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Les citations sur la liberté

Epictète

« Etre libre, c’est vouloir que les choses arrivent, non comme il te plaît, mais
comme elles arrivent » :

Cette citation est à relier à la précédente. Vouloir que les choses arrivent comme
il me plaît, c’est désirer être Dieu puisque je puis alors désirer changer les lois de
la nature. Le sage, lui, non seulement accepte l’ordre du monde, mais le veut. Il
s’intègre alors à l’ordre universel.

Montesquieu

« Dans un Etat, c’est-à-dire dans une société où il y a des lois, la liberté ne peut
consister qu’à pouvoir faire ce que l’on doit vouloir, et à n’être point contraint de
faire ce que l’on ne doit pas vouloir » (De l’esprit des lois) :

La loi libératrice est celle qui est conforme à la justice et ne saurait, ni nous
empêcher d’accomplir notre devoir, ni nous contraindre à agir contre lui.
Montesquieu donne une autre affirmation de ce principe : « Une chose n’est pas
juste parce qu’elle est loi. Mais elle doit être loi parce qu’elle est juste » (Mes
pensées).

Rousseau

« Renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’homme » (Du Contrat


Social) :

La liberté est pour Rousseau ce qui définit l’homme. C’est une de nos différences
essentielles par rapport à l’animal qui, lui, est obligé d’obéir à ses instincts.
Renoncer à la liberté, c’est donc renoncer à l’humanité qui est en nous, c’est être

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mort à notre humanité. En d’autres termes, la liberté est inaliénable, c’est-à-dire
qu’on ne peut ni la donner ni la vendre.

« L’obéissance au seul appétit est esclavage et l’obéissance à la loi qu’on s’est


prescrite est liberté » (Du Contrat Social) :

La liberté ne consiste pas à suivre nos désirs. Elle n’est pas dans l’absence de
contraintes mais dans le libre choix des contraintes que l’on se donne à soi-même.
On peut appliquer cette idée au peuple. Un peuple libre est celui qui se donne à
lui-même ses propres lois, ce qui définit la démocratie.

Voltaire

« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous
ayez le droit de le dire » :

Cette phrase énonce le principe de la défense de la liberté de penser et de


s’exprimer.

Kant

« Tu dois donc tu peux » :

Il n’y a pas de morale sans liberté. Ce qui est notre devoir et donc toujours
réalisable. Une morale qu’on ne pourrait mettre en pratique est dénuée de sens.

Schopenhauer

« La vie oscille, comme une pendule, de droite à gauche, de la souffrance à


l’ennui » (Le monde comme volonté et comme représentation) :

Cette phrase résume ce qu’on appelle le « pessimisme » de Schopenhauer. La


souffrance est notre condition. Tout (y compris nous) est agi par une volonté mais
une volonté aveugle et sans but. Mais vouloir procède d’un manque et donc d’une

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douleur morale. Mais quand la volonté vient à manquer d’objet, alors nous
sombrons dans l’ennui.

Proudhon

« La propriété, c’est le vol » (Qu’est-ce que la propriété ?) :

Proudhon critique la propriété privée qu’il considère comme un vol et dont il


préconise l’abolition mais non pour la transférer à l’Etat car cela ne changerait
rien à sa nature de vol. Il faut déposséder la classe capitaliste au nom d’un système
mutualiste et autogéré.

Alain

« Tout peuple qui s’endort en liberté se réveillera en servitude » (Politique) :

Résistance et obéissance, voilà les deux vertus du citoyen. Par l’obéissance, il


assure l’ordre ; par la résistance, il assure la liberté. (Propos d’un Normand).

Sartre

« L’homme est condamné à être libre » (L’existentialisme est un humanisme) :

La liberté de l’homme est absolue et la seule chose que nous ne puissions pas
faire, c’est ne pas être libre. Il n’y a aucune échappatoire possible à la nécessité
du choix, car ne pas choisir c’est… choisir de ne pas choisir.

Rawls

« La liberté ne peut être limitée qu’au nom de la liberté » :

La liberté est, pour Rawls, le premier des biens. Ce principe est prioritaire et ne
saurait souffrir aucune exception. La liberté de quiconque ne saurait être sacrifiée
en aucun cas et pour quelque raison que ce soit. En conséquence, les seules limites

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qu’un Etat peut imposer à la liberté ne sauraient avoir d’autre finalité que la liberté
elle-même.

