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Découvrir
les déficiences intellectuelles
Trames
Conception de la couverture :
Anne Hébert
ISBN : 978-2-7492-6146-1
CF – 1500
© Éditions érès, 2018
(Nouvelle édition revue et augmentée, 1re édition 2005)
33, avenue Marcel Dassault, 31500 Toulouse
www.editions-eres.com
LA MORT RÉFÉRENTIELLE
Avant de repérer comment, avec ce fonctionnement
mouvant, se compose la notion de déficience, il est
utile de rappeler quelques jalons historiques en les
comparant, au besoin, à ceux que nous emprunte-
rons à d’autres cultures.
12 Découvrir les déficiences intellectuelles
Le darwinisme social
Le darwinisme social, souvent associé à l’idée de
dégénérescence, s’impose progressivement. Partant
de la notion darwinienne d’évolution qui permet
aux caractères nécessaires à la survie de l’espèce de
s’imposer au détriment des autres, cette approche
valorise les forts au détriment des plus faibles qui
représentent une menace pour l’espèce. Dans cette
logique, il est facile de préconiser l’élimination des
faibles et, avec eux, de tous ceux qui sont consi-
dérés comme anormaux. C’est ce que fera Galton,
le cousin de Darwin, préparant ainsi les arguments
fondamentaux de l’eugénisme, thèses qui seront
reprises plus tard par les nazis.
Le darwinisme social a aussi abouti à la hiérarchi-
sation des ethnies en fonction de critères tels que
la couleur de leur peau ou le degré de développe-
ment supposé de leur civilisation. Ce classement
en différentes « races » justifiait la domination de
la race blanche, prétendument la plus évoluée, et
l’exploitation des autres à son profit. Toute la poli-
tique coloniale s’inspira de ces approches « scien-
tifiques ». Les races inférieures devaient être
éduquées pour se rapprocher autant que possible
d’une civilisation digne de ce nom. Celle-ci, en
retour, se trouvait perpétuellement menacée et
devait se montrer vigilante.
Repères historiques et sociaux 29
Définir le handicap :
décrire ou condamner ?
LE HANDICAP MENTAL
Le champ du handicap étant ici restreint à sa seule
dimension mentale, on pourrait croire que l’on
approche d’une réalité plus facile à cerner. Or, il
n’en est rien. Même dans ce seul domaine, la diver-
sité est immense. Examinons-en un échantillon avec
Liberman 1. Le handicapé mental est-il un déficient
intellectuel, limité dans ses apprentissages et son
autonomie ? Un psychotique, isolé dans son monde
psychique ? Un lésé cérébral, au comportement
imprévisible ? Un dément vasculaire ou alcoolique,
inapte au travail ? Un névrosé grave, effrayé par
toute vie en commun ? Un psychopathe, incapable
LA DÉFICIENCE INTELLECTUELLE
Resserrons les critères et examinons la seule défi-
cience intellectuelle ou retard mental. La définition
actuelle la plus utilisée est donnée par l’Associa-
tion américaine sur le retard mental (elle sert de
base à de nombreuses autres qui en proposent d’in-
finies variations) : « Le retard mental est un état de
réduction notable du fonctionnement actuel d’un
individu. Le retard mental se caractérise par un
fonctionnement intellectuel inférieur à la moyenne,
associé à au moins deux domaines de fonctionne-
ment adaptatif : communication, soins personnels,
compétences domestiques, habiletés sociales, utili-
sation des ressources communautaires, autonomie,
santé et sécurité, aptitudes scolaires fonctionnelles,
loisirs et travail. Le retard mental se manifeste
avant l’âge de 18 ans 2. »
On se demande si les rédacteurs sont à la recherche
de précisions ou si leur sujet est à ce point délicat
qu’ils ont besoin de recourir aux périphrases.
LE REJET DÉVOILÉ
Une telle insistance à ne pas pouvoir donner une
définition stable, c’est-à-dire qui aurait une certaine
durée de vie dans un contexte social donné, indique
un processus inconscient actif qui refuse une telle
option qui le révélerait.
