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Le guide pratique

du
Bijoutier débutant

E-BOOK OFFERT

OBJECTIF-BIJOUX.COM
Qui-suis-je ?
Mon nom est Caroline Rivière, je suis diplômée
de l’École de Joaillerie de Montréal depuis
2015. À ma sortie de l’école, j’ai démarré deux
entreprises de bijoux. L’une avec des collections
entrée de gamme accessible à un large public, et
l’autre axée sur le bijou haut de gamme.

MON PARCOURS
À l’origine, mon rêve était de devenir
océanographe. En effet, ayant grandi en
Nouvelle Calédonie, le monde marin m’a
toujours passionnée. Cela se reflète maintenant
dans mes créations.

Je me suis donc installée au Québec en 2007,


RETROUVEZ-MOI SUR : dans le but d’obtenir une licence en Biologie
Marine, à l’Université du Québec à Rimouski.
Puis, de manière tout à fait inattendue, j’ai
Facebook
découvert le monde de la création de bijoux.
J’étais alors en congé de maternité, et j’avais
Instagram besoin d’un passe-temps. J’ai donc commencé
mon apprentissage de manière autodidacte,
Youtube mais j’ai rapidement été frustrée par le manque
d’informations disponibles en français à
l’époque.
Le blog et la newsletter hebdomadaire

D’un autre côté, je réalisais que cette nouvelle


Mes formations passion, prenait le pas sur l’autre. Créer était
devenu un besoin vital. C’est ainsi que, soutenue
par mon mari, j’ai pris la décision de m’inscrire
dans une école. Nous avons donc déménagé à
Montréal en 2012, pour que je puisse y
commencer mon apprentissage.

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Sommaire

Qui suis-je ? 3
Apprendre la bijouterie en autodidacte : 5 conseils 5
Livres de bijouterie : ceux que je vous recommande 8
Liste des outils : les indispensables 13
Atelier de bijouterie : comment l'aménager ? 17
7 règles de sécurité en atelier à respecter absolument 23
Comment scier le métal en bijouterie 26
Comment limer le métal pour obtenir une définition professionnelle ? 28
Le recuit en bijouterie : ce qu'il faut savoir 31
Quelle est la différence entre le brasage et le soudage ? 35
Comment polir un bijou : outils et techniques 39
Vivre de la bijouterie : est-ce possible ? 43
Liste des fournisseurs 50

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APPRENDRE LA BIJOUTERIE
EN AUTODIDACTE | 5 CONSEILS

Beaucoup de personnes s’intéressent au travail du métal, et plus particulièrement à la


bijouterie. Cependant, il n’est pas toujours facile de se former. En effet, lorsque l’on souhaite se
réorienter, il peut être plus difficile de s’inscrire dans une école passé un certain âge. Et parfois,
se sont les obligations familiales ou, tout simplement, l’emplacement géographique qui ne s’y
prêtent pas. Beaucoup se tournent alors vers la voie de l’autodidaxie.

En effet, il est tout à fait possible d’apprendre la bijouterie en autodidacte. Et ceci est encore
plus vrai à l’ère d’Internet et des réseaux sociaux.

En effet, on trouve pléthore de sites, blogs, forums, et vidéos sur le web à ce sujet (plus en
anglais évidemment). Malgré tout, cela n’est pas forcément la voie la plus facile à suivre. Voilà
pourquoi j’ai tenu à vous partager aujourd’hui 5 conseils qui pourront aider les autodidactes à
bien démarrer et à comprendre certaines phases qu’ils vont traverser

1- SAVOIR S’ENTOURER POUR GARDER LA MOTIVATION

Le premier conseil que je donnerais à une personne qui souhaite apprendre la bijouterie en
autodidacte est de s’entourer de personnes ayant la même passion que lui. En effet, peu
importe le domaine, on peut séparer l’apprentissage en trois phases : le démarrage, la traversée
du désert et l’achèvement.

LES TROIS PHASES D’APPRENTISSAGE

Dans la phase de démarrage, tout va pour le mieux. Rien que l’attrait de la nouveauté vous
donne des ailes et une motivation d’enfer, grâce à laquelle vous avez l’impression que vous
pourriez abattre des montagnes. Puis, très vite arrive la traversée du désert. C’est la période la
plus difficile. Celle où la plupart du monde abandonne.

Durant cette phase, vous fournissez beaucoup d’efforts, mais obtenez peu de résultats, ce qui
peut totalement vous démotiver. Cependant, c’est pendant la traversée du désert qu’il est le
plus important de s’accrocher, d’être patient et de fournir des efforts constants.

Au bout d’un certain temps, les efforts commencent à payer, et les résultats apparaissent. C’est
la phase d’achèvement. Votre apprentissage ne sera pas encore fini, puisque dans la bijouterie,
on n’a jamais fini d’apprendre.

Cependant, vous manierez vos outils avec beaucoup plus d’aisance, vos gestes seront beaucoup
plus précis et vous aurez gagné en rapidité.

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1 - DÉPASSER LA TRAVERSÉE DU DÉSERT

Pour ne pas se laisser décourager durant la traversée du désert, il est important de bien vous
entourer. À la fois de professionnels qui sont eux aussi passés par les mêmes phases que vous
(qu’ils aient appris en autodidacte ou non), mais aussi par des débutants qui vivent la même
chose que vous et par qui vous vous sentirez compris.

De nos jours, grâce à Internet, il est de plus en plus facile pour une personne souhaitant
apprendre la bijouterie en autodidacte de se connecter à des gens qui ont la même passion.

En effet, rien que sur Facebook, il existe une multitude de groupes comme celui que j’ai créé,
dans lesquels vous pourrez trouver ce genre de soutien. Et comme ce point est, à mon sens,
primordial, j’en ai également créé un spécialement pour les élèves qui suivent ma formation en
ligne .

2 - NE PAS ACHETER LE MOINS CHER À TOUT PRIX

On le sait bien, se lancer dans la bijouterie demande un certain investissement en outillage. De


ce fait, il peut être tentant de se tourner vers les outils les moins chers et de privilégier la
quantité à la qualité. Cependant, même si moins cher n’est pas forcément synonyme de piètre
qualité, ce genre de choix peut, au final, vous coûter très cher.

En effet, si vous décidez, par exemple, d’acheter des limes à bas prix, et que finalement vous
vous rendez-compte que celles-ci ne sont pas vraiment efficaces, vous devrez à un moment
donné vous résoudre à en acheter d’autres. Et investir deux fois dans un jeu de lime, ça fini par
faire mal au portefeuille. D’ailleurs, puisque l’on parle des limes, je vous recommande vivement
la marque Vallorbe qui est un gage de qualité .

3 - PENSER AUX ALTERNATIVES EN COMMENÇANT


Après, je comprends que l’on ait envie de
s’équiper rapidement lorsque l’on débute,
pour pouvoir créer d’avantage de bijoux.
C’est pourquoi je vous recommande de
penser à quelques alternatives.

Pour ce qui est du chalumeau, l’idéal est bien entendu de pouvoir s’en procurer un spécifique à
la bijouterie. D’ailleurs, le chalumeau brésilien (comme le Orca) a un très bon rapport
qualité/prix, d’autant plus qu’il ne nécessite pas d’avoir une bouteille d’oxygène. Toutefois, pour
les budgets plus serrés, il est tout à fait possible de réaliser ses premières brasures avec un
petit chalumeau de cuisine (oui, oui, celui pour les crèmes brûlées ^^). Par contre, n’imaginez
pas pouvoir braser de grosses pièces avec, ni même faire du lingotage (fabrication de lingot).
C’est vraiment juste pour vous dépanner en commençant.

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4 - NE PAS CHERCHER À ALLER TROP VITE

Quand on débute, on a souvent une rage d’apprendre tout un tas de techniques. C’est normal,
puisque on est dans la phase de démarrage dont je vous parlais au début.

Je vois souvent des bijoutiers débutants qui, après avoir réalisé une bague, souhaitent se lancer
tout de suite dans le sertissage. Peut-être en faites-vous partie ? Pour tout vous dire, si c’est le
cas, je vous comprends parfaitement. Je suis du genre à aller très vite, et à vouloir brûler les
étapes. Cependant, avec le temps, j’ai fini par comprendre que ce n’était pas une bonne chose.

Que vous souhaitez apprendre la bijouterie en autodidacte ou non, je vous recommande


fortement de vous concentrer dans un premier temps uniquement sur les techniques de base :
sciage, limage, brasage (soudage) et polissage. Une fois que vous aurez acquis une certaine
maîtrise de ces techniques, vous verrez que vous pourrez aborder les techniques plus poussées
plus facilement et de manière plus sereine.

Je sais que ce que je dis ne plaît pas à tout le monde, moi-même étant passé par là, mais bien
honnêtement, vous seriez surpris de voir tout ce que vous pouvez faire rien qu’avec un bocfil et
quelques limes !

5 - VARIER SES SOURCES D’APPRENTISSAGE

Que l’on apprenne la bijouterie en


autodidacte ou en suivant une formation, on
a tendance à s’attacher à un « formateur » et
à n’écouter que lui. Ce n’est pas mauvais en
soi quand on débute, cela permet d’éviter de
s’éparpiller. Toutefois, il est important d’aller
voir, à un moment donné, comment
travaillent les autres.

Le sertissage de bijoux | Anastasia Young

En effet, chaque bijoutier fini par acquérir des petites astuces bien à lui, qui valent la peine
d’être apprises. En ne vous focalisant que sur un seul formateur, que ce soit un prof, un livre, un
blog, une chaîne YouTube, vous vous coupez la possibilité d’apprendre de nouvelles choses.

C’est d’ailleurs pour cela que j’aime faire intervenir d’autres bijoutiers/joailliers sur le blog. Cela
évite la consanguinité des informations. Drôle de terme je sais ! C’est ce que m’avait expliqué
un jour un prof d’université (quand j’étudiais en bio marine), alors qu’il me recommandait
vivement de changer d’université une fois ma licence acquise pour justement voir comment la
recherche se fait ailleurs.

Quand j’ai commencé mes études de bijouterie/joaillerie, j’ai vite réaliser que c’était la même
chose. Chaque prof que j’ai eu avait sa propre vision du métier, du bijou, des techniques, ce qui
permet au final d’avoir une plus grande ouverture d’esprit et une plus grande latitude au niveau
des possibilités !

Voilà, vous connaissez maintenant mes 5 conseils pour bien démarrer son apprentissage en
autodidacte.

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LIVRES DE BIJOUTERIE
CEUX QUE JE VOUS RECOMMANDE

Si vous apprenez la bijouterie en autodidacte, il est fort probable que vous soyez à l’affût de
toutes les informations que vous pouvez trouver. Sites web, blogs, forums, vidéo YouTube et
livres de bijouterie sont donc vos alliés. Mais ici, nous allons nous concentrer sur ces derniers.
Du Jewelry Concepts and Technology au Traité pratique du bijoutier-joaillier, en passant par le
Complete metalsmith et les livres d’Anastasia Young, on passe en revue les livres de bijouterie
qui peuvent être utiles aux débutants en bijouterie et joaillerie.

EST-IL POSSIBLE D’APPRENDRE AVEC DES LIVRES DE BIJOUTERIE ?

Avant de commencer, je trouve intéressant de se poser cette question. Est-il possible


d’apprendre avec des livres de bijouterie. Voici mon avis, et bien entendu, celui-ci n’engage que
moi.

Certains livres de bijouterie sont des mines d’or d’informations comme nous allons le voir un
peu plus loin. Cependant, un livre est composé d’un ensemble de mots et d’images statiques. Il
est donc difficile, voir impossible de pouvoir se figurer correctement les mouvements à
effectuer lorsque l’on emploi les outils de bijouterie en se référant seulement aux livres. C’est
pourquoi je pense qu’il est important que toute personne qui se lance dans ce domaine en
autodidacte puisse au moins suivre une petite formation de quelques jours chez un artisan ou
dans un centre de formation, ou carrément en ligne si les deux autres options ne sont pas
envisageables. Et, à défaut de pouvoir se former avec quelqu’un, au moins regarder des vidéos
sur YouTube par exemple.

Enfin, il est évidemment impossible d’établir un dialogue avec un livre et donc de lui poser des
questions. Heureusement, la beauté du web nous offre la possibilité de se connecter avec des
bijoutiers et des joailliers de par le monde entier via des forums et groupes Facebook.

Donc, pour résumer, un livre est un excellent support d’apprentissage, mais pour maximiser sa
réussite, il vaut mieux l’utiliser en complément des autres supports dont je viens de parler.