Liberté et responsabilité

Le libre arbitre est-il une réalité ou un mythe ?

Alain

« Une preuve de la liberté tuera la liberté » :

Nous pouvons démontrer l’existence de la liberté (du libre-arbitre). Le libre-


arbitre (liberté) supposerait-il la contingence ? L’absence de nécessité ?

Descartes

« La liberté de notre volonté se connaît sans preuves, par la seule expérience que
nous en avons » :

Si la liberté ne se démontre pas, peut-être peut-on en faire l’expérience. On ne


prouverait pas mais on éprouverait le libre-arbitre.

Bossuet

« Pour sentir évidemment notre liberté il faut en faire l’épreuve dans les choses
où il n’y a aucune raison qui nous penche d’un côté plutôt que d’un autre » :

Le libre-arbitre est-il une réalité ?

Spinoza

« L’illusion du libre-arbitre vient de la conscience de notre action jointe à


l’ignorance des causes qui nous font agir » :

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Notre action peut être déterminée par des motifs inconscients. Nous sommes agis
par des mobiles inconscients dont nous sommes d’autant plus les esclaves que
nous les ignorons. Comment la censure pourrait-elle refouler sans connaître d’une
certaine façon ce qu’elle refoule ? Le libre-arbitre est-il un mythe ?

Kant

« Tu dois donc tu peux » :

Le libre-arbitre est la condition de l’obligation morale. Selon Kant, le postulat de


la liberté (libre-arbitre) doit être posé comme condition de possibilité de
l’obligation morale. (Nos choix ne doivent pas être déterminés, motivés). Pour
que l’obligation morale ait un sens, il faut que je sois libre de lui obéir ou de lui
désobéir (je dois être libre de mentir ou pas). Si nos choix sont déterminés
(motivés) la vie morale ne va-t-elle pas perdre tout sens ? La liberté même a-t-elle
encore un sens ? Que répondre à Kant ? Le choix entre le bien et le mal est-il un
choix indifférent, contingent et gratuit ? L’attrait des valeurs n’entre-t-il pas dans
la motivation du comportement moral, Admettre le libre-arbitre, n’est-ce pas
introduire la contingence, l’irrationnel dans le comportement humain ? La liberté
est-elle acceptation de la nécessité ?

Les Stoïciens

« Adopter de bon cœur le déterminisme inéluctable c’est être libre » :

Pour être libre, il suffit de consentir à la nécessité, de dire oui à la concaténation


(succession) des causes et des effets.

Rousseau

« L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté » :

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Il va dans le même sens que les Stoïciens au sujet de la loi sociale. La liberté est-
elle acceptation de la nécessité ?

Spinoza

« J’appelle libre une chose qui est et agit par la seule nécessité de sa nature,
contrainte celle qui est déterminée par une autre à exister et à agir » :

Pour être libre, il faudrait que l’homme n’accomplisse que des actions
déterminées par sa nature même et non plus par des causes extérieures. Pour être
libre dans l’univers, il suffit d’accepter l’univers. Faut-il réduire la liberté à la
résignation ? Le développement des techniques ne nous permet-il pas aujourd’hui
d’avoir un grand pouvoir sur la nature ?

La liberté d’après le rationalisme moderne

Descartes

« Si je connaissais toujours clairement c qui est vrai et ce qui est bon je ne serais
jamais en peine de délibérer quel jugement et quel choix je devais faire ; et ainsi
je serais entièrement libre sans jamais être indifférent » :

Penser librement, ce n’est pas penser sans règle ni motif mais penser d’après ses
propres lumières, sa propre raison (sans subir de contraintes extérieures). L’acte
libre est-il l’acte réfléchi ?

Auguste Comte

« Il n’y a pas de liberté de conscience en géomètre » :

L’adhésion de mon esprit à un théorème est nécessitée par la logique interne du


raisonnement, elle n’est contrainte par aucune puissance extérieure. La liberté est-
elle le pouvoir d’agir indépendamment des contraintes extérieures ? Dois-je
définir l’acte libre uniquement en fonction de moi-même ?

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Brunschvieg

« La liberté est non quelque chose qui est donnée mais une œuvre qui est à faire ».

La liberté est le résultat d’une conquête, d’une libération. La liberté apparaît


comme une solution originale aux problèmes posés par la situation où je me
trouve. Doit-on dire que l’acte libre se présente sous des formes variées ?

