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Thème 7 La déviance et le contrôle social

La notion de déviance est relativement récente en sociologie, son utilisation se développe en


particulier, à partir des années 50 aux États-unis. Cette notion pose des problèmes de délimitation et
nous le verrons, elle s'inscrit dans un certain contexte social et est donc toujours relative, par
exemple l'évolution des normes vestimentaires au gré des modes et des évolutions sociales, fait que
le port du pantalon par des femmes était considéré autrefois comme déviant dans nos sociétés, mais
ne l'est plus aujourd'hui. Cet exemple doit d'abord être interprété comme une évolution des
conventions de genre plutôt que comme un simple phénomène de mode.
Une fois ce concept défini, reste à en saisir les principales interprétations par les différents courants
sociologiques. Quel sens donner à ces comportements déviants ? Comment les comprendre ou les
expliquer ? À ces questions, les sociologues fonctionnalistes comme R K Merton apportent des
réponses différentes de celles de Durkheim, ou encore celles des auteurs interactionnistes comme
H Becker.
Enfin, la notion de déviance prend tout son sens en s'articulant avec les mécanismes du contrôle
social. Finalement, le lien social repose tout à la fois sur une logique d'intégration sociale, comme
nous l'avons abordé dans le thème consacré à la socialisation, et sur des dispositifs de régulation
sociale où la société en exerçant un contrôle des comportements individuels cherche à maintenir sa
cohésion.

I- La notion de déviance
A- La déviance est une forme de transgression des normes sociales.

La culture offre à chaque membre de la société, un ensemble de valeurs et de normes. C'est


l'adhésion aux valeurs qui justifie et implique les modèles de comportement constitués par les
normes. Les règles de conduite sont donc fondées sur des valeurs dont le but est d'assurer la
cohésion de l'ensemble de la société. Certaines de ces normes sont explicites et peuvent être , pour
les plus impératives consacrées aussi par le droit, et dans ce cas être à la fois sociales et juridiques ;
d'autres sont implicites. La transgression de ses normes entraîne, en principe, une sanction sociale
négative.
Mais au sein des sociétés ouvertes et modernes, coexistent plusieurs systèmes de valeurs et
différents modèles de comportement. Toutes les normes ne peuvent donc pas être respectées en
même temps et toutes ne s'imposent pas avec la même force.

B- Le contrôle social, une forme de régulation des comportements

Afin de prévenir et de corriger les comportements déviants, des mécanismes de contrôle social sont
mis en place et contribuent à la régulation sociale. Il s'agit de surveiller la conformité des
comportements aux normes sociales, de les sanctionner le cas échéant et aussi à inspirer la crainte.
Ce contrôle social peut être exercé conjointement par des institutions spécialisées, force de l'ordre,
institutions judiciaires ou être plus diffus et fondé sur le fonctionnement des groupes sociaux.
Ainsi dans les sociétés traditionnelles, les communautés villageoises font peser un contrôle social
sur les comportements individuels où chacun vit sous le regard de tous. Dans les sociétés
contemporaines, le contrôle social informel coexiste avec l'émergence d'institutions spécialisées
suivant le principe de la division du travail social.

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II- Les différentes interprétations sociologiques de la déviance
A- Selon Durkheim (1858-1917) la déviance provient d'un défaut d'intégration et
doit être reliée à la notion d'anomie.

Si la notion de déviance n'est pas centrale dans la sociologie Durkhemienne, l'analyse qu'elle
produit de la socialisation et de l'anomie sont utiles pour bien aborder la question. Le processus de
socialisation, doit être étudié selon Durkheim ( 1858-1917) à partir de deux dimensions.
La première concerne d'abord l'intégration et vise à ………..
la seconde elle, porte sur la régulation et cherche à ………...
Selon Durkheim, l'anomie s'explique par un défaut d'intégration dans cette perspective, cette perte
de repères, l'absence d'adhésion aux valeurs pourraient être à l'origine de la déviance. C'est par
exemple le cas avec son étude sur le suicide où il dresse une typologie des différentes formes de
suicide qui comprend la notion de suicide anomique.
La régulation des comportements doit maintenir la cohésion sociale et éviter que l'affaiblissement
de la conscience collective n'aboutisse à la rupture du lien social. Elle se concrétise dans des formes
de contrôle social qui visent à prévenir ou corriger les écarts aux normes.

B- Pour les sociologues fonctionnalistes comme R K Merton la déviance s'explique


par les dysfonctionnements de la société ( 1910-2003)

Dans une perspective fonctionnaliste RK Merton a expliqué la déviance par un conflit entre les
valeurs qui déterminent les buts légitimes de l'action en société et les normes qui elles fixent les
moyens. Dans la société américaine, la réussite personnelle est valorisée et s'impose comme un but
légitime, qui doit être atteint par le travail, l'épargne et l'entreprise. Les acteurs sociaux qui sont
démunis des moyens nécessaires à la réalisation de cette fin, vont innover en adoptant des
comportements déviants. Ainsi la déviance proviendrait ici du décalage entre les fins et les moyens
disponibles, cette sorte de frustration relative expliquerait donc le développement d'une
« criminalité astucieuse » comme des escroqueries ou la pratique des chèques sans provisions
étudiées dans les années 50. Celle-ci serait corrélée avec les accidents de la vie économique
( faillite, chômage), et touche surtout les fractions les plus fragiles des classes moyennes ( middle
lower) qui sont inadaptées, parce que leur membres ne possèdent qu'à titre précaire ou pour un
niveau insuffisant, des moyens indispensables à la réalisation des fins qu'ils poursuivent en vertu de
leurs idéaux de classe. C'est ce schéma explicatif qui permettrait de rendre compte de phénomènes
de délinquance en col blanc. De plus, quand celle-ci est réalisée par des acteurs dotés de pouvoirs,
elle demeure difficile à repérer et partant à sanctionner.

C- Pour les sociologues comme Howard Becker ou Erving Goffman ( 1922-1982),


la déviance est le résultat d'interactions
Les auteurs interactionnistes renouvellent l'approche de la déviance en soulignant que d'une part il
n'existe pas de véritable consensus quant aux normes sociales, chaque groupe social disposant de
son propre ethos et système de normes. D'autre part, de nombreuses transgressions des normes
sociales ne sont pas repérées par la société et ne peuvent donc pas être comptabilisées parmi les
actes déviants. C'est ce qui explique qu'il existerait un chiffre noir de la délinquance que des études
de victimisation cherchent à cerner.
La déviance résulte d'interactions.
le cas des fumeurs de marijuana étudié par Becker est particulièrement emblématique de ce point de
vue.

Il y développe plusieurs notions centrales, comme celle de carrière déviante.

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Un processus d'apprentissage en plusieurs étapes :

1)Apprentissage de la perception des effets et du goût pour ses effets :


2)L'approvisionnement
3)L'apposition de l'étiquette et son acceptation
4)la stigmatisation identité sociale dévalorisée. Disqualification sociale.

Notion d’entrepreneurs de morale : participent à l’édiction des normes/ contrôle social / apposition
des identités

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