LES LIVRES DE BIJOUTERIE QUE JE CONNAIS

Alors pour tout vous avouer, ayant appris en école et ayant donc à disposition des joailliers
d’expérience, je n’ai pas eu souvent à me référer à des livres. Depuis ma sortie de l’école en
revanche, je me tourne de plus en plus vers ce support, mais toujours est-il que ma carrière
n’étant pas extrêmement longue, je n’ai pas encore exploré une multitude de livres de
bijouterie.

Toutefois, voici ceux que je connais et que je peux vous recommander.

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JEWELRY CONCEPTS AND TECHNOLOGY

Si vous recherchez un livre complet, qui traite à


la fois des métaux, des techniques de base, des
techniques plus avancées (fabrication de tubes,
repoussé, fusion, granulation, etc.), la cire
perdue, les pierres et le sertissage, la coloration
des métaux, etc., je vous conseille le Jewelry
Concepts and Technology de Oppi Untracht.
Évidemment, il faut que vous soyez un minimum
à l’aise avec l’anglais écrit. Mais si c’est votre cas,
ce livre est à lui seul une mine d’or d’informations

COMPLETE METALSMITH

Dans la même catégorie, quoiqu’un peu moins


complet, vous avez également le Complete
Metalsmith de Tim McCreight. Ce que j’aime de
ce livre, c’est que Tim va droit au but. Pas trop de
bla-bla, on va à l’essentiel avec une page par
technique, outil ou matériau. Et malgré le fait
qu’il soit moins complet que le livre d’Oppi
Untracht, il contient énormément d’informations
et est certainement plus digeste à lire que ce
dernier si vous n’êtes pas bilingue.

LE SERTISSAGE DE BIJOUX

Si vous souhaitez vous initier au sertissage ou


compléter vos connaissances à ce sujet, je trouve le
livre d’Anastasia Young très bien fait. Les photos
sont superbes et souvent accompagnées de croquis.
Elle y présente une trentaine de sertis différents, et
parle également des pierres, des perles, des outils
pour le sertissage, etc. En plus, il est disponible en
français. Que demander de mieux !

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L'ORFÈVRERIE

Récemment, j’ai aussi découvert le livre de Carles


Codina, L’orfèvrerie : art et techniques (merci à la
bibliothèque de ma ville qui a dans ces rayons des
livres sur l’artisanat^^). C’est un livre très
intéressant qui explique comment réaliser certaines
techniques comme le Keum Boo, la gravure, la fonte
artisanale, mais qui parle également des pierres et
des stratégies commerciales pour vendre ses
créations. Ce livre est très bien illustré et il donne
envie de se lancer dans l’expérimentation de
nouvelles techniques. Lorsque je l’ai emprunté, je ne
l’ai pas regardé avec l’œil d’un débutant, donc je ne
pourrais pas vous dire s’il est adapté à une personne
novice, mais si vous avez déjà acquis les bases, je
vous le recommande chaudement

FOLDFORMING

Lorsque j’ai terminé mes études de joaillerie en


2015, j’ai loué un espace dans l’atelier d’un autre
joaillier pendant tout un été. Durant cette
période, j’ai pu m’initier à la technique du
foldforming grâce au livre du même nom rédigé
par Charles Lewton-Brain, le maître en la
matière. Si cette technique vous intéresse, c’est
un livre que je vous recommande vraiment. Il est
très bien fait et même s’il est en anglais, il est
relativement facile à comprendre grâce aux
illustrations.

DESSIN DE BIJOUX

Enfin, le dernier livre que j’ai personnellement testé et


que je vous recommande est le livre Dessin de bijoux
de Dominique Audette. Évidemment, il ne s’agit pas ici
d’un livre qui vous apprendra les techniques de la
bijouterie, mais bien le dessin de bijoux (perspective,
jeux d’ombre et de lumière, etc.). Une compétence
indispensable quand on souhaite retranscrire ses idées
de création sur le papier pour les montrer à un client ou
tout simplement pour les consigner dans son carnet à
idées

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LES LIVRES DE BIJOUTERIE POUR S’INSPIRER

Certains livres sont consacrés uniquement à la présentation d’œuvres de bijoutiers et de


joailliers de par le monde. Ici, aucune technique ou notion à apprendre, simplement des photos
de bijoux tous plus beaux, extravagants ou élaborés les uns que les autres. Un plaisir pour les
yeux et une véritable source d’inspiration ! Petite parenthèse ici : s’inspirer ne veut pas dire
copier.

Si c’est le genre de livre que vous recherchez, je vous conseille la série des Lark Books

Ou encore celle réalisée par le joaillier Nicolas Estrada. Attention toutefois aux amoureux du
métal et du bijou classique, on retrouve dans ses livres beaucoup de bijoux contemporains faits
avec divers matériaux.

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LES AUTRES LIVRES DE BIJOUTERIE

Évidemment, il existe une multitude de livres sur le sujet en anglais. Un peu moins par contre en
français, même si cela semble bouger de ce côté. Étant loin de les avoir tous lus, je ne peux vous
donner mon avis sur tous, mais j’ai parcouru les méandres d’Amazon afin de pouvoir quand
même vous proposer une petite sélection de livres supplémentaires qui me semblent
intéressant et qui ont reçus de bons commentaires.

Dans cette sélection, vous retrouverez notamment le Traité pratique du bijoutier-joaillier que
j’ai évoqué au tout début de cet article, et qui semble être une bonne référence pour beaucoup
de bijoutiers et joailliers français, malgré le fait qu’il ne soit pas tout jeune ^^ Pour accéder
directement à chacun de ces livres, je vous invite simplement à cliquer sur chaque image :

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LISTE DES OUTILS
INDISPENSABLES

Il existe une multitude machines et d’outils conçu pour le travail du métal. Cependant, il n’est
pas nécessaire de les acheter tous, surtout lorsque l’on commence. Cette liste vous aiguillera
donc vers les outils qui vous seront absolument nécessaires pour débuter votre apprentissage.
Pas de superflu !

LES PINCES

Les pinces comptent parmi les tous premiers outils qu’un


bijoutier s’achète. En effet, celles-ci sont indispensables
pour former des boucles ou redresser des fils. Par ailleurs,
elles vous serviront également à ouvrir et fermer des
anneaux. Il en existe de toutes formes. Cependant, pour
commencer une paire de pinces rondes, plates et
coupantes suffiront.

Par la suite, je vous suggère aussi d’investir dans des


pinces parallèles et demi-rondes.

LES LIMES

Les limes sont nécessaires au travail de pré finition.


Là encore, vous en trouverez de toutes sortes. Voici celles
que je vous recommande au départ :

- un jeu de limes aiguilles


- une lime plate (flat)
- une lime demi-ronde (half-round)
- une lime sauge
- des manches pour les limes.

Pour plus d’informations, référez-vous à l’article


consacré à la technique du limage en page 28.

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LE BOCFIL

Le bocfil est l’outil qui maintient les lames de scie. Il est


composé d’un manche en bois et d’un cadre de métal.

Pour plus d’informations, référez-vous à l’article consacré


à la technique du sciage en page 26.

LE CABRON

Un cabron est une planche de bois fine et étroite, autour


de laquelle est enroulée une feuille de papier émeri. Celui-
ci sert à émeriser (sabler) le métal pour retirer les traces
de limes et de pinces avant le polissage.

Pour plus d’informations, référez-vous à l’article consacré


à la technique du polissage en page 39.

LA POINTE À TRACER

La pointe à tracer, ou pointeau, vous permettra de


tracer des lignes droites sur vos plaques de métal, en
vue du sciage. Cependant, il vous faudra également
vous munir d'une équerre et/ou d'un réglet pour
cela.

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LE TRIBOULET

Le triboulet est un mandrin grâce auquel vous pourrez


concevoir des bagues en fonction de la taille désirée.

Je vous recommande vivement de choisir un triboulet


gradué en acier. En effet il en existe en bois et en
aluminium mais vous pourrez difficilement les utiliser pour
texturer vos bagues à l’aide de votre marteau.

LE MAILLET

Le maillet de cuir est indispensable pour former une bague


autour du triboulet, ou encore aplatir une plaque de métal.

LE PIED À COULISSE

Le pied à coulisse vous permettra de prendre et reporter


les mesures adéquates pour la fabrication de vos bijoux.
Personnellement, j’utilise un pied à coulisse électronique,
car les mesures sont plus précises.

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LE MARTEAU

Le marteau vous servira à texturer votre métal, mais


également à riveter les éléments qui composent votre
bijou. En effet, il existe deux façons d’assembler les
éléments : à chaud (soudage et brasage) et à froid
(rivetage).

Je vous déconseille d’utiliser le marteau dont vous vous


servez pour planter des clous. En effet, celui-ci est
certainement plein de marques, et celles-ci s’imprimeront
dans votre métal lorsque vous le martèlerez. Pour obtenir
un « joli » martelage, la tête doit être parfaitement polie.

LE MOTEUR SUSPENDU

Le moteur suspendu est sans conteste la toute première


machine dans laquelle vous investirez. En effet, sans elle, il
y a beaucoup de choses que le bijoutier ne peut pas faire. Il
permet notamment de percer le métal à l’aide de forêts,
mais aussi à le fraiser. En outre, n’ayant pas encore de
polisseuse, vous pourrez l’utiliser pour la finition de vos
bijoux.

Il existe plusieurs marques de moteurs suspendu.


Personnellement, je vous recommande la marque
Foredom. Celle-ci n’est pas la moins chère, mais les outils
de cette compagnie sont de grande qualité. En achetant
un moteur bas de gamme, vous courrez le risque d’investir
dans une machine qui ne durera pas. Vous devrez donc à
nouveau faire des dépenses pour réparer ou remplacer
votre moteur suspendu si celui-ci tombe en panne.
Croyez-moi, cela m’est arrivé !

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ATELIER DE BIJOUTERIE :
COMMENT L’AMÉNAGER ?

Si vous avez commencé la bijouterie il y a déjà un moment, vous avez certainement accumulé
pas mal d’outillage. Il se peut alors que vous envisagiez de vous aménager un petit atelier. En
effet, avoir un établi dans sa chambre ou dans son salon n’est pas vraiment l’idéal. Que vous
décidiez de réserver une pièce de votre logement à votre atelier créatif ou carrément de louer
un local commercial, vous aimeriez certainement savoir quels sont les outils et machines
importantes à acquérir pour avoir un atelier de bijoutier digne de ce nom. Je vous propose
donc de découvrir les plus courants

ÉTABLI ET PETITS OUTILS

On commence par la base, avec l’établi.


Effectivement, c’est le premier gros investissement
que je vous conseille de faire si vous débutez en
bijouterie. Et oui, s’il est possible de se débrouiller
pendant un temps avec une simple cheville
accrochée à une table à l’aide d’un serre-joint, cela
ne reste qu’une solution temporaire. Vous verrez
que vous aurez vite envie de vous créer votre
espace de travail, dans lequel vous pourrez ranger
tous vos petits outils.

Par petits outils, j’entends les limes, le bocfil, le


triboulet, les fraises (non pas le fruit !), le maillet, le
tas d’acier, etc.

Mais également votre moteur suspendu, qui d’ailleurs est, lui aussi, l’une des premières
choses dans lesquelles vous devriez investir.

Alors oui, cela fait beaucoup de dépenses. C’est pourquoi il faut être patient quand on se
lance dans la bijouterie. En effet, à moins que vous ne gagniez au loto, vous ne pourrez
vous équiper que progressivement.

POSTE DE SOUDURE

Une fois les premiers outils acquis, vous pourrez penser à vous équiper pour la soudure –
le vrai terme étant plutôt « brasage ». Vous n’êtes pas obligé d’avoir un poste dédié à cela.
J’ai moi-même longtemps eu mon chalumeau à même mon établi. Cependant, il faut
avouer que c’est bien pratique d’avoir un endroit spécialement aménagé pour ça.

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Une simple table recouverte de
céramique ou d’aluminium (en plaque, pas
les feuilles pour recouvrir vos plats ) vous
permettra de réaliser vos brasures de
manière sécuritaire.

De plus, vous pourrez y placer votre


déroché et tous les petits outils dont vous
avez besoin.

Pour connaître les outils indispensable au


brasage, je vous recommande cet article.
Et si vous ne savez pas ce qu’est un
déroché, voici une petite vidéo
explicative que j’ai réalisée il y a quelque
temps à ce sujet.

POSTE DE POLISSAGE

À mon avis, le touret à polir n’est pas la machine la plus urgente dans laquelle investir. En
effet, il est tout à fait possible dans les premiers temps de polir vos pièces à l’aide de
brossettes fixées à votre moteur suspendu. Cependant, si vous envisagez de créer des
bijoux volumineux, vous devrez alors penser à vous équiper d’un touret à polir.

