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11.

La liberté

Chacun fait l’expérience de sa propre liberté, mais il est difficile de définir précisément ce qu’est la
liberté. On pense à notre devise de la République Française née pendant la révolution : « Liberté,
Égalité, Fraternité » , que l’on retrouve sur le fronton de toutes les mairies de France. Mais
qu’entend-on par liberté ? En quoi consiste-t-elle : s’affranchir des interdits ? Décider de sa vie ?
Et face à la société policée et contraignante dans laquelle nous vivons, peut-on trouver une liberté
intérieure ?

Définition : du latin liber signifiant « de condition libre », qui se gouverne lui-même, sans entrave,
indépendant, l’état d’une personne ou d’un peuple qui ne subit pas de contraintes exercées par
une autre personne ou par un État

Dans les civilisations anciennes, l’homme libre s’oppose à l’esclave ; il dispose librement de ses
biens et de sa personne. Est-ce qu’être libre signifie faire tout ce que l’on veut, sans contrainte ni
volonté extérieure ? Dans cette acception, l’homme libre a le droit de tout faire alors que l’esclave
dépend entièrement de la volonté de son maître. C’est ainsi que le définit Hobbes dans
le Léviathan : pour lui, la liberté est l’absence d’obstacle à la réalisation de ce que l’on veut faire.
L’homme libre est celui qui « n’est pas empêché de faire les choses qu’il a la volonté de faire ».
Mais peut-on vraiment faire tout ce que l’on veut ?

I. Les limites de la notion de liberté

Le déterminisme

La conception selon laquelle tout ce que nous faisons, chaque décision que nous prenons, est
entièrement déterminé par les circonstances. Ce déterminisme fait que nous ne sommes pas
entièrement libres de nos faits et gestes. Tes actions sont déclenchées par une cause autre que
ta volonté.

Il existe 3 sortes de déterminisme :

o Le déterminisme biologique
- Nietzsche : l’homme est déterminé par son corps. Ce sont ses pulsions, ses passions et ses
instincts qui le guident. Le libre arbitre n’est qu’une illusion.

o Le déterminisme psychique
- Freud : l’homme est déterminé par son inconscient. Pour lui, tout contrôle échappe à la
conscience et à la volonté. Il n’y a pas de libre arbitre, ce sont des raisons inconscientes qui
guident le choix de l’homme. L’enfance et l’histoire personnelle peuvent nous déterminer sans
qu’on s’en aperçoive à l’âge adulte

o Le déterminisme génétique
Les recherches scientifiques montrent qu’il y a des prédispositions génétiques, par exemple à
l’addiction. Il ne s’agit pas d’un prédéterminisme strict puisque ce sont des prédispositions mais on
est plus apte à devenir quelqu’un en fonction de notre héritage génétique.

o Le déterminisme social
- Bourdieu : ses travaux sur l’école montrent que le système scolaire républicain, créé pour
casser la reproduction sociale de l’Ancien Régime où l’origine sociale déterminait la position
sociale, en réalité, maintient ce lien entre origine et position sociale

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L’idée du système scolaire républicain est qu’il ne doit pas y avoir de lien entre la réussite scolaire
et l’origine sociale ET il ne doit pas y avoir de lien entre l’origine et la position sociale puisque
cette position doit simplement dépendre de la réussite scolaire ≠ en réalité ce lien se maintient.
Le + grave est que l’école, à travers la notion de mérite, masque le fait de l’influence de l’origine
sociale sur la réussite scolaire, et donc sur la position sociale ensuite. L’école, à travers la notion
de mérite, va légitimer la reproduction sociale = influence de notre origine sociale à travers
le capital économique, le capital culturel et le capital social, sur notre réussite scolaire et donc sur
notre position sociale.
 il y a des choses qui nous influencent, + ou – consciemment, ce qui remet en cause l’existence
de la liberté = l’Homme perd sa responsabilité

o Le déterminisme socio-économique
- Marx : l’homme ne possède pas une conscience parfaite et indépendante. C’est sa place dans le
rapport de production et la société qui détermine sa conscience. L’homme subit un déterminisme
socio-économique.

 l’homme n’est pas totalement libre car il n’est pas maître de ses pensées ni de ses actions ≠
l’homme peut prendre conscience des déterminismes liés à ses pulsions, en particulier par la cure
psychanalytique DONC le déterminisme ne restreint pas totalement la liberté de l’homme, il lui
donne plutôt un cadre, des limites.

