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Objectifs du cours :
- proposer une définition
- se pencher sur la nuance entre acteurs religieux et pratiques religieuses dans la Russie contemporaine
- on va considérer la religion comme une activité particulière au sein de la culture
- acteur religieux = individu, un groupe local, ou transnational ; porteur d’une conception du monde d’un imaginaire
culturel, social ou anthropologique ; agit sur la scène nationale et internationale, entre en rapport avec des acteurs
économiques ou politiques.
→ orthodoxie peut être considérée comme transnationale, puisqu’il y a des liens entre les églises orthodoxes dans le
monde.
- on peut étudier le fait religieux au niveau d’une paroisse.
Ce phénomène constitue une réalité sociale, culturelle et psychologique.
- pratiques religieuses = activités d’un acteur, car on considère un acteur religieux qui peut être un laïc, peut être
individuel ou collectif.
→ cet acteur n’est pas nécessairement seulement cantonné à la sphère religieuse.
- étudier les pratiques religieuses = essayer de comprendre les stratégies des
acteurs.
- activité se manifeste par réinterprétation en permanente des traditions qui s’adaptent aux nouvelles circonstances, ré-
évaluées sans cesse.
- religion apparaît comme immobile, mais en réalité toujours insérée dans son temps, improvise de nouvelles relations
entre clergé et laïques.
→ époque soviet = pas la même religion qu’aujourd’hui ; depuis les années 90, on voit apparaître
beaucoup de nouveautés.
qualitative :
→ cette approche est herméneutique, sémiotique et phénoménologique.
- herméneutique : science de l'interprétation des textes (philosophiques, religieux).
- sémiotique : théorie générale des systèmes de signes.
- phénoménologique : étude de phénomènes, étude dont la structure se fonde sur l'analyse directe de l'expérience vécue
par un sujet.
- présomptueux d’imaginer savoir ce qui se passe dans la tête d’autrui, c’est pourquoi on regarde les pratiques, mais
également les énoncés,
qui sont tangibles et sujets à une approche quantitative.
→ que signifie croire pour un individu ?
C. Geertz : il existe une culture religieuse, qui se définit par des cadres de perception, des formes symboliques et des
horizons moraux.
- on a aussi des approches comparatives (Russie/Europe, Occident…)
Polysémie de la religion.
- religion = terme polysémique (qui a plusieurs sens) ; c’est pourquoi il est difficile de définir une religion.
→on parle de religion civile par analogie, qui ne fait pas nécessairement référence à un au-delà ou a un dieu personnel.
analogie : ressemblance établie par l'esprit (association d'idées) entre deux ou plusieurs objets de pensée
essentiellement différents (cellule et cuisine).
- quand on parle de religion, est ce qu’on adopte une définition très large ?
Friedrich Daniel Ernst Schleiermacher : parle du sentiment de dépendance absolue vis-à-vis d’une réalité englobante
qui nous dépasse.
→ on peut alors envisager le bouddhisme ou le taoïsme, dans lesquels il n’y a pas nécessairement de dieu personnel,
comme on en trouverait dans le christianisme, l’islam ou le judaïsme.
- la définition de F.Schleiermacher est très large : est-ce qu’elle englobe aussi les religions civiles ?
- on peut non seulement définir la religion en termes de représentation, mais aussi de pratique.
→ peut-être considéré comme religieux quelque chose qui adopte, où ou on peut déceler un
comportement religieux : l’idée d’illumination, un terme qui donne accès à une réalité
plus fondamentale.
→ dans l’hindouisme, ce type d’approche est paradigmatique, l’illumination peut être considérée comme étant
religieuse.
paradigmatique : qui relève du paradigme = représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle
cohérent du monde qui repose sur un fondement défini.
- dans le rapport à la foi, on interroge ce que signifie croire pour un individu : comment la croyance s’énonce ?
→ pour certains, c’est par l’observation de certains rites religieux, respect des pratiques prescrites par des autorités
religieuses (dans ce cas on parle plus de comportement) ou encore appartenance à des Églises ou à des communautés
de croyants.
- religion fait partie de la culture, mais à la différence de l’idéologie, elle est agencée en ethos.
Ethos :désigne d'abord le lieu familier, la demeure d'un individu, mais aussi le caractère habituel, la manière d'être,
l'ensemble des habitudes d'une personne. Il se rapproche du comportement.
- le système symbolique est lié à un comportement, et ne fait sens qu’en lien avec ces pratiques.
- modèle de et modèle pour : on peut dire que le système symbolique modèle également, donne une sorte d’abrégé de
ces activités ; selon le système symbolique, cet ethos peut varier énormément.
- pour lui, les tendances d’accomplissement d’une action ou le développement d’une émotion sont sujets à une
motivation vectorielle.
→ Modèle de :
→ Modèle pour :
- une religion peut être plutôt esthétisante ou moralisante, elle peut davantage avoir affaire avec le mood ; c’est un
climat, une atmosphère, même une humeur.
→ atmosphère dans une église orthodoxe n’est pas la même que dans une mosquée, ou une église catholique, il y a une
différence de culture religieuse.