Hegel

« L’homme se libère par la ruse de la raison »

Pour se libérer, il suffit d’utiliser habilement les lois de la nature. Faut-il dire avec
François Bacon qu’ « on ne peut vaincre la nature qu’en obéissant ? »

Spinoza

« La liberté consiste dans la conscience de la nécessité »

La liberté consiste dans la connaissance des lois de la nature.

Engels

« La nécessité n’est aveugle qu’autant qu’elle n’est pas comprise »

La liberté consiste en la souveraineté sur nous-mêmes et sur le monde extérieur


fondée sur la connaissance des lois nécessaires de la nature. Pour Hegel, Spinoza,
Engels, la connaissance des lois de la nature serait la condition de la liberté. Mais
faut-il identifier la liberté avec la technique (maîtrise du monde par l’utilisation
des lois du monde) ?

Socrate

« Nul n’est méchant volontairement »

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Les lumières font défaut aux hommes plus que la bonne volonté. Si je suis
vraiment libre, si la clarté de mon regard et si mes possibilités d’action ne sont
diminuées par aucune passion fâcheuse, il est alors évident que je ferai le bien si
je fais le mal, c’est justement que je ne suis ni sage, ni réfléchi, que je ne suis pas
libre. Est libre est-ce être libéré des passions ?

Sartre

« L’existence précède l’essence »

Ma personnalité n’est pas construite sur un modèle dessiné d’avance et pour un


but précis. C’est moi qui choisis de servir telle fin, de m’engager dans telle
entreprise. L’homme existe d’abord et construit son essence. L’homme est un être
qui existe avant de pouvoir être défini par un concept. Il existe d’abord, se
rencontre, surgit dans le monde et se définit après. L’homme n’est pas condamné
à ce qu’il est. Il est toujours susceptible de sortir de soi pour devenir « autre-que-
soi ». Peut-on nier toute nature humaine ? Peut-on dire que la liberté de Sartre est
totale ?

« Nous n’avons jamais été plus libres que sous l’occupation allemande »

Sartre veut dire qu’il appartient au choix des Français de faire de cette situation
douloureuse l’occasion d’un héroïque combat. Il appartient à l’homme vaincu
d’accepter ou de refuser la servitude. Plus la situation est pressante, difficile,
tragique, plus urgent est le choix. Ce sont mes décisions qui donnent sens aux
situations. Mais, mes projets jaillissent-ils d’une liberté pure ? Ne sont-ils pas eux-
mêmes conditionnés par ma nature ?

« Choisir de ne pas choisir c’est encore faire un choix »

Ne rien faire, c’est encore une décision de ma liberté et on peut me demander des
comptes. Est-ce à dire que la neutralité est exclue ?

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« Etre mort, c’est être en proie aux vivants »

Ma liberté ne trouve sa limite qu’avec ma mort. Dès que j’ai cessé d’exister, ma
vie devient être et essence. Ma vie devient trie histoire toute laite, offerte comme
telle aux regards de ceux qui me survivent.

« Nous sommes condamnés à la liberté »

La liberté pèse sur nous comme une fatalité de notre être. L’homme coïncide avec
la liberté. Mais comment soutenir que nous sommes libres toujours, jusque dans
nos actes élémentaires, jusque dans l’aveuglement de la passion ou dans
l’emportement de l’émotion ?

« Une fois jeté dans le monde, l’homme est responsable de tout ce qu’il fait.
L’existentialiste ne croit pas à la puissance de la passion. Il pense que l’homme
est responsable de sa passion »

L’homme est libre. Libre, il est responsable. Il réfléchit avant d’agir. Sommes-
nous responsables de tous ? Tout dépend-t-il de nous ?

Liberté morale

Epictète

« Si l’on veut être libre, qu’on n’ait ni désir ni aversion pour rien de ce qui dépend
d’autrui »

Le sage peut se libérer en donnant uniquement son assentiment aux choses qui
dépendent de lui et non d’autrui. C’est la liberté du sage ou liberté de perfection.
Est-ce à dire de la liberté exclut la contingence ? L’homme peut-il avoir accès à
la liberté du sage ?

Spinoza

« Celui-là est libre qui est conduit par la seule raison »


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La liberté consiste à ne poser que des actes guidés par la seule raison. Le libre-
arbitre est-il regardé par Spinoza comme une illusion ?