Ce processus est lié au mouvement initial de rejet
que provoque la personne différente. Soyons plus
clairs avec Simone Korff-Sausse : « Les différentes
expressions de la sentimentalité – compassion,
victimisation, moralisation – sont l’envers des atti-
tudes latentes qu’elles ont pour but de camoufler,
et qui sont plutôt de l’ordre du rejet et du vœu de
mort 4. » J’ajouterai à sa liste des expressions de la
sentimentalité celle qui se cache encore plus que
les autres et qui consiste à vouloir être strictement
objectif, neutre et transparent. C’est ce qui caracté-
rise le vocabulaire (ou les définitions) « politique-
ment correct » : il essaie de se débarrasser de toute
teneur inconsciente, subjective ou sentimentale. Il
veut définir l’un sans l’autre (le locuteur) et, à la
fin du compte, se propose comme un déni de l’al-
térité. Le politiquement correct se méfie des mots
affectivement chargés, parce qu’ils deviennent
immédiatement péjoratifs et que les personnes
dont ils parlent pourraient en être froissées. C’est
méconnaître cette réalité : tous les mots spécialisés
UNE DÉFINITION
Une définition, déduite de toutes celles qui nous
sont proposées, reste possible. Ce pourrait être :
« Un déficient intellectuel présente des difficultés
d’apprentissage, en lien avec des capacités intel-
lectuelles réduites (le qi donne une idée de cette
réduction), ce qui lui pose problème pour accéder
à une autonomie satisfaisante (pour lui ? pour les
autres ?) dans une société donnée. »
Par ailleurs, en dehors de toute définition, une
personne normale sait rapidement qu’elle a affaire
à une personne déficiente, d’autant plus vite, d’au-
tant mieux que cette dernière est plus profondé-
ment déficiente. Mais cela ne semble plus suffisant.
L’ANNONCE DU HANDICAP
Il faut bien un temps de rencontre avec le handicap.
Si, dans la vie quotidienne de la plupart des gens,
cette rencontre est le plus souvent fortuite, il n’en
est pas de même pour les parents qui se trouvent,
eux, confrontés à une réalité qui les concerne au
premier chef puisqu’il s’agit de celle de leur enfant.
Depuis une vingtaine d’années, on insiste beaucoup
sur l’annonce du handicap, d’une part parce qu’on
s’est aperçu à partir du témoignage des parents
qu’elle pouvait être traumatisante et que, d’autre
part, la diffusion des connaissances fait qu’actuel-
lement il est impossible pour un médecin de ne pas
donner d’information de ce type.
58 Découvrir les déficiences intellectuelles
L’ANNONCE ANTÉNATALE
La possibilité de plus en plus grande de proposer
un diagnostic concernant le fœtus commence à
bouleverser notre rapport à l’enfant à venir. Elle
accélère l’urgence à poser ce diagnostic et accentue
l’idée d’une décision à prendre à l’égard du handi-
capé : même si les parents ont le choix, tout est mis
en œuvre pour appliquer une politique de « préven-
tion », c’est-à-dire un choix groupal, implicite, qui
accepte mal les émois des individus. La disponi-
bilité des images de plus en plus précises du bébé
in utero, mais aussi la possibilité de connaître
son caryotype, modifient profondément la dyna-
mique relationnelle dans laquelle il est pris sans
que nous ayons une idée des conséquences de cette
évolution. Le fœtus devient un être public bien
avant d’être prêt à naître et se trouve pris dans un
discours social qui n’a rien à voir avec les projec-
tions de deux lignées généalogiques, mais plutôt
avec un projet gestionnaire et relationnel. C’est ce
qui entraîne la nécessité de lui donner un statut juri-
dique sur lequel la société a du mal à se prononcer.
