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Fiche de révision La liberté 1

Fiche de révision
LA LIBERTE

1- Axes problématiques :

La liberté dans les relations sociales et en politique : Suis-je libre quand je suis en relation
avec les autres parce que ma volonté peut entrer en concurrence avec celle d’autres personnes
et, d’autre part parce que la société doit bien réguler les pratiques y compris en introduisant
certaines contraintes ? La loi est-elle ce qui s’oppose à la liberté et ce qui la limite, ou bien
permet-elle de définir la, ou les, liberté(s) dans un collectif ?

La liberté psychologique : Suis-je libre intérieurement ? Suis-je libre de penser ce que je veux ?
d’aimer ce que je veux ? de vouloir ce que je veux ? Suis-je libre de mes pensées s’il existe un
inconscient ? Mes pensées et mes désirs sont-ils indéterminés ou sont-ils déterminés y compris
si je ne le sais pas ?

Liberté et d’identité : Suis-je libre vis-à-vis de mon identité ? Est-on libre de ce que l’on est ?
Puis-je changer d’identité, suis-je libre de devenir un autre ? Mes projets peuvent-ils me
façonner au point que je change radicalement ? Suis-je ce que mon passé a fait de moi ?

Culture et liberté / libération : N’y a-t-il pas dans la culture quelque chose qui nous libère ?
Le travail est-il libérateur/émancipateur et/ou aliénant ? L’éducation vise-t-elle à produire un
homme ou un citoyen libre (indépendant ou capable de choisir en raison), ou bien constitue-t-
elle une forme de dressage ou de sélection ? Le savoir est-il émancipateur, ou élément d’une
socialisation, d’un formatage ou d'une normalisation ?

Liberté métaphysique ? : Faut-il opposer le genre humain au reste de la nature, en ce sens


qu’il serait le seul être de la nature qui n’obéisse pas à un déterminisme strict, qui serait
indéterminé, ou capable de se déterminer sans cause (libre arbitre), de s’autodéterminer ?
Comment concevoir une telle opposition entre règne de la nécessité (la nature) et règne de la
liberté (l'esprit et la morale humaine) ?

2- Distinctions conceptuelles
En termes très généraux, la liberté doit au moins être définie comme la possibilité, proprement
humaine, d’échapper aux déterminisme de la nature. Cela ne saurait signifier que l’homme ne
connaît aucun déterminisme (son corps obéit à des lois biologiques), mais cela indique que les
qualités qui le distinguent de la pure animalité montrent une indétermination qui lui est propre,
que l’on assimile à son « absence » de « nature ».

L’autonomie, du grec autonomos, « qui se régit par ses propres lois » .Condition d’un individu
ou d’un groupe de personnes qui détermine lui-même les règles auxquelles il se soumet.
L’autonomie de la volonté désigne chez Kant la propriété qu’a la volonté d’être à elle-même sa
propre loi. L’autonomie se distingue de l’indépendance, qui refuse la soumission à l’autre et à
la loi : est libre celui qui ne dépend de (ou n’est soumis à) personne pour effectuer ses choix,
accomplir ses actes, ou mener sa vie. Sa devise : « je fais ce qui me plaît, envers et contre tous ».

L’aliénation, du latin alienus, « qui appartient à un autre ». En droit, fait de céder son bien à
autrui, soit par donation, soit par vente. Dans les systèmes hégélien et marxiste, processus par
lequel l’individu est dépossédé de lui-même et devient l’esclave des autres ou des choses,
notamment dans le travail. La soumission c’est l’acceptation de l’autorité ou du primat de
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l’autre ou (des autres), autrement dit c’est leur reconnaître un certain pouvoir sur moi, ce qui
revient à dire que c’est leur vouloir qui détermine le mien : j’accomplis ce qu’ils veulent.

Émancipation

Autorisation

La liberté, par opposition à l’esclavage, est la condition d’un individu qui n’est sous la
dépendance d’aucune autre. Par opposition à contrainte : pouvoir de faire ce que l’on veut. Par
opposition à oppression (liberté civile) : droit de faire tout ce que les lois permettent, sous
réserve de ne pas porter atteinte aux droits d’autrui. Par opposition à déterminisme, pouvoir
qu’aurait la raison humaine à se déterminer en toute indépendance (synonyme de libre arbitre).
Par opposition à la déprise, à la passivité, la liberté est cette conquête de la maîtrise que je peux
avoir sur moi-même : être libre c’est être maître de soi, et non livré à l’envie, au désir ou aux
passions.

Le libre arbitre est le pouvoir qu’a l’homme de se déterminer librement et d’agir sous la seule
conduite de sa volonté. Pour Descartes, la liberté, identifiée au libre arbitre, consiste dans le
pouvoir que nous avons de choisir entre telle ou telle action sans y être contraints par nue
quelconque « force extérieure ». La volonté est la faculté de vouloir ; pouvoir de se déterminer
pour des fins raisonnables. Considérée comme libre, c’est-à-dire affranchie de toute contrainte
ou détermination extérieure, la volonté humaine est aussi appelée libre arbitre. A la notion de
libre arbitre, on peut opposer l’idée que notre conscience d’être libre (indétrerminé) ne nous
garantit pas notre liberté, si la conscience est déterminée par des causes, ou des désirs,
inconscients (cf. Spinoza, ou Freud).