Deux choses importantes sont à prendre en


compte avec cette machine. La première est
qu’elle produit énormément de poussière
(merci la pâte à polir !). Il vaut donc mieux
éviter de la placer dans votre salon, si jamais
vous pensiez aménager votre atelier chez
vous.

De plus, je vous recommande fortement d’y


placer un système d’aspiration, sans quoi
vous ressortirez tout noir de vos séances de
polissage. Dans notre atelier, ma coloc’ a
tout simplement branché un aspirateur
super puissant de type Shop-vac. La
deuxième, c’est que le polissage peut être
dangereux.

Non, je ne plaisante pas ! Il arrive souvent


que le bijou soit entraîné par les brosses. Ce
qui arrive alors, c’est qu’il peut-être projeté
n’importe où, et nous blesser gravement.

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Surtout, si on ne porte pas de lunettes de sécurité (chose que vous ne devriez jamais faire
!). Il est donc important de placer une vitre de protection en plexiglas. Ainsi, il y aura peu
de chance que le bijou nous saute à la figure.

Ah ! Dernière chose, mais non la moindre, si vous voulez bien voir pendant que vous
polissez, n’oubliez pas d’installer une lampe

TONNEAU À POLIR

Le tonneau à polir est un contenant, dans lequel on retrouve des billes d’acier, qui tourne
ou qui vibre (dépendamment des modèles) grâce à un moteur. Comme je l’explique plus
loin dans l'article sur le polissage, il est possible de faire briller certaines pièces à l’aide
d’un tonneau à polir. En effet, cette machine est hyper pratique pour les chaînes, ainsi
que pour tous les bijoux faits à partir de fils de métal.

Par contre, je ne recommande pas de polir des bijoux conçus avec des plaques avec ça,
sans quoi, les billes d’acier risquent d’y laisser des marques.

BAIN À ULTRA-SONS
Si vous avez déjà poli un bijou avec de la pâte à
polir, vous avez sûrement remarqué que celle-ci
reste parfois collée. Et cela arrive principalement
dans les endroits peu accessible, juste pour nous
embêter. Si c’est un truc qui vous énerve, vous
allez adorer le bain à ultrasons.

Cette machine est constituée d’une cuvette que


l’on rempli d’un mélange d’eau et de savon à
ultra-son, dans laquelle on place ses pièces.
L’ultrasons a deux niveaux d’activation. Le
premier, sert à chauffer l’eau, afin de ramollir la
pâte qui se trouve collée sur les bijoux. Le
deuxième, produit des ultrasons (d’où le nom), qui
sont en fait des vibrations.

Et ce sont ces vibrations qui vont déloger la pâte. Bon, par contre, je ne vous cache pas
que cette jolie petite machine peut coûter assez cher. C’est pourquoi dans les premiers
temps, je vous recommande plutôt de faire tremper vos bijoux dans de l’eau très chaude
avec du liquide vaisselle et de les frotter ensuite avec une brosse à dents à poils doux.
Sinon, il y a toujours l’astuce des huiles essentielles que j’ai déjà expliquée dans cet
article.

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COIN OXYDATION

Pour les personnes qui souhaitent patiner leur métal, un coin oxydation est un
indispensable. En effet, en séparant votre oxydant des autres produits et machines, vous
éviterez de les « contaminer ». Et oui, verser de l’oxydant sur ses outils ou dans son
utltra-son n’est pas la meilleure chose à faire.

De plus, il faut savoir que cela ne sent pas très bon, donc si vous avez un coin dédié à
l’oxydation dans votre atelier, de préférence placé sous une hotte de ventilation et avec
un rideau autour, vous vous éviterez bien des désagréments.

Si vous ne savez pas comment oxyder vos bijoux, ni même ce que veut dire patiner, pas de
panique, j’explique tout cela ici !

VENTILATION

Le système de ventilation ne doit pas être négligé. En effet, en bijouterie, on utilise des
produits potentiellement toxiques. Par exemple, le flux de brasage qui en s’évaporant
avec la flamme du chalumeau provoque des émanations. Cette ventilation est donc à
privilégier au-dessus du poste de soudure, mais aussi près du poste d’oxydation comme je
l’expliquais précédemment.

TABLE DE FORGE

Si vous pensez forger régulièrement, ou tout du moins faire du martelage sur vos bijoux,
il serait peut-être intéressant pour vous d’avoir une table dans votre atelier, réservée à
cette activité. Et par là, j’entends une table assez solide pour supporter des coups de
marteau.

Bien entendu, si votre établi est suffisamment robuste pour ça, vous pouvez très bien le
faire dessus. Attention toutefois à ne pas vous placer sur votre cheville pour marteler !
C’est une erreur que beaucoup de débutants font.

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LAMINOIR

Utilité du laminoir

Lorsque l’on souhaite pousser un peu plus sa


pratique de la bijouterie, avoir un laminoir
dans son atelier devient indispensable. En
effet, il permet dans un premier temps de
laminer son métal, c’est-à-dire, de réduire
l’épaisseur des plaques.

Ce qui, on ne se le cachera pas, est très


pratique lorsqu’on a besoin d’une plaque de
1 mm, et qu’on a à sa disposition que de la
plaque de 1,5 mm. De plus, si vous prévoyez
faire vous-même vos lingots, vous aurez
forcément besoin de ce fameux laminoir pour
les transformer.

Enfin, celui-ci peut aussi vous permettre de texturer votre métal, grâce à la technique
de l’impression au laminoir que j’explique juste ici.

Choisir son laminoir

Pour choisir votre laminoir, vous devez vérifier deux choses. La première, est
l’écartement entre les deux rouleaux. En effet, si vous avez besoin de laminer vos
lingots, il vaut mieux avoir un laminoir dont les rouleaux s’écartent d’au moins 5 mm. La
deuxième est la longueur des rouleaux.

Celle-ci est importante, car elle détermine la largeur des plaques de métal que vous
pourrez laminer. C’est donc à vous de décider de quelle largeur vous aurez besoin en
fonction des bijoux que vous allez créer.

Toutefois, comme on ne sait jamais comment notre travail peut évoluer, je vous
conseille de choisir un laminoir dont les rouleaux sont les plus longs possibles. Pour
finir, sachez que c’est également avec le laminoir que l’on amorce la fabrication d’un fil
à partir d’un lingot.

C’est pourquoi vous trouverez à la vente, des laminoirs avec une partie des rouleaux «
plate », et l’autre avec des rainures. Encore une fois, c’est à vous de réfléchir à ce que
vous envisagez de faire avec.

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POSTE DE FONTE

J’évoquais au point précédent le fait de fabriquer soi-même ses lingots. L’avantage de


faire cela, est que l’on peut plus facilement recycler son métal. Je parle ici d’argent ou
d’or. En effet, à force de fabriquer des bijoux, vous allez vous retrouver avec pas mal de
retailles dont vous ne saurez pas quoi faire la plupart du temps.

En ayant un poste de fonte, vous pourrez donc refondre ce métal en un lingot, que vous
pourrez ensuite transformer en plaque ou en fil. Ce poste de fonte peut tout simplement
être placé au même endroit que le poste de soudure. Cependant, vous aurez besoin d’un
chalumeau dédié à cela.

En effet, la plupart des chalumeaux pour le brasage des bijoux sont bien trop petits pour
pouvoir faire fondre une grosse quantité de métal (le mien tout du moins ). Il vous faudra
donc une torche plus grosse et plus puissante. De plus, il vous faudra également investir
dans une lingotière – un moule en acier dans lequel on coule le métal en fusion – ainsi que
dans un creuset. Ce dernier est un récipient en céramique dans lequel on amène le métal
en fusion.

COIN POUR TIRER DU FIL

Imaginez-vous dans votre atelier. Vous devez réaliser des crochets de boucles d’oreilles,
mais il ne vous reste que du fil de 1,5 mm, alors que vous avez besoin de fil de 0,8 mm. Si
vous n’avez pas un espace et l’équipement nécessaire au tréfilage, vous serez contraint
de vous en commander.

Et par le fait, de devoir attendre que celui-ci vous soit livré pour pouvoir terminer votre
bijou. Pas très pratique n’est-ce pas ? Pouvoir tréfiler son fil est, à mon avis, essentiel.
Cependant, il n’est pas nécessaire d’acheter un banc à étirer à 900 euros pour ça. Une
simple filière maintenue dans un étau fera parfaitement l’affaire. D’ailleurs, je vous
montre tout cela dans cette vidéo.

Vous connaissez donc maintenant l’outillage essentiel pour aménager un atelier de


bijouterie. Comme je l’expliquais au début, c’est un métier qui demande beaucoup
d’investissement, et ce, dès le départ. Cependant, il est possible de réduire ses coûts,
notamment en partageant un local avec quelqu’un d’autre. Ainsi, chaque personne pourra
participer à l’achat des outils.

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7 RÈGLES DE SÉCURITÉ
EN ATELIER À RESPECTER ABSOLUMENT

Lors de mes études de joaillerie, l’une des premières choses que j’ai apprises, c’est le respect
des règles de sécurité en atelier. En effet, la fabrication de bijoux n’est pas une activité qu’il
faut prendre à la légère.

On a vite fait de se brûler avec son chalumeau, ou de se faire arracher les cheveux en perçant.
Cependant, vous devriez rester en vie si vous suivez les 7 règles de sécurité dont je vais vous
parler dans cet article. Bon, j’exagère peut-être un peu, mais mieux vaut prévenir que guérir !

1/ COMMENT S’HABILLER ?

En atelier, on n’est pas forcément habillé très chic. Oubliez les jolies chemises à manches
longues et les petites robes. Idéalement, vous devriez porter un haut à manches courtes. Ainsi,
il n’y aura aucun risque qu’elles se prennent dans des outils, ou qu’elles soient brûlées. Pour
les mêmes raisons, les écharpes et colliers longs sont à proscrire. Aussi, privilégiez autant que
possible les vêtements en coton. Le polyester ayant tendance à fondre lorsqu’il est chauffé,
vous risquez d’en retrouver des morceaux incrustés dans votre peau, s’il y avait un accident
avec votre chalumeau.

Et dans ce cas, il n’y a pas d’autres solutions que d’arracher la peau. Ça fait très mal, vous
pouvez en être sûr ! Pour le bas, une paire de jeans fera très bien l’affaire. Je vous
recommande également des chaussures fermées, au cas où vous feriez tomber un marteau sur
vos orteils. Cela vous fera un peu moins mal qu’avec des sandales. Par-dessus vos vêtements,
vous devriez également porter un tablier.

En effet, celui-ci est une protection supplémentaire contre les brûlures. Durant l’un de mes
cours, la bague qu’une de mes camarades était en train de souder lui est tombée dessus, car la
pince qui la tenait avait lâché. Sans son tablier, elle se serait gravement fait brûler. Enfin, si vos
cheveux son long, ils doivent toujours être attachés. Dans le cas contraire, ils pourraient
facilement se prendre dans la pièce à main de votre moteur suspendu. Une expérience pas
très agréable…

2/ BIEN PROTÉGER SES YEUX

C’est certainement l’un des points les plus importants, concernant la sécurité en atelier. Il
peut arriver à tout moment qu’un petit morceau de métal s’envole et atterrisse dans votre
œil, causant ainsi beaucoup de dégâts. Le meilleur moyen pour prévenir cela est le port de
lunettes de sécurité.

Par chance, vous en trouverez dans toutes les quincailleries. Pour qu’elles durent longtemps,
rangez-les soigneusement à la fin de chaque journée de travail. Évitez de les laisser traîner sur
votre établi, les verres (ou plutôt le plastique) contre le bois, car la limaille de métal pourrait
les rayer.

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Si vous portez des lunettes de vue et qu’elles sont
assez larges, celles-ci peuvent suffire. Toutefois,
vous n’aurez pas de protection sur les côtés. Alors si
vous voulez être sûr d’être protégé au maximum, je
vous recommande de porter vos lunettes de sécurité
par-dessus vos lunettes de vue.

De plus, même si vous utilisez des loupes lors de


travaux plus minutieux, vous devriez toujours avoir
vos lunettes de sécurité sur le nez. En fait, la
meilleure habitude à prendre est de les mettre dès
que vous entrez dans l’atelier, et de ne les enlever
qu’une fois que vous en sortez.

3/ LA NOURRITURE ET LES BOISSONS

Si vous apportez à manger et à boire, cela doit toujours être dans des contenants refermables.
Oubliez les verres d’eau, et achetez-vous une gourde ou une bouteille. Pour votre café, utilisez
un thermos. Au moins, il restera chaud longtemps.