Devant un enfant né et vivant, les parents peuvent
faire un choix (qui n’est pas forcément commun)
d’abandon ou de vie commune. Dans le premier
cas, ils se séparent d’un être avec lequel ils conti-
nueront plus ou moins de mener une vie psychique
(pensées, satisfaction, regrets, remords, etc.) ; dans
le second, ils ont les ressources pour accepter la
68 Découvrir les déficiences intellectuelles
L’état de choc
Nous en avons parlé en utilisant l’image du trem-
blement de terre. Dans tous les cas, les parents
vivent une « crise » psychique et identitaire plus ou
moins importante. L’émotion est à son comble, ou
laisse place à une grande indifférence. Les parents
se sentent confus, effrayés, anxieux et coupables.
S’ils ont mille questions, ils sont peu réceptifs aux
réponses (ils resteront néanmoins marqués profon-
dément par certaines d’entre elles). Ils s’interrogent
sur les causes et l’origine de cette déficience et sont
abasourdis par le côté irréversible de la situation.
La contestation ou la négation
Le diagnostic est mis en doute ou refusé comme tel.
Certains parents consulteront d’autres spécialistes
ou liront toute la documentation disponible, d’autres
développeront un optimisme total sur le potentiel de
leur enfant appelé à stupéfier tout le monde ; d’autres
Le détachement et l’adaptation
Cette phase intermédiaire est celle d’une accepta-
tion apparente de la réalité du déficit de l’enfant.
La vie semble avoir repris son rythme, mais une
attention plus profonde montre une résignation
qui s’établit dans le silence. Chacun des parents
est isolé : aucun échange n’est possible et tout est
mécanique. Un peu comme si le handicap prenait la
place essentielle de la vie et que tout le reste avait
définitivement perdu toute saveur.
L’acceptation
Les limites de l’enfant semblent admises de
manière réaliste, c’est-à-dire que les parents
peuvent accepter les aides nécessaires sans pour
autant en rechercher systématiquement d’autres
qui seraient plus aptes à nourrir leurs rêves. L’en-
fant prend une place plus appropriée dans la rela-
tion et la fratrie, sans doute parce que les parents
peuvent enfin reconnaître leurs sentiments à son
égard, les bons comme les mauvais. Ils peuvent
72 Découvrir les déficiences intellectuelles
LA FRATRIE
Deux choses essentielles ont changé pour les frères
et sœurs.
Les connaissances disponibles dans le tissu social
à propos des déficiences ont permis de diminuer la
honte qu’ils peuvent ressentir. Ils hésitent moins à
présenter leur frère ou leur sœur handicapé(e) et,
Rencontres avec le handicap 73
– La marche
Cette étape peut sembler anecdotique car, finale-
ment, très peu d’enfants se révéleront incapables de
marcher. Parmi ceux-là d’ailleurs, certains ne sont
pas concernés : ce sont ceux qui ne marchent pas
pour des raisons fonctionnelles. Ils apparaissent
alors comme des marcheurs non marchants.
Un retard de l’âge d’acquisition de la marche
entraîne très vite un malaise par comparaison
avec les autres enfants. Même en dehors de tout
problème avéré, cette situation peut entraîner
chez les parents une certaine angoisse (pourquoi
ne marche-t-il pas ?) et même une certaine honte
(qu’est-ce que j’ai fait pour qu’il ne marche pas ?).
Mais le plus difficile est l’absence de marche chez
l’enfant déficient, car la station debout est vécue
comme un premier signe d’humanisation. Il y a
alors quelque chose d’humiliant à voir son enfant
demeurer à quatre pattes, et de terrifiant à imaginer
qu’il le restera toujours. Cette peur réveille l’idée
que le déficient se situe à mi-chemin entre le
80 Découvrir les déficiences intellectuelles
– La parole
Plus encore que la marche, la parole signe le statut
d’homme. Les parents d’un enfant déficient vivent
dans la crainte que celle-ci n’arrive pas, confirmant
par l’absurde une espèce de statut étrange – dans ce
82 Découvrir les déficiences intellectuelles
– La lecture et l’écriture
L’acquisition de la lecture représente une espèce
d’étape ultime : elle viendrait confirmer l’appar-
tenance à l’humanité (civilisée qui plus est) par
la maîtrise d’un langage symbolique, par défini-
tion spécifique à l’homme, et aussi donner les clés
d’accès à une société qui, de plus en plus, semble
s’organiser autour de cet outil.
