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LA STIGMATISATION

CAUSÉE PAR LA
MALADIE MENTALE
Definitions

• Au dictionnaire “ Flammarion”:

– Stigma. Unité de longueur employée en physique nucléaire

– Stigmate. Marque au fer rouge imprimée autrefois sur l’épaule des


voleurs. Marque déshonorante

– Stigmatiser. Marquer d’un stigmate. Fig. Blâmer publiquement


Et pour vous….

Qu’est-ce qu’est la stigmatisation?

J’ invite aux participants de me donner


leur opinion sur ce sujet
Société et culture

• Pour mieux comprendre la stigmatisation, et la


marginalisation de certains individus, au sein d’une
même culture et société, on va définir ces termes ainsi
que leur évolution, à travers de l’histoire de l’humanité
• Ceci permettra de saisir ce phénomène universel dans
toutes les âges qu’est la marginalisation et du
stigmatisme des individus, surtout celui relié et associé à
la maladie mentale
Société et culture (suite)
• Définition de Société: (Selon Wikipedia)
– Le mot français a son origine dans le latin « societas »: «association amicale
avec d’autres» et « socus », terme qu’implique, un contrat social entre les
membres de la communauté.
– Par société on désigne en sociologie « un ensemble d’individus qui partagent
des normes, des conduites et une culture et qui interagissent en coopération
pour former un groupe ou une communauté »

• Définition de Culture: (selon Wikipedia)


– La culture, dans une définition large, est applicable a l’ensemble des animaux
sociaux.
– Se conçoit comme étant un ensemble de savoirs et pratiques qui se partagent et
se transmettent socialement au sein d’un groupe donné et non par l’héritage
génétique
– En sciences humaines Culture est un phénomène social dans lequel les
membres d’un groupe social donné partagent des normes, des pratiques et
des croyances
La société, son évolution
• Les êtres humaines pour se protéger des autres (bêtes et
hommes d’autres groupes ou origines –des « étrangers »), et
pouvoir survivre, ont depuis le tout début de l’humanité,
choisit le mode de vie communautaire et social.

• Toutefois pour pouvoir vivre en harmonie et sans conflit entre


eux, les individus composant cette communauté se seraient
donnes des RÉGLES, des NORMES, ex: ne pas prendre
d’un autre ce qui ne m’appartient (pas voler), même si je suis
plus fort que l’autre, Je me dois de respecter le « territoire »
de l’autre, sa famille (sa femme ou sa fille), sans sa
permission, etc.
La société son évolution (suite)

• Avec l’ évolution, les communautés se sont


regroupés, et sont devenues des sociétés voire
même des nations, où tous les sujets étaient
assujettis ou soumis à des normes ou règles
dans ces attitudes et comportements.
• Progressivement vont venir se greffer d’autres
échanges entre les individus créant ainsi des
nouveaux rôles.
La société son évolution (suite)
• Chacun de ces rôles est lié à un ou de rôles
complémentaires, et est défini par des attentes
mutuelles, lesquelles une fois institutionnalisées,
créent un ensemble cohérent qu’on appelle
culture d’une société donnée
• Dans une culture donnée, des groupes des
individus, sociétés ou nations partagent, des lois,
des normes, des codes moraux, des
croyances, et des coutumes, concernant
plusieurs aspects de la vie communautaire de ces
sociétés
La société son évolution (suite)

• La société est composée donc, d’un


ensemble des normes des conduites, et des
valeurs, partagées par la majorité des
personnes au sein d’une même culture à
une époque donnée (rappel de la définition
de société)
• Normes et valeurs constituent le tissu social,
fondement de notre vie en commun.
La normalité

