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MARTINE FRANCIS
NOTES DE COURS
PHILOSOPHIE ET RATIONALITÉ
340-101-MQ
DU MYTHE À LA RATIONALITÉ
AUTOMNE 2023
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Le mythe est une structure universelle de la pensée. Toutes les grandes civilisations ont
raconté les origines de leur monde, la naissance de l’Univers, de l’Homme, de la Mort, de
l’Amour.
Nous avons conservé ces structures en nous ; elles n’ont que changé d’apparence et de
forme.
OBJECTIFS DU CHAPITRE 1
ÉLÉMENTS DU CONTENU
Un récit sacré universel qui se transmet à travers les âges
L'organisation du temps
◊ Le mythe structure le temps à partir d'une origine absolue
• Il s'agit du temps de la Création, de la mise en ordre du monde par les Dieux
◊ Le mythe structure le temps de façon circulaire, le temps se déroule selon un
cycle, ce qui implique des fins périodiques et des recommencements
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Ex. : Les calendriers religieux : l’année est découpée en fêtes, rites, vacances,
jeûnes, mariages, funérailles, interdiction de travailler, restrictions alimentaires,
etc.
• On peut réactualiser les grands événements fondateurs de l'univers et de son ordre
La nature est sacralisée
◊ La nature est sacrée, elle est habitée par des "forces" qui sont divinisées et qui
prennent une valeur symbolique
exemple, les Juifs et les Musulmans ne mangent pas de porc. Les Catholiques ne mangent
pas de viande le vendredi, du moins à une certaine époque.
Approche
Approche séductrice ou suscitant la curiosité
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Exemples :
- programmes de développement personnel,
- activités humanitaires, écologiques, culturelles et éducatives,
- médecines alternatives, psychothérapies, ésotérisme
Séduction
Multiplication des promesses
On fait miroiter l'espoir de s'en sortir, de guérir, de résoudre les problèmes de chacun,
d'atteindre le bonheur, d'être sauvé d'un péril imminent...
Aliénation
Émission d'instructions ou de messages contradictoires
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Déracinement
Le déracinement géographique, culturel, linguistique, la privation des papiers d'identité,
le changement de nom coupent l'adepte de son ancien environnement, de son entourage et
de tous ceux qui pourraient l'aider ou le soustraire de l'emprise de la secte.
cherchent dans un « ailleurs » une explication, un but à toute forme de souffrance. C’est
un retour à la pensée magique.
Les sciences touchent à toutes les facettes de la Vie : la Terre, la Nature, l’Espace ; tout
peut être sujet de science, y compris l’Homme.
OBJECTIFS DU CHAPITRE 2
La méthode expérimentale
◊ L'observation
• La soumission aux faits
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— l'élimination des préjugés et des idées faites d'avance, des jugements de valeur,
des intérêts personnels
• La construction des faits
— des données observables : se limiter à ce qu'on peut observer
— des données opératoires : décrire les opérations, les instruments et les techniques
qui permettent l'observation
— des données mesurables : quantifiées, selon des échelles de mesure précises
◊ L'hypothèse
• L'explication supposée du phénomène observé
— la recherche de règles générales, de répétitions, derrière la diversité des
phénomènes
— les déductions (à partir de théories déjà acquises)
— l'énoncé de l'hypothèse sous forme de régularités, d'invariances ou de lois
générales à vérifier
◊ L'expérimentation
• Une observation provoquée
— générée artificiellement
— dans le but de vérifier l'hypothèse
• Le contrôle de l'observation
— l'élimination des variables (ou facteurs) non contrôlées
— la mesure des variables : l'importance de la quantification
— la répétitivité de l'expérience (elle est vraie partout)
• La vérification de l'hypothèse :
— la cohérence des résultats avec les prévisions
— les limites des statistiques : l'échantillon (nombre et sélection)
— les limites de l'extrapolation et de l'interpolation
• La portée des résultats :
— exploration des conséquences non prévues : découvertes inattendues, déductions
possibles, rapports avec d'autres éléments de connaissance...