- intéressant que mood soit aussi traduit comme une humeur, puisque l’atmosphère colore la totalité de l’expérience.
- conceptions générales de l’existence deviennent, en se répétant, en devenant rites, un
comportement ritualisé.
→ observation des périodes de carême, du Ramadan.
La religion en mouvement.
Le déracinement.
- processus en cours, propre à toutes les religions, notamment du fait des mouvements de migration. - lorsqu’il y a
migration, il y a généralement remise en cause quant aux traditions religieuses, on exerce une sélection pour définir ce
qui constitue le noyau authentique dont on ne peut se passer et ce qui est dispensable
- religions qui se disent les plus traditionalistes sont en réalité passées par ce processus d’ajustement au monde moderne
en privilégiant certains éléments
- quand on parle de déracinement, on peut parler d’immigration, mais on peut aussi parler de
déracinement au sens historique
→ Russie, en URSS, a vécu une vraie rupture avec l’orthodoxie ; au moment de son retour, on a dû déterminer les
éléments qui resteraient.
- découvrir la foi et inventer des pratiques : un individu né dans une famille non-religieuse, avec des parents non
croyants, qui n’a pas grandi avec la religion dans son enfance aura un autre rapport à la religion que celui dont la
religion fait partie de l’environnement familial, ou qui a vécu dans un pays avec une homogénéité religieuse, et ou
l’alternative de ne pas croire ne s’est pas présentée.
Individualisation et subjectivation.
- autre facteur important, qui peut être conçu en prenant l’expérience soviétique : l’individualisation et la
subjectivation de la religion.
Sécularisation : faire passer des biens d’Église dans le domaine public, ou soustraire à l’influence des institutions
religieuses des fonctions ou des biens qui lui appartenaient.
- individualisme moderne et croyances inscrits dans les pratiques, langages, gestes et automatismes.
- dans les sociétés traditionnelles, (ex. dans celle en 1500), la religion se confond avec la culture.
- pas de réelle distinction, on peut dire que la religion agit comme une teinture.
- rapport avec le divin s’établit toujours au travers d’une forme d’autorité sociale, que
ce soit le chef de maison, le magistrat ou le membre d’une cité.
Révolution expressiviste.
- dans les sociétés modernes, les religions sont des objets flottants, et on assiste à
l’émergence d’individualisme expressif, la recherche par les acteurs d’une manière authentique de
vivre sa foi
- idéal d’authenticité doit être contextualisé dans une histoire : avant, dans les sociétés
traditionnelles, on s’identifiait à un rôle : on avait une identité sociale, de laquelle dépendait
reconnaissance et réputation. Lorsque, au XVIIIe siècle, cet ordre social est brisé, apparaissent des
mouvements comme le romantisme, et on voit apparaître cette idée d’authenticité qu’il s’agit
d’acquérir, on se rebelle contre son rôle, contre le statut attribué.
Être soi-même/ se retrouver prend une dimension sociale importante, et devient un idéal de l’accomplissement de soi.
- parallèlement, on voit le rôle de la religion évoluer : lutte pour la tradition authentique consiste à trouver sa voie, vivre
en accord avec elle, au lieu de se soumettre à un conformisme, un modèle imposé de l’extérieur.
Danielle Hervieu-Léger (ayant étudié ces modalités modernes de la croyance), dans « La religion
pour mémoire », et dans « Le pèlerin et le converti » :
- distingue 2 figures types de la période de l’individualisation de la religion :
1. le pèlerin qui est embarqué dans cette quête de sensibilité : c’est une vocation exigeante, il faut avoir les ressources
intellectuelles, matérielles et spirituelles : nouvelle forme de quête spirituelles, on parle aujourd’hui de développement
personnel.
2. le converti qui se soumet à une autorité et embrasse une identité religieuse dans sa totalité : cette figure est plus
accessible, car il suffit de prendre ce qui est déjà fait, de répéter des gestes ; aussi une dimension d’authenticité dans la
mesure où l’adoption de ce mode de vie est sincère, on le fait avec une véritable adhésion.
- ce sont deux formes de sensibilité religieuses : le convertit n’est pas non plus le croyant moderne, un converti et
souvent un chrétien zélé, qui revient, redécouvre une tradition qui peut lui être
étrangère.
- l’individualisme peut basculer sur une action commune : Charles Taylor : « la vie religieuse, à
laquelle je participe, ne doit pas seulement relever d’un choix, elle doit aussi avoir un sens par
rapport à mon cheminement spirituel ».
- aussi cette idée du cheminement spirituel, de témoignage.
-Danielle Hervieu-Léger : une religion est avant tout un dispositif idéologique, pratique et
symbolique (on retrouve beaucoup d’élément de similitude avec Geertz) par lequel est constitué,
entretenu, ou développé le sens individuel et collectif de l’appartenance à une communauté
croyante particulière.
-Russie : on retrouve souvent les mêmes tendances qui découlent de cette sensibilité, qui émergent
des différentes révolutions modernes
→ spiritualité plus intra-mondaine où l’accent est moins mis sur le salut dans l’autre monde, que sur le fait de vivre en
harmonie dans ce monde.