• C’est donc NORMAL , tout ce que la presque totalité


des individus d’une société donnée font, et anormal ce
qu’une minorité ne fait pas, ou ne respecte pas, les
normes établies par la majorité.
• Ce minorité des individus sont les anormaux, les
marginaux, ou les étrangers, qui depuis toujours ont
provoqué la méfiance, la crainte, l’isolement.
• Ces personnes parfois risquaient d’abandon, punition
ou même d’expulsion de la communauté, Ex; les juifs
chez les nazis, et même actuellement les gitans en
France)
• Eux sont les stigmatisés de cette communauté.
Les anormaux, depuis toujours
• Alors qui sont ces marginaux, ces anormaux qui existent
depuis toujours.
• Qui sont ces stigmatisés ?,
• Depuis toujours ils ont existé:
– Les idiots et imbéciles (retard mental)
– Les épileptiques et autres troubles organiques
– Les agresseurs et criminels
– Les “illuminés” (la plupart sur des thèmes religieux….,
malheureusement )
– Les pauvres et vieillards
– Les fous. Des individus présentant des troubles des idées
ou du comportement.
Les croyances religieuses

• Un autre élément fondamental est venu s’incorporer


dans les sociétés occidentales
• les croyances religieuses
• Elles sont venu influencer des «lois» et des «normes»
que des individus et des sociétés se sont donnés, des
croyances que les sujets devaient respecter pour être
considérés comme «normales» et pas marginales,
déviantes, voire même asociales ou dangereux, ou
éviter des châtiments (re: brulés par l’Inquisition
comme au Moyen Âge)
«L’étiquetage»

• L’individu à partir du moment où il ne se


conforme pas à l’ensemble des normes de son
milieu, suscite chez les autres un malaise et une
tendance à l’étiqueter, à lui appliquer une
identité négative centrée uniquement sur l’action
déviante qu’il a posée
• Dans ce contexte, le phénomène de la déviance
s’inscrit comme un accroc aux normes
généralement admises par l’ensemble de la
collectivité.
La déviance

• La déviance ne consiste pas en un phénomène


purement individuel, c’est-à-dire d’un individu
commettant un acte spécifique, mais dans les
rapports entre cet acte posé par un individu et la
réaction sociétale, c’est-à-dire la réaction du milieu
• L’ensemble des interactions incluant attentes et
comportements face aux rôles normalement
assumés par l’individu est remplacé par un
nouveau réseau d’interactions centré
exclusivement sur son nouveau rôle de déviant
La déviance (suite)
• Lorsque ce rôle déviant est marqué par des gestes
institutionnalisées, ( jugement de la cour, séjour en
hôpital psychiatrique), l’image devient encore plus
claire et les individus ainsi identifies sont « étiquetés »
• Une fois que la société s’est déjà manifesté en face
d’un acte déviant elle n’arrête pas pour autant son
effet.
• Alors, tout son entourage; famille, amis employeurs,
collègues de travail, médecins, agents sociaux, etc., lui
renvoient une image uniforme en termes de
stéréotype de déviant et marginale.
La stigmatisation
• Cette image traditionnelle stéréotypée de «déviant»
devient la base de son nouveau rôle social.
• Cette situation va engendrer progressivement des
sentiments d’abandon et « oublis » de la part de ses
proches.
• Progressivement se creuse un fossé entre la société et le
déviant, marquant de façon irréversible la stigmatisation
• La stigmatisation est donc un phénomène social
qu’implique une personne, une audience, et une ensemble
des images négatives, qui connectent tous les deux
La stigmatisation (suite)
• La stigmatisation ce n’est pas être socialement
marginalisé, ainsi une personne ne partageant pas les
mêmes croyances religieuses, peut être perçu
négativement par les autres, mais pas stigmatisé.
• Certains emplois ou positions sociales peuvent être
perçus de manière négative (ex; prostitues), voire même
répugnantes, mais elles ne comportent pas un stigma
social.
• Toutefois quand l’individu prends une identité qu’affecte
négativement la qualité des actions sociales envers lui,
et qui affecte aussi sa place ou le espace physique dans
la société, c’est alors qu’on parle de stigme social
Racines historiques du stigme
psychiatrique dans la culture
occidentale
• Allons voir maintenant comment la culture occidentale a
évoluée dans le temps, ainsi que la manière dont ces
cultures et sociétés agissaient envers ces marginaux
• Il y a un bon consensus du fait que le début de la culture
et tradition occidentale, commence avec les civilisations
des Juifs, Grecs, et Romains ainsi que celle des peuples
et sociétés qu’ont suivis en Europe au cours des siècles
subséquentes.
• Je vous invite donc à faire un petit tour d’histoire de
l’évolution de valeurs et normes de ces sociétés
Ancienne Israël
• Les anciens Israelites avaient une notion très claire de la
maladie et différentiaient très clairement entre les troubles
du comportement que produisait la maladie «behavior of
insanity» (lequel pouvait être temporaire et réversible) des
personnes malade mentalement («insane persons») qui
étaient chroniquement malades et enfermés dans un
nouveau rôle social
• Pauvres, individus «mad»/«insanes», étaient souvent
ridiculisés, moqués, même lapidés dans la rue. Parfois
avaient un rôle très privilégié : Les Prophètes
• Leurs «lois» clairement suggère que les «mad»/«insane»
étaient considères comme «non-persons»,(n’étaient pas
des êtres humains)
Le monde gréco-latin
• Les mythes et textes littéraires abondent en descriptions
de «malades mentaux» dont le comportement perturbée
est d'abord expliqué par des causes surnaturelles
• PLATON amène
– la notion de maladie
– la rupture avec le surnaturel
• Pas de séparation nette entre maladie physique et
mentale. (Théorie des humeurs)
• Pas de traitements spécifiques
Le Moyen-âge
• Les grandes étapes
– Régression considérable jusqu’en I'an 1.000
– Influence de la médecine arabe( Avicenne)
– Xll siècle : Thomas d 'Aquin « redécouvre» Aristote
• «la démence naturelle n'a rien à voir avec le péché»
– néanmoins :
– Interprétations de la maladie en terme de péché ou
de possession démoniaque
La folie au Moyen Âge