◊ L'énoncé de la loi
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Le discours des pseudosciences est partout. Avec l’arrivée des réseaux sociaux, elles
s’immiscent dans les moindres recoins de nos conversations, émissions de télévision,
revues, documentaires, médecines, etc. Vivant dans une société qui défend la liberté
d’expression, il est souvent malvenu de critiquer et de mettre en doute le contenu de ces
« sciences nouvelles ». Toutefois, il faut quand même le faire, question de promouvoir la
connaissance scientifique et de protéger les individus des abuseurs et charlatans. Voici
quelques domaines touchés par le discours pseudoscientifique. À première vue, l’on
pourrait croire que nous sommes réellement en présence d’un savoir fondé sur la
rationalité mais en creusant un peu, on découvre vite les supercheries et « raisonnements
douteux ». Parmi les plus populaires : l’homéopathie, l’acupuncture, la scientologie, la
théorie des Anciens Astronautes, le créationnisme, la Terre plate.
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La théorie des Anciens Astronautes : La théorie des anciens astronautes est une
théorie pseudo-scientifique et ufologique selon laquelle plusieurs anciennes civilisations
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auraient été en contact avec des « visiteurs » extraterrestres venus apporter sur
la Terre quelques savoirs dans les domaines de l'écriture, de l'architecture, de
l'agriculture, des mathématiques, de l'astronomie et de la médecine.
Le créationnisme : Le créationnisme est une doctrine qui stipule que Dieu a créé non
seulement l'univers mais également chacune des espèces vivantes, contrairement au très
large consensus scientifique qui soutient l'idée d’un processus évolutif par lequel de
nouvelles espèces se forment à partir d'ancêtres communs. Depuis que sont décrits les
phénomènes évolutifs en astronomie, en géologie et en biologie, les créationnistes
entretiennent la polémique à cet égard, car l'explication scientifique de ces phénomènes
n'est pas compatible avec leur interprétation des textes religieux. Le débat relève d'enjeux
politiques importants, notamment en matière d'enseignement, de recherche scientifique,
de liberté d'opinion et de croyances.
La Terre plate : Vision du Monde selon laquelle la Terre est plate. Toutes les photos et les
descriptions scientifiques sont fausses.
Par la suite, viendra Socrate qui va orienter la pensée vers la connaissance de soi. Il va
aussi poser le problème de l’ignorance. Avec son élève Platon, nous questionnerons en
autres la légitimité du pouvoir politique et la notion d’élite. La question du Bonheur sera
discutée à travers la morale des Stoïciens et des Épicuriens. Pour conclure, nous
constaterons que toute la culture grecque est le socle de notre civilisation : Architecture,
Mathématique, Géométrie, Médecine, Théâtre et tellement d’autres….
OBJECTIFS DU CHAPITRE 3
Schéma du contenu
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• Cela laisse en présence des classes sociales qui ont leurs fonctions propres, qui ont
besoin les unes des autres pour survivre, qui sont condamnées à trouver une façon
de s'entendre
• Se pose alors le problème des rapports entre les classes, de la proportion de
pouvoir accordée à chacune, de l'équilibre de cette répartition, de l'égalité et des
inégalités acceptables dans l'accès des individus à la richesse
—> bref : le problème de la géométrie sociale.
• Toutes ces questions, devenues publiques, ne font plus l'objet de décrets royaux.
Le besoin apparaît alors de trouver un critère de référence pour arbitrer les
oppositions entre les classes et les individus sur ces problèmes
• Pour remplacer l'autorité royale disparue: ils sont voués à la discussion, à trouver
des critères autres que la force; ces critères seront la raison et la majorité
• Le domaine politique se détache de la religion, le monde des dieux s'éloigne de
celui des hommes; la religion devient privée, alors que la politique devient
publique
La nouvelle géométrie sociale c’est la démocratie
• La nouvelle forme de vie sociale qui apparaît alors est fondée sur une nouvelle
conception du pouvoir: non plus personnel et imposé, mais collectif et négocié
• Ce pouvoir est incarné dans des lois écrites, qui remplacent l'arbitraire des
décisions royales, et qui sont au-dessus de tous les individus sans exceptions
• Une constitution qui définit l'identité collective qui est au-dessus des individus
• Les dirigeants sont élus et ils occupent temporairement les postes de pouvoir
• L'égalité des citoyens est affirmée: tout citoyen peut être nommé aux fonctions de
direction
• Ce pouvoir collectif est symbolisé entre autres par l'Agora: la place vide, au centre
de la ville, qu'aucun individu ne peut accaparer, et qui représente le pouvoir
collectif
• La justice est rendue au terme d'un procès, conçu comme processus au cours
duquel la vérité doit être mise à jour au moyen d'une discussion publique qui doit
pouvoir convaincre tout le monde (au moins la majorité); cela s'oppose à
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—> L'apparition de ces métiers de la raison et l'importance des discussions dans les
processus de prise de décision mettent de l'avant l'importance de l'éducation : il
faut désormais convaincre plutôt que d'imposer ses idées par la force
◊ La philosophie apparaît
• Il s'agit d'un effort pour trouver le sens des choses et de la vie par la discussion
rationnelle de leurs fondements: qu'est-ce que le Vrai, le Bien, le Beau ? Qu'est-ce
que la réalité? Qu'est-ce que la connaissance? Qu'est-ce qu'un être humain? Quel
est le meilleur système politique ?