84 Découvrir les déficiences intellectuelles
L’axe pédago-éducatif
On dit souvent qu’un des objectifs prioritaires de
l’école maternelle est celui de la socialisation.
Socialiser, c’est « susciter les rapports sociaux
entre individus », leur permettre de vivre en groupe
en bonne intelligence tout en assimilant les codes
sociaux, c’est-à-dire les comportements acquis
relevant du domaine culturel et définissant a priori
les rapports entre les gens. La mise en place des
codes sociaux est un moyen très économique de
vivre ensemble, dans la mesure où ils organisent
les flux émotionnels et affectifs. L’amour comme
l’agressivité, voire la haine, se trouvent ainsi cana-
lisés et orientés.
La socialisation se fait par immersion dans un
groupe structuré et hiérarchisé, et par présentation
ou rappel des règles dès que c’est nécessaire par un
médiateur autorisé : aîné ou adulte. L’imitation est
le processus d’apprentissage le plus sollicité par la
socialisation, du moins tant qu’il n’y a pas conflit
entre le psychisme groupal et le psychisme indivi-
duel. Cette situation de conflit possible se produit
lorsque l’individu en voie de socialisation se voit
ou se sent menacé par le groupe ou, au contraire,
lorsque celui-ci le prend comme mascotte et, ce
108 Découvrir les déficiences intellectuelles
– Milieu ordinaire
Crèche et halte-garderie
Ce sont les lieux les plus accessibles. Ils admettent
les enfants de 3 mois à 3 ans. Seuls y sont refusés
les handicaps très lourds (ou à la présentation
spectaculaire) ou les comportements trop agres-
sifs. Déjà dans ce domaine apparaît la règle qui ne
se dément pratiquement jamais : l’environnement
professionnel est moins tolérant avec les handi-
capés, qui sont exclus beaucoup plus rapidement
que les autres à comportement problématique égal
(sans doute parce que le handicap donne un argu-
ment objectif pour motiver la décision). Bien sûr,
on trouve des situations exactement inverses, dans
lesquelles des professionnels acceptent jusqu’à
l’absurde des comportements intolérables de la
part de l’enfant handicapé. Il y a là une espèce de
sidération affective de leur part, doublée d’un fort
sentiment de culpabilité. Ils ne peuvent concevoir
de rejeter l’enfant de quelque façon que ce soit
(même en lui opposant de simples interdits) ni
décevoir ses parents en les renvoyant à leur soli-
tude perçue alors comme meurtrière (perception
qui n’est pas toujours sans fondement).
Intégration et prise en charge deviennent inclusion… 117
– Milieu spécialisé
Structures pour enfants et adolescents
Institut médico-éducatif (ime), institut médico-
pédagogique (imp), institut médico-professionnel
(impro), ces institutions ne sont plus les tristes
isoloirs collectifs qu’on a pu leur reprocher d’être.
Intégration et prise en charge deviennent inclusion… 141
L’axe thérapeutique
L’axe pédago-éducatif proposait, même au prix
d’adaptations, d’apporter aux personnes défi-
cientes les éléments communs à la vie habituelle
de chacun.
Intégration et prise en charge deviennent inclusion… 151
– L’intervention précoce
Après l’avènement de l’enfant, de nombreux
travaux ont permis de mieux connaître le tout-petit,
auquel on a reconnu des compétences étonnantes.
Bien qu’il faille prendre celles-ci avec précau-
tion, parce qu’elles indiquent surtout une capacité
d’adaptation considérable à l’environnement, elles
ont quand même attiré l’attention sur ce moment
si sensible de la vie. Même s’il est abusif de dire
que « tout se joue avant 6 ans 1 », il est important
de favoriser dès que possible tout ce qui appartient
au monde de la communication et de l’échange.
Un bébé qui s’isole est un bébé qui s’appauvrit et
qui réduit ses chances de se développer correcte-
ment. De plus, le corps habité est une machine à
communiquer d’autant plus performante qu’elle
fonctionne. Il y a donc intérêt à la faire fonctionner.