• La folie a un statut à part (fêtes des fous, bouffons


du roi)
• Les fous sont pris en charge par la communauté
– découle de l'obligation d'assistance et de charité
– «traitements» limités à la réclusion (à domicile dans les
«tours des fous» ou dans des communautés religieuses)
– les hôpitaux ne reçoivent pas les «insensés»
• Avant le XIIIème siècle, il n’y avait que la notion
de: Marginalité
L'influence du christianisme

• Méfiance vis-à-vis de la médecine: œuvre


païenne
• Développement
– de la culture de la faute: maladie «punition»
– de la notion de charité: fondation des hospices
(nosocomium) à partir du Xlll siècle
– XIV-XV : montée des hérésies (inquisition : Xlll
siècle)
Fondation des Asiles

• Création des premiers établissements pour


insensés
• En Angleterre: St-Mary of Bethlem 1403
• En Espagne: Ordre de Bénédictins en 1380
• Ce sont: Les Asiles
• Définition d’asile: Lieu de refuge inviolable.
Établissement où l’on recueille les indigents, les
vieillards et les enfants.
• Asile d’aliénés: hôpital psychiatrique
Les Asiles

• Aux Asiles on ne faisait, que la protection contre la


population, des personnes admises, celles qui:
– risque d’exclusion
– d’agression physique, où
– même le bûcher pour quelques “illuminés”
d’esprit religieux, déviant de l’enseignement de
l’Église).
• Aucune notion de soins (autre que la nourriture),
encore moins, de traitement. Les méthodes de
coercition restent les plus utilisés
La Renaissance
• Réhabilitation des auteurs antiques
– traduction d’Hippocrate, 1525
– Réédition de Galien à Venise en 1550
• La folie devient une méthode pour étudier le
monde et ses paradoxes en s'affranchissant
des convenances
– « Eloge de la folie», ERASME 1511
– «L 'Utopie», Thomas MORUS 1516
Jean WIER

• XV-XVI : Apogée de la
sorcellerie
• Jean WlER (1570)
– réclame la tolérance
et un statut médical
pour les sorcières
XVII siècle

• René DESCARTES (1596-1650)


– « Traité des passions » (1649)
• Le discours sur la folie se dégage des
conceptions mêlant philosophie, ésotérisme et
médecine
• Étude de la folie en tant que maladie naturelle
– SYDENHAM étudie l'hystérie
• La thérapeutique bénéficie des apports de la
chimie: potions, produits naturelles
Le grand «enfermement»