Le corrélat de la liberté c’est aussi la responsabilité. La responsabilité, du latin respondere,


« s’engager » (spondere) « en retour », est la capacité à répondre de ses actes. En morale,
caractère de celui qui accepte de se reconnaître comme l’auteur de ses actes et d’en assumer
toutes les conséquences. En droit (responsabilité juridique), obligation à répondre de tout acte
qui enfreint la loi (notion voisine de la culpabilité juridique). S’il n’y a pas de liberté, il ne peut
y avoir de responsabilité, donc le droit et la justice postulent que nous sommes libres.

3- Thèses

-Bacon : « On ne commande à la nature qu’en lui obéissant » C’est-à-dire que la technique ne


nous libère des contraintes naturelles qu’en obéissant aux lois de la nature (voir cour sur la
technique).

-Les hommes ne sont pas libres des formes sociales dans lesquelles ils vivent, elles sont
produites par leurs relations matérielles réciproques. Les hommes sont déterminés par leur
histoire dans la mesure où ils héritent du monde dans lequel ils vivent. Cf. Marx

-Hobbes définit la loi comme ce qui s’oppose à la liberté. Selon Rousseau, la loi est la condition
de la liberté, la loi définit la liberté. Si la loi définit les libertés, les libertés des individus dans
la société doivent également être défendues contre le pouvoir envahissant de l’Etat.

- Le travail est libérateur/émancipateur dans la mesure où il est formateur et qu’il construit une
autonomie et qu’il nous offre une indépendance financière, matérielle…
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- Etre libre c’est être maître de soi et non dépendant de ses envies et désirs (faire tout ce dont
j’ai envie, être livré au principe de plaisir). Etre libre suppose un certain contrôle de soi qui
nous libère de ce qui nous influence ou nous détermine intérieurement.

4- Doctrines

Le déterminisme est une doctrine selon laquelle tous les phénomènes physiques sont produits
par des causes antérieures. Par extension, doctrine qui postule que tous les phénomènes de
l’univers sont liés entre eux par des lois constantes et universelles. « Tout a une cause. » Si tout
a une cause, il n’y a pas de liberté.

Existentialisme : Toute doctrine qui s’articule autour de l’existence humaine, saisie dans sa
dimension individuelle et concrète ce qui est vécu est essentiel, premier. Principal représentant
de l’existentialisme athée, Sartre met en avant la liberté absolue de l’homme, plongé dans
l’angoisse d’avoir en permanence à se choisir et à se faire exister.

Fatalisme : Du latin fatum, « ce qui a été dit » (sous-entendu « par l’oracle »), « destin ».
Doctrine selon laquelle tout ce qui arrive devait nécessairement arriver, en vertu de l’action
inéluctable du destin. Il ne faut pas confondre le fatalisme et le déterminisme. Le fatalisme nie
toute liberté, tandis que la connaissance de la relation nécessaire qui lie la cause à son effet
(déterminisme) permet au contraire d’agir efficacement sur le cours des événements. C’est la
conception spinoziste, déterministe intégral : il n’existe aucune volonté absolument libre, la
vraie liberté consistant dans la connaissance de la nécessité.

Libéralisme : En politique, doctrine prônant le respect des libertés civiles, contre l’autorité
absolue de la monarchie ou de l’Église. En économie politique, doctrine qui préconise la liberté
des échanges et la non-intervention de l’État dans les affaires commerciales.

Anarchisme, conception libertaire : conception politique (révolutionnaire) qui place


l’individu et sa liberté au fondement de la société. Ainsi, ni le corps social, ni surtout l’État, ne
sont jugés légitimes pour réduire ou restreindre cette liberté. L’État y est conçu comme
l’incarnation et l’institution des relations de domination dans la société, et non comme arbitre
impartial.

5- Citations

Sartre : « L’existence précède l’essence ». « L’homme est condamné à être libre. Condamné,
parce qu’il ne s’est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu’une fois jeté
dans le monde, il est responsable de tout ce qu’il fait. » in L’existentialisme est un humanisme.

Rousseau : « Il n’y a donc point de liberté sans lois, ni où quelqu’un est au-dessus des lois :
dans l’état même de la nature, l’homme n’est libre qu’à la faveur de la loi naturelle qui
commande à tous. Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il y a des chefs et non pas des
maîtres ; il obéit aux lois, mais il n’obéit qu’aux lois et c’est par la force des lois qu’il n’obéit
pas aux hommes. »

Spinoza : « Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en
cela seul que les hommes ont conscience de leurs appétits et ignorent les causes qui les
déterminent. »

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