Concilier liberté et déterminisme : l’homme n’est libre que s’il prend conscience de ses
déterminismes = c’est en prenant conscience de ses déterminismes que l’Homme va s’en liberér
L’Homme est déterminé par des facteurs familiaux, culturels, sociaux = en faisant un travail qui
vise à les connaître, l’Homme peut s’en émanciper
 l’Homme peut être libre en comprenant qu’il ne l’est pas à l’origine

Leibniz : « La liberté consiste à se déterminer soi-même. »

Le fatalisme

Face à la liberté s’oppose l’idée de destin, de déterminisme, de fatalité comme synonyme d’un
enchainement inexorable entre les causes et les effets et dont on ne pourrait s’extraire.
La liberté : un arrachement à la fatalité, face aux lois de nature, au déterminisme
Un autre courant de pensée, le fatalisme, considère que tous les évènements sont déterminés à
l’avance. L’homme n’a pas le choix, son destin est prévu d’avance et il a beau essayer de changer
sa destinée, il arrivera toujours au même résultat. La liberté n’est alors qu’une illusion puisque les
dieux ont tout décidé. Ni la volonté ni l’intelligence ne peuvent modifier le cours des évènements,
ce qu’on retrouve dans Œdipe, la tragédie de Sophocle. Œdipe n’échappe pas à l’oracle de
Delphes : il tue son père et épouse sa mère.

o Le fatalisme stoïcien
- Épictète, Manuel : « Veuille que les choses arrivent comme elles arrivent et tu seras heureux. »
Le fatalisme stoïcien procure la paix de l’âme en se soumettant à l’ordre nécessaire du Monde =
puisque tout est écrit, il ne sert à rien d’agir.

o Le fatalisme mahométan
- Implique l’inutilité de l’effort = notre sort est fixé indépendamment de nos actes et efforts

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o Le fatalisme chrétien
- Repose sur la croyance de la bonté de la providence divine

Liberté et vérité

Vérité et liberté sont indissociables : la vérité ne se révèle qu'aux esprits qui conquièrent leur
liberté, et, réciproquement, la liberté ne prend son essor qu'en posant un regard lucide sur le
monde. En un sens, la liberté s'identifie à l'essence de tout être qui vit selon ses propres principes,
mais en un sens elle se rebelle aussi contre toute identification à une essence.

II. La liberté n’est-elle qu’une illusion ?

 Spinoza, L’Éthique :
- la liberté ne va pas de soi mais elle n’est pour autant pas impossible à acquérir
- si l’homme réussit à avoir conscience de lui-même et se détermine lui-même à agir et à penser,
sa soumission aux passions va s’amoindrir et il pourra décider par lui-même de ce qui est bon et
utile pour lui
- libre arbitre est une illusion = on se croit libre de décider par nous-mêmes mais on écoute
inconsciemment les désirs du corps = pas conscience des choses qui nous déterminent à agir
 l’homme peut sortir du déterminisme, la liberté peut s’acquérir

 Kant, La critique de la raison pure :


- la liberté est un des concepts fondamentaux de sa philosophie
- la liberté doit être conquise par l’esprit = c’est par la loi morale que l’on se sait libre
- pour être libre, il faut obéir à la loi qu’on se crée pour soi-même = se respecter et respecter ses
engagements
- c’est dans l’obéissance à la loi morale que se situe la liberté = quand tu obéis à un devoir moral,
tu te fixes une obligation et non une contrainte DONC tu es libre car tu n’es pas obligé de
respecter une obligation, tu peux y désobéir ≠ une contrainte est stricte, nécessaire

 L’existentialisme de Sartre :
- il n’y a pas d’idée de Dieu, ni de fatalité, ni de déterminisme = l’homme n’est pas déterminé
d’avance par son essence, il est libre et responsable de son existence
- l’homme existe et il est le propre créateur de son existence = il est libre de ses actes car il n’est
déterminé par aucune nature
- l’homme est absolument libre de ses choix, il est responsable de ce qu’il est face à autrui

III. La liberté individuelle

Même si l’homme est soumis à un certain déterminisme et doit obéir à certaines lois immuables
de la nature, il peut, à la différence des animaux et grâce à sa raison, avoir le choix et exercer
ainsi son pouvoir de liberté. Nous verrons trois façons pour l’homme d’exprimer sa liberté
individuelle. L’acte gratuit, le libre arbitre et l’acte libre.