L’énergie de cette machine est essentiellement faite
de désir et de désir pour l’autre ; elle se trouve dans
l’interaction affective. Il y a donc, là aussi, tout
intérêt à favoriser cette interaction.
Le déficient intellectuel,
caractéristiques psychiques
et comportementales
LA SPÉCIFICITÉ EN QUESTION
La tentation est grande de croire que les déficients
intellectuels ont une structure psychique parti-
culière. C’est le point de vue qui a pu être déve-
loppé pour certains d’entre eux, les trisomiques 21
158 Découvrir les déficiences intellectuelles
Espèce imaginaire
Un auteur, Eugène Réthault 3, dans un livre intitulé
Le mongolisme, a développé très sérieusement une
certaine fantaisie poétique à propos de cette notion
d’espèce.
Père d’une jeune fille trisomique, hanté par la
nécessité de trouver une origine à la pathologie de
sa fille, il a fait appel à ses connaissances en pré-
histoire pour répondre à ses angoissantes questions.
Comparant entre elles des statuettes préhistoriques,
il a été étonné de leurs différences anatomiques :
l’une, longiligne, présentait des formes similaires à
celles des femmes actuelles, l’autre, dite Vénus de
Lespugue, frappait par ses disproportions, notam-
ment par des seins, des fesses et un ventre énormes.
Réfutant l’idée que cette Vénus fût la représentation
d’une déesse de la fécondité, il compara ses mensu-
rations avec celles de sa fille, rapportées à la même
échelle, pour découvrir qu’elles étaient identiques.
Il en déduisit l’existence contemporaine de deux
types humains, interféconds : homo sapiens d’une
part et moustérien d’autre part. Les deux groupes
avaient dû s’accoupler avec constance, et les triso-
miques actuels témoignaient de ces très anciennes
orgies : ils étaient la résurgence à l’identique d’un
homme préhistorique, le moustérien, depuis long-
temps disparu.
Espèce supérieure
Pourtant, nous retrouvons ce mélange de fantaisie
et de rationalité très souvent, et plus encore la
tentation de singulariser une population dès qu’il
est possible d’associer entre eux les individus qui
la constituent par des caractères repérables, aussi
ténus qu’ils soient.
Cette démarche est particulièrement présente dès
lors que nous avons affaire à une pathologie dont
l’origine génétique est avérée ; la génétique pour-
rait représenter ici une sexualité diffluente resurgie
d’une moderne et hypocrite censure.
Illustrons notre propos à l’aide du syndrome de
Williams et Beuren 4.
Espèce anormale
Cette tendance à s’appuyer sur des spécialités plus
ou moins communes pour proposer la spéciation
des déficients intellectuels est trop fréquente pour
être négligée.
Nous comprendrons mieux une telle réaction si
l’on accepte de revenir au qualificatif, nom ou
adjectif, aussi rejeté qu’explicite : anormal. Ce
terme est d’ailleurs revendiqué, momentanément,
Le déficient intellectuel, caractéristiques psychiques… 165
LA DÉPENDANCE ET L’AUTONOMIE
Nous revenons sur ce point déjà abordé dans la
partie consacrée aux parents pour développer
la difficile question de la dépendance et de
l’autonomie.
Aucun homme ne saurait vivre initialement seul.
Sa dépendance aux autres est multiple, mais elle
seule permet sa survie.
Elle est d’abord pratique. Le bébé a besoin de
soins. Il doit être nourri, changé et éduqué. Très
vite, et tout au long de sa vie, il aura aussi besoin
de l’expérience des autres pour apprendre à vivre
le mieux possible dans un contexte et un environ-
nement donnés.
Elle est aussi affective et anthropologique. Là
encore, dès le départ et au cours de sa vie, l’homme
a besoin d’affection, puis de solidarité. Il doit être
aimé, intégré et trouver une place parmi les autres,
qui lui donneront un statut.
