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Stérérotypes, préjugés et discrimination

Malheureux moteurs de l’Histoire….

LÉGAL, Jean-Baptiste, DELOUVÉE, Sylvain, Stéréotypes, préjugés et discrimination, France, 2015, ed Dunod,
125 pages.

Stéréotype : Images dans nos têtes, des catégories descriptives simplifiées par lesquelles nous cherchons à
situer autrui, ou des groupes d’individus.

Stéréo= solide, tupos= empreinte, caractère. (Imprimerie)

Bref, images rapides, rigides, figées, répétées et constantes.

On peut le voir comme un ensemble de croyances à propos d’un groupe social.

Selon (Guimelli 1999) Les stéréotypes sont des processus de généralisation propres à la pensée sociale.

Simplification de la réalité et s’accompagnant d’une tendance à exagérer les ressemblances entre les
membres de la catégorie qui fait l’objet du stéréotype. A contrario, le groupe dans lequel nous sommes
détient plus de choix, de diversité de catégories.

Affecté par la fonction de survie. Sorte de filtre de fonctionnement du sens commun.

Autres caractéristiques du stéréotype.


- Images consensuelles partagées
- Images rigides, résistant aux contraires
- Généralisations excessives
- Carrément faux, ou alors mal fondé

Toutefois, attention, il peut y avoir un fond de vérité aux stéréotypes, toutefois, ces informations sont
souvent déformées ou exagérées.

Préjugé : Celui-ci est plus affectif, plus émotif.


Gergen et Jutras (1981) le définit comme « une prédisposition à réagir défavorablement à l’encontre d’une
personne sur la base de son appartenance à une classe ou à une catégorie de personnes.

Charge affective envers un groupe.

Attitudes négatives envers un groupe, ou les membres de ce groupe, qui repose sur une exagération
erronée et rigide.

3 composantes aux préjugés :


- Affectif, attirance-répulsion
- Cognitive= croyance des stéréotypes
- Motivation de groupe, effet d’entraînement, imitation

Discrimination : En fait, à la base, discriminer n’est pas foncièrement négatif. Quand on dit « discriminer »
de l’information, on fait la distinction entre des catégories. On peut aussi sélectionner ce qui devrait
ressortir. Toutefois, ordinairement, en sciences sociales, quand on utilise ce terme, c’est plus l’aspect
négatif qui ressort. Une communauté ou un groupe de gens se trouvent alors sélectionnés en leur
défaveur (ou alors non sélectionnés entraînant aussi des effets négatifs). L’exclusion sociale guette ces
groupes victimes de discrimination.

Selon La sociologie de A à Z (Fortier et Noël), la discrimination peut être définie comme « tout traitement
injuste subi par une personne, sans que ce traitement ait de rapport avec la situation, en raison de son
sexe, de son origine ethnique, de son orientation sexuelle, de sa confession religieuse, de son âge, de son
rang social, de ses opinions ou de toute autre dimension de son être (Schnapper 1998).

Les personnes noires courent 4,2 fois plus de chance d’être interpellés à Mtl que les blancs. 7 à 11 fois plus
dans des endroits où l’on trouve peu de noirs (Fortier, Noël).

À noter que l’on peut discriminer positivement en choisissant un groupe qui est défavorisé. Exemple, faire
en sorte qu’il y ait plus de femmes à l’Assemblée nationale.

Selon le même livre de Fortier et Noël, on peut remarquer 3 stades de discrimination.


- Stade 1 La discrimination et les préjugées débutent souvent par l’expression d’un certain
ethnocentrisme de la part du groupe qui les pratique ou par une tentative de justifier l’exploitation
économique d’autrui.
- Stade 2 Du fait de la discrimination, les victimes se trouvent appauvries sur le plan économique et
elles subissent un déclassement social.
- Stade 3 La position sociale désavantagée est alors interprétée non comme le résultat de la
discrimination, mais comme la preuve de l’infériorité du groupe discriminé sur les plans culturel et
social, engendrant ainsi préjugés et discrimination.

Explication sociologique aux stéréotypes, préjugés et discriminations :


La socialisation et l’influence (idéologique, entre autres) expliquent bien des choses.

Pour Adorno, philosophe allemand, le fascisme (radicalisation des préjugés) s’appuierait sur une
socialisation problématique. Influence d’une famille autoritaire qui a idéalisé l’autorité? Révolte contre
l’autorité dogmatique que la personne a reçu en se retournant vers les plus faibles (théorie du bouc
émissaire)? Possible.