ÉLÉMENTS DU CONTENU
L'attitude philosophique : la volonté de se faire ses propres idées, d’avoir une pensée
autonome
Schéma du contenu
1. Le problème des questions
• l'intelligence se distingue de l'instinct par le fait que les réponses ne sont pas
données (sous forme de réflexes);
— cette capacité se développe progressivement.
• poser des questions est le moyen indispensable pour apprendre: personne ne peut
apprendre sans (se) poser de questions.
LA CONSCIENCE DE LA MORT :
- Nous savons que nous allons mourir un jour ; nous ne savons pas ce qu’il y a après;
- Nous ne comprenons pas pourquoi nous naissons puisque nous allons mourir;
- Cette conscience de notre mort amène aussi la conscience du temps.
LA QUESTION DU SENS :
- La conscience de la mort amène à se poser la question du sens de la Vie ;
- Elle pose aussi la question de la morale
LE DOUTE :
- L’être humain est le seul être vivant à savoir qu’il sait et le seul à savoir que parfois, il
ne sait pas.
- Il est obligé de constater son ignorance ou ses lacunes. Ces lacunes entraînent des
erreurs, de fautes, alors, il doute de lui-même.
L’ÉTONNEMENT :
- Parce qu’il capable de connaître, l’être humain est capable de s’étonner ;
- Certaines questions se posent:
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LA RÉDUCTION DE L’INSTINCT :
- L’être humain est un animal qui en évoluant perd de plus en plus sa part d’instinct ; il
doit tout apprendre. Le temps requis à l’acquisition de son autonomie est plus long que
chez tous les autres animaux : marcher, manger, être autonome
- Qui dit apprentissage, dit formation, éducation, culture : comment choisir ce que nous
apprendrons à nos enfants ? aux étudiants ?
- Que reste-t-il de l’idée de la liberté ? jusqu’où sommes-nous des êtres programmés par
nos besoins physiologiques, psychologiques, sociologiques, culturels, etc. ?
Notes d’introduction
Avant de débuter ce chapitre sur Socrate, il faut faire quelques mises au point sur le
personnage lui-même. Tout d’abord, l’histoire nous dit que Socrate n’a rien écrit.
Certains soutiennent qu’il ne savait pas lire et écrire; d’autres affirment plutôt qu’il était
contre le fait d’écrire car cela nuisait à la mémoire. Une fois les choses écrites, elles sont
figées et elles ne peuvent plus être refaites.
Ce qui nous amène au second point : le Socrate réel et le Socrate de Platon. Platon fut
disciple de Socrate. Issu de l’aristocratie athénienne, il est ce qu’on appelle « un lettré »,
il est instruit. C’est lui qui va mettre sur papier tous les propos de Socrate.
Conséquemment, il est difficile de distinguer quels sont les propos réels de Socrate et les
ajouts et inventions de Platon.
Le troisième point consiste à tenir compte du contexte politique, religieux et social au
moment des événements. L’une des accusations portées contre Socrate consiste à dire
qu’il ne reconnaît pas les Dieux de la Cité d’Athènes; ce qui est faux. Aussi, on lui
reproche d’être contre la démocratie naissante à Athènes; ce qui est faux aussi.