Pourquoi toutes ces précautions ? En raison des divers produits chimiques qui traînent, et qui
pourraient contaminer vos aliments et boissons, s’il advenait qu’ils se renversent dedans. D’un,
cela n’aurait vraiment pas un bon goût, et de deux vous risqueriez de tomber très, très malade.

Bref, encore une chose que vous ne voulez pas qu’il vous arrive. Évidement, il est plus que
préférable de ne pas boire d’alcool ou de prendre toute autre substance qui pourrait altérer
votre jugement, lorsque vous travaillez. Mais ça, je n’ai pas besoin de le dire !

4/ EXTINCTEUR ET VENTILATION

Étant donné que les produits chimiques émettent des vapeurs nocives, il est important d’avoir
un bon système de ventilation dans votre atelier. Idéalement, celui-ci devrait être placé au-
dessus de votre dérocher, de votre coin oxydation, et de tout autre produit nocif pour votre
santé.

Vous devriez également toujours avoir un extincteur à porté de main, en cas d’incendie. Ce qui
pourrait arriver, puisque rappelez-vous, vous jouez avec le feu !

5/ LA SÉCURITÉ EN ATELIER ET LES OUTILS

Si vous n’êtes pas certains de la façon d’utiliser un outil, n’hésitez pas à demander autour de
vous. Car en plus de vous blesser, vous risquez de l’endommager si vous vous y prenez mal.Le
chalumeau est certainement l’outil qui fait le plus peur au début.

C’est normal, c’est assez impressionnant quand on n’a pas l’habitude. Apprivoisez-le
tranquillement. Et si jamais vous avez trop d’appréhension, offrez-vous quelques heures de
cours avec un bijoutier expérimenté, afin qu’il vous initie à son utilisation.

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6/ UNE BONNE POSITION DE TRAVAIL

Veillez à toujours avoir une bonne position de travail. Vos pieds doivent reposer à plat au sol,
et votre dos doit être droit. Votre cheville devrait se retrouver juste un peu en dessous du
niveau de vos épaules.

Si ce n’est pas le cas, c’est que votre établi n’est pas bien ajusté pour vous. S’il est trop haut, il
est facile de faire couper les pieds par un ébéniste pour le rabaisser. S’il faut le remonter, c’est
un peu plus compliqué. La hauteur de l’établi, est l’un des critères principaux à vérifier lorsque
vous souhaitez en acheter un.

En ayant une bonne position, vous pourrez travailler plus longtemps sans vous faire mal au dos.
Par ailleurs, veillez à prendre des pauses de temps en temps, pour reposer vos bras et marcher
un peu. Profitez-en également pour regarder au loin, afin de prévenir la fatigue oculaire.

7/ SANS OUBLIER LA TROUSSE DE SECOURS

Une autre chose indispensable, est la trousse de secours. Celle-ci doit contenir des
pansements et du désinfectant. Mais vous pouvez y ajouter tout ce qu’il vous semblera utile.
De plus, il est toujours bon d’avoir un aloe vera dans son atelier. En plus d’apporter une touche
de déco, celui-ci vous aidera à soigner vos brûlures

J’espère ne pas vous avoir fait peur,


avec toutes ces règles de sécurité en
atelier. Si toutefois, vous n’avez pas
fermé cet ebook avant d’avoir fini la
lecture de cet article, c’est plutôt bon
signe. Vous êtes maintenant armé pour
affronter la dure réalité du travail de
bijoutier, où ne survivent que les mieux
adaptés !

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COMMENT SCIER LE MÉTAL
EN BIJOUTERIE ?

En bijouterie, traditionnellement, on découpe le métal en le sciant. Le sciage est d’ailleurs la


première des techniques de base que l’on apprend lorsque l’on débute dans ce métier. Pour
cela, on utilise une petite scie que l’on appelle un bocfil.

Si vous n’avez jamais utilisé un tel outil, ni même découpé une plaque de métal, pas de
panique, je vous explique tout ici. Du changement de la lame de scie, au choix du métal, en
passant par la manière de scier comme le font les professionnels, tous mes meilleurs conseils
son regroupés pour vous permettre de débuter sereinement.

LE CHOIX DU MÉTAL

Découper le métal est une partie importante du travail avec les métaux précieux. Toutefois,
cette technique s’applique également aux métaux non-précieux. Je vous recommande
d’ailleurs de vous exercer autant que possible avec du laiton (une plaque de 1 mm d’épaisseur
fera l’affaire), car ce métal est beaucoup plus abordable en terme de prix. En revanche, je vous
déconseille le cuivre.

Effectivement, celui-ci est plus difficile à scier, et vous aurez tendance à casser plus souvent
vos lames. En tant que débutant, il est d’ailleurs tout à fait normal que vos lames de scie se
brisent. Et cela arrivera souvent. Même les bijoutiers les plus expérimentés en cassent de
temps en temps. Maîtriser la technique vous aidera à éviter que cela se produise aussi
fréquemment.

INSÉRER LES LAMES

En vous assurant que vous avez correctement fixé votre lame de scie, vous aurez de
meilleures chances de réussir votre sciage. Pour commencer, desserrez les deux vis du bocfil.
Insérez la lame et resserrez la vis de l’extrémité du cadre la plus proche de la poignée.

Appuyez ensuite l’extrémité supérieure contre le rebord de votre établi, afin qu’elle s’incline
légèrement. Resserrez enfin la deuxième vis, tout en maintenant la pression contre l’établi.
Cette étape vous aidera à faire en sorte que la lame soit parfaitement tendue. Pour savoir si la
tension de la lame est suffisante, pincez-la comme si c’était une corde de guitare. Si vous
entendez un « ping » aigu, alors votre lame est prête à l’emploi.

Enfin, il est important de placer la lame de manière à ce que les dents de la scie pointent vers
le manche du bocfil. En effet, la lame coupe le métal lorsque le mouvement va vers le bas. En
remontant, on ne fait que repositionner la scie pour le coup de coupe suivant.Voici une petite
vidéo pour les personnes plutôt visuelles .

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APPRENDRE À SCIER

L’important est de garder la pièce de métal


parfaitement stable. Pour cela, vous pouvez
la maintenir avec votre main gauche sur
votre cheville, ou avec la main droite si vous
êtes gaucher/ère.

Le bocfil quant à lui, ne doit pas être tenu


trop fermement. En effet, c’est en étant
crispé que l’on brise les lames. Essayez
autant que possible de faire un mouvement
de sciage régulier, à la fois souple et ample,
qui vient du coude et non du poignet.

QUELQUES CONSEILS SUPPLÉMENTAIRES

Voici quelques conseils pour vous aider à affiner votre technique :

– Réduisez le risque de briser votre lame, en l’enduisant d’un lubrifiant pour lame de scie.
– Appliquez seulement une légère pression sur le bocfil lors du sciage. En effet, une main
légère empêchera votre lame de se coincer dans le métal et de dévier de sa trajectoire.
– Commencez avec des lames de scie 3/0 ;
– Le bocfil est généralement en forme de « U » et la hauteur du « U » vous aide à faire des
coupes plus longues dans le métal. Un cadre d’environ 8 cm sera idéal pour les débutants.–
Lorsque vous installez à votre établi pour scier, assurez-vous que votre cheville soit un peu en
dessous du niveau des yeux. Cela vous aidera à couper aussi droit que possible.
– Pour vous guider lors de la découpe, dessinez votre motif sur le métal à l’aide d’une pointe à
tracer. De plus, je vous recommande de scier légèrement à l’extérieur de la ligne plutôt que
directement dessus. En effet, cela vous évitera de « mordre » dans votre design. Par ailleurs,
vous pourrez également vous servir à nouveau de cette ligne comme guide, lors de l’étape du
limage.
– Gardez le dos droit et les pieds bien à plat au sol pour éviter de faire de mauvais
mouvements qui pourraient vous coincer le dos ou provoquer d’autres blessures. Il est
important d’adopter, dès le départ, une bonne position afin de prendre de bonnes habitudes.
– Commencer le mouvement de sciage est souvent la partie la plus difficile. Incurvez votre
scie avec un léger angle par rapport à la plaque puis ramenez-la à 90° à mesure que vous sciez.
Le fait de démarrer le mouvement en montant, plutôt qu’en descendant est aussi plus facile.
Avec l’entraînement, vous serez bientôt en mesure de scier des courbes et des formes
complexes dans votre plaque. Ne désespérez donc pas à chaque fois que vous briserez votre
lame. Nous sommes tous passés par là !

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COMMENT LIMER LE MÉTAL
POUR OBTENIR UNE FINITION PROFESSIONNELLE ?

Précédemment, nous avons vu les techniques qui permettent de scier le métal comme un
bijoutier professionnel. La suite logique veut donc que je vous explique comment limer,
puisque en général c’est ce que l’on fait après la découpe d’une pièce. Je vais donc vous parler
des différentes limes dont vous aurez besoin, et vous donner quelques conseils pratiques pour
bien vous en servir.

CHOISIR SES PREMIÈRES LIMES

Les profils

Au même titre que le bocfil, les limes font parties des premiers outils que vous devez vous
procurer. Effectivement, elles vous aideront à obtenir une finition professionnelle.

En tant que débutant, je vous encourage donc à investir dans les limes suivantes :

– Un jeu de limes aiguilles ;


– une lime plate (flat) ;
– une lime demi-ronde (half-round) ;
– une lime sauge.

Il n’est pas nécessaire d’en acheter plus à ce stade de votre carrière de bijoutier. Vous pourrez
utiliser la lime plate pour limer les bords droits et convexes. La demi-ronde et la sauge quant à
elles, serviront pour les bords concaves. Enfin, les limes aiguilles seront utiles pour les petites
sections plus complexes, qui demandent plus de précision.

Attention : lorsque vous achetez des limes, vous devez acheter le manche à part.

Concernant les limes aiguilles, je vous conseille les profils suivants : sauge, demi-rond, carré,
triangulaire et barrette. Cela vous donnera toutes les formes nécessaires à la réalisation de
vos premiers bijoux. Si vos créations vous amènent finalement à avoir besoin d’autres profils
de lime, vous pourrez vous les procurer à ce moment-là.

LE GRAIN

Le grain de la lime se réfère à la grosseur et la disposition des dents qui se retrouvent à sa


surface. Celui-ci détermine la quantité de métal qui sera enlevé à chaque coup. Le grain 0
étant le plus grossier, il enlèvera beaucoup plus de métal que le 4.

Ce dernier étant le plus fin. Toutefois, une coupe plus fine signifie également qu’il est moins
probable que vous endommagiez le métal précieux avec lequel vous travaillez. Pour votre
premier achat, une coupe moyenne, c’est-à-dire 2 suffira amplement. De plus, cela réduira le
risque d’enlever trop de métal et de faire des marques.

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APPRENDRE À LIMER

Tout comme pour le sciage, le limage requiert une position adéquate. Effectivement, si votre
siège est trop haut ou trop bas, cela risque d’affecter l’angle de votre bras et par conséquent
celui de la lime. Une fois bien installé, tenez votre pièce dans votre main gauche (la droite pour
les gauchers), et appuyez-la contre votre cheville.

Il est important que la pièce soit toujours stable, car dans le cas contraire, votre limage ne sera
pas bon. Par ailleurs, vous risquez de vous faire mal si la pièce vous échappe des mains.Utilisez
le traçage que vous avez fait avant de scier. Si vous vous êtes assuré de scier légèrement en
dehors du trait, celui-ci pourra vous servir de guide et vous saurez quelle quantité de métal
enlever.

LIMER EN LIGNE DROITE

Il ne sert à rien de limer dans les deux sens. Le limage est réellement efficace lorsque le
mouvement se fait en s’éloignant de vous. Votre lime doit toujours être parallèle au rebord
que vous limez. Veillez à ne pas finir votre mouvement en l’inclinant vers le bas, car vous
risquez d’arrondir vos coins. Le mieux lorsque l’on débute est de faire un mouvement
rectiligne vers l’avant, de l’arrêter et ensuite de relever la lime pour la repositionner pour le
prochain mouvement.

LIMER UNE COURBE CONVEXE


Si vous devez limer un cercle ou tout
autre pièce ayant un rebord convexe,
utilisez votre lime plate.

Le mouvement de votre lime doit


suivre la courbe. Pour cela, pliez
légèrement votre poignet et soulevez
votre coude. Faites de longs
mouvements, sans quoi vous risquez
créer des zones plates tout au long de
votre courbe.

