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Dernière modification @30 octobre 2022 10:43

Semestre Semestre 1

Cours 1
29/09/22

Contrôle social, normes et déviances.


I. Normes sociales et contrôle social
A. Qu’est ce qu’une norme sociale ?
Définition générale :
Norme sociale : principes et modèles de conduite propres à une société ou un
groupe social donné. Les normes sociales sont apprises par les individus au fil du
processus de socialisation.
Attention : lorsqu’un sociologue analyse une norme sociale, il ne porte pas jugement
sur la pertinence de cette norme. Il ne dit pas : “Tout le monde devrait manger avec
des couverts “, mais : “Dans cette société, les gens considèrent que tout le monde
devrait manger avec des couverts”.

1. Normes juridiques et normes sociales

Norme juridiques = tout ce qui est de l’ordre du droit.

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Normes juridiques =/ normes sociales
Toutes les normes juridiques ne correspondent pas nécessairement à des normes
sociales.
Le domaine des normes sociales est bien plus large que celui des normes
juridiques.

2. Normes sociales et déviance.

Déviance = transgression de la norme / sanction


Sociologiquement, l’existence d’une sanction en cas de déviance est un bon moyen
de reperer la norme.
Déviance → sanction → norme sociale

3. Diversité des normes sociales et des formes de déviance.

Tuer son voisin, Chahuter en classe, Se moucher au milieu d’un concert de violon.

Gravité très variable


Point commun : existence d’une sanction : permet d’identifier la déviance, donc la
norme sociale sous-jacente.

B. des normes socialement construites

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Les normes sociales ne relèvent pas de la nature ou d’une morale universelle, mais
de la culture, d’un construit social.
Preuve :

Variabilité selon les cultures

Variabilité dans le temps

1. Variabilité des normes sociales selon les cultures.

Exemple : Les façons de manger, être en couple non marié etc.

2. Variabilité des normes sociales dans le temps

Exemple : fumer dans des lieux à usage collectif en France.

dans un premier temps, une norme sociale qui ne fait pas l’objet de sanction
juridique

introduction d’une norme juridique (1991) mais faible impact sur la norme sociale

Nouvelle norme juridique (2007) : meilleure application et amorce de


transformation de la norme sociale

Contrôle social = ensemble des dispositifs employés dans une société pour assurer
le respect des normes sociales.

1. Le rôle des institutions et des “entrepreneurs de morales”

2. Un contrôle social diffus : le rôle des interactions

Exemple de l’homosexualité

Cours 2
06/10/22

II. Les théories de la déviance


A. La déviance comme fait social

A. Durkheim : la criminalité comme fait social “normal”

Le crime, un fait social :

Le crime existe dans toutes les sociétés, bien que celles-ci lui assignent un contenu
variable.

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Exemple : L’avortement fait l’objet de sanctions pénales dans certains pays, alors
qu’il est autorisé dans d’autres.

Appréhension du crime à partir du taux de criminalité.


Démarche similaire à celle mise en oeuvre dans Le Suicide

Le crime, un fait social “normal”, voire utile à la société :


Un certain taux de criminalité est “normal” pour une société donnée. Ce n’est que
lorsque la criminalité dépasse ce taux qu’elle peut être considère comme un
phénomène “pathologique” du pdv sociologique.

La sanction d’un criminel permet à la société de réaffirmer son unité à travers la


défense d’un certain nombre de valeurs morales.
Le crime comme facteur d’innovation et de changement social.

Des comportement “ criminels” peuvent à terme, faire évoluer les normes sociales :
ex. de l’avortement.

B. H. Becker : la théorie de l’étiquetage


Selon Becker, la déviance est une construction sociale qui résulte d’un processus
d’interaction :

“les groupes sociaux créent la déviance en instituant des normes dont la


transgression constitue la déviance, en appliquant ces normes à certains individus et
en les étiquetant comme déviants. De ce point de vue, la déviance n’est pas une
qualité de l’acte commis par une personne, mais plutôt une conséquence de
l’application, par les autres, de normes et de sanctions à un “transgresseur”. Le
déviant est celui auquel cette étiquettes= à été appliquée avec succès et le
comportement déviant est celui auquel la collectivité attache cette étiquette”
“La déviance est une propriété, non du comportement lui mm, mais de l’interaction
entre la personne qui commet l’acte et celles qui réagissent à cet acte.”

être déviant = avoir transgressé une norme + être étiqueté comme déviant par
les autres

“théorie de l’étiquetage”

Rôle des “entrepreneurs de morale” dans la définition et l’application des


normes.