Finalement, il sera accusé d’exercer une mauvaise influence sur une partie de la jeunesse
athénienne. Nous devons tenir compte de ces aspects quand viendra le moment de
présenter sa pensée, son enseignement et son procès. En conclusion, nous voulons que
vous reteniez avant tout l’impact énorme de la pensée de Socrate en Occident, sans
oublier les aspects que nous venons de mentionner.
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LE PERSONNAGE
Socrate est né à Athènes en 469 av. J. -C. environ ;
Sa mère est sage-femme et son père est sculpteur ;
Il épouse une femme nommée Xanthippe de laquelle il aura trois
enfants ;
Il ne sait ni écrire, ni lire ou refuse de le faire (ici mystère)
Il n’est pas beau physiquement et sa tenue est négligée, aux dires
de ses concitoyens ; (ce détail nous semble insignifiant mais il est crucial
pour les Grecs de cette époque)
L’administration de la justice
Chacun peut porter une accusation envers une personne qu’il croit coupable ;
Certaines personnes pratiquent le métier d’accusateurs publics ;
Il y a des magistrats qui président à la cour, mais les citoyens rendent le verdict ;
Le procès ne dure qu’une journée, 501 personnes siègent au tribunal ;
Chaque accusé plaide sa cause, sauf les inaptes ;
En cas de besoin, on peut avoir recours à des sortes d’avocats (logographes) ;
À la fin de l’argumentation, le jury passe au vote et la décision est sans appel ;
Ensuite, on fixe la sentence, si elle n’existe pas déjà ;
L’Aréopage occupe un rang et un rôle important dans la gestion des crimes religieux et
de meurtres ;
Bien qu’il y ait des lois humaines à respecter, les procès et les sentences restent
entourées d’une aura mystique, religieuse et divine ;
L’Assemblée jouit d’un pouvoir important lors des procès ;
Les votes se font à main levée ;
Des grands orateurs et sages ont valorisé le respect de la loi, garante de la démocratie
et de l’amélioration du peuple.
Les accusations
Trois personnes vont accuser Socrate d’impiété, c’est-à-dire, de ne pas croire aux
dieux de la Cité, de vouloir en admettre d’autres et de corrompre la jeunesse.
Il faut dire que Socrate boit et danse lors des banquets auxquels il est invité et parfois,
pas invité du tout. Il aime les plaisirs, tout comme les autres Grecs de son époque ;
Mais il prêche aussi la modération, la maîtrise de soi, le mépris des biens matériels ;
Maintenant que le décor est planté, suivent des extraits de textes portant sur Socrate, ses
enseignements, etc. Avec ces textes, nous allons tenter de recréer ce qu’ont été
l’enseignement de Socrate, la réaction de ses concitoyens et surtout son procès. Ensuite,
chacun en sa conscience, pourra s’approprier pour lui-même ce grand personnage du
monde de la philosophie et de l’Histoire.
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Notes d’introduction
Platon est l’un des plus grands philosophes de l’Antiquité. Il est né vers 428 av. J.-C et il
est mort vers 348 av. J.-C. Il est issu d’une famille aristocratique d’Athènes; il est très
instruit. Destiné à une carrière politique, il choisit un autre chemin. Il devient élève de
Socrate. Il va suivre les enseignements de son Maître, écrire tous ses propos et surtout il
nous fera parvenir les minutes du procès de Socrate*. Il va fonder une école
philosophique appelée l’Académie vers 387 av. J.-C. qui durera jusqu'en 86 av. J.-C.
Platon a écrit une trentaine d’ouvrages sont une forme nouvelle pour l’époque : les
dialogues. Cela consiste à mettre en scène des personnages qui discutent. Le plus
souvent, Socrate est le personnage principal; les autres ne servent qu’à lui poser la bonne
question au bon moment et à écouter attentivement la réponse du Maître. Les sujets sont
variés et portent sur des questions comme le Beau, le Vrai, la Justice, l’Éthique, la
Politique, le Savoir, etc. Son école est à proprement parlé, le modèle des écoles
occidentales : des maîtres qui accueillent des étudiants, qui à leur tour forment d’autres
étudiants.
Lorsque la ville d’Athènes fait un procès à Socrate pour impitié et trahison, Platon est
convaincu que celui-ci va être innocenté. Nous savons tous que ce n’est pas le cas : la
démocratie athénienne va condamner Socrate. La Cité d’Athènes vient de créer son pire
ennemi : Platon, dans son livre La République, attaque vivement la démocratie. Nous
allons donc voir en premier la Théorie des Idées, l’Allégorie de la caverne qui explique
comment nous accédons à connaissance vraie et par la suite, nous analyserons les
arguments platoniciens sur la valeur de la démocratie.
