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L'éthique du souci de soi comme pratique de la liberté - Michel Foucault :

http://1libertaire.free.fr/MFoucault212.html

1/ L'éthique du souci de soi comme pratique de la liberté :

éthique : science de la morale, Tirée du mot grec « ethos » qui signifie « manière de vivre »,
l'éthique est une branche de la philosophie qui s'intéresse aux comportements
humains et, plus précisément, à la conduite des individus en société.

souci de soi : -Le souci de soi a été, dans le monde gréco-romain, le mode dans lequel la
liberté individuelle (ou la liberté civique, jusqu'à un certain point ) s'est réfléchie comme
éthique.
- selon F : Le souci de soi est bien entendu la connaissance de soi - c'est le côté
socratico-platonicien -, mais c'est aussi la connaissance d'un certain nombre de
règles de conduite ou de principes qui sont à la fois des vérités et des prescriptions.
Se soucier de soi, c'est s'équiper de ces vérités : c'est là où l'éthique est liée au jeu
de la vérité.

- dans la liberté politique, un certain rapport de domination, de maîtrise(de soi) est


nécessaire
- Le souci de soi est éthique en lui-même ; mais il implique des rapports complexes
avec les autres, dans la mesure où cet êthos de la liberté est aussi une manière de
se soucier des autres ; c'est pourquoi il est important, pour un homme libre qui se
conduit comme il faut, de savoir gouverner sa femme, ses enfants, sa maison.
- Le souci de soi implique aussi le rapport à l'autre dans la mesure où, pour bien se
soucier de soi, il faut écouter les leçons d'un maître. On a besoin d'un guide, d'un
conseiller, d'un ami, de quelqu'un qui vous dise la vérité. Ainsi, le problème des
rapports aux autres est présent tout au long de ce développement du souci de soi.
- ex de Socrates : il est précisément celui qui interpelle les gens dans la rue, ou les
jeunes au gymnase, en leur disant : «Est-ce que tu t'occupes de toi ?»
- risque de se absolutiser, de renoncement à soi : ex du christiannisme avec un souci
de soi pour le salut mais qui demande un renoncement à soi
Il faut donc accepter la mort tel le pense les stoïciens. (Le stoïcisme est une
construction collective reposant sur l'idée selon laquelle il vaut mieux aborder
les sentiments et le monde avec rationalité plutôt que d'être à la merci de son
destin et de ses émotions.)

processus de libération : quand un peuple colonisé cherche à se libérer de son colonisateur,


c'est bien une pratique de libération, au sens strict.

pratique de la liberté : ex avec F : C'est pourquoi j'insiste plutôt sur les pratiques de liberté
que sur les processus de libération, qui, encore une fois, ont leur place, mais ne me
paraissent pas pouvoir, à eux seuls, définir toutes les formes pratiques de liberté. Il s'agit là
du problème que j'ai rencontré très précisément à propos de la sexualité : est-ce que cela a
un sens de dire «libérons notre sexualité» ? Est-ce que le problème n'est pas plutôt
d'essayer de définir les pratiques de liberté par lesquelles on pourrait définir ce qu'est le
plaisir sexuel, les rapports érotiques, amoureux, passionnels avec les autres ? Ce problème
éthique de la définition des pratiques de liberté est, me semble-t-il, beaucoup plus important
que l'affirmation, un peu répétitive, qu'il faut libérer la sexualité ou le désir.

domination : Lorsqu'un individu ou un groupe social arrivent à bloquer un champ de relations


de pouvoir, à les rendre immobiles et fixes et à empêcher toute réversibilité du mouvement -
par des instruments qui peuvent être aussi bien économiques que politiques ou militaires -,
on est devant ce qu'on peut appeler un état de domination.

éthique : selon F, il faut pratiquer la liberté éthiquement. Mais, pour que cette pratique de la
liberté prenne forme dans un ethos qui soit bon, beau, honorable, estimable, mémorable et
qui puisse servir d'exemple, il faut tout un travail de soi sur soi.

2/ rapport entre pouvoir et savoir et entre sujet et vérité. :

-le rapport savoir et pouvoir a permis d’analyser le rapport entre sujet et jeux de vérité : ex
avec la pratique de l’internement(XVIIe s) qui insère les fous (soins pour les troubles
psychiatriques ). Le jeu de vérité est ici défini par un savoir ou un modèle médical.
jeu de la vérité : ensemble de règles de production de la vérité.

-sujet “passif “: sujet fou : le sujet fou n'est pas un sujet non libre et que, précisément, le
malade mental se constitue comme sujet fou par rapport et en face de celui qui le déclare
fou. La constitution du sujet fou peut être en effet considérée comme la conséquence d'un
système de coercition (qui contraint).

-Ce qui suppose un sujet très actif est très soucieux de soi et des autres, capable donc
d’agir politiquement et philosophiquement.
-communication, analyse du pouvoir, gouvernementalité

-attention : Au fond il y a aussi un problème de communication au cœur du problème de la


vérité, le problème de la transparence des mots du discours. Celui qui a la possibilité de
formuler des vérités a aussi un pouvoir, le pouvoir de pouvoir dire la vérité et de l'exprimer
comme il veut.
Le problème n'est donc pas d'essayer de les dissoudre dans l'utopie d'une communication
parfaitement transparente(Habermas), mais de se donner les règles de droit, les techniques
de gestion et aussi la morale, l'ethos, la pratique de soi, qui permettront, dans ces jeux de
pouvoir, de jouer avec le minimum possible de domination.

-Le pv selon F : Le pouvoir n'est pas le mal. Le pouvoir, c'est des jeux stratégiques (jeux
stratégiques qui font que les uns essaient de déterminer la conduite des autres, à quoi les
autres répondent en essayant de ne pas laisser déterminer leur conduite ou en essayant de
déterminer en retour la conduite des autres ). Il faut le différencier avec les États de
domination qui empêchent la liberté(le pv selon Sartre: “le pv, c’est le mal”).
Dans l’ analyse du pouvoir, il y a ces trois niveaux : les relations stratégiques, les techniques
de gouvernement(c'est aussi bien la manière dont on gouverne sa femme, ses enfants que
la manière dont on gouverne une institution.) et les états de domination.
-la gouvernementalité : l'ensemble des pratiques par lesquelles on peut constituer, définir,
organiser, instrumentaliser les stratégies que les individus, dans leur liberté, peuvent avoir
les uns à l'égard des autres. Elle implique le rapport de soi à soi.
=> la philo est là pour avertir les dangers du pv

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