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Bien que nous estimons tous avoir une certaine expérience ou conception de la
liberté, en établir une représentation en volume ne va pas sans difficulté.
On peut comprendre la liberté comme la possibilité de faire ce que l'on veut et non ce
que veut l'autre de nous. Être libre consiste à agir suivant notre volonté, à agir donc
indépendamment de toute pression étrangère. Se sentir libre est une impression personnelle
et subjective « Je suis libre, donc je fais ce que je veux ! »
Être libre, c'est au premier abord faire ce qui nous plaît sans nous soucier des conséquences
de nos actes. La liberté semble être une pure spontanéité, qui s'exerçerait en l'absence totale
de contrainte, d'obligation, de lois, et dans l'indifférence aux autres. Le délicieux sentiment
de liberté vient de cette insouciance qu'elle nous offre aux moments où nous franchissons les
limites qui nous sont assignées
Penser librement, ce n'est pas penser sans règle ni motif, mais penser d'après ses propres
lumières, sa propre raison (sans subir de contraintes extérieures).
Au fil des siècles et des civilisations la définition de la liberté n’a cessé d’évoluer
Si elle a d'abord été conçue comme un statut politique, pendant l’antiquité la liberté
devient une résonance politique aux XVIIIème siècle grâce aux philosophes des Lumières.
“ Je prie pour que Notre Père qui est au ciel apaise la douleur de votre affliction et vous laisse
seulement le tendre souvenir de vos chers disparus et la fierté bien fondée et solennelle d'avoir
offert un si précieux sacrifice sur l'autel de la Liberté.” Abraham Lincoln
Enfin, la liberté n'est pas une simple capacité. Elle doit se réaliser dans une action. Qu'il
s'agisse d'une « simple » prise de parole comme celle d'Émile Zola, ou de l'expression libre
d'un caricaturiste, il ne suffit pas de se croire libre, ou de désirer l'être, pour l'être
effectivement. C'est seulement en agissant qu'on est libre. La liberté est quelque chose qui
s'exerce, qui exige le courage de prendre ses responsabilités et de passer à l'acte pour
s'accomplir.
La liberté en Volume
INTRO
La liberté est, avec l’amour et la justice, l’une des valeurs les plus importantes pour
notre vie, l’une de celles pour lesquelles certains se sont battus. La liberté, si difficile à
définir, constitue pour chacun d'entre nous une expérience, ou tout au moins une
représentation aussi familière qu'indiscutable. Chaque individu possède au moins un désir,
sinon une expérience, complète ou insatisfaisante, de ce qu’il nomme liberté. Le concept est
cependant difficile à définir, parce qu’il concerne des domaines apparemment différents (de
la liberté de penser à celle d’agir), mais aussi parce que ses acceptions historiques sont
variables. Ainsi la liberté peut s'entendre de plusieurs façons. Au sens naturel, cela
concernerait l'existence d'un pouvoir d'autodétermination sur soi-même. Autrement dit, une
certaine faculté de choisir son comportement. C'est d'ailleurs, ce que soutenait Descartes ou
encore Sartres, philosophes français. Mais pour d'autres auteurs, il s'agirait plutôt d'un choix
conditionné par la crainte sociale. Par ailleurs, le terme de liberté peut aussi s'entendre au
sens politique. Dans ce sens, la liberté serait pensée comme une sphère d'action qui
permettait à un individu d'échapper à la contrainte sociale. De cette définition, il faut
distinguer la «< liberté participation » et la «< liberté autonomie ». La « liberté participation
» serait la faculté pour un gouverné de s'élever en gouvernant. Dans ce cadre, il échapperait à
la contrainte sociale en devenant maître de son destin politique. L'individu détient ici, un
pouvoir de décision qu'il lui est propre. En revanche, la «< liberté autonomie » est l'idée où
l'individu aurait la possibilité d'échapper aussi à la contrainte sociale mais en se délimitant
lui-même une sphère qui échappe au pouvoir. Dans cette hypothèse, la liberté résulterait du
fait que le pouvoir ne puisse s'immiscer dans la sphère autonomie. La physique a également
sa propre définition de la liberté. En effet en physique, on parle d'un corps qui tombe en
chute libre (c'est-à-dire indépendante de toutes les forces autres que l’apesanteur). A
l’inverse, en politique on invoque la liberté de réunion, d'association, d'opinion qui suppose
une marge d'indépendance à l'égard de l'autorité gouvernementale. Enfin le libre-échange
est une des définitions de la liberté dans le domaine économique. Cette liberté décrit un
commerce affranchi des contraintes douanières, des tarifs imposés, etc. Ainsi les définitions
de la liberté sont multiples et complexes et surtout différentes selon les sociétés.
