Vous êtes sur la page 1sur 9

CHAPITRE 2

La liberté fait-elle peur ?

La doxa : Grec (opinion) Faire tout ce qui nous plait, satisfaire tout nos désirs.
Problème : Certains de nos désirs sont impossible à la nécessité naturelle

 loi physique  gravitation/voler


 loi biologique  vieillissement, mort
La présence d’autrui est un problème aussi car nous vivons en société, il faut des limites à la liberté
naturelle.
Là où les contraintes qui nous force à agir contre notre volonté ou envies immédiates sont aussi un
problème.
Selon la doxa, la définition de la liberté correspondrait plutôt à de l’esclavage « pire esclavage »
(Spinoza, 17ème).

Problématique :
En quoi consiste la liberté ? Est-ce l’indépendance ou l’autonomie ? Est-on libre ou le devient-on ?

I. Liberté et responsabilité
L’effort et les conséquences peuvent faire peur.
Pour être libre, il faut :

 La conscience.
 La raison.
 La volonté.

Conscience : La faculté de se représenter les choses.


Raison : Faculté de connaître.
Volonté : Faculté de décider.
Responsabilité : Latin respondere  être capable de répondre de ses actes, les assumer, supporter
leurs conséquences.

A. Qu’est-ce qu’une volonté libre ?


Texte de Leibniz (18ème) « Nouveaux essais sur l’entendement humain ».
Pourquoi, en droit, un pauvre est-il aussi libre qu’un riche ?
Les mêmes lois s’appliquent aux riches et pauvres. En droit, les lois s’appliquent à tous. Liberté de
principe – théorique.
Qu’en est-il dans les faits ?
Dans les faits (réalité), le riche ayant plus de moyens est donc, par conséquent, plus « libre ». Il a plus
de puissance que ce soit matériellement, financièrement, « physiquement » (santé, corps  liberté
physique/esprit  liberté morale/ intérieure), discrimination (sexe, origine, handicap, orientation
sexuelle…) ainsi que l’apparence physique.

La passion sert-elle ou nuit-elle à la liberté ?


Passion  facteur d’épanouissement, désir intense. Passion signifie pâtir donc souffrir donc désir
excessif, démesuré, entêtant. Perte de maîtrise vis-à-vis de cette passion qui vient troubler mon esprit.

Doit-on parler de la liberté ou des libertés ?


La liberté au singulier n’est qu’un concept, une idée générale qui rassemble plus de liberté.

Liberté : Etat de celui qui n’est pas esclave c’est à dire qui décide seul et en connaissance de cause
de ses actes.
Dans la réalité, il y a « des » libertés à des degrés divers, on est plus ou moins libre selon tel ou tel
liberté.

B. L’angoisse de la liberté.
Peur / Angoisse
Peur : Emotion de peur qui saisit quelqu’un. Facile à déterminer, on sait de quoi on a peur.
Angoisse : Stress pas forcément déterminable.
La liberté est l’opposé du déterminisme.

Texte de Sartre (20ème) « L’existentialisme est un humanisme ».


Pour lui, il y a une liberté absolue, radicale. Interrogation sur le sens de l’existence.
 Signification : Présence dans le monde absurde ? cohérence ?
 Direction : Quels projets ?
La question de l’existence se pose vraiment pour l’Homme.

Vivre/ Exister
Vivre : Disposer d’un temps entre sa naissance et sa mort ; ce temps personnel s’inscrit dans le temps
du monde.

Exister : Ce n’est pas simplement être ou vivre, c’est être conscient que l’on vit et être l’acteur de sa
vie. C’est donc exercer sa liberté et sa responsabilité.

Quelles sont les conséquences de l’inexistence de Dieu ?


Si Dieu n’existait pas, tout serait permis, il n’y aurait pas de justification e conduite, on n’aurait pas de
contraintes de conduite ni de valeurs transcendante, c’est le point commun des religions (imposer des
valeurs, normes, interdits…). Dieu est omniscient, il apparait comme un gendarme universel. Si il y a
Dieu, il y a crainte de jugement et orientation de notre conduite. L’Homme est délaissé en l’absence de
Dieu, il n’a plus de valeur.

Que signifie « l’existence précède l’essence » ?


On « est » d’abord, on se définit ensuite, par ses choix, ses actes. Selon Sartre, l’Homme n’est
déterminé à rien. Il est donc entièrement libre.

Essence : Ce qui définit la nature profonde d’une réalité et par là sa fonction & son rôle.

