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La Liberté

Dans le contexte culturel de l’Iliade, la liberté peut être


interprétée comme la capacité de choisir son propre
destin malgré les contraintes du destin et des dieux. Par
exemple, Achille a un double destin : s’il rentre chez lui, il
vivra longtemps sans gloire. S’il reste à Troie, il aura
beaucoup de gloire, mais une vie courte1. Ainsi, malgré le
fait que tout soit prédestiné, il existe une certaine liberté
de choix1.

Cependant, même si Achille est capable de choisir son


chemin de vie, il n’a pas une liberté de volonté complète1.
Les dieux et les mortels sont également libres de
désobéir au destin. La différence est que les dieux savent
ce qu’ils désobéissent1.

Il est important de noter que la liberté dans l’Iliade n’est


pas la même que notre conception moderne de la liberté
individuelle. Elle est plutôt liée à l’honneur et à la gloire
obtenus par des actions héroïques sur le champ de
bataille2.
La polémique entre la liberté et l’esclavage à l’époque de l’Iliade
est complexe. Dans les sociétés antiques, y compris celle décrite
dans l’Iliade, l’esclavage jouait un rôle significatif1. Cependant, la
liberté était également une valeur importante, en particulier pour
les héros comme Achille.

Les républicains classiques, y compris les Athéniens, les


Lacédémoniens, les Romains et les Carthaginois, étaient parmi
les plus ardents défenseurs de la liberté, mais ils étaient aussi
parmi les plus ardents propriétaires d’esclaves. Cette apparente
contradiction a conduit à des débats sur la nature de la liberté et
de l’esclavage.

Dans la polémique entre la liberté et l’esclavage à l’époque


de l’Iliade, le courage joue un rôle crucial. Les hommes qui
valorisaient vraiment la liberté préféraient souvent mourir
plutôt que de devenir esclaves. Cette préférence est
enracinée dans une profonde conviction de la dignité et de
la valeur intrinsèque de chaque individu.
Dans l’Iliade, les héros comme Achille sont souvent
confrontés à des choix difficiles qui exigent du courage.
Achille lui-même choisit une vie courte et glorieuse plutôt
qu’une vie longue et sans gloire. Ce choix reflète sa valeur
du courage et de la liberté sur la sécurité et la longévité.

De plus, les philosophes grecs comme Aristote et Platon ont


justifié l’esclavage en affirmant que certains individus
étaient naturellement destinés à être des esclaves, à cause
de leur manque de courage.

En fin de compte, le courage en tant que valeur était


essentiel pour ceux qui cherchaient à résister à l’esclavage et
à affirmer leur liberté. Cela nécessitait souvent un sacrifice
personnel considérable, y compris la possibilité de la mort.
Ainsi, le courage était non seulement une vertu, mais aussi
une nécessité pour ceux qui valorisaient la liberté par-dessus
tout.
Pour Socrate, la liberté est étroitement liée à la connaissance.
Dans le dialogue Protagoras de Platon, Socrate conclut que nos
actions sont entièrement déterminées par nos croyances sur ce
qui est bon, et que ces croyances sont à leur tour déterminées
par notre connaissance. En d’autres termes, nous ne pouvons pas
agir contre notre connaissance de la façon dont nous devrions
agir, et donc nos actions sont entièrement déterminées par notre
connaissance. Cela ne signifie pas nécessairement que Socrate
nie le libre arbitre, mais plutôt qu’il voit la liberté comme étant
guidée par la raison.

Platon, élève de Socrate, a une conception similaire de la liberté.