• Augmentation considérable de la mendicité (effet


des guerres du XVI)
• Mauvais état des hôpitaux
• Organisation du système hospitalier
– 1656- création de l'Hôpital général de Paris. «Bicêtre»
pour les hommes, «La Salpetrière» pour les femmes
– Les malades mentaux représentent environ 10% des
effectifs
• Thèse de Michel FOUCAULT, c’est une décision politique de
«faire taire la folie »
Avant le XVIIIème siècle
• La psychiatrie n’existé pas
• En 1798 Anton Müller qui responsable du “Royal Julius Hospital” à
Würzburg, donne un petit récit d’une nouvelle admission dans
l’hôpital:
– «Il s’agit d’un jeune homme de 16 ans qu’avait été attaché
dans la hutte par le père (un berger) au milieu des porcs et des
moutons. Il avait perdu l’usage de ses bras et de ses idées, se
nourrissant à même sa bouche dans un bol au même temps que
les autres animaux»
• A signaler les règles sociales très strictes, ainsi que le sentiment
d’honte pour les familles, qui les “obligé” à occulter ces marginaux
(lorsqu’il étaient “tranquilles et pacifiques”), ou même les attacher et
les enchainer, en leur jetant de la nourriture, et les laissant se
coucher dans leur excréments.
XVIII° siècle
Les soins aux insensés

Diversification des traitements plus ou moins «bizarres» (traitement «cathartique»)


Création de l’Asile Thérapeutique
Vincenzio Chiarurgi

En 1785 un médecin de 26 ans, fut engagé dans l’hospice “Santa


Dorotea” de Florence. En 1793 publia son travail en trois livres
“Sobre la insanidad”, dans lesquels il mentionne que:
«l’Asile, n’étaient pas un lieue de ségrégation ou de
séquestration pour des criminels et nuisances de la société, mais
pour leur traiter et les soigner».
Chiarurgi fut ainsi, le premier qui établit la base de l’administration
des asiles thérapeutiques
Le mouvement philanthropique
• Principalement en Angleterre
– William BATTIE (1703-1776 ), fondateur du « St Luke’s hospital
for the lunatics »
• Chambre individuelle pour chaque malade
• Personnel qualifié
– Fondation de nombreux asiles publics et privés
– Se poursuivra au siècle suivant
• John CONOLLY (1794-1866 ) et les principes du « no restraint » et
de l‘ « open door »
• En France
– 1785 : circulaire instaurant la prise en charge des insensés
dans des « asiles qui leurs ont destinés »
Le XIX siècle

Début de la Psychiatrie Moderne


Philippe Pinel 1745-1826
 Sa réputation, il la doit pour avoir en 1793,
fait enlever les chaines au patients de
“l’Hospice Bicêtre”.
 En 1795 Pinel abolit aussi les chaines dans
l’Hospice de la Salpetrière”, après qu’il fut
devenu le directeur de cette institution
 Utilise le terme «aliénation» pour remplacer
celui de «vésanie»
 Le «fou» devient un sujet («chez les
«aliènes», il y a une part de raison à laquelle
le traitement s’adresse»
 - traitement moral
 - importance de l’hygiène et de l’alimentation.
Hospice de la Salpêtrière
Jean-Etienne Esquirol
Le concept des: “Asiles Thérapeutiques ”
• Né en Toulouse, Esquirol rencontre à
Pinel à “La Salpêtrière”. Une grande
amitié s’instaure.
• Esquirol commence à faire parler de lui
avec sa thèse doctorale en 1805 :
«Des passions considérés comme
causes, symptômes et moyens curatifs
de l’aliénation mentale»
Esquirol et la Loi de 1838

• Étudie le concept de «monomanie»


• Défenseur du traitement moral de l’asile
– «une maison d’aliénés est un instrument de guérison»
• En 1811 il devient l’administrateur de la Salpêtrière
mettant alors en place les reformes voulues par
Pinel: «la communauté thérapeutique»
• À l’origine de la Loi de 1838.
– Chaque département doit disposer d’un asile
– L’admission et le maintien des aliènes sont sous
contrôle de l’autorité publique
La “Communauté Thérapeutique”