En quoi l’homme est-il condamné à être libre ?


On ne peux pas échapper à notre liberté, on a toujours le choix car l’Homme n’est déterminé à rien.

Si Dieu n’existait pas, quel serait le sens de l’existence ?


Si il y avait un Dieu, on aurait l’espoir d’une autre vie après la mort, espoir d’un autre monde meilleur,
l’espoir d’éternité. Or, si il n’y avait pas de Dieu, on choisirait ce que l’on va faire de notre vie, de nos
projets, ce serait à nous de construire notre existence.

C. Peut-on librement renoncer à sa liberté ?


Paradoxe de la servitude volontaire.
Liberté d’Homme = Essence.
Aliéner sa liberté = Aliéner son humanité.
 Un acte de fou

Texte de La Boétie (16ème) « Discours de la servitude volontaire ».


 Rapport de force, le peuple sera toujours plus fort que le tyran, il faut juste ne pas avoir peur.

Servitude volontaire : Complicité des asservis par crainte ou par intérêt (pour la protection et
sécurité et donc sacrifié plusieurs liberté).
Ex : Nostalgie du printemps arabe donc du pourvoir autoritaire.

Texte de Kant (18ème) « Qu’est-ce que les lumières ».


" La paresse et la lâcheté sont les causes qui expliquent qu’un si grand nombre d’hommes, après que la nature
les a affranchit depuis longtemps d’une direction étrangère, restent cependant volontiers leur vie durant,
mineurs, et qu’il soit si facile à d’autres de se poser en tuteurs des premiers. Il est si aisé d’être mineur! Si j'ai
un livre qui me tient lieu d’entendement, un directeur qui nie tient lieu de conscience, un médecin qui décide
pour moi de mon régime, etc.. je n'ai vraiment pas besoin de me donner de peine moi-même. Je n’ai pas
besoin de penser, pourvu que je puisse payer; d’autres se chargeront bien de ce travail ennuyeux. Que la
grande majorité des hommes tienne aussi pour très dangereux ce pas en avant vers leur majorité, outre que
c’est une chose pénible, c’est ce à quoi s’emploient fort bien les tuteurs qui, très aimablement, ont pris sur eux
d’exercer une haute direction de l’humanité. Après avoir rendu bien sot leur bétail, et avoir soigneusement
pris garde que ces paisibles créatures n’aient pas la permission d’oser faire le moindre pas hors du parc où ils
les ont enfermées, ils leur montrent le danger qui les menace, si elles essaient de s’aventurer seules au-dehors.
Or ce danger n’est vraiment pas si grand; car, elles apprendraient bien enfin, après quelques chutes, à marcher;
mais un accident de cette sorte rend néanmoins timide, et la frayeur qui en résulte détourne ordinairement
d’en refaire l’essai. Il est donc difficile pour chaque individu pris isolément de sortir de la minorité, qui est
presque devenue pour lui nature. "

Pour quelles raisons certains hommes préfèrent-ils rester mineurs ?


Par lâcheté, peur de se tromper et d’en assumer les conséquences, manque de courage. Et par paresse,
ne pas faire d’effort, la pensée est quelque chose de difficile à travailler. Donc prolongation infantile et
volontaire.

Enfance : Immaturité biologique et psychologique.

Analyser les 3 exemples d’aliénation volontaire.

Aliénation : Etranger à soi-même, ne plus s’appartenir ce qui revient à ne pas être libre.
 Un livre qui tiens lieu d’entendement. Recueil de recette à appliquer telles quelles,
dogmatique (aucun effort critique). Infantilisation théorique. Mercantilisation du savoir.

 Directeur de conscience (ex : prêtre) autorité religieuse, épargne l’effort de réfléchir par soi-
même sur la conscience de mes actes, anti clérical et despotique. Infantilisation morale. Nous
dicte ce qui est bien ou mal.

 Un médecin qui décide pour moi, on ne trouve pas de moyens par nous-même, manque de
fermeté dans la volonté, pas de prise de conscience de nous-même alors que c’est à notre
porté, on s’épargne cet effort.

Comment les tuteurs s’emploient-ils à dissuader les mineurs de s’émanciper ?


Ils les font dépendre d’eux et les effraient.
Tuteur = Maître :
 Maître d’esclave : péroniser son emprise.
 Maître d’élève : autorité légitime, émancipation de l’élève.
Risque inhérent de l’apprentissage (ex : chute), vertu pédagogique à la chute et à l’erreur.