Il rejette l’idée démocratique de liberté personnelle et propose à
la place une conception alternative, “aristocratique”, de la liberté.
Cette conception est basée sur la psychologie morale de Socrate
et reflète une vision populaire de la liberté opposée à l’esclavage.
Dans La République, Platon décrit la liberté aristocratique comme
le règne de la raison sur l’âme sans entrave par les désirs. Dans
Les Lois, la liberté aristocratique implique une “soumission
volontaire aux lois”, qui représente une juste mesure entre
l’esclavage extrême et la liberté extrême.
Hippias Mineur
(SOCRATE) Alors l’âme qui manque le but involontairement est plus mauvaise que celle qui le manque volontairement ?
(HIPPIAS) Pour le tir de l’arc, oui.
(SOCRATE) Et en médecine, celle qui fait du mal au corps volontairement n’est-elle pas plus savante ?
(HIPPIAS) Si.
(SOCRATE) Elle est donc meilleure en cet art que celle qui n’est pas savante ?
(HIPPIAS) Oui, elle est meilleure.
(SOCRATE) Et s’il s’agit d’âmes mieux douées pour la cithare, la flûte et tout ce qui concerne les arts et les sciences, celle
qui fait des oeuvres mauvaises et disgracieuses et commet des fautes volontairement n’est-elle pas la meilleure, et celle
qui en fait involontairement la plus mauvaise ?
(HIPPIAS) Il y a apparence.
(SOCRATE) Mais alors nous aimerions mieux sans doute chez nos esclaves des âmes qui pèchent et font du mal
volontairement que celles qui en font involontairement. Nous les croirions meilleures pour remplir leurs fonctions.
(HIPPIAS) Oui.
(SOCRATE) Et notre âme à nous, ne voudrions-nous pas qu’elle fût aussi bonne que possible ?
(HIPPIAS) Si.
(SOCRATE) Or ne sera-t-elle pas meilleure si elle fait du mal et commet des fautes volontairement que si elle en fait
involontairement ?
(HIPPIAS) Pourtant, Socrate, combien il serait étrange que ceux qui sont volontairement injustes fussent meilleurs que
ceux qui le sont involontairement !
(SOCRATE) C’est cependant une conséquence évidente de ce qui a été dit.
La liberté dans les cultures monothéistes
Livre de la Genèse
(Gn 2, 16-17) :
“ Le Seigneur Dieu donna à l’homme cet ordre : « Tu peux manger les fruits de tous les arbres du
jardin ; mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas ; car, le jour où tu
en mangeras, tu mourras. » ”
(Gn 3, 1-11)
“Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que le Seigneur Dieu avait faits. Il dit
à la femme : « Alors, Dieu vous a vraiment dit : “Vous ne mangerez d’aucun arbre du jardin” ? »
La femme répondit au serpent : « Nous mangeons les fruits des arbres du jardin.
Mais, pour le fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : “Vous n’en mangerez pas, vous
n’y toucherez pas, sinon vous mourrez.” »
Le serpent dit à la femme : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas !
Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des
dieux, connaissant le bien et le mal. »
La femme s’aperçut que le fruit de l’arbre devait être savoureux, qu’il était agréable à regarder et
qu’il était désirable, cet arbre, puisqu’il donnait l’intelligence. Elle prit de son fruit, et en mangea.
Elle en donna aussi à son mari, et il en mangea.
Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils se rendirent compte qu’ils étaient nus. Ils
attachèrent les unes aux autres des feuilles de figuier, et ils s’en firent des pagnes.
Ils entendirent la voix du Seigneur Dieu qui se promenait dans le jardin à la brise du jour. L’homme
et sa femme allèrent se cacher aux regards du Seigneur Dieu parmi les arbres du jardin.
Le Seigneur Dieu appela l’homme et lui dit : « Où es-tu donc ? »
Il répondit : « J’ai entendu ta voix dans le jardin, j’ai pris peur parce que je suis nu, et je me suis
caché. »
Le Seigneur reprit : « Qui donc t’a dit que tu étais nu ? Aurais-tu mangé de l’arbre dont je t’avais
interdit de manger ? »”
Le concept de liberté est apparu pour la première fois dans
la Rome antique, où il était utilisé pour désigner le statut
juridique d'un individu qui n'était pas un esclave. Le mot
"liber" en latin signifie "libre" ¹. En grec, le mot "eleutheros"
s'oppose à "doulos" pour désigner la liberté et l'esclavage,
respectivement. Cependant, le concept moderne de liberté
est né pendant la période des Lumières, où les philosophes
ont commencé à réfléchir à la liberté en termes de droits
individuels et de liberté politique ². La liberté est devenue un
concept central de la Révolution française, qui a proclamé la
liberté d'expression, la liberté de religion et la liberté de
réunion, entre autres ¹. Depuis lors, la liberté est devenue un
concept fondamental de la démocratie et des droits de
l'homme, et elle est protégée par la loi dans de nombreux
pays à travers le monde ¹.
Les Lumières ont été un mouvement intellectuel qui a eu
une influence considérable sur la pensée politique et sociale
de l’Occident. Cependant, il y a eu des critiques de l’idée de
liberté des Lumières. Certains ont fait valoir que l’accent mis
sur la liberté individuelle a conduit à l’individualisme et à l’
égoïsme, au détriment de la communauté et de la solidarité.
D’autres ont soutenu que l’idée de liberté des Lumières était
trop abstraite et ne tenait pas compte des réalités sociales et
économiques de l’époque.
La liberté est-elle la possibilité de faire ce que je veux ?

La liberté consiste-t-elle à ne pas être limité dans ses actes ?

La liberté consiste-t-elle à me fixer les limites que je juge nécessaires ?

Est-il possible d'être à la fois libre et obéissant ?

Qu'est-ce qui est mieux pour la vie, agir selon mon jugement
personnel comme seul point de référence ou agir en tenant compte du
jugement d'un groupe de personnes qui, au cours des siècles, se sont
distinguées par leur sagesse, leur prudence et leur intelligence ?
- La notion de liberté chez les philosophes de
la Grèce antique.
- La notion de liberté chez Saint Augustin
- La notion de liberté chez Descartes
- La notion de liberté chez Spinoza
- La notion de liberté chez Kant
- La notion de liberté dans l'existentialisme
(de Kierkegaard à Sartre)
- La notion de Liberté chez un autre
philosophe proposé.

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