Yves Lambert : les anthropologue et sociologues de la religion ne mettent plus dans leur enquête le terme de salut, parce
qu’il n’est pas intelligible : mais qu’est-ce que le salut ?
→ quelque chose qui était évident pour les générations passées, mais ne l’est plus aujourd’hui ; ce n’est pas que l’idée
n’est pas là, mais on recherche plus une sorte d’illumination dans la quête spirituelle dans laquelle est engagé le pèlerin
(cependant, lorsqu’on parle des bienfaits de la religion, on répond souvent qu’elle permet de vivre en harmonie avec ce
monde, sans mentionner la notion de salut.)
- comprendre la Russie contemporaine (qui n’est pas étrangère à ce mouvement général) = se pencher sur la trajectoire
particulière du religieux.
- sécularisation forcée et les 70 ans d’athéisme ont laissé une marque : conditions socio-politiques soviétiques ont
modifié la place de la religion dans la vie quotidienne ; rites sont transmis, mais leurs sens sont en grande partie oubliés,
puisque les monastères sont fermés (ou très peu subsistent). → monastère de Solovki transformé en Goulag.
- années 20, dans le cadre de la collectivisation, on commence souvent par la destruction de l’église du bourg, ce qui fait
qu’il reste très peu d’églises ouvertes.
→ autorités bolcheviques encouragent les manifestations spontanées contre une institution accusée d’être contre-
révolutionnaire : exécution sommaire des membres du clergé, vandalisme et profanation des reliques des saints.
→ environ 600 évêques et 400 prêtres orthodoxes sont physiquement éliminés entre 1918 et 1938, soit 80-85% du
clergé.
- sous Brezhnev, la hiérarchie est embrigadée pour promouvoir la politique extérieure soviétique sur la scène
internationale ; clergé infiltré par le KGB.
- sorte de nomenklatura ecclésiastique qui vit dans une cage dorée, très éloignée du simple croyant.
→ à la veille de la perestroïka, à Pâques, on pouvait faire passer à la télévision un concert de chanteur italien pour
empêcher les gens d’aller à l’Église : on n’affichait pas le fait d’aller à l’église, car cela pouvait entacher la carrière.
Commentaire de la diapo 6 : La ligue des sans-Dieux militants, la première édition de безбожник, nous avons le
programme (?).
- С земными царями разделались, принимаемся за небесных, « on a fini avec les souverains terrestres et maintenant
on s’en prend au souverain du ciel ».
- slogans comme « prendre le ciel d’assaut », concernant les trois monothéismes ou les autres religions.
- recensement du 6 janvier 1937 (dont on a pris connaissance dans les années 90, car tenu secret – les autorités ont
accusée les participants de sabotage), en URSS, 57 % de la population adulte se déclare être croyante : la question était
« croyez-vous en Dieu ? ».
- àl’époque circulaient des rumeurs qui disaient que ce sondage était un moyen pour les autorités de distinguer les
croyants et de les punir
→ on peut donc imaginer que certains ont répondu non, car ils craignaient les retombées.
- adhésion religieuse : se manifeste par la capacité à reproduire le plus fidèlement possible les gestes
répétés dans la famille (sans que leur signification ne soit toujours interrogée)
-1987, 2 ans après l’arrivée de Gorbatchev au pouvoir, signes avant-coureurs de changements de comportements
d’attitude des autorités
→ commémoration, en 1988, du baptême de la Russie : événement inédit, a constitué un tournant psychologique.
- après cette date, on avait plus peur d’afficher la croyance et on pouvait même voir un prêtre organiser des soirées pour
présenter et promouvoir la religion orthodoxe à un public, souvent, non-croyant
- gestes de bonnes volontés des autorités se sont multipliés : constatation d’une volonté de coopération, même si
l’appareil bureaucratique oppose une résistance.
- septembre 1990 : adoption de la « Loi sur la liberté de conscience », en remplacement de l’ancienne réalimentation
stalinienne
- efforts pour faire renaître la vie paroissiale
- églises ont le droit de faire la bienfaisance de la catéshèse.
→ à l’époque soviet l’église était seulement cantonnée à la liturgie, les paroisses
étaient loin, pas rare de parcourir 20 km pour en trouver des ouvertes, alors parfois on se
rassemblait dans des entrepôts.
- trajectoire intéressante ; on peut se demander s’il s’agit d’une société post-athée, dont
certains chercheurs développent le concept.
- 2012 : seulement 13 % de personnes se disent athées, après 70 ans de communisme
- 2013 : seulement 5 - 6% (selon le centre Levada.) + environ 70 % « croit en Dieu ».
La question de la sécularisation.
1. Peter Berger parle de sécularisation en termes de pluralisme religieux, c’est-à-dire que la religion est envisagée
comme un domaine parmi tant d’autres : parmi la politique et l’économie. Ces domaines acquièrent une autonomie vis-
à-vis du religieux. Les religions traditionnelles ne remplissent plus la fonction intégrative qui était la leur autrefois.