Peut-il être dangereux d’être libre ?


Il y a un risque mais un risque à prendre, on ne peut pas faire autrement.
« Je ne peux pas très bien me faire, je l’avoue, à cette expression […] : tel peuple n’est pas mûr pour la
liberté […]. Dans une telle hypothèse, il n’y aura jamais de liberté car on ne peut murir pour la liberté
si on n’a pas été préalablement mis en liberté. » Kant.
II. Peut-on éprouver la liberté ?
La liberté n’est-elle qu’un mot vide de sens ?
Prouver la liberté est paradoxale : en science, on prouve : on établit des relations de nécessité entre
des phénomènes naturels. On prouve que l’évènement A est la cause de l’élément B.
Prouver qu’un acte n’est déterminé par aucune cause ? Comment faire ?
Il y a toujours des éléments qui agissent sur notre conscience.

Acte gratuit : Agir pour rien. Je peux vouloir prouver ma liberté en agissant en dehors de toutes
raisons, motivations, incitations.

A. Le sentiment immédiat de liberté.


Texte de Descartes (16ème) « Méditation métaphysique ».
Car elle ( la volonté) consiste seulement en ce que nous pouvons faire une chose ou ne la faire pas, (c'est-à-
dire affirmer ou nier, poursuivre ou fuir) ou plutôt seulement en ce que pour affirmer ou nier, poursuivre ou
fuir les choses que l'entendement nous propose, nous agissons en telle sorte que nous ne sentons point
qu'aucune force extérieure nous y contraigne. Car, afin que je sois libre, il n'est pas nécessaire que je sois
indifférent à choisir l'un ou l'autre des deux contraires, mais plutôt d'autant plus que je penche vers l'un, soit
que je connaisse évidemment que le bien et le vrai s'y rencontrent, soit que Dieu dispose ainsi l'intérieur de
ma pensée, d'autant plus librement j'en fais choix et je l'embrasse : Et certes le grâce divine et la connaissance
naturelle, bien loin de diminuer ma liberté, l'augmentent plutôt et la fortifient. De façon que cette indifférence
que je sens, lorsque je ne suis point emporté vers un côté plutôt que vers un autre par le poids d'aucune raison,
est le plus bas degré de liberté, et fait plutôt paraître un défaut dans la connaissance, qu'une perfection dans la
volonté ; car si je connaissais toujours clairement ce qui est vrai, et ce qui est bon, je ne serais jamais en peine
de délibérer quel jugement, et quel choix je devrais faire ; et ainsi je serais entièrement libre, sans jamais être
indifférent.

« La liberté de notre volonté se connais sans preuve, par la seule expérience que nous en avons ».
 On expérimente notre liberté dans nos choix et décisions volontaire.
L’Homme a une nature double.
 D’une part Matière (corps)  déterminisme.
 D’autre part Esprit et Volonté  liberté.

La liberté se manifeste par la contingence du choix.


Pour être libre, le choix doit-il être arbitraire ?
 Sans raisons, injustifié, immaturité.
Faut-il choisir sans raison ? Au hasard ?

Libre arbitre : Auto-détermination de la volonté.


 Pour Descartes : Volonté infinie qui pourrait échapper aux influences du corps.

Volonté : Aucun élément extérieur ne la contraint ou ne la remet en cause.


L’inclination que l’on ressent pour un choix plutôt qu’un autre remet en cause notre liberté mais il n’en
est rien puisque nous pouvons choisir d’ignorer les conseils de notre raison.
 Suis-je plus libre en étant indifférent ?
Pour Descartes, c’est « le plus bas degrés de liberté » car l’indifférence est la manifestation d’un
défaut de connaissance.
La connaissance éclaire le choix. Plus je suis capable de justifier rationnellement mon choix plus je
suis libre. Il faut toujours choisir.

B. La conscience illusoire de la liberté – suffit-il de choisir pour être libre ?


Pour Descartes, se sentir à travers l’expérience d’un choix nous contraint, suffit à nous donner la
certitude d’être libre.
Spinoza critique la définition du libre arbitre de Descartes donc d’une volonté infinie qui pourrait
échapper aux influences du corps.
Texte de Spinoza (17ème) « Lettre à Schuller ».
Spinoza, au contraire, estime que la conscience intime de notre libre arbitre est une illusion : tout est
déterminé dans la nature, comme nous ignorons les causes de nos actes, nous croyons échapper à la nécessité
universelle.

