon-Schweitzer et al., 2003).
(I. G. Sarason, 1985) met également les scientifiques en garde contre la conception
globalisante du concept du soutien social. En effet, une telle globalité devrait se traduire par
une corrélation plus forte entre les deux dimensions (disponibilité et satisfaction)(I. G.
Sarason, 1985). Or, la corrélation entre ces deux dimensions est seulement de 0.34
(Beauregard & Dumont, 1996). Cette corrélation signifie également que les deux dimensions
distinctes.

II. Empowerment des personnes et des communautés


L’empowerment est considéré par la majorité des chercheurs comme le concept le plus
important en psychologie communautaire (Le Bossé & Dufort, 2001). En effet, les
interventions centrées sur l’empowerment des personnes et des communauté ont déjà connu
un progrès très important durant les années 1990 (Perkins & Zimmerman, 1995). Mais
comment explique cet intérêt des chercheurs en psychologie communautaire pour ce
concept ? Quel est l’apport de l’empowerment dans le domaine de la santé mentale ? A fin
d’apporter une réponse à ces questions, il est nécessaire de parler des constats à la naissance
de la psychologie communautaire.

II.1 Constats à l’origine de la psychologie communautaire


C’est dans les années 1960, aux Etats-Unis que la psychologie communautaire a vu le
jour. L’émergence de cette discipline s’est fait indépendament de l’histoire et du contexte
social et politique (Dufort & Le Bossé, 2001).

Ce texte parle de l'émergence de la psychologie communautaire en Amérique du Nord


dans une période de changements sociaux importants. Le mouvement pour les droits de la
personne dans les années 1950 et 1960 a encouragé la lutte contre les inégalités sociales,
notamment la pauvreté, le racisme et la discrimination. Cela a conduit à une remise en
question des services de santé mentale, avec certains groupes plaidant pour une plus grande
participation des citoyens dans la gestion des services communautaires. Des cliniciens
d'approche psychodynamique ont proposé de quitter les lieux de pratique clinique pour
s'attaquer aux problèmes sociaux complexes et prendre en compte les facteurs historiques,
économiques et culturels liés aux difficultés psychologiques des personnes. Certains auteurs,
comme Thomas Stephen Szasz, ont critiqué le concept de "maladie mentale" en le qualifiant
de mythe, soulignant les influences sociales et morales dans les définitions de comportements
anormaux. Des études ont montré une relation inverse entre l'appartenance sociale et les
problèmes psychologiques, ainsi que des disparités dans l'utilisation des services de santé
mentale en fonction des caractéristiques sociales des personnes consultées.

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