*Les minutes signifie tout le contenu du procès.
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Platon nomme forme des réalités intelligibles, archétypes ou modèles de toutes choses.
Ces formes sont les véritables objets de la définition et de la connaissance, par opposition
aux réalités sensibles. Platon déduit des propriétés de ces formes : elles sont des réalités
immatérielles et immuables, demeurant éternellement identiques à elles-mêmes,
universelles et intelligibles, seules réellement étant, et indépendantes de la pensée.
Cette théorie des formes, qui constitue l'essentiel du platonisme, peut donc être résumée à
deux notions, celle de forme, qui désigne l'être intelligible, et celle de participation, qui
désigne le rapport de l'être intelligible au devenir sensible, rapport par lequel ce dernier
est déterminé et est connaissable.
En bref, il existe dans le monde dans lequel nous vivons, des multitudes d’êtres, d’objets.
Ceux-ci sont le reflet des Êtres parfaits, immuables et universels que nous percevons avec
nos sens. Comme dans l’exemple (dans le visuel), il existe plusieurs races de chats ;
siamois, persans, himalayens, etc. Malgré leurs différences morphologiques, en les
voyant, nous disons : « voici un chat » et après, nous mentionnons sa race. Pour Platon,
seule la connaissance de ces idées ou formes représente la vraie connaissance des choses.
Ainsi, par abstraction, nous isolons les critères qui font partie de la définition de ces
idées.
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C’est ici qu’entre en scène la fameuse Allégorie de la caverne. Dans ce récit, Platon nous
explique d’où vient notre connaissance imparfaite du Monde. Nous sommes dans une
caverne, depuis que nous sommes nés. Nous sommes prisonniers de cet endroit; nous y
sommes attachés, le dos tourné à l’entrée. Nous voyons des ombres sur les murs, nous
croyons que celles-ci sont les vraies choses, parce que nous n’en n’avons jamais vues
d’autres. Elles habitent notre conscience. Mais un jour, un homme se détache et sort de la
caverne. Il est ébloui par la lumière, il a du mal à ouvrir les yeux, mais une fois ouverts,
ses yeux lui font voir la Réalité, la vraie, la seule.
Platon nous met aussi en garde contre le message des sens, c’est ce qu’il appelle la
connaissance sensible ou la connaissance empirique. Nos sens nous transmettent une
perception des objets extérieurs. Par exemple, nous percevons une
paille dans un verre d’eau. Nous la voyons cassée ou tordue. Mais
quand nous la retirons de l’eau, elle est parfaitement droite. Il en est
de même pour tous les autres sens. Nous pouvons tromper l’ouïe, la
vue, le toucher, le goût, etc. La perception de nos sens est changeante,
variée d’un individu à l’autre. Comment arriver à une connaissance
générale et universelle du Monde qui nous entoure ? Pour Platon, seule
la connaissance intelligible est valable, car elle repose sur un contenu unique, vrai pour
tous. L’exemple de la géométrie est utilisé par Platon pour
illustrer ce genre de savoir. Pour lui, les formes géométriques
sont parfaites; elles représentent des rapports de calcul et
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d’angles que tout individu peut découvrir. Ici le rôle des mathématiques est fondamental.
Ainsi, le cercle ou le triangle correspond toujours à la même définition. Elle est
immuable, c’est une vérité absolue.
L’une des théories de Platon la plus connue et la plus reprise en des formes multiples est
celle de la Métaphore de l’attelage ailé. Fidèle à sa vision structurée et harmonieuse du
Monde, l’être humain n’échappe pas à sa pensée. Platon divise l’âme en trois parties
distinctes. Ici, il est important de définir brièvement ce que Platon entend par le terme
« âme ». C’est le principe immatériel, spirituel de l’Homme qui anime le corps. L’âme est
supérieure au corps pour Platon. D’ailleurs, dans ses écrits, il fait le jeu de mots suivant.