LIMER UNE COURBE CONCAVE

Pour limer une courbe concave, c’est de votre lime sauge ou demi-ronde dont vous aurez
besoin. Le choix de l’une ou de l’autre dépend de l’intensité de la courbe. Si celle-ci est plutôt
plate, prenez votre lime sauge. En revanche, si elle est très arrondie, servez-vous de la demi-
ronde. En optant pour la bonne lime, vous vous assurez une finition réussie.

Concernant la position, c’est la surface métallique qui doit vous faire face, et non son rebord.

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Contrairement à la ligne droite ou la courbe convexe, qui nécessite un seul mouvement (vers
l’avant), celui-ci en implique deux simultanés. Toujours un vers l’avant et en même temps, un
autre qui suit la courbe de la droite vers la gauche (ou l’inverse si vous êtes gaucher).

VÉRIFIEZ VOTRE PROGRESSION


SOUVENT

Que vous soyez un bijoutier débutant ou


que vous travailliez avec des métaux
précieux depuis des années, il est essentiel
de vérifier vos progrès régulièrement. Vous
éviterez ainsi de dépasser la limite que vous
avez tracée. De plus, cela vous permettra
de voir si votre limage est bon et de rectifier
le tire si cela n’est pas le cas.

NETTOYEZ RÉGULIÈREMENT VOS LIMES

À l’aide d’une carde à lime (brosse à poils d’acier), assurez-vous de nettoyer


régulièrement vos limes. Cela vous permettra de les garder en bon état, en éliminant les
débris qui sont coincés dans les dents. Une lime propre est beaucoup plus efficace !

Si le grain est très fin, le nettoyage avec la carde n’aura aucun effet. Je vous conseille
donc de frotter une plaque ou un fil de cuivre, en suivant le sens de la découpe des
dents. Le cuivre étant très mou, il pénétrera entre les dents et poussera les particules
de métal en dehors de la lime. Voici une petite vidéo dans laquelle je vous montre
comment faire.

Pour résumer, voici les 6 points essentiels à retenir :

– Adoptez une bonne position ;


– stabilisez toujours la pièce de métal à l’aide de votre cheville ;
– servez-vous du traçage comme guide, pour savoir quelle quantité de métal enlever ;
– choisissez le profil de votre lime en fonction de la courbe à limer ;
– Vérifiez souvent votre progression ;
– Nettoyez régulièrement vos limes.

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LE RECUIT EN BIJOUTERIE :
CE QU’IL FAUT SAVOIR

Le recuit de l’argent et des autres métaux utilisés en bijouterie est l’une des premières
techniques que l’on apprend.

En effet, il est impossible de travailler un métal par déformation, laminage ou tréfilage sans
passer par cette étape. Les déformations induites par le travail du bijoutier provoquent
généralement un durcissement du métal, qui doit alors subir un traitement thermique pour
retrouver ses propriétés de ductilité et de malléabilité.

Dans cet article, j’ai voulu aller un peu plus en profondeur pour vous expliquer ce qu’il se
passe au niveau moléculaire. En effet, je pense qu’il est important d’avoir un minimum de
notions en métallurgie afin de prévenir les éventuels problèmes que l’on peut rencontrer
lorsque l’on travaille avec des métaux. Toutefois, pour ne pas le rendre trop lourd, j’ai tenté de
vulgariser le processus au maximum.

L’ÉCROUISSAGE DU MÉTAL

Du point de vue du bijoutier

Lorsque vous travaillez un métal précieux, que ce soit par martelage, laminage ou encore
tréfilage, celui-ci s’écrouit. Vous pouvez le remarquer assez facilement, car il devient de plus
en plus rigide et difficile à déformer. L’écrouissage est donc un durcissement du métal
résultant des contraintes mécaniques qu’il a subi.

Ceci lui fait perdre en ductilité et en malléabilité. Pour vous donner un exemple, si on essaie
de redresser un fil d’argent que l’on a plié, il restera une déformation à l’endroit de la pliure. À
ce niveau, le métal est écroui, et nécessite donc un recuit pour pouvoir retrouver sa forme
initiale.

Du point de vue moléculaire

Pour comprendre le processus, il est important d’aborder quelques notions de métallurgie.Un


solide est composé d’un réseau cristallin, c’est-à-dire d’une répétition d’un motif atomique ou
moléculaire tridimensionnel.

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Ces motifs sont appelés cristaux, cristallites ou encore grains (en métallurgie). Lors du
laminage par exemple, la déformation de la plaque d’argent induit une déformation des grains,
ainsi qu’une discontinuité dans leur organisation. Ce phénomène est appelé dislocation. Plus il
y a de dislocations, plus les cristaux perdent en mobilité. D’où la rigidification du métal.

Ces motifs sont appelés cristaux, cristallites ou encore grains (en métallurgie). Lors du
laminage par exemple, la déformation de la plaque d’argent induit une déformation des grains,
ainsi qu’une discontinuité dans leur organisation. Ce phénomène est appelé dislocation. Plus il
y a de dislocations, plus les cristaux perdent en mobilité. D’où la rigidification du métal.

Voici une petite vidéo qui illustre parfaitement les concepts de métallurgie dont je parle. Elle
ne date pas d’hier et elle est en anglais, mais elle est très intéressante.

L’UTILITÉ DU RECUIT

Afin de redonner ses propriétés de ductilité et de malléabilité au métal, il faut procéder à un


recuit. Il existe deux façons de faire un recuit : au four et à la torche (chalumeau).

RECUIT AU FOUR

Dans le four, le métal est chauffé à une certaine température qui dépend de l’alliage en
question (argent 925 ou or 750 par exemple). Généralement, le temps de recuit tourne autour
de 30 minutes. L’avantage de cette technique est que le recuit se fait de façon beaucoup plus
uniforme dans le métal. C’est la méthode idéale pour de très grosses pièces.

RECUIT À LA TORCHE

Avec la torche, il faudra en revanche utiliser des températures plus élevées, puisque le temps
de recuit est beaucoup plus court.La plupart des artisans bijoutiers et joailliers utilisent cette
technique, car ils travaillent souvent avec de petites quantités de métal. Il n’est donc pas utile
pour eux d’investir dans un four.

Voici une petite vidéo qui explique comment faire un recuit sur une plaque d’argent.

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QUAND PROCÉDER À UN RECUIT ?

Un minimum de travail à froid est nécessaire avant que le recuit puisse être efficace. Dans le
cas du laminage de l’argent 925, on parle d’un minimum de réduction de 50 % à un maximum
de 75 % entre les recuits.

Ce qui veut dire qu’il faut attendre que l’épaisseur de la plaque ait au moins réduit de moitié
avant de procéder au recuit. Dans le cas du martelage et du formage, je dirais que le recuit
doit être fait lorsque le métal n’accepte plus de déformation. C’est-à-dire, quand les coups de
marteau ou de maillet ne sont plus suffisants pour déformer la pièce.

LA TREMPE APRÈS UN RECUIT

Pour comprendre l’utilité de la trempe après un recuit, nous allons encore devoir comprendre
ce qu’il se passe au niveau moléculaire. Trois phases ont lieu pendant le recuit : la
récupération, la recristallisation et la croissance du grain.

Durant la récupération, les dislocations et les contraintes internes disparaissent. Pendant


cette phase, la taille et la forme des grains ne change pas. Par la suite, durant la phase de
recristallisation, de nouveaux grains se forment pour remplacer ceux qui ont été déformés par
les contraintes mécaniques lors de l’écrouissage. Ceux-ci grossissent jusqu’à ce que les grains
d’origine aient été complètement « absorbés ».

La recristallisation est généralement accompagnée d’une réduction de la résistance et de la


dureté d’un matériau, et d’une augmentation simultanée de sa ductilité. Enfin, si le recuit se
poursuit au-delà de la recristallisation, commence alors la phase de la croissance des grains.
Les cristaux continuent alors de grossir.

NÉCESSITÉ DE LA TREMPE

Donc, si l’on chauffe le métal trop longtemps, les cristaux grossissent de plus en plus ce qui
peut altérer la résistance initiale du métal. En effet, plus les cristaux sont gros, moins il y a de
liens entre eux. Le risque est donc de voir le métal se fissurer lors d’une nouvelle déformation
par laminage ou tréfilage.

Si on laisse refroidir le métal à l’air libre, celui-


ci est suffisamment chaud durant les minutes
qui suivent le recuit, pour permettre aux
grains de grossir encore.

Tremper le métal dans de l’eau à température


ambiante tout de suite après le recuit, permet
de figer les cristaux dans la forme et la
grosseur qu’ils avaient à la fin du recuit. Cela
stoppe donc leur croissance et diminue le
risque que le métal devienne trop fragile.

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L’ACIER VS LES MÉTAUX NON-FERREUX

Il ne faut pas confondre la trempe de l’acier et celle des métaux non-ferreux. En effet, le
réseau cristallin de l’acier est totalement différent de celui de l’argent, de l’or ou du cuivre.
C’est pourquoi l’effet de la trempe n’est pas le même.

Je ne m’étendrais pas ici sur les processus internes qui se produisent lors de la trempe de
l’acier, car cela serait trop long. Cependant, cela fera éventuellement l’objet d’un autre article.

QUELQUES MISES EN GARDE

Voici quelques précautions à prendre en fonction des alliages. Celles-ci ont été trouvées
principalement sur le site Ganoksin, l’un des plus sérieux qui existe dans le domaine de la
bijouterie/joaillerie.

- Les ors colorés doivent être trempés pour un recuit complet. Les ors blancs au nickel ne
doivent pas être trempés directement, mais plutôt refroidis sur une plaque d’acier.
- Lors du recuit complet de l’or blanc au nickel, soulagez d’abord les alliages en chauffant
lentement à environ 300 ° C / 572 ° F. La relaxation des contraintes avant le recuit complet à
environ 750 ° C empêche la formation de fissures par le feu.
- Les alliages à haute teneur en palladium doivent être trempés directement pour une ductilité
optimale.
- Les alliages d’or rouge ou rose doivent être immédiatement trempés, dès que le recuit est
terminé. Un refroidissement lent de ces alliages provoquera l’effet inverse, c’est-à-dire qu’ils
deviendront trop rigides, et même cassant si on essaie de les déformer.
- Les alliages à base de zinc comme le laiton et certains alliages d’or blanc ne doivent pas être
trempés. En effet, la trempe induira l’effet inverse, c’est-à-dire qu’ils risquent eux aussi de se
fissurer.
- Comme les soudures* d’argent contiennent souvent du zinc, il vaut mieux laisser refroidir à
l’air libre les pièces en argent soudées ensemble, avant de les mettre dans le dérocher**. En
effet, la trempe risque de fragiliser les soudures.

*Encore une fois, le vrai terme est brasure, mais la grande majorité des bijoutiers/joailliers
emploient le mot soudure.
**Solution à base d’eau et d’acide sulfurique qui permet de dissoudre le flux (borax) utilisé
durant le brasage et l’oxydation qui s’est formée sur le métal.

Maintenant que vous comprenez mieux ce qu’il se passe au niveau moléculaire, vous devriez
être en mesure de mieux appréhender les questions techniques relatives au recuit et à la
trempe des métaux précieux, du cuivre et du laiton.

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QUELLE EST LA DIFFÉRENCE
ENTRE LE BRASAGE ET LE SOUDAGE ?

En bijouterie, il existe deux manières d’assembler les métaux à chaud : le soudage et le


brasage. Même si ces techniques nécessitent toutes les deux l’utilisation d’un chalumeau, elles
présentent certaines nuances dans leur procédé.

Cependant, on a souvent tendance à utiliser le terme de « soudure » pour les désigner. C’est
un raccourci pratique utilisé par beaucoup de bijoutiers, y compris moi. Toutefois, je pense
qu’il est important de connaître les vrais termes. C’est pourquoi j’ai préparé cet article, qui
explique les différences entre le soudage et le brasage.

LE SOUDAGE EN BIJOUTERIE

Le soudage consiste à assembler deux pièces de métal, sans ajout de métal d’apport (brasure).
Celles-ci sont donc jointes entre elles par fusion.

Principe de la fusion

Lorsque le métal est chauffé à des températures proches de son point de fusion, il y a une
courte période durant laquelle, la couche extérieure commence à fondre tandis que l’intérieur
reste solide. À ce moment-là, les particules de métal se trouvant à l’extérieur se lient entres
elles, permettant aux deux morceaux de se joindre parfaitement.

Cependant, si le métal est exposé plus longtemps à la chaleur de la flamme, l’intérieur


atteindra aussi son point de fusion, faisant fondre totalement le bijou. Il est donc essentiel de
rester vigilant, et de retirer la flamme dès que la couche extérieure commence à se liquéfier.