Mais descendons aux choses créées qui sont toutes déterminées par des causes extérieures à exister et à agir
d'une certaine façon déterminée. Pour rendre cela clair et intelligible, concevons une chose très simple : une
pierre par exemple reçoit d'une cause extérieure qui la pousse, une certaine quantité de mouvements et,
l'impulsion de la cause extérieure venant à cesser, elle continuera à se mouvoir nécessairement. Cette
persistance de la pierre dans le mouvement est une contrainte, non parce qu'elle est nécessaire, mais parce
qu'elle doit être définie par l'impulsion d'une cause extérieure. Et ce qui est vrai de la pierre il faut l'entendre
de toute chose singulière, quelle que soit la complexité qu'il vous plaise de lui attribuer, si nombreuses que
puissent être ses aptitudes, parce que toute chose singulière est nécessairement déterminée par une cause
extérieure à exister et à agir d'une certaine manière déterminée.

Concevez maintenant, si vous voulez bien, que la pierre, tandis qu'elle continue de se mouvoir, pense et sache
qu'elle fait effort, autant qu'elle peut, pour se mouvoir. Cette pierre assurément, puisqu'elle a conscience de
son effort seulement et qu'elle n'est en aucune façon indifférente, croira qu'elle est très libre et qu'elle ne
persévère dans son mouvement que parce qu'elle le veut. Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de
posséder et qui consiste en cela seul que les hommes ont conscience de leurs appétits et ignorent les causes
qui les déterminent. 

Pour Spinoza, notre esprit est tout aussi déterminé que notre corps, ce déterminisme étant
psychologique est imperceptible.
L’Homme n’est pas un empire dans un empire, il est tout aussi déterminé que toutes les choses crées.
Toute chose créée est soumise au déterminisme (n’est pas libre) d’exister par les causes et à agir (à
justifier).
D’après Spinoza, on est victime du préjugé finaliste ayant conscience du but de nos actions. Nous nous
croyons libre alors même que nous ignorons les causes de nos désirs. Mais nous pouvons néanmoins
être libre en fonction de nos capacités à représenter les éléments qui nous déterminent de façon à
modifier leurs influences.
Je peux être conscient d’être libre tout en étant déterminé.
Comment trancher ?
III. La moralité suppose la liberté.
La liberté est une condition nécessaire de la moralité, si elle n’existe pas l’idée de jugement morale n’a
aucun sens.
Pour Kant, on ne peut pas prouver la liberté car elle ne fait pas partie des phénomènes (objets
perceptible). La liberté fait partie des noumènes (objets intelligibles). Pour lui, la liberté est « un
postulat de la raison pratique. »

Perception : Le fait de m’apercevoir par mes 5 sens.

P.600 Texte de Kant (18ème) « La liberté malgré le déterminisme ».


 Un homme qui commet un mensonge précieux.
Grille de lecture déterministe (comprendre cet acte = identifier les raisons, motivations
psychologique).
« Le charactère empirique ».

Charactère : Etat
Empirique : Etat d’esprit formé par l’expérience de la vie (mauvaise influence, fréquentation, sa
nature insensible à la honte, manque de mesure de conséquences).
 On fait comme si tout cela était des causes, comme si le mensonge était l’effet nécessaire de
ces causes.

Cause : Force qui produit un effet.


Raison : Faculté de connaître, de bien juger, de discerner le vrai du faux et le bien du mal.
Toutes ces raisons ne rendent pas l’acte nécessaire, il reste contingent. On peut accuser cet homme de
mauvaise foi, il est toujours facile d’en appeler aux circonstances extérieurs pour se dédouaner.

Mauvaise foi : Attitude consistant à faire porter la responsabilité de ses actes à une cause extérieur,
ce qui revient à ne pas exercer sa liberté.

Nécessaire : Ce qui ne peut pas ne pas être, ce à quoi on échappe pas quand il y a nécessité, il n’y a
pas de liberté car il n’y a pas de choix.

Contingent : Ce qui peut ne pas être. Ce qui pourrait être autrement car il y a un choix possible et
donc de la liberté.
Hegel (19ème) : « Le Châtiment honore le criminel parce qu’il rend hommage à sa liberté »

Texte de Kant (18ème) « Critique de la raison pure ».