L’acte gratuit

Celui qui fait un acte gratuit agit en dehors de toute raison, de toute motivation et de toute
incitation. L’acte gratuit apparaît comme la liberté maximale. Notons que gratuit en anglais se
dit free, donc libre. Mais l’acte gratuit est-il totalement possible ?

 Se prouver qu’on est totalement libre


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Si l’on commet un acte gratuit pour se prouver qu’on est totalement libre, on le fait malgré tout
pour un motif : se prouver qu’on est libre. C’est ce que démontre André Gide dans Les caves du
Vatican. Le héros, Lafcadio, commet un crime sans raison apparente, juste sur un fait hasardeux.
Il commet des actes bons et mauvais, uniquement par liberté. Mais le fait de vouloir se prouver
ainsi qu’il est totalement libre de ses actes est un motif qui le pousse à agir.
 On n’agit jamais sans raison
Les actes gratuits, bons ou mauvais, relèvent toujours d’un motif : la haine ou la charité. Un acte
bon, de charité, soit disant gratuit, est toujours dicté par la volonté de se valoriser, de satisfaire
son ego. L’acte désintéressé est en fait motivé. Et un acte gratuit mauvais a toujours un
fondement de haine.

 L’inconscient
Les actes apparemment gratuits ont toujours des raisons d’ordre psychanalytique. Nous sommes
tous prédisposés dès l’enfance. Freud démontre (Introduction à la psychanalyse) que les actes
manqués sont de véritables actes, qu’il n’y a pas de hasard psychique et que tout acte manifeste
une intention inconsciente.

 La liberté d’indifférence
Notre capacité à vouloir ou décider sans nous laisser déterminer par les causes externes à notre
volonté = résultat d’un défaut de connaissance
L’acte gratuit n’existe pas car il nous plongerait dans une indécision constante. C’est ce que
démontre la fable de L’âne de Buridan reprise par Leibniz. L’âne, indécis entre deux champs
d’avoine, finit par mourir de faim. Si cette liberté d’indifférence existait, elle nous paralyserait. C’est
pourquoi Descartes (Méditations métaphysiques) la qualifie de plus bas degré de liberté.
Pour Voltaire, la liberté d’indifférence est une fiction. « Il n’y a point de liberté d‘indifférence, c’est
un mot destitué de sens, inventé par des gens qui n’en avaient guère ! »

Le libre arbitre

L’acte gratuit n’existant pas, nos actes sont donc toujours réalisés en fonction d’un motif et
résultent de nos choix. C’est ce qu’on appelle le libre arbitre : c’est la capacité pour un individu à
choisir ses actes sans contrainte ni force extérieure. C’est ce pouvoir de volonté qui rend l’être
humain libre et qui le différencie de l’animal.

 Saint-Augustin
- cherche à comprendre pourquoi le mal existe sur terre alors que Dieu existe / source du mal
- pour lui, le libre arbitre est un don de Dieu qui donne à l’être humain la capacité de choisir entre
le bien et le mal = rend l’homme responsable de ses actes

 Descartes
- un acte n’est libre que s’il résulte d’un choix de notre volonté = ce pouvoir de volonté nous
permet d’exécuter des actes indépendamment de toute contrainte extérieure = maître de nos
propres choix
- notre liberté est une évidence = nous distingue des automates et des machines
+ la volonté est déterminée à décider, + elle exprime un haut degré de liberté
+ l’homme décide de faire de bonnes actions, + il fait un grand usage de sa liberté

L’acte libre

 L’expression de notre personnalité


- Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience : la liberté est l’expression de
notre personnalité : « C’est de l’âme entière que la décision libre émane. » = acte libre reflète
l’histoire de la personne, toute sa mémoire, son passé, son présent, ses aspirations
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 Agir chez Sartre
- Être libre c’est agir dans le monde pour tenter de le modifier
- « L’homme est condamné à être libre » (L’être et le néant) : humains sont libres à chaque
instant MAIS très peu de gens sont prêts à accepter et assumer leur liberté, être responsables
d’eux-mêmes = rejettent la responsabilité de leurs actes sur autre chose ou qqn d’autre

IV. La liberté face à la société

Comment l’homme peut-il exercer sa liberté dans la société ? Il se heurte sans arrêt à de multiples
contraintes, la loi, les obligations, la coutume, la religion, et autres. Ne dit-on pas que la liberté
s’arrête là où commence celle des autres ? L’Être social ne peut jouir en société d’une totale
liberté. Par le contrat social il perd sa liberté naturelle. À première vue, la loi, qui impose ses droits
et ses devoirs, semble être une entrave à la liberté individuelle.