Elle est enfin éthique. L’homme se développe dans
la conscience de l’autre et dans une solidarité qui
devient immédiatement réciproque. L’autre, repré-
senté d’abord par la mère, appelle le nouveau-né à
Le déficient intellectuel, caractéristiques psychiques… 171
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2. Définir le hanDicap :
Décrire ou conDamner ? ............................... 39
Le handicap mental ............................................... 44
La déficience intellectuelle .............................. 45
Le rejet dévoilé ........................................................ 48
228 Découvrir les déficiences intellectuelles
5. le Déficient intellectuel,
caractéristiques psychiques
et comportementales ...................................... 157
La spécificité en question .................................. 157
Espèce imaginaire .......................................... 161
Espèce supérieure........................................... 162
Espèce anormale ............................................. 164
La dépendance et l’autonomie ....................... 170
Les traits de caractère
et le sens qu’on peut leur donner ................ 185
La sexualité et la déficience
intellectuelle............................................................... 188
postface
une place précaire .................................................. 197
Alain Ibanez
L’accompagnement à la santé en mas
Soigner les personnes gravement handicapées mentales
Alex Lainé
Évaluer l’expérience en vae
Le dialogue des gens de métier
Sous la direction de Martial Chenut et Laurent Vialleix
Les mecs au cœur des évolutions
de la protection de l’enfance
Travailler avec l’impossible
Thierry Rofidal et Concetta Pagano
Projet individuel et Stimulation basale ®
Vers une pédagogie de l’accompagnement de la personne
en situation de polyhandicap
Charline Olivier
Derrière les murs : surveiller, punir, réinsérer ?
Quelle place pour le travail social en prison ?
Virginie Martin-Lavaud
Psychologue à l’école
Adeline Monjardet
Créer un atelier thérapeutique avec des marionnettes
Daniel Coum
Repères pour le placement familial
Philippe Chavaroche
Dictionnaire critique de l’accompagnement
médico-social
Des personnes handicapées mentales
Arlette Durual
Petites histoires de travail social
Philippe Gaberan
Cent mots pour être éducateur
Dictionnaire pratique du quotidien
François Vergne, Gérard Medici
La vie en mas : quel accompagnement ?
Expérience croisée d’une psychologue
et d’un psychomotricien
Isabelle Ali, Catherine Wolf
Entre langue et parole, le métier d’orthophoniste
Bernadette Bonamy
Technicien de l’intervention sociale et familiale
Nouvelle édition actualisée avec la participation
de Martine Poissy
Xavier Bouchereau
Les non-dits du travail social
Pratiques, polémiques, éthique
Arlette Durual et Patrick Perrard
Les tisseurs de quotidien
Pour une éthique de l’accompagnement
de personnes vulnérables
Sous la direction de Jocelyne Huguet-Manoukian
et Monique Perrier-Genas
Une pratique de soins précoces pour les enfants
en situation de handicap
Carol Duflot
L’art-thérapie en soins palliatifs
L’entre-temps
Annick Bataille
Pour les enfants polyhandicapés
Une pédagogie innovante
Alain Bruel
Pratiques et évolutions de la justice des mineurs
Aperçus de clinique judiciaire
Martine Colignon
De l’art-thérapie à la médiation artistique
Quels professionnels pour quelles pratiques ?