Un homme peut travailler avec autant d'art qu'il le veut à se représenter une action contraire à la loi qu'il se
souvient avoir commise, comme une erreur faite sans intention, comme une simple imprévoyance qu'on ne
peut jamais entièrement éviter, par conséquent comme quelque chose où il a été entraîné par le torrent de la
nécessité naturelle, et à se déclarer ainsi innocent, il trouve cependant que l'avocat qui parle en sa faveur ne
peut réduire au silence l'accusateur qui est en lui s'il a conscience qu'au temps où il commettait
l'injustice, il était dans son bon sens, c'est-à-dire qu'il avait l'usage de sa liberté. Quoiqu'il s'explique sa
faute par quelque mauvaise habitude, qu'il a insensiblement contractée en négligeant de faire attention à lui-
même et qui est arrivée à un tel degré de développement qu'il peut considérer la première comme une
conséquence naturelle de cette habitude, il ne peut jamais néanmoins ainsi se mettre en sûreté contre le blâme
intérieur et le reproche qu'il se fait à lui-même.

Analyse déterministe de l’acte « mauvais » = « erreur faite sans intention » ;


« imprévoyance » ; « mauvaise habitude ».
L’indice de notre liberté = conscience morale (mauvaise conscience) qui nous faits des remords,
comme un tribunal intérieur  dédoublement : moi / moi-même

Remords : S’en vouloir d’avoir agis de telle ou telle manière.


Si je m’en veux, c’est que j’aurai dû et j’aurai pu agir autrement.
Le remord : indice suffisant de notre liberté ?
La conscience morale est-elle naturelle ou est-elle culturelle et acquise ?

Conscience morale : La capacité à distinguer le bien du mal.


Le libre-arbitre est-il un fait ou une exigence sociale ?
 Besoin d’identifier des coupables (individus) pour les punir.

Texte de Nietzsche (19ème) « Le Crépuscule des Idoles ».


Le libre arbitre, prétexte pour fonder la culpabilité ?

Nous n’avons maintenant plus aucune indulgence pour la notion de « libre arbitre » ; nous ne savons que trop
ce que c’est – le plus suspect des tours de passe-passe des théologiens, aux fins de rendre l’humanité «
responsable », au sens où ils l’entendent, c’est-à-dire de la rendre plus dépendante des théologiens…Je
n’évoquerai ici que la psychologie de toute « responsabilisation générale ». Chaque fois que l’on cherche à «
établir les responsabilités » c’est habituellement l’instinct de vouloir punir et juger qui est à l’œuvre. C’est
dépouiller le devenir de son innocence qu’attribuer à une volonté, à des intentions, à des actes de
responsabilité le fait d’être de telle ou telle manière. La théorie de la volonté a été essentiellement inventée à
des fins de châtiment, c’est-à-dire par « désir de trouver coupable ». Toute l’ancienne psychologie, la
psychologie de la volonté, est née de ce que ses auteurs, les prêtres qui étaient à la tête des anciennes
communautés, voulaient se donner un droit d’infliger des punitions, ou donner à Dieu un tel droit…Si l’on a
conçu les hommes « libres », c’est à seule fin qu’ils puissent être jugés et condamnés, afin qu’ils puissent
devenir coupables…

Nietzsche, philosophe du 19ème, nihiliste.


Nihiliste : Négationniste des valeurs morale, de leurs légitimité et même de leurs seuls fondement.
Pour lui, l’Homme a inventé la morale.
L’idée de Nietzsche est que l’idée de libre arbitre est indémontrable, elle n’est qu’une croyance
introduite par la théologie pour faire que Dieu ne soit pas responsable du mal produit par sa créature et
punir, soumettre les hommes. C’est aussi pour lui une ruse perverse, un mensonge à l’origine du
triomphe de la morale qui est au service des faibles car elle est une morale négative, contre-nature qui
encourage à l’affaiblissement des forces vitales.
L’Homme : Être vivant comme les autres.
 But : conserver sa vie s’étendre, croitre, déployer ses forces.
 Chez tous les vivants, il y a des forts & des faibles = loi de la nature.
Les faibles ont inventé une morale altruiste – égalitaire visant à brider la volonté de puissance du
faible.
Les faibles rendent responsable les forts de leurs désirs naturels et égoïste de vivre.

Vocabulaire acquis :
 Liberté de droit / Liberté de faits
 Indépendance / Autonomie
 Liberté d’indifférence
 Déterminisme
 Nécessaire / Contingent
 Cause / Raison
 Contraintes / Obligation
 Libre Arbitre
 Responsabilité
 Acte gratuit
 Conscience
 Volonté

Vous aimerez peut-être aussi