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Verhellen Noé Bac 3 Arts Numériques

Philosophie contemporaine
Synthèses
Platon

Né à Athènes en 428 avant J-C et mort en 348 avant J-C, Platon est un philosophe grec et le
disciple de Socrate. Dans le texte « Gorgias », il met en scène Calliclès et Socrate dans un débat
qui les oppose sur la justice. Dans cet échange, Calliclès défend l’idée que la loi de la nature
est la « loi du plus fort » et que c’est en étant plus fort que l’on peut prendre ce que l’on désire
et être heureux. A contrario, la loi de la cité a été établie par des faibles et pour les faibles. On
atteint le bonheur par la puissance. Être libre consiste donc à être assez fort que pour prendre
ce que l’on désire et vivre selon sa nature sans se soucier de la loi.

« Voilà pourquoi la loi déclare injuste et laide toute tentative pour dépasser le niveau commun,
et c’est cela qu’on appelle l’injustice. Mais la nature elle-même, selon moi, nous prouve qu’en
bonne justice celui qui vaut plus doit l’emporter sur celui qui vaut moins, le capable sur
l’incapable. » Calliclès

Socrate, lui, interroge sur la signification de « plus fort » et « plus puissant » en expliquant que
si l’on considère qu’un grand nombre est plus fort qu’un individu unique, alors la loi de la cité
et la démocratie sont la loi du plus fort.

« Examine si les deux genres de vie, celle du sage et celle du désordonné, ne sont pas
comparables à la condition de deux hommes dont chacun aurait à sa disposition de nombreux
tonneaux : ceux du premier seraient en bon état et remplis de vin, de miel, de lait, et ainsi de
suite, toutes choses rares, coûteuses, qu’on ne se procure pas sans difficultés et sans peine ;
mais, une fois ses tonneaux pleins, notre homme n’aurait plus à y rien verser ni à s’en occuper
; il serait, à cet égard, parfaitement tranquille. L’autre homme, comme le premier, aurait le
moyen de se procurer, non sans peine, des liquides divers, mais ses tonneaux seraient en
mauvais état et fuiraient, de sorte qu’il serait forcé de travailler nuit et jour à les remplir, sous
peine des plus dures privations. » Socrate

Socrate compare ici les tonneaux percés aux personnes dont les désirs sont sans fin et ne seront
jamais comblés. Ils remplissent leur tonneau sans jamais parvenir à les combler, au contraire de
ceux qui sont maîtres de leurs désirs et ne nécessite pas de remplir leur tonneau en permanence.
Mais pour Calliclès, c’est justement le fait de remplir son tonneau qui rend heureux, et pas le
fait de le savoir plein.
Socrate défend donc la maitrise de ses émotions et de ses désirs pour accéder au bonheur et à
la liberté au contraire de Calliclès, pour qui avoir le pouvoir de combler ses désirs est ce qui
permet d’être libre et heureux.
Etienne de la Boétie

Né en 1530 à Sarlat en Dordogne, il était un écrivain, un philosophe et un humaniste français.


Décédé en 1563 à l’âge de 33 ans, il laissera une empreinte importante dans le monde de la
philosophie. Il est surtout connu pour son « Discours de la servitude volontaire », écrit dans
lequel il donne son point de vue sur la liberté qu’il pense être naturelle puisqu’il est impossible
de priver une personne de celle-ci sans lui causer du tort. Si la nature nous a doués de parole et
nous a fait si semblables, c’est bien qu’elle voulait nous faire frères les uns des autres et non
serfs.

« Mais, à la vérité, c’est bien pour néant de débattre si la liberté est naturelle, puisqu’on ne peut
tenir aucun en servitude sans lui faire tort, et qu’il n’y a rien si contraire au monde à la nature,
étant toute raisonnable, que l’injure. » la Boétie

Selon lui aussi, la nature ne nous à pas fait inégaux dans le but que certains dominent sur les
autres, mais bien dans le but de créer une entraide, une fraternité. Certains ayant la force d’aider
et d’autres ayant besoin de cette aide.