Leibniz

« On n’est d’autant plus libre qu’on agit davantage selon la raison ; on est d’autant
plus esclave qu’on agit davantage selon les passions de l’âme »

« Dieu seul est parfaitement libre »

Par l’effort de volonté l’homme peut s’élever à cette hauteur où la liberté consiste
dans l’impossibilité de faire le mal (au lieu de choisir entre le bien et le mal). Mais
une telle liberté pour l’homme est plutôt un idéal qu’un état réel. Même les plus
grandes âmes peuvent avoir leurs rechutes ou leurs tentations. La liberté serait-
elle donc une affaire de quelques privilégiés ? Tous peuvent-ils accéder à la
liberté ?

Malebranche

« Il n’y a pas deux personnes également libres à l’égard des mêmes objets. La
liberté s’augmente peu à peu et se perfectionne par l’usage qu’on en fait »

La liberté n’existe pas également chez nous. Face aux forces extérieures, il y en a
qui vont « disparaître » et d’autres qui vont au contraire utiliser ces forces pour en
faire des moyens de leur propre édification. N’existe-il pas cependant en toute
âme humaine une puissance de libération ?

« L’attention est la condition de notre liberté »

Au lieu d’obéir à impulsion, à une passion, nous pouvons faire appel à toutes nos
ressources spirituelles, faire intervenir notre personnalité tout entière, notre
raison, notre pensée claire, nos sentiments supérieurs pour ne pas céder à ce désir.
Comment avoir accès à la liberté ?

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Brunschvieg

« La liberté n’est pas une chose qui serait donnée, mais une œuvre qui est à faire »

La liberté toute faite, une liberté-chose n’existe pas. La liberté suppose un effort
préalable. La liberté est-elle une conquête permanente ?

Epictète

« Etre libre, c’est vouloir que les choses arrivent, non comme il te plaît, mais
comme elles arrivent » :

Cette citation est à relier à la précédente. Vouloir que les choses arrivent comme
il me plaît, c’est désirer être Dieu puisque je puis alors désirer changer les lois de
la nature. Le sage, lui, non seulement accepte l’ordre du monde, mais le veut. Il
s’intègre alors à l’ordre universel.

Rousseau

« L’obéissance au seul appétit est esclavage et l’obéissance à la loi qu’on s’est


prescrite est liberté » (Du Contrat Social) :

La liberté ne consiste pas à suivre nos désirs. Elle n’est pas dans l’absence de
contraintes mais dans le libre choix des contraintes que l’on se donne à soi-même.
On peut appliquer cette idée au peuple. Un peuple libre est celui qui se donne à
lui-même ses propres lois, ce qui définit la démocratie.

La liberté est pour Rousseau ce qui définit l’homme. C’est une de nos différences
essentielles par rapport à l’animal qui, lui, est obligé d’obéir à ses instincts.
Renoncer à la liberté, c’est donc renoncer à l’humanité qui est en nous, c’est être
mort à notre humanité. En d’autres termes, la liberté est inaliénable, c’est-à-dire
qu’on ne peut ni la donner ni la vendre.

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Voltaire

« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous
ayez le droit de le dire » :

Cette phrase énonce le principe de la défense de la liberté de penser et de


s’exprimer.

Kant

« Il n’y a qu’une seule chose qu’on puisse tenir pour bonne sans restriction, c’est
une bonne volonté » (Fondement de la métaphysique des mœurs) :

Cette phrase résume ce qu’on appelle le formalisme kantien. Une action n’est
jugée morale en fonction de son contenu mais en fonction de l’intention qu’elle
réalise. Les sentiments, les talents de l’esprit peuvent être au service du pire. On
peut, par exemple, tuer par amour et mettre son intelligence et son courage au
service des pires crimes. En revanche, la volonté de faire son devoir est toujours
bonne. « Bonne volonté» doit être ici prise au sens fort. Il s’agit d’une ferme
volonté, cherchant par tous les moyens faire le bien. Elle est nécessairement
éclairée par la raison, sans quoi ce n’est plus, à proprement parler, une volonté.

« Tu dois donc tu peux » :

Il n’y a pas de morale sans liberté. Ce qui est notre devoir et donc toujours
réalisable. Une morale qu’on ne pourrait mettre en pratique est dénuée de sens.