Comprenons bien que la liberté ainsi entendue est le pouvoir d'agir indépendamment non
seulement des contraintes extérieures, mais de toute détermination intérieure. J'aurais ainsi
le mystérieux pouvoir de poser des actes qui ne seraient déterminés d'avance ni par mes
idées, ni par mes instincts, ni par mes habitudes.
Dès lors, de quelle manière peut-on représenter la liberté en volume si chacun possède sa
propre définition de la liberté ?
Dans cette première partie je commencerai par vous décrire l’ensemble de mes symboles,
pourquoi je l’ai choisi ? Quel est leurs sens ? leurs significations ?...
Ainsi la DDHC, est selon moi, le symbole qui représente le plus la liberté. Puisque au-delà de
représenter la liberté il l’a garantit dans l’ensemble du territoire nationale. Ainsi c’est le texte
par excellence qui prédéfinit la liberté. Cette déclaration est sans aucun doute le garant
protecteur de la liberté.
J’ai décidé de représenter le drapeau américain au- dessus des marques de griffures sur la
DDHC. Il me semble important de rappeler à l’ensemble des spectateurs que les USA
pensent fréquemment aux antipodes de la liberté, et l’actualité nous le confirme.
Ensuite dans ce projet je me suis inspiré de deux œuvres phares de la liberté à savoir : la
liberté guidant le peuple et la statue de la liberté. Il semblait inconcevable de ne pas
s'appuyer sur ces deux grands symboles de la liberté.
À la fin du mois de juillet, Paris se soulève lors des journées du 27, 28 et 29. Cet.
L'événement prend le nom de Trois Glorieuses et pousse Charles X à fuir la capitale et
quitter le trône pour être remplacé par Louis-Philippe Ier qui instaure la Monarchie de Juillet.
Cette révolution est la seconde que connaît la France en moins de 50 ans et si cette
dernière ne débouche pas sur une République, elle obtient pourtant un nouveau
gouvernement et participe à un mouvement de fond qui touche la France entre 1789 et
1914.
DESCRIPTION
Prenons la peinture par le fond et le cadre géographique : Paris. Cette information nous est
indiquée par les tours de la cathédrale Notre-Dame qui émergent de la fumée du fond de la
peinture.
Au premier plan, une foule d'émeutiers franchit une barricade (pavés et poutres) au pied de
laquelle, les corps de soldats morts apparaissent tordus et comme désarticulés. L'un gît en
chemise blanche et dénudé alors que l'autre porte encore son uniforme (ce qui nous donne
l'information sur leurs identités).
La seule source de lumière provient du ciel et tombe sur la femme et le drapeau tricolore
concentrant d'autant plus le regard du spectateur sur ce personnage.
La composition
L’effet de victoire et de puissance dans ce sujet est renforcé par la composition pyramidale.
La base étant les cadavres des vaincus, et en son sommet, la main tendue portant le
drapeau de la France républicaine. Cette figure s’érige en monument. Cette composition très
efficace a sans doute été inspirée par l'œuvre de son ami Géricault Le Radeau de la
Méduse, réalisée environ 20 ans auparavant.
Dans ce projet j’ai donc cherché de quelle manière je pouvais représenter le tableau
d’eugenes delacroix, avec une certaine dimension de liberté. Puis, cette représentation
pyramidale m’a donné cette idée. En effet j’ai décidé de représenter les principaux
personnages sous la forme d’un triangle. Chaque triangle est vêtu d'accessoires qui
permettent aux spectateurs d’identifier chaques membres du tableau. Ainsi c’est avec une
grande liberté que je me suis approprié le tableau d'Eugène Delacroix. Je m'attache ici
simplement à la forme analytique.
LE STATUT DE LA LIBERTÉ
Le sculpteur français Bartholdi, choisi pour cette mission, avait pour projet d’achever son œuvre
et de l’offrir à la date du 4 juillet 1876, date précise du centenaire de l’indépendance américaine.
