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FONDATION POUR L’EDUCATION / RESEAU LIBRE SAVOIR

PREPARATION BACCALAUREAT / SESSION 2024


COURS DE RENFORCEMENT DES CAPACITES METHODOLOGIQUES
PRESENTIELS ET EN LIGNE
COORDONNATEUR NATIONAL / MONSIEUR NDOUR
TEL : 77-621-80-97 / 77-993-41-41 / 76-949-63-63

THEME 01
INDIVIDU ET SOCIETE : LES NORMES SOCIALES

INTRODUCTION
La société désigne un groupe humain organisé et partageant une même culture, les mêmes normes, les mêmes
mœurs, les mêmes coutumes et les mêmes valeurs. Elle est caractérisée par un ordre ou les tâches sont reparties,
ou chaque individu semble se voir attribué une fonction, une place. Mais à y regarder de plus près, cet ordre crée
un désordre ; des hommes s’opposent à d’autres. Dès lors la vie sociale semble être considérée comme une entrave
extérieure à l’individu. On sait que toute société est régie par des normes ; l’homme de son côté est un être de désir
et de liberté. C’est pourquoi il n’accepte pas passivement les normes qu’il défit souvent. Or c’est à partir de ses
normes que les individus sont jugés. Ils sont dits normaux, s’ils se conforment aux normes, ou anormaux, s’ils ne
s’y conforment pas. Des sanctions sont prévues contre ceux qui défient les normes. La question qui se pose ici est
celle du rapport que l’individu entretient avec la société.
I-) INDIVIDU, PERSONNE, SOCIETE
1-) LA SOCIABILITE
L’homme ne peut pas vivre de manière isolée, sinon il ne sera pas en mesure de s’épanouir. Il a fondamentalement
besoin de ses semblables pour vivre.
➢ Selon ARISTOTE l’homme est par nature un animal politique. Pour lui, il ne peut vivre que dans la société. Il
dit à ce propos que « l’homme qui est dans l’incapacité d’être membre d’une communauté ou qu’il n’en
éprouve nullement le besoin parce qu’il se suffit à lui-même, ne fait en rien partie d’une cité, est par
conséquent une bête brute ou un dieu ». Donc dire que l’homme est un animal fait pour vivre en société, c’est
admettre que la société est la condition de son achèvement et de son épanouissement. C’est dans la société qu’il
s’humanise et se réalise, par le biais de l’éducation et des instances de socialisation comme la famille, l’école
les groupes, les associations, l’armée, les syndicats, les partis politiques etc. L’homme est donc un produit de la
société et il est ce que la société faite de lui.
➢ Sur ce même registre BONALD dira : « ce n’est pas à l’homme de constituer la société mais c’est à la société
de constituer l’homme ».
➢ C’est dans cette perspective que LALLANDE définira la société comme « un ensemble d’individu dont les
rapports sont consolidés en institution le plus souvent garantie par l’exercice de sanction soit codifiées soit
diffuses qui font sentir à l’individu l’action et la contrainte de la collectivité ». Par conséquent, la notion de
société implique l’organisation, l’entente, l’harmonie la solidarité…
➢ C’est dans cette dynamique que KANT compare la société à une niche. Il fait remarquer que « l’homme n’est
pas destiné à faire partie du troupeau comme les animaux domestiques, mais dans une niche comme les
abeilles ». Cette métaphore permet de mettre en évidence l’organisation et la solidarité existante entre les
individus. Dès lors, individu et société doivent être définies l’un par rapport à l’autre. Si l’homme vit, isoler, il
serait un être qui ne doit rien à un quelconque milieu social car un tel homme est privé de langage. L’homme est
donc un être social, un membre d’une communauté, c’est la raison pour laquelle ARISTOTE conçoit que : « tout
être qui n’appartient pas à une société ne peut être considéré comme un homme mais plutôt comme un être
surnaturel ».