• Patients et docteurs vivent ensemble au


sein de l’établissement thérapeutique,
mangeant à la même table et
partageant les mêmes activités
• Esquirol croyait fermement aux
bénéfices de “isolement” du patient du
monde extérieur; famille et amis,
• permet aux patients de contrôler et
s’éloigner de ses “passions insanes”,
qui dominaient leurs vies
antérieurement.
Échec de “l’Asile Thérapeutique”

• Une histoire de bonnes intentions


qui finissent mal. Le rêve des
psychiatres humanistes bien
intentionnés, devient un échec total
• On croit que l’augmentation sans
cesse de toute sort des patients,
amena à l’échec thérapeutique
• En 1800 il y avait seulement un
petit nombre. En 1904 étaient plus
de 150 000 (environ 2% de la
population) Sept vignettes de personnes souffrant de
différentes maladies mentales.
Lithographie par W. Spread et J. Reed,
1858
La théorie de la dégénération du cerveau

Comme pour les asiles la


psychiatrie biologique
connaît aussi son échec.
Les théories biologiques et
héréditaires amènent
progressivement des
médecins, a formuler la
théorie de la dégénération
du cerveau.
Des changements importants:
Rôle des Universités et Instituts allemands

• C’est dans les universités allemandes qu’en


examinant la relation entre le cerveau et le
psychisme; expérimentant avec des
médicaments, et en faisant des autopsies, qu’on
développe la méthode du raisonnement clinico-
pathologique
• C’est la fin de la demonisation de la maladie
mentale
Les Neurologues découvrent la
Psychothérapie

• Psychiatres avec un approche biologique se


considèrent neurologues, alors que psychiatre ou
aliéniste étaient ceux qui travaillent aux asiles.

• Les maladies « psycho-névrotiques », étaient


soignées par les neurologues. Freud, Charcot,
Janet, (les grands noms dans le traitement de
l’hystérie) étaient des neurologues.
Le XXème siècle
• Révision des concepts cliniques
– Démences (Alzheimer, 1906; Creutzfeld et
Jacob,1920
– Description de la schizophrénie (Eugen Bleuler,
1911)
• Le courant psychopathologique
– 1900-1920 : organisation du mouvement
psychanalytique Sigmund Freud et ses élèves:
Alfred Adler, Carl Jung
– Pierre Janet (1859-1947)
La Psychanalyse (quelques concepts)

• Psychanalyse: psychologie (analyse) de


l’inconscient
• La personne n’a pas de contrôle sur des facteurs
déterminant son comportement
• Santé Mentale, équilibre entre processus
conscient et inconscient
– 90% du processus mentale inconscient
– Accès via l’interprétation des rêves et des actes
manqués
• Développement de la personnalité marquée par
des manifestations des pulsions sexuelles (théorie
de la libido) inconscientes
Découvertes des thérapies
«de choc»
• Nouveaux «traitements» de la maladie mentale:
• La cure du sommeil (Hermann Von HUSEN 1904)
• Malaria thérapie (Wagner Von JAUREGG (1917) prix
Nobel en 1918)
• Choc insulinique (Manfred SAKEL, 1933)
• Lobotomie (Egas MONIIZ ,neurochirurgien, 1935)
• Choc convulsivant au Metrazol (László Von
MEDUNA, 1936)
• Électrochoc thérapie (CERLETTI et BINI, 1938)
L’après guerre

• Diversifications des psychothérapies


– Psychanalyse (Jacques LACAN 1901-1981)
– Thérapies familiales (théories systémiques)
– Thérapies cognitivo-comportementales
– Thérapies brèves
– Thérapie systémique et autres
L’après guerre (suite)

• La découverte des médicaments


psychotropes
– Lithium (traitement de la manie), John Cade 1949
– Neuroleptiques (traitement des psychoses):
,Chlorpromazine, Laborit 1951
– Antidépresseurs (traitement des troubles de la
dépression), Imipramine, Roland Kung 1956
– Tranquillisants (traitement de l’anxiété), Librium), Leo
Sternbach 1957
La « désinstitutionalisation »