Cette initiative est remplie par d’autres institutions
→ l’enseignement passe à l’école / l’université.
Cela entraîne une sorte de privatisation de la sphère religieuse.
Souvent, on parle d’institutions dans la définition de la sécularisation (on voit en Russie dès Pierre le Grand une
première sécularisation.)
- critiques de cette théorie – pour Taylor le déclin de la religion n’est pas inexorable, il y a
une transformation, parce que les conditions de croyance changent.
- ceux qui consentent au caractère englobant et uniforme de cette notion soulignent que c’est une catégorie qui repose
sur une représentation mythique de l’âge de la foi, où la sécularisation est vue comme la fin de l’histoire.
- lors du passage à la société post-athée, on entend parler de réenchantement du monde ; d’après
Taylor, la sécularisation interne des contenus religieux et culturels ne doit pas être vue en termes de
pertes (de l’emprise de la religion sur une société, qui se veut maîtresse de son destin), mais plutôt
en termes de mutation interne et de recomposition des représentations – idem que Geertz, avec son
idée de déracinement.
- la vie religieuse se transforme, mais ne disparaît pas, sous la base de 3 facteurs :
déracinement, sécularisation et individualisme.
Sécularisation – définition.
Peter Berger (1971): « Nous entendons par sécularisation […] le processus par lequel des secteurs de la société et de
la culture sont soustraits à l’autorité des institutions et des symboles de la religion. »
José Casanova :
1. l’importance décroissante de la religion dans la société
2. le retrait de l’espace public de la religion
3. la libération de certaines parties de la société (économie, science, art ou politique) du contrôle direct de la religion.
Cliford Geertz :
postule l’existence d’un cosmos sacré : il offre un rempart à 3 fléaux, qui sont la perplexité, la souffrance et le mal.
- utilise le terme bafflement (compliqué à traduire) pour décrire la perte de repères/ de sens dans la vie, dans laquelle
peuvent apparaître des questions existentielles et des suspicions quant à sa propre foi ; elle agit à un niveau mental.
- la souffrance est physique, et le mal est moral ; et la religion a vocation à répondre à ces 3
préoccupations inévitables dans l’existence ; pour cette raison, on peut penser que la religion a une
certaine pérennité.
- penseur russe Vassili Rozonov écrivait dans «Mes malheurs»:
« la souffrance de la vie est plus grande que la volonté de connaître la vie, c’est pour cette raison que la religion sera
toujours triomphante de la science ».
- la souffrance porte une dimension psychologique, intellectuelle, et physique.
Christ contre la culture : condamnation de cette dernière, vue comme corrompue ; cette vision est aussi présente dans le
monachisme russe.
Monisme autoritaire.
Serge Averintsev – qui détermine le rapport envers le pouvoir dans l’orthodoxie, qui diffère de ce
qu’on trouve dans le catholicisme/protestantisme – développe que la culture a une dimension
autoritaire, elle est y historiquement liée
- on ne distingue pas le profane du sacré, le public du privé
→ manuel de conduite ménager, qui donne les règles de conduite aussi bien à l’église qu’en privée : comment se
comporter à table, envers son épouse...
Pluralisme autoritaire.
En Occident (ce n’est pas autorité en Russie et liberté en Occident) il y a aussi de l’autoritarisme,
mais ce qui est plus propre à l’Occident est le pluralisme autoritaire.
→ artiste de la renaissance, Cereni ? Qui, au XVIe siècle, a peint des fresques osées, et s’est vu accusé par
l’Inquisition ; il a invoqué, pour s’en sortir, les traditions de l’ordre monastique auquel il appartenait – les
franciscains, chez lesquelles ces « transgressions » étaient admises.
- Occident, jamais seulement un seul maître (ordres/guides), ce qui permet un certain jonglé avec les autorités, car
chaque ordre a sa spécificité/discipline, qui peut être rigoureuse, mais pas autant qu’en Russie.
- tradition de pensée orthodoxe russe, qui définit la personne, личность, et non l’individu, par sa relation avec la
communauté, соборность, que l’on traduit par conciliarité.
- par sa relation avec sa communauté les liens d’amour qui unissent les personnes membres de l’Église.
- 3% – 8 % des sondés fréquentent régulièrement l’église –> le chiffre peut monter à 10-12%
si on tient compte de ceux qui communient plusieurs fois dans l’année
- sondage en 2012 (Institut Sreda), seulement 41 % des personnes interrogées se disent orthodoxes dans l’Église : qui
ont une pratique quelconque, même 1 fois par an ; seuls 16 % des sondés et 29 % des personnes se disant orthodoxes
font confiance au patriarche = autre difficulté méthodologique
- les énoncés du patriarche doivent prendre en compte ces données
- Russie, l’imaginaire qui est attaché à la figure du chef de l’Église est celle de quelqu’un de spirituel – ce qui
n’est pas forcément le cas du patriarche actuel, Cyril
- pour le pape, pas la même exigence que pour le patriarche : chef d’un État, le Vatican, doit donc tenir ensemble
l’Église, alors que dans l’orthodoxie c’est différent
→ on a la figure du père spirituel éminent ; quand on cite le Patriarche, garder à l’esprit que cela ne reflète pas
nécessairement l’opinion des orthodoxes.