La liberté politique

Le fait de demeurer libre tout en étant soumis à l’autorité de la loi, puisque cette loi émane de
l’exercice du pouvoir législatif des citoyens.

 Article 4 de la DDHC : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui :
ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui
assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes
ne peuvent être déterminées que par la loi. »

 Chez les Grecs anciens


- la liberté désignait la liberté politique : liberté du citoyen qui participe à la vie politique et qui n’est
pas soumis à un pouvoir despotique
- l’esclave n’avait pas de droit politique, il n’était pas proprement humain ≠ le citoyen est
proprement humain, c’est un animal politique qui participe au gouvernement de la cité
- c’est pouvoir participer aux délibérations et décisions concernant la vie en commun et la justice

 Le contrat social de Rousseau


- pour lui, l’homme naît libre : c’est notre façon d’agir et de voir le monde qui définit la liberté.
- l’homme est l’artisan de la liberté collective = résultante du comportement civil des individus en
société. Si la société est apaisée grâce aux lois, elle est libre. Un homme est donc libre si comme
citoyen, il obéit à la loi en tant qu’expression de la volonté générale.
- la liberté est la possibilité d’agir selon sa propre volonté mais dans un cadre bien défini par le
système politique et la société.
- la liberté, c’est « l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite » (Du contrat social).
- « L’homme perd sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente, mais gagne la liberté
civile. »

 La liberté chez Hobbes


- dans une société civile, la loi assure la sécurité aux hommes car elle limite la liberté de tous. La
sécurité est la condition indispensable de la liberté.
- si chacun avait une liberté illimitée, toute liberté individuelle serait annihilée, on ne pourrait plus
sortir de chez soi sans risquer sa vie.

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« Hors de l’état civil, chacun jouit d’une liberté entière mais stérile ; car s’il a la liberté de faire tout
ce qu’il lui plaît, il est en revanche, puisque les autres ont la même liberté, exposé à subir tout ce
qu’il leur plaît ». (Du citoyen)
 dans la société civile, la liberté peut s’exprimer car son usage est réglé ET les lois laissent une
grande liberté d’action à tout ce qu’elle ne statue pas : la liberté de penser ou la liberté de
conscience. Elles font confiance au libre arbitre et à la responsabilité des citoyens pour la morale,
le respect et la politesse.

D’un point de vue plus général, l’idée de liberté continue de faire l’objet de revendications
politiques. L’appel à la liberté reste un élément moteur de l’histoire des peuples. La tension entre
liberté individuelle et liberté collective y est directement liée : un peuple réclame sa liberté pour se
construire, mais cette souveraineté peut aussi être l’ennemie de la liberté individuelle. Bien des
régimes se réclamant d’une légitimité « populaire » (ex-URSS, Chine) ont été très peu
respectueux des droits des individus.

- Les modernes fixent à l’État la tâche de préserver les libertés individuelles. Benjamin
Constant indique que nous n'accepterons plus que l’État légifère sur nos croyances et
impose une foi officielle, comme ce fut le cas en Grèce antique. Tocqueville ajoute que
l’abandon de l’exercice de la citoyenneté au profit d’un État centralisateur n’est pas
suffisant pour garantir l’autonomie, la liberté suppose de ne point obéir à un maître.

- Cependant, il convient d’introduire une nuance entre la possession de la liberté et la valeur


de son exercice. Rawls précise cette distinction en séparant la possession théorique d’un
droit à la liberté et l’exercice pratique de ce droit en fonction des conditions sociales et
économiques d’un individu. Ex : la misère interdit l’accès au projet de vie. Alors même que
le projet reste libre, cette liberté est irréalisable donc sans valeur.

- Enfin, la liberté résulte aussi de combats pour l'émancipation. Elle est alors la finalité
poursuivie par des groupes qui revendiquent l’acquisition concrète de ce que les principes
promettent en droit. Simone de Beauvoir ou Olympe de Gouges ont montré que la liberté
des femmes supposait un combat politique et social pour changer les représentations
mentales et culturelles associées habituellement au genre féminin.

La responsabilité

On ne peut pas parler de liberté sans évoquer la notion de responsabilité et de culpabilité. On dit
de quelqu’un qu’il est responsable lorsqu’il est pleinement conscient de ce qu’il fait, qu’il a choisi
consciemment et librement les tenants et les aboutissants de son acte. L’homme libre est celui qui
agit en toute connaissance de cause.
C’est la liberté de mes actions qui fait que je suis responsable. Si quand j’agis, je suis déterminé à
agir, alors je ne suis pas forcément responsable de ce que j’ai fait.