On le voit facilement, car à ce moment-là, le métal se met à rougir. Puis sa surface devient
fluide et brillante comme si elle était polie. Dès que la flamme est retirée, le métal refroidit
fusionnant ainsi les deux parties ensemble.

Le choc thermique produit entre le moment où la flamme chauffe le métal, et le moment où


elle est retirée, laissant place à l’air ambiant beaucoup plus froid, provoque un effet de
plissement du métal. Sa surface devient fripée, comme dans le cas de la réticulation.

Les métaux pouvant être soudés

Cette technique ne peut être utilisée que pour assembler des métaux de même nature. Par
ailleurs, j’ai lu lors de mes recherches pour cet article, que ceux-ci doivent être purs. Vous
pouvez donc l’appliquer avec le l’or 24K, de l’argent 999, ou tout autre alliage résistant au
ternissement, tel que l’Argentium.

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Je n’ai malheureusement pas réussi à trouver de réponse satisfaisante expliquant pourquoi le
soudage n’est pas recommandé sur l’argent 925. La seule raison qui est évoquée est que celui-
ci s’oxyde lorsqu’il est chauffé, empêchant ainsi la fusion de se faire correctement.

En revanche, il suffirait d’ajouter du flux (borax) pour contrer cette oxydation. J’ai d’ailleurs
déjà fusionné des pièces en argent 925 en appliquant du borax sur les morceaux à joindre. Le
résultat était bon, et je n’ai pas noté de problème particulier, mis à part le fait que la fusion est
assez difficile à contrôler sur de l’argent.

En effet, que celui-ci soit pur ou non, le fait que la chaleur se diffuse dans toute la pièce
augmente le risque de la faire fondre. C’est pourquoi il vaut mieux utiliser cette technique sur
de l’or ou du platine. Effectivement, dans ces deux métaux, la chaleur ne se propage pas
partout. Elle reste concentrée à l’endroit où se trouve la flamme, ce qui offre plus de contrôle.

Procédure pour le soudage

Voici la procédure à suivre pour le soudage :

déposez les morceaux sur un bloc de soudure en enduisant les parties à joindre avec du flux
(pas nécessaire si les métaux sont purs). Commencez à chauffer le métal en utilisant une
flamme réductrice. Pour obtenir une telle flamme, vous devez augmenter l’apport en oxygène.
Chauffez l’ensemble du bijou s’il s’agit d’argent, en promenant votre flamme sur toute sa
surface. Dans le cas de l’or, ne chauffez que l’endroit que vous voulez fusionner. Retirez la
flamme très rapidement, aussitôt que le métal se liquéfie.

Si vous souhaitez souder de l’or ou de l’argent, vous pouvez utiliser sans problème un
chalumeau au propane (propane + oxygène). En revanche, si vous voulez assembler entre eux
des morceaux de cuivre ou de laiton, il faudra se tourner vers un chalumeau oxyacétylénique
(acétylène + oxygène), puisque la fusion de ces métaux nécessite une plus grande chaleur.

LE BRASAGE EN BIJOUTERIE

Le brasage quant à lui, peut se faire sur n’importe quel type de métal. Il n’est d’ailleurs pas
nécessaire que les deux morceaux soient constitués du même métal. Ainsi, on peut assembler
sans problème de l’argent et de l’or, ou de l’argent et du laiton. L’important est de faire
attention aux températures de fusion respectives de chacun des métaux.

Métal d'apport

Contrairement au soudage, il est nécessaire d’utiliser ce qu’on appel un métal d’apport. Ce


métal d’apport est appelé brasure. Dans le cas de la brasure d’argent, c’est un alliage à base
d’argent qui fond à plus basse température que le métal d’origine.

Il existe trois types de brasures : la forte, la moyenne et la faible. La forte est celle qui se
rapproche le plus des caractéristiques du métal d’origine. C’est également elle qui fondra à
plus haute température.

On utilise ces trois types de brasures lorsqu’il y a plusieurs brasages à faire sur un même bijou.
On se servira ainsi de la forte pour les premiers assemblages, puis de la moyenne et enfin de la
faible.

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Cependant, la brasure faible est beaucoup moins résistante que les deux autres. C’est
pourquoi beaucoup de bijoutiers et joailliers ne la recommandent pas. De plus, elle se répand
moins bien, ce qui rend son utilisation beaucoup plus difficile à mon avis.

Enfin, étant donné que c’est celle dont les caractéristiques sont les plus éloignées du métal
d’origine, elle a tendance à oxyder plus rapidement, laissant ainsi apparaître des lignes plus
sombres sur le bijou.

Principe de capillarité

Comme tous les matériaux existant dans l’univers, le métal est composé de molécules liées
entre elles par des électrons. Lorsque le métal est solide, celles-ci sont fixes, tandis que quand
il est liquide, les molécules sont en mouvement.

La brasure, comme je l’ai expliqué plus haut, fondra à une température plus basse que le métal
de base. Ainsi, lorsqu’elle atteindra son point de fusion, ses particules s’infiltreront par
capillarité entre les molécules du métal de base qui elles, seront encore fixes.

Procédure pour le brasage

Voici la procédure à suivre pour le brasage : appliquez du borax à l’endroit où vous voulez que
la brasure s’infiltre. Déposez votre pièce sur un bloc de soudure et chauffez-la avec une
flamme réductrice. Une fois réchauffée, déposez un petit morceau de brasure au niveau du
joint qui doit être brasé.

Puis chauffez à nouveau le métal, en faisant attention à ne pas appliquer la flamme


directement sur la brasure. En effet, cela risquerait de la faire bouillir et de l’oxyder, ce qui
l’empêcherait de fondre et de s’infiltrer dans le joint.

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Je vous ai dessiné un petit schéma pour vous illustrer cela. Dans ce cas, il s’agit du joint qui
permettra d’unir les deux extrémités d’un jonc (bague).

Le paillon de brasure est placé sur le dessus (flèche bleue) et la flamme est appliquée en
dessous. De cette manière, le métal chauffé par la flamme, transmettra sa chaleur à la brasure
qui fondra lorsqu’elle atteindra son point de fusion. Celle-ci sera ensuite attirée par
conduction thermique dans le joint.

Autrement dit, elle sera attirée par la chaleur et s’infiltrera dans le joint par capillarité.

Les deux choses les plus importantes que vous devez retenir de la brasure sont qu’elle aime la
propreté et la chaleur. Ainsi, si votre brasage ne fonctionne pas c’est soit parce que vous ne
chauffez pas assez votre pièce, soit parce que celle-ci est sale ou oxydée. Dans ce cas, il vous
suffit de rajouter du flux.

La trempe après le brasage

Concernant ce point, il existe deux écoles de pensées. D’un côté, il y a ceux qui trempent leur
bijou dans l’eau froide tout de suite après le brasage. De l’autre, il y a ceux qui préfèrent le
laisser refroidir à l’air ambiant, avant de le plonger dans le dérocher. Personnellement, je suis
plutôt de l’avis du second cas de figure. En effet, la trempe provoque un choc thermique qui a
tendance à stresser le métal.

Ce stress est dû au retrait rapide du métal pendant le refroidissement. Cela a pour effet de le
rendre plus cassant. Ainsi, votre brasure serait plus sensible aux contraintes mécaniques une
fois trempée

Voilà, j’espère que cet article vous aura aidé à y voir plus clair en ce qui concerne les
différences entre le brasage et le soudage. Si vous le souhaitez, vous pouvez découvrir la
différence entre le brasage et le soudage en vidéo.

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COMMENT POLIR UN BIJOU :
OUTILS ET TECHNIQUES

Le polissage d’un bijou est souvent la dernière étape de sa fabrication. Si celui-ci a été bien
conçu, il est relativement facile de le polir.

Toutefois, cela se complique un peu si l’on a mis trop de brasure, ou si le sablage n’a pas bien
été réalisé. Cet article se veut être un récapitulatif des différentes manières de polir un bijou,
ainsi que de la façon de le préparer pour un polissage optimal. Je tiens à préciser que le
polissage est un métier en soi, c’est pourquoi il m’est impossible de tout aborder dans un seul
article.

Cependant, j’ai fait au mieux pour vous donner le plus d’informations possible.

AVANT DE POLIR UN BIJOU

L’émerisage est certainement la phase la plus importante dans la préparation d’un bijou en
vue du polissage. Celui-ci permet d’enlever toutes les marques qui auraient pu être laissées
par les outils. Les traces de pinces par exemple, de lime, ou encore les marques provoquées
par le maillet.

Émeriser avec un cabron

Pour émeriser, correctement une surface plate ou convexe comme le dessus d’une bague, on
utilise un cabron.

Cet outil est simplement composé d’un morceau de bois d’environ 30 cm de long. Son profil
rectangulaire peut être variable. Cependant, ceux que j’utilise font 20 mm par 9 mm.

Le bâton est ensuite enroulé très serré dans du papier émeri (ou papier à sabler), et celui-ci est
maintenu en place par du ruban adhésif, ou un élastique.L’idéal est de s’en fabriquer trois, afin
de disposer de trois grains différents pour l’émerisage, soit un gros grain, un moyen et un fin.

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Émeriser l'intérieur des bagues

Pour sabler l’intérieur d’un corps de bague, on utilise un émeriseur (aussir appelé mouche).
Cet outil est composé d’un petit mandrin qui se place sur le moteur suspendu, autour duquel
on a enroulé une bande de papier émeri.

En tournant, l'émeriseur peut nettoyer l’intérieur de la bague. Cependant, il est important de


ne pas faire de sur-place avec celui-ci, sans quoi, vous risquez de creuser le métal. Vous devez
donc en permanence suivre le contour intérieur de l’anneau lorsque le moteur est en route.
Encore une fois, il peut être utile d’avoir plusieurs émeriseurs pour pouvoir passer d’un grain à
l’autre.

Enlever les tâches de feu

Le gros problème de l’argent 925 est qu’il se forme ce que l’on appelle des taches de feu à sa
surface, lorsqu’il est chauffé. Celles-ci sont dues au fait que le cuivre contenu dans cet alliage
remonte à la surface, créant ainsi un voile plus foncé. Il est impératif de le retirer, car celui-ci
s’oxyde beaucoup plus vite et forme ainsi des taches disgracieuses à la surface du bijou.

La meilleure façon de faire disparaître les taches de feu est d’émeriser le métal. Le sablage
sert donc à enlever à la fois les marques d’outils et les taches de feu.

Les excédents de brasure

Il arrive parfois que l’on utilise trop de brasure. Dans ce cas, celle-ci ne s’infiltre pas
complètement entre les éléments qui ont été assemblés lors du brasage, et reste visible à la
surface du bijou.

Pour retirer cet excédent, il est parfois nécessaire d’utiliser ses limes. Cependant, celles-ci
laissant des marques, il faudra également les enlever en émerisant.

LE POLISSAGE

Il existe principalement trois machines que l’on peut utiliser pour polir un bijou : le touret à
polir, le moteur suspendu et le tonneau à polir.

Le touret à polir

Vous l’aurez compris, le touret à polir est la principale machine que les bijoutiers ou les
joailliers utilisent pour polir un bijou. Plus puissante que le moteur suspendu, elle sera plus
efficace pour le faire briller.

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Il existe une panoplie de disques que l’on peut utiliser, chacun ayant une utilité qui lui est
propre. Il serait trop long de tout vous expliquer dans cet article, donc n’hésitez pas à me
poser vos questions en commentaire si jamais vous avez besoin de précisions.

Polir un bijou au touret à polir demande beaucoup d’attention, car il est facile de faire une
erreur. En effet, si le bijou n’est pas placé au bon endroit au niveau de la brosse, il risque d’être
emporté par celle-ci. Malheureusement, ce type d’accident arrive souvent, et ce, même aux
plus expérimentés. Dans ce cas, le bijou risque d’être fortement abîmé puisqu’il ira se cogner
sur les parois, et vous risquez vous aussi de vous blesser.

Voici un petit schéma qui illustre parfaitement la zone sécuritaire au niveau de laquelle placer
son bijou.

La pâte à polir

La pâte à polir est en fait constituée de particules abrasives contenues dans un corps gras. Il
en existe une multitude de sortes. Certaines, plus abrasives, servent à enlever les traces
laissées par le papier émeri. D’autres, plus douces, servent à l’avivage et permettent d’obtenir
une belle finition une fois que les égratignures ont été enlevées par la première pâte à polir.