Mais après moult péripéties, l’œuvre fut dévoilée au grand jour le 28 octobre 1886.
Cette célèbre statue reconnaissable entre mille avec sa toge universitaire et sa couronne, est
devenue un symbole de liberté à travers le monde entier. Mais il faut savoir que le message de
liberté délivré par la statue était au départ un pied de nez fait par un groupe de Républicains
français à l’encontre du gouvernement autoritaire de Napoléon III. Bâtir une statue de cette
envergure, à la gloire de la Liberté dans le monde face aux oppresseurs (que ce soit Napoléon III
pour les Français ou bien le gouvernement britannique pour les Américains) et l’ériger
directement sur le sol du pays des libertés : c’était là le premier intérêt de ce cadeau fait aux
États-Unis.
Il faut savoir également que la statue marque l’entrée du port de New-York, c’est-à-dire à
l’époque, la porte d’entrée sur cette terre promise pour de nombreux futurs américains. Miss
Liberté était là pour les accueillir et les faire patienter le temps de leur mise en quarantaine sur
Ellis Island.
Depuis, la statue a pris un sens plus large : magnifier la Liberté face aux oppresseurs, mais aussi
célébrer la force de la résistance, à l’image de cette torche levée sans jamais faiblir.
La liberté est elle-même symbolisée sur la statue elle-même à travers des chaînes d’esclaves
brisées à ses pieds.
En guise de chapeau, la couronne de rayon représente les 7 mers ou les 7 continents qui couvrent
le globe. On peut également lire sur la tablette gravée dans les bras de la statue, l’inscription : 4
juillet 1776 (“JULY IV MDCCLXXVI”). Ce jour a une grande valeur dans l’histoire des USA,
puisqu’il représente le jour de la déclaration de l’indépendance des États-Unis face à l’empire
britannique. Cette date rend hommage une nouvelle fois aux Américains.
Un pas vers la liberté
Si vous pouviez soulever la robe de cuivre de Dame Liberté, vous verriez que son pied
droit est relevé et qu’elle se tient debout au milieu de manilles et de chaînes brisées,
symbolisant la fin de l’oppression et de la servitude.
L’arbre de la liberté
L'arbre de la liberté est un symbole de la liberté, depuis la période de la Révolution
française. Il symbolise aussi en tant qu'arbre de la vie, la continuité, la croissance, la
force et la puissance. Il est devenu au cours du XIX e siècle un des symboles de la
République française avec la Marianne ou la semeuse.
COLOMBE
La liberté l C'est par son vol que la colombe symbolise la liberté. La meilleure illustration de
ce retour vers la liberté, ce sont ces lâchers de colombes lors des cérémonies qui symbolisent
également le lien entre le ciel et la terre.
Les colombes blanches donnent un sentiment de liberté : elles sont le symbole universel de la
paix, de l'humanité et de l'amour. Ces beautés blanches ont touché la corde sensible de
l'humanité par leur innocence. Depuis maintenant des décennies, nous voyons la colombe
associée à des mots comme paix et amour.
C’est pour cela que j’ai décidé d’ériger au sommet de mon œuvre, la colombe ainsi que deux
grandes ailes. La Colombe est le symbole universelle de la paix et de la liberté, de plus les
ailes ajoutent à ce paysage ce côté d’inconscience.
Marionnette
Il me semble que l’usage d’une marionnette est la représentation parfaite d’un manque de
liberté. En effet, elle est constamment dirigée et manipulée par des fils accrochés à ses
membres. Il me semblait intéressant de reprendre cet exemple de contre liberté, pour
exprimer les contours de la définition de la liberté. En effet, si la liberté paraît difficile à
définir, nous pouvons toutefois en percevoir une définition. Il me semblait intéressant de
bouleverser l’image de la marionnette, considérée comme un simple sujet pour en faire un
véritable être libre. Ainsi en inclinant son bras gauche vers le haut, cela permet au squelette
une totale autodétermination. En effet, il peut désormais se diriger lui-même, être maître de
ses choix, responsable de ses actes, en un mot être libre.