 La liberté est encadrée par la loi :


- la responsabilité morale : faculté de discernement et de jugement. L’homme évalue lui-même
ses actes en fonction des normes éthiques = c’est sa conscience morale qui le juge
- la responsabilité sociale : elle résulte de la vie en groupe ; c’est la société, par ses lois, qui
entreprend de mettre fin aux actes contraires aux normes éthiques. L’individu répondra de ses
actes devant un tribunal, civil ou pénal

La loi encadre l’homme dans sa gestion de la liberté : « La liberté est le droit de faire tout ce que
les lois permettent » (Montesquieu, L’Esprit des lois)
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 La responsabilité chez Sartre (L’existentialisme est un humanisme)
- Sartre défend une position radicale vis-à-vis de la responsabilité : « l’existence précède
l’essence » = c’est le fait d’exister qui définit l’homme. Il n’y a pas d’autre nature humaine que le
fait d’exister et de pouvoir librement choisir sa vie
- la responsabilité est la conséquence de sa liberté totale et inaliénable. Ce n’est pas l’essence,
l’inconscient, le déterminisme, le destin ou un dieu qui définit l’homme, mais uniquement son
existence = l’homme est responsable de chacun de ses actes et donc entièrement libre puisqu’il
est déterminé par ce qu’il fait et non par ce qu’il est.
- l’homme doit construire lui-même son essence (son humanité) à travers ses actions libres
La liberté intérieure

Le citoyen est donc libre dans la société dans laquelle il vit. Mais que dire d’une personne qui est
privée de liberté, (l’esclave, le prisonnier) ? A-t-elle les moyens d’être libre malgré tout ? Et soi-
même, est-on totalement libre dans une société qui nous impose beaucoup de contraintes ?
Rappelons-nous ce que certains ont appelé la « dictature sanitaire » et bien d’autres interdits que
nous devons supporter et accepter. À l’intérieur de cette vie en société, nous pouvons jouir d’une
liberté intérieure, qu’on pourrait aussi appeler indépendance.

 Le stoïcisme
- Épictète, esclave affranchi, a écrit un Manuel de l’esclave affranchi : pour lui, la liberté est le fruit
d’un apprentissage, d’un exercice régulier = discipline mentale qu’on doit pratiquer pour atteindre
la liberté.
- prône la liberté intérieure : détachement à l’égard des choses et des circonstances extérieures.
- distinction entre ce qui dépend de nous, nos œuvres, sur lesquelles peut s’exercer notre liberté,
et ce qui ne dépend pas de nous et sur lesquelles nous n’avons pas de pouvoir = c’est dans cette
compréhension que peut se développer la liberté humaine CAR nous serons libres si nous
comprenons que certaines choses sont hors de notre portée, et qu’il faut ne vouloir que ce qui
dépend de nous.
- être libre, c’est modifier sa manière d’être au monde et vivre conformément à la nature des
choses = c’est vouloir ce qui dépend de nous mais aussi vouloir que les choses arrivent comme
elles doivent arriver.

 Parvenir à la liberté intérieure


- si nous subissons les contraintes extérieures, nous sommes également asservis par la dictature
du « moi », du mien et de l’avoir, de notre ego qui rentre sans arrêt en conflit avec ce qui lui
déplaît et qui tente de s’approprier tout ce qu’il convoite.
- le désir, la jalousie, l’orgueil et le ressentiment nous imposent un univers carcéral toujours plus
grand et nous empêchent de vivre = un espace de liberté intérieure revient à s’émanciper de
toutes ces contraintes sociétales qui dominent l’esprit et l’obscurcissent.
- être libre, c’est prendre sa vie en main, ne pas rentrer dans la confusion mentale et aller son
chemin sans se laisser emporter par tous ces éléments extérieurs

 La liberté intérieure de Claude Romano


- liberté comme étant l’autonomie, celle qui ne dépend que de nous. Il rejette la conception qui
associe la liberté à une maîtrise de soi, un contrôle sur soi.
- pour trouver la liberté intérieure, il faut mettre à égalité la raison et la sensibilité, mettre en
balance des critères objectifs (est-ce moral, opportun ?) et des critères plus subjectifs (est-ce que
cela me correspond ?) = c’est dans le plein accord avec soi-même que nous trouverons
pleinement notre liberté intérieure.

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