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4 situations possibles :

Obéissant à la norme Transgressant la norme

Perçu comme déviant Accusé à tort Pleinement déviant

Non perçu comme déviant Conforme Secrètement déviant

Goffman : stigmates et interactions sociales


Stigmate = attribut qui jette un discrédit sur celui qui le possède
Rôle des interactions dans la construction et le renforcement du stigmate : ce qui
rend le stigmate si difficile à vivre, ce ne sont pas tant ses caractéristiques objectives
que le regard que la société a dessus, qui se matérialise dans chaque interaction
avec des “normaux”.
Développement de stratégies de gestion du stigmate pour limiter ce processus
de stigmatisation au cours des interactions.

Cours 3
13/10/22

Cours

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candales_publics_2020_b58b9a9b3402828513458ce845cb923d.pptx

La construction médiatique des “scandales publics”


1. Des constructions sociales objectivées
dimension ILLOCUTOIRE de l’acte de nommer

“il est important de garder à l’esprit que l’objectivité du monde institutionnel même si
elle apparait massivement à l’individu, est objectivité produite et construite par l’être
humain. Le processus par lequel les produits externes de l’activité humaine

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atteignent à l’objectivité est l’objectivation. Le monde institutionnel est une activité
humaine objectivée, il e est de même pour toute institution unique.”

Le travail sociologique recueille des construction sociales objectivées en tant


qu’elles ont réussi pour une période plus ou moins longue à s’imposer auprès de
certains acteurs.

Elles sont alors prises comme le résultat, à un moment donné, d’un conflit dont
un des principaux enjeux a justement été d’arriver à imposer une définition du
problème le rendant réellement problématique et nécessitant un traitement
urgent, ce résultat pouvant être plus ou moins stabilisé au cours du temps.

Exemple : Le problème de l’amiante

Les “problèmes” : objets de luttes définitionnelles

un problème se distingue d’une condition ou d’une situation objective PAR une


démarche d’ordre cognitif et/ou normatif au cours de laquelle un acteur définit
une situation comme devant ou pouvant être différente de ce qu’elle est dans la
réalité

→ ce qui était auparavant une situation méconnue, acceptée ou à laquelle des


acteurs s’étaient résignés devient un problème sur lequel il est nécessaire, voire
urgent, d’intervenir.

analyser non les comportements ni les idées, non les sociétés ni leurs
“idéologies” mais les problématisations à travers lesquelles l’être se donne
comme pouvant et devant être pensé dans les pratiques à partir desquelles elles
se forment. La dimension archéologique de l’analyse permet d’analyser les
formes mêmes de la problématisation ; sa dimension généalogique, leur
formation à partir des pratiques et de leurs modifications.

La notion de “lutte définitionnelle”


LA forme donnée à un problème détermine :

les types de solutions apportées

les acteurs ou groupes d’acteurs qui devront intervenir dans leur mise en oeuvre

les valeurs au nom desquelles l’action publique doit être engagée

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La définition d’un problème est donc de façon indissociable un travail cognitif, social
et politique dans le sens : à travers leur positionnement vis à vis d’un problème se
jouent leurs position relatives et s’établissent les hiérarchies entre les différents
groupes en présence.

Le processus de définition sont de diverses manières, sources d’enjeux pour les


acteurs qui s’y impliquent.

Ils sont tout d’abord, à travers le positionnement ou le repositionnement de


certains acteurs vis à vis de la prise en charge d’un problème, l’occasion de
peser sur la hiérarchisation entre les différentes parties prenantes.

Ils le sont aussi dans le sens ou les définitions qui s’imposent ne sont pas
exclusives d’autres définitions portées par des groupes promouvant des
représentations différentes.

Les processus définitionnels sont donc l’occasion de prises de position, de


concurrences, voire de luttes qui les inscrivent de fait dans des rapports de
force, même si l’intensité des confrontations est très variable.

Le cas des accidents de la route

Approcher la question des accidents de la route sous l’angle de “l’insécurité routière”


ou de la “violence routière” revient à designer comme propriétaires de ce problème
les associations de victimes et de parents victimes, mais surtout les autorités en
charge du contrôle et de la répression, à savoir des acteurs relevant des ministères
de l’intérieur et de la justice et non les ministères techniques, les experts publics, les
chercheurs, les collectivités locales, les épidémiologistes insistant sur des aspects
structurels ou de santé publique.

SHS 7

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