Les Nanas de Niki de Saint Phalle sont colorées, pleines de vie, revendiquant une totale
liberté d'un corps assumé (vêtement moulant). Ces femmes aux couleurs de peau différente
sont ici réunies dans une danse festive, refus manifeste de toute discrimination sexiste ou
raciste. Alors que les représentations traditionnelles des Trois Grâces sont généralement
sages et ordonnées, l'artiste les montrent ici dans une danse endiablée qui ne se préoccupe
nullement d'une harmonie formelle. Ce n'est pas un ballet réglé, répété et planifié. Dans sa
singularité propre, chaque «< nana >> montre un mouvement différent. Elle saute, tournoie,
lève les bras, sans autre souci que de vivre son corps, créant au fur et à mesure que l'action se
déploie, une danse vécue au présent, un pur mouvement qui anime une sculpture par
définition statique. Métaphore d'une liberté qui << combat l'esprit de pesanteur »
(Nietzsche), les Trois Grâces de Niki de Saint Phalle sont peut-être une œuvre plus
transgressive que d'autres qui paraissent engagées. Une libération joyeuse n'est-elle pas la
véritable liberté
La liberté inventive de la danse, qui définit également l’oiseau qui s’envol, est aussi tout ce
que désigne l'enfant. La danse est innocente, parce qu'elle est un corps d'avant le corps. Elle
est oubliée, parce qu'elle est un corps qui oublie son astreinte, son poids. Elle est
commencement nouveau, parce que le geste dansant 5 doit toujours être comme s'il inventait
son propre commencement. Jeu, bien sûr, puisque la danse libère le corps de toute mimique
sociale, de tout sérieux, de toute convenance. Roue qui se meut d'elle-même : très belle
définition possible de la danse. Car elle est comme un cercle dans l'espace, mais un cercle qui
est à lui-même son propre principe, 10 un cercle qui n'est pas dessiné de l'extérieur, un cercle
qui se dessine
Ainsi je me suis inspiré de ces trois danseuses dans mon œuvre. En effet, au pied de mon
œuvre se trouve une représentation très libre de l’une de ses danseuses. Elle a pour fonction
d’interroger le spectateur. En effet, si cette danseuse se démarque des autres symboles par
son emplacement, c’est pour que le spectateur se rende compte que la liberté n’est pas
seulement un symbole mais une expérience. Cette danseuse a pour deuxième fonction
d'attirer l’attention sur une assiette remplie de gourmandise. Cette assiette contribue à faire
d' une expérience, puisque le spectateur est libre de se servir ou non.
Peace and love » est une expression en anglais signifiant « paix et amour », employée comme
signe de reconnaissance dans les années 1960 par les hippies, et à laquelle est associé le
symbole . Celui-ci devint un des symboles de la paix les plus connus au monde. Durant cette
décennie, il fut employé sur de nombreuses bannières mais surtout sur pléthore de T-shirts
portés par les hippies et la génération Woodstock pour protester contre l'armement
nucléaire, contre la guerre du Vietnam ou encore afin d'exprimer leur volonté d'un avenir
sans pollution.
Ainsi, si ce symbole est avant tout une allégorie de la paix et de l’amour, il est
également considéré comme une métaphore de la liberté. En effet, si les hippies
prônent une vie en communauté, ils sont également favorables à l'usage des
drogues. Ainsi ces hippies dépassent les normes de la société. Ce non-respect des
lois fait d’eux des êtres entièrement libres.
EXPLICATION
Pour faire fusionner tous ces symboles de la liberté j’ai pensé les unir à travers le
drapeau français. En effet chaque symbole sera doté d’une fine couche de peinture
permetant de représenté les trois couleurs du drapeau français que sont le bleu le
blanc et le rouge. Initialement, je souhaitais faire apparaître, en complément du
drapeau français, le drapeau américain, puisque ce sont ces deux nations qui sont à
l’origine de la liberté. Mais après réflexion,si le continent Américain à certe diffusé la
liberté au XVIIIème siècle, à l’heure actuelle certaines décisions politiques ne
reflètent pas du tout la liberté. Ainsi, si l’ajout de ce drapeau permet de fusionner ces
symboles, il permet également de créer un point de vue. En effet c’est à la manière
de felice Varini que je crée ce point de lecture, ce point de départ, indispensable
pour la complète compréhension de l'œuvre.
Référence Varini
L'artiste suisse Felice Varini naît en 1952 à Locarno.