Si vous utilisez différentes pâtes à polir pour le polissage et l’avivage, il vous faudra utiliser des
brosses différentes pour chaque type de pâte à polir, afin d’éviter la contamination. Par
ailleurs, veillez à bien nettoyer votre bijou entre le polissage et l’avivage. Pour cela, l’idéal est
d’utiliser un bain à ultrasons. Toutefois, si votre budget ne vous permet pas un tel achat, vous
pouvez utiliser de l’eau chaude et du liquide vaisselle. Il vous faudra sûrement laisser tremper
votre bijou durant plusieurs minutes dans ce mélange pour que les résidus de pâte se
décollent.

Personnellement, j’ai longtemps utilisé le Tripoli comme pâte à polir, suivi de la pâte Picasso
bleue pour l’avivage. Cette dernière est un peu chère, mais donne un résultat magnifique !
Depuis peu, j’utilise la Lustre Bar qui m’a été chaudement recommandée par un collègue
bijoutier. Cette pâte présente l’avantage de pouvoir être utilisée à la fois pour le polissage et
l’avivage, et ainsi éviter de devoir nettoyer le bijou entre ces deux phases.

Toutefois, même si cette pâte est très bonne, je trouve que cela vaut quand même la peine de
passer un petit coup de Picasso bleue à la fin.

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Polir avec le moteur suspendu

Lorsque l’on est bijoutier débutant, on n’a pas toujours les moyens de s’acheter tous les outils
et machines que la pratique de ce métier nécessite. Il faut donc apprendre à se débrouiller
avec le minimum.

Le moteur suspendu peut être une bonne alternative au touret à polir. Du moins dans les
premiers temps.

Il existe également une panoplie d’éléments que vous pourrez ajouter à la pièce à main: des
minis brosses, des meulettes de silicone, du scotch bright, etc. Toutefois, si vous utilisez cette
machine pour le polissage, je vous recommande fortement d’utiliser un masque, afin de ne pas
respirer la pâte à polir. En effet, celle-ci sera projetée vers votre visage, et il est évident que
cela ne doit pas être bon d’en accumuler dans ses poumons. J’en profite également pour vous
rappeler de porter vos lunettes de sécurité, mais cela devrait être en permanence, dès que
vous mettez un pied dans votre atelier

Le tonneau à polir

Enfin, le tonneau à polir (appelé baratte au Québec) est d’une grande utilité pour le polissage
de bijoux en fil ronds. Parce que oui, il existe des fils de métal de toutes sortes de formes
(ronds, carrés, triangulaires, etc.).

Cependant, sur les surfaces plates, les billes d’acier du tonneau à polir ont tendance à laisser
des marques.

Toutefois, il faut noter que ces billes n’enlèvent pas les taches de feu. Il faudra donc sûrement
retirer celles-ci au polissage, voir même à l’émerisage si elles sont profondes, avant de mettre
le bijou dans le tonneau à polir.

Un avantage non-négligeable de cette machine est qu’elle permet de durcir le métal. Il peut
donc être utile de placer le bijou dedans durant une bonne heure, si la chaleur du chalumeau
l’a rendu trop facilement déformable. Mais évidemment, pour éviter un tel problème, il vaut
mieux utiliser des épaisseurs de métal plus adéquates.

Alors voilà, vous connaissez maintenant les notions de bases nécessaires pour polir un bijou. Il
ne vous reste plus qu’à vous entraîner, car comme on dit, c’est en polissant qu’on devient
polisseur.

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VIVRE DE LA BIJOUTERIE :
EST-CE POSSIBLE ?

Une des questions que l’on se pose lorsque l’on souhaite se reconvertir dans la création de
bijoux est : est-il possible de vivre de la bijouterie ?

C’est une question légitime, que tout entrepreneur doit se poser, et ce, peu importe le
domaine dans lequel on souhaite se lancer. Créer une entreprise n’est pas simple et cela
demande beaucoup de travail. De plus, cela peut prendre parfois quelques années avant
qu’elle ne devienne rentable au point que l’on puisse se dégager un salaire. Toutefois, c’est
une aventure vraiment gratifiante et qui apporte tellement sur le plan personnel, que je ne
peux que vous encourager à le faire.

Je précise que cet article ne s’adresse pas qu’aux autodidactes, même si une partie les concerne
intimement.

SE LANCER QUAND ON N’A PAS DE DIPLÔME

Outre l’aspect financier, l’un des plus gros blocages qui nous freine lorsque l’on souhaite se
lancer dans l’entrepreneuriat est la peur. Celle-ci peut être liée au fait que justement, nous ne
sommes pas sûr de pouvoir subvenir à nos besoins ou à ceux de notre famille. Cependant,
dans la plupart des cas, elle est aussi reliée à la question de la légitimité.

« Qui suis-je pour créer une entreprise ? »


« Personne ne voudra acheter mes bijoux. »
« Je n’ai même pas de diplôme dans ce domaine, personne ne va me prendre au sérieux. »

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Le syndrome de l'imposteur

Le coupable s’appelle le syndrome de l’imposteur, ou encore le syndrome de l’autodidacte.


C’est lui qui bien souvent nous empêche de réaliser nos rêves. La personne qui en souffre
doute constamment de ses capacités, et refuse d’accepter tout mérite en ce qui a trait à ce
qu’elle a pu accomplir.

C’est malheureusement un syndrome que beaucoup d’autodidactes ressentent (mais pas


seulement, les gens diplômés parfois aussi). Et des autodidactes, il y en a plein dans le monde
de la bijouterie. On peut d’ailleurs remercier le système éducatif français pour cela…

Le diplôme ne fait pas tout

À ces personnes qui, malgré le fait qu’elles ne puissent suivre une « vraie » formation pour
réaliser leur rêve de devenir un jour bijoutier ou bijoutière, j’ai envie de vous dire ceci :

On ne peut juger des compétences d’une personne, que sur le simple fait qu’elle a obtenu un
diplôme. Il existe plein de gens dans le monde qui créent des bijoux, peignent des tableaux,
sculptent, forgent, cuisinent, et ce, avec un réel talent sans pour autant être allé à l’école pour
apprendre leur métier. Donc, peu importe le chemin parcouru pour arriver à ses fins, ce qui
importe réellement, ce sont les compétences acquises.

D’ailleurs, vos futurs clients ne vous demanderont jamais de leur montrer votre diplôme. La
plupart ne savent même pas qu’il existe des écoles pour apprendre ce genre de métier.
Croyez-moi, en six ans de pratique, cela ne m’est jamais arrivé. Au « pire », ils vous
demanderont comment vous avez fait pour apprendre à travailler les métaux. Vous pourrez
alors leur répondre fièrement que vous avez appris par vous-même à l’aide de livres, blogs,
vidéos, etc.

Gardez à l’esprit que nous ne sauvons pas des vies. Une formation diplômante peut vous aider
à apprendre plus vite, mais vous pouvez aussi y arriver sans.

LES ÉTAPES DE LA RÉUSSITE D’UNE ENTREPRISE

Ceci étant dit, nous pouvons maintenant nous intéresser aux trois étapes de la réussite d’une
entreprise artisanale. Celles-ci ont les mêmes pour tout le monde, que l’on ait un diplôme ou
non.

Étape 1 - la survie

Durant cette première phase, l’entreprise ne génère pas encore de bénéfices. Le bijoutier doit
investir énormément d’argent dans les outils et les matériaux, mais aussi beaucoup de temps.
En effet, démarrer une entreprise demande pas mal d’effort et de travail. Outre le fait de
concevoir une collection de bijoux ou une série de pièces uniques, il faut gérer tout l’aspect
marketing, comptabilité, vente en ligne ou en salon, etc.

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On ne se le cachera pas, c’est une phase que seuls les plus motivés et passionnés arrivent à
dépasser. Il est donc important de bien s’entourer pour mettre toutes les chances de son côté.
En effet, lorsque l’on travaille dans son atelier, on est souvent seul.

Attention toutefois, si vos amis et les membres de votre famille ne sont pas eux-mêmes
entrepreneurs, ce ne seront pas les personnes les mieux placées pour vous apporter le
soutient et les conseils dont vous aurez besoin. Il est donc important de vous rapprocher de
personnes qui ont elles-mêmes lancé leur propre entreprise, en bijouterie ou non. Cela vous
permettra de contrer la solitude.

Étape 2 : la sécurité

Le bijoutier a réussi à se créer une clientèle. Il fait des ventes régulières, peut payer ses
factures, et même se verser un salaire. Il peut donc vivre de la bijouterie. Cependant, il doit
encore beaucoup travailler à son atelier et sur les autres aspects de son entreprise. En effet, il
ne génère pas encore assez de revenus pour pouvoir engager quelqu’un pour l’aider. Ceci est
dû au fait qu’il n’a pas encore acquis la notoriété nécessaire auprès du public.

Étape 3 : le succès

À ce stade, le bijoutier génère assez de revenus pour engager un comptable, un community


manager, ou encore une ou plusieurs personnes qui l’aideront à la production des bijoux. Il
pourra donc se permettre de travailler un nombre d’heures plus raisonnable. De plus, étant
moins soumis au stress et à la surcharge de travail, il pourra développer des stratégies qui lui
permettront de faire rayonner d’avantage son entreprise.

ARRIVER À VIVRE DE LA BIJOUTERIE

Vous l’aurez compris, la phase de survie est la plus difficile. Afin qu’elle ne dure pas
éternellement, il est crucial de développer une clientèle et de trouver des contrats pour
générer un maximum de revenus.

On a tous un idéal quand on souhaite lancer une entreprise pour vivre de la bijouterie. Pour
certains, ce sera de vivre uniquement de la pièce unique. Pour d’autres, ce sera de créer des
collections de bijoux que l’on pourra retrouver dans des boutiques en vogue. Pour d’autres
encore, ce sera de travailler avec une clientèle privée souhaitant acquérir des bijoux faits sur-
mesure.

Toutefois, lorsque l’on démarre, il faut savoir être un minimum polyvalent si l’on souhaite
pouvoir commencer à gagner sa vie dans ce domaine. Je vous propose donc de découvrir (ou
redécouvrir) 5 façons de générer vos premiers euros en vendant vos créations.

1- Vendre en bijouterie

Le problème quand on débute, c’est qu’on n’a pas encore de clients. Les boutiques quant à
elles, ont déjà développé une clientèle. C’est pourquoi il est intéressant de leur proposer vos
bijoux si vous débutez dans le domaine. Oui, même si celles-ci prennent une commission non-
négligeable sur la vente.

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Attention toutefois, la grande erreur de la plupart des débutants est de vouloir vendre leurs
bijoux dans n’importe quelle boutique. Je vous conseille plutôt de sélectionner celles dont la
clientèle correspond le mieux à votre clientèle cible. Celle qui sera tentée d’acheter vos
créations. Pour cela, vous pouvez vous rendre sur place et regarder quel genre de produits y
sont proposés. Vous pouvez également demander l’avis du propriétaire qui normalement, s’il
connaît bien sa clientèle, pourra vous dire si oui ou non vos bijoux ont des chances d’être
vendus dans son commerce.

2- Vendre en ligne

De nos jours, il est pratiquement impossible de réussir sans avoir une vitrine sur le web. Alors,
il est clair que la conception d’un site transactionnel coûte cher. Toutefois, il existe des places
de marché en ligne qui permettent aux petits artisans de créer leur propre e-boutique pour
pas grand-chose. La plus connue étant Etsy.

D’autres sites proposent de créer une boutique en ligne plus ou moins indépendante,
moyennant un abonnement mensuel ou annuel. Shopify, Jimdo, et Wix en sont des exemples.

De plus, pour faire connaître ses créations, les réseaux sociaux sont des alliés non-
négligeables. Alors, même si ceux-ci vous rebutent, vous n’avez pas vraiment le choix de vous
y mettre si vous souhaitez réussir le plus rapidement possible.

3-Vendre dans les salons

Les marchés artisanaux peuvent également vous permettre de trouver vos premiers clients.
En effet, ils présentent l’avantage certain de vous mettre en contact direct avec le public.
Ainsi, vous pouvez parler de votre entreprise aux personnes intéressées. Par ailleurs, vous
pourrez récolter des informations précieuses sur ce qu’aime votre clientèle cible. Sans parler
du fait que vous pourrez voir la réaction du public, face à vos créations, ce qui peut
potentiellement vous aider à réajuster le tir si besoin est. Toujours en restant fidèle à vous-
même évidemment.

N’hésitez pas à expliquer votre processus créatif aux visiteurs, ainsi que la façon dont vous
vous y prenez pour réaliser vos bijoux. En effet, les personnes qui visitent ce genre d’expo
sont à la recherche d’expériences authentiques. Elles aiment donc qu’on leur partage ce genre
d’information (Rassurez-vous, vous n’êtes pas obligé de révéler tous vos secrets de
fabrication !). C’est une chose qu’un artisan peut plus facilement offrir qu’une grosse firme.