Pour lui, la seule raison pour laquelle des peuples restent privés de leur liberté, c’est
l’accoutumance. Si l’on n’a jamais connu la liberté, on accepte facilement l’état de servitude
alors qu’au contraire, lorsque l’on a goûté à la liberté, on veut la conserver à tout prix. La seule
structure dominante acceptable est celle de la famille, mais celle-ci doit être éphémère.

Il explique aussi que le pouvoir des tyrans leur est donné par le peuple, et que c’est le droit du
peuple de reprendre ce pouvoir si il en ressent le besoin. Il est un des premiers à être associé à
la désobéissance sociale !

Un argument qu’il utilise aussi est que la liberté est un désir naturel pour les animaux et donc
pour les Hommes aussi. La liberté se trouve donc dans la nature humaine ; dans sa nature
animale et sociale, mais il est nécessaire de la cultiver.
Rousseau :

Né en 1712 à Genève, Jean-Jacques Rousseau était un philosophe, écrivain et musicien


genevois.

La liberté selon Rousseau peut se définir en 2 idées principales. Premièrement, l’homme est
naturellement bon et libre, mais c’est la société et ses institutions qui le corrompt et limite ses
libertés. La liberté est la capacité à agir seul et de manière autonome, sans l’aide d’outils ou de
personne extérieure à soi.

« …tant qu'ils ne s'appliquèrent qu'à des ouvrages qu'un seul pouvait faire, et qu'à des arts qui
n'avaient pas besoin du concours de plusieurs mains, ils vécurent libres, sains, bons et heureux
autant qu'ils pouvaient l'être par leur nature, et continuèrent à jouir entre eux des douceurs d'un
commerce indépendant: mais dès l'instant qu'un homme eut besoin du secours d'un autre ; dès
qu'on s'aperçut qu'il était utile à un seul d'avoir des provisions pour deux, l'égalité disparut, la
propriété s'introduisit, le travail devint nécessaire… » Rousseau

Rousseau critique également la propriété privée et la rend responsable des limitations de la


liberté et de la disparition de l’égalité. A partir du moment où l’on a commencé à posséder des
biens, certains avaient plus que d’autres et donc l’égalité n’était plus.
Freud

Sigmund Freud était un neurologue et psychiatre autrichien, considéré comme le fondateur de


la psychanalyse. Il est né en 1856 et mort en 1939.

D’après Freud, la souffrance aurait 3 origines différentes : la nature, le corps et les relations.

Les souffrances liées à la nature et au corps sont des souffrances inévitables mais elles peuvent
être soulagées grâce aux relations humaines.

La civilisation permet donc, grâce aux relations qu’elle crée, de soulager les souffrances liées
au corps et à la nature en nous permettant de transcender notre état de simple être humain. Nous
ne sommes plus seul, nous sommes un groupe. A l’opposé de ça, la société nous retire aussi une
partie de nos libertés individuelles ce qui crée un « malaise dans la civilisation ».

« …il est impossible de ne pas se rendre compte en quelle large mesure l'édifice de la
civilisation repose sur le principe du renoncement aux pulsions instinctives, et à quel point elle
postule précisément la non-satisfaction (répression, refoulement ou quelque autre mécanisme)
de puissants instincts. »

Pour lui, un moyen de passer au-dessus de ces instincts est la sublimation, procédé par lequel
nos pulsions dévient pour servir à un but culturel, scientifique ou idéologique.
Hannah Arendt
Née à Hanovre en 1906, elle publie un bon nombre d’écrits avant de décéder en 1975.

Hannah Arendt distingue deux types de liberté, la liberté intérieure qui est du domaine privé et
la liberté extérieure qui est du domaine public. La liberté intérieure se manifeste lorsque notre
liberté extérieure est limitée. Et nous prenons conscience de cette limite en entrant en contact
avec d’autres êtres Humains.

Elle indique aussi que la politique repose sur le principe de la liberté et qu’il faut être libre pour
pouvoir user de son pouvoir politique.

« Sans elle (la liberté) la vie politique comme telle serait dépourvue de sens. La raison d'être de
la politique est la liberté, et son champ d'expérience est l'action. »

On apprend aussi que l’Homme a l’impression d’être libre mais qu’il ne l’est pas en réalité. Il
est déterminé par les causes qui le précèdent.