Depuis les années 80 Felice Varini élabore un travail de peinture qui se déploie dans l’espace
architectural. A partir des données spatiales qu’il relève, il définit le point de vue – lieu
initiant une approche de la peinture et de l’espace - autour duquel son intervention se
matérialise. La forme peinte trouve sa cohérence quand le spectateur se tient à ce point.
Lorsqu’il s’en écarte et se déplace, elle rencontre l’espace. C’est dans l’ensemble des points de
vue que réside le travail.
Felice Varini agit dans des espaces architecturaux du monde entier pour les investir avec sa
peinture. Il parcourt ces lieux en relevant leur architecture, leur matériaux, leur histoire et
leur fonction. Dans tous ses projets, l’artiste part d’une situation réelle dans laquelle va
s’inscrire sa peinture. Cette réalité n'est jamais altérée, effacée ou modifiée, elle est au
contraire affrontée dans sa complexité.
Pourquoi Zola a-t-il rédigé cette tribune? Émile Zola est un écrivain qui n'est lié, ni de près ni
de loin, au capitaine Dreyfus et n'a aucun intérêt personnel à prendre sa défense. En signant
cette tribune qui interpelle le président de la République, il s'engage en faveur de l'innocence
de Dreyfus et affirme sa propre liberté. Il fait un choix conforme à son idée de la justice et
lutte contre l'antisémitisme. C'est ce que font les artistes dits << engagés » : s'engager, c'est
faire un choix, mais un choix qui, loin de restreindre la liberté ou d'y faire renoncer, permet
au contraire de la réaliser
La liberté consiste à mettre en œuvre une volonté propre, par opposition à une forme de
soumission qui consisterait à accomplir les volontés d'un autre. Ex. Quand Emile Zola écrit
sa tribune «J'accuse», ou quand Plantu caricature les hommes de son temps, c'est au nom
d'une idée de la justice et de la république qui leur tient particulièrement à cœur. En ce sens,
nos choix libres révèlent nos valeurs et la véritable personne que nous sommes
LE FUTURISME ITALIEN
LE VOILE
Situé à la croisée du droit des discriminations et du droit des libertés, le voile
pourrait être appréhendé par ses défenseurs comme un vecteur d’identité et au
prisme d’une analyse intersectionnelle.
CENSURE
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 proclame que « nul ne
doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne
trouble pas l'ordre public établi par la loi » (article 10) et que « la libre communication des
pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme ; tout citoyen peut
donc parler, écrire et imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les
cas déterminés par la loi » (article 11). La Révolution française a ainsi supprimé la censure
royale. Cependant, la mise en place d'un régime libéral, pour la diffusion des écrits et la
représentation des spectacles, ne s'est pas opérée par une rupture brusque, mais au terme
d'un double processus qui, entamé au XVIIIe siècle, ne s'est pas achevé avant la fin du XIXe.
La période qui s’étend de la fin du XIXe siècle à nos jours marque en France l’avènement
puis le triomphe des médias de masse. Presse, radio, télévision et plus récemment Internet
jouent un rôle indispensable dans une société démocratique : ils informent les citoyens et
contribuent à la fois à la formation et à l’expression de l’opinion publique. Les pouvoirs
politiques et économiques tentent donc parfois de les influencer ou de les contrôler, en
particulier en période de guerre. Indiscutablement, la menace la plus extrême et la plus
évidente, à savoir celle d'un contrôle absolu de l'information dans le cadre d'un régime
autoritaire, ne permettant ainsi aucune liberté.
II- PROCESSUS D’INSTALLATION
INSTALLATION
J’ai pensé installer mon œuvre “liberté en volume”dans un lieu, qui par son simple nom
reflète à la perfection le symbole de la liberté dans son sens originel. Ce lieu serait celui de la
Bastille. La prise de la Bastille est un symbole du basculement : cette forteresse royale,
prison et arsenal, était gardée par une centaine d'hommes. C’est en ce lieux hautement
symbolique que les émeutiers sont parvenus à faire signer la reddition du pouvoir royal
témoignant de son effondrement. La prison est, depuis 1770, régulièrement associée à
l'arbitraire du royaume. De plus, je souhaite exposer mon œuvre dans un espace clos,
marquant une séparation avec le monde extérieur.