– La création du secteur psychiatrique en


France (1960)
– « les fous crient au secours » au Québec
(LAZURE 1963)
– Le mouvement antipsychiatrique (LAING
et COOPER)
– Création des unités de psychiatrie dans
les hôpitaux généraux (Quebec1965)
La psychiatrie « psycho-sociale »
aujourd’hui
• Diversification des psychothérapies
• Diversification des approches (psychologiques et social)
• Diversification professionnel
– Psychologues
– Travailleurs sociaux
– « Psychothérapeutes »
– « Conseillers », etc.
• Création d’organismes pour la prévention, traitement et
réadaptation des problèmes psychiques et mentaux
• Création d’organismes pour la protection du malade
mental
Le stigme
de la maladie mentale

• Voyons maintenant comment les sociétés


occidentales, notre société, «étiquète»,
même actuellement le malade, et la maladie
mentale.
Le stigme
de la maladie mentale
• Lorsque on regarde du point de vue historique la
stigmatisation de la maladie mentale, la question de
base, est la suivante: Pourquoi les sociétés ont
toujours stigmatisé une maladie?, LA MALADIE
MENTALE
• La culture a évolué, la science médicale aussi.
• La société a évolué vers l’égalité de sexes et
individus qui la composent
• On connait maintenant, l’étiologie de la maladie
mentale, ses causes.
Le stigme
de la maladie mentale
• Malgré toutes ces connaissances scientifiques sur
la maladie mentale, et les changements dans la
société….
• La société a-t-elle finit pour «intégrer» sans
préjudices, sans les stigmatiser les personnes
ayant une maladie mentale?
• La société a-t-elle «accepté» maintenant ces
personnes au même titre que des lépreux et
homosexuels, jadis exclus?
• Si la maladie mental est de nature biologique,
pourquoi il y a un tel stigme associé à celle-ci?
Le stigme
de la maladie mentale
• Qu’est-ce que se produit dans ces sociétés, où les
individus qui la composent, qu’amène à ceux qui
souffrent des problèmes mentaux, à se sentir exclus
et honteux et à ceux qui les connaissent d’agir de
façon à dénigrer ou à discréditer les personnes
malades?
• D’un point de vue biologique, la maladie mentale a
existé dans toutes les types de sociétés. Toutefois la
culture social détermine comme une maladie
mentale est expliquée et gérée
Le stigme
de la maladie mentale
• La manière de gérer la maladie mentale dans
une société est déterminée donc par la culture.
L’image négative qui apporte la culture a la
maladie mentale est à l’origine de le stigma
relié à la maladie mentale
• Rejetées et marginalisées par la communauté,
les malades ont toujours souffert des
explications utilisées pour expliquer leur
maladie mentale
Le stigme
de la maladie mentale

• On a déjà vu que les personnes souffrants des


problèmes mentaux s’inscrivent dans l’histoire des
sociétés avec des références aux: «démons»,
«sorcières», «esprits malins», «possession
maléfique» ou «plein de péchés»
• Les symptômes de la maladie mentale ont été
socialement toujours caractérisés comme:
menaçants, dangereux, imaginaires, fantastiques
et…incurables
Le stigme
de la maladie mentale
• Il y a deux possibles hypothèses à la présence de la
stigmatisation dans nos sociétés:
• La première est en rapport avec les symboles
culturels, qu’implique les différentes formes de
comportements, actions et accomplissements qui
sont évalues de façon positive, ou d’autres (au
contraire) négativement.
• Puisque la maladie mentale affecte les comportements
de toute sorte (des individus) qui ne sont pas
«normales», ceci affecte directement au mode de
perception négative de cette anormalité
Le stigme
de la maladie mentale
• Comme deuxième hypothèse de réponse est que:
• Les sociétés ont crées des institutions sociales et
structures (ex: hôpitaux, abbayes, asiles, couvents) pour
gérer tout type de déviances humaines comme la
maladie mentale
• Ceci conduit inévitablement au stigma, car c’est
seulement ceux que sont pas aptes à vivre parmi ses
égaux qui sont «gardés» dans ces institutions.
• C’est ainsi que dépendant de la signification culturelle
associée avec l’institutionnalisation, que les individus
qu’y sont admis, ont leur identité social affectée de
différentes façons par des STIGMES SOCIAUX
Nous allons illustrer ce qu’a été dit par un exemple:
«En 1973, 8 personnes mentalement saines furent admises dans autant
d’institutions psychiatriques de Californie. La raison de leur admission reposait
sur des symptômes qu’elles avaient simulés lors de l’entrevue d’admission .
Par contre une fois le diagnostic de leur maladie établi par les psychiatres
(schizophrénie), chacune reprit un comportement normal pendant le séjour
institutionnel.
En dépit de ce comportement normal, aucune ne parvint pendant son séjour, à
faire changer le diagnostique initial. De plus, toutes ces personnes rencontrèrent
des difficultés à obtenir le congé des médecins de l’institution où chacun
séjournait. Le temps d’hospitalisation s’échelonna entre 7 et 52 jours, avec une
moyenne de 19 jours.
Il faut ajouter que toutes quittèrent les institutions avec un dossier médical lui
conférant l’étiquette de «schizophrène en rémission».