Bref, vous l’aurez compris, un salon est le lieu idéal pour rencontrer votre clientèle cible et
nouer un lien avec elle. N’oubliez donc pas vos cartes d’affaire quand vous sortez en expo !

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4- Faire des bijoux sur-mesure

Si vous débutez en bijouterie, vous ne vous sentez pas forcément à l’aise de créer des bijoux
sur-mesure. En effet, il est possible que le client vous demande quelque chose qui nécessite
d’utiliser une technique que vous ne connaissez pas. Vous ne savez peut-être pas non plus
comment faire un devis. Enfin, vous pouvez aussi avoir peur de ne pas réussir à combler les
attentes de votre client.

Toutefois, la création de bijoux sur-mesure est un exercice très intéressant. En effet, ce genre
de contrat vous fera souvent sortir de votre zone de confort. Cela vous permettra donc de
progresser dans votre apprentissage des techniques de bijouterie. De plus, cela vous
permettra de vous créer un portfolio, que vous pourrez mettre en ligne. Ainsi, les clients
potentiels voyant que vous avez déjà réalisé des contrats pour d’autres personnes seront plus
enclines à vous passer commande (que ce soit de bijoux faits sur-mesure ou non).

5- Offrir un service de transformation de bijou

Beaucoup de personnes héritent de bijoux de leurs parents ou de leurs grands-parents. La


plupart du temps, ceux-ci sont démodés. Leurs nouveaux propriétaires n’ont donc pas
forcément envie de les porter. Ainsi, c’est une bonne opportunité pour vous de proposer vos
services de création. En effet, vous pouvez récupérer les pierres, mais aussi l’or ou l’argent de
ces bijoux. En faisant fondre le métal, vous pourrez fabriquer du fil ou de la plaque avec, pour
ensuite créer un autre modèle de bijou, dont vous aurez préalablement décidé du design avec
votre client.

6- Offrir un service de réparation

La réparation ce n’est pas ce qu’il y a de plus marrant. De plus, cela demande pas mal de
précision. Ce n’est donc pas ce que je vous conseille de faire si vous n’avez pas beaucoup
d’expérience en bijouterie. Où du moins, je ne vous recommande pas d’accepter des contrats
trop complexes. Par contre, si vous avez reçu une formation à ce sujet, ou que cela fait un
moment que vous pratiquez la bijouterie, cela peut être une excellente source de revenu.

7- Produits corporatifs

En temps que bijoutier, vous savez travailler les métaux. Cependant, votre « titre » ne doit pas
seulement vous limiter à fabriquer des bijoux. De nombreuses compagnies sont à la recherche
de cadeaux à offrir à leurs employés pour Noël, ou pour d’autres occasions. Ce genre de
contrat peut rapporter beaucoup. Et le mieux c’est que, si les employés ont aimé vos produits,
il est fort probable qu’il soit reconduit chaque année. Alors soyez audacieux et créatifs, et
proposez vos services aux grandes entreprises !

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AU FINAL, EST-CE POSSIBLE DE VIVRE DE LA BIJOUTERIE ?

Pour avoir moi-même créé une entreprise de bijouterie, je peux vous dire que oui, c’est
possible. Cependant, comme je l’ai expliqué plus haut, il faut se donner les moyens d’y arriver
et surtout comprendre que cela ne sera pas forcément facile au début. Mais si vous faites en
sorte de rencontrer d’autres entrepreneurs passionnés comme vous, cela vous aidera à vous
sentir moins seuls.

Cependant, pour vous montrer qu’il n’est pas rare de réussir dans ce métier, j’ai demandé à
trois bijoutières de rédiger un court témoignage sur leur expérience. Il s’agit de Maxime
Proulx de Maksym Joaillerie (Québec), de Marie Panattoni (France) et de Caroline Jaccard
Krejci de Tulipes en Janvier (Suisse).

Penses-tu qu’il est possible de vivre de la bijouterie?

Maxime : Oui, je crois que c’est possible! J’en vis depuis quelques années et je connais
plusieurs personnes dans mon entourage qui réussissent très bien dans le domaine. Par
contre, c’est loin d’être facile. Je crois qu’il faut avoir la fibre entrepreneuriale pour y arriver,
car c’est beaucoup plus que de la joaillerie. Avoir une entreprise vous assure de porter
plusieurs chapeaux ! Que ça soit la photographie, la gestion d’inventaire, la comptabilité, la
production, les réseaux sociaux, la vente dans les marchés, le développement de produits, le
site web, les tâches sont multiples et j’en passe. On ne compte plus les heures passées à
travailler surtout dans les débuts!

Marie : Oui, il est possible de vivre de sa bijouterie. Il faut pour cela avoir des créations «
vendables », et surtout rentables. Posez-vous quelques question essentielles : « Où vais-je
travailler ? Chez moi, ou dans un atelier indépendant, ou un atelier-boutique ? Comment vais-
je vendre ? ». Pour cela pensez à diversifier vos filières de ventes, donc à les étudier en amont.
Quel investissement de base, et quel amortissement sur combien d’années ? Faire une « veille
concurrentielle », c’est à dire regarder les offres de bijoux dans des gammes similaires aux
vôtres, à quels prix sont-ils vendus ? Et surtout le plus important, « sortir du lot », avec son
propre style, en faisant des bijoux « portables et confortables ».

Caroline : Je suis autodidacte, et me suis formée à droite et à gauche, toujours en fonction de


ce que les enseignants pouvaient m’apprendre. Je n’ai donc pas fait d’études en joaillerie – et
comme j’approche la cinquantaine, je ne vais pas le faire maintenant. Je veux croire qu’il est
possible de vivre de la bijouterie, mais je n’y suis pas encore, hélas. Mais c’est mon but ! Donc
je me forme (avec les Pies Bavardes, avec des cours de marketing digital en ligne, etc..) à
l’aspect entrepreneurial. Pour moi, ça a été une bénédiction de pouvoir embaucher quelqu’un
qui m’aide avec la comptabilité. Je suis très fière de réaliser le chemin parcouru, malgré
l’augmentation de mes charges (j’ai maintenant un atelier que je loue, hors de la maison)…
Alors oui je pense qu’il est possible de vivre de la bijouterie!

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Quels conseils pourrais-tu donner à une personne qui souhaite lancer sa propre entreprise?

Maxime : Le meilleur conseil que je puisse donner est de foncer ! Il n’y aura jamais de moment
parfait pour démarrer son entreprise. On s’ajuste et on apprend au fur et à mesure que celle-
ci progresse. Je considère qu’avoir une entreprise c’est un apprentissage à long terme. On
s’améliore de jour en jour à jongler avec les différentes tâches. Je crois qu’il faut être
persévérant et y mettre beaucoup d’énergie! Partir de zéro ce n’est pas évident…Ça demande
beaucoup de travail pour arriver à se faire connaître et se démarquer de la concurrence.
L’offre en bijoux est très grande, c’est pourquoi l’image de marque est importante.

C’est probablement le plus grand défi pour réussir dans le domaine. Il faut réussir à capter
l’attention des gens et la maintenir avec des visuels soignés et un style qui nous est propre.
Encore une fois, je ne pense pas qu’on peut définir notre image du jour au lendemain, c’est un
travail sur le long terme. Quand je regarde le travail que je faisais dans ma première année
d’activité comparativement à aujourd’hui, on remarque définitivement l’évolution !

Marie : Déjà faire un business plan, en évaluant bien les frais, et savoir qu’il va falloir beaucoup
débourser avant de commencer à gagner de l’argent : matériel, atelier, TEMPS ! Bien étudier
la législation, les obligations sociales et fiscales, et les contraintes douanières liées à
l’utilisation des métaux précieux. Même si on ne travaille que l’argent, il faut tenir un livre de
police tenu à jour très rigoureusement (je parle pour la France, mais je pense que c’est
semblable dans les autres pays), avoir son poinçon, car toute pièce en argent ou en or doit être
poinçonnée avec le poinçon de l’artisan et celui de garantie (au-dessus d’un certain
grammage).

Caroline : Je dirais qu’il faut y croire et mettre en place ce qui est nécessaire: une compta
rigoureuse – à déléguer évidemment si on n’est pas cap’ de le faire soi-même), avoir aussi un
produit unique et percutant, une offre irrésistible, qui répond aux besoins des clients. De mon
côté, je vais développer encore davantage les cours que j’offre. Comme toi, j’ai commencé par
la pâte d’argent, et suis tombée en amour avec ce medium, qui mérite attention et respect – ce
qui n’est malheureusement pas souvent le cas du côté des bijoutiers traditionnels.

J’espère que cet article, ainsi que les témoignages vous permettront d’y voir plus clair. Comme
il l’a été répété à mainte reprise, vivre de la bijouterie ne se fait pas du jour au lendemain.
Toutefois, vous savez maintenant que cela est possible. Il ne vous reste plus qu’à vous
retrousser les manches et à vous lancer

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LISTE DE FOURNISSEURS

FRANCE

Cookson Clal (outils, matière première, emballage et présentoirs)


Laval (outils)
Selfor Paris (outils, emballage et présentoirs)
Outilor (outils)
Pouget-Pellerin (outils)
Diaminor (outils)
Atelier la Trouvaille (outils)
Berger Métaux Précieux (matière première)
Tartaix (métaux non-précieux)
Frediani (pierres précieuses)
France Perles (pierres précieuses)
Les Pierres Précieuses (pierres précieuses)
GemFrance (pierres précieuses)
Gemmantia (pierres précieuses)
Gems Plus (pierres précieuses)
Septaria (pierres précieuses)

BELGIQUE

Sodimabi (outils)
Buko (outils)
Erlanz (outils, apprêts et pierres précieuses)
Diamant-gems (pierres précieuses)

SUISSE

Gyrboard (métaux)
Artsupport (outils, emballage et apprêts)
AFswitzerland (outils)

ROYAUME-UNIS

Cooksongold (outils, matière première, emballage et pierres précieuses)


Gem Collector (pierres précieuses)

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ÉTATS-UNIS

Rio Grande (outils, matière première, emballage et pierres précieuses)


Stuller (outils, matière première, emballage et pierres précieuses)
Fire Mountain Gems (outils, métaux, emballage et pierres précieuses)
OttoFrei (outils, métaux précieux et pierres précieuses)

CANADA

Ormex (métaux précieux et apprêts)


Umicore (métaux précieux)
Gesswein (outils)
Sassounian (outils)
Noble (outils, emballage et présentoirs)
Pierre de charme (pierres précieuses)
Rippana (pierres précieuses)
Skyjems (pierres précieuses)

AUSTRALIE

Jewellers supplies (outils, matière première, emballage et pierres précieuses)


Gemcuts (outils)
Sunset Crystals (outils)
Aussie Sapphire (outils pour bijoutiers et lapidaires)
Koodac (outils, matière première, emballage et pierres précieuses)
AJS Gems (pierres précieuses)
Gemhunters (pierres précieuses)
Gem Rock auctions (pierres précieuses)

THAÏLANDE

Gem Select (pierres précieuses)

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J'espère que cet e-book vous a plu et surtout qu'il vous sera utile !

Si vous souhaitez pousser votre pratique plus loin et que vous ressentez le besoin d'être
accompagné, je vous invite à jeter un coup d'oeil sur mes formations en ligne ;)

LA BIJOUTERIE PAS-À-PAS

Cette formation vous permettra d'apprendre les


techniques de base de la bijouterie de manière
progressive. Elle s'adresse autant aux grands
débutants qu'aux autodidactes qui ressentent le
besoin de se perfectionner.

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PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE

Cet e-book est sous licence Creative Common 3.0. Ce qui veut dire que vous pouvez le distribuer
gratuitement à vos amis ou sur votre site web. Dans ce cas, vous vous engagez à ne pas le modifier, à
inclure l’auteur Caroline Rivière et à inclure un lien vers le blog Objectif Bijoux.

AFFILIATION

Par soucis de transparence, je tiens à vous préciser que la plupart des liens sont des liens affiliés. C’est-
à-dire que je touche une commission sur les ventes, sans pour autant que vous payiez plus cher. Cela
me permet de gagner un peu d’argent pour payer l’hébergement de ce blog et son nom de domaine. Je
précise qu’en aucun cas, je ne vous référerais des outils que je n’achèterai pas moi-même pour mon
atelier. Votre confiance est bien plus importante à mes yeux qu’une poignée d’euros.

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