Il y a 2 conditions à la liberté : il faut tout d’abord être en compagnie d’Hommes du même statut
que nous (c’est-à-dire des Hommes libres) et il faut être libéré des nécessités de la vie (les
besoins primaires).
Eschyle

Eschyle était un dramaturge grec né vers -525 et mort en -456. Dans le texte Prométhée
enchainé, il met en dialogue Prométhée et le Coryphée.

Dans ce texte, on comprend que Prométhée a été puni par Zeus car il a donné la connaissance
aux Hommes et qu’il ne pourra se libérer que lorsque les Hommes auront renversé Zeus. Par la
connaissance, Prométhée a donné la liberté aux Hommes ce qui lui a couté ce châtiment. Dans
ce texte, si l’on considère que Zeus est la représentation de la nature, alors Prométhée serait la
représentation de la liberté et c’est uniquement lorsque les Hommes auront vaincu la nature
qu’ils pourront totalement être libres.
Sartre

Jean-Paul Sartre est un écrivain et philosophe français. Fondateur de l’existentialisme, il nait le


21 juin 1905 et meurt le 15 avril 1980.

Dans son texte L’Existentialisme est un humanisme, il explique que contrairement à ce que croit
Platon l’existence précède l’essence. C’est-à-dire que pour l’être humain, nous existons avant
tout et c’est par notre existence que nous allons définir ce que l’on est et ce que l’on va devenir.

L’être humain est donc en permanence en construction et ne pourra jamais être un produit fini,
chaque être humain défini en permanence ce qu’est le genre humain par ses choix, ses actions
mais cela implique une grande responsabilité. On ne peut pas rejeter une faute sur Dieu ou su
notre nature car nous sommes maitres de celle-ci.

On est donc libre de devenir ce que l’on veut mais aussi responsable de ce que l’on est et cela
mène à des angoisses par rapport à cette responsabilité.

« L'homme est non seulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit
après l'existence, comme il se veut après cet élan vers l'existence, l'homme n'est rien d'autre que
ce qu'il se fait. »
Simone de Beauvoir

Née le 9 janvier 1908 et morte le 14 avril 1986, elle est une philosophe française notamment
connue pour être une figure emblématique du féminisme.

Dans son texte « Le Deuxième sexe », elle révèle que les femmes sont prisonnières de leur statut
et qu’elles doivent se libérer de celui-ci en se détachant de l’homme, de la société et des
coutumes pour connaître la solitude et le désespoir. C’est cette expérience qui leur permettra
de dépasser leur condition et d’exercer leur prise sur le monde.

« En ce sens malheur ou disgrâce sont souvent des épreuves fécondes : c'est son isolement qui
a permis à Emily Brontë d'écrire un livre puissant et échevelé ; en face de la nature, de la mort,
du destin, elle n'attendait de secours que d'elle-même. »
Friedrich Nietzsche

Né en 1844 et mort en 1900, il est un philosophe important du 19 -ème siècle.

Dans son texte « Ainsi parlait Zarathoustra », il nous explique que la liberté se trouve dans
l’acceptation de ses désirs car c’est le corps qui dirige et non l’âme.

« Mais celui qui est éveillé et conscient dit : Je suis corps tout entier et rien autre chose ; l’âme
n’est qu’un mot pour une parcelle du corps. Le corps est un grand système de raison, une
multiplicité avec un seul sens, une guerre et une paix, un troupeau et un berger. »

Il décrit le chemin vers la liberté grâce à une métaphore qui démarre à peu près comme ceci :
au début de notre vie, nous sommes accablés par les attentes et les conventions et tentons de
nous conformer à elles, nous sommes le chameau qui porte son fardeau à travers le désert et les
conventions sont le dragon « tu dois ». Pour vaincre ce dragon, nous devons nous transformer
en lion « je veux » et écouter nos envies sans tenir compte des attentes extérieures.
Malheureusement, ça ne suffira pas : si l’on reste un lion, nous serons désormais esclaves de
nos désirs et il faut redevenir enfant pour pouvoir réinventer nos valeurs en permanence, sans
les laisser figées.

Être libre pour Nietzche consiste donc à être responsable de sa propre personne en se libérant
des contraintes sociales ou religieuses, en acceptant ses besoins et en écoutant son corps.

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