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2-) LE PROBLEME DE LA SOCIABILITE
D’autres penseurs soutiennent que la société est loin d’être le lieu de l’harmonie et de l’homogénéité.
➢ HOBBES compare la société à une jungle. Il établit chez l’homme l’existence de deux Etats : l’état de nature
et l’état social. L’état de nature est l’état de l’homme avant l’organisation sociale. Il se caractérise par le désordre,
l’anarchie, la guerre généralisée. Chacun cherche à dominer l’autre. L’état de nature est selon HOBBES le plus
malheureux qui soit, car l’homme n’y connaît qu’une vie de méchanceté et de crainte. Cet état est celui du plus
fort ou « L’homme Devient Un Loup Pour Homme ».
➢ Dans son ouvrage intitule Discours sur les origines et le fondement de l’inégalité parmi les hommes,
ROUSSEAU avance que l’homme vivait solitaire, heureux, libre, il n’avait pas besoin de ses semblables, car la
nature pourvoyait à tous ses besoins. Mais les circonstances telles que les catastrophes naturelles et la menace des
bêtes fauves les amenaient à se regrouper et à vivre en société. ROUSSEAU en déduit que la société n’est pas une
nécessité mais un accident. Ces dernières considérations mettent en évidence la métaphore du conflit et de la
discorde mais aussi de l’hostilité.
ROUSSEAU et HOBBES, dans leur hypothèse de l’état de nature, estiment que l’homme est passé de l’état de
nature avant d’accéder à l’état social. C’est pourquoi ces deux auteurs sont appelés les théoriciens du droit
naturel. Pour passer de l’état de nature à l’état social, il faut procéder par un pacte social utilisant des normes, des
règles et des valeurs. Donc c’est pour éviter de vivre dans l’anarchie que les hommes ont renoncé à l’exercice du
droit naturel pour se soumettre à la contrainte sociale.
II-) LES NORMES SOCIALES : LE NORMAL ET L’ANORMAL
Le processus par lequel l’homme est socialisé n’est pas sans conflit, car l’homme n’accepte pas passivement les normes et
les règles que la société lui impose. Et c’est précisément à partir de ces normes que les individus sont jugés. La norme est
consubstantielle à l’existence de la société. C’est elle qui permet à la société, non seulement de se constituer, mais aussi de
subsister. On ne saurait concevoir une société sans normes. Le corollaire de la norme et de la règle, c’est la punition ou la
sanction lorsqu’il y a transgression. En ce sens, toute société surveille ses membres et les punit suivant la gravité des fautes.
Mais l’homme n’accepte pas passivement les règles qui lui sont imposées du fait qu’il est un être libre et surtout un être de
désir. Il y a donc constamment une opposition entre ce que l’homme veut ou désire et ce que la société permet ou autorise ; et
la socialisation n’est possible que si lorsque l’homme renonce à la satisfaction de certains de ses désirs et appétits. Par
conséquent, l’homme ne peut se permettre de tout faire car tout n’est pas permis. Comme le dit Emile Durkheim, il doit se
soumettre aux exigences de la morale « au nom de laquelle l’opinion juge et les tribunaux condamnent ».
1-) Le normal
Le normal désigne l’ensemble des conduites et comportements qui sont adoptés par le plus grand nombre dans
une société donnée. Les normes dans une société couvrent des domaines aussi divers que variés, qui vont du
vestimentaire au culinaire en passant par le sexuel, le langage mais aussi le travail. Ce qui est normal dans une
société peut être absolument anormal dans une autre, d’où la diversité et la relativité des normes.
2-) L’anormal
L’anormal renvoie à l’ensemble des conduites et comportements adoptés par la minorité dans une société donnée. Les
comportements anormaux sont-ils de simples déviances ou doit-on plutôt les juger comme relevant du registre du
pathologique que la psychologie doit prendre en charge ?
Le but de la socialisation est d’adapter l’individu à la société. Tous les individus qui ne réussissent pas à s’adapter sont
exclus de la société ; on les nomme des marginaux, c’est à dire ceux qui vivent en marge de la société.
➢ Ce qui caractérise les marginaux, c’est qu’ils n’ont pas de valeur à proposer à la société, et leur vie traduit un malaise,
une incapacité à vivre comme les autres.
➢ Les déviants, par contre, refusent de se conformer aux normes établies par la société. Ils défient les règles sociales. Leur
déviance est généralement porteuse de progrès pour la société. C’est le cas des prophètes, des réformateurs, des
révolutionnaires mais aussi des savants, des philosophes et des artistes. Leur caractéristique commune, c’est qu’ils ont un
génie propre et des idées propres à faire valoir dans une société.
➢ Mais au nombre des déviances, il y a surtout les déviances sexuelles, appelées aussi perversion sexuelle, et la plus
connue est l’homosexualité. Il existe d’autres formes de perversions sexuelles comme la pédophilie, la zoophilie, le
nudisme, l’exhibitionnisme etc. Le plus paradoxal des cas de déviance reste la maladie mentale appelée aussi folie. Ce sont
des individus normaux qui, arbitrairement, jugent la folie sans avoir jamais été eux-mêmes fous. Mais du fait de son
comportement et de son discours décousu, le fou est jugé, rejeté et disqualifié.
CONCLUSION
En définitive, tout homme apparait dans une société déjà constituée. Tout homme est nécessairement membre
d’une société. Progressivement, l’individu construit une personnalité sociale. Il s’adapte à la vie en société de la
petite enfance à la vieillesse et tout au long de sa vie. Il assimile la valeur et la culture de la société dans laquelle il
vit tout en étant en conflit permanant avec les normes.

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