Il ne faut pas sous-estimer les facteurs socio-culturels, ce que Adorno ne fait pas assez.
Les caractéristiques ethnocentriques de la personne ou du groupe de personnes doivent être mesurées.

Chez les personnes de type fasciste, on remarque une rigidité cognitive. L’imagination est moins présente.

Catégorisation sociale. Ne retenant que quelques notions dans notre mémoire, nous avons besoin de créer
des catégories pour classer les situations et les gens. Cela facilite le traitement de l’info.

Permet de donner du sens à l’environnement et de le rendre plus prévisible. C’est donc adaptatif lié à la
survie, comme nous disions.

Par contre, gros défaut= c’est réductif.

Nous avons tendances à mieux analyser la différence dans notre propre cercle mais homogénéiser ce qui
vient d’un groupe extérieur. On connaît plus les gens de son groupe alors qu’on peut s’appuyer sur des
ouï-dire pour ceux de l’extérieur.
Selon le présent livre :
« Les facteurs socioculturels jouent un rôle important dans la manière dont les stéréotypes sont acquis
mais aussi transmis. Ceci explique qu’il existe d’importantes variations, au gré des cultures, en ce qui
concerne les stéréotypes, les préjugés et la discrimination. Les influences du contexte sont en effet
diverses : l’histoire des nations, l’intégration des normes familiales, les apprentissages liés aux divers
modèles de rôle (parents, enseignants, amis, collègues, etc), l’influence des médias ou encore
l’appartenance à des groupes dits ¨de référence¨ (i.e les groupes qui entrent dans la définition de notre
identité). Ces diverses sources d’influence interagissent et viennent modeler tant les représentations que
nous avons des autres (nos stéréotypes) que nos attitudes et comportements ».

Très tôt, les enfants n’ont pas de référents identitaires, mais ils finissent par l’assimiler de leur entourage.
Plus tard, à l’adolescence, les amis prennent le relais des parents. Ce renforcement identitaire crée de la
cohésion, un sentiment de lien et un partage de valeurs dans un groupe.

L’influence des médias n’est plus à prouver : Aux USA, 17% des enfants regardent la télé à plus de 5 heures
par jour. Et maintenant, à l’heure des écrans…

On évolue en observant les autres. Processus de modelage identitaire. Permet d’adapter son
comportement à une situation à partir du souvenir de ce qui a été observé chez une personne ayant
rencontré cette situation, selon le livre.

La hiérarchisation des rôles nous pousserait à confondre les personnes et le rôle qui est attendu d’eux.
Exemple, les mères dans l’espace domestique. Quand vient le temps de mesurer le leadership des femmes,
elles se butent plus souvent aux rôles que la société tend à leur attribuer. À noter que souvent, cela agit de
manière inconsciente.

Théorie du bouc émissaire : Un groupe faisant les frais de frustrations accumulées de la part d’une
personne ou d’un groupe de personnes.
Exemple : Tensions à l’égard des migrants quand s’installe une crise économique.
Face aux conflits, un groupe se resserre et il devient plus facile de juger les autres groupes extérieurs.

Sous la base de l’analyse de la dominance sociale, il est intéressant d’analyser en quoi la société nous
pousse en compétition entre nous (ce qui augmente la présence de stéréotypes ou de préjugés pour ceux
qui ne font pas partie de notre catégorie sociale). Les groupes dominants créent des idéologies afin de
justifier les inégalités qui maintiennent leur statut. Le livre parle de ¨mythes légitimisateurs¨ qui
maintiennent ces groupes au pouvoir (statu quo).

Une théorie basée sur le mérite vient nous aider à comprendre que les gens se socialisent et s’organisent
en utilisant les stéréotypes pour justifier leur position. Ainsi, les personnes en situation de pouvoir
normalisent leur position en disant qu’ils et elles la méritent. Ils peuvent développer des stratégies
cognitives pour se convaincre que les personnes dominées ne souffrent pas vraiment ou alors qu’elles le
méritent. Les autres, en position de domination, sont susceptibles de le comprendre comme étant de leur
responsabilité. Une culpabilisation peut en ressortir.

Sous la base de l’interactionnisme, ce sera au niveau symbolique que s’établira le ¨nous et le eux¨. Le
simple fait de donner deux couleurs respectives à deux équipes, par exemple, renforce la distanciation
entre elles.

Vidéo poupées blanches et noires.

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