- Église russe pas pour habitude de diviser les fidèles en catégories (baptisé/pratiquant occasionnel/sympathisant), on
oblige pas une participation régulière à la liturgie
- chiffres importants, mais il est en notre droit d’apporter un regard critique, en interrogeant d’abord quelle est
l’importance portée à la fréquentation de la liturgie dans la religion elle-même
- une partie de vérité (et pourquoi pas de faits de mode), mais aussi cette dimension à laquelle on accède
uniquement si on prend le point de vue de l’indigène (concept de Geertz, sur la considération d’un
élément, par le croyant, dans son échelle de valeurs).
- disciples de Lev Platonovitch Karsavin (historien et penseur religieux) postulaient que la religion devrait intégrer aussi
l’athéisme, dans la mesure où il débarrasse de fausse conception de Dieu
- absence ou retrait de Dieu comme une marque paradoxale de sa présence est vécue dans un cercle immédiat
→ auprès de sa famille, d’amis, de proches plutôt qu’au sein d’une église.
- religion minimale = forme de modernisme religieux porté vers l’œcuménisme et difficilement saisissable et
quantifiable (Epstein = 18 % pop croyante)
- certains se déclarent simplement chrétiens sans préciser davantage, personnes susceptibles de s’apparenter à ce type de
religion
- encrage historique, dès le XVIIe on a une icône qui représente ce silence, celle de Saint-Jean le Théologien dans le
silence : fait le geste du silence + en posant sa main gauche sur sa bouche = symbolise le caractère ineffable du
caractère divin, tandis que sa main droite est posée sur la parole : révèle la parole de Dieu
- même si elle est difficile à cerner, c’est une pratique qui a une mémoire culturelle et revendique un héritage
- culture c’est la mémoire non héréditaire d’une société, elle doit être transmise
Citation d’Epstein : « Elle [la religion minimale, бедная религия – IP] cherche à honorer ‘l’image et la ressemblance
de Dieu’ dans les personnes qui partagent nos vies […] Parce que cette religion est née hors des structures
confessionnelles elle a sa propre forme d’universalisme, une forme d’œcuménisme spontané et irréfléchi, où la
coexistence de formes plurielles de spiritualité et de culte est prise pour acquise. Même lorsque des gens qui partent de
ce type de spiritualité finissent par rejoindre une église, comme beaucoup le font, ils conservent quelque chose de la
conception première ».
- la religion minimale est un mouvement dépassé, pr laisser place à des mouvements plus voyants et revendicateurs
- religion minimale = tendance difficilement quantifiable, mais pas impossible à mesurer.
- pr nouveaux convertis ce n’est pas tant ce qui est transmis qui importe, mais ce qui est lu
- tradition de transmission délaissée au profit de vision d’une catégorie d’experts, qui s’oppose à ceux qui ont transmis
la tradition, ce qui entraîne, parfois, des conflits à l’intérieur des paroisses
Dubin : différences : ceux qui se déclarent les+ croyants (jeunes niveau d’études supérieures) se disent aussi les + attirés
par la magie et l’astrologie : défendent adhésion religieuse minimale où les pratiques religieuses, acquérant une
visibilité publique, s’intègrent à des modes de vie complètement sécularisés
- absence d’engagement = phénomène qui traverse l’ensemble des sphères sociales en Russie, ce n’est pas spécifique à
la religion
- nouveaux croyants, autour de prêtres eux aussi récemment convertis, découvrent un mode de vie intégralement
religieux
- invention/élaboration de la tradition : on peut la qualifier de conservatrice, antilibérale et parfois pro-monarchiste
- cet élan vise à la renaissance d’une langue religieuse spécifique : marqué par une vision manichéenne du monde où la
notion de péché prend une place considérable
- vie du croyant pratiquant régulier présentant comme étant sans réelle autonomie, d’où la nécessité de l’obéissance à un
père spirituel
- pratique de plus en plus exigeante, allant jusqu’à vouloir adopter un mode de vie monacal, l’idéal = virtuose religieux.
Kathy Rousselet : phénomène de délégation, soulève que le faible nombre de pratiquants correspond au nombre de
ceux qui se disent orthodoxes, car « pour les croyants qui préfèrent déléguer à ceux qui savent, la pratique se réduit à
la demande de prière pour les vivants et les défunts de leurs familles, aux cierges qu’ils font brûler pour ceux qui leur
sont chères et aux objets sacrés achetés ».
délégation :
- dynamique où ce qui paraît opposé se renforce
- orthodoxie n’est plus intimement liée au monde rural, importante transformation
→ aujourd’hui la pop est urbaine et les nouveaux membres pleinement inscrits dans la civilisation post-soviétique
découvrent le style de vie orthodoxe à travers les médias.
La paroisse en chiffres.