En grec, l’âme se dit psuchè, d’où nous avons tiré le mot psyché. Le corps se dit soma,
comme on le dit dans l’expression : avoir des symptômes psychosomatiques. Un tombeau
se dit suma. Pour lui, le corps est le tombeau de l’âme. L’âme entre dans un corps au
moment de naître. Elle subit le corps tout au long de la vie : la faim, le froid, la douleur,
le désir, la maladie, etc… Mais pourquoi Platon s’attarde-t-il à l’âme humaine ? Parce
que c’est l’âme, principe qui nous définit en partie, qui est responsable de notre
comportement.
Ci-dessous, voici les 3 genres de personnes selon la partie dominante de son âme. Platon
va non seulement expliquer chacune d’elle mais il va transposer ce schéma dans la
constitution de la Cité. C’est le propos de son ouvrage La République. À partir de ce
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schéma, il va assigner à chaque groupe des fonctions bien définies et justifier que la
démocratie n’est pas un bon système politique.
L’âme ardente correspond à une force morale intérieure positive. (Ici, il ne faut pas
prendre le mot moral au sens moderne et religieux du terme). Il s’agit d’une ardeur, d’où
l’expression avoir du cœur. Elle se manifeste dans des émotions comme la colère,
l’indignation devant l’injustice, le sens de l’honneur, la fierté, la pudeur, la honte. Elle est
motivée par l’affirmation de soi, l’estime de soi et la recherche de l’appréciation des
autres. Elle marque un attachement aux idéaux et le courage est sa vertu principale. Elle
nous fait affronter le danger et la souffrance.
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Toutefois, cette partie de l’âme a aussi un aspect dont il faut se méfier. Elle peut nous
pousser à la colère, la recherche du pouvoir, le désir de vengeance, agir par orgueil parce
qu’on ne veut pas mal paraître aux yeux des autres. Cette âme a de bonnes dispositions
mais il faut bien la guider. Le cheval blanc est l’intermédiaire entre l’âme désirante et
l’âme raisonnante. Il doit rester sous la domination de la Raison pour éviter les
débordements et les actes irréfléchis.
L’âme raisonnante est le siège de la Raison et elle est orientée vers le Bien et la
Vérité. C’est la tête, le cocher, celui qui gouverne les deux autres parties. C’est le siège
de la sagesse, sa vertu principale. C’est la partie la plus haute, la plus noble, c’est donc
elle qui doit chercher la connaissance, distinguer le bien du mal, etc. Elle est responsable
de l’équilibre du comportement chez l’individu, du sentiment de justice.
On voit que Platon a une vision hiérarchique du corps humain; il va l’appliquer à la
structure de la Cité d’Athènes.
Politique et corruption
Platon est conscient que les hauts fonctionnaires de l’État sont avant tout des êtres
humains et qu’à ce titre, ils peuvent succomber aux désirs de l’âme désirante Alors, ceux-
ci n’auront pas plus d’avantages ou de privilèges ou de gains financiers que les autres.
Ainsi, ils seront dévoués à la gestion publique pour le bien commun et non pour leur
profit personnel. Pour ceux qui oseraient trahir leur fonction, voler, favoriser leur famille
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Et les femmes ?
Finalement, les filles ont accès aux mêmes activités que les garçons; elles peuvent être
militaires si elles en démontrent les capacités. L’État doit être servi, géré, éduqué et
défendu par une élite, hommes et femmes. Pour Platon, une société sans élite ne peut pas
se développer et assurer sa survie. Elle finira par disparaître ou être assimilée par une
autre, plus forte, mieux structurée, plus instruite. C’est d’ailleurs ce que beaucoup
d’historiens soutiennent. La pensée de Platon a grandement influencé la civilisation
occidentale dans le monde de l’éducation, entre autres. Certaines écoles à travers le
monde s’en inspirent pour la formation de leur élite intellectuelle et militaire.
L’Éthique est l’un des domaines de la philosophie. Nous pouvons aborder l’éthique dans
deux sens différents. Le premier est relié au sens de moral, comment faire la part entre le
bien et le mal. L’autre s’adresse plutôt à ce que nous appelons l’art de vivre, la recherche
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du bonheur, par opposition à malheur. La question du bonheur est présente tout autour de
nous : dans les chansons, les poèmes, les pièces de théâtre, les coach de vie, les cartes de
fêtes, les citations et réflexions que nous retrouvons sur Facebook, etc. On entend souvent
des gens poser la question : quelle est la recette du bonheur ???