Cette expérience nous indique que lors de l’entrée


institutionnelle, quand un diagnostique sur un premier
comportement est posé il est très difficile de s’en sortir et le
changer. On devient «étiqueté», STIGMATISÉ
Le stigme
de la maladie mentale
• Une autre étude faite par Scheff illustre que la condition
psychiatrique des patients n’est pas le facteur primordial
dans l’admission à un hôpital psychiatrique

• Ses donnés indiquent que 62% des patients sur un total de


164 étaient quand même admis à l’hôpital sans pourtant être
considérés dangereux, ni sévèrement perturbes.

• Il conclut que c’est donc la présomption de la maladie, et


non pas nécessairement la condition réelle des patients, qui
est le facteur décisif dans l’admission à l’institution.

• Il émet l’hypothèse que les différentes pressions émanant de


la collectivité avaient joué un rôle important et parfois décisif.
Le stigme
de la maladie mentale
• Pendant la période d’hospitalisation se développe un
nouveau type d’interactions entre le patient et le
personnel de l’institution qui contribuent à préciser le
rôle du patient et en même temps à l’y enfoncer

• Les caractéristiques mêmes de l’institution, l’attitude du


personnel médical et paramédical, le contacts avec les
autres patients, sont autant des facteurs qui font
ressortir les dimensions sociales liées au phénomène
de la stigmatisation.
Le stigme
de la maladie mentale
• Apres l’hospitalisation, une fois l’individu «étiqueté», plusieurs
caractéristiques sociales peuvent continuer à intervenir
indépendamment de l’évaluation médicale, au moment de la
sortie du patient
• Scheff mentionne une étude basée sur un échantillonnage de
530 patients; 43% de ce groupe continue de demeurer à l’
hôpital sans que leur séjour puisse être expliqué en termes
de conditions psychiatriques.
• L’âge et la durée d’hospitalisation antérieure (entre autres),
sont des variables plus importantes que l’état médical, c’est-
à-dire que les gens âgés et/ou ceux dont le séjour antérieur a
été plus long, sont susceptibles d’y demeurer encore plus
longtemps
Le stigme
de la maladie mentale
• Apres le traitement, on pourrait penser que l’ étiquète
disparaît. Tel n’est pas régulièrement le cas. A preuve cette
expérience de Farina et Ring faite avec des étudiants de
collège.
– «Dans l’un des groupes de sujets, l’expérimentateur avait présenté un confrère
étudiant en mentionnant que ce dernier avait souffert de maladie mentale dans
le passé. Dans l’autre groupe des sujets, il avait présenté des informations
générales concernant ce même étudiant sans faire allusion a son passé de
maladie mentale
– Son comportement similaire pour les deux groupes était très normal
– Mais les sujets à qui on avait décrit l’étudiant comme ayant souffert de maladie
mentale l’ont perçu négativement; moins efficace dans l’accomplissement d’une
tache, moins recherché comme ami, d’un tempérament plus difficile »l.
• Ainsi le fait d’avoir mis un étiquette de maladie mentale avait
influencé la perception des étudiants et leur comportement.
Le stigme
de la maladie mentale
• Non seulement l’expérience de maladie mentale est
stigmatisante, mais indépendamment de la gravité de la
maladie, le simple fait d’avoir séjourné dans une institution
psychiatrique, marque en soi l’individu d’un stigmate aussi fort
que celui laissé par la maladie.
• Ainsi Philips dans son étude a découvert qu’entre deux individus
présentant le même comportement étiqueté d’une maladie
mentale, celui qui ne recherche pas d’aide. est moins rejeté par
son entourage que celui qui a été hospitalisé dans une
institution psychiatrique