Sartre

« L’existence précède l’essence » (L’existentialisme est un humanisme) :

L’homme existe d’abord et se définit ensuite (l’essence de l’homme n’est autre


que la définition de l’homme). Cette formule qui se veut fondatrice de
l’existentialisme sartrien est aussi l’affirmation de la liberté humaine. Si l’homme

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se définit, c’est qu’il choisit ce qu’il veut être sans être tributaire d’une nature
(d’essence) qui lui préexisterait.

« L’homme est condamné à être libre » (L’existentialisme est un humanisme) :

La liberté de l’homme est absolue et la seule chose que nous ne puissions pas
faire, c’est ne pas être libre. Il n’y a aucune échappatoire possible à la nécessité
du choix, car ne pas choisir c’est… choisir de ne pas choisir.

« Jamais nous n’avons été aussi libres que sous l’occupation allemande
(Situations, III) :

Sartre ne prétend nullement que l’occupation allemande aurait été propice à la


liberté politique. C’est de la liberté, au sens métaphysique du terme, qu’il s’agit
ici. Etre libre, c’est être capable de dire non, de refuser une situation. L’occupation
allemande est un de ces moments de notre histoire où notre attitude avait une
pleine signification. Accepter, c’était être complice ; refuser, devenir résistant,
c’était risquer la torture et la mort. C’est donc une de ces situations limites où les
choix ne peuvent qu’être authentiques. La liberté ne se mesure pas dans les
situations sans risque, mais dans celles où notre responsabilité et ses conséquences
sont pleinement engagées.

Montagne

« La vraie liberté, c’est pouvoir toute chose sur soi » (Essais).

On pense souvent que la liberté consiste à ne pas être entravée dans ses actions
extérieures. Montaigne rappelle que la liberté consiste d’abord dans la pleine
maîtrise de soi-même, celle de ses passions et de ses représentations.

Paul Valery

« Liberté : un de ces mots qui chantent plus qu’ils ne parlent » (Regards sur le
monde actuel).
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Spontanément, elle suscite l’enthousiasme, mais encore faut-il en déterminer le
sens.

Rousseau

« On a beau vouloir confondre, l’indépendance et la liberté, ces deux choses sont


si différentes que même elles s’excluent mutuellement. Quand chacun fait ce qui
lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d’autres, et cela ne s’appelle pas un état
libre » (Lettres de la montagne) :

Les dangers de l’indépendance qui oublie les autres et privilégie le désir sur la
règle rationnelle.

« Renoncer à sa liberté c’est renoncer à sa qualité d’homme, aux droits de


l’humanité, même à ses devoirs » (Du contrat social).

« C’est bien parce que les hommes sont naturellement libres qu’ils doivent l’être
politiquement ».

Rousseau distingue la liberté naturelle et la liberté civile ou sociale.

Descartes

« La liberté la plus haute correspond à un usage de la volonté éclairée par la


raison ».

Descartes, la liberté d’indifférence pour soutenir la thèse du libre arbitre : même


les motifs provenant de la raison ne déterminent pas la volonté, qui reste une
faculté spécifique et indépendante. Il distingue la raison et la volonté. Dans les
Méditations métaphysiques, Descartes développe cette différence par l’idée d’une
puissance infinie du vouloir alors que la raison humaine est finie.

Spinoza

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« Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en
cela seul que les hommes ont conscience de leurs appétits et ignorent les causes
qui les déterminent » (Lettre 58 à Schuller) :

Le libre arbitre est une croyance répandue en raison de la difficulté à percevoir


ces causes permettant de remettre en cause toute indépendance de la volonté.

Spinoza : « est libre un acte ou un état déterminé par une nécessité intérieure (pour
l’homme, la raison) et non par une contrainte extérieure (que ce soient des
passions nous asservissant, des forces physiques ou des préjugés) » pour traduire
l’idée paradoxale de libre nécessité.

Pour être libre, il faut cultiver sa raison, apprendre à se laisser déterminer, guidé
par elle, et, la raison étant commune à tout homme, construire une communauté
politique où les lois sont rationnellement discutées. L’homme ne naît pas libre,
mais le savoir et la discussion collective le libèrent. Il y a une articulation de la
liberté individuelle, du savoir et de la politique (l’homme raisonnable et sociable).

Les stoïciens

L’indépendance de l’esprit est liberté.

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