- paroisse = unité de base du religieux au quotidien, s’inscrit dans le rythme quotidien
- on assiste actuellement à l’accroissement du nombre de paroisses : fin des années 1980 (7 000 paroisses) à 2013 (35
000 paroisses), x 5
- accroissement continu régulier, au rythme de 7-800 par an
- paroisse = lieu important, celui de la socialisation religieuse : là se transmet la mémoire des gestes, des pratiques et
des croyances.
- ajd encore on distingue églises édifiées par des volontaires dites « sur les larmes » et celles construites par les
businessmen dites « sur l’or ».
- 90, nombre important de personnes éprouvant des difficultés matérielles et absence d’attaches familiales, se sentant
seules, trouvent dans la modestie et sobriété affichées de l’église une famille : peuvent s’impliquer dans la vie de la
paroisse, dans l’unité vers but commun
- s’agit aussi de construire une nouvelle identité religieuse.
- Olga Koveneva, sur les différents modes de mis en commun en Russie (le travail physique collectif) :
« Dans cette modalité du commun, les actions concrètes, y compris celles qui prennent la forme d’un travail physique
côte-à-côte, s’épaulant et se serrant les coudes, ont tendance à être davantage valorisées que la participation a des
débats publics et organes de concertation ».
- 2000, autre phénomène, afflux des paroissiens plus aisés, famille, ayant découvert la religion par la lecture : arrivent à
l’église avec déjà une motivation religieuse, ce qui n’est pas toujours le cas dans les 90
→ anciens militaires, qui pouvaient finir par rejoindre la communauté, participaient souvent à la construction de
l’église, vivaient à l’aide des paroissiens, finissaient avec le temps par devenir + religieux
- paroissiens qui accordent beaucoup d’importance de la réputation de père spirituel
- ds les 2 cas l’appartenance à une communauté choisie prime largement sur l’inscription dans l’institution religieuse.
- logiques informelles en conflit avec les processus institutionnels de réinvention des traditions et d’introduction de
nouvelles normes.
1er courant : cherche à conserver la tradition locale, coutumes/idées perpétrées dans la famille
→ célébrations, fêtes, traditions liées à la sanctification d’un espace privé, corps ou habitation avec les objets
porteurs de grâce, (pain eucharistique, eau bénite.)
- pr ces fidèles, vie religieuse s’intègre dans l’espace du régime soviétique
- maintien des prières doma permet de garder le lien avec la culture des ancêtres ; c’est pk reconstruction des églises
particulièrement importante pr ces fidèles, car elle symbolise un retour à ce passé.
2e courant : apparu dans les 2000s, possède une nouvelle culture religieuse d’en haut, en créant de nouveaux croyants
et de nouveaux textes → livres, émissions de tv, prêches, usage des réseaux sociaux (vidéocassettes).
- donner sens neuf aux substrats anciens = construction nouvelle culture pensée comme un retour à la tradition des
ancêtres, comme renaissance de la culture russe.
- reconstruction de la vie religieuse remplacée par construction d’une nouvelle réalité orthodoxe.
→ voyages remplacés par pèlerinages, littérature mondaine par celle orthodoxe, films par des sur-cassettes.
- croyant de la communauté de la 2e période familiarisés avec les traditions de l’église par les femmes de la 1ere période -
venir à l’église = vision plus complexe.
- thèse de Charles Taymor, sur les nouvelles conditions de croyance : peut expliquer la réactivation d’une spiritualité
restauratrice.
1. constitue un petit univers de certitude, dans lequel on observe une homogénéité des croyances et des pratiques ;
fonction = ordonner les expériences individuelles.
2. constitue une communauté sans frontières fixes, qui agit sans rechercher l’homogénéité maximale ; « procès de
‘convergence’ mutuellement reconnue des démarches personnelles de ses membres ».
- ces 2 types sont actuels et constituent une reconfiguration de l’univers de la piété, des religions-mémoire, c’est-à-dire
qu’ils créent et engendrent une chaîne mémorielle.
- conflit / lutte pour l’authenticité entre les nvx détenteurs de la norme et porteurs de la « religion populaire » :
ds Orthodoxie, 2 types d’autorités religieuses + 2 modes de légitimation de l’autorité qui s’affrontent :
1. autorité traditionnelle → clergé
2. autorité charismatique → « femmes savantes » ; époque soviet → starcy (pères spirituels).
- selon clergé, religion populaire empreinte de superstitions païennes et bcp militent pr conservation/renaissance de la
culture ancienne liée aux icônes miraculeuses
- clergé + clément pr culte des icônes, lieux de pèlerinage, eau bénite, fabrication de nouveaux saints
→ Pélagie de Riazan, Evgenij Rodionov…
L’hypothèse continuiste (K. Rousselet).
« Le religieux est un élément intrinsèque d’un certain mode de gouvernement, rendu possible par
une reconstruction identitaire entamée par les élites et rapidement poursuivie par l’ensemble de la
société. Paradoxalement, ce mode de gouvernement s’inscrit dans la continuité du gouvernement
soviétique ».
organisation :
→ Saint-Synode
→ Patriarcat
- rassemble les chrétiens à l’intérieur de l’ex-URSS (sauf Géorgie et Ukraine) ;
- 5ème Place après le patriarcat œcuménique ;
- ensemble pluriethnique ;
- 2008, L’Église = 478 monastères, 5 académies, 3 universités orthodoxes, 2 instituts théologiques, 38 séminaires, 39
collèges.
