La Religion

Définition
Religion : La Religion est la relation de l’homme au divin. Elle se caractérise par des dogmes, d'institutions,
mais aussi au sein de l’individu par une foi et un sentiment religieux. 
La transcendance : se caractérise par un rapport extérieur d’une chose à une autre, qui la dépasse et la
surpasse 
L’immanence : désigne un rapport intérieur, inclusif d’une chose à une autre
La Sécularisation : est le processus de perte d’influence sociale et politique des religions ou le processus de
recul des croyances et des pratiques. Ainsi, l’âge séculier désigne une période où l’athéisme et le scepticisme
religieux sont des options de vie parfaitement légitimes et autorisées. 
abnégation : Abandon du bénéfice personnel pour le bien commun
Contingent : Qui peut se produire ou non

La Religion répond à un besoin personnel

La religion permet d’échapper au tragique de la condition humaine : l’humanité est confrontée à la mort, à la
maladie, à la misère. Nous ne savons pas pourquoi et quel sens à l’existence : nous sommes ignorants. Il faut
donc se tourner vers la religion (cf chapitre bonheur) “En voyant l’aveuglement et la misère de l’homme en
regardant tout l’univers muet, et l’homme sans lumière j’entre en effroi” Pascal  

La Religion permet d’expliquer la formation du monde et d’éclairer l’homme sur ses origines, de lui rendre
l’univers familier, notamment en créant des divinités anthropomorphiques. Ces récits sont fondateurs d’une
communauté et d’une culture. 

L’individu à besoin de religion, car elle le porte vers une meilleure version de lui même. Cet impact est
visible sur le monde et la société, car nos croyances sont à l’origine de nos comportements. En effet,
l’expérience religieuse nous permet de structurer nos représentations du monde. “C’est le fait que le moi
conscient ne fasse qu’un avec un moi plus grand d’où lui vient la délivrance” William James  

La religion permet à l’homme de satisfaire ses désirs emprisonnés dans l’inconscient (cf chapitre sur
l’inconscient). La religion est une création illusoire, qui permet de nous éloigner de la réalité et d'apaiser nos
craintes concernant, par exemple la mort et l'origine de l'humanité. “C’est un énorme soulagement pour
l’âme individuelle” Freud

La persistance du religieux n’est pas incompatible avec la diminution de l’importance des systèmes religieux.
Dans les sociétés modernes, où la croyance est libre et individuelle, les individus doivent faire des choix en
fonction de leurs convictions. Il faut donc donner du sens à son existence, structurer ses idéaux et son
comportements par des idées et symboles variés et changeants qui sont l’objet d’un choix individuel au sein
d’une pluralité idéologique. La religion nous permet donc de pouvoir faire des choix. “Une sortie complète
de la religion est possible. Cela ne signifie pas que le religieux doit cesser de parler aux individus” Marcel
Gauchet

La religion comme contrôle de la population

Dieu et la religion sont un outil de contrôle des individus. La législation ne suffisant pas, la religion permet
de guider et structurer la société de manière totale par une intériorisation des normes et des règles. “Et si
dans le secret tu médites encore quelques mauvaises actions, cela n’échappe point aux dieux, car c’est en eux
qu’est logée la pensée” Sextuse Empiricus 

La religion est déterminée par la base matérielle de la société, car elle fait partie de la superstructure
idéologique. Son rôle est de perpétuer et de légitimer la base matérielle. Pour cela, elle entretient des
illusions et des mystifications. En projetant le bonheur dans l’au delà, elle le rend impossible ici, ce qui
console l’homme de sa misère sociale et entretient son aliénation. “[La religion] est l’opium du peuple”
Marx 

Les formes de la Religion 

Nos sociétés modernes, libérales et égalitaires, permettent l’autonomie et la liberté, mais risquent un
délitement de la société. Les sociétés religieuses peuvent alors les compléter, puisqu’elles sont
communautaires et affirment l’importance du lien social (partage des normes, valeurs, pratiques, …) “Les
peuples religieux sont donc naturellement fort précisément à l’endroit où les peuples démocratiques sont
faibles” Tocqueville 

La religion peut être comparée à la communauté politique. En effet, les croyants forment une société avec
une organisation socio-politico-culturelle. Ils partagent une croyance, une opinion et des valeurs. Le rôle de
la religion pourrait être de faire perdurer les traditions, de conforter les croyants dans leur idéologie et de
permettre un lien social. Il y a des similitudes entre la religion et la citoyenneté, donc la religion est une
forme de citoyenneté 

Il existe 2 type de religion : la religion dynamique, qui est le sentiment religieux (la foi) et le culte statique
des dieux primitif lié à la morale sociale et à l’habitude, qui a une fonction d’organisation au niveau collectif.
“La religion dynamique est un élan d’amour qui transporte l’âme” Bergson

Religion et Raison 
La philosophie a longtemps été considérée comme servant de la religion, car l’autorité de l’Ecriture avait
plus de valeur que la raison. La lumière naturelle de la raison était ainsi subordonnée aux lumières
surnaturelles de la Religion. Toutefois, avec les lumières, cette hiérarchie à été remise en cause, par la
critique de l’obscurantisme, des dogmes et du fanatisme. Ainsi, pour Kant, la pratique de la foi et l'existence
de la raison sont incompatibles. 

Pour Benveniste, le terme religion pourrait provenir du latin re-legere, signifiant relire/ revoir avec soin.
Ainsi, la religion ne serait qu'une ligne de vie éthique, afin de construire un monde sage pour les Hommes. 

Religion et liberté
Pour Nietzsche la pensée, pour être libre, se doit de se débarrasser de l’adoration des idoles et de toutes les
valeurs qui dévalorisent la vie (abnégation, croyances dans la vie antérieur, …). L’idéal de l’homme est de se
suffire à lui même et pas d’inventer une fiction lui empêcher d’accomplir son humanité
Toute croyance en un idéal supérieur peut être considérée comme une forme de religion. Aimer la vérité
comme le croyant aime Dieu est donc ce à quoi doit renoncer la philo. Ainsi, cette dernière se doit, pour
Nietzsche, d’être authentiquement athée. 

La Religion et la Nature
L’organisation parfaite du monde aurait été créée d’après une intionnalité ordonnatrice, le monde serait le
fruit d’une cause intelligente : Dieu. Toutefois, pour Voltaire, la présence du mal sous ses formes physiques
et morales remet en cause cette intentionnalité. 

La contingence de l’univers, qui, à première vue, ne possède aucune raison d’être, ne nous permet pas d’en
saisir la cause. C’est pourquoi, pour Thomas d’Aquin, la cause première ne peut être que Dieu, car pour lui,
seul une cause première nécessaire et inconditionnée peut expliquer ce qui paraît contingent