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- religio "revoir avec soin" + legere "cueillir, ramasser"

-> idée de religion renvoie à la disposition du sujet capable de faire


preuve d'une attention particulière, d'un recueillement, d'un sens du sacré.
- religare "relier"
-> religion = ce qui les hommes à Dieu et les hommes entre eux

=> Comment définir la religion ?


La religion suppose-t-elle un acte de foi ?

- Foi repose sur croyance, (pas sur des raisons objectives), mais sur une
évidence intime + volonté de croire. La croyance ne dispose pas de preuves
pour établir la vérité qu'elle affirme, elle peut être reçue (préjugé,
expérience vague : croire que) ; voulue (foi : croire en), ou acceptée
(argumentation : croire parce que). ≠ savoir, qui repose sur des preuves
objectives de ce que l'on juge vrai.
-> savoir = vérité semble accessible ; croire = aucune certitude semble
accessible.


- foi religieuse croyance en la magie où homme prétend dominer dieu ;
c'est pour ça que magie / divination = sacrilège dans beaucoup de religions.
Homme = humble devant dieu, prière = soumission, demande courage de
supporter la volonté de dieu.
foi religieuse = confiance absolue que l'homme met en dieu, au delà de
justifications morales ou rationnelles.

Sören Kierkegaard, Crainte et Tremblement, chapitre "Éloge


d'Abraham" : Croyance en dieu a failli pousser Abraham à un
sacrifice moralement absurde : dieu met à l'épreuve en lui demandant
de sacrifier son fils unique en échange de bénir sa descendance. Contre
toute raison, Abraham croit en la promesse, témoigne de la foi.

-> incapacité de la raison à remplacer la foi : ce qui est cru, du point de


vue de la raison, est absurde.
La distinction entre le sacré et le profane : plus pertinente pour
définir la religion ?

- Croyance en un dieu n'est pas une caractéristique essentielle du fait


religieux (il y a des religions sans dieu), ni la préoccupation d'un salut, ni
de la survie après la mort MAIS un sentiment spécifique : le sacré.

Historien des religions Mircéa Eliade, Le Sacré et le Profane :


pour "l'homme religieux, l'espace n'est pas homogène ; il
présente des ruptures, des cassures : il y a des portions
d'espace qualitativement différentes des autres."

sacré = "sacer" : séparé, inviolable, réservé aux initiés, lieu saint qui
commande une forme d'obéissance, implique respect d'un code. (opposition à
tout le reste, qui est profane). Obéir au sacré = ne pas y toucher, ne pas
commettre de sacrilège en le profanant, suscite fascination et crainte ;
sacré = sentiment absolu de la dépendance de l'homme par rapport à une
force qui le dépasse infiniment et qui seule donne sens à son existence.

La religion : une croyance privée ou une pratique collective ?

- foi renvoie en une croyance privée mais distinction entre sacré et


profane et davantage le fait de groupes sociaux.
- religions unissent hommes : prennent conscience de leur appartenance à
une communauté par l'observance de cultes et rites ; fait religieux = acte
de foi individuel est RÉDUCTEUR, hommes pratiquent ensemble leurs
religions dans lieux de cultes (temples, synagogues, mosquées, églises...)

Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion :


explique à quel point les rites et les cérémonies tendent à
resserrer la solidarité entre les hommes.

Explication référence :
Religion comprend des prescriptions, des valeurs, énonce des interdits et
des devoirs pour la communauté -> maintient individus dans l'espace social.
=> Comment concilier religion et les exigences de la pensée rationnelle ?
La raison doit-elle faire de la croyance religieuse une superstition ?

Religion a une part d'imaginaire et d'irrationnel + d'arbitraire dans les


rites et les cultes s'y rapportant => forme de superstition dans le fait
religieux.

Épicure, Lettre à Ménecée : dénonce certaines de ces pratiques,


croyances de la multitude reposent sur une conception fausse
de la divinité.
La raison peut-elle se mettre au service de la religion ?

Anselme, "ce n'est pas pour croire que je cherche à comprendre ;


c'est pour comprendre que je crois".
Explication référence
Foi est en quête d'intelligence, pour lui, la raison a pour fonction de
seulement éclairer la foi, et non de produire à elle seule la certitude de
l'existence de Dieu.

Rousseau et Hume (Lumières) : idée d'une "religion naturelle".

Explication référence
Cette religion naturelle se manifeste par une connaissance du divin,
indépendante de toute révélation, par la raison et la conscience.

=> Critique de la religion :


La détresse de l'homme

Dès l'Antiquité, religion reçoit critiques (ex : Épicure, Lettre à Ménécée).


Mais s'intensifie au fur et à mesure (Freud, Marx Nietzsche...) Pour Freud,
L'Avenir d'une illusion, conçoit la religion comme "la névrose obsessionnelle
de l'humanité" (rites ressemblent aux compulsions de répétitions dont
souffrent les névrosés).
Nietzsche, critique radicale : croyance religieuse =
manifestation des hommes faibles, malades, dont les isnticnts
vitaux se sont retournés contre eux et contre les forts.

Explication référence
Pour Nietzsche, cette "dévaluation" de la vie prend fin dans le nihilisme
(idéologie rejetant toute croyance) des sociétés modernes. L'homme qui est
libéré des entraves de la religion, = "surhomme".

Le recul de la religion ?

Maintenant, croyance = ne structure plus l'espace politique et social,


juste opinion individuelle => convictions protégées dans sociétés libérales
CAR opinions personnelles (liberté individuelle), régule le rapport de l'état
aux diverses religions => laïcité.
Rôle de l’État = faire respecter la liberté de chacun de donner sa foi ou
non à toute religion, peut être amené à dénoncer intolérance à l'égard
d'une croyance.

Laïcité

- principe de liberté de conscience, principe d'égalité et de non-



discrimination, principe de neutralité de la puissance publique ( espace
public), principe de la séparation de l’État et de la religion.
distinction entre laïcité dans les textes et laïcité dans les têtes.

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