- K. Rousselet : « L’Église n’impose pas sa matrice. En fait, c’est bien plutôt la matrice politique qui est imposée au
religieux ».
- autoritarisme prime sur conciliarité.
- clientélisme et réseaux dominent dans le gouvernement de l’Église
- fin du régime soviet, religion au cœur de l’entreprise de moralisation de l’espace public, lors de célébration du
millénaire de la Russie, thème dominant = « purification »/détachement à l’égard du soviétisme.
- Le Repentir (1984), film soviétique de T. Abouladzé= allégorie sur le stalinisme ; pose la question de la possibilité de
retrouver la voie vers le temple.
- ajd question différente : on entend parler de valeur morale ou de valeur traditionnelle, lorsqu’elles sont mentionnées
par les représentants de l’autorité, pour les opposer à la globalisation.
- à l’époque, on s’opposait au soviétisme, dans une sorte de repentir suite à la révélation des crimes staliniens.
K.Rousselet : « elle [la législation religieuse] s’inscrit dans un imaginaire fondé sur un passif
ethnoreligieux, qui classifie et hiérarchise des mouvements en fonction de leu lien historique avec
les peuples qui composent la Russie ».
L’arsenal législatif.
-2002, 2007 : Loi sur la « lutte contre les activités extrémistes » = permet de restreindre la liberté de
tout groupe religieux indésirable pour protéger la « sécurité de l’État ».
→ élargit la définition de l’incitation à la « haine religieuse ».
- 2010 : Loi sur le « transfert aux organisations religieuses de biens de nature religieuse, propriétés de
l’État ou des municipalités ».
→ a fait de l’Église le plus grand propriétaire de Russie et a renforcé son poids économique.
-2013 : Loi sur « l’offense aux sentiments religieux » (blasphème ?), instauration d’une responsabilité
pénale qui peut aller jusqu’à l’emprisonnement pour atteinte aux symboles et textes religieux
→ suite aux Pussy Riot en 2012.
→ loi ouverte à l’arbitraire : puisqu’il s’agit de sentiment religieux, il n’y a pas de limite définie.
But arsenal= établir un cadre, qui n’existait pas et relevait du besoin, mais qui à l’époque, a été influencé par l’Église ;
État voit dans cette législation une sorte d’instrument de contrôle.
K. Rousselet : religion orthodoxe instrumentalisée par le pouvoir y voyant un objectif de moralisation, comme jadis
l’idéologie communiste; mvts religieux traditionnels mobilisés pr délivrer une nouvelle pensée officielle, permettant,
entre autres, d’opérer une distinction entre eux et nous.
- discours civilisationnel, notamment d’opposition de la Russie à l’Occident, fait souvent référence aux racines
religieuses de la civilisation russe
- partie importante des Fondements de la doctrine sociale de l’Église orthodoxe russe consacrée aux relations entre
Église et nation, ainsi qu’au patriotisme. (→ 2005, ce texte était très attendu)
- pas vraiment de consensus sur les droits de l’homme ; ds la pratique, droits du groupe priment sur droits de l’individu
- ds domaine international, Église défend un modèle de cohabitation et de dialogue des civilisations qui s’opposent à
une conception unipolaire du monde → fait écho à la politique extérieure défendue par le pouvoir
- objectivement, renforce les discours internationaux de la fédération de Russie.
- conflit de grammaire entre le mode civique de vivre ensemble et le mode de vivre ensemble autour d’une « cause
commune ».
mode civique de vivre ensemble : liberté de conscience, laïcité ainsi qu’une certaine forme de religieux – définie non
pas tant par une confession que par une façon de penser la place du religieux dans la société.
mode de vivre ensemble autour d’une « cause commune » : patriotisme, morale unanimiste et une autre forme de
religieux y sont liés.
- insistance sur l’orthopraxie = insistance sur les pratiques plus que sur les croyances (= orthodoxie).
- flexibilité de la religion orthodoxe permettrait à celle-ci de s’adapter aux besoins des individus.
L’affaire Pussy Riot (2012)
- affaire est très intéressante puisque complexe → a suscité bcp de passion
- il s’agit de prier, mais en même temps d’irruption pendant l’office, dcp on peut se poser la
question de Благошестие / Богохульство = Piété / Blasphème.
- suite de cet événement, manif près de l’église : on peut se demander pk avoir choisi ce lieu
- cathédrale du Christ Sauveur, construite au XIXe = souvenir historique + élément de l’identité nationale ; monument
patriotique commémoratif (guerre de 1812)
- église-symbole de la religion, du patriotisme et de la dynastie
- détruite sous Staline et reconstruite dans les 90 (dons des croyants + municipalité de Moscou)
- symbole du retour à la foi ; Patriarche Kirill → offense au patriotisme en plus de l’offense au sentiment religieux.