– «Un individu normal dont on dit qu’il a séjourné dans un hôpital
psychiatrique, était rejeté plus souvent qu’un individu dit
psychotique n’ayant pas cherché d’aide professionnelle»
Le stigme
de la maladie mentale
• Le traitement des personnes atteintes de maladie
mentale a beaucoup progressé, mais celles-ci
demeurent parmi les plus marginalisées et
dévalorisées de la société
• En général, la société blâme les personnes atteintes
d’une maladie mentale pour leur état et n’accorde
aucune attention au contexte qui teinte leur vécu.
• Les medias attisent les stéréotypes courant qui
présentent ces personnes comme: dangereuses,
instables malpropres et sans valeur ( on se croirait
au Moyen-âge)
Le stigme
de la maladie mentale
• Le fait d’être considéré comme inadéquat,
incompétent et même dangereux à cause
d’une incapacité détruit le sentiment de valeur
personnel.
• Une fois assimilés, les perceptions négatives
anéantissent tout espoir de surmonter les
problèmes
– «Ce que nous pensons de nous-mêmes est influencé de façon décisive par
ce que les autres pensent de nous» (Geth et Mills)
– «Le soi est appréhendé de la même façon que les autres objets, à travers
les «définitions» faites par les autres»
Le stigme
de la maladie mentale
• Les personnes atteintes de problèmes de santé
mentale sont surreprésentées
– Chez les itinérants (Kim et col. 2007)
– Malades aigus et chroniques ( Morris et Strong 2004)
– Victimes de violence (Miller et Du Mont 2000)
– Traumatismes (Sternac et Paradis 2007)
• Souvent exposés au commerce de la drogue et du
sexe, ou y sont même poussés (Turner et Dill, 2006)
• Occupent des logements insalubres, car les
propriétaires hésitent à louer à des personnes
atteintes de maladie mentale
Le stigme
de la maladie mentale
• Le taux de chômage parmi les personnes
atteintes de santé mentale est alarmant.
Seulement 2 des 300 participants à un étude
sur la santé mentale, occupaient un emploi à
temps plein, tandis que 20 pour cent
cherchaient activement du travail (Ward et
Griffin, 2007)
• Overton et Medina (2008) ont déjà établit que
la stigmatisation entraine multiples problèmes
sociaux: discrimination, attitudes négatives,
violence physique, rareté des possibilités
d’emploi, insalubrité des logements, etc.
Le malade, sa maladie et la société

L’«étiquette» attachée à la maladie mentale non


seulement provoque un jugement stigmatisant de
la personne auprès de l’entourage, mais déforme la
perception que ces personnes ont d’elles-mêmes.

Elles sont devenues prisonnières de l’image négative


qui leur est renvoyée par la société.

L’image de nous-mêmes que l’«autre» nous renvoie


devient en grand partie l’image qu’on a de soi

C’est un cercle vicieux qui tourne et se resserre


autour d’elles
Le cercle vicieux de la stigmatisation :
l’individu

Marqueur

Moins de résistance Association à des


contenus négatifs

Plus d’incapacité
Stigmatisation du marqueur

Moins d’estime de soi Discrimination

Désavantages
Autre cercle vicieux de la stigmatisation :
les services de santé mentale

Stigmatisation renforcée

Mauvais services en général Plus d’admissions involontaires


et plus de patients “difficiles”

Rendement moindre du personnel Réputation médiocre du service

Qualité moindre du personnel Moins de ressources

Détérioration du service
Conclusion

• Les programmes contre la


stigmatisation doivent devenir
partie intégrales des
programmes de santé et sociaux
Mot de la fin

Lutter contre la stigmatisation fait


plus que l’éliminer: elle améliore
chacun d’entre nous et la société
toute entière
Merci de votre attention

Dr. Francisco Piñero

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