Cette quête ne nous est pas exclusive, elle remonte déjà à plusieurs siècles avant nous. On
dit qu’en Occident, c’est le philosophe Épicure qui le premier a écrit un traité sur la
question du bonheur; nous allons l’étudier un peu plus loin dans notre chapitre. Mais
commençons par la partie la plus difficile de notre étude : la définition de la notion de
bonheur ! C’est une notion extrêmement relative, vire même impossible à décrire de
façon objective. Au pire, on pourrait en donner une définition négative : le bonheur c’est
l’absence de souffrance. Mais on voit bien que c’est incomplet, non adéquat.
C’est pourquoi nous allons analyser les deux visions antiques du bonheur : le stoïcisme et
l’épicurisme. Ces deux morales ou arts de vivre se sont perpétués dans notre civilisation
depuis la Grèce antique. Le stoïcisme a influencé la morale religieuse, surtout chrétienne
et l’épicurisme s’est faufilé jusque dans nos livres de recettes !!!
C’est sans doute l’une des notions les plus ardues à cerner. Toutefois, on peut essayer
d’isoler quelques critères. Premièrement, strictement au point de vue matériel ou
physique, nous nous entendons tous sur le fait qu’avoir une bonne hygiène de vie, bien
manger, faire de l’exercice, ne pas consommer de drogues nous aide à être bien. Ensuite,
il y a des valeurs à privilégier comme l’amour, l’amitié, la vie de famille, l’intégrité,
l’honnêteté, la persévérance, l’ambition, le partage, etc. Finalement, il y a des attitudes à
développer comme la confiance en soi, ne pas se laisser abattre par des échecs, mettre les
efforts nécessaires à sa réussite, etc. On comprend que cette idée du bonheur est
beaucoup plus complexe qu’on le croit et pourtant, pour certains, le bonheur tient en peu
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de choses. Allons voir maintenant la vision des stoïciens et des épicuriens. Les notes de
ce chapitre font référence au visuel Stoïcisme et Épicurisme.
Plus qu’une attitude, le stoïcisme est une vraie philosophie de vie. Avec ces préceptes
– accepter, mettre en perspective, réfléchir, méditer, profiter du moment présent –
nous pouvons donner davantage de sens à notre vie et nous concentrer sur l’essentiel
en supprimant le superflu.
l’Éveil). Pour Épictète, la souffrance ne vient pas des événements de notre vie, mais de
nos jugements à leur sujet.
C’est une idée essentielle du stoïcisme. Toujours essayer d’imaginer le pire, puis se
rappeler qu’on y survit. Le but étant de réaliser que nous sommes capables de
supporter les plus grands malheurs. Pour calmer Lucilius, Sénèque lui conseille
d’embrasser les notions d’humiliation, de pauvreté et de chômage. Pour voir que même
le pire n’est pas la fin de tout. Si Lucilius perd le procès, que peut-il lui arriver de plus
grave que l’exil ou la prison? Sénèque est bien placé pour envisager ces questions, il a
lui-même survécu à la faillite et à 8 ans d’exil en Corse.
4 principes du stoïcisme
Le stoïcisme est avant tout un état d’esprit. Pour l’atteindre, plusieurs choses sont
requises:
vie est hors de notre contrôle signifie qu’il faut se concentrer sur la seule chose que
nous contrôlons: nos propres actions.
Au lieu de se concentrer sur les résultats – qui sont affectés par des circonstances
extérieures hors de notre contrôle – définissons des objectifs strictement liés à nos
propres efforts.
Par exemple, plutôt que fixer comme objectif le gain d’un match (tennis, hockey,
basketball, peu importe la discipline), dont beaucoup de paramètres ne dépendent pas de
nous, faisons-en sorte de nous préparer au mieux, de nous entraîner autant que possible et
de jouer au maximum de nos capacités. Si malgré tout, la défaite est au rendez-vous, à
quoi bon se fâcher ? Nous n’aurions rien pu faire de plu
Les plaisirs font partie prenante de la vie humaine. Tout être va rechercher le
plaisir plutôt que la douleur, le désagrément, la perte, la maladie, etc. Épicure était
conscient de ce fait et en observant ses concitoyens, il voyait des abus, des excès;
beaucoup devenaient esclaves des plaisirs et de la satisfaction de tous leurs désirs.