- ajd nouvel environnement concurrentiel, tensions avec patriarcat de Constantinople + création environnement
concurrentiel
→ Si paroissien pas content, peut changer d’église ou même de confession.
- rupture de communion → notamment dû à la situation en Ukraine depuis 2014.
- 90, accélération de processus de globalisation = Église orthodoxe russe ébranlée par émergence des nvx États
(Étranger proche), alors qu’elle s’organise depuis ses origines autour de l’État russe.
- migrations transforment cet équilibre qui existait, mm si précaire, et posent question de
l’organisation juridictionnelle de la diaspora. (France = question est brûlante.)
- une partie de l’Église orthodoxe n’a pas reconnu ce qu’elle considère comme une compromission du patriarcat
de Moscou avec le pouvoir soviétique, préférant se référer au patriarcat de Constantinople.
- ds 3 pays (Russie, Biélorussie, Ukraine), l’Église prône l’existence d’un seul « peuple orthodoxe », du monde russe,
de la Sainte Russie, dont Kiev est le cœur et l’origine, et du territoire canonique dans « l’étranger proche ».
→ mm pb en Moldavie et Estonie, où il y a une diaspora russe.
- idée que le patriarcat religieux doit être défini en fonction des frontières territoriales d’un pays.
- pr Église orthodoxe, pluralisme = notion importée par Occident, qui n’a pas le mm héritage historique
- notion théologique de predanie, et politique de tradicija lui est opposée.
- Église, notamment Kirill, défend modèle de cohabitation des civilisations contre globalisme, sécularisation et
uniformisation des normes internationales, pr unité de l’Église.
Patriarche Kirill en 2016 (Xe Assemblée du Monde russe) – « Nous parlons de l’Eglise orthodoxe russe
comme d’une force morale dominante qui a assuré les conditions d’existence du Monde russe. S’il n’y avait
pas l’orthodoxie, la Russie, grande et multinationale, n’existerait pas, le Monde russe non plus, car dans ce
Monde russe et en Russie les autres ne se sentiraient pas à l’aise et ils lutteraient contre un centre qui
écraserait leur identité ».
La situation en Ukraine.
Plusieurs autres Églises orthodoxes sont apparues ou réapparues à partir de la fin des années 1980 :
- 1989 : renaissance d’une église orthodoxe apostolique autocéphale ukrainienne, fondée lors d’un
concile à Kiev en 1921 → 1 200 paroisses
- 1990 : exarchat ukrainien sous la juridiction du patriarcat de Moscou s’est transformé en église orthodoxe d’Ukraine
ayant un statut d’église auto-administrée = plus d’autonomie au sein du patriarcat de Moscou → 12 000 paroisses
- 1992 : métropolite Philarète Denissenko de Kiev, à la tête de cette église, a fait scission et créé avec l’Église
orthodoxe autocéphale ukrainienne une église orthodoxe ukrainienne-patriarcat de Kiev → 5 300 paroisses
- janvier 2019 : Constantinople accorde l’autocéphalie de l’Église orthodoxe d’Ukraine
- Église gréco-catholique, qui avait été intégrée de force à l’Église orthodoxe russe en 1946, renaît également
→ Maïdan (2014) = plusieurs conflits, que concile pan-orthodoxe en Crète (2016 )visait à apaiser : échec.
- XIXe siècle, intérêt de l’Église russe pour les lieux saints, a partir de 1840 elle achète des terrains à Jérusalem sur
lesquels elle érige des églises, notamment l’église Sainte-Marie- Madeleine, sur le Mont des Oliviers.
- présence de l’Église russe dans les lieux saints soutenue par le pouvoir, Dmitri Medvedev s’est rendu en Jordanie pour
se baigner dans le Jourdain.
- Poutine parle de dimension morale et culturelle associée à la puissance.
Autres religions.
- Islam : 6-9 millions de muslim, mm dynamiques et processus vus pr l’orthodoxie, avec les 2 types de croyant, la
même complexité avec les traditions et interprétations + communauté croissante, 870 mosquées en 1991 à + de 7000 en
2001 (dont 1348 au Tatarstan) ; arrivée d’imams (sunnites) formés en Arabie Saoudite dans la tradition hanbalite =
conflits au sein d’une communauté traditionnellement plus ouverte (hanafites et chafi’tes).
- Bouddhisme : 550,000 - Judaïsme : 50,000 - Catholicisme : 1 million - Vieux-Croyants : 1,5 million
- Protestants : 1,5 -1,8 million - Nvx mvts ‘Groupes évangéliques’ (USA) : 330,000.
- Russie, occutilsme + une affaire d’homme que de femme, contrairement aux USA
- mm lutte pour l’authenticité – ou du moins sa recherche.
Occutilsme : ensemble des arts et sciences occultes (alchimie, astrologie, magie, divination, médecine occulte)
touchant aux secrets de la nature, à ce qui est non visible.
- néopaganisme = environ 1M d’adeptes qui ont en point commun le culte de la nature et de ses divinités
slaves, la protection de la nature contre la civilisation moderne, le refus du cosmopolitisme & globalisation, les valeurs
nationales + sont en opposition aux grandes religions monothéistes