Sous la direction de Marie-Dominique Wilpert
Droit de refuge pour les femmes et les enfants
Face aux violences conjugales et sociales
Gérard Chimisanas
Un atelier théâtre en cmp
Un groupe thérapeutique et éducatif pour enfants
Claude Bynau
Accueillir les adolescents en grande difficulté
L’avenir d’une désillusion
Marguerite Perdriault
L’écriture créative
Démarche pour les empêchés d’écrire et les autres
Sous la direction de Florence Klein
Être ergothérapeute en psychiatrie
Narration clinique pour une poéthique du soin
Denis Vaginay
Découvrir les déficiences intellectuelles
Philippe Chavaroche
Le projet individuel
Repères pour une pratique avec les personnes gravement
handicapées mentales
Jean-Luc Minart
Lieux de vie et d’accueil
Réhabiliter l’utopie
Philippe Chavaroche
Travailler en mas
L’éducatif et le thérapeutique au quotidien
Josiane Heyraud
avec Christianne Almendros et Agnès Haquet
L’accompagnement au quotidien des personnes
déficientes visuelles
Alain Penven
L’ingénierie sociale
Expertise collective et transformation sociale
Eirick Prairat
Questions de discipline à l’école
Jacques Ladsous
L’alphabet du social
Philippe Chavaroche
L’accompagnement des adultes gravement handicapés
mentaux dans le secteur médico-social
Sous la direction de Nathalie Bonnes-Perrot
Art-thérapie et anorexie
Une pratique en équipe pluridisciplinaire
Christine Rivereau
Guide sanitaire pour les professionnels de l’enfance
Philippe Gaberan, Patrick Perrard
Moniteur éducateur
Un professionnel du quotidien
Clément Bonnet, Antoine Fontaine, Juliette Huret,
Françoise Loux, Laurent Muldworf, Agnès Pedron,
Livia Velpry
Vivre et dire sa psychose
François Tosquelles
Le travail thérapeutique en psychiatrie
Catherine Potel
Être psychomotricien
Un métier du présent, un métier d’avenir
Annick Bataille
Pour les enfants polyhandicapés
Une pédagogie innovante
Coordonné par Christian Ayerbe, Mireille Dupré La Tour,
Philippe Henry, Brigitte Vey
Prostitution : guide pour un accompagnement social
Paul Marciano
L’étude thérapeutique
Un médiateur de soin pour les enfants en échec scolaire
Philippe Berthaut
La chaufferie de langue
Dispositifs pour ateliers d’écriture
Jean-Paul Arveiller
Guide du bénévole social
Sous la direction de Pascal Roman
et Jean-Jacques Rossello
sessad, une institution nomade
Éduquer et soigner à domicile
Arlette Durual et Patrick Perrard
amp
Aide médico-psychologique : un métier à découvrir
des professionnels à reconnaître
Mado Chatelain, avec la participation de Julian Boal
Dans les coulisses du social
Théâtre de l’opprimé et travail social
Sylvie Archambeau
L’atelier d’expression en psychiatrie
L’expression de Libourne
Philippe Gaberan
Être adulte éducateur, c’est...
La place de l’adulte dans le monde postmoderne
Bernadette Bonamy
Technicien de l’intervention sociale et familiale
Un travailleur social de proximité
Alex Lainé
vae, quand l’expérience se fait savoir
L’accompagnement en validation des acquis
Pascal Le Rest
Les nouveaux enjeux de l’action sociale en milieu ouvert
Réalités, défis et perspectives d’avenir pour les acteurs
Christophe Pernet, Dominique Savard
Travailleurs handicapés en milieu ordinaire
Des outils pour mieux les accompagner
Geneviève Valla-Chevalley
Le conseil conjugal et familial
Repères historiques, institutionnels et cliniques
Paul Marciano
L’hôpital de jour pour enfants
Dans le parcours de soin
Roger Gentis
Les schizophrènes
André Meynard
Surdité, l’urgence d’un autre regard
Pour un véritable accueil des enfants Sourds
Sous la direction de Françoise Charrier,
Daniel Goupil et Jean-Jacques Geoffroy
Les personnes vulnérables
Protection et accompagnement des majeurs en difficulté
Marie-José Colet
« Madame, je veux apprendre à lire »
Mise en place et éthique d’un atelier de lecture
Patrick Menchi, Jean-François Mignard
Le développement social local contre le repli ethnique
Pour se réconcilier avec une identité collective
Jacques Ladsous
L’action sociale aujourd’hui
Laurent Ott
Le travail éducatif en milieu ouvert
Principes et pratiques
Jean-Claude Gillet
L’animation en questions
Georges Bonnefond
De l’institution à l’insertion professionnelle
Le difficile parcours des jeunes déficients intellectuels
Françoise Charrier, Joël Couteau,
Jean-Jacques Geoffroy, Mariannick Seys,
Joseph Roulleau, Richard Vercauteren
Tutelles et réseaux
Changer les pratiques médico-sociales
Sous la direction de Serge Escots
Travail de rue et personnes à la marge
Les rencontres des « acteurs » de la rue