La pensée d’Épicure a traversé les siècles jusqu’à nous. Durant différentes périodes
de l’Histoire, elle a été mal comprise, mal expliquée et donc mal appliquée.
Dans les émissions télé, nous entendons souvent les gens dire : « Je suis très épicurien »,
« J’adore les plaisirs de la table, bien manger, bien boire. » Ils se prétendent épicuriens,
mais le sont-ils vraiment ? Que veut dire ce terme dans la pensée d’Épicure ? Et surtout,
qu’est-ce qu’Épicure nous dirait sur nos habitudes de vie, de consommation, de
dépendances ? C’est dans les mots du philosophe que nous allons analyser cette question
qui en fait pas l’unanimité chez les gens. Cette partie du cours correspond à la partie du
visuel sur l’épicurisme.
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Courte biographie
Il naît à Athènes (341-270 av. J.-C.), mais il fut élevé à Samos. Il revient à Athènes en
306 av. J.-C.), et fonde une école qu’il appelle le Jardin. Il y connaît une certaine
célébrité : il accueillait les gens de toutes les classes, y compris les femmes et les
esclaves. Tous vivaient en communauté, la vie étant basée sur l’entraide et l’amitié.
Pour Épicure, l’âme est matérielle, elle disparaît avec le corps. Il n’y a rien en dehors de
la réalité matérielle et sensible. Donc, ce qui compte c’est la qualité de la vie matérielle,
considérant que la vie après la mort n’existe pas. Par conséquent, nous sommes les seuls
responsables de notre vie, il n’y a pas de destin.
Pour Épicure, si les hommes craignent les dieux, c’est parce qu’ils s’en font des opinions
fausses. S’il ne nie pas l’existence des divinités, le philosophe en fait des êtres immortels
et bienheureux, tellement différents des hommes qu’ils ne se soucient pas d’eux. Aucun
dieu ne viendra jamais se pencher sur votre assiette pour savoir si vous
mangez hallal ou kasher ; aucun ne perdra jamais son temps à se demander si vous avez
bien fait vos prières aujourd’hui : les dieux n’ont rien contre les humains mais ils
appartiennent à un autre niveau de réalité et se désintéressent totalement de leur sort.
Puisque le vrai bonheur, c’est l’absence de trouble, toute souffrance empêche le bonheur.
Pourtant, on rencontrera de la souffrance tout au long de son existence, que cette
souffrance soit physique, morale, spirituelle ou autre. Et le message d’Épicure à cet égard
est très simple : il faut faire avec, et ça va passer. Car face à la souffrance, il n’y a que
deux issues possibles : soit elle est trop importante et elle nous emporte (ce qui nous
ramène au Principe 2, la mort étant alors une bénédiction, puisqu’elle met fin au
malheur), soit-elle ne va pas nous tuer, et il faudra bien que nous continuions à traîner
notre carcasse. Dans les deux cas, se plaindre est inutile, car souffrir n’est pas un
scandale, ni une injustice : c’est l’essence et la nature de l’expérience de la vie. C’est le
prix que l’on paie pour pouvoir, par ailleurs, goûter quelques rares et fugaces instants de
bonheur.
Ils sont naturels et nécessaires : manger, boire, dormir, se vêtir, se loger, se soigner;
Naturels mais non nécessaires : la sexualité à outrance, satisfaire ses besoins vitaux
de manière luxueuse, le besoin d’être aimé qui engendre une sous-estime de soi;
Non naturels non nécessaires : le désir d’être riche, connu, populaire, avoir du
pouvoir, posséder des objets chers mais inutiles, modifier son corps à outrance pour
correspondre à l’image de la beauté parfaite;
« En effet, qui, dans un magasin, n’a jamais été excité à l’idée de se procurer un nouveau
bien…qu’il a délaissé quelques heures ou jours plus tard, allant même parfois jusqu’à
regretter son achat? Ce sentiment de vide qui survient après avoir effectué un achat se
présente constamment. Si notre vie est plutôt vide, peu importe ce qu’on achète, elle sera
toujours aussi vide à notre retour à la maison… même si on revient les mains pleines. »