Rectangulaire, ce bâtiment serait composé d’une seule salle centrale. Pour maximiser l'effet,
j'imagine un espace ou les panneaux muraux seraient peints en noir mat et lisse alors que le
sol serait en pierres blanches et mates (du calcaire). Le plafond serait concave pour procurer
une ambiance sonore réverbérante et propice à la contemplation silencieuse. L’ensemble de
l’édifice ne comporte aucune ouverture, mis à part au-dessus de mon œuvre, une large
ouverture de 1 mètre de large par 2,5 m de long. Tout le dispositif convergera vers une
perception progressive de l'œuvre. Avant de parvenir en face de mon œuvre le spectateur
sera guidé par la lumière naturelle de l'œuvre mais également par de nombreuses bornes de
la voie de la liberté illuminées.
Cette installation s'intitule « LYBERTY». On y entre par une large porte, faisant référence à
une entrée de châteaux, avec le pont-levis et les grilles entrecroisées. Cette entrée débouche
directement sur la salle centrale. Cette salle est divisée en 2 parties horizontales distinctes.
La première salle fait référence à une chambre de prison très sombre, avec un lit et une
fenêtre avec des barreaux. La deuxième est consacrée à l’installation de mon œuvre. Pour
marquer le passage de la première à la deuxième pièce j’ai conçu un rideau en référence tino
sehgal. Plein de fils sont suspendus en l’air avec chacun une bande de papier, de telle sorte
que l’ensemble de ces petites bandes formes deux métaphores. La première fait référence au
covid-19 tandis que l’autre aborde les algorithmes d'internet avec des barreaux. La deuxième
est consacrée à l’installation de mon œuvre. Ce rideau est censé représenter le passage de
l’esclavagisme à la liberté, de la prison à la liberté.
Dans la deuxième salle l'ensemble de mes représentations qui constituent mon œuvre sont
disposées d’une façon particulière de telle sorte qu’ils soient à la hauteur des yeux du
spectateur. Elles sont pour certaines directement posées sur le sol et d’autres sont accrochées
au mur à environ 80 cm du sol. Elles sont toutes illuminées par un éclairage ponctuel
zénithal qui permet de mettre en valeur les couleurs et la matière de chaque peinture. Tandis
que la première salle est plus sombre et éclairée par la seule lumière naturelle de la deuxième
pièce.
De plus, dans la deuxième pièce de mon installation, je prévois l’installation de
balise, qui font référence aux balises de la “voie de la liberté”. Cette voie fait référence
à la route emprunté par les Américains pour libérer la France.
EXPLICATION DU RIDEAU
On peut comprendre la liberté comme la possibilité de faire ce que l'on veut et non ce
que veut l'autre de nous. Être libre consiste à agir suivant notre volonté, à agir donc
indépendamment de toute pression étrangère, c'est justement là toute la complexité
du problème de la liberté. Si aujourd’hui la liberté peut être synonyme de fête,
de sortie, en un mot d'inconscience. Comme Platon le disait, l'homme libre
était “celui qui satisfaisait tous ses désirs”. Mais le constat dans ce début de
XX siècle, est que ce rêve libertaire s’est vite évaporé dans ce début de
millénaire où les lois sécuritaires s’enchaînent (loi sécurité intérieure, état
d’urgence…). À l’heure actuelle, de nouveaux murs (imaginaires) sont
élevés pour aller boire un café ou aller à un concert (pass sanitaire), le règne
de la technologie et du monde virtuel prend le dessus sur la réalité et les
risques de la vie. On vit une époque où il est criminel de se réunir, partager,
jouer de la musique, danser, faire la fête… sans autorisation, sans contrôle,
sans application téléphonique. Alors que les hommes et les femmes font
cela depuis la nuit des temps.
liberté internet
Performance
La liberté n'est pas une simple capacité. Elle doit se réaliser dans une action. Qu'il s'agisse
d'une « simple » prise de parole comme celle d'Émile Zola, ou de l'expression libre d'un
caricaturiste, il ne suffit pas de se croire libre, ou de désirer l'être, pour l'être effectivement.
C'est seulement en agissant qu'on est libre. La liberté est quelque chose qui s'exerce, qui
exige le courage de prendre ses responsabilités et